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 [Terminé] Philosophie à la mutante

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Disparu
Joseph D. Rowles
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyMar 16 Aoû 2022 - 18:00

Il semblait que Rowles avait réussi, d'une certain façon, à canaliser le bouillonnement cognitif de son interlocutrice pour l'amener à se concentrer sur le sujet sur lequel il dissertait à présent. Son attention était visible et Rowles pouvait voir dans son regard l'étincelle de la compréhension. Même s'il vulgarisait beaucoup son sujet pour éviter de la perdre, il était de plus en plus évident que la jeune femme était intelligente et que, à défaut de maîtriser le sujet, elle était en capacité de comprendre.

Ses questions s'étaient faites plus précises. En fait, même si elle restait fermement ancrée dans le peu qu'elle connaissait, même ses dérives étaient désormais plus centrées. Elle ne cherchait plus à briser la glace ou à se faire accepter, comme en témoignait l'absence de traits d'esprit dans ses paroles. Désormais, sa pensée s'était disciplinée pour approfondir le sujet, offrant un certain plaisir au vieil homme qui appréciait grandement le désir de connaissance.

Les premiers plats leur étaient présentés par un serveur très rigide dans sa démarche. Un jeune, sorti tout droit d'école et qui tenait à faire ses preuves. Sa raideur en était une preuve formelle pour Rowles. Pourtant, les plats comme l'attitude du serveur lui importaient bien peu à l'heure actuelle, profitant bien plus de cet échange qu'il ne l'avait espéré au départ. Il songea d'ailleurs qu'il serait important de ne pas perdre de vue la raison pour laquelle il avait accepté cette entrevue, mais ils avaient tout le temps pour cela.

"À vrai dire", reprit-il après cette courte interruption, "Je pense que votre hors-sujet ne l'est pas tant que ça. Il reflète assez bien le manichéisme qui peut ressortir de mes paroles. Pour autant, il ne s'agit pas réellement de bien ou de mal, des notions changeantes et débattues depuis des lustres, et qui le seront encore bien après nous.

Cette notion, pourtant, est bien présente chez chacun, avec une interprétation différente pour chacun qui est souvent assez différente de cette même notion, appliquée aux masses. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est difficile d'appliquer des concepts globaux à des individus, et vice-versa.

Qui plus est, s'il est là encore question de morale individuelle, elle est aussi très variable et peut se voir brisée. Une fois de plus, cette notion de "pouvoir" entre en compte. Car le pouvoir ne possède pas de bien ou de mal intrinsèque. Il ne fait qu'offrir une possibilité.

Prenons vous par exemple. Vous êtes une jeune femme fortunée, aimée de nombreuses personnes à en croire votre communauté, et visiblement intelligente. Trois qualités. Trois pouvoirs. Vous avez, bien entendu, des limites morales qui vous empêchent d'user de ces pouvoirs à ce que vous identifiez comme "le mal". Mais ceux qui vous perçoivent, eux, ne connaissent pas ces limites, ou les connaissent mais ne savent pas quand vous les briserez. Vous me suivez ?"


Il aurait pu disserter bien plus longuement sur le sujet, mais cette fois, le professeur adressa un sourire à la jeune femme en remontant ses lunettes. Quel chemin cette fiction allait-il faire dans son esprit. Bien sûr, il espérait une réponse réfléchie, pas une réponse immédiate sur la base de sentiments de révolte pour lui prêter des faits dont elle s'estimait incapable. Une sorte de test, en somme, qui lui laissait par ailleurs le temps se rafraîchir la gorge et de goûter les plats présentés, bien qu'il ne s'intéressât pas le moins du monde à leur goût, pourtant exquis.


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Lucy Orchent
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyVen 19 Aoû 2022 - 17:45




Philosophie à la mutante

L’arrivée des plats et d’un serveur dont l’uniforme ne saurait cacher une tension stressée me perturbe dans mon apprentissage mais, une fois le bug passé, je reprends mon sourire et le remercie. S’en suit donc la réinstallation de mon plan de travail pour laisser la place due à l’argenterie et celle méritée par mon carnet. Le manger à gauche, profitant du rond de l’assiette pour pouvoir placer les couverts à portée des mains même s’ils ne sont pas parallèles entre eux, le verre en face, là où il aurait dû se trouver, la serviette au centre et le carnet à droite, prêt à être tenu de la main gauche. La tactique : suivre le sens de lecture, commençant par récupérer l’un des aliments pour le mettre dans le bec avant de reprendre l’écriture le temps de la mastication et de l’écoute pour finalement poser les questions une fois la bouche vidée et le temps de découper l’aliment pour la reremplir. La stratégie : tâcher de ne pas tâcher quoi que ce soit avec par ordre de priorité ma tenue, mon carnet et puis le contenu de la table. Même avec mon talent, je ne pense pas réussir à atteindre Joseph Rowles. Avec la nourriture. Avec le charme, je pense m’en sortir pas trop mal à vrai dire.

En parlant d’à vrai dire, Joseph recommence à parler. Il pense que mon hors sujet n’est pas si hors sujet que cela ? J’en souris de contentement et me dis que c’est surement car c’est un premier degré d’association d’idées. Néanmoins, ne jamais contredire le professeur : surtout quand il pense que vous avez mieux fait que vous-mêmes ! Qu’il ait raison ou pas, c’est lui qui note. Ou paie la note, présentement. Et… Enfin Bref.

"Il ne s’agit pas réellement de bien ou de mal", voilà qui m’aime à me reconcentrer puisque j’ai compris de travers à défaut de filer droit. Ou il s’est exprimé de travers, puisqu’il est d’accord sur le manichéisme dans ses mots. J’ai bien compris que j’ai pas compris, en somme ? Dans un cas comme dans l’autre, et j’en suis un de cas, je comprends pleinement que le bien et le mal sont affaires de point de vue.

Celui de Joseph élargit l’échelle et fait dévier les points de vue individuels des points de vue collectifs ; le manichéisme individuel du manichéisme collectif. Par absence de réflexion sur le sujet, je fronce les sourcils et me concentre un peu plus : difficulté d’appliquer des concepts globaux aux individus et vice-versa. Certes. Vu ainsi… mais en même temps, c’est sans doute difficile si on veut le faire bien car je ne suis pas certaine que cela soit si difficile que ça à faire. Sur des notions basiques, en tout cas. Genre le meurtre.

« Qui plus est, s'il est là encore question de morale individuelle, elle est aussi très variable et peut se voir brisée, poursuit Joseph Rowles, m’amenant à déglutir et à baisser les yeux face à mes doutes. Une fois de plus, cette notion de "pouvoir" entre en compte. Car le pouvoir ne possède pas de bien ou de mal intrinsèque. Il ne fait qu'offrir une possibilité. »

L’imagine des @robeez et les peurs qui y sont liées s’imposent dans ma tête jusqu’à ce que Joseph en implante une autre qui me fait relever les yeux vers lui. Et voir mon reflet dans ses lunettes. Je suis grave.

Fortunée, oui. Aimée de nombreuses personnes à en croire ma communauté, je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sourire content. Visiblement intelligente, mon sourire reste mais je ne sais pas quoi dire. Quoi penser. C’est ambivalent.

Trois qualités.
Trois pouvoirs.

« Vous avez, bien entendu, des limites morales qui vous empêchent d'user de ces pouvoirs à ce que vous identifiez comme "le mal". »

Mon sourire se malaise car une telle phrase ne peut s’accompagner que d’un "mais" et je vois parfaitement là où il veut en venir. Le point de vue, justement. Ainsi que ses limites.

"Ceux qui me perçoivent, eux, ne connaissent pas ces limites"… Celles que je m’impose. Celles que je vois.

"Ou les connaissent mais ne savent pas quand vous les briserez"… Les @robeez reviennent en tête. Je croise les doigts devant moi, avant-bras appuyés sur la table, afin de verrouiller mon buste.

« Vous me suivez ? »

Ni perception, ni adaptation. En guise de sujet direct. Perception, oui, c’est ce que Joseph fait. Adaptation, également, il le fait. Il me sourit, il a un geste de réinstallation ; les lunettes. Je le perçois aussi. Je vais tâcher de m’adapter. J’ai néanmoins besoin de temps pour le faire.

« Trop bien. »

C’est doux. C’est triste, également. C’est malaisé, aussi.

Je suis habituée à ce que dans le spectacle de ma vie, le spectateur regarde là où je lui montre. Joseph voit tout, lui. Il sait voir. Cela ne devrait pas m’étonner, considérant son métier. D’ailleurs, cela ne m’étonne pas. Je n’ai juste pas assez réfléchi là-dessus, en amont.

Je respire doucement et déglutis un instant. Joseph, lui, s’attaque à son repas. Il m’attend. C’est mon tour. Je réfléchis.

« Fritz Haber, dis-je simplement en regardant le Professeur. Savez-vous qui est-ce ? »

Une pause, le temps d’avoir une réponse.

« Plus jeune, lorsque je me suis montrée trop tranchée dans mon manichéisme, mon tuteur m’a demandé de faire des recherches sur lui. De lui dire ce que j’en pensais. »

Je m’adosse à mon siège et hausse les épaules avant de regarder Central Park du magnifique point de vue offert par le restaurant et ayant surement motiver Joseph à m’y inviter.

« Nous avons chacun une part de bien et une part de mal, que les autres influencent et cultivent, sachant que nous n’avons aucune idée de laquelle est laquelle… seulement une croyance. Un raisonnement. »

Je décroise les mains et me tourne vers la gauche, main gauche sur le couteau et main droite sur la fourchette, pour piquer, couper et regarder.

« Si l’on prend l’univers, on ne trouvera jamais un seul atome de justice, une seule molécule de pitié. Pourtant, on agit comme si elles existaient. On a besoin de croire à des choses qui ne sont pas réelles car c’est ainsi qu’on les fait exister. »

C’est la citation concluant mon premier spectacle, A Lucky Story, mais je ne sais pas si Joseph l’a vu et elle me semble pertinente ici aussi. Relevant mes yeux de ma pitance, je regarde l’homme en face de moi et me réavance vers lui.

« Cela nous amène à la notion qui, je pense, importe actuellement. Le point de vue. La perception, pour raccrocher à ce que nous disions… même si je ne suis pas certaine qu’une telle cabriole soit utile… si je suis toujours dans le sujet. »

Passionnant. Stimulant. Stressant aussi. J’ai peur de dire une bêtise, face à Joseph Rowles. Peur de ne pas être aussi passionnante, aussi stimulante, que lui l’est. Sachant que, pour la passion, je n’arriverai pas à l’égaler. Pas sur son terrain. Ce qui n’est pas un mal, juste logique. Je pose mes couverts pour aller prendre une gorgée d’eau.

Peut-être devrais-je rajouter quelque chose. Cependant, je ne sais pas quoi. J’ai l’impression d’avoir trop répondu et pas assez en même temps, c’est assez amusant. Et perturbant. Mais pas dérangeant. Pas réellement.

« Qu’en dites-vous, demande-je avec un doux sourire, est-ce que je vous suis ? »



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Disparu
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyLun 22 Aoû 2022 - 11:41

La première réponse de Miss Orchent prouvait que les paroles de Rowles avaient atteint leur but. À sa première question, il se contenta d'acquiescer en mâchant pensivement, cherchant où elle voulait en venir. La suite de son discours fut pour le moins décevant. On aurait même dit qu'elle récitait des répliques de films. Certes, ce qu'elle disait était évocateur, mais rien n'était plus éloigné de la réalité que de comparer des concepts moraux à l'existence de la matière. Une globalisation qui l'avait amenée à se fourvoyer dans une absence de réponse. Il allait falloir la guider sur les bons rails pour pouvoir continuer cette conversation.

Rowles termina tranquillement sa bouchée, laissant planer un court silence, puis reposa délicatement ses couverts. Il s'essuya un peu la bouche puis, croisant les mains, reprit :

"C'est... une vision bien triste que vous me décrivez-là, Miss Orchent. Il semble que je vous ai égarée. Nier l'existence de la justice et de la pitié serait, soyez-en certaine, une erreur, tout comme les élever à l'universalité en serait également une. Si vous réfutez leur existence, vous réfuter dans le même temps l'existence de la psyché et de la conscience. Pourtant, elles existent, indéniablement, sans quoi ma profession serait le plus bel emploi fictif du monde."

Il ponctua son trait d'humour par un petit rire. Il fallait détendre un peu l'atmosphère, la jeune femme mettait trop de sérieux et d'énergie à tâcher d'approfondir assez les choses, mais qui la poussait à aller trop loin. Rowles but un peu d'eau avec un sourire bienveillant. Il enchaîna ensuite paisiblement :

"Redéfinissons le cadre, voulez-vous ? Commençons simplement : vous n'avez nul besoin de prouver votre valeur à mes yeux. Cela, vous l'avez déjà fait. Si je continue de discuter avec vous, c'est que je vous crois déjà capable. Comme je le disais plus tôt, vous êtes manifestement une femme intelligente.

Pour ce qui est de ce que je tentais de vous faire dire, je pense que vous l'avez compris, mais l'avez laissé sous silence pour ensuite tenter un discours métaphysique, que je trouve d'ailleurs bien terne venant d'une personne de votre âge. Détendez-vous, vous n'êtes pas une élève à qui je fais passer un examen, seulement une personne intéressée qui souhaite apprendre."


À vrai dire, Rowles se montrait plus pédagogue qu'il ne se croyait capable. Peut-être l'expérience parentale avait fait là un travail qu'il ne soupçonnait pas ? Certes, leur discussion était très loin d'un cours magistral, mais en particulier en termes de psychologie, l'interaction était primordiale pour faire prendre conscience de la valeur du savoir empirique sur la moralité de chaque individu.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyDim 28 Aoû 2022 - 12:47




Philosophie à la mutante

Je ne me suis pas trompée : plus j’ai parlé, moins j’ai passionné. Peut-être même ai-je déçu. Joseph Rowles reste placide, par la force tranquille de l’expérience et de son caractère surement. Objectivement, le silence est court. Subjectivement, il est long. Suffisamment pour que mon sourire se fane. Pour que mon amusement se mue en excuses muettes.

Au tour de Joseph de verrouiller le buste en croisant les mains, une fois l’étape gustative passée.

"Une vision bien triste", j’hausse légèrement les épaules. Je ne considère pas la tristesse comme l’une de mes trois émotions principales, celles-ci étant joie, peur et surprise, mais je peux comprendre qu’il y ait beaucoup de renoncement dans ce que j’ai dit ; des renoncements attristants. Après, vis-à-vis du fait que Joseph et moi m’ayons égarée, je souris un peu plus ; un sourire désolé mais pas coupable. Partir dans tous les sens, incluant ou excluant le bon, m’est habituel. Mon sourire redisparait bien vite : je ne nie pas l’existence de la justice, de la pitié et des concepts de l’esprit. Je considère qu’il faut les imaginer pour les faire exister. Cela place l’imaginaire, la créativité, au premier plan. A développer.

« Si vous réfutez leur existence, vous réfuter dans le même temps l'existence de la psyché et de la conscience. Pourtant, elles existent, indéniablement, sans quoi ma profession serait le plus bel emploi fictif du monde. »

Je ris aussi. Un petit rire bien gêné et nerveux, puisqu’on est vraiment très loin de ce que je voulais dire, mais également approbatif, parce que j’aime le trait d’humour et qu’il a trouvé une faille dans mon énoncé des choses ! J’adore.

« Elles ne sont pas des concepts philosophiques, souris-je. Les sciences les étudiant ont des relevés bioélectriques et biochimiques pour prouver une existence matérielle… même si ce ne sont effectivement pas des atomes et des molécules. C’est un échec au roi royal. »

Est-ce que je mets les pieds dans le plat à essayer de les en sortir ? Euh… Miaou ?

« Quant à m’égarer, c’est un travail d’équipe : je participe aussi, assure-je avec sincérité. Et c’est réciproque. Je ne niais pas l’existence, je considérais l’implication de la croyance et de l’imaginaire dans sa réalisation. Prenons tous les objets de cette pièce et même l’immeuble entier. La ville. Tout cela a été imaginé avant d’exister. Contrairement à la psyché. »

Est-ce que je m’égare ? Surement.

Reprenant du poil de la bête en tâchant de l’être un peu moins, bête, j’ose aller jusqu’à reprendre une bouchée puisque ma prise de notes est actuellement délaissée ; à tort, peut-être. A défaut de parler, je sais écrire la bouche pleine.

Lorsqu’il est question de redéfinir le cadre, je ressors la fourchette de ma bouche avant d’acquiescer avec un peu trop d’empressement. C’est comme quand on apprend à nager et que le maître-nageur nous tend la perche : même si on la prend dans la truffe, on s’y accroche avec contentement. Bon, je sais nager mais je fais de la brasse coulée… dans une piscine à vague… Enfin Bref, recadrage.

D’abord, je n’ai pas besoin de prouver ma valeur aux yeux de Joseph. Je souris doucement, arrêtant de mâcher pour l’occasion. Je l’ai déjà fait sans quoi il ne discuterait plus avec moi. Et la politesse dans tout cela ? Tout en pensant aux discussions gênantes que je n’arrive pas à terminer parce que je suis trop gentille pour y mettre un terme et en me disant que je dois pouvoir faire cet effet-là à d’autres également, je suis contente que ce ne soit présentement pas le cas. Après, ça ne change rien au sentiment de ne pas être à la hauteur mais c’est car on est assis : les talons haut n’aident pas. Mauvaise foi bonjour.

Pour ce qui est de ce que Joseph tentait de me faire dire… voilà qui me fait sourire avec un peu plus d’espièglerie. Une espièglerie qui disparait très vite lorsqu’il est question que ce soit ma mauvaise foi qui m’a fait passer sous silence la tentative de me manipuler ! J’ai un doute. Nan parce que j’avais pas l’impression de faire cela par mauvaise foi… à défaut d’être pleinement sincère sur un sujet délicat. Dans tous les cas, le Professeur Rowles perçoit tout et mes tours de magie ne servent à rien. Meow.

« Détendez-vous, vous n'êtes pas une élève à qui je fais passer un examen, seulement une personne intéressée qui souhaite apprendre. »

Certes. Après, à part avant un massage, c’est quand même vachement rare les "détendez-vous" qui détendent effectivement. Le reste, c’est 100% vrai et je suis en accord. Juste le détendez-vous qui marche moins bien que prévu ; mais il me redonne un fin sourire aux lèvres closes.

« Je vous suis, cette fois, je pense, réponds-je avec douceur une fois ma gorgée avalée. Perceptions. Points de vue. Au pluriel. Les considérations sont personnelles et l’aboutissement d’un raisonnement qui l’est tout autant ; personnel. »

Une petite pause, le temps de tendre la main vers mon carnet et de l’amener au centre puis d’en récupérer le stylo.

« "Si quelqu’un peut faire quelque chose, il peut le faire innocemment ou bien l’utiliser à des fins nuisibles" ; sachant que les définitions de l’innocence et du nuisible peuvent être débattues. Sans compter que l’innocence peut être nuisible. »

Je me remémore l’exemple me concernant et la définition du pouvoir, cherchant la bonne question puisqu’il en est une. Après, il ne doit pas y’en avoir qu’une et, pour connaitre suffisamment de psychologie pour savoir que je n’y connais pas grand-chose, à tous les coups c’est moi qui suis sensée connaitre la bonne question. Joseph essaie juste de m’amener à me la poser.

« Est-ce une question du pouvoir, du devoir et du droit ? Je suis plutôt hobbesienne de ce côté-là. Néanmoins, c’est une incertitude envers laquelle chacun doit réfléchir. Composer. »

Je peux, c’est bien ; maintenant, ai-je le droit voire dois-je le faire d’une certaine manière ? Le contrat social évolue suite aux actions des Avengers, d’où que toujours plus de mutants et autres êtres à pouvoirs sortent des ombres et s’intègrent, ou essaient de s’intégrer, pour ce qu’ils sont. J’imagine aisément que cela soit une grande part de la discussion entre Joseph et ses patients, pour mener cette discussion seule et avoir franchi mes propres limites morales. Ce n’était pas une question de morale mais une question de survie. Recadrage. Changement de définition. Changement de résultat.

« Une question, conclus-je avec une réflexion puis une pointe de connivence et d’espièglerie, d’adaptation ? »

Heureusement que je ne suis pas têtue ni douée pour retomber sur mes pattes malgré les embranchements de ma pensée !



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Disparu
Joseph D. Rowles
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyDim 4 Sep 2022 - 10:28

L'esprit confus de la jeune femme s'était de nouveau manifesté à travers un discours chaotique, mais cette fois, cependant, ces itérations se canalisaient d'elles-mêmes dans une direction qu'on pouvait ressortir si on restait attentif. Pour Rowles, la résurgence de ces errances étaient la preuve qu'il l'avait bel et bien momentanément égarée, mais il était intéressant de voir le débat intérieur qui la poussait à se recadrer d'elle-même pour revenir à la conversation en cours.

Et avec succès, par ailleurs. Enfin, elle répondait à la question, par ses propres moyens, et sortait de sa propre perception pour envisager celle d'autrui autour de ses propres capacités. Rowles eut un sourire tandis qu'elle répétait ses propres paroles et tâchait de les faire entrer dans le puzzle complexe qu'il lui exposait.

"Vous voyez ? Vous avez de vous-même trouvé le chemin. Tout est en effet question de perception personnelle. Si certaines valeurs sont plus ou moins communes, la plupart sont issues de sa propre psyché et de sa propre expérience. Un citoyen vous verra comme une star qui aime briller et faire de l'argent, un militaire serait totalement indifférent à votre existence ou la verrait comme une forme de décadence et un homme politique surveillerait vos sorties publiques pour s'assurer que vous ne faites pas de vagues en haranguant les foules.

Quand nous parlons d'adaptation dans ce cas, il s'agit avant tout de s'adapter à la menace potentielle que vous représentez. Je grossis le trait, bien entendu, prendre votre propre cas comme exemple permet juste de le rendre plus explicite."


Le discours implicite de Rowles était aussi de soulever qu'en termes d'adaptation, dans le cas présent, il s'agissait d'adapter l'esprit de Miss Orchent pour accepter ces réalités subjectives multiples et l'amener à réfléchir sur ces aspects. Quiconque peut devenir une menace pour n'importe qui. Évidemment, ce n'était pas le genre de chose que Rowles racontait à ses patients. Au contraire, son objectif en séance était de les amener à un sentiment de sécurité vis à vis des autres. Car en effet, si chacun présentait une menace potentielle, elle n'était que potentielle. Même si les medias montaient les criminels en épingle, il était en vérité rare qu'une personne devienne réellement une menace.

Mais dans le cas présent, Miss Orchent n'était pas une patiente, donc aborder cette part de la réalité mentale était important pour qu'elle saisisse plus efficacement le rapport qu'avait l'être humain à l'extraordinaire. Une bonne part du travail était déjà fait, car elle en savait déjà une bonne partie. Cependant, le psychologue savait qu'il y avait une différence énorme entre savoir et comprendre...


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyLun 19 Sep 2022 - 15:32




Philosophie à la mutante

« Vous voyez, me demande Joseph Rowles après un sourire. Vous avez de vous-même trouvé le chemin. »

Je fais jouer la fourchette entre mes doigts avec satisfaction. Oui, je tente à droite et à gauche pour aller tout droit mais j’y arrive toujours. La Chance ou le talent ! La réponse était peut-être trop simple pour que j’y aille directement mais, maintenant que j’y suis, le Professeur peut reprendre la marche qu’il a prévu. Il reformule selon ses thermes et je les suis comme précédemment : chaotiquement. Certaines valeurs sont plus répandues que d’autres et plus faciles à rendre communes mais il existera toujours des variations : comme tout ce que l’on crée, comme tout ce que l’on imagine, deux personnes essayant d’imaginer la même chose imagineront deux choses différentes. Semblables mais pas identiques.

Un citoyen me verra comme une star qui aime briller, surtout dans le noir, et faire de l’argent, oui aussi.
Un militaire me sera indifférent ou y verra une forme de décadence, je dirais que ça dépend le magazine et le militaire.
Un homme politique surveillerait mes sorties publiques pour s’assurer que je ne fasse pas de vagues. Le SHIELD aussi. Pourtant il est militaire également !
Chacun sa perception et les exemples du Professeur Rowles ne sont là que pour théoriser trois approches générales. Juste qu’elles dévoilent autre chose, le concernant.

Je l’écoute avec une tranquillité amusée qui disparait bien vite lorsqu’il est question de s’adapter à la menace potentielle que je représente. Joseph "grossit le trait, bien entendu" ; de son point de vue. Pas du mien.

Prendre mon cas en exemple permet de rendre les choses plus explicites… je reste silencieuse et laisse le silence s’installer à cette conclusion. Je comprends qu’on puisse me voir comme une menace et je comprends qu’on puisse le voir d’une façon différente à ce que je vois moi-même. Lèvres closes et paupières ouvertes, je fais face aux ténèbres qui se trouvent d’un de mes côtés.

« Je détournerai l’Allégorie de la Caverne, réponds-je finalement en posant ma fouchette. Chacun voit l’ombre de l’objet et l’intègre à sa réalité. L’ombre, selon la source de lumière comme l’observateur, est différente. »

Dans ma tête, une seconde de guitare puis la batterie s’en vient. Mes doigts libres pianotent des notes que je suis seule à entendre. Je fredonne avec un sourire alors que les paroles graves me viennent à l’esprit.

Été 1868, quelque part dans le grand ouest,
Il a sauté sur son cheval pour disparaître en un geste.
La porte du saloon claque encore, dehors le vent fouette la poussière,
Lui il galope vers son sort sans jamais regarder derrière.
Est-ce qu'il cherche ou est-ce qu'il fuit ? Est-il sûr ou incertain ?
Est-ce qu'il tente de rattraper ou d'échapper à son destin ?
A quoi ressemble son avenir, une évidence ou un mystère ?
Il se fabrique un empire, il est fait d'ombre ou de lumière.

De l'ombre ou de la lumière,
Lequel des deux nous éclaire ?
Je marche vers le soleil
Dans les couleurs de l'hiver.

« Pour interagir, ce qui est notre troisième étape, il faut réussir à s’adapter aux perceptions de l’autre ; donc les percevoir soi-même, dis-je avant de prendre une inspiration nasale douce. Même après tant de temps à l’étudier, la communication n’est pas mon fort et je peux rencontrer des problèmes de compréhension avec autrui. »

C’est une de mes faiblesses, je le sais, mais je pense que je m’en sors généralement bien. J’apprends vite.

« Jusqu’ici, mon erreur a été d’essayer de m’adapter à ce que je pensais percevoir, car je ne percevais pas assez, continue-je en me penchant en avant et en croisant mes mains, verrouillant mon buste et fixant mon interlocuteur avec les yeux plissés. Vos exemples, cependant, m’aident à percevoir votre point de vue. »

Une pause, pour la théâtralité non la réflexion, et je reprends avec espièglerie.

« Premièrement, une star qui aime briller et faire de l’argent. »

Une nouvelle pause, le temps d’hausser les épaules et les pouces avec un petit sourire "je plaide coupable".

« Secondement, l’indifférence nuancée d’une forme de décadence. »

Cette fois, mon bref silence s’accompagne d’un face à face moins cordial mais toujours doux. L’indifférence m’est pire que le jugement décadent, même si le second est plus aisé à défendre, après je fais ce que je veux et j’aime qui je veux. Certes, je tâche de plaire car c’est mon métier, c’est utile et c’est surement un besoin également comme évoqué avec le point précédent, mais je sais qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Une fois identifié à qui il est inutile de chercher à plaire, je n'essaie plus.

« Troisièmement, surveiller mes sorties publiques pour s’assurer que je ne fasse pas de vagues en haranguant les foules. »

Je prends une inspiration buccale cette fois et tâche de ne pas trop accélérer mes paroles alors que mes pensées sont bien plus véloces.

« Voici ma théorie, dis-je énergiquement en décroisant mes mains pour accompagner mes mots, n’arrivant plus à les retenir. Quand vous avez eu ma demande de rencontre, vous avez cherché qui j’étais. Votre premier exemple. Conclusion de la recherche, votre second exemple. »

Mon poignet gauche quitte la table pour que mes doigts puissent venir me gratter la chevelure, au niveau de la tempe, avant de descendre derrière mon oreille, afin d’invoquer ma Chance parce que je pars vite et loin et que c’est possiblement un nouveau hors sujet ; même si j’espère pas.

« Ensuite, un événement quelconque vous a amené à prendre connaissance d’une apparition publique qui vous a déplu. »

Alors que ma main gauche s’en revient à table, ma droite s’en va dans mes cheveux avec de les ramener au mieux sur le côté de mon visage. Cela ne va pas jusqu’à l’oreille, ce n’est donc pas un geste de séduction, mais c’est en effet un moyen de me mettre à l’aise alors que mon hypothèse ne le fait pas ; sentiment probablement partagé, j’observe tout en parlant.

« Maintenant, la question est, conclus-je en joignant mes mains avec les pouces en révolver, suis-je dans le vrai et saute-t-on les explications concernant l’interaction, en cours, l’affection, impliquée, et l’appréhension, que je viens de croiser avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, pour en passer directement à votre motivation à être ici ? »

Je ponctue mon interrogation en tournant les index vers lui avant de les ramener à mes lèvres pour clore celles-ci. Mes sourcils restent haut et mes yeux restent à l’affut de votre langage corporel, Joseph ; non par défi mais par recherche d’éléments me prouvant que je ne suis pas dans ma faiblesse de compréhension et d’incompréhension car que j’ai réussi à intégrer correctement la perception et l’adaptation que vous vouliez m’enseigner.

Je ne suis pas une élève à qui vous faites passer un examen, okay. Je suis "seulement" une personne intéressée qui souhaite apprendre. J’apprends vite. Vous, Professeur, êtes-vous "seulement" une personne qui souhaite enseigner ou avez-vous usé de mon exemple pour me rendre plus explicite ? Ce qui aurait marché, je le concède sans souci.

De l'ombre ou de la lumière,
Depuis le temps que j'espère
Retrouver dans un sourire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyLun 26 Sep 2022 - 18:22

La première réponse du Pr. Rowles fut un sourire. Son interlocutrice avait, au moins partiellement, saisi ce qu'il cherchait à lui faire comprendre. Malheureusement, elle se fourvoyait de nouveau dans des conclusions hâtives. Si le psychologue ne pouvait nier que leur rencontre ne se serait jamais produite sans que la dernière conférence de la jeune femme ne lui parvienne, il n'était cependant pas homme à juger une personne sur quelques recherches rapides. C'eût été indigne de sa profession et de son expérience. Après tout, il n'était plus depuis longtemps ce jeune homme de vingt ans qui croyait tout savoir du monde et comment le révolutionner.

Il n'était pas plus homme à se sentir blessé ou indigné par les accusations non dissimulées qui venaient de lui être faites. Il avait déjà reçu de bien pires remarques par des personnes bien moins éduquées. Et les chances qu'il soit attaqué sur ce qui pouvait réellement le blesser étaient hautement improbable, étant donné que la jeune femme ne cherchait aucunement à lui nuire. En fait, elle cherchait encore son approbation, même si son attitude marquait une légère vexation. Elle l'observait, cherchant en lui les réactions qui confirmeraient ou infirmeraient sa théorie. Heureusement, elle était prête à recevoir les deux possibilités, ce qui était rare.

Le psychologue ne lui offrit toutefois pas matière à trouver réponse dans son propre langage corporel. Il avait bien trop de maîtrise de soi pour laisser transparaître son ressenti pour si peu. À la place, il se contenta de replacer ses lunettes, puis de goûter paisiblement ce qui était dans son assiette. C'était goûteux, par ailleurs, malgré une tiédeur du à la longueur de leur échange.

"Vous êtes sur la bonne voie", répondit-il finalement après une longue mastication, "Mais vous êtes encore prompte aux raccourcis de pensée. Je ne vous en blâme pas, il est très difficile de s'en défaire, il m'a fallu des années de pratiques - et de désillusions - pour maîtriser cet aspect. Notez que j'ai parlé de maîtrise, non de disparition.

J'ai choisi votre exemple non par conviction personnelle mais pour qu'il vous touche d'assez près pour vous donner à réfléchir. Si nous devions prendre le mien, d'exemple, nous y trouverions un spectre sans aucun doute plus avilissant que celui que je viens de faire à votre encontre.

Ceux qui ignorent ma personne et ma profession verront un vieil homme bien vêtu et sûrement acariâtre, car c'est là ce que sont tous les vieillards riches. Un patient peut me voir comme une solution de dernier recours, car tous les psychologues sont des manipulateurs pathologiques qui inventent des problèmes pour amasser plus d'argent. Mes confrères peuvent tant me voir comme un visionnaire ou comme un original obsédé par les mutants. Un néophyte peut louer mon travail, comme vous l'avez fait tantôt, ou le dénigrer en considérant que je cherche juste à être plus intéressant que les autres. Un militaire, un gouvernement ou une institution comme le S.H.I.E.L.D. pourraient observer mes travaux de près pour s'assurer que je ne nourris pas une "révolution mutante" - je suis un manipulateur, rappelez-vous - qui pourrait mener à une guerre civile."


À la vérité, le S.H.I.E.L.D. observait déjà ses travaux avec intérêt, et il ne doutait pas qu'il en était de même pour le Professeur Xavier et sans doute quelque organisation gouvernementale ou criminelle. Après tout, son sujet d'expertise avait de quoi intéresser et inquiéter, de façon légitime, par de nombreux partis. Mais même si son rôle de consultant pour le S.H.I.E.L.D. n'était pas réellement un secret, c'était cependant une information qu'il considérait comme confidentielle, aussi la taisait-il sur son site et dans ses interactions en dehors de l'institution.

"C'est le cœur de ma profession que de prendre conscience de l'infinité d'opinions qu'il est possible d'avoir, et même après bientôt quarante ans de carrière, je ne cesse d'être surpris par le spectre large de la psyché humaine. Mais je m'égare à mon tour."

Le psychologue s'éclaircit la voix et avala tranquillement un verre d'eau après cette tirade, gardant un œil sur la jeune femme pour y voir ce qu'il espérait y trouver : un apaisement et une compréhension. Certes, il n'avait pas encore réellement répondu à sa question, et étant donné son caractère, il s'attendait à ce qu'elle la pose de nouveau sous une différente forme. Fort bien, il n'aurait plus qu'à y répondre réellement. Mais en vérité, cette question ne l'intéressait plus. Du moins, elle n'avait plus autant d'importance qu'au moment de leur rencontre. S'il parvenait à l'atteindre, elle comprendrait d'elle-même l'erreur qu'elle avait commise.


Mettez-vous à l'aise, vous êtes entre de bonnes mains désormais

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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyMar 4 Oct 2022 - 19:03




Philosophie à la mutante

Je ne peux retenir un sourire également lorsque je vous vous sourire, Joseph. Certes, je ne sais pas encore si vous êtes juste atterré de ce que j’ai dit, amusé de la fulgurance chaotique que je viens de faire ou content que j’ai enfin compris, mais vous souriez quand même. Voilà, je suis contente. On tachera d’en rester à l’entièreté du mot et non à sa première syllabe, j’espère.

Et je rame.

Quand vous ne voulez pas être lu, monsieur Rowles, vous êtes une traversée du désert. D’un autre côté, quand vous acceptez de l’être, ça fait l’effet d’un dessert. Je me suis faite avoir en beauté, n’est-ce pas ?

Replacer ces lunettes, c’est comme reprendre contenance. Manger, c’est me laisser sur ma fin et ma faim. Joli. Frustrant mais joli. Après, je ne vais pas vous interdire de manger parce que vous ne le faites pas quand je vous parle ! Et je ferais bien de le faire quand vous me parlez même si, outre que c’est déjà fait, j’ai bien plus d’intérêt pour les saveurs de vos mots que celles des plats que vous m’offrez. Enfin, ils sont très bons aussi.

Par contre, je ne saurais pas dire qui maitrise le mieux le temps d’attente : le cuisinier ou vous. Puisque vous prenez votre temps pour mâcher, je finis par arrêter de m’interdire la parole et par en revenir à la pitance à mon tour. Tant que je ne le fais pas de façon piteuse, et je ne le pense pas, ça ira.

C'est l'hiver en 2008, quelque part à Paris,
J'ai démarré la voiture pour échapper à ce temps pourri.
La porte de café tremble encore, dehors la pluie fouette le bitume.
A chacun sa ruée vers l'or, j'accélère à travers la brume.
Puisque mon temps est limité, mes choix doivent être à la hauteur.
C'est une course contre la montre ou une course contre la peur.
C'est toujours la même chevauchée, on vise la lueur droit devant,
Même si cette quête est insensée, je cours pour le sentir vivant.

De l'ombre ou de la lumière,
Lequel des deux nous éclaire ?
On marche vers le soleil
Dans les couleurs de l'hiver.

De l'ombre ou de la lumière,
Depuis le temps que j'espère
Retrouver dans un sourire
Toutes les lois de l'univers !

« Vous êtes sur la bonne voie. »

Je souris en relevant les yeux vers mon interlocuteur, doublement fière : je suis sur la bonne voie et je ne me suis pas étouffée ce faisant.

« Mais vous êtes encore prompte aux raccourcis de pensée. »

Mon sourire disparait légèrement face à une lucidité sur ce fait qu’aucun jardinage mental ne m’a permis de corriger : tellement de branches, il faut tailler dedans pour essayer de suivre les bonnes et il y a toujours des pertes du fait.

« Je ne vous en blâme pas, continue-t-il en me faisant avoir un pouffement bref, il est très difficile de s'en défaire, il m'a fallu des années de pratiques - et de désillusions - pour maîtriser cet aspect. Notez que j'ai parlé de maîtrise, non de disparition. »

La précision sur les désillusions me fait baisser les épaules et termine d’effacer le sourire, même s’il reviendra. Quant à la maîtrise, non la disparition… j’acquiesce simplement.

La suite du discourt m’amène à m’adosser, commençant par le choix de mon exemple. Certes, je suis la première personne qui me concerne lorsqu’il m’arrive de vouloir réfléchir à moi-même, ou me comprendre, et j’ai beaucoup à réfléchir. Toujours trop, sans doute. Cet accord et cette compréhension cèdent cependant vite face à la suite, mon buste et mon visage s’avançant de nouveau alors que mes avant-bras me servent d’appuis contre la table et mes couverts.

"Si nous avions à prendre votre exemple, nous y trouverions un spectre sans aucun doute plus avilissant que celui que vous venez de faire à mon encontre" ? Mes yeux se plissent alors qu’ils observent les vôtres, Joseph. Des yeux bleus fatigués… peut-être désillusionnés. Des yeux bleus doux… peut-être tristes.

On court à travers les siècles mais c'est toujours la même chevauchée.
As-tu peur que la route s'achève ? (Mais cette course est insensée)
As-tu mis un nom sur toutes les lèvres ? Les lèvres…

De l'ombre ou de la lumière,
Des astres qui nous éclairent.
On marche vers le soleil
Dans les couleurs de l'hiver !

Je vous imagine, Joseph, marchant dans les rues de New York. Votre souffle fait de la brume d’une couleur digne de votre barbe. Ceux qui vous ignorent marchent autour de vous. Vous êtes mieux vêtus qu’eux, bagage physique que l’effet de halo amène à considérer comme intellectuel également. Un effet gâché par une expression grincheuse qui, elle, est totalement à sa place dans cette scène ; même si je n’ai aucune idée de sa véracité, puisque je ne vous ai jamais vu ainsi.

Je vous imagine, Joseph, assis sur un siège devant un bureau et un autre inconnu. Non, pas de bureau entre vous ; vous êtes assis à son côté, lui est allongé. J’ai droit à cette généralisation, puisque vous en faite et que vous ne le saurez jamais. Cette fois, c’est une blouse qui a la blancheur à laquelle tend votre pilosité toujours poivre et sel. Puis la blouse disparait et c’est une chemise grise, à manches retroussées. Penché en avant, sur un jeu d’échec dans l’esprit du patient. L’image se fissure.

Je vous imagine, Joseph, debout derrière un pupitre à vous adresser à un amphithéâtre. Vous êtes tout aussi ravi que dans la rue ou c’est juste mon imagination ?

Un citoyen pourra louer votre travail, comme moi, ou le dénigrer en vous prêtant des intentions. Comme moi, également ?

Un militaire, un gouvernement ou une institution comme le SHIELD pourront observer vos travaux de près pour vous assurez que vous ne fassiez pas de vagues.

Vous êtes un manipulateur, je me rappelle. Tellement manipulateur que vous avez fusionnez vos points deux et trois !

"C’est le cœur de votre profession que de prendre conscience de l’infinité d’opinions qu’il est possible d’avoir"…
C’est l’âme de votre profession que d’explorer l’âme et l’infinité de nuances qui se trouve entre chaque individu.
Même après un peu moins de deux fois mon âge de carrière, vous continuez d’être surpris par l’esprit humain.

« Mais je m'égare à mon tour. »

De l'ombre ou de la lumière,
Depuis le temps qu'on j'espère
Retrouver dans un sourire
Toutes les lois de l'univers.

Retrouver dans un sourire
Toutes les lois de l'univers.

Coudes sur la table et avant-bras l’un contre l’autre tant je me suis avancée, je souris à pleine bouche en penchant le visage sur le côté, agitant mes cheveux.

« Vraiment ? »

Ma question est douce, par la voix et le regard. Le silence qui la suit l’est également, car le regard reste. Je regarde Joseph boire et me regarder. Nous sommes opposés au point que s’en devienne symbolique. Jeune femme, "vieil" homme (c’est lui qui l’a dit le premier !). Cheveux teints, cheveux déteints. Amatrice, professionnel. Et cetera.

« Pour la première fois… ou la seconde… pour la première fois et demie, hésite-je, partant à droite et à gauche pour aller tout droit, depuis le début de la conversation, vous vous ouvrez ; d’une certaine manière. »

Je me lève avec un sourire de connivence et attrape mon verre à mon tour. Je le reremplis et m’en vais avec vers la baie vitrée et Central Park au-delà, non loin de notre table. Je lève mon verre pour essayer de capter cette lumière naturelle.

« Le Paradoxe de l’Infini, énonce-je toute en continuant d’essayer de jouer avec la lumière. Plus on en sait, plus on sait qu’on en sait peu. »

Je tourne les yeux vers Joseph avec cette même connivence.

« Une goutte d’eau. Traversée de la lumière de l’âme, dans votre profession. »

Mon bras se replie pour que j’adopte une pose digne d’une réception. Mon regard se détourne de l’homme vers ce lieu où je l’imaginais précédemment ; les rues qui bordent Central Park. Combien de mètres au-dessous de nous ? Combien d’ombres et d’âmes pour les fréquenter, alors même que je les regarde ? Ce n’est pas une infinité mais c’est suffisant pour me dépasser et donc m’en donner l’impression.

« A penser pour les autres, ne risque-t-on pas de se retrouver à faire des projections sur eux ? »

Mes yeux quittent les ombres pour la lumière. Les reflets de celle-ci me permettent de voir Joseph, même si la qualité de l’image ne me permet pas de regarder en détail son impassibilité.

« Je trouve que contempler l’infinité, c’est comme contempler le ciel étoilé. Cela permet de se repérer et de se perdre. »

Ayant fait mon manège et terminé mon tour de celui-ci, je m’en vais me rassoir alors qu’on s’en vient nous desservir la course actuelle avant de nous amener la suivante. Je pose mes fesses d’abord et mon verre ensuite. Puis mes avant-bras, afin de croiser mes mains. Buste en avant, visage cordial, je fixe Joseph avec un petit sourire.

« Que pensez-vous de moi, demande-je avant de préciser, non dans les possibles et les probables mais dans ce que vous acceptez de me dire. S’il-vous-plait. »



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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyMar 4 Oct 2022 - 20:06

Miss Orchent connaissait visiblement ses classiques et savait les réadapter et les paraphraser avec un certain talent et surtout une certaine poésie. C'était, d'une certaine façon, quelque chose d'attendu de la part de l'artiste qu'elle était, mais il restait intéressant de voir l'habillage qu'elle mettait autour des choses, sans pour autant se disperser dans mille et une pensées. D'aucuns l'en auraient crue incapable étant donné son attitude habituelle, mais Joseph éprouvait une certaine fierté à avoir révélé cette face cachée.

Par ailleurs, la jeune femme parvenait à pousser la réflexion dans le bon sens et faisait preuve de remarques pertinentes, notamment sur la possibilité de se perdre, sur les projections, le tout saupoudré d'une allégorie fort à propos. Lui-même était l'objet, après tout, de ce genre de problématiques qu'il devait surmonter sans pour autant durcir son cœur au point de ne plus rien ressentir.

Ce fut la suite, en revanche, qui le prit de court. De la philosophe éclairée, voilà que le personnage de Lucy Orchent virait soudainement de bord pour revenir à une question plus terre à terre et personnelle, avec une insistance réelle, voire désespérée, pour qu'il y réponde sans détour. Ce retournement de situation eut un tel effet de surprise qu'il fit voler en éclats le masque de neutralité du psychologue pour se muer en un rire sincère qui avait la chaleur du rire du grand-père devant ses petits-enfants.

"Mon Dieu très chère", dit-il en français au terme de son rire, avant de reprendre en anglais, "Vous êtes bien singulière, je ne peux vous enlever cela. Votre capacité à passer des grandes pensées aux considérations personnelles est pour le moins surprenante. Je ne pensais pas que vous feriez tant cas de ce qu'un vieil homme comme moi peut penser de vous.

Mais soit, je ne vais pas vous laisser sans réponse plus longtemps. Je pense, en toute sincérité, que vous êtes une personne brillante, intellectuellement parlant. Vous êtes curieuse, vous avez vraisemblablement un bagage et savez effectuer vos recherches, ce que je considère comme une qualité. Cependant, vous êtes également indisciplinée et votre capacité à vous perdre dans de multiples réflexion est, selon moi, un frein à votre développement intellectuel.

En somme, parce que vous vous intéressez à trop de choses, vous restez de fait superficielle quant à leur compréhension. Ce qui est étonnant, c'est que vous semblez alterner entre le trop et le pas assez, mais éprouvez des difficultés à trouver un juste milieu. Vous connaissez sans doute l'adage "à trop vouloir en faire, on finit par ne rien faire du tout". Je pense que cet adage s'applique tout particulièrement à vous et je trouve cela regrettable, parce que vous avez un réel potentiel."


Rowles marqua une courte pause, tant pour guetter le moment où ce qu'il disait devenait vexant que pour respirer normalement une ou deux secondes.

"Cette réponse vous satisfait-elle ?"

Il était peu probable que ce fût le cas. Le psychologue savait très bien que toutes les vérités n'étaient pas bonnes à dire, car elles pouvaient nuire terriblement à la confiance en soi d'une personne. Il avait certes quelques peu enrobé ses propos, mais était malgré tout rester direct. Elle devait à présent assumer sa propre curiosité.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Philosophie à la mutante [Terminé] Philosophie à la mutante - Page 2 EmptyDim 9 Oct 2022 - 16:56




Philosophie à la mutante

Mon petit sourire cordial devient grand face à votre rire tout aussi cordial, Joseph. C’est une certaine fierté que de vous avoir ainsi déridé. J’aurai voulu faire exprès que je n’aurai pas fait mieux !

Votre expression française me surprend, soulevant mes sourcils et déformant un instant mes lèvres, puis je me reprends physiquement alors que vous reprenez oralement. Bien singulière, j’acquiesce et fait durer le moment sur le fait que vous ne pourrez me l’enlever. Par la suite, mes paupières se plissent légèrement quant à ma capacité d’association d’idées ; elle me semble clair, pourtant. Vous faire vous ouvrir. Passer de mon une fois et demi à deux fois et demi ! Ce qui a marché.

Vous ne pensiez pas que je ferais autant cas de votre avis, je le comprends. Il ne changera rien à ma vie, qu’importe ce qu’il soit, et vous avez déjà assuré que j’avais mérité votre compagnie ; sinon aucun de nous ne serait ici. Mes yeux restent néanmoins plissés à cette considération : vous ne m’avez pas répondu quant à la véracité, ou la fausseté, de mon hypothèse. J’ai simplement fait comme vous : changer l’échelle. Mes exemples sont liés à cela : plus on en sait, plus on sait qu’on en sait peu. Cela vaut pour nous deux mais cela vaut aussi pour le fait que, comme vous l’avez perçu, je veuille savoir. C’est ce qui m’anime, entre autres choses.

Votre "mais soit" me fait sourire, ou plus exactement change mon sourire. Il y a une certaine satisfaction mêlée d’une prudente méfiance. J’apprécie les compliments, dont la plupart sont des répétitions, tout comme leur développement. La réponse que je cherche n’est néanmoins pas parmi ces mots, comme je l’anticipe. L’indiscipline et le chaos de ma pensée divergente comme frein à mon développement intellectuel me font cligner doucement des paupières en un accord ; c’est, je trouve, rassurant.

Alors que mes coudes glissent jusqu’à se poser sur la table, mes mains jointes se positionnent pour accueillir mon menton sur leurs doigts croisés. Diagnostique : je me disperse, je me dissipe, j’alterne les phases obsessives sur un sujet et aucune d’elle n’est de longueur égale à la précédente ni cohérente avec celle-ci. Déséquilibre. "A trop vouloir en faire, on finit par ne rien faire du tout". Mon sourire se fait tendre. C’est regrettable ?

J’expire doucement du nez sans baisser les yeux.

« Cette réponse vous satisfait-elle, me demandez-vous finalement, me faisant me redresser puis m’étirer le dos.

- Non, dis-je avec la simplicité de l’énoncé d’un fait, n’ayant rien à reprocher à son énoncé. Je n’arrive toujours pas à comprendre l’élément déclencheur de notre rencontre, vous concernant. »

Oui, je suis toujours là-dessus. Je suis restée là-dessus, plus exactement. Cela m’importe actuellement tout comme cela passera une fois la réponse obtenue. Ou pas, je n’en sais rien.

Mes coudes quittent la table alors que mes mains se séparent, avant-bras toujours en appui. Mos dos s’appuie contre mon dossier de chaise tandis que mon visage bouge légèrement, mes yeux cherchant à nouveau cette fracture créée précédemment pour vous voir vous au-delà de cette image et ce détachement des choses. Merci ma Chance, et vous également, vous n’y êtes pas autant revenu que vous l’étiez précédemment.

« J’aime beaucoup votre analyse, acquiesce-je, même si ma mauvaise foi m’empêche de dire que je n’avais jamais vu mon chaos comme un frein à mon développement intellectuel. A dire vrai, j’ai envie de vous consulter maintenant… »

Je laisse ma voix mourir avec un sourire espiègle. Mon souvenir de mes deux suivis chez des psychologues, jamais bien longs mais toujours utiles, m’hôte d’un apriori que beaucoup semblent avoir. Après, ce genre de phrase s’accompagne toujours d’un "mais" et je pense que le mien est clairement audible, malgré mon suspens. D’où mon suspens. Vous êtes en suspens, Joseph ?

« Mais… je me dis que ça nous empêcherait de faire ce genre de conversation. »

On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière ; il faut faire un choix. Et, de préférence, s’y tenir. Faire un choix ne me pose guère de problème. Ne pas en changer, en revanche. Vous l’avez dit vous-même.

« Quoi que j’ai pu faire, cela vous a amené à changer d’avis sur le fait de me rencontrer, reprends-je avec un sérieux plus froid que précédemment, réfléchissant à haute voix, tout en avançant mes mains pour qu’elles accompagnent mes paroles. Si mon hypothèse est exacte, c’est un désaccord avec une apparition publique. Soit il est minime et de m’avoir rencontrée, d’avoir pu découvrir ce que vous venez d’énoncer, l’a déjà réglé. Soit il ne l’est pas et votre habitude à tracer un parcourt pour vos patients fait que, sans ma sortie de route, on aurait fini par y arriver. Sauf que je suis sortie de la route. »

Pouce et majeur droit forment un rond alors que mon index se lève pour marquer ce point-ci. Mes yeux, eux, cherchent à nouveau le moindre signe de confirmation ; même si vos paroles précédentes l’ont déjà donné. Le frein, la superficialité, l’absence de juste milieu.

« Qu’est-ce qui amène une personne avec un esprit scientifique et un background économique à vouloir s’inventer une carrière artistique ? »

Si ma demande est originellement rhétorique, et énoncée comme telle, je m’interromps toute seule en me disant que c’est peut-être pas bête de s’arrêter ici : confronter ce que vous en pensez, vous qui avez déjà réussi à autant me cerner, avec ma propre analyse. Mon index levé rejoint mes autres doigts puis ceux-ci se ferment en un point qui s’en va glisser jusqu’à la table. De l’autre côté, ma seconde main s’y pose également. Oui, ça aussi c’est une raison pour laquelle je reste superficielle. Ça me fait sourire, un petit truc coupable qui s’accompagne d’une levée d’épaule.

« C’est pas un hors sujet, promis. J’arriverai à raccrocher les fils. »

Si… j’y crois.

Heureusement que le repas doit durer quatre heures ! Ce qui me fait dire que je suis vraiment dans une bonne position, en fait : au lieu de payer quatre-cinq minutes à une heure pour lui parler, c’est lui qui paie quatre heures de repas. Encore une fois : merci ma Chance et monsieur Rowles !



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