« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
La mention du film d’espionnage arrache un sourire à la demoiselle mais elle garde le silence, prolongeant le mystère qui ne cesse de s’épaissir autour de son métier ; si elle n’a pas confirmé ou infirmé la remarque de son invité, pour Michael, il est certain qu’il vient d’énoncer un semblant de vérité, et il répond donc à son sourire avec complicité avant de détourner les yeux vers Pico qui, sur le dos, pattes tendues et gueule entrouverte, ne le quitte pas des yeux. Questionnant d’ailleurs l’origine du nom affublé au petit Pico, il écoute sa réponse mais n’obtient pas d’informations claires, et se contente d’hocher son menton de haut en bas, ne se jugeant pas assez proche d’elle pour lui demander les raisons de son mal-être à cette époque. « Je vois. J’aime bien son prénom, en tous cas. » Ses lippes se fendent de nouveau pour laisser paraître un sourire tendre, alors qu’il se remet droit sur ses jambes pour observer le paysage naturel qui entoure la maison, ne se lassant pas du bruissement du vent dans les branches des arbres et des oiseaux qui chantonnent au loin, derrière les bosquets.
Mais n’étant pas tout à fait d’accord avec les derniers mots d’Emy, il appuie son épaule contre le porche du perron, glissant ses mains dans les poches de son sweat et disant alors, d’une voix pensive : « Je trouve, au contraire, qu’on est isolés du monde… Mais c’est ce que j’apprécie le plus je crois. » Un autre sourire, plus rêveur, se dessine sur ses lèvres, avant que leur conversation ne dérive vers un aveu honteux mais nécessaire concernant son régime alimentaire. Du sang. Humain. Il lâche ces mots en sentant les battements de son coeur s’accélérer sous l’adrénaline, le stress gravitant rapidement autour de ses veines ou… Ou alors c’est le sien, qu’il entend ? Est-ce le sien, qu’il sent ? Elle se lève du perron pour faire les cents pas et il accompagne son mouvement de la tête, le bout de son nez pointé et légèrement relevé en sa direction. Oui, c’est le sien qu’il sent. Il s’est nourri la nuit dernière, heureusement pour la jolie brune car, dans cet environnement, elle n’aurait eu aucune chance de lui échapper…
« Malheureusement, oui. » Il accompagne ses mots d’un hochement de tête avant de joindre ses mains, ses poignets appuyés sur ses genoux pliés. Il voit l’appréhension et la crainte dans ses yeux alors il ne perd pas de temps et reprend la parole, toujours aussi calmement, et lui explique : « Non, je n’ai pas l’intention de vous manger, je vais vous expliquer. Je suis né avec une maladie orpheline, les médecins avaient dit que j’allais mourir avant mes 15 ans. Mais j’ai tenu… Et je suis devenu médecin pour trouver un remède. J’ai consacré toute ma vie à trouver un moyen de guérir mais… C’est un poison que je me suis administré. » Il fait une pause sur cette amère conclusion et vérité, baissant même les yeux quelques secondes et venant froisser le bas de son visage avec l’une de ses mains avant de poursuivre, sur le même ton emplit de douleur, de honte et de regrets : « Je ne suis plus malade. Du moins, pas de la même façon. Maintenant, pour survivre, je suis obligé de boire du sang humain. » Il est honnête, ne cherchant pas d’excuse et ne désirant point attirer sa compassion ; mais à voir la peur dans ses yeux, il se dit que tout ceci était une bien mauvaise idée. Se redressant, il commence à descendre les marches du perron tout en levant les mains au niveau de son torse pour lui signifier silencieusement qu’il ne lui voulait aucun mal, instaurant également une bonne distance entre eux, dans l’espoir de la rassurer. « Je peux partir, si vous voulez. Je comprends. Ce n’est pas grave. »
Emy n’allait pas dire à Michael ce qu’elle faisait vraiment comme boulot, elle préférait laisser planer le doute dans la tête de l’homme. Elle ne comprenait pas pourquoi elle lui faisait confiance, mais c’était comme ça. Il se détourna pour regarder le chien qui se trouvait a ses pieds. Pico était vraiment content d’avoir quelqu’un qui le caressait. Emy eut un petit sourire avant d’expliquer le prénom du chien. C’était venu comme ça. Michael lui dit alors qu’il aimait bien le nom en tous les cas. Emy lui sourit de nouveau avant de l’entendre lui dire que c’était le contraire de ce que pensait la jeune femme. La maison était dans un endroit isolé et c’était une bonne chose, il l’appréciait vraiment. La jeune femme vient rejoindre son invité vers le perron avant qu’il ne lui dise qu’il avait un régime alimentaire un peu particulier. Il buvait du sang, du sang humain. Sur le coup, Emy ne savait pas trop comment réagir. Son bouclier mental implosa avant qu’elle ne puisse le recréer. Elle ressentait les émotions de Michael et ce n’était pas une bonne chose. La jeune femme se leva et fit les cent pas devant le perron. Son cerveau réfléchissait à toute vitesse. Elle ne savait plus comment réagir avec lui pour le coup… Il lui confirma alors qu’il buvait vraiment du sang humain et qu’il n’avait pas l’intention de la manger. Elle se sentit un peu plus rassurée, mais pas totalement. Elle aurait pu lui couper la parole, mais elle le laissa parler. Il lui dit alors qu’il était né avec une maladie orpheline et que les médecins disaient qu’il allait sans doute mourir a 15 ans, mais ce ne fut pas le cas. Il était devenu médecin pour trouver un remède, mais cela n’avait pas fonctionner, il s’était administré un poison et non un antidote. Emy s’arrêta de marcher et regarda le médecin. Il avait vécu avec une maladie toute sa vie et il avait essayer de se soigner, mais cela n’avait pas fonctionner. L’empathie de la jeune femme faisait qu’elle ne pouvait pas penser à des choses méchantes envers lui. Elle ressentait sa tristesse et sa colère aussi. Michael continua en lui disant qu’il n’était plus malade, enfin pas de la même façon, il est donc obligé de boire du sang humain pour survivre. Cette partie faisait tiquer Emy, mais elle décida de lui faire confiance. Elle le vit descendre les escaliers et lever les mains au niveau de son torse pour lui faire comprendre qu’il ne voulait pas lui faire du mal et il mit une distance entre eux en lui disant qu’il pouvait partir, qu’il comprendrait que ce n’était pas grave. La jeune femme secoua doucement la tête.
« Je n’ai pas l’intention de vous laisser partir Michael. Vous avez besoin d’un endroit pour la nuit et je ne suis pas le genre de personne à revenir sur sa parole. Je peux vous laisser le bénéfice du doute. Peut-être que je suis complètement folle, mais je n’ai pas l’intention de vous laisser partir. Dites moi seulement que là maintenant, vous n’avez pas envie de boire mon sang ? On peut toujours trouver une solution… »
« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Leur rencontre avait pourtant si bien commencé… Un soupir passe la barrière de ses lèvres lorsqu’il la voit s’éloigner pour marcher devant les marches de sa demeure, réfléchissant à toute vitesse à la situation mais, également, s’éloignant de lui. Il n’est pas dupe et il sent sa peur, presque aussi distinctement que s’il pouvait la saisir entre ses doigts. Elle a peur, elle est tendue, elle craint d’avoir fait une erreur en l’invitant chez elle… Et il la comprend. Mais son sang pulse dans ses veines sous les signaux d’alarme, distillant un parfum qui vient taquiner les narines du vampire ; il résiste néanmoins à cet appel fluet, car la faim ne le tiraille pas. Pas encore. Mais ça viendra, il le sait et, visiblement, elle aussi.
Il lui explique alors, dans les grandes lignes, comment son destin a été gangréné par la maladie, tout d’abord, puis par le remède qui s’est révélé poison. Elle semble compréhensive, essaye de garder son calme face aux révélations qui lui sont faites, mais son inquiétude ne faiblit pas ; il ne peut pas la rassurer sauf en lui mentant, et il ne peut s’y résoudre. Elle ne le mérite pas. « Vous m’avez donné votre parole sans savoir dans quoi vous vous engagiez… » Il esquisse un sourire chaleureux mais tristement conscient de la vérité, à la fois tendre et presque amusé, avant de poursuivre : « Je me dois d’être honnête envers toi, Emy. Je ne peux rien te promettre. Je ne maîtrise pas encore totalement ma soif… Quand la faim me vient, je ne peux pas résister. C’est une pulsion instinctive, je ne peux pas contrer ça. » Soupirant de nouveau, il se rassoit finalement sur la dernière marche du perron tout en retirant sa capuche, relevant ensuite ses mains, paumes ouvertes vers le ciel, en décidant de tout lui avouer une bonne fois pour toutes. « C’est pour ça que je suis recherché par la police. J’ai essayé de résister mais je ne peux pas tenir sans me nourrir. Je pensais que si je refusais de me nourrir, j’allais mourir mais… Cette chose, en moi, elle ne réagit qu’à l’instinct. Tu comprends ce que je veux dire, Emy ? J’ai tué des gens pour boire leur sang. » La sentence tombe, même si elle devait s’en douter à présent qu’il lui avait révélé sa véritable nature. Il baisse alors les yeux, honteux de ses actes, ne pouvant plus soutenir son regard. Il avait travaillé toute sa vie pour soigner les autres, et à présent il était un meurtrier.
Lui parler aussi librement est risqué mais, il lui fait confiance. Quelque chose lui dit qu'elle ne le trahira jamais.
Emy avait peur, c’était une certitude, mais elle n’arrivait pas à croire que Michael puisse être ce qu’il disait être… Mais peut-être qu’on ne connaissait jamais très bien les gens ? De toute façon, elle le connaissait que depuis quelques heures, tout au plus. Elle avait décidé de lui faire confiance et elle espérait vraiment qu’elle puisse lui faire confiance. Un Vampire… Il y avait combien d’êtres sur cette Terre qui avaient des capacités extraordinaires ? Sans doute plusieurs milliers de personnes. Michaël en faisait parti, elle aussi.
Ce dernier venait de lui expliquer ce qui s’était passé, Emy ne voulait pas revenir sur sa parole. Elle n’en avait pas du tout l’intention. Il lui dit alors qu’elle lui avait donné sa parole avant de savoir tout ça. Elle secoua la tête ce qui semblait dire que ce n’était pas le problème. Il passa au tutoiement sans qu’elle ne tique et il lui dit qu’il devait être honnête avec elle, qu’il ne pouvait rien lui promettre, qu’il ne maitrisait pas sa soif et quand la faim venait, il ne pouvait pas résister. Emy le regardait lui donner ses explications. Est-ce qu’elle envie qu’il reste ? Sur le coup, pour être honnête, elle n’en avait pas envie, mais elle ne pouvait pas non plus le laisser tout seul si ? Il revient vers le perron pour s’asseoir avant de lui dire que c’était pour ça qu’il était recherché par la police, il avait résisté à se nourrir mais c’était plus fort que lui et surtout, ce n’était pas possible, même s’il avait envie de résister, la chose en lui répondait à l’instinct. Est-ce que ce ne serait pas la même chose pour tout le monde s’ils étaient tirailler par la faim ? San doute. Michael rajouta qu’à cause de tout ça, il avait tuer des gens pour boire leur sang. La jeune femme attendait la révélation, mais dite comme ça, cela était dur a entendre. La jeune femme continuait de faire les cent pas, à réfléchir, mais elle n’avait pas d’autre solution. Est-ce qu’elle était prête à prendre le risque cette nuit ? Pourquoi pas ? Tout ce qu’elle espérait, c’était que le S.H.I.E.L.D ne soit pas au courant. Ce n’était pas le moment de planter sa réintégration… Mais elle ne pouvait pas laisser Michael. Elle se retourne vers lui et lui dit :
« Ok, je dois t’avouer que je ne suis pas rassurée. Je dois t’avouer que je risque gros, mais je n’ai pas envie de revenir sur ma parole. Tu peux rester le temps qu’il faudra. On va juste… croiser les doigts. »
Elle lui fit un petit sourire, loin d’être rassurer, mais peut-être que les choses vont bien se passer qui sait ?
« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Plus leur échange avance depuis les révélations honteuses et effroyables qu’il a faites, plus Michael a l’impression qu’il n’a plus vraiment sa place dans cette maison, dans cet endroit, avec elle. Elle est effrayée par sa simple présence, il le comprend, le voit et le sent surtout ; car plus elle est effrayée, plus le sang pulse dans ses veines et plus l’odeur de son sang se faufile jusqu’à ses narines, rendant leur cohabitation de plus en plus difficile. Elle le rend nerveux, tendu, mal à l’aise. Pour l’instant, la faim ne le tiraille pas alors il peut encore se forcer à ignorer les effluves mais, cette nuit, demain, d’ici quelques heures, comment fera-t-il pour résister à cet appel si primitif, cette pulsion bestiale qui ne lui permet point de rester maître de ses actes ? Malgré la peur, elle se montre douce, compatissante et tolérante mais, pour lui, en cet instant, le plus important est qu’il lui fait peur et cette situation lui est très inconfortable, même s’il comprend parfaitement les raisons de cette crainte bien fondée. « Tu as peur, je le sais. » Ou plutôt, il le sent, mais le formuler de la sorte ne ferait qu’aggraver la situation alors il fait attention aux mots qu’il emploie, ne voulant pas accroître sa frayeur.
Mais maintenant qu’elle connait la vérité, toute la vérité, cette situation lui paraît totalement grotesque. Être hébergé par une agente du S.H.I.E.L.D., ce n’est pas l’idée du siège quand on est activement recherché par la police ; il s’est convaincu qu’elle pouvait l’aider mais, même si c’est vrai, il ne peut qu’être un problème dans sa vie. Et, potentiellement, un problème mortel. « Croiser les doigts ne suffit pas, dans mon cas, notre cas. » Inconsciemment, il continue de s’éloigner d’elle en balançant machinalement ses mains refermées vers le bas, visiblement en proie à certains doutes. « Je ne veux pas te faire de mal Emy, tu es la première personne à m’aider… Mais tu ne pourras pas te défendre contre moi si… Si… » Il préfère ne pas prononcer la suite, refusant même de penser qu’elle pourrait mourir par sa faute après lui avoir démontré autant de gentillesse et de bienveillance, mais, au fond, il sait que c’est une possibilité qu’il ne peut écarter. Mordillant le coin de sa lèvre avec nervosité, il finit par se retourner vers elle pour lui demander, songeant que l’idée était folle mais pourrait leur permettre de rester ensemble comme il était prévu : « Est-ce que tu penses pouvoir me trouver du sang ? Ne te braque pas. J’imagine combien l’idée doit te paraître repoussante mais si j’avais du sang, si je pouvais me nourrir… » Remontant la manche de son sweat noir, il jette un coup d’oeil à la montre en cuir entourant son poignet, calculant rapidement l’heure de son dernier repas. « Huit heures. J’aurai besoin de sang dans huit heures. » Il lève les yeux de sa montre pour les planter dans ceux de la brune après ça, l’air un peu dépité. S’ils ne trouvent pas de sang avant, pour ne pas risquer de lui faire du mal, il se forcera à partir dans six.
Michael lui dit alors qu’il savait qu’elle avait peur et la jeune femme ne pouvait qu’approuver. Bien sûr qu’elle avait peur. Il venait de lui dire qu’il se nourrissait de sang. Non pas qu’elle était dégoutée de ça, elle avait appris à connaitre plusieurs créatures dans ce monde. C’était juste qu’elle se trouvait en présence d’une créature, de la nuit, qui se nourrissait de sang humain. Et actuellement, elle était la seule humaine à au moins cinq cent mètres à la ronde. La jeune femme joua nerveusement avec ses doigts avant de répondre :
« Ne m’en veux pas… C’est la première fois que je me retrouve dans ce genre de situation même si je sais que ça existe. Je veux dire, dans ce monde, on peut croiser tellement de créatures et d’être sur-humains différents… »
Elle parlait, parlait encore pour cacher sa nerveusité. Peut-être d’ailleurs que ce n’était pas une bonne idée. Est-ce qu’il pouvait ressentir son stress ? Probablement puisqu’elle le ressentait elle-même ! Ce n’était pas le moment de paniquer. Elle se força à prendre une grande inspiration pour se calmer. Ce n’était pas le moment de paniquer. Michael lui dit alors que croiser les doigts n’allait pas suffire dans son cas, dans leur cas. La jeune femme croisa les bras contre sa poitrine en le voyant s’éloigner. Alors là, elle se demandait comment se sortir de cette situation. Tous les deux. Michael lui dit alors qu’il ne voulait pas lui faire du mal parce qu’elle était la première personne à l’aider, mais elle ne pourra pas se défendre s’il… Il ne finit pas sa phrase comme si c’était trop dur de le dire. Emy savait ce qui pourrait se passer. Elle pourrait mourir. Mais elle savait se défendre, avec une arme plutôt que son corps bien qu’elle soit doué, elle doutait de sa capacité à assommé une créature assoiffée de sang…
« Aussi mal que cela me paraisse, je peux me défendre avec une arme… mais j’aimerai bien ne pas utiliser cette solution…. »
Michael n’était sans doute pas une mauvaise personne, elle n’en doutait pas. Comment est-ce possible d’avoir envie de sang et d’être aussi attentionné concernant la sécurité de la jeune femme ? Il se tourna finalement vers elle en lui demanda s’il lui était possible de trouver du sang. Emy s’était attendue à cette idée et elle y avait même penser. Et elle savait même où en trouver. Michael rajouta qu’il en avait besoin dans huit heures. La jeune femme réfléchi un moment avant de lui demander :
« Je sais où en trouver… mais je risque gros… Est-ce que le sang conservé pour des transfusions ira ? J’imagine que c’est plus simple de prendre le sang directement à la source… mais c’est tout ce que je peux te proposer pour le moment… Je pense pouvoir en trouver au QG. Je vais devoir ruser… »
Emy n’aimait pas beaucoup l’idée, mais c’était surtout la seule qu’elle avait en tête…
« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
« Je ne t’en veux pas. » Rectifie-t-il rapidement en haussant ses sourcils avec sincérité, appuyant ainsi ses paroles par un sourire qui se veut rassurant et apaisant, car il n’éprouve aucune colère ni déception à son égard, bien au contraire. « Je te comprends, même. J’aurais dû être totalement honnête avec toi dès le départ mais… J’avais peur de te faire fuir. » Mais l’horrible révélation est inévitable, et d’une manière un peu égoïste, il ne peut s’empêcher de se dire qu’il a fait le bon choix pour sa propre survie : il est sorti de la ville, grâce à elle. Il sait qu’il ne pourra pas rester loin du centre trop longtemps puisque sa fille finira inévitablement par lui manquer mais… « Je ne peux rien te promettre. » Il l’avoue en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, ne faisant rien pour réduire l’espace entre eux par peur de l’effrayer davantage : outre le fait qu’elle ne mérite pas un tel traitement, il ne veut pas que l’odeur de son sang s’éparpille davantage dans l’air.
Essayant de contenir son calme et son esprit rationnel malgré la situation grandement compliquée, il se retient de lever les yeux au ciel lorsqu’il l’entend parler d’arme. Il devine qu’elle parle d’une arme à feu et se retient de lui dire qu’elle n’aura probablement pas l’avantage avec, parce qu’elle est suffisamment effrayée comme ça ; il se contente plutôt de hocher son menton de haut en bas tout en enfonçant ses mains dans les poches de son sweat, comme pour dissimuler sa gêne et sa peur, qui est différente de celle qu’éprouve Emy. Il n’a pas peur d’elle. Il a peur de ce qu’il pourrait lui faire. Savoir qu’un monstre sanguinaire est là, dissimulé derrière un appétit féroce, le terrifie. Il a déjà fait trop de victimes… Il ne veut pas en faire une de plus. Pas celle qui a essayé de l’aider.
La seule solution serait qu’il ait du sang humain à disposition alors il lui fait cet aveu, qui ne semble pas impossible dans la bouche de la brune. Elle sait où en trouver mais elle risque gros… Il n’a pas envie qu’elle prenne des risques pour lui mais il sent qu’elle est déterminée alors, à sa première question, il hoche son visage de haut en bas avant de répondre de vive voix : « Oui, ça ira. Mais ne gâche pas ta carrière pour moi, Emy… Je ne mérite pas que tu prennes autant de risques. » Le plus simple serait qu’il parte et que tous deux fassent comme si cette rencontre n’avait jamais eue lieu, mais elle ne semble pas décidée à le laisser filer aussi facilement… Mais elle tient sa parole, elle l’aide. Sans le juger, sans le repousser. Et peut-être qu’il en a besoin, même s’il refuse de l’avouer.
Emy sourit doucement quand elle entendit Michael lui dire qu’il ne lui en voulait pas. Peu de gens en voulait à Emy dans la vie. Est-ce parce qu’elle comprenait leurs sentiments et du coup, ils ne voulaient pas en rajouter ? Peut-être que si elle était quelqu’un d’un peu plus rentre dedans, les gens ne seraient pas aussi tendre avec elle ? C’était une question qu’elle s’était déjà posée, en se disant que son don faisait d’elle la personne qu’elle était. Michael rajouta qu’il la comprenait, qu’il aurait du être honnête avec elle dès le départ, mais qu’il avait peur de la faire fuir. La jeune femme lui sourit un instant avant de répondre :
« Je t’avoue que je n’aurai sans doute pas été dans le même état d’esprit, mais j’aurai sans doute chercher à t’aider quand même. Ne t’en fais pas. »
Lorsqu’elle lui dit qu’elle pouvait se défendre avec son arme, mais qu’elle aimerait ne pas l’utiliser, Emy eut en tête ces terribles images du soir où elle avait tué son frère en le prenant pour un brigand… Elle avait toujours du mal avec ça… Elle avait toujours du mal à avoir son arme de service sur elle, mais elle n’avait pas le choix. Comment se passera sa première mission si elle ne pouvait pas sortir son arme ? C’était une question qu’elle se posait beaucoup, mais elle préférait ne pas y penser pour le moment.
Il fallait qu’ils trouvent une solution pour Michael et vite. Emy n’avait pas envie de servir de repas au jeune homme et elle n’avait pas envie de sortir son arme. La seule solution qui se présentait à elle, c’était de demander de l’aide à quelqu’un pour sortir au moins une poche de sang. Au pire des cas, elle pourrait lui rendre service un jour en donnant son sang à son tour. Oui, c’était une idée. Elle connaissait quelqu’un dans l’unité médicale du S.H.I.E.L.D qui pourrait l’aider. Elle sortit son téléphone et après avoir entendu Michael lui dire que ça ira et qu’elle ne devait pas gâcher sa carrière pour lui, elle lui fit un petit clin d’oeil et lui dit :
« C’est un échange de bon procédé. Si tout va bien, cela ne se verra pas dans les stocks. Je reviens, je vais passer un coup de fil. »
Emy s’éloigna légèrement avant de passer son coup de fils. La personne qu’elle appelait lui répondit du premier coup :
« Salut John. Dis moi, est-ce que tu pourrais m’aider. Je n’ai pas le temps de t’expliquer, mais j’aurai besoin d’une poche de sang O+ s’il te plait… Oui, je vais te rendre ce que je prends, je te rappelle que je suis O+, tu n’auras qu’à me faire prélever du sang autant que tu veux en plusieurs fois pour remettre en place la poche… Oui, je sais ce que je fais… Merci ! Je t’attends au bout du chemin de ma maison. Non, je ne suis pas en danger…. A tout à l’heure ! »
Emy rangea son téléphone et avec un grand sourire, revient vers Michael.
« L’histoire est réglée. D’ici une petite demi heure, la poche de sang sera livrer. Mon ami m’attendra au niveau du petit chemin comme ça, il ne te verra pas et ne posera pas trop de questions… Et pas de soucis pour ce petit service, ça passera inaperçu… Et puis, au pire, je dirais que j’en avais besoin pour sauver quelqu’un ! »
Emy croisa ses bras dans son dos, se balançant d’avant en arrière.
« Est-ce que tu veux visiter la forêt ? Peut-être que cela te fera du bien ? »
« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
« Je t’avoue que je n’aurai sans doute pas été dans le même état d’esprit, mais j’aurai sans doute chercher à t’aider quand même. Ne t’en fais pas. » L’expression qui se dépose sur son visage est formelle : Michael ne sait pas très bien si elle est d’une extrême gentillesse, ou si elle est totalement imprudente. En son fond intérieur — et il s’en veut un peu de penser une telle chose puisqu’elle vient de le sauver, il ne peut s’empêcher de songer qu’elle n’est pas l’agent le plus fidèle de son organisation si secrète : il n’est pas sûr que ses supérieurs apprécient qu’elle vienne en aide à un criminel en cavale. À moins qu’elle soit l’un de ces fameux chefs ? « Mais cela risque de compromettre ta carrière… » Ce n’est pas une question mais une réalité, et il ne cherche pas non plus à la faire culpabiliser ou à remettre en question ses choix : il annonce seulement la vérité, car il ne veut plus lui mentir. Elle a déjà pris trop de risques pour lui.
Mais, un petit sourire espiègle aux lèvres, la brune s’éloigne pour passer un coup de téléphone ; il presse alors ses lippes l’une contre l’autre tout en passant sa paume contre sa barbe brunie, un peu gêné de toute cette situation. Toujours assis sur la marche d’escalier, il jette des regards autour de lui en attendant patiemment qu’elle revienne, lui annonçant alors, pas peu fière, que l’histoire est réglée. Curieux, il hausse un sourcil en la questionnant silencieusement du regard : sans qu’il ne comprenne vraiment comment elle pouvait se procurer du sang aussi facilement, il ressentit un immense soulagement. Il allait pouvoir se nourrir sans faire de mal à qui que ce soit ; un sourire sans égale, décrochant sa mâchoire et dévoilant même ses dents du fond, emplit alors ses lèvres tandis qu’il donne un léger coup contre son genou plié. « Comment tu as pu obtenir du sang aussi facilement ? » Qu’importe la façon, il se sent tellement amoindri d’un poids immense qu’il se lève avec l’intention de l’enlacer pour la remercier mais, se ravise finalement, ne voulant pas l’effrayer. À mi-chemin, il interrompt alors ses pas pour lui adresser un sourire et un regard emplis de gratitude, hochant son menton de haut en bas tout en se sentant grandement redevable. « Je ne sais vraiment pas comment je vais pouvoir te remercier pour tout ce que tu fais pour moi… » Mais, loin de se préoccuper de la manière dont elle va recevoir des remerciements de sa part, la brune lui propose une ballade en forêt, qu’il accepte aussitôt sans rechigner ; un grand sourire aux lèvres, il se rapproche de quelques degrés tout en annonçant, d’une voix enjouée : « Avec plaisir. Avant, je ne prenais pas assez le temps de profiter des choses simples, comme ça… » Un fantôme de regret passant sur son visage, songeant combien il n’avait pas su savourer sa vie du temps qu’elle lui était encore simple, il avance encore de quelques pas pour progresser à l’orée de la forêt, admirant les épais feuillages des arbres le protégeant du soleil.
Baissant le menton, il fronce légèrement ses sourcils tout en se concentrant, ses yeux vagabondant de gauche à droite avant qu’un tendre sourire ne se dessine sur ses lèvres lorsqu’il murmure, presque, avec une tendresse inouïe : « Il y a des chauves-souris dans le coin… »
Aider les autres. C’est ce que Emy a toujours fait et peut-être que parfois, cela lui a emmener des ennuis, mais elle s’en est toujours sortie. Parce qu’elle était de ces gens à qui on ne posait pas trop de questions parce qu’on savait qu’elle faisait bien son travail. Ce n’était qu’une question de timing sans doute… Pour Emy, le petit service qu’elle demanda à son ami était assez facile à faire et surtout, il était facile de remplacer la poche de sang par un prélèvement sur elle-même. Sur plusieurs fois sans doute, mais c’était déjà mieux que rien. Le tout allait passer inaperçu, elle le savait, John allait tout faire pour. Il allait être là dans une grosse demi-heure. Michael lui dit alors que tout cela risquait de compromettre sa carrière. Emy secoua la tête avant de lui dire :
« Je pense que le fait que j’ai été taré pendant cinq ans à cause d’une sombre histoire fait que je risque de perdre mon boulot plus facile que si je demande un service à un ami. Ne t’inquiète pas, ça va passé inaperçu. »
Elle en était même certaine. De toute façon, le S.H.I.E.L.D ne passait pas son temps à vérifier les réserves de sang, enfin, c’est ce qu’elle pensait. Mais de toute façon, elle avait que la dite poche allait retrouver sa place dès que ce sera possible. La jeune femme peut voir le soulagement dans le regard de l’homme et il lui demande comment elle s’est procuré du sang aussi facilement.
« Je te l’ai dis, il suffit de connaitre les bonnes personnes. »
Elle voit bien qu’il se lève avec l’intention de l’enlacer, mais il s’arrête dans son pouvoir. Il lui adresse un grand sourire et lui dit qu’il ne sait pas vraiment comment il allait la remercier pour ce qu’elle venait de faire. La jeune femme secoua la tête avant de lui dire :
« Je n’attends rien en retour je t’assure, le plus important pour moi, c’est que tu te sentes bien. »
Elle pensait davantage aux autres qu’à elle-même et c’était sans doute pour ça que lorsqu’elle était plus jeune, son pouvoir lui avait causé un peu plus de soucis que maintenant. Aujourd’hui, elle savait faire la part des choses. Et elle se doutait que Michael est une bonne personne à qui il est arrivé des choses qui a fait ce qu’il était. Après tout, ce n’était pas de sa faute. La jeune femme lui dit alors qu’ils avaient un peu de temps pour se promener dans la forêt. Cela lui ferait du bien. Il lui dit qu’il acceptait avec plaisir. Surtout qu’avant, il ne prenait pas le temps de faire des choses simples. Emy l’emmena vers le sentier qui menait à la foret. C’était un endroit qu’elle aimait beaucoup. Cela lui avait permis de se retrouver aussi. Pendant qu’ils marchaient, Michael regardait de gauche à droite, avec un petit sourire aux lèvres. Il lui dit alors qu’il y avait des chauves souris dans le coin. La jeune femme sourit à son tour et lui dit :
« Oui, elles sont plusieurs. Parfois, elles viennent vers la maison, mais ne reste pas très longtemps à cause de mon chien. »
Elle regarda Pico qui les suivait. Ce chien avait été d’une grande aide aussi pendant qu’elle était mal. Les animaux étaient vraiment une bénédiction. La jeune femme marcha pendant quelques minutes avant de dire :
« Tu sais que parfois, j’ai l’impression d’être seule au monde dans cette forêt. Cela m’a permis de redevenir moi même… »
Même si parfois, elle avait l’impression qu’elle pouvait sombrer de nouveau, mais c’était une autre histoire…
Accueil
