« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Lorsqu’il l’entendit dire qu’elle avait du mal à contrôler son don, Michael avait pressé ses lèvres l’une contre l’autre d’un air sincèrement compatissant, car il entrevoyait sans mal ce que la brune voulait dire ; sauf que lui, il n’avait pas encore décidé si ses nouvelles capacités étaient un don ou une malédiction. Néanmoins, avec tous les efforts qu’elle fit pour le rassurer, il comprit qu’elle n’avait point envie d’en parler davantage et s’était donc contenté de hocher son menton de haut en bas et de lui sourire avec amabilité, enfonçant ses mains dans ses poches alors qu’elle reculait sa main de sa tempe, comme preuve de son état qui ne nécessitait aucune inquiétude : elle disait qu’elle allait bien et il n’avait aucune raison de remettre sa parole en doute. Après quelques échanges le concernant, ils abordèrent le sujet de sa demeure ; il était encore quelque peu surpris de sa gentillesse et de sa générosité désintéressées mais, la méfiance l’avait quitté. Emy semblait être une âme pure et charitable, sans aucune malignité en son coeur pour le tromper. Aussi, lui fit-il rapidement confiance. « Ça doit vous changer de la ville… » Où tout le monde se marche dessus, donc. Un lieu calme et paisible loin de toute civilisation… N’était-ce pas l’endroit parfait pour reprendre ses esprits et essayer de comprendre ce qu’il se passait ? En entendant la mention du petit chien Pico, le médecin lui avait adressé un frêle sourire amusé tout en répondant, tout à coup un peu plus jovial : « Non, aucun problème. J’adore les chiens. » Et comme jusqu’à présent il n’avait pas encore eu envie d’en manger, il était à peu près sûr qu’il ne risquait pas de boire son sang durant la nuit. Pour les voisins à 500 mètres c’était autre chose mais, ce n’était pas vraiment le moment d’évoquer cette possibilité avec elle… Il ne voulait pas la fuir mais il ne voulait pas non plus profiter de sa gentillesse, alors, il allait devoir essayer de se contenir pour les prochains jours. Mais en était-il réellement capable ? Un problème à la fois, déjà, il fallait sortir de cette ruelle sans se faire remarquer. La foule qui passait dans l’axe principal pouvait autant les camoufler que les desservir, mais le moindre policier sur la route causerait sa perte, la leur s’il comprenait qu’Emy essayait de l’aider. Mais il fallait tenter le coup… « Ma voiture est sur un parking à quelques mètres. Mais je ne comprends pas comment nous allons y aller ? » Lui, savait. Un sourire presque malicieux naissant sur ses lèvres, il avait tendu sa main vers Emy et attendu qu’elle s’en saisisse pour l’attirer délicatement jusqu’à lui. Sans la brusquer pour ne pas l’effrayer, Michael avait glissé sa main libre sous ses genoux pour la porter contre son torse, se rappelant le trajet à parcourir pour atteindre le fameux parking dont elle parlait… « On s’accroche. » Lui lança-t-il d’une voix malicieuse avant de se mettre à courir à toute vitesse, slalomant entre les passants qui, pour certains, ne le virent même pas passer. La brune ayant été projetée contre son torse, Michael avait resserré son étreinte sur celle-ci pour la garder contre lui et lui éviter la chute, jusqu’à ce qu’ils arrivent sur le parking. Ne connaissant pas la voiture d’Emy, Morbius avait interrompu ses pas pour lui permettre de retrouver la terre ferme, en scrutant les alentours… Pour l’instant, aucun policier ne venait vers eux. Il fallait que ça continue ainsi. « C’est le bon parking ? » Demanda-t-il en remettant sa capuche sur sa tête, visiblement nerveux et stressé.
C’était la première fois depuis longtemps qu’elle n’avait pas eu autant de mal avec son don, mais peut-être que c’était parce que l’homme en face d’elle était une pile électrique niveau sentiments et émotions. Peut-être qu’il avait vécu des choses pendant la nuit qui le perturbaient ? La jeune femme ne posa pas de questions, ce n’était pas de ses affaires. Elle s’efforça cependant de ne plus poser ses doigts contre sa tempe, signe que tout allait bien. Après quelques paroles, ils parlèrent de la résidence. Dans la tête d’Emy, c’était logique qu’elle puisse l’aider, elle avait toujours été comme ça. Peut-être qu’elle ne devrait pas parce qu’elle ne le connaissait pas, mais elle lisait dans ses émotions. Il n’était pas méchant. L’homme lui dit alors que tout cela devait la changer de la ville, de se retrouver dans un coin isolé. Elle hocha doucement la tête et lui dit :
« Oh oui, je préfère ma nouvelle maison. Je m’y sens mieux et avec mon pouvoir, il est plus facile de me relaxer… »
Elle avait vu les bénéfices dès le premier soir. C’était quelque chose qu’elle ne pouvait pas faire lorsqu’elle était encore sur l’héliport du S.H.I.E.L.D parce qu’il y avait trop de monde autour d’elle. Même si elle restait dans sa chambre, il y avait toujours quelqu’un pour passer avec ses sentiments et émotions négatifs ou pas. Maintenant, elle pouvait se relâcher, il n’y avait que les animaux de la forêt et son chien. Parlant de chien, Emy mit en garde l’homme, mais ce dernier lui dit qu’il adorait les chiens, donc c’était une chose de régler.
Le plus gros problème allait sans doute être de sortir de cette ruelle sans que les gens ne les remarquent trop. Le souci étant que l’homme, donc elle ne savait toujours pas le prénom, était vêtu d’un pantalon de prisonnier et cela pouvait vite causer un souci. Elle lui dit que sa voiture était dans le parking à quelques mètres de là, mais qu’elle ne savait pas comment y aller. Cependant, il semblerait que son nouvel ami avait une idée. Il lui tendit la main et la jeune femme la prit sans méfiance aucune. Elle le vit passer sa main libre sous ses genoux et automatiquement, Emy passa ses bras autour du cou de l’homme. Alors qu’il lui disait de s’accrocher, la jeune femme n’eut pas le temps de demander pourquoi. Il se mit à courir si vite qu’elle dut fermer les yeux parce qu’elle n’arrivait même pas à voir où ils allaient. C’était presque grisant, mais un peu difficile de garder son petit déjeuner dans son ventre aussi alors elle se concentra pour ne pas vomir. Le trajet ne dura que quelques secondes, mais c’était intense. Emy retrouva la terre ferme et du attendre quelques secondes avant de retrouver ses esprits.
« Très pratique ce pouvoir. »
Elle eut un petit sourire et vit que l’homme était de nouveau nerveux et stressé. Elle perdit son sourire et sortit les clés de sa voiture qui n’était qu’à quelques mètres d’eux.
« Oui, elle est juste là. Montez. »
Emy dérouilla la voiture et monta du coté de la place du conducteur. Une fois son nouvel ami installé, elle sortit du parking doucement et s’engagea dans la rue dans la direction opposée de celle qu’elle devait prendre pour aller au S.H.I.E.L.D. Retour à la case départ. Mais c’était pour une bonne cause. Pendant le trajet, la nervosité et le stress de l’homme avaient un peu envahi l’habitable, mais Emy essaya de détendre l’athmosphère en lui demandant :
« Je vous ai dis mon prénom, mais je n’ai pas entendu le votre… Vous pouvez me donner un pseudo si vous ne voulez pas être reconnu, cela ne me dérange pas du tout. »
Elle voulait le rassurer au maximum. Elle ne savait pas ce qui se passait dans sa vie, mais cela devait vraiment être intense…
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Le trajet entre la ruelle sordide et le parking en plein air fut de courte durée mais l’état du vampire avait radicalement changé au cours de ces quelques secondes. Si la présence bienveillante de la jeune femme avait réussi à l’apaiser, à présent qu’il se trouvait exposé aux regards des passants et potentiellement à la police, sous la lame agressive du soleil qui brûlait sa peau, Michael était une boule de nervosité qui tendait inconsciemment ses genoux tout en remontant sa capuche son ses longs cheveux bruns ramenés en arrière, en attendant de rejoindre le véhicule qui l’emporterait loin d’ici. Mais en entendant la remarque d’Emy, il n’avait pu s’empêcher de lui adresser un petit sourire qui fut bref mais néanmoins sincère, car une lourde réalité se cachait derrière ce qu’elle nommait comme un pouvoir pratique. Peut-être qu’il faudrait lui expliquer la véritable nature de ses capacités… À condition de parfaitement les comprendre, ce qui n’était pas encore totalement le cas. Et si elle changeait d’avis à son propos ? Maintenant qu’il avait trouvé quelqu’un désireux de l’aider, il n’avait pas tellement envie de lui révéler qu’il était un monstre assoiffé de sang humain. « Très pratique, en effet. Surtout quand on doit échapper à la police. » Ayant tourné la tête en abaissant la voix sur les derniers mots, il n’était pas sûr que la jeune femme l’ait entendu et ce n’était peut-être pas plus mal, même si elle devait se douter qu’il sortait de prison avec une tenue pareille. Enfin, ils montèrent par la suite en voiture et Michael n’avait pu s’empêcher de jeter des regards en arrière tout en gardant sa capuche sur son crâne pour dissimuler son visage, se tenant parfois immobile ou alors agité sur son siège passager. Rester calme. Il fallait qu’il reste calme. Heureusement, il n’était pas d’une nature impulsive… Pas sous cette forme, du moins. Il commença à se détendre lorsqu’ils s’éloignèrent de la ville, songeant qu’ils risquaient moins de se faire arrêter en chemin ; gardant tout de même sa capuche au cas où, Michael avait tourné un regard incrédule vers la brune lorsqu’elle lui avait demandé son prénom, donnant l’impression d’avoir oublié pendant quelques secondes qu’il se trouvait dans sa voiture. Il avait tellement peur d’être de nouveau confronté à la police que le reste était parfois recouvert d’un épais brouillard. Il fut alors confronté à un dilemme de taille, mais songeait qu’elle ne méritait pas un mensonge… Si elle avait accepté de l’accueillir dans une situation comme celle-là, à quoi bon lui mentir ? Elle découvrirait rapidement son identité dans les journaux ou à la télévision donc il prit la décision d’être honnête, mais était sincèrement touché de sa bonté d’âme. « Je m’appelle Michael, Michael Morbius. » Son nom était célèbre depuis décembre 2023, lorsqu’il avait gagné le Prix Nobel de Biochimie mais encore fallait-il qu’elle s’en tienne informée pour le savoir. Curieux à son sujet, il s’empressa de reprendre la parole pour la questionner, d’une voix tranquille : « Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Avec un don comme le sien, il l’imaginait dans la psychologie mais il savait mieux que quiconque que les apparences peuvent être trompeuses…
Le trajet entre la ruelle et le parking fut très rapide. Emy en était toute retournée, mais elle ne le montra pas. C’était un pouvoir bien pratique en tous les cas. Elle le fit remarquer à l’homme qui se trouvait devant elle et ce dernier confirma avant de murmurer quelque chose dans sa barbe que la jeune femme ne comprit pas. Elle ne chercha pas à vouloir savoir ce qu’il avait dit puis grimpa dans sa voiture tout en faisant signe à l’homme d’en faire autant. Elle le sentait vraiment stressé et nerveux alors la jeune femme essaya de ne pas trop y penser. Son esprit vibrait sous les émotions de l’homme et elle se demandait encore comme elle faisait pour garder le contrôle de son bouclier. Preuve étant qu’elle s’était beaucoup amélioré et qu’elle était peut-être prête à partir en mission. Elle l’espérait. Lorsqu’elle lui demanda son nom, elle vit l’homme se tourner vers elle comme si elle avait posé une question indiscrète. La jeune femme jeta un coup d’oeil à son passager avant de se concentrer sur la route. Elle ne comprenait pas la méfiance qu’elle ressentait autour de lui, c’était pour cela qu’elle lui avait dit que s’il voulait lui donner un pseudo, ce n’était pas un soucis. De toute façon, Emy n’avait pas l’intention d’aller le déposer à la police. Ce serait briser la fragile confiance qu’il y avait entre eux. Il lui dit qu’il s’appelait Michael Morbius et dans la tête de Emy, il y eu une petite lumière qui se fit. Elle avait entendu parler de lui ! Si elle ne se trompait pas, elle avait vu passé un article sur lui, il avait remporté le Prix Nobel de la Biochimie. Avant qu’elle ne puisse lui en parler, elle l’entendit lui demande ce qu’elle faisait dans la vie. La jeune femme eut un petit sourire. Est-ce qu’il se faisait une idée bien précise de son métier ? Sans doute qu’il ne se doutait pas du tout de ce qu’elle faisait. Lorsqu’elle parlait de son métier, Emy disait toujours qu’elle était dans la sécurité, c’était plus facile pour tout le monde et au moins, elle gardait plus ou moins son travail au S.H.I.E.L.D secret même si ce n’était pas vraiment un secret. Elle n’avait pas vraiment envie d’entrer dans les détails à chaque fois. Et puis, les missions du S.H.I.E.L.D n’étaient pas connu du public. Elle continua de conduire pendant quelques secondes sur la route qui la menait chez elle puis elle répondit :
« Je suis certaine que vous avez une idée de ce que je pourrais faire, mais je ne suis pas ce que vous croyez que je suis. Je travaille pour la sécurité des gens dans une agent du gouvernement. »
Elle regarda Michael du coin de l’oeil avant de sourire de nouveau et lui dire :
« Oui, je sais, avec mon pouvoir, on pourrait croire que je fais un autre métier, mais non. J’ai besoin d’action, j’ai besoin d’être utile aux gens… J’ai été… j’ai été absence un long moment de mon travail, j’essaye de me remettre en selle pour le moment. D’où la tenue d’entrainement. »
Elle continua de conduire sans entrer plus dans les détails. La mort de son frère avait été accidentel, mais il était toujours douloureux pour Emy d’en parler. Elle n’avait pas revu son jeune frère depuis l’accident et elle demandait si elle allait le revoir un jour, au moins pour qu’elle puisse lui donner une explication… mais elle se doutait que ce ne sera pas facile. Pendant les quelques minutes qui suivirent, le silence avait envahi la voiture. Au bout d’un moment, Emy tourna a gauche et s’engagea dans une allée qui était dissimulé par les arbres. Elle conduit pendant cinq cent mètres encore et arrêta sa voiture devant une maison en bois sur deux étages. La jeune femme arrêta la voiture devant la maison et coupa le moteur en se tourna vers Michael et lui disant :
« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
À l’évocation de son nom, Michael observe discrètement l’expression de son visage pour guetter une réaction qui ne se fait point attendre : si elle n’en dit rien, le mouvement de ses sourcils et de sa bouche laisse clairement entendre que ces syllabes assemblées font écho en son esprit. Est-ce qu’elle sait qu’il a récemment obtenu le Prix Nobel de Biochimie ou qu’il est activement recherché par les autorités pour avoir tué plusieurs personnes ? Il préfère la première option mais, craignant une déception ou une réaction virulente de sa part, il se garde bien de lui demander si elle a déjà entendu parler de lui, et surtout où. Plutôt, il entame presque aussitôt une conversation sur le travail qu’elle exerce, en espérant détourner la conversation suffisamment longtemps pour échapper à des questions qu’il préfère éviter pour le moment. Même si elle lui a démontré qu’il peut lui faire confiance, il reste prudent et méfiant. ㅤㅤMais quand elle lui annonce travailler pour la sécurité dans une agence gouvernementale, il reste surtout surpris. Un sourire étonné aux lèvres, il hausse ses sourcils avant de se tasser un peu dans son fauteuil, s’autorisant même à abaisser sa capuche alors qu’il lui répond, calmement : « Eh bien, je dois admettre que je vous voyais plus dans le domaine de la psychologie, de l’accompagnement, du social… » Ne faisant aucune critique, il relève simplement le fait qu’elle s’est montrée particulièrement bienveillante et altruiste envers lui, faussant l’idée qu’il se faisait d’elle. Mais, après tout… Protéger les autres, cela ne l’étonne pas tant que ça. D’une certaine façon, en cet instant, alors qu’ils sont déjà bien loin de la ville, elle le protège, lui aussi. « Vous êtes utile… Ce que vous faites pour moi est, je dois dire, très généreux. Je promets de ne pas vous embêter longtemps et si je peux me rendre utile, n’hésitez pas. » Quelques minutes plus tard, après s’être engagée dans un long chemin de terre bordé par des arbres hauts, la voiture s’arrête devant une charmante demeure : se penchant légèrement en avant pour apercevoir la maison sur deux étages, le brun se tourne ensuite vers Emy pour lui offrir un sourire emplit de gratitude. « Encore merci. Qu’est-ce que vous aviez prévu de faire aujourd’hui ? Je ne veux pas vous déranger ni bouleverser vos plans… » Dit-il en sortant de la voiture, contournant rapidement celle-ci par l’avant pour ouvrir la portière à Emy.
Emy avait bien sur lui dans les journaux le prix nobel de Michael Morbius. Elle se demandait d’ailleurs pourquoi il était dans cet état… est-ce qu’il était recherché par la police ? Bon, pour l’instant, elle ne se posait pas trop la question. Elle ne voulait pas le laisser tout seul alors elle l’invita à venir chez elle. De toute façon, elle n’y était pas souvent alors il allait pouvoir tenir compagnie a Pico, son chien. Ce dernier passait un peu trop de temps tout seul ces derniers temps et Emy s’en voulait… mais elle voulait reprendre sa place au S.H.I.E.L.D et ce n’était pas possible qu’elle ne se donne pas à fond.
Dans la voiture, après avoir demander son prénom et lui avoir répondu, Michael lui demande dans quoi elle travaille. Elle se mit à sourire et elle le lui dit. Parce qu’elle savait qu’il allait être surprit par sa réponse. Elle le voit avoir un sourire étonné avant de prendre un peu plus ses aises, enlevant même sa capuche et il lui dit qu’il la voyait plutôt dans un domaine comme la psychologie, l’accompagnement, social. Elle eut un petit sourire.
« J’aurai pu l’être, mais je dois avouer que la protection des citoyens est plus attirant. »
Michael lui dit alors qu’elle était utile, que ce qu’elle faisait était très généreux de sa part, lui promettant qu’il n’allait pas être embêter longtemps et qu’il pourrait se rendre utile. La jeune femme continua de conduire en lui répondant :
« Vous ne me dérangez pas, je ne suis presque jamais chez moi et je suis toute seule. Un peu de compagnie me fera du bien… Et vous pourrez tenir compagnie à mon chien ! Vous verrez, c’est un amour ! »
La jeune femme venait de s’engager dans l’allée qui menait chez elle. Elle était vraiment coupé du monde et c’était ce qui lui plaisait. Il fallait bien que ça l’aide à se remonter la pente. Elle vit Michael avoir un grand sourire, ressentant aussi la gratitude dans son aura. Elle lui sourit doucement en l’écoutant lui demander ce qu’elle avait prévu aujourd’hui, ne voulait pas la déranger et ni bouleverser ses plans. Elle allait lui répondre lorsqu’elle le vit sortir de la voiture, la contourner et lui ouvrir la porte. Elle continua de sourire avant de sortir à son tour et de répondre à l’homme :
« Je devais aller au quartier général, mais ça peut attendre. Je m’entraîne plusieurs fois par semaine pour reprendre ma place au sein de l’organisation gouvernemental dont je dépends. Mais je n’ai pas d’horaires. »
Emy entendit Pico dans la maison qui avait sans doute entendu la voiture dans l’allée. Elle se tourna vers Michael et lui dit :
« Vous voulez rencontrer Pico ? Vous allez voir, il est adorable. »
La jeune femme monta les escaliers qui menaient à la maison avant de sortir les clés de la porte et d’ouvrir la porte. Pico étant derrière la porte, il sortit d’un coup dehors et sauta autour de sa maitresse avant de s’arrêter net en voyant l’étranger avec elle. Il pencha la tête sur le coté et renifla doucement. Il lui semblait que l’homme n’était pas un danger même s’il était nerveux. Il s’approcha doucement pour le sentir. Le chien n’était pas peureux, il ne ressentait pas de peur de la part de l’homme. Emy les regarda pendant quelques secondes et dit à Michael :
« Je pense qu’il vous aime bien même s’il ne vous connait pas. Vous pouvez le caresser, il ne fera rien. »
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Ainsi donc, elle travaillait dans la sécurité pour une agence gouvernementale… C’était grandement inattendu, surtout qu’elle venait, techniquement, d’aider un fugitif à quitter la ville. Aux premiers abords, Michael en avait été ouvertement surpris car elle lui paraissait bien peu épaisse, peu grande et pas vraiment costaude, pas de quoi s’imposer par la force donc. De plus, ce qu’elle nommait comme étant un « don » mais qu’il avait compris comme étant une mutation ne lui donnait que trop peu l’avantage sur de possibles assaillants ; de ce fait, il s’était persuadé que la jeune femme oeuvrait dans la psychologie et l’accompagnement d’autrui, comme elle le faisait en cet instant. Heureusement, elle ne semblait point vexée d’apprendre qu’il l’avait un peu sous-estimée. « Je veux bien vous croire même si je n’y connais pas grand chose… Vous protégez les citoyens et moi je soigne leurs enfants. Enfin, je soignais. » Désormais, son avenir en tant que médecin était compromis… Il était presque certain qu’on ne le laisserait plus jamais exercé la médecine, que sa carrière était finie et foutue. Toutes ces années de recherche, toutes ces nuits blanches à plancher sur des expérimentations… Tout avait volé en éclats. Mais bien que amer et soudain mélancolique, Morbius avait gardé le silence, se contentant de jeter un regard à travers la vitre tout en joignant ses deux mains sur ses genoux ; cette sentence, il la méritait. Une fois devant la superbe demeure d’Emy, Michael avait pris quelques secondes pour observer la bâtisse avant de s’extraire du véhicule et de le contourner par l’avant pour ouvrir la portière de la jeune femme, qui le rejoignit à l’extérieur en lui expliquant qu’elle n’avait pas grand-chose de prévu aujourd’hui. « Le quartier général ? » Reprenant ses mots, Morbius avait soigneusement refermé la portière de la conductrice tout en haussant l’un de ses sourcils avec curiosité, ayant l’impression de côtoyer une espionne comme on le voit dans les films. Tout ceci lui procurait un certain intérêt qui était salvateur car il oubliait un peu ses propres soucis. Être en pleine nature, loin de la ville, débarrassé de la peur d’être surpris par un bataillon de police au détour d’une ruelle, piégé par la peur d’être reconnu… Il avait l’impression de respirer avec plus d’aisance. Mais il n’eut point le temps d’en dire davantage car les aboiements d’un chien attirèrent aussitôt son attention, le faisant réagir instinctivement ; tournant rapidement sa tête en direction de la maison, il avait d’abord froncé ses sourcils avant de se détendre, ayant ressenti comme une peur primitive, un instinct presque… animal. Il n’avait pas vraiment eu peur mais il avait été en alerte, prêt à riposter en cas d’attaque. « Bien sûr… » Avait-il commencé à dire en essayant de contenir le trouble qui venait de traverser son corps, avant de poursuivre : « J’espère qu’il n’aura pas peur de moi. » Et des chauves-souris. Morbius suivit la jeune femme en enfouissant ses mains dans ses poches, craignant un peu que le chien soit nerveux face à lui mais… Il n’en fut rien. Suivant les dires d’Emy, Michael s’était finalement accroupi devant le petit chien pour tendre sa main en sa direction, avant de caresser le haut de son crâne poilu. « Il est adorable, en effet. Ma fille veut un chien aussi… Si elle voyait le votre, elle refuserait de vous le rendre. » Roxianne lui manquait terriblement, et quand bien même faisait-il des efforts monstres pour le cacher, l’éclair de mélancolie qui avait traversé ses yeux n’avaient pu être ignoré. Ne désirant point s’étendre sur ce sujet sensible, Morbius avait raclé sa gorge avant de reprendre, d’une voix quelque peu tremblante : « Si vous avez besoin que je bricole quelques trucs dans la maison, n’hésitez pas. Ce serait avec plaisir. » Bon, il n’avait jamais été bricoleur puisque sa maladie l’avait empêché de l’être mais… Ce ne devait pas être si compliqué, si ?
Emy se sentait maintenant en pleine confiance avec Michael. Elle ne ressentait rien en lui qui puisse lui dire de faire attention, mais elle avait toujours son entrainement du S.H.I.E.L.D et son instinct qui lui disait quand même de faire attention. C’était comme si elle était conditionnée pour ça, ce qui n’était pas totalement faux. Lorsqu’elle parla à Michael qu’elle travaillait dans la sécurité pour une agence du gouvernement, elle pouvait presque sentir la surprise du coté de son nouvel ami. Elle eut un petit sourire. Oui, ce n’était sans doute pas l’idée qu’il se faisait de son métier. Mais c’était elle. Elle protégeait les gens et c’était parfait. Elle reprenait doucement pied dans ce monde d’ailleurs, ce qui n’était pas pour lui déplaire après cinq années à être enfermer dans sa chambre… Michael lui dit alors qu’il voulait bien la croire même s’il ne connaissait pas grand chose, rajoutant qu’elle protégeait les citoyens et que lui soigne les enfants… les soignait. Emy tourna légèrement la tête vers lui en gardant un oeil sur la route. Pourquoi l’utilisation du passé ? Avait-il perdu son boulot ? La jeune femme n’osait pas lui demander alors elle plongea dans le silence qu’il avait imposé dans la voiture.
Une fois arrivée chez Emy, la jeune femme eut un petit sourire quand Michael lui disait qu’il espérait ne pas la déranger. Elle lui assura que non, elle devait aller au quartier général mais que cela pourrait attendre. Il répéta les mots quartier général et Emy eut un petit rire avant de lui expliquer :
« Oui, c’est comme ça qu’on appelle notre bâtiment. Pas très original non ? »
En fait, c’était vraiment un quartier général, mais Emy n’avait pas envie de se lancer dans des explications et surtout, elle n’avait pas envie de trop parler du S.H.I.E.L.D, les missions étaient pour la plupart secrètes, ce n’était pas le moment de faire une boulette. Cela faisait peut-être cinq ans qu’elle n’était plus dans les effectifs, mais elle n’en oubliait pas l’essentiel. Emy présenta sa maison à Michael qui semblait revivre. La campagne, c’était la vie. Elle entendit Pico derrière la porte de la maison et elle l’ouvrir. De dos, elle ne vit pas la réaction de Michael quand le chien aboya. Le chien lui n’avait peur de personne, s’approcha doucement quand même au cas où puis accepta finalement de se faire caresser. Michael venait de dire qu’il espérait qu’il n’allait pas avoir peur de lui.
« Ne vous en faites pas pour lui, je pense que Pico n’a presque peur de rien. C’est un très bon chien, il sait fait la différence entre quelqu’un qui me veut du mal ou pas. Donc, pour l’instant, il est très content que vous soyez là. »
Michael lui dit alors que Pico était adorable et que sa fille voulait aussi un chien. Si elle avait vu celui de l’agent, il était certain qu’elle aurait refuser de lui rendre. Emy ressentit la mélancolie dans la voix et dans l’aura de l’homme… Elle fronça légèrement les sourcils, mais déjà Michael passa à autre chose. Il n’avait sans doute pas envie d’en parler alors elle n’hésita pas. Il lui dit alors que si elle avait besoin qu’il lui bricole quelques trucs à la maison, ce serait avec plaisir. Elle lui fit un petit sourire et lui dit :
« C’est gentil, pour le moment, la maison semble être en bon état et je n’ai pas eu de soucis. Cependant, je vais devoir vous laisser quelques minutes : Je n’ai pas fais de courses et si vous avez faim, ce n’est pas avec deux tranches de pain de mie que vous allez vous nourrir. Vous pouvez rester ici en attendant que j’aille au supermarché du coin. J’en ai pas pour longtemps. Avez vous besoin de quelque chose ? »
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Décidément, la jeune femme est pleine de surprises. Elle entretient un certain mystère quant à son métier, dévoilant le principe sans en donner les détails croustillants, ce qui ne peut qu’attiser sa curiosité naturelle mais, comprenant qu’elle n’a pas envie ou qu’elle ne peut pas en dire plus, le bien élevé en lui parvient à faire taire l’indiscret qui bondit de questions intrusives. Il y a bien des sujets qu’il n’a pas envie d’aborder lui non plus (trop de sujets, d’ailleurs, de quoi vont-ils parler ?), alors il se contente d’un demi-sourire amusé, tout en relevant un regard en biais vers elle. « On se croirait dans un film d’espionnage. » Conclut-il sobrement en accordant un énième caresse au petit chien qui renifle sa cheville, tantôt méfiant en lui montrant ses petites dents blanches et pointues (ils pouvaient faire un concours), mais remuant la queue en signifiant qu’il est tout de même content de recevoir les papouilles si généreusement offertes. « Pico est un détecteur de mauvaises personnes, alors… Vous devriez l’emmener avec vous au Quartier Général, il pourrait être utile pour repérer les mauvais espions. D’ailleurs, son nom est original, il vient d’où ? » Demande-t-il sans lever les yeux vers elle, accordant désormais de vives caresses au petit chien qui se roule sur le sol pour offrir son ventre poilu, les quatre pattes en l’air et affichant ce qui ressemble à un sourire canin plutôt attendrissant, si bien que l’homme en avait souri aussi, sans même s’en rendre compte. Finalement, peut-être que Roxy aura son chien. S’il la retrouve un jour… ㅤㅤNe craignant point d’être mordu, car c’est plutôt son domaine depuis quelque temps, Morbius se hisse finalement sur ses jambes en apposant ses paumes contre ses cuisses, les frottant machinalement sur son pantalon orange tout en parcourant les alentours de son regard apaisé. Ici, tout est calme. Ils ne sont pas si loin de la ville et, pourtant, il a l’impression d’être dans une bulle confortable, une bulle loin de tout, là où personne ne pourrait le trouver. Mais pourrait-il se fuir lui-même ? Pas indéfiniment, il le savait. « C’est très reposant, ici. » La tristesse après avoir évoqué sa petite fille, qui lui manque terriblement, s’estompe progressivement parce qu’il s’efforce à la dissimuler, tandis qu’un nouveau problème se présente : Emy compte aller faire des courses pour, dit-elle avec bienveillance, qu’il ne meurt pas de faim. Semblant alors tout à coup mal-à-l’aise, Morbius presse ses lèvres l’une contre l’autre avant de s’asseoir sur la première marche du perron, l’invitant alors à s’asseoir à côté de lui d’un geste de la main. Il ne sait pas trop comment il va lui annoncer la nouvelle mais ne considère pas qu’elle mérite un mensonge sur ce point ; ceci dit, il réalise qu’il aurait dû lui dire avant qu’elle ne décide de le ramener chez elle. Pendant qu’elle s’assoit, le visage de Morbius se contracte et se crispe, signe qu’il fait fonctionner ses méninges à toute vitesse ; il semble hésitant, un peu inquiet et honteux à la fois, et fuit son regard autant que possible. Finalement, songeant qu’il n’existe pas une seule bonne manière de formuler cette horreur, il se retourne vers elle en disant, d’une voix aussi calme et simple que possible : « En réalité… J’aurais peut-être dû vous le dire avant mais, j’ai, disons, un régime particulier. » Si elle croit qu’il va lui annoncer qu’il est vegan, c’est raté. « Très particulier. »[/b] Nouvelle pause. Il espère la préparer à ce qui va suivre et s’attend à ce qu’elle hurle en lui sommant de partir, ce qu’il comprend très bien. Pressant ses lèvres l’une contre l’autre, il attrape la bordure de son sweat entre ses doigts nerveux pour s’occuper les mains avant de dire d’une traite, en plantant ses yeux bleus dans les siens : « Du sang. Je me nourris de sang. Humain. » Le silence. L’attente. La honte.
Bien sûr qu’ils pourraient se croire dans un film d’espionnage puisque c’était parfois clairement ce que c’était. Mais Emy se contente de sourire. Elle n’allait pas lui dire tout ce qui se passait dans sa vie et puis, ce serait briser les closes de confidentialité de son contrat avec le S.H.I.E.L.D. Elle préfère resté évasive et regarde plutôt Michael caressé Pico. Ce dernier semble être à l’aise avec l’homme, ce qui rassure Emy. D’ailleurs, l’homme lui dit que Pico est un détecteur de mauvaises personnes, qu’elle devrait l’emmener avec elle au QG car il pourrait être utile pour repérer les mauvais espions. La jeune femme fronça légèrement les yeux. Elle ne savait comment elle devait le prendre. Pico était toujours resté à la maison pendant qu’elle était à l’entrainement. Elle ne se voyait pas emmener le chien sur l’héliport du S.H.I.E.L.D, il ne serait pas à l’aise, mais ça, elle ne va pas le dire. Elle répond plutôt à la question que Michael lui a posé concernant le nom du chien.
« Oh ça, c’est venu comme ça quand je l’ai eu. En fait, je crois que je n’ai pas vraiment réfléchi. C’était à une période où je n’étais pas très bien. »
Elle haussa les épaules tout en continuant de regarder les deux nouveaux amis. Puis, elle vit Michael se relever, frottant ses mains contre son pantalon avant de regarder autour de lui. Emy savait déjà ce qu’il allait lui dire. Que l’endroit était reposant et il l’était. Ce n’était pas pour rien que Joseph Rowles et le S.H.I.E.L.D lui avait choisi cette maison. La jeune femme se tourna vers la maison et répondit :
« Oui, c’est reposant. C’est ce qui m’a aidé à remonter la pente quand j’étais au plus bas. Je ne pouvais pas trouver meilleur endroit et encore aujourd’hui, je me dis que je pourrais rester des heures ici sans trouver que je suis isolée du monde. »
Puis, Emy se proposa d’aller faire des courses. C’était logique, elle n’en avait pas fait depuis un moment et maintenant, elle avait un invité pour quelques jours peut-être alors elle devait y aller. Lorsqu’elle demanda s’il avait besoin de quelque chose, le visage de Michael laissa paraitre le mal être et Emy le ressentit aussitôt autour d’elle. Oh… elle avait dit quelque chose qui ne fallait pas ? Elle regarda l’homme se diriger vers le perron et s’assoeir sur la première marche, invitant la jeune femme à faire de même. Tout à coup légèrement méfiante, elle prit place à ses cotés avant d’attendre les explications de ce qui pourrait vite être un problème. Elle sent la crispation de Michael à coté d’elle, mais elle ne comprend pas pourquoi il est ainsi maintenant. La jeune femme s’attend à tout, sauf à ce qui va suivre… Il commence par lui dire qu’il aurait du lui dire avant de la suivre, mais il avait un régime particulier. Ok. Emy hoche doucement la tête avant de l’inviter à continuer. Il rajoute que c’est très particulier. D’accord… Elle voit qu’il est nerveux. Elle même ne sait plus trop comment réagir pour le coup, mais elle choisit la neutralité parce qu’elle ne sait pas ce qu’il va lui dire. Il lui dit alors qu’il se nourrit de sang… De sang humain.
Dans la tête de Emy, il se passe plusieurs choses. La première, c’est que son bouclier mentale implose et elle se met à ressentir tout ce que Michael ressent : Sa nervosité, sa colère, son mal être. Puis, la deuxième chose, elle se dit qu’elle va servir de diner à un vampire. Oui c’était ça, un vampire. Comme dans les livres qu’elle lit. Ce n’était pas possible si ? La jeune femme reste stoïque pendant un moment avant de se lever et de faire les cent pas devant le perron. Premièrement, refaire le bouclier mental, ce qui ne lui prend que quelques minutes puis…
« Comment ça du sang humain ? Vous vous nourrissez de nous ? De moi ? »
Emy en vient presque à regretter d’avoir accepter de l’héberger mais elle ne pouvait pas le laisser dans la rue… Mais est-ce qu’elle ne se mettait pas en danger elle-même ?
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