« N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres. » François Cheng
LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Bâtiment désaffecté du Bronx, nuit du 10 au 11 août
D'une démarche chancelante, troublée par les miettes d’alcool troublant encore sa conscience, Thomas s'était élancé dans les escaliers en pierres pour les descendre avec grande difficulté, s’appuyant au mur comme un naufragé à sa bouée, manquant même de tomber quelques fois mais, avant même qu'il ne puisse poser un pied au premier étage, une main glacée était venue enserrée sa gorge pour le soulever de quelques degrés. Dans la pénombre, et à cause du trouble de son esprit gangréné, il n'avait discerné qu'une longue et grande forme affreusement sombre et deux yeux rouges luisants, lui donnant l'impression de faire face à un démon sorti d'une énième hallucination ; mais s'il essayait de se convaincre que la vision de ses yeux n'était pas réelle, il ne pouvait lutter contre sa gorge douloureuse que l'on serrait avec cruauté, si bien que l'air avait rapidement commencé à lui manquer. S'il avait voulu hurler, se débattre ou frapper, le malheureux Thomas n'aurait cependant rien pu faire contre son assaillant : le monstre qui lui faisait face n'avait plus rien d'humain sous la peau. C'était une bête féroce et sanguinaire, que la faim tiraillait sans pitié. Le prédateur le tenait d'une seule main sans concéder une seule possibilité de s'enfuir, enserrant sa gorge avec force inouïe ; le coeur du malheureux battait à tout rompre, donnant l'impression que mille chevaux sauvages galopaient à vive allure sur le chemin funeste de la mort, faisant pulser le sang dans chacune de ses artères, attisant ainsi l'appétit du Vampire qui se tenait devant lui. Quoiqu'arborant le masque de la monstruosité, il était encore d'une beauté sans nom : sa peau diaphane était semblable au marbre pur et contrastait férocement avec le charbon de ses cheveux longs qui flottaient sur ses épaules, ses yeux étaient grands et vifs comme une mer ensanglantée, mais sa bouche s'ouvrit en dévoilant l'odieuse vérité. L'horreur se découvrit par les canines pointues que le monstre arborait comme une arme, et qui viendraient bientôt se planter dans la chair frissonnante de sa victime, que la peur paralysait à présent. Alors que Thomas poussa un cri étouffé en écarquillant les yeux, le Monstre révéla soudainement son vrai visage : la peau diaphane devint grise comme celle d’un cadavre glacé, son nez se retroussa en s’affinant et sa bouche s’ouvrit pour permettre aux canines de se planter dans la jugulaire de sa proie. Perdu dans son plaisir, il en oublia la souffrance de sa victime qui, peu à peu vidée de son sang, s’éteignit entre ses bras ; le liquide rouge, abreuvant la faim du Monstre en se déversant dans sa gorge, était amer et musqué, caressant sa langue et apaisant la torture de son esprit affamé. Repu, le monstre abandonna le cadavre de Thomas en le laissant retomber au sol sans lui accorder un regard, puis il disparut de nouveau dans la nuit.
* **
Matinée du 11 août
La turbulence de la ville, qui lui parvenait depuis la ruelle isolée dans laquelle il s’était réfugié, cognait durement contre son crâne. Il fallait qu’il arrive à assembler les événements de cette nuit mais le schéma, emmêlé tel un nœud trop compliqué à dénouer, le laissait démuni de souvenirs. Lentement, tandis qu’il réfléchissait les yeux fermés, l’un de ses doigts effilés longea la ligne de sa mâchoire puis traça une diagonale jusqu’aux courbes de sa bouche entourée d’une barbe drue, surpassant les deux tâches qui avilissaient encore ses lèvres, preuves éphémères de sa monstruosité. Sous sa peau, les taches de sang s’effritèrent, presque, comme sa mémoire partiellement décousue. Que s’était-il passé, cette nuit ? Pourquoi ne se souvenait-il de rien ? Des sirènes de police, un peu plus loin, le firent sursauter et il se leva d’un bond, se remettant debout sur ses jambes tendues comme s’il s’apprêtait à faire face à un cruel ennemi : depuis sa cachette (qui n’en était pas vraiment une), il vit les voitures de police qui filaient en ligne droite à une allure folle, obligeant les autres véhicules à s’arrêter sur le bas-côté. Une fois que les sirènes bleus et rouges sortirent de son champ de vision, l’homme vêtu d’une combinaison orange et d’un sweat noir dont la capuche était rabattue sur sa tête, retrouva sa place initiale, cachée derrière un conteneur. Agenouillé, prenant sa tête entre ses mains, Morbius ferma les yeux en soufflant l’air contenu dans ses poumons, à la recherche d’une solution pour se sortir du pétrin dans lequel il était ; le bilan de la situation était pour le moins dramatique, car il était activement recherché par les autorités et il le savait. Qu’est-ce que Roxianne devait en penser… Que son père était un monstre ? Un tueur sanguinaire ? Une bête féroce ? Il fallait qu’il lui parle, qu’il la voit mais… Entendant des pas qui venaient vers lui, Michael avait retenu sa respiration en levant le menton pour découvrir le visage qui se présentait à lui, ironiquement, méfiant.
Emy se frottait la cuisse droite. Depuis ce qui s’était passé dans la bibliothèque Butler de l’université Columbia, la peau de sa cuisse lui piquait. Parce qu’elle se régénérait. Parce que Emy avait été blessé lors de la seule journée où elle avait décidé de faire des recherches sur le syndrome post-traumatique. Oui, elle avait vraiment choisit son bon jour. Enfin, ce n’était pas très grave. Elle avait été blessé, mais elle avait appris plein de choses. Maintenant, il fallait seulement qu’elle se remette. Elle arrivait à marcher, c’était déjà bien !
Elle venait de se lever, passa dans la salle de bain pour mettre la pommade qu’on lui avait conseiller avant de bander sa cuisse et de passer un pantalon noir avec un haut noir aussi. Oui, elle retournait s’entrainer au S.H.I.E.L.D pour être en forme pour une mission proche. Elle avait bon espoir. Peut-être que le S.H.I.E.L.D allait lui demander de passer un test psychologique aussi.. Elle se sentait capable de le repasser ce test maintenant. Elle arrivait à comprendre son pouvoir, on l’aidait aussi. La jeune femme reprenait gout à la vie après avoir passer cinq année à la dérive. Après avoir donner de la nourriture à Pico son chien et lui avoir fait une petite caresse sur la tête avant de sortir de sa maison. Sa maison. Elle espérait vraiment pouvoir l’acheter au S.H.I.E.L.D, elle commençait à s’y faire à cette maison. La jeune femme monta dans sa voiture et prit la direction de New-York. Elle voulait passer dans un café pour prendre un café et une pâtisserie avant d’aller au point de rencontre pour monter dans l’héliport du S.H.I.E.L.D. La jeune femme sifflota dans sa voiture, parfois coincée dans les bouchons, parfois ça roulait plus rapidement.
Les rues de New-York semblaient être plus rempli que d’habitude, mais quelque chose n’allait pas. Emy avait son bouclier mental autour d’elle, mais la jeune femme ressentait quand même quelque chose de bizarre autour d’elle. Quelqu’un était pas bien. Perdu. Désorienté. Emy du arrêté sa voiture pour laisser passer les policiers de New-York. La jeune femme se gara finalement sur une place de parking. Il fallait qu’elle trouve cette personne. Son aura de sentiments et d’émotions étaient tellement forts… Emy frotta la temple. Ça devenait de plus en plus fort. La jeune femme avança dans la rue, se laissant guider par son pouvoir. Emy arriva vers une ruelle. Fronçant les sourcils, elle s’avance doucement. Elle n’a pas d’armes pour se défendre, mais elle était encore capable de se défendre au corps à corps. La personne est cachée derrière un conteneur. Emy le voit, là, en orange et noir… Qui était-il ? La jeune femme fronce doucement les sourcils, méfiante. Les émotions de l’homme sont fortes, frappant le bouclier mental de la jeune femme. Elle pencha doucement la tête sur le coté et lui demanda :
« Avez-vous besoin d’aide ? »
Elle ne connaissait pas cette personne, mais son pouvoir venait toujours intervenir. Elle était du genre à aider les gens, même si elle ne connaissait pas la personne. Un jour, cela allait sans doute lui jouer un tour…
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Quelque peu fébrile quant à l’idée de faire face à un membre de la police, Michael se tenait droit, les genoux légèrement fléchis et la main tendue sur le côté, comme prêt à s’enfuir de la ruelle où il avait trouvé refuge quelques heures plus tôt. Il s’attendait à tout (au pire, principalement), mais ce fut finalement une jeune femme brune qui se présenta à lui, toute de noir vêtue et le menton penché sur le côté, une expression affable au visage. Elle avait l’air douce, du moins, elle ne semblait pas être particulièrement hostile, même en présence d’un illustre inconnu caché dans une ruelle ; un instant méfiant, redoutant un piège qui lui aurait été tendu, le Vampire avait dégluti en regardant vers la gauche pour rapidement zieuter vers la rue principale avant de reposer ses deux orbes bleutés sur la belle demoiselle, essayant de reprendre une expression pour le moins normale pour ne pas la faire fuir. « Euh… Je ne sais pas. » Confus, il l’était assurément mais, en cet instant, il était surtout perplexe quant à l’aide que la jeune femme voulait et pouvait lui offrir. Pour réagir ainsi, elle ne devait pas savoir qui il était ni ce qu’il avait fait… Baissant machinalement ses paumes pour les frotter contre son pantalon orange, qui scandait le fait qu’il avait fait un passage en prison (et qu’il s’en était évadé par la même occasion), Morbius avait finalement enfoui ses mains dans les poches de son sweat tout en courbant ses épaules, lui disant alors d’une voix basse, comme s’il craignait que quelqu’un d’autre puisse l’entendre : « Ça va aller. » Forçant les muscles de sa mâchoire pour lui adresser un sourire peu convaincant mais volontaire, Morbius avait secoué son visage de haut en bas en espérant se persuader lui-même qu’il disait vrai, avant de finalement se rasseoir contre le mur poisseux, sa capuche toujours remontée sur son crâne. « Comment vous… M’avez trouvé ? » De la rue principale, il était difficilement repérable… Fronçant légèrement ses sourcils d’un air perplexe, il avait levé le menton vers la jolie brune en appuyant ses coudes sur ses genoux pliés, espérant ne pas être tombé dans un piège…
Emy s’était dirigée vers la ruelle, suivant les émotions de plus en plus forte qu’elle ressentait dans cette partie de la ville. Est-ce qu’il était possible que quelqu’un ressente quelque chose d’aussi fort ? Elle avait plutôt l’impression qu’ils étaient plusieurs… Mais ce ne fut pas le cas et d’un coté, heureusement. Qu’est-ce qu’elle aurait fait face à plusieurs personnes ressentant la même émotion ? La peur, la colère et l’angoisse pouvait faire faire des choses incompréhensibles et Emy n’avait clairement pas envie de se mettre en danger. Son pouvoir, c’était un pouvoir qui ne se voyait pas et en plus, elle ne le ressentait que. Elle ne pouvait pas l’utiliser pour se défendre. Du moins, pas en défense physique. Sur ce coup, elle se faisait davantage confiance à elle-même et ses techniques d’autodéfense que sur son pouvoir. Mais c’était finalement une seule personne qui se trouvait derrière le conteneur. Les émotions étaient puissantes. Emy posa une main contre sa tempe droite, comme pour la masser. Il fallait qu’elle tienne le bouclier mental. Elle vit alors qu’il avait un pantalon orange et un sweat noir. Hum. Le orange était souvent utiliser pour les prisonniers… Est-ce qu’il venait de s’échapper. La jeune femme resta sur ses gardes, lui demanda s’il avait besoin d’aide. Il semblait être un peu perdu, mais il lui répondit quand même qu’il ne savait pas. Il était confus. Il finit par glisser ses mains dans les poches de son sweat, en disant que ça allait aller. Emy le regarda pendant un instant. Elle n’en était pas certaine pour le coup…
« Vous en êtes sûr ? »
Pour réponse, l’homme lui fit un sourire qui semblait être un peu forcé, hocha la tête de haut en bas pour confirmer ce qu’il venait de dire. Peut-être est-ce qu’il était dans un délire ? Emy ne percevait pas cet espèce d’aura quand une personne était soule ou drogué. Ce n’était pas la même chose. Les émotions n’étaient pas vécu de la même façon, comme si tout était légèrement troublé. Là, c’était clair comme de l’eau de roche… Elle le regarda se rassoir comme le mur du bâtiment derrière lui et il lui demanda comment elle l’avait trouvé. Oh. Ca allait être un peu difficile a expliquer… Est-ce qu’elle acceptait de lui faire confiance et dévoila ce qu’elle venait de faire ou alors, elle lui dit qu’elle avait entendu un bruit bizarre et elle s’était approchée ? De toute façon, son pouvoir n’était pas un grand pouvoir de mutant. Ceux qui n’aimaient pas les mutants étaient surtout ceux qui voyaient les pouvoirs des autres, qui savaient que c’était un pouvoir puissant comme par exemple un télépathe ou quelqu’un qui maitrise le feu. Emy, elle, ne ressentait que les émotions et les sentiments des gens, ainsi que leurs douleurs. Elle pouvait maintenant leur retirer un peu de douleurs en la prenant, mais c’était tout. Un pouvoir invisible. Elle haussa les épaules et finit par lui dire :
« Votre peur, votre confusion se sentent à des kilomètres à la ronde. Enfin, je les ai ressenti. »
Elle continua de se masser la tempe droite avant de se rendre compte qu’il pourrait mal interpréter son geste. Elle rajouta :
« Disons que je suis une personne doutée d’une très grande empathie. »
A partir de là, Emy restait sur ses gardes. Un potentiel prisonnier qui avait peur et qui maintenant savait qu’elle avait une sorte de pouvoir, ça pouvait vite partir en vrille…
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Il entend sa voix, c’est une douce mélodie, presque trop pour résonner à ses oreilles au milieu du tumulte de la ville, de son inquiétude et de ses démons. Ou peut-être est-ce lui, le démon ? Ses derniers souvenirs lui faisant défaut, il baisse le menton et étudie minutieusement le sol crasseux qui sépare leur corps, songeant que sa dangerosité devrait pousser la jeune femme à rebrousser chemin mais, ignorante bienheureuse, elle n’en fait rien, ne sachant point qu’elle fait actuellement face à un monstre de la pire espèce. Soucieuse de sa personne, elle reste debout devant lui, usant de cette voix qui lui fait baisser les yeux parce qu’il ne se sent pas digne de l’entendre, méritant encore moins son attention quand bien même celle-ci lui apparaît comme salvatrice. « Je suis sûr. » Répète-t-il sans lever les yeux sur son visage, d’un ton qui se fait étrangement suave, lui aussi. Sa véritable nature se révèle, affable et tranquille, peut-être apaisée par cette présence altruiste qui, au-delà des apparences, au-delà de ce qu’elle devine, s’est approchée de lui pour le secourir ? ㅤㅤNe sachant quoi lui répondre ni quoi faire, l’homme finit par se laisser tomber au sol pour retrouver sa cachette, réalisant alors qu’elle n’a pas pu l’apercevoir depuis la ruelle ; comment, alors, l’a-t-elle trouvé ? La réponse qu’elle lui donne est pour le moins curieuse, mais il finit par comprendre qu’elle est probablement douée d’une sensibilité exacerbée par une quelconque mutation, ce qui, en d’autres lieux et d’autres circonstances, l’aurait conduit à lui adresser mille questions. Après être resté quelques secondes impassible, il lui adresse finalement un sourire aux accents tendres et chaleureux, qui prend forme sur ses lèvres alors qu’il lève ses yeux bleus vers elle en lui disant, d’une voix toujours aussi tranquille : « Une grande force, à n’en pas douter. » Elle a sûrement compris qu’il était en bien mauvaise posture, mais à quel point ? Son habit a-t-il trahi le fait qu’il s’était évadé de prison et que, par la suite logique, il était recherché par la police ? Un peu penaud, il se redresse en frottant ses mains l’une contre l’autre, ayant l’air de vouloir lui demander quelque chose mais n’ayant pas assez de courage pour le faire. Il était plus grand qu’elle, et la dépassait aisément de plus d’une bonne tête mais, des deux, il semblait être le moins assuré. « On ne se connaît pas alors vous n’avez aucune raison de m’aider mais… » Il marque un temps de pause, ses lèvres restant entrouvertes comme s’il avait perdu le reste de ses mots en plantant ses yeux bleus dans les siens, attendant quelques secondes avant de lâcher, d’une seule traite : « Il faudrait que je trouve un endroit calme pour me cacher quelques jours, disons le comme ça. Le souci c’est que je n’en connais aucun. Peut-être que vous... oui ? » Il y avait bien peu de chances qu'elle accepte d'aider un illustre inconnu en combinaison orange dans une ruelle sordide mais... Peut-être qu'elle allait lui indiquer un endroit où il pourrait se cacher. De toute façon, il n'avait pas le choix, il avait besoin d'aide.
Emy ne savait pas trop comment réagir avec cet homme. Il semblait être perdu, ne pas comprendre ce qu’il lui arrivait. Mais d’un autre coté, son coté d’agent du S.H.I.E.L.D lui intimait d’être prudente. Parce qu’elle savait qu’une personne en danger ou qui se sait en danger pouvait être imprévisible. La jeune femme demanda à l’homme s’il était sur que ça allait aller. Elle se doutait qu’il se disait ça pour se convaincre et c’était clairement le cas. Il lui dit qu’il en était sur, mais sans vraiment la regarder. Elle aurait voulu lire dans ses yeux ce qu’il ressentait, mais déjà, elle sentait que ses émotions étaient mélangés. Elle se massait encore la tempe droite, essayant de garder son bouclier mental.
Puis, il lui demanda comment elle l’avait trouvé ? Parce que c’était sur qu’elle ne pouvait pas le voir de la rue, même en ce moment, ce n’était pas possible de les voir. Emy ne savait pas si elle pouvait lui dire la vérité, mais elle ne voulait pas mentir. Elle ne savait pas mentir. Alors, elle lui dit la vérité, la façon donc elle s’y prenait, mais elle décida de lui dire qu’elle avait une grande empathie. Et il finit par lui sourire, levant ses yeux bleus vers elle et lui dit que c’était sans doute une grande force. La jeune femme lui sourit doucement aussi. Il était peut-être un prisonnier, mais il semblait être perdu. Il se releva, la dépassant d’une tête voir deux, mais il semblait être celui qui avait le moins confiance. Emy vit qu’il voulait lui parler alors, elle continua de lui sourire et elle l’entendit lui dire qu’ils ne se connaissaient pas, qu’elle n’avait aucune raison de l’aider, mais… mais quoi ? Qu’est-ce qu’il allait lui demandé ? Elle ne savait pas, mais elle hocha doucement la tête pour l’inciter à continuer. Il vient planter ses yeux dans les siens avant de lui dire d’un coup qu’il avait besoin d’un endroit calme pour se cacher quelques jours. Il rajouta qu’il ne connaissait pas d’endroit et peut-être qu’elle ? La jeune femme avait bien un endroit où il pourrait se reposer. C’était sa propre maison. Le S.H.I.E.L.D lui avait permit d’avoir une maison dans un coin reculé de New-York et elle avait pu reprendre ses esprits après cinq ans passées dans l’Héliport du S.H.I.E.L.D. Ca lui avait permit de se retrouver et de retrouver un contrôle de son pouvoir. La jeune femme réfléchit rapidement. Est-ce qu’elle pouvait se permettre de l’aider ? Si elle ne le faisait pas, elle allait se sentir mal. Ne pas aider quelqu’un dans le besoin, ce n’était pas possible pour Emy. Elle devait le faire. La jeune femme massa une nouvelle fois sa tempe droite avant de demander :
« Je vous sens confus… Est-ce que vous savez pourquoi vous êtes ici ? Pourquoi vous êtes habillés comme ça ? »
La jeune femme leva les mains légèrement en l’air avant de rajouter :
« Je vais vous aider. Dans un sens, je ne peux pas vous laisser tout seul. Ce n’est pas moi. Je connais un endroit où vous allez être bien. Cependant, l’endroit est un endroit qui m’est cher, un endroit qui est imprégné de moi… Mon chez moi. »
La jeune femme bougea un peu sur ses jambes et lui dit :
« Je ne veux pas vous laisser tout seul. Je n’ai pas l’intention de le faire. S’il le faut, je vous laisserais ma maison pendant un moment si besoin, je peux toujours vivre sur mon lieu de travail… Je ne peux pas vous laisser tout seul. »
Elle se répétait, mais ce n’était pas grave. Elle voulait lui faire comprendre qu’il n’était pas seul. Parce qu’elle n’allait pas le laisser.
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Un peu intrigué par le geste mécanique qu’elle répète sans cesse, Michael plisse légèrement ses paupières tout en suivant des yeux le mouvement de son index frottant sa tempe droite, donnant l’impression qu’elle souffre d’une affreuse migraine. Il ne peut pas faire grand-chose pour l’aider si tel est le cas, mais, surtout, ne peut s’empêcher de songer qu’il est peut-être le responsable de cette douleur… Si elle ressent les émotions d’autrui, est-ce que son propre mal-être n’influence pas son ressenti ? Dans une volonté silencieuse de bien faire, Michael essaye tant bien que mal de calmer l’effusion angoissée de ses pensées, dissipant au mieux le stress qui secoue son coeur de quelques tremblements accélérés. S’il parvient à se calmer, à reprendre pleinement ses esprits, peut-être alors n’aura-t-elle plus à souffrir par sa faute. « Est-ce que tout va bien ? » Lui demande-t-il en se penchant légèrement vers elle, manquant de rajouter « je suis médecin » avant de se raviser au dernier moment, se doutant qu’elle n’allait pas franchement le croire ou que ça ne ferait qu’accentuer son inquiétude. Un médecin en fuite, ce n’est pas franchement rassurant. Mais elle finit par lui demander pourquoi il est aussi confus et pourquoi il est habillé ainsi… Mince. Il a les réponses mais ne sait pas tellement s’il doit lui donner, de peur qu’elle ne parte en courant. « Disons que… J’ai quelques ennuis. Mais je vais tout faire pour les régler le plus rapidement possible. » Ce n’est pas un mensonge, mais ce n’est pas non plus la vérité. Restant volontairement vague sur le sujet, il attend sa réponse en enfonçant ses mains dans les poches de son sweat-shirt sombre, se doutant que la réponse allait être négative ; qui accepterait d’aider un homme, évadé de prison, se cachant derrière un conteneur dans une ruelle douteuse ? « (…) Je ne peux pas vous laisser tout seul. » Surpris, Michael redresse son menton en levant légèrement l’un de ses sourcils, s’attendant à une mauvaise blague avant de réaliser qu’elle est bien sincère : elle va l’aider. Incontrôlable, un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il soupire de soulagement, hochant son menton de haut en bas avant de lui répondre, d’une voix plus calme : « Merci… Je trouverai le moyen de vous remercier convenablement une fois que j’aurais réglé… Mes problèmes. Merci beaucoup. » Son calvaire n’était pas fini parce qu’il était toujours recherché mais… Au moins, il n’était plus seul. Il avait beaucoup de chance d’être tombé sur Emy et, désireux de la rassurer, il avait pris le temps de rajouter, d’une voix naturellement douce : « Je ne vous attirerai pas d’ennuis, je vous le promets. »
Emy se touchait la tempe plusieurs fois depuis plusieurs minutes. En fait, elle essayait de maintenir son bouclier mental, mais les émotions, les sentiments de l’homme en face d’elle étaient intenses… Mais est-ce que c’était parce qu’elle n’avait plus beaucoup l’habitude de maintenir ce bouclier ? Il y avait plusieurs années maintenant qu’elle n’avait pas réussi à la faire et maintenant, depuis plusieurs semaines, elle y arrivait, mais parfois, si elle était trop fatiguée, c’était compliqué. Il fallait qu’elle fasse attention. Et bien sur, ses gestes sont répétés et l’homme en face d’elle venait de se rendre compte de ses gestes. Il lui demanda si tout allait bien. La jeune femme hocha doucement la tête avant de lui dire :
« Oui, je vais bien. J’ai eu… quelques difficultés avec mon don et depuis, c’est un peu compliqué… Toute l’histoire est compliquée, mais ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien. »
Puis, Emy se permit de poser ses questions. Parce qu’elle ne devait pas être la seule à donner des informations sur elle-même. Elle lui demanda s’il savait pourquoi il était là et pourquoi il était habillé comme ça… Est-ce qu’elle s’attendait à avoir une réponse ? Peut-être que non, après tout, cela ne la regardait pas… Mais elle devait quand même lui demander. Et il lui répond qu’il a quelques ennuis, mais qu’il allait tout faire pour régler le plus rapidement possible. La jeune femme fronce légèrement les sourcils, mais ne dit rien. De toute façon, ce n’était pas de ses affaires. Elle ne ressentait pas de danger venant de cet homme, pas de mauvaises intentions. Non pas qu’elle les ressentait, mais lorsque quelqu’un avait de mauvaises intentions, ses sentiments et émotions n’étaient pas très clairs ou au contraire, très clair et précis. Emy choisit de répondre à l’homme qui demandait de l’aide. Elle ne se voyait pas partir sans rien faire. Oh non, ce n’était pas Emy ça. Si elle laissait cet homme dans cette ruelle, elle savait qu’il n’avait pas beaucoup de chance de s’en sortir. Elle devait l’aider. Quand elle le lui dit, elle voit l’homme relevé son menton pour la regarder, pensant sans doute que ce n’était qu’une blague, mais ce ne l’était pas. Elle vit son sourire, sincère cette fois, un soupir de soulagement et aussi bizarre que cela puisse être, Emy ressentait l’étau dans sa tête se desserrer doucement. Il fini par lui dire qu’il trouvera un moyen de la remercier convenablement une fois qu’il aura régler ses problèmes. Emy retira sa main de sa tempe qui ne la faisait plus trop souffrir pour le gout. Elle sourit doucement en l’entendant lui dire qu’il n’allait pas lui attirer des ennuis, il le lui promettait.
« Je n’en suis pas inquiète. De toute façon, je suis un peu seule au monde là où je vais vous emmener. Il y a bien quelques personnes qui viennent faire des randonnées dans les sentiers autour, mais ce n’est pas un soucis. »
Maintenant, restait à savoir comment y aller… Parce que les habits de l’homme était un peu voyant. La voiture de Emy ne pouvait pas venir jusqu’ici… La jeune femme fronce les sourcils doucement devant cette difficulté… Elle frotta de nouveau sa tempe droite, mais ça n’avait rien à avoir avec le mal être qu’elle avait quelques minutes avant.
« Avec vos vêtements, j’ai peur qu’on ne puisse pas passer inaperçu… Il faudrait que je vous trouve des vêtements… ou qu’on ai beaucoup de chance… »
La jeune femme se rendit compte qu’elle n’avait pas eu le temps de lui dire son prénom.
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LE 11 AOÛT AOÛT AVEC EMY R. CARTHEW
Quelque peu inquiet quant à son état, alarmé par les gestes mécaniques qu’elle répétait comme pour chasser une douleur quelconque, Michael l’avait questionné en espérant surtout ne pas être la cause de ses tourments. Essayant de calmer les vagues de ses émotions pour maintenir une neutralité qui peinait à perdurer, il l’avait couvé du regard quelques secondes, le menton en avant, le temps qu’elle lui donne une explication. Elle disait qu’elle se portait bien… Mouais. Il n’en était point convaincu mais ils n’étaient pas assez proches pour qu’il puisse se montrer familier alors, il s’était contenté d’hocher son menton de haut en bas, lui adressant un frêle sourire chaleureux tout en redressant ses épaules, mettant un peu plus d’espace entre eux. « Il faudrait peut-être consulter un médecin pour les difficultés de… votre don. » Il ne savait pas trop si ça existait, supposait un peu naïvement que oui même s’il n’en connaissait pas personnellement, et avait davantage réagi par un réflexe de praticien qu’autre chose, et c’est pourquoi il avait enfoncé ses mains dans ses poches en souriant d’un air un peu penaud, comme s’il redoutait d’avoir dit quelque chose de totalement grotesque. ㅤㅤElle lui posa des questions légitimes, qui le mirent tout d’abord dans l’embarras mais, avec une honnêteté quelque peu voilée, il avait essayé de lui répondre sans l’effrayer. Elle l’avait vu, elle pourrait témoigner et même le livrer aux forces de l’ordre mais, il pressentait en elle, un trésor inestimable, devenu trop rare en ce monde : la gentillesse. Elle ne le connaissait pas mais avait décidé de l’aider sans même le questionner davantage sur les raisons de sa situation délicate et précaire, et il s’estimait chanceux d’avoir croisé sa route même si, techniquement, c’est elle qui l’avait trouvé. « Vous vivez en dehors de la ville ? » Questionna-t-il en imaginant, malgré lui, des paysages apaisants et verdoyant qui pourraient peut-être lui offrir du temps pour réfléchir… Mais comment allait-il faire pour trouver du sang ? Comment allait-il se nourrir ? Mordillant le coin de sa lèvre, soudainement inquiet quant à la faim qui viendrait bientôt le torturer, il avait difficilement ravalé sa salive avant de se reprendre, songeant que ce n’était guère le moment de faire cette confidence ô combien effrayante à sa nouvelle amie, qui relevait un point important. Sa tenue. Machinalement, il avait baissé les yeux sur ses jambes recouvertes d’un pantalon orange, vivement caractéristique des prisonniers, avant de grimacer. « Pas faux mais… » Relevant ses yeux sur la jeune femme, il rajouta d’une voix soudainement malicieuse : « Je cours vite. » Et heureusement d’ailleurs, sinon il n’aurait jamais pu échapper aussi longtemps aux polices de la ville ! Mais encore fallait-il qu’elle lui fasse confiance… Et qu’elle le croit. Tendant sa main vers elle, non pas pour se présenter mais pour qu’elle accepte qu’il la porte durant leur déplacement, il avait demandé d’une voix calme : « Est-ce que je peux savoir où vous êtes garée, Emy ? »
Emy avait quelque peu du mal à maintenir son bouclier mental, mais peut-être est-ce que c’était du à la fatigue ? Les émotions de l’homme devant elle étaient intenses, comme s’il n’arrivait pas à les contrôler, ce qui était probablement le cas. Lorsqu’elle lui donna l’explication de son geste répété, elle sentit qu’il essayait de faire des efforts concernant ses émotions. Les vagues étaient un peu moins intense, mais il n’allait sans doute pas tenir très longtemps si son histoire personnelle reprenait le dessus. Il semblait être un peu perdu et lorsque l’on était perdu, les émotions prenaient souvent le dessus. Emy en savait quelque chose. Il n’était pas non plus convaincu par son explication, mais la jeune femme se contenta de sourire lorsqu’il lui dit qu’elle devrait peut-être consulter un médecin pour ses difficultés.
« Je l’ai déjà fait. Maintenant, c’est à moi de gérer. Comme je vous l'ai dit, j’ai eu une période compliquée où je ressentais les émotions de tout le monde et j’ai failli perdre la tête. C’est encore un peu difficile pour moi de reprendre le contrôle de mon don, mais je vais y arriver. Ne vous en faites pas, je vais très bien. »
Pour le lui prouver, elle enleva ses doigts de sa tempe malgré la petite douleur qui était toujours présente. Par la suite, elle posa des questions donc il répondit avec honnêteté, du moins, c’est ce qu’elle percevait. Il avait besoin d’aide, elle était là. Elle ne risquait rien si ? De toute façon, c’était déjà trop tard, elle avait déjà prise sa décision et elle n’avait pas l’intention de revenir en arrière. De toute façon, pour l’instant, excepté ses entrainements au S.H.I.E.L.D, elle ne faisait pas grand chose de ses journées alors autant se rendre utile. L’homme lui demanda alors si elle habitait en dehors de la ville. Emy hocha doucement la tête.
« Oui, dans une maison sur Staten Island. A ma connaissance, je n’ai pas de voisins autour de moi dans un rayon de 500 mètres. Si j’en ai, je ne les ai pas ressenti. »
Emy avait oublié que les Barton et les Baskerville vivaient aussi sur l’ile, mais ils étaient plus loin qu’elle. Il n’y avait personne autour d’Emy et c’était ce qui lui avait permit de se remettre rapidement. Elle rajouta :
« La seule personne qu’il y a, c’est mon chien. Pico. J’espère que vous n’avez pas peur des animaux. Il vous laissera tranquille, je le mettrais dans ma chambre le temps de votre séjour si c’est le cas. »
Puis, elle se rendit compte qu’il serait peut-être difficile de sortir l’homme de cette ruelle. Il avait quand même le pantalon orange des prisonniers et il s’était sans doute évadé. Est-ce qu’on n’allait pas leur tomber dessus au moindre barrage policier ? Emy se creusa la tête pendant un instant avant d’entendre l’homme lui dire qu’il courait vite. La jeune femme eut un petit sourire avant de le voir lui tendre la main. Qu’est-ce qu’il voulait faire ? Elle devait lui faire confiance, il lui faisait confiance. Elle attrapa sa main et répondit à sa question :
« Ma voiture est sur un parking à quelques mètres. Mais je ne comprends pas comment nous allons y aller ? »
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