[Terminé] Une amitié de confiance [pv Rocket]

03 Août 2024 – Studio de June

Il était tard mais le sommeil n’arrivait pas à venir. Morphée ne semblait pas vouloir de moi et pourtant j’étais exténuée. Durant ces deux derniers jours, j’avais passé un nouveau stade en terme de fatigue et d’humiliation. Charlie n’avait pas été tendre. Je crois qu’il avait agi ainsi pour impressionner Nicholas, notre supérieur à tous les deux. Mais tout de même… Entre tortures physiques, humiliations mentales et reconditionnement mental, j’avais véritablement passé deux jours horribles. Et pourtant une part de moi s’estimait chanceuse. La faute au conditionnement sûrement. Charlie m’avait raccompagné chez moi au lieu de me laisser croupir dans une cellule d’Hydra. J’ai encore le souvenir d’avoir été dans ses bras alors qu’il volait au-dessus de New-York. Le souffle de l’air sur ma peau alors qu’il fait nuit. J’ai la vague sensation de lui me posant sur mon lit avec délicatesse alors que le moindre mouvement me fait mal. Les blessures dans mon dos étant telles des lames me relançant encore et encore dans une étreinte sanglante. Ses mains me faisant des points de suture -sans anesthésie- alors que je sombrais dans l’inconscience. tout était confus, décousu, mais il avait tout de même pris soin de moi après m’avoir fait du mal. Comme s’il regrettait…

Après son départ, j’avais tenté de prendre une douche, sans succès, mes points de suture étant encore à vif. J’avais tenté de manger, sans succès, mon estomac n’était pas apte à recevoir de la nourriture. J’avais tenté de dormir, sans succès, préférant pleurer encore et encore contre mon oreiller. J’avais hésité à appeler Bucky mais je me savais de plus en plus surveillée et je ne voulais pas le mettre en danger. A la place, j’avais choisi la solitude, refusant de répondre aux messages de Gabriela et faisant la morte au moindre coup de téléphone.

Je crois que j’ai dû m'assoupir et ce ne fut que lorsque j’entendis des coups à la porte que je me réveillai. Prenant un oreiller pour le lancer contre la porte, j’entendis une petite voix me précisant qu’on avait commandé à manger pour moi. Le sursaut me souleva une douleur et je ne pus me lever aussitôt. La livreuse me précisa que tout était réglé et qu’elle posait le paquet devant la porte. Soupirant légèrement je reposais mon visage sur l’oreiller avant de finalement entendre à nouveau frapper… regardant l’heure à nouveau, il s’étaient encore écoulés presque 30 minutes depuis la visite du livreur. Mon réflexe fut alors de relever la tête vers la porte :

“Qui est-ce?”

Je n’avais pas vraiment la force de me lever, ni même de marcher… Mais visiblement tout le monde voulait me rendre visite ce soir. Reste à savoir s’il s’agissait d’un ami ou d’un ennemi?

Avoir de la visite n’était pas quelque chose de courant pour moi. Peu de personnes connaissaient ce que je pouvais qualifier de mon chez moi. Bucky avait l’adresse mais n’était jamais venu, Gabriela n’avait pas connaissance de mon adresse, Oscar non plus. Seul Charlie me rendait visite et encore en général il venait me faire des reproches ou bien comme aujourd’hui il me déposait chez moi pour que je ne sois pas enfermée dans une des cellules d’Hydra.

Alors apprendre que Bucky avait donné mon adresse à quelqu'un, un ami à lui. C’était suspect et ce n’était pas courant. Il aurait pu me prévenir par message. Enfin, si j’avais seulement daigné lire les messages et regarder mon téléphone. Suspicieuse, je me redressais d'un coup sec. Mon élan fut stoppé par une douleur. Décidément, ce soir, j’avais l’impression que mon dos était à vif. Je n’avais pas encore osé regarder dans un miroir dans quel état j’étais mais cela ne devait pas être très glorieux.

Je me levais finalement avec peine, remettant en place mon débardeur blanc - tâché de sang dans mon dos mais je l’ignorais - et mon legging noir. Me dirigeant vers la porte en me soutenant au moindre appui possible, j’entrouvris celle-ci afin de voir un petit être aux allures d’un raton laveur.

« Qu’est-ce … C’est un piège? C’est une blague? »

Fronçant légèrement les sourcils tout en observant celui qui venait me voir afin que je ne reste pas seule. Et puis, comme un éclair de génie, je me souviens de certaines informations concernant les Avengers et les autres gardiens. Rocket était l’un d’eux. Surprise de par mon éclair de mémoire, je reste bouche bée.

« Vous …vous êtes un des Gardiens de la Galaxie…. Vous êtes ami avec Bucky? »

Je chuchotais presque comme si j’avais peur d’être prise en flagrant délit de pactiser avec l’ennemi…

« Vous ne devriez pas être là? Vous ne devriez pas être vu avec moi? Cela va vous attirer des ennuis et moi aussi… »

Je n’osais pas hausser le son de ma voix… Je savais que j’étais surveillée mais personne ne me surveillait à ce point. Enfin, Charlie m’avait donné sa parole. Aucune caméra et aucun micro dans mon appartement. Et pourtant je voulais rester sur mes gardes.

« C’est vraiment lui qui vous envoie? Pourquoi n’est-il pas venu lui-même? »

Les questions étaient nombreuses et finalement je me surprenais à être bavarde. Enfin à mon goût plutôt. Croyant tout d’abord à une farce ou même un piège tendu par l’Hydre, j’avais finalement reconnu le petit gardien qui s’était allié aux Avengers et donc à Bucky. Il me confirma qu’il était bien son ami et qu’il n’avait pas vraiment peur du danger que pourrait occasionner sa visite imprévue.

Finalement il me montra son téléphone avec un message de James qui lui demandait bien de venir me voir. Le numéro était visible et je reconnaissais bien son numéro de téléphone qui était enregistré dans mon téléphone caché. Barnes avait une mission, peut-être en lien avec cette sorcière dont on entendait parler un peu partout. Ancienne Avengers, devenue une ennemie, à plusieurs reprises Hydra avait voulu prendre contact avec elle mais tous les agents envoyés ont été tués ou sont tout simplement devenus fous.

Les mots de Rocket sur l’affection de Bucky à mon égard m’arrachèrent un sourire alors que je titubais. Je me rattrapais alors difficilement au montant de la porte d’entrée. Ce fut finalement le gardien qui s’approcha pour me soutenir et m’aider à entrer dans mon propre studio. J’attrapais néanmoins rapidement le sac de nourriture laissé sur le pas de la porte. Rocket pourrait alors découvrir mon petit cocon. Rien de bien extravagant puisque je me contente du minimum. Déjà rien que le fait d’avoir un « chez moi » est très important à mes yeux.

Le lit deux places était défait puisque jusqu’à l’arrivée de Rocket, j’étais encore couchée. A côté se trouvait une petite table basse ou je remarquais seulement maintenant qu’un nécessaire de premiers secours  et des cotons d’ores et déjà imbibés de sang. Mon sang. Charlie m’avait-il soigné en me ramenant ici? Cela expliquait les quelques restes de vêtements tâchés de sang qui gisaient sur le sol. Il m’avait changé? Il m’avait vue nue? L’idée me fit avoir le tournis, je ne devais pas me concentrer là- dessus mais plutôt sur l’objectif du gardien qui était de me déposer sur le canapé. Le petit canapé n’était pas tout neuf mais il avait le mérite d’être présent. Plus loin se trouvait une minuscule kitchenette équipée d’un réchaud, d’un petit frigo et d’un évier. Tout l'équipement était très rudimentaire. Il y avait une fenêtre qui était bâchée, couverte de journaux et une fenêtre de toit qui elle était bien claire. C’était cette fenêtre de toit qui apportait en temps normal de la lumière dans l’appartement. Étant donné qu'il était tard, des guirlandes de lumières donnaient une ambiance tamisée à l’ensemble de l’espace. Enfin hormis la porte d’entrée, il y avait une seconde porte qui amenait à ce que l’on pourrait appeler les commodités. Un lavabo, une douche et un WC. Rien de très extraordinaire mais j’aimais beaucoup ce petit espace qui était le mien.

Arrivant enfin sur le canapé, je posais le sac un peu plus loin près de la table basse avant de souffler. J’avais des douleurs lancinantes mais surtout j’avais cette terrible sensation de perte d’énergie. En temps normal, je ne ressens pas la douleur ce qui me faisait penser que mon état devait être très sérieux et que je n’étais pas apte à faire quoi que ce soit pour les prochains jours à venir. Mon regard se porta sur Rocket qui répartit alors vers la porte pour la fermer à clé avec les verrous que je possédais. Je voulais m’étirer pour tâter de mes propres doigts mes blessures mais hormis des tiraillements, je n’arrivais à rien. Grimaçant et gémissant légèrement je me laissais retomber sur le côté. Ma tête était posée sur le haut du canapé alors ma jambe était recroquevillée sous mon corps pour que cela soit mon flanc qui soit posé contre le dossier du canapé et non mon dos. Je savais que mes blessures venaient de là, sans forcément en connaître l’importance. Il allait falloir que je demande de l’aide à Rocket…

Il reprit la parole et rien qu’à l’idée de lui dire qui j’étais et ce que je faisais, mon sang se glaça. Bucky ne lui avait pas dit? S’il posait cette question, je me doutais que non. Mais de ce fait j’ignorais si je devais parler à mon tour. Si je devais me livrer à lui. Sa question n’eut pas de réponses avant quelques précieuses secondes où je cherchais mes mots.

« Cela n’a pas d’importance. »

En effet, qui avait porté les coups, ce n’était pas important pour moi. Je savais qui c’était mais est-ce que je cherchais à le protéger d’une certaine manière? Peut-être … Fichu endoctrinement ! Non, à la place, je tentais de me redresser pour continuer :

« Est-ce que vous pourriez regarder mon dos, s'il vous plait? Je crois que des points de sutures qui ont été faits ont dû sauter. »

Ce que je ne savais pas c’est que mon débardeur blanc était littéralement tâché de sang dans mon dos. J’avais déjà des cicatrices d’anciennes blessures qui faisaient que mon dos était d’ores et déjà très marqué. Mais les nouvelles blessures étaient au nombre de huit. Des marques de coups de fouet et des lacérations faites au couteau. Cela faisait une cinquantaine de points de suture dans le dos. Plusieurs avaient sauté suite à ma tentative de dormir. Rocket allait bientôt se rendre compte qu’il devrait se mettre à la couture pour m’aider.

Dire que ressentir la douleur n’était pas dans mes habitudes, serait un mensonge. Et pourtant… Pour quelqu’un qui ne sent absolument rien de ce qu’elle touche, j’avais tendance à sentir la douleur. Pas la simple coupure de doigt ou la petite entorse, non. Je sentais les profondes entailles, les poumons perforés, les impacts de balles, le genre de blessures qui en ferait crier plus d’un. Pour moi elles étaient lancinantes, telles des vagues de rappels à son humanité à la fragilité de son corps.

Ainsi installée sur mon propre canapé, je me sentais à la fois nauséeuse et pourtant bizarrement en sécurité. La présence de ce petit gardien y était sans doute pour beaucoup mais je me garderais bien de le lui dire. Je le nommais ainsi, le petit gardien, non pas par manque de respect mais plutôt par le fait qu’il était en effet plus petit que moi et pourtant tout aussi fort. Il fut ainsi capable de me soutenir jusqu’à ce que je sois installée avant de refermer la porte.

Me mettant sur le côté pur plus d’aise et une tentative vaine d’avoir un peu moins mal, je me tournais vers Rocket qui se montrait légèrement curieux. Il comprit cependant bien rapidement que je n’allais pas lui en révéler beaucoup plus et se contenta de mes réponses évasives. Pourtant je remarquais sans équivoque son regard hésitant lorsque je lui demandais de m’aider. Je n’avais pas pensé une seconde le mettre mal à l’aise et m’en excusais aussitôt :

« Je suis navrée de vous demander cela mais je ne peux pas atteindre quoi que ce soit tout seule. »

Me tournant avec encore plus d’amplitude afin qu’il puisse voir au mieux les … dégâts, je l’entendis commenter mon dos en voyant les blessures. Ma main se posa naturellement sur mon épaule pour retenir à la fois mon débardeur qu’il serait peut-être préférable que j’enlève complètement mais dans la mesure où je n’étais pas prête à me dévêtir entièrement devant lui, je préférais m’abstenir et garder le débardeur ainsi. Il couvrait au moins mes seins de cette manière, même si mon dos était exposé à ses yeux révélant la partie de mon corps que j’aimais le moins. Révélant cette part de moi que je m’efforçais de cacher à tous. Révélant cette ombre sur mon être, cette partie sombre de ma vie… Je ne répondis rien à la mention d’un hôpital, il en était hors de question et mon silence se fit amplement comprendre puisque Rocket continua d’inspecter les blessures, mes blessures. Mes bras se croisant sur ma poitrine comme pour soutenir ce qu’il me restait d’humilité, les mains bloquées sur mes épaules pour tenir mon débardeur de façon à ce que le tissu n’entrave pas la vision du gardien.

Après quelques instants, il revint dans mon champ de vision, pour m’expliquer certaines choses … pas forcément évidentes à entendre. Mais concrètement même s’il n’était pas médecin, même si ce n’était pas son truc, est-ce que j’avais vraiment le choix ? Un maigre sourire en réponse à sa boutade sur le carnage qu’était mon dos. Un sourire triste à vrai dire puisque je n’assumais pas vraiment cette partie-là de mon corps qui n’était pourtant pas si désagréable que cela à regarder. Sans revenir sur les paroles de Rocket quant à ses compétences relatives en matière de soin, je désignais la porte de la salle de bain d’un signe de tête :

« Dans le placard sous le lavabo, il y a tout ce qu’il faut normalement… »

Le laissant partir en quête du matériel adéquate, je me relevais avec difficultés pour atteindre ma poubelle afin de la rapporter près du canapé. Malgré les grimaces, je m’exécutais sans m’arrêter pour mettre tous les déchets qui étaient sur la table basse, jusque dans la poubelle. Après quoi je me rasseyais dans le fond du canapé avec dans songer à mon dos et de me braquer de douleur. Grimaçant encore plus fort, je retenais des larmes pourtant très menaçantes :

« Bordel de… »

Me replaçant comme précédemment, c’est-à-dire sur le côté, je patientais alors le temps que Rocket s’installe. Et puis il me vint une idée :

« Attends. »

Je l’avais tutoyé sans même m’en rendre compte mais en même temps, niveau intimité, nous avions passé un cap dans le sens où peu de personnes avaient vu mes cicatrices auparavant. Je me redressais pour attraper une bouteille de téquila dans le petit meuble situé au bout du canapé. Je n’avais pas pour habitude de boire mais j’estimais en avoir besoin avant qu’il ne commence. J’ouvris la bouteille pour boire directement au goulot avant de la poser à même le sol :

« C’est bon vas-y. »

Je soufflais un bon coup en attendant les premiers soins de la part du gardien.

Les mots de Rocket étaient rassurants dans une certaine mesure. Me faire aider par quelqu’un n’était pas dans mes habitudes mais pour cette fois je n’avais pas trop le choix. Accepter que l’on me touche, que l’on puisse voir mes blessures que l’on puisse m’aider, tout ceci était à la fois étrange, nouveau et difficile et pourtant… Peut-être justement parce que Rocket n’était pas comme les autres ? Peut-être parce qu’il était l’ami de James ? Peut-être parce qu’il semblait vouloir être aidant dans ses paroles et dans ses gestes ? Une part de moi lui faisait confiance, une part de moi restait sage et silencieuse pour tenter de me détendre et de me laisser aller à me faire soigner.

Peu de temps avant qu’il ne commence, je l’avais interrompu dans son élan afin d’attraper de l’alcool pour me donner du courage, sans doute. Si ce n’était pas dans mes habitudes de boire ainsi, j’avais toujours une bouteille chez moi et en moment c’était plutôt la Téquila. Cette eau de vie à l’allure ambrée, avait un léger goute de caramel. Sentant le liquide dans ma gorge qui me réchauffa quasiment aussitôt, je me repris lentement en lui donnant le signal pour qu’il puisse commencer. Lorsqu’il me répondit qu’il en aurait bien pris, je souris sans qu’il puisse me voir. Une part de moi l’aurait tout à fait autorisé à le faire mais d’un autre côté, il valait peut-être qu’il garde les idées claires pour s’occuper de moi.

J’aurais pu lui répondre mais je sentis alors sa patte sur ma peau déjà martyrisée. Grimaçant en silence, je ne pus retenir plus longtemps mes larmes de douleurs qui coulèrent sur mes joues. Cependant je fis tout mon possible pour ne pas bouger. Serrant les dents, m’imaginant dans un tout autre endroit, dans une toute autre situation. Lentement, sans faire de geste brusque, j’attrapais un coussin pour le serrer contre moi, mon visage se déformait par la douleur mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je restais muette, en proie à ce silence pesant d’une douleur infâme qui me parcourait la peau. Je savais qu’il faisait de son mieux, je savais qu’il faisait cela avec douceur et bienveillance mais sans anesthésiant, sans position adéquate, sans épiderme pour rendre actif mon pouvoir de non-sensibilité. Je restais le plus calme possible, la plus patiente qui soit, priant intérieurement un dieu inconnu et sans doute illusoire que ce moment se termine le plus rapidement possible.

Quelques minutes plus tard, je me rendis compte que j’avais clos mes yeux afin de me contenir. Je ne les rouvris que lorsque la voix de Rocket se fit à nouveau entendre dans mon appartement. Tournant lentement la tête pour le regarder en silence, je n’osais pas bouger le reste de mon corps. Mes mains étaient tellement agrippées au coussin qu’elles étaient déformées par la pression. Seules les paroles de Rocket eurent le mérite de me détendre légèrement. Lentement je rabaissais mes épaules et je croisais son regard, un très léger sourire au coin de la lèvre :

« Pas de soucis, je ne suis pas une grande sportive. »

C’était tout naturellement que j’avais donné une information sur ma personne, comme si le fait qu’il m’ait soigné avait brisé une barrière. Rougissant rapidement je me repris alors en bougement doucement pour faire retomber mon t-shirt le long de mon dos alors que Rocket reprit la parole. Voulant garder son action envers moi secrète, je lui répondis par un hochement de tête avant d’ajouter quelques mots pour confirmer :

« Cela restera entre nous. »

Je l’observais ranger le matériel et jeter toutes les compresses souillées de sang. Voir la quantité de sang perdu aurait pu me donner un haut le cœur mais malheureusement pour moi j’avais l’habitude de voir cela, et surtout de voir mon propre sang. Je le regardais faire et soudain les mots franchir mes lèvres sans que je ne puisse les retenir :

« Merci Rocket… »

J’étais un peu confuse mais en même temps d’une certaine manière j’étais soulagée. Soulagée d’avoir été soignée, soulagée d’être en compagnie de quelqu’un, soulagée de peut-être me faire un ami. Le sujet de la Téquila revint dans la conversation et je songeais alors à l’idée de profiter un peu de la soirée déjà bien entamée mais non terminée. Lentement, je me penchais à nouveau vers le bar pour attraper deux verres. J’en tendis un à Rocket avant de les remplir et de lever le mien comme pour porter un petit toast :

« A toi Docteur Rocket et s'il te plaît, tutoies moi, je ne suis pas si âgée que ça. »

Je portais le verre à mes lèvres et le bu d’une traite avant de le poser sur mes cuisses en me laissant un peu aller. Je m’adossai avec difficultés sur le dossier et finalement la douleur me rappela un peu trop à l’ordre m’obligeant à me redresser. En relevant les yeux je vis le sac de nourriture laissé à l’abandon sur la porte. Une idée me vint aussitôt à l’esprit :

« Est-ce que tu as mangé Rocket ? Sinon je crois que le continu de ce sac nous ferait le plus grand bien… Enfin si tu es prêt à arroger le tout de Téquila car je crains de n’avoir que ça en stock. »

J’avais désigné la nourriture du doigt me doutant de ce qui pourrait se trouver à l’intérieur. Qu’il s’agisse de Charlie en proie aux remords ou de Bucky voulant m’aider, les deux connaissaient mon attrait pour les plats vietnamiens et asiatiques. En espérant que Rocket apprécie la même nourriture que moi.

« Ce n’est peut-être plus très chaud mais on peut tout réchauffer… »