« 15 JUILLET 2024 | AVEC @Wanda Maximoff ET UN INVITÉ SURPRISE »
Le temps était à l’orage. Au-dehors, le ciel était bas et gris comme un étau morose, annonçant prochainement des rafales de nuages sombres qui déverseraient bientôt un torrent de pluie sur la ville et ses alentours, mais la menace grondante de la voûte céleste furieuse en plein été ne l’avait point empêché de traîner sa vieille carcasse au-dehors. Ayant démarré le moteur de sa voiture dans la matinée, Bucky avait rejoint un refuge animalier situé dans un coin tranquille du centre-ville, immobilisant son véhicule devant la devanture abîmée de ce dernier après une vingtaine de minutes de route seulement. Voilà plusieurs semaines que l’idée d’accueillir un animal abandonné tournoyait dans son esprit, sans qu’il n’ose encore franchir le pas : il s’était ardemment renseigné à ce propos, écumant tous les sites internet qu’il avait trouvé et dévorant même un livre sur l’éducation des compagnons à quatre pattes, avant de peser le pour et le contre. Ce n’était sans doute pas le meilleur moment pour prendre la responsabilité d’un petit être vivant dépendant de lui, car sa vie était un tumulte sans nom, surtout depuis qu’il savait qu’HYDRA était à ses trousses mais, il ressentait le besoin de tromper sa solitude devenue bien trop pesante. La démarche était, de prime, particulièrement égoïste puisqu’il désirait un animal pour occuper les murs vides de son appartement mais, au fond, peut-être cherchait-il surtout à combler les crevasses profondes qui rongeaient son cœur plongé dans la pénombre. Il était seul depuis si longtemps. Et c’était bien pire depuis que Steve n’était plus là.
« Vous désirez adopter un chien ou un chat ? »
Bonne question. L’ancien soldat avait haussé ses sourcils d’un air incertain, tandis qu’il enfonçait ses mains gantées dans les poches de son sweat foncé. La jeune femme lui adressa alors un sourire tout à fait charmant avant de l’abandonner devant les (trop) nombreuses cages larmoyantes, lui disant de prendre tout son temps pour faire un choix. Plus facile à dire qu’à faire ! La tâche lui paraissait véritablement cruelle. Il allait sauver un animal, certes, mais il allait surtout condamner les autres à rester une journée de plus dans leurs box... Voire plus. Son cœur s’émouvait tendrement de leurs truffes enfantines, de leurs aboiements suppliants et de leurs pattes se glissant à travers les grilles pour quémander des caresses. Deux bonnes heures s’écoulèrent, lui permettant de faire le tour du refuge et de distiller des flatteries suaves à tous les animaux se présentant sous sa main câline. Mais il n’avait toujours pas fait son choix.
Lorsque la jeune femme revint auprès de lui, souriant et replaçant délicatement une mèche de ses cheveux derrière son oreille, il lui demanda alors :
« Je pense adopter un chien. Oui, je préfère les chiens. Votre plus ancien pensionnaire, comment s’appelle-t-il ? »
Il songeait que c’était une bonne façon d’œuvrer avec justesse pour compenser le caractère égoïste de sa démarche : il ne cherchait pas un chien de combat ni un animal pour courir des marathons, mais était surtout désireux d’offrir une belle vie à l’un d’eux. Une vie heureuse, confortable et choyée. Celle qu’il n’avait jamais eue, peut-être. Après un léger hochement de tête, la jeune femme l’entraîna devant la cage d’un chien de taille moyenne, d’un pelage marron parsemé de blanc, qui était encore couché dans un panier bien trop étroit pour lui. L’œil triste, l’animal avait lancé un bref regard vers ses deux visiteurs, comme s’il s’attendait à les voir repartir à cause de son grand âge.
« Il est âgé… Treize ans, si je me souviens bien. Il est ici depuis huit ans environ. »
Huit ans… Il avait passé plus de temps dans cette cage qu’en-dehors. Cette pensée lui étreignit durement le cœur, et il s’était alors agenouillé devant la grille tout en appelant le chien, qui s’était péniblement relevé pour venir réclamer des câlins à l’homme qui s’attardait devant lui.
« Il a l’air gentil… — Il l’est ! Gentil, calme, très demandeur de câlins… Mais il a des problèmes de santé. Il a de l’arthrose, il lui faut un traitement coûteux et il demande une attention particulière. »
Soit. Après quelques caresses et un regard échangé, Bucky avait accordé une dernière flatterie au vieux chien avant de se redresser, annonçant alors avec un grand sourire :
« Je repars avec lui. »
* **
Une fois que les formalités administratives furent achevées, Bucky était sorti du chenil en compagnie de son nouvel acolyte, qui n’avait pas encore de nom. Il allait bien finir par lui en trouver un mais, pour l’heure, il se réjouissait surtout des réactions du chien qui semblait retrouver une seconde jeunesse : heureux d’être enfin adopté, l’animal tirait sur sa laisse pour avancer dans les couloirs du refuge, sans nul doute désireux de quitter cet endroit. Une fois passé le portail de l’établissement, Bucky avait retiré le collier affreux qui entourait le cou de son chien, lui faisant entièrement confiance pour le suivre jusqu’à leur voiture (dans son esprit, désormais, il s’agissait de leur voiture à tous les deux), ce que le vieil animal fit. Fier, Bucky le suivait du regard avec une tendresse indéfectible, lui passant une main câline sur le pelage chaque fois qu’il revenait vers lui.
Mais tandis qu’ils marchaient tous deux vers leur voiture garée un peu plus loin, une silhouette familière de l’autre côté de la route, attira son attention…
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
"Aimer, c'est désirer le bien de l'autre, c'est le respecter, c'est accepter de souffrir par et pour lui, c'est s'oublier soi-même." - Françoise Dumoulin-Tessier
15 Juillet 2024 - Queens
Filer quelqu’un n’était pas une tâche aisée mais la sorcière sombre avait pris le temps de suivre un agent de l’Hydre qui avait dit rentrer à son QG. Surprendre une telle conversation était littérallement de l’or en barre. Mais c’était propablement aussi parce que la sorcière l’avait trouvé quelques heures plus tôt et l’avait ensorcelé pour qu’il se dirige vers ce lieu, dévoilant ainsi le plus discrètement possible un quartier général de l’Hydre en plein cœur du Queens. Tout faire sauté ne serait pas une bonne idée, dévoilant ainsi sa position aux agents du S.H.I.E.L.D. et autres Avengers. Mais le fait est que si Wanda avait une haine coriace contre Hydra, la sorcière possédait cette même hargne envers eux, les décimants tous sur son passage sans la moindre hésitation.
La jeune femme était alors en pleine filature dans les rues de la Grosse Pomme, ignorant totalement la possibilité d’être reconnue, elle avait gardé son apparence naturelle mais s’était légèrement cachée sous un sweat à capuche dont s’échappés quelques mèches rousses sur les côtés. Un jean troué et des petites chaussures noires complétant sa tenue de civile pour se fondre le plus possible dans la masse. Restant fixée sur sa proie qui avançait quelques mètres devant elle, la sorcière ne prêtait aucune attention à l’idée d’être reconnue ou même suivie. Les mains dans les poches de son sweat, elle gardait son air mauvais sur l’agent d’Hydra dorénavant arrêté pour répondre à un sms. La jeune femme s’était naturellement tournée vers la vitrine devant laquelle elle se trouvait pour donner le change et continua sa fillature lorsque l’homme reprit sa route.
Quelques rues plus loin, les passants se faisant moins nombreux, il devenait plus délicat de ne pas se faire repérer. La sorcière sombre usa alors de sa magie, laissant apparaître un filet d’énergie sortant de sa manche et se dirigeant vers l’homme en question. L’attaque fut discrète pour quiconque ne prêtait pas attention, ce qui était souvent le cas dans une grande ville. Les gens se croisèrent, parfois se voient mais ne s’observent pas. Pourtant une étrange sensation d’être observée se fit sentir et Wanda interrompit alors sa manipulation mentale pour se retourner et trouver l’intrus qui aurait pu la voir. Un léger moment d’inattention qui lui coûta cher puisqu’elle sentit alors une main sur son épaule.
Le fait est qu’elle n’avait absolument pas vu les quelques agents qui s’étaient installés tout autour d’elle. Pas loin d’une quinzaine de soldats l’entouraient, tous armés. Mais celui qui l’avait touché semblait différent, pas d’armes mais une mutation. Sa main se chargea en électricité et électrocuta la sorcière qui ragea en tombant à genoux. Sentant une décharge électrique lui parcourir la totalité de son corps, la douleur fut intense, soudaine et paralysante. Décidément, ces derniers temps, elle était bien trop distraite pour ne pas voir les pièges dans lesquels elle tombait. Tout le monde voulait la retrouver et elle semblait ne plus faire autant attention qu’avant mais cette fois-ci elle était dans un sacré pétrin. Sans aide, elle ne pourrait pas tous les avoir. Surtout avec des optimisés comme elle en face qui la prenait par surprise.
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La silhouette lui était bien trop familière pour lui échapper et, malgré le fait qu’il ne comprenait pas les raisons de sa présence dans le Queens, Bucky était sûr et certain qu’il s’agissait de Wanda. Était-ce la version qu’il connaissait, ou celle qui était née du chaos et de la colère ? N’accordant que trop peu d’importance à ce qu’il jugeait être un détail, le Soldat de l’Hiver l’avait suivie en restant sur l’autre trottoir, d’un pas lent et discret pour ne pas se faire repérer. Elle semblait suivre quelqu’un elle aussi, et au fur et à mesure qu’il marchait dans les ruelles de moins en moins fréquentées, le mystère s’épaississait. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Pourquoi suivait-elle cet homme ? Qui était-il ? Inquiet pour elle — quand bien même il savait qu’elle était bien plus puissante que lui, Bucky l’avait suivie sans s’interrompre, jusqu’à ce qu’elle se retourne… Lorsqu’il la vit faire volte-face, le brun s’était agenouillé à la vitesse de l’éclair pour se cacher derrière une voiture stationnée devant lui, flattant son chien de quelques caresses certes affectueuses, mais quelque peu décousues. Suivant la scène de loin, il avait senti une odieuse colère monter en lui lorsqu’il avait vu tous ces hommes qui l’encerclaient sans aucun scrupule. Quinze contre une seule personne… Ils étaient décidément courageux. L’idée d’intervenir était folle, presque suicidaire, mais pouvait-il vraiment rester immobile ? Non. C’était plus fort que lui.
« Je reviens, tu ne bouges pas. »
Dit-il à son chien d’une voix ferme mais tendre, comme si ce dernier pouvait parfaitement le comprendre. Alors que le chien était encore immobile au bord du trottoir (sans doute parce qu’il ne comprenait pas bien ce que faisait son nouveau maître), Bucky avait traversé la route pour rejoindre l’autre trottoir, où l’action se déroulait.
Malgré l’urgence de la situation, Bucky tenta de garder la tête sur les épaules et commença par se dissimuler derrière le mur qui menait à la ruelle où ils avaient entrainée Wanda : elle était au sol, visiblement en souffrance et paralysée… Dans quel piège était-elle tombée ?! Inspirant légèrement par le nez, Bucky s’était soudainement redressé en voyant l’un des hommes revenir vers lui, sans doute pour faire le guet… L’homme au visage dissimulé n’eut guère le temps de comprendre ce qui lui arrivait : sans un bruit, sans même alerter ses complices, Bucky lui avait tordu la nuque pour récupérer son arme d’assaut, le laissant retomber au sol comme une poupée de chiffon désarticulé. C’était un meurtre sans aucun doute mais, quel choix s’offrait à lui ? Devait-il la laisser mourir ? Il en était tout bonnement incapable.
Désormais solidement armé, Bucky avait fait des petits pas le long du mur menant à la ruelle, faisant attention à ne produire aucun son pour ne pas alerter ses adversaires. Ils lui tournaient presque tous le dos mais, de sa position, Bucky ne pouvait pas tous les atteindre… Il remarqua cependant qu’ils étaient tous armés sauf un, ce qui ne manqua pas de l’intriguer. Pourquoi les autres et pas lui ? La raison la plus plausible était que Wanda avait réussi à le désarmer, ou alors il était le chef de cette équipe de bras-cassés… Qu’importe, ça aussi ce n’était qu’un détail pour l’instant. Toujours méticuleux, désireux de garder la situation sous contrôle pour éviter qu’elle ne dégénère, il s’était avancé d’un pas pour pouvoir atteindre l’un des hommes qui braquaient son arme vers Wanda, lui collant une balle dans le ventre avant d’atteindre l’homme non-armé qui s’était retourné vers lui dans une expression démente. Profitant de ces quelques secondes de confusion au sein du groupe, Bucky avait décroché quatre autres balles pour les soldats, se délestant en tout de cinq soldats qui tombèrent à terre dans un râle. Mais les autres savaient désormais où il était et, pour se protéger, Bucky n’avait rien d’autre que son propre corps : trop risqué de rester en retrait donc, il s’était élancé à leur contact pour engager un combat au corps à corps avec les soldats qui entouraient Wanda, mais l’Amélioré fit bien vite de le neutraliser à son tour par une décharge électrique…
Tombé à genoux dans une crispation ô combien douloureuse, Bucky avait levé un regard haineux vers son assaillant avant de détourner ses yeux bleus sur Wanda, lui lançant alors d’une voix étouffée par l’affliction et l’angoisse de la voir souffrir à nouveau entre leurs mains :
« Va….T’en….Pars…. »
Peu importe ce qu’il advenait de lui. Il fallait qu’elle s’en aille, qu’elle survivre, qu’elle reste en vie. Le reste n’avait aucune importance à ses yeux.
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Etre prise par surprise n’était pas volontaire de la part de la sorcière sombre mais ces derniers temps, elle était un peu trop distraite et dispersée pour rester concentrée. Elle le savait bien, elle commençait à faire des erreurs par excès de confiance mais de là à se faire piégée ainsi par l’Hydre s’était presque vexant. Finalement elle pensait suivre cet agent et en fait, elle était tombée dans un piège un peu fourbe ou même un optimisé était de la partie.
La décharge qui avait parcouru son corps l’avait surprise autant qu’elle lui avait fait mal. Le petit cri de douleur alors qu’elle serait tout de même les dents fit rire les agents d’Hydra qui étaient visiblement bien contents de leur effet de surprise. La sorcière sombre n’avait pas d’alliés et en cet instant, la solitude dans laquelle elle se trouvait la pesa fortement. Consciente qu’aucune aide n’arriverait, elle releva les yeux avec difficultés pour se prendre un direct du droit de la part de l’optimisé. Sa lèvre inférieure fut alors prise d’une douleur bien plus vive et la sorcière compris qu’elle était en très mauvaise posture mais jamais Ô grand jamais, elle ne se laisserait prendre à Hydra. C’était hors de question de retourner chez eux pour être la cible de leurs expériences … à nouveau.
Et pourtant, si la sensation de solitude était toute proche et cruellement criante de vérité, la sorcière sentie qu’une aide précieuse était en approche. Ne voulant pas alerter les agents malveillants, elle resta à terre, les yeux rivés vers le sol alors que l’optimisé la soulevant à nouveau pour l’obliger à lui faire face :
“Et maintenant sorcière, tu te pavanes moins hein ? Hail Hydra ! ”
La jetant à nouveau sur le sol, Wanda tomba lourdement sur les fesses, l’arrière de sa tête percutant le bitume avec une violence qui aurait pu être mieux maîtrisée. Ce fut à cet instant qu’un premier coup de feu retentit, engendrant des cris lointains de civils apeurés. La situation dégénérait à une vitesse folle pour le plus grand déplaisir de la sorcière. D’autres coups de feu furent donnés et le visage de l’aide précieuse fut enfin révélé. Mais pourquoi est-ce que le soldat de l’hiver était présent en ces lieux? Et pourquoi aiderait-il la sorcière sombre? Des questions qui s’installèrent immédiatement dans l’esprit de Wanda avant que d’autres ne s’ajoutent au fur et à mesure qu’elle le voyait avancer vers elle. La stupéfaction doublée d’une pensée positive à son égard - fait rare et à conserver dans les mémoires - la sorcière s’était remise sur ses genoux le temps de quelques précieuses secondes d’inattention des agents. Leur cible avait évolué et l’effet de surprise s’était inversé, laissant peut-être apercevoir une opportunité de victoire pour la suite. De quinze, ils n’étaient plus que dix mais l’optimisé de l’Hydre était fort et bien entraîné. Il eut vite maîtrisé Bucky qui tomba à son tour à genoux aux côtés de la belle sorcière.
Songer à l’idée qu’elle l’avait entraînée dans une telle situation, la rendit un peu triste. Était-ce de l’attachement? Mais comment pourrait-elle être désolée pour le comportement d’un autre? Il n’aurait jamais dû être là… Se reprenant, elle fronça les sourcils avant de se tourner vers lui pour lui ordonner de foutre le camp mais lui parla en premier.
Wanda n’eut pas le temps de lui répondre, qu’un des agents restant - un des neuf agents sans compter l’optimisé - s’approcha de Bucky pour lui assainir à son tour un crochet du droit. La belle gueule du soldat n’allait donc pas le rester longtemps mais Wanda, sentant que la situation lui échappait, ne voulait pas perdre son objectif de vue qui était de tuer des agents de l’Hydre sans retenue.
“Hors de question que je te laisse ces agents d’Hydra, ils sont déjà morts pour moi.”
Certains eurent à peine le temps de rire que les yeux rouges de Wanda les firent taire. Une vague d’énergie psionique formant un cercle parfait autour de Wanda et Bucky, fit tomber tous les agents au sol, leur permettant de se relever et d’avoir quelques secondes pour retrouver leur repaire. Wanda reforma une boule d’énergie qu’elle point aussitôt vers les deux plus rapides déjà en train de se remettre débout. Ils tombèrent lourdement, brûlés par la boule d’énergie. Deux de moins, reste huit. Deux autres plus près ne se relevèrent pas, déjà inconscients. Reste six. Wanda fixa alors l’optimisé en le ciblant mais il créa une sorte de bouclier électrique qui perturba l’énergie de la sorcière. Qu’importe, elle arriverait bien à l’avoir si Barnes serait là pour s’occuper des cinq autres.
Coincé contre le mur, il stoppa chacune des vagues d’énergie de la sorcière par son propre pouvoir. Pourtant le rythme s'accéléra et la sorcière sombre se sentit de plus en plus hargneuse et en colère contre celui-ci qui commençait à perdre pied. La peur se faisait sentir en lui et il aurait raison d’avoir peur. Les traînées rouges s'intensifient et la violence de chacune des vagues, qui désormais percutent l’agent de l’Hydre, le faisait bientôt s’enfonçait dans le mur derrière, brisant les briques autour de son corps de plus en plus faible et créant des fissures dans la structure du bâtiment derrière lui.
“Tu … ne… me … ramèneras … pas … là-bas! Hors … de… question !”
Si chacune des vagues d’énergies se faisait à une main, obligeant la sorcière à prendre de l’élan à chacun de ses lancers, le dernier fut plus fort car concentré sur les deux mains rassemblées devant elle. La boule percuta le corps du mutant une dernière fois avant que toute magie ne cesse. Plus de fumée rouge, plus d’énergie psionique destructrice, plus d’optimisé qui tomba sur le sol sans retenue, mort. La sorcière sombre aurait pu ressentir de la culpabilité mais non, ce n’était pas ça. Pourtant elle restait immobile, regardant le corps inerte de l’homme décédé sous le seul courroux de son pouvoir.
Et d’un coup, la douleur revint en même temps que le bruit d’un ultime coup de feu derrière elle. Certes ce n’était qu’une simple égratignure au niveau de son épaule mais elle eut le mérite de la faire tomber au sol. Une balle perdue? Un tir volontaire? Qu’importe pour la sorcière, le soldat avait failli à la protéger comme il se disait soi-disant capable de faire en voulant prendre sa place quelques instants plus tôt. Avait-elle envie de se relever pour tuer elle-même le dernier encore debout? Oui mais le craquement qui se fit entendre, ainsi que le bruit d’un corps tombant sur le sol lui faisait penser qu’il était désormais mort. A moins que cela ne soit Barnes qui était tombé au combat. Mais pourquoi cette pensée avait-elle engendrée une douce onde de peine en elle?
« L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne meurt jamais. » LA BIBLE
15 JUILLET AVEC WANDA MAXIMOFF ET LE PLUS GENTIL CHIEN DU MONDE
Peut-être aurait-il dû mieux évaluer la situation avant de se lancer dans la gueule de l’Hydre avec autant d’impulsivité… Il avait eu l’effet de surprise comme avantage mais ils étaient bien plus nombreux que lui, et visiblement plus hargneux aussi. Qu’est-ce qu’elle avait pu leur faire ? Cette réunion musclée sonnait comme des représailles, mais il n’avait que trop peu de temps pour véritablement se poser des questions. L’urgence était ailleurs : il fallait leur survivre.
Seulement armé du fusil d’assaut dérobé à l’agent dépouillé et abattu quelques secondes plus tôt, Bucky avait fait irruption dans la ruelle en parvenant à cibler cinq agents qui tombèrent à la suite comme des dominos bousculés par un coup de vent… Il était aguerri au combat et agissait presque sans réfléchir ; ils l’avaient formé ainsi, ils avaient érigé ses capacités d’assassin et l’arme qu’ils avaient créée se retourner à présent contre eux. Lorsque toutes ses balles furent épuisées, le Soldat avait utilisé la crosse d’épaule pour frapper le crâne d’un agent avec ; une expression amère s’était installée sur son visage durant l’affrontement, et il avait repris son souffle en regardant l’homme qui se trouvait à ses pieds, inerte, une plaie béante à la tête, de laquelle s’échappait du sang. Voilà bien longtemps que ce genre de spectacle le laissait indifférent — principalement parce qu’il s’agissait d’un agent perfide mais aussi parce qu’il avait vu et commis bien pire mais, cette fois, il n’eut guère le temps de s’en rendre compte.
Rapidement maîtrisé par les hommes d’HYDRA, et neutralisé par l’optimisé qui lui avait octroyé une décharge électrique suffisamment puissante pour l’immobiliser quelques secondes, le Soldat était tombé à genoux dans un râle de douleur suffisamment fort pour parvenir aux oreilles tombantes encore sagement assis au bord du trottoir ; en entendant le cri de son maître, le chien au pelage beige avait rapidement trotté de l’autre côté de la ruelle, s’avançant discrètement pour zieuter ce qu’il se passait… Ne l’ayant pas vu arriver, les yeux braqués sur la silhouette de l’optimisé qui était en train de le torturer, Bucky avait péniblement ordonné à Wanda de s’enfuir mais celle-ci n’était pas disposée à l’écouter — cela aurait dû le surprendre, mais il n’en était rien. N’ayant encore une fois pas le temps de réagir, Bucky fit bien vite de se redresser lorsque les agents tombèrent sous la magie de la belle rousse ; profitant de ce moment opportun pour achever la croisade déjà entamée, Bucky s’était élancé à l’encontre des six agents restants, qu’il fallait éliminer. N’ayant plus son arme pour leur faire face, celle-ci était déchargée et ayant été abandonné près du cadavre d’un autre agent, le Soldat fut contraint d’improviser. Qu’importe, il était suffisamment redoutable au corps-à-corps et avec son poignard pour s’en passer, et à l’image de leur chef, Bucky tendit sa paume gauche pour leur lancer des décharges électriques ; celles-ci étaient moins fortes que les pouvoirs de l’optimisé mais elles lui permirent d’avoir le dessus, couplées avec ses réflexes et ses capacités au combat. Alors que Wanda se débattait avec le plus fort d’entre eux, Bucky avait mis à terre les agents restants ; le dernier, songeant que la plus grande menace n’était pas l’homme qu’il affrontait, tourna finalement son bras vers la rousse pour lui tirer une balle, qui ne fit qu’effleurer son épaule. Un élan de rage pulsant dans ses veines, Bucky avait légèrement penché son visage sur le côté tout en attrapant vigoureusement la nuque de l’assaillant, la brisant à l’aide de sa main robotique sans quitter la Sorcière des yeux. Vivante. Elle était vivante.
Dans la rue principale, les derniers coups de feu sonnèrent la fuite des passants qui, apeurés et cherchant la source de ce cri de guerre, se dispersèrent avec frayeur. Bientôt, l’allée déserte fut immobile : ne restât que les voitures sagement garées le long des routes, les arbres dispersés le long du trottoir et, au coin de la ruelle, le vieux labrador qui tremblait, seul témoin de la scène. Aux pieds du soldat, les cadavres s’étalaient ; il leur lança un regard éparpillé avant de tendre sa nuque pour apercevoir l’ombre du chien doré, qui attendait un mot de son maître pour le rejoindre ; plutôt, Bucky lui fit un signe de la main et le canidé ne perdit pas de temps pour se rapprocher de lui, la queue basse et les yeux craintifs. S’agenouillant devant son chien, le Soldat avait glissé ses deux mains autour de sa gueule pour le caresser en espérant ainsi le rassurer et le calmer, se réjouissant secrètement qu’il ne se soit pas approché durant le combat…
« Qu’est-ce que tu faisais là ? »
Prenant enfin la parole, d’une voix qui n’était ni colérique ni tendre, Bucky s’était finalement redressé sur ses jambes en posant de nouveau son regard sur Wanda. À laquelle il faisait face ? Tout portait à croire qu’il s’agissait de la Sorcière Sombre… Ce qui n’annonçait rien de bon pour lui.
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Coléreuse, épuisée, blessée, la sorcière était toujours allongée sur le sol. La douleur se dissipa doucement alors qu’elle se redressait sur les mains. Toujours pas relevée, le regard rivé sur l’optimisé mort devant elle, la sorcière songea à l’issue qu’aurait pu prendre cette filature si elle avait été seule, si elle avait fui, si c’était un autre que Barnes qui lui était venue en aide. Fermant lentement les yeux tout en soupirant pour se redresser sur ses genoux, la sorcière entendit enfin les paroles d’un sergent derrière elle. Il était en vie et il allait vouloir savoir qui serait derrière son visage. Celle qu’il refusait d’aimer ou celle qu’il voulait comprendre. Elle l’avait déjà trompé par le passé et finalement il commençait à bien connaître l’une comme l’autre, comme Clint il ferait la différence alors autant jouer carte sur table. Wanda resta cependant quelques secondes dos au soldat, restant silencieuse. Ne pas qu’elle voulait le faire attendre mais surtout parce qu’elle sentait la colère monter en elle contre lui. Sans son intervention, elle aurait peut-être pu avoir tous les agents d’Hydra y compris le chemin vers un de leurs QG. La mauvaise foi dont elle faisait preuve était indéniable mais elle ne se rendait absolument pas compte de ce que ce sentiment pourrait représenter.
“Quelque chose que tu as interrompu… Je voulais les avoir pour aller jusqu'à leur base d'Hydra et tous les tuer. Tu n'es pas le seul à vouloir leurs morts...”
Le regard plus froid et distant, la sorcière tourne enfin le visage vers le soldat mais ses yeux ne se posent pas de suite dans ceux de l’homme qui la regarde. A la place, elle fronce légèrement les sourcils en voyant la boule de poils blonde aux pieds de Barnes. La bête croise le regard de la sorcière et doucement il trottine jusqu’à elle pour quémander des caresses. Wanda a tout d’abord un mouvement de recul avant que sa main ne trouve les poils de l’animal. Elle lui fit alors une petite caresse en esquissant un très léger sourire. Puis se rendant compte qu’elle se trouvait attendrie par la boule de poils, elle se racla la gorge et se releva rapidement, quittant l’animal des yeux et perdant son sourire.
“Et toi qu’est-ce que tu faisais là? Tu espères m’attendrir avec ton nouvel acolyte, tu as remplacé l’autre boule de poils grincheuse?”
Jetant un regard au départ de dédain sur le chien, la sorcière s'attendrit légèrement à nouveau puis se reprit une seconde fois en se redressant pour fixer l’homme au bras de vibranium. Elle n’allait tout de même pas se laisser avoir par une bestiole à quatre pattes.
« L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne meurt jamais. » LA BIBLE
15 JUILLET AVEC WANDA MAXIMOFF ET LE PLUS GENTIL CHIEN DU MONDE
Même de dos, il parvenait à les discerner l’une de l’autre ; la belle Wanda ne bougeait qu’à peine mais il y avait quelque chose dans sa façon de se mouvoir et de se tenir qui trahissait son identité : il ferait bientôt face à la plus vile des deux Sorcières, il le savait. La confrontation semblait inévitable. Est-ce qu’elle lui réservait le même sort qu’aux agents d’HYDRA ? Si la première fois elle avait voulu le séduire et l’enrôler dans ses plans barbares, cette fois, les choses seraient passablement différentes. Détournant le regard pour poser ses yeux bleus sur son vieux chien qui, langue dehors et oreilles droites, était à l’affût du moindre bruit ; sans nul doute se demandait-il ce qu’ils faisaient là. Bucky lui-même se posait cette question. Il aurait dû décamper mais quelque chose le retenait ici… Ou plutôt quelqu’un. Mais était-ce un choix très judicieux ?
Elle eut fini par se redresser en pestant sans gratitude après lui, lui donnant l’impression d’avoir interrompu quelque chose qu’elle avait maîtrisé avec perfection. Loin de l’énerver (bien que ce n’était pas loin en matière de ressenti), cette mauvaise foi couplée d’une ingratitude tout à fait ahurissante le fit d’abord sourire avec un amusement narquois, avant qu’il ne se mette à rire d’un ton médisant en haussant ses sourcils, presque désabusé. Se hissant sur ses jambes, il avait subitement perdu son sourire pour poser ses yeux d’acier sur la sorcière, lui répondant sans détour mais avec froideur :
« C’est vrai que tu n’étais pas du tout en mauvaise posture avant mon arrivée. J’imagine donc qu’être leur otage et te faire électrocutée faisaient partie de ton plan brillant ? »
Sonnant peut-être la trêve, le chien conciliant avait quitté les jambes de son maître pour rejoindre la main câline de la demoiselle qui, après un léger mouvement de recul, eut fini par se faire attendrir ; chose tout à fait surprenante d’ailleurs. Les paupières légèrement plissées et les sourcils à peine froncés, Barnes avait observé la scène en plantant ses premières dents dans le centre de sa lèvre inférieure, ayant du mal à croire que son chien venait de gagner si facilement le coeur de la Sorcière Sombre… Au fond, il n’avait peut-être pas totalement tort à son sujet. Elle était en colère parce qu’elle souffrait, et elle était en souffrance parce qu’elle manquait gravement d’amour : elle n’était pas incapable d’en donner mais n’en ayant jamais reçu, elle s’en retrouvait dépourvue. C’était une théorie plausible mais il n’avait pas encore le coeur à la vérifier. C’était à cause d’elle s’il avait été séparé de Wanda, si elle l’avait oublié, effacé. Il éprouvait à son égard un mélange de colère et de compassion, et le mélange curieux le rendait incapable de prendre une réelle décision la concernant.
« Rocket » avait-il rectifié d’une voix appuyée, passant sa paume contre son nez avant de poursuivre, d’une même voix : « Et lui c’est mon chien, je viens de l’adopter dans le refuge juste à côté. Il est resté longtemps dans ce refuge, presque treize ans. Les gens ne voulaient pas de lui parce qu’il est… Différent, disons. »
Croisant ses bras contre son torse tout en appuyant son épaule contre le mur à côté de lui, Bucky avait brièvement parcouru la ruelle du regard… Les cadavres recouvraient presque le sol et ils parlaient du brave chien qui se réjouissait des caresses qu’on lui offrait… Wanda n’apprécierait probablement pas, il le savait. En tous cas, la Sorcière Sombre avait l’air d’apprécier le nouveau venu… Et cela semblait réciproque.
« Il t’aime bien, je crois. »
Est-ce que l’attendrissement allait perdurer ? Est-ce qu’ils allaient enfin pouvoir discuter de ce qu’elle lui avait fait, de ce qu’elle leur avait fait ? Il attendait de voir si elle restait calme pour aborder le sujet.
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
"Aimer, c'est désirer le bien de l'autre, c'est le respecter, c'est accepter de souffrir par et pour lui, c'est s'oublier soi-même." - Françoise Dumoulin-Tessier
La sorcière avait une certaine forme de mépris pour l’homme qui se tenait debout non loin d’elle et même si elle aurait pu être redevable envers lui de l’avoir aider, elle pensait qu’elle aurait pu tout aussi bien se débrouiller seule pour affronter les agents d’Hydra. Sa remarque cinglante à l'effet escompté puisque Barnes se montre plus ironique. La sorcière aurait pu répondre à son tour mais à la place, elle se retrouve en face d’une boule de poil, ce qui - elle doit l’avouer - la surprend un peu. Ce chien n’avait pas d’à-priori sur elle, il était venu vers elle sans préjugés, sans pression, sans ordre, juste parce qu’il avait eu envie de le faire. Surprise, décontenancée, étrangement douce, la sorcière avait vu sa main parcourir les poils du chien. Mais la douceur n’était pas digne d’elle. Elle n’était pas en capacité de donner de l’affection, ni d’en recevoir. Ce n’est pas un chien qui va réussir à l’adoucir.
A la place, elle se redresse, se relève, se reprend. Insultante envers un des amis de Wanda, la sorcière jette un regard de dédain tour à tour envers Bucky et le chien en question. S’il était une diversion ce n’était pas la solution. Il faudrait que le soldat trouve mieux que ça. Il lui raconte brièvement l’histoire du chien et la sorcière recule par réflexe.
“Chacun est différent, l’on s’adapte c’est tout face au rejet. C’est la seule chose à faire.”
Une œillade ou deux envers le chien avant de se reprendre à nouveau et de prendre ses distances avec lui.
“Allez oust”
La sorcière sombre le pousse doucement afin qu’il retourne près de son maître. Ce dernier semblait s’amuser de la situation, ce qui renfonça la sorcière sombre dans ses retranchements. Elle croisa les bras en dessous de sa poitrine et se braqua en fronçant les sourcils :
“Foutaises…”
Son regard quitta alors le soldat quelques instants pour observer les corps éparpillés autour d’eux. Elle soupira à l’idée de devoir se débarrasser de tous ces corps afin qu’ils ne soient pas retrouvés de suite. Et puis, usant de sa magie, elle souleva un à un les corps pour ne faire qu’un seul et unique tas de corps. Fronçant à nouveau les sourcils pour se concentrer, elle bloqua les corps pour les compresser les uns aux autres. Le bruits des os qui se cassaient, le sang encore frais qui coulait des membres arrachés. L’ensemble des cadavres ne formaient bientôt plus qu’un cube. La sorcière souleva alors cet énorme morceau d’humains pour le lancer dans la benne qui se trouvait à proximité. Se frottant les mains à la fois satisfaite de son “nettoyage” et dégoutée de la méthode elle se tourna vers Bucky et se sentit aussitôt jugée :
“Ben quoi? On vas pas les laisser là par terre?”
Le sourire au coin des lèvres, l’envie furieuse de changer de sujet lui pris alors qu’elle s’avançait vers le soldat. Réduisant l'espace entre eux, elle aurait pu se montrer séductrice ou faussement gentille. A la place, elle était plutôt ironique et agacée de la situation :
“Alors maintenant tu vas me faire quoi ? Me capturer et me livrer aux Avengers ? Ou alors tu vas vouloir discuter, parlementer pour au final me dire que tu veux que cela soit l’autre Wanda qui revienne? ça devient lassant à force… Tout le monde veut la sauver, elle…”
« L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne meurt jamais. » LA BIBLE
15 JUILLET AVEC WANDA MAXIMOFF ET LE PLUS GENTIL CHIEN DU MONDE
Il avait observé, non sans une certaine curiosité presque attendrie, la façon dont elle avait caressé le pelage doré du chien qui, faisant fi de l’image cruelle qu’elle se plaisait à renvoyer à ses semblables, avait peut-être perçu qu’elle n’était pas aussi mauvaise qu’elle désirait leur faire croire… Peut-être. Lentement, avec une tendresse insoupçonnée, la belle rousse avait enfoui ses doigts fins entre les poils blonds, le flattant de quelques faveurs suaves avant de se ressaisir soudainement, mimant l’expression de ceux ayant momentanément baissé leur garde et s’en retrouvant dépourvue. Il avait observé le paysage brièvement tendu de son visage, et savait à présent qu’elle était la première surprise de sa propre réaction. Elle était donc capable d’éprouver de la douceur et de la manifester… Qui était le plus surpris des deux ? Il n’en disait rien, ne voulant pas relever ce que tous deux savaient déjà. S’il n’avait pas peur d’elle à proprement parler, il savait pertinemment qu’il n’avait aucune chance de lui survivre si elle décidait de le tuer sur-le-champ, alors il restait prudent.
Toujours immobile, lui, ne bougeait pas d’un millimètre. Les bras le long du corps, les yeux rivés sur elle, le Soldat se tenait tranquille pour ne pas la braquer ni la faire fuir ; elle se savait traquée, le moindre mouvement brusque de sa part pourrait alors déclencher l’offensive et ce n’est pas ce qu’il était venu chercher — bien que leur rencontre relevait purement du hasard et qu’il ne savait pas trop ce qu’il était venu chercher, justement. Que devait-il espérer de ces retrouvailles fortuites ? Maintenant qu’il l’avait face à lui, et quand bien même reculait-elle pour mettre de la distance entre eux, il n’était pas prêt à renoncer. Pas encore.
« C’est vrai. Mais on peut aussi avoir une seconde chance et accepter une main tendue. »
Assène-t-il d’une voix calme et linéaire, avant de s’agenouiller face à son chien qui venait d’être finalement rejeté par la Sorcière Sombre ; qu’importe, elle avait démontré qu’elle n’était pas aussi insensible qu’elle le disait et c’était probablement une petite victoire dans ce combat ô combien inégal. Caressant alors le crâne de son chien de sa main humaine, Bucky s’était finalement redressé sur ses jambes en la voyant à l’oeuvre, les sourcils froncés par… Est-ce qu’elle… Décontenancé, il avait tour à tour regardé les corps décharnés — ou ce qu’il en restait du moins, donc pas grand-chose, puis Wanda comme pour la questionner du regard, puis l’espèce de cube sanguinolent, formé par des morceaux de chair qui faisaient apparaître les os brisés et les tendons coupés. Une légère grimace eut traversé sa bouche tandis que l’immonde amas de corps fut jeté dans la benne derrière eux, ne laissant que les vestiges du sang versé qui souillait encore le bitume sous leurs pieds. Mais cette vision vermeille ne l’écoeurait pas, il en avait l’habitude.
« Je n’ai rien dit. »
Relevant ses yeux céruléens vers elle en conservant sa fine grimace durant quelques secondes encore, Bucky avait fini par secouer son menton de gauche à droite avant de poser ses yeux sur le chien qui, couché à côté de lui, avait presque les yeux fermés. Il l’entendit parler, mais ne parvenait pas à entrevoir de la méchanceté dans ses propos : il avait plutôt l’impression que, ironiquement, elle était seule, très seule, depuis trop longtemps. Il y avait une pointe de jalousie dans ses mots, une souffrance rendue muette par une fierté devenue carapace, et il prit quelques secondes pour réfléchir à sa réponse ; là encore, et comme dans ses gestes, il se devait d’être prudent et minutieux, bien qu’il n’avait pu s’empêcher de lui lancer un sourire presque amusé à ses deux premières demandes.
« Je ne crois pas être capable de te capturer et tu le sais très bien. Et même si j’en étais capable, je ne le ferais pas. »
Haussant légèrement ses épaules, il avait glissé ses deux mains dans les poches de sa veste noire avant de reprendre la parole, d’une expression neutre et sérieuse, sans la quitter du regard, en espérant seulement qu’elle entende ce qu’il avait à lui dire :
« Je ne crois pas non plus que l’on puisse uniquement sauver l’une de vous deux… Vous êtes indissociables l’une de l’autre, et moi je l’accepte. Je t’accepte. Et je comprends que tu aies souffert d’être effacée, et d’être seule. Mais crois-moi, il n’y a pas d’apaisement dans la colère. Si tu crois gagner la paix en faisant la guerre, tu te trompes. Tout ça… Ce n’est pas comme ça que tu pourras trouver la paix. »
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
"Aimer, c'est désirer le bien de l'autre, c'est le respecter, c'est accepter de souffrir par et pour lui, c'est s'oublier soi-même." - Françoise Dumoulin-Tessier
Jalousie, provocation, mesquinerie… La sorcière sombre n’était pas des plus tendres avec le soldat et finalement est-ce que cela ne cachait pas un mal être plus profond? Elle nierait quoique ce soit de toute manière. Et cela même en présence de preuves concrètes. Tout comme elle avait eu l’audace d’incriminer la présence de Barnes pour justifier son échec quant à sa filature.
Le mal était fait, les hommes d’Hydra étaient morts et il fallait faire le ménage. La sorcière ne se priva pas et entreprit de concasser les corps afin de s’en débarrasser d’une façon assez peu orthodoxe. Voyant la légère grimace du soldat, la sorcière s’était outrée de sa réaction prétextant que c’était une façon normale de se débarrasser des preuves. Elle changea bien rapidement de sujet pour se tourner vers l’homme tout en le provoquant pour la suite de leur rencontre. Lui parler n’était pas si désagréable. Tout comme il était bel homme à observer. C’était en partie pour cela qu’elle avait voulu le rallier à sa cause : à la fois pour ses compétences mais également parce qu’elle ressentait une attraction envers lui. Mais même s’il l’avait embrassé, il avait bien rapidement exprimer le souhait qu’il ne désirait pas la sorcière sombre, mais bien la douce Wanda. Et pourtant il était en colère après la douce et semblait vouloir faire amis-mais avec la méchante. Sa fierté intérieure s’agrandit lorsqu’il avoua ne pas être en mesure de la contenir. Une parole censée qui avait le mérite de la faire sourire. Un sourire se voulant plus naturel mais pas nullement empreint de bonté :
« Tu es intelligent, je dois te le reconnaître. »
Leurs regards ne se quittaient pas. La sorcière ne voulant pas perdre ce contact qui semblait à la fois froid et pourtant empli de compassion et de la part de Barnes. Une compassion qu’elle n’arrivait pas à comprendre jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. Il l’acceptait. Comment ça? Cela voulait dire quoi ? Qu’il n’avait pas de haine envers elle? Pas de colère? Après tout ce qu’elle avait fait… Elle avait brisé ses rêves, ses espoirs, elle avait brisé son couple et elle était même sur le point de briser sa belle. Et malgré tout il voulait la comprendre, l’aider…
La sorcière sombre, surprise et stupéfaite de sa révélation recula d’un pas et brisa le contact visuel en se retournant. Il ne fallait pas lui montrer de potentielles faiblesses alors autant détourner le regard.
« Qui me dis que tes paroles n’ont pas pour but de la retrouver elle? Qui me dis que tu ne me tuera pas de tes propres mains si je te disais que ta Wanda est sur le point de craquer. Qui me dis que malgré toutes tes belles paroles, ce n’est pas elle que tu veux avoir près de toi? »
Une fois les questions rhétoriques posées. La sorcière sombre se tourna à nouveau vers Barnes, mais cette fois ci avec un regard plus sombre, vide de toute émotion, comme si elle était devenue une machine à tuer.
« Qui préfères-tu Bucky? A qui veut vraiment parler? Pourquoi est ce que tu es intervenu? Pourquoi m’avoir sauver moi si ce n’est pas pour la sauver elle… »
Accusatrice, violente, coléreuse… La sorcière sombre était doucement mais sûrement en train de perdre patience. Selon les réponses du soldat elle déciderait quoi faire de lui…
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![[Terminé] Entre les griffes de l'Hydre 0m7m](https://zupimages.net/up/23/48/0m7m.png)
