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 [Terminé] Echos et reflets

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The Five-in-One
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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyMar 11 Jan 2022 - 13:20




Echos et reflets

Le respect que démontre Charles Xavier lorsqu’il se trouve au sein de l’Esprit-Ruche n’a rien de surprenant mais cela ne diminue en rien l’appréciation que j’ai. Appréciation également liée à son physique, chose qui me floute un instant : avec une décennie de moins et des cheveux, il ajoute à son charisme un charme séduisant. Sentiment qu’il entend et que j’attribue à une fausse note de Céleste au plus probable, de Céleste et de Mindee au plus improbable. Fausse note qui ne m’empêche pas de déduire que sa tenue astrale est construite au travers de son visage, avec des vêtements bruns comme sa chevelure et d’autres bleus comme ses yeux ; sans pouvoir toutefois égaler le soyeux de la première et la majesté des seconds. Le chant est à nouveau correct et je poursuis comme prévu.

Cependant, lui n’agit pas comme je l’avais anticipé : pas de questions. C’est peut-être plus facile. C’est peut-être plus pratique aussi : s’il trouve les réponses dans mes analyses inconscientes en plus de ressentir mes pensées conscientes. En espérant ne pas aller trop vite. En se demandant si je ne peux pas aller plus vite. Combien d’esprit peut-il gérer en simultanée ? Quelle quantité d’informations peut-il gérer en un instant ?

Il s’avance enfin, vers la porte de Céleste. Il me suit.

Je tends la main pour l’inviter à avancer. La porte s’ouvre pour l’inviter à avancer.


La porte s’ouvre sur une pièce blanche, sécurisante. Sur le mur d’en face, qui s’avère être le sol, l’allumage des néons révèle cinq lits disposés en étoile et connecté au niveau des têtes. Le crépitement de la lumière par laquelle on pénètre accompagne cinq respirations synchrones provenant de cinq bustes dépassant des cinq lits identiques. Cinq paires d’yeux s’ouvrent, synchrones, et regardent dans une direction de la pièce. La fractale semble parfaite, si ce n’est qu’on ressent les pensées. Des pensées chaotiques, entremêlées, peinant à rester sur un unique sujet même lorsqu’elles sont toutes en réveil tant chacune se renvoie la balle, part de son côté et y revient. A cinq, le nombre de discussion varie entre une et trois. Constamment.

J’avance sur le sol, en réalité l’un des murs de la pièce, quittant le néon aveuglant pour aller vers les salissures au pied des murs. Les carreaux blancs supportent en effet strates après strates de dessins. Les plus proches de nous sont un univers au tracé très fin et aussi complet que possible, jouant sur l’épaisseur du tracé malgré le support inadéquat, jouant sur les rythmes de couleur malgré le manque de diversité de celles-ci, jouant sur la répétition de motifs. Un gymnase avec ses courses, ses sauts, ses lancers et ses mannequins d’entrainement. Une salle d’ateliers avec ses tableaux, ses bibliothèques, ses tables, ses chaises, ses cahiers, son matériel. Une cantine. Une salle de bain. La base de chaque scène est celle des murs blancs comme ceux du dortoir puis sont ajoutés le mobilier et finalement les gardes et Père. Qu’il s’agisse de l’entièreté de son costume ou seulement de sa cape, le blanc est toujours fait à l’aide du mur ; comme si l’un et l’autre étaient connectés, voire que l’un ou l’autre n’était qu’une extension de son partenaire sans réellement savoir qui est au centre. Partiellement, ils recouvrent des patates guidées par le mouvement qui sont rapidement recouvertes parce qu’on est trop grandes pour aussi mal dessiner ! Esmé…

La scène change, les jeunes filles n’étant plus couchées mais étant plus jeunes encore. Derrière elles, la partie commune des lits est soulevée pour révéler un rangement de sol. L’une des enfants, dont l’âge doit être d’environ sept ans, est allongée sur son lit à regarder les quatre autres dessiner. Derrière elles, une boite de feutres. Devant elles, le mur. Leur coordination est parfaite : chacune s’occupe d’une partie du dessin, aucune ne se gène et toutes se complètent.

« On ne va pas effacer nos dessins, s’inquiète-t-on face à un problème de taille : la notre et celle qu’on peut atteindre sans perdre de notre qualité représentative, laquelle se dégrade plus on va vers le sol puisqu’on était plus petite lorsqu’on a fait ces premiers gribouillis.

- C’est mieux, comme ça on garde que ceux qui sont bien, s’insurge Esmé, sur le lit à nous regarder faire.

- Sophie, on fait quoi, demande Mindee, au milieu droit des quatre autres et à côté de Céleste.

- Pourquoi c’est à Sophie de décider, demande Phoebe, au-dessus de la précédente et en extérieur droit.

- Parce que je proposerais le vote, répond Sophie, au-dessus de Céleste qui s’inquiète et en extérieur gauche. A main levée, qui pour ne pas effacer les dessins ? »

A regarder ces dessins en question, à mes pieds et donc à l’envers vis-à-vis de ma position, je ne peux m’empêcher de sourire tristement. L’émerveillement est là, oui, mais la tristesse aussi. Entreprenant de m’allonger sur le mur, pieds vers le sol, je rétrécis ma taille jusqu’à être celle de l’un des personnages du dessin. Lorsque je me retourne ensuite, c’est une nouvelle partie du tesseract mémoriel qui se trouve face à moi alors que le dessin laisse place à la vraie pièce. Mon image se floute violemment, trois silhouettes essayant de sortir de la mienne alors que je contemple la scène.


Le monde est si différent lorsqu’on le perçoit à travers l’astral. Les ombres du personnel de l’orphelinat et celles de ses sous-sols, protégés par des brouilleurs psychiques. Les lumières des formes de vie au-delà de l’orphelinat, humaines ou mutantes, animales ou végétales. La ligne d’horizon, où tout disparait dans les ténèbres. L’environnement immédiat, où tout apparait comme on l’imagine. Ce n’est pas son imaginaire qui le sculpte, c’est celui de sa proie. Tous les mutants sont dangereux, la plupart pouvant tuer un être humainement constitué sans grand effort, mais les télépathes sont d’une dangerosité différente. Plus subtile. Plus pernicieuse. Il est possible d’ignorer que l’on a été victime d’un télépathe, contrairement à beaucoup d’autres mutations. Le meilleur moyen de les contrer est de ne pas jouer selon leurs règles ; les brouilleurs psychiques sont faits pour cela. Lorsque l’on joue selon leurs règles, cependant, il faut ses propres télépathes. Les combats astraux sont difficiles à décrire ; cela ressemble à jouer une partie d’échec tout en faisant un bras de fer, un pugilat d’enfants et un duel à l’arme médiévale. Stratégique, brutal, hargneux et précis. Certains l’ont comparé à une battle de danse ou de rap, elle aime l’idée. Elle aime gagner, également. Les défenses mentales adverses s’érodent, fracturées sous ses assauts télépathiques. C’est bientôt fini. L’esprit de sa proie est bientôt à elle. Il disparait. Elle réagit immédiatement, balayant violemment le plan astral pour détruire un éventuel camouflage. Rien. Au-delà de l’orphelinat, des lumières disparaissent à leur tour. Elles ne laissent pas même une ombre, comme si elles n’avaient jamais existé. Ses cinq paires d’yeux quittent l’astral pour regarder le physique, constatant la disparition de son interrogé.

Puis c’est une partie d’elle qui se volatilise.

Son Chœur se brise. Ses cœurs se brisent. Les miens aussi.

Un cri de choc. Quatre sanglots de douleur. Huit genoux qui heurtent le sol. Phoebe tremble de tout son corps. Mindee vomit. Esmé commence à paniquer. On se durcit et s’inquiète de Sophie.

Sophie.

Un cri de choc. Quatre sanglots de douleur. Huit yeux qui cherchent désespérément ce qui nous manque. Celle qui nous manque.

On rampe jusqu’à sa dernière position connue. Esmé se roule sur le dos. Mindee répète le nom. Phoebe jure.

Phoebe tente de se relever. Mindee répète le nom. On se retourne horrifiée.

On sent une nouvelle partie de nous-même mourir.

Un silence de choc. Trois sanglots interrompus. Six yeux qui s’échangent des regards. Phoebe rechute. Mindee revomit. On tend la main vers les… on ne sait pas quoi. Vers cette poussière qui était notre sœur.

La lumière rouge de l’alarme remplace sporadiquement le sang qui devrait se trouver là. Elle ne saurait cependant remplir le vide. Celui-ci nous dévore.

Le vide est calme.

Le vide est serein.

Le vide n’est pas un état de choc.

Je n’ai pas accès au vide. Nous sommes des opposés.

Des yeux adamantins échangent des regards froids. Des cerveaux adamantins analysent lentement les informations. Sophie s’est désintégrée. Esmé s’est désintégrée. On est seule dans notre tête, ce qui s’applique très probablement à nos sœurs encore présentes.

On, c’est Céleste. Celle au sein de laquelle on se trouve dans le souvenir. La salle est grande. La salle est froide. D’un blanc rassurant. D’un vide abyssal. Un seul garde, armé et en uniforme privé du World, désormais que son binôme n’est que poussière disparaissant dans un vent inexistant. Le souvenir entier se brouille.

Je viens de perdre trois cœurs. Mes composantes viennent de perdre deux sœurs. Qu’importe que le deuil soit fait, cela fait toujours mal. D’autant que le deuil est passé, que Sophie et Esmé sont revenues. Où sont-elles ? Que leur est-il arrivé ? Que leur arrive-t-il ? Que… Quoi… Qu… Qu… Qu…

Je pose une paire de mains sur mes yeux, indifféremment des lunettes. Je pose une paire de mains sur mes oreilles, indifféremment des lunettes. Je pose une paire de mains sur mes lèvres.

Le noir. Le vide. L’énergie bleutée pâle traverse l’un et l’autre. Elle forme trois ovales et un cercle, lesquels forment quatre triangles. Une triquetra. Le triangle au centre voit la concentration d’énergie virer au blanc. Les trois autres sont cristallisés. Une triquetra au cœur blanc et aux extrémité extrémités cristallisées. Le cœur bat, tellement fort. Les ovales aussi. L’énergie blanche comme la bleuté pulsent. Seule la cristallisation reste inerte.

Lorsque mes émotions, leurs émotions, s’accordent… elles sont trois fois plus puissantes que lorsqu’elles sont séparées. C’est une hypersensibilité qui s’heurte à la dyssynchronie conséquente de mes capacités d’analyse, de façon analogue à ce que les Hauts Potentiels Intellectuels peuvent vivre. Cependant, même la distanciation par l’analyse de suffit pas toujours et, dans ces cas-là, je me représente mentalement ce que nous sommes. Cela m’aide à me sentir moins seule, comme le font mes composantes lorsqu’elles doivent faire face à des difficultés. Cela étant, pour la première fois de mon existence, je ne suis pas réellement seule.

(Je ne vais pas échouer. Pas encore.)

J’anticipe que cela arrive. J’anticipe quand cela arrive. La confrontation de mes parents. L’écho appartenant à mon passé et celui appartenant au passé de Charles Xavier. Les reflets de ma mère et de moi ainsi que les reflets des deux hommes qui font office de figures paternelles dans leurs institutions et dans des voies très différentes. Il a toujours été question de cela.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyDim 23 Jan 2022 - 1:21




Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos et Charles


Charles sourit lorsqu'il perçoit les pensées concernant son charme et son charisme. Il baisse les yeux humblement et ne fait pas de commentaire. Il n'est pas sensé entendre ce genre de pensée. Et pourtant il entend tout. Il n'a jamais été autant au cœur d'une autre psyché. Il tâche de faire le tri. De ne pas être trop intrusif. Mais Elle a choisi de s'ouvrir à lui. Elle lui offre la vision de ce qu'elle veut bien lui montrer. Alors il observe. Il écoute. Il ressent.

La porte de Céleste s'ouvre sur une nouvelle pièce, un nouvel accès au passé des trois sœurs. Non. Des cinq sœurs. Elles pensent, elles communiquent, elles apprennent à utiliser leurs esprits ensemble et séparément.
Charles se laisse guider par l'Esprit-Ruche et La suit, sans peur de tomber : la gravité n'existe pas ici, les lois physiques sont différentes dans l'astral. Tant qu'Elle est là pour le guider, il n'a rien à craindre.

Les cinq sœurs dessinent sur les murs, et par ces dessins le professeur en apprend plus sur leurs vies à l'orphelinat.
Esmé ?
Il n'a pas le temps de bien l'observer que la scène change, les fillettes sont plus petites.
Sophie…
Il connaît à présent tous les prénoms. Les petites s'expriment très bien, au vu de leur âge, signe d'une intelligence précoce qui ne l'étonne guère.

Il voit aussi le sourire nostalgique de l'Esprit-Ruche. Il comprend bien ce sentiment. Qu'il est loin le temps de l'enfance, de l'innocence, où rien ne pouvait nous atteindre… Cette vision se brouille violemment.
Elles cherchent quelqu'un. Non. Elles traquent. Elles affrontent un autre télépathe. Sa vision du combat télépathique intrigue le professeur. Que l'a-t-on forcée à faire ? Et dans quel but ? Mais ce n'est pas ça l'important. Ce n'est que le contexte d'un évènement bien plus crucial.

Charles observe la disparition des deux sœurs, et sent son cœur se serrer. Il connaît cette douleur. Mais elle est tellement vive ici. Presque insupportable. S'il n'était pas habitué, depuis des années, à porter la souffrance des autres sans en être lui-même brisé, il aurait probablement coupé la connexion. Mais il peut l'endurer. Une larme coule néanmoins sur sa joue. Derrière lui, des volutes de fumée bleutée s'élèvent, comme une sorte de nappe de brouillard. Des formes s'y dessinent, devenant de plus en plus nettes, prenant apparences humaines.

Son double, chauve et dans son fauteuil, est dans ce qui redeviendra bientôt le réfectoire de l'Institut. Ils s'accordent ensemble une pause bien méritée. Jean et Scott rient aux éclats devant Kurt qui s'amuse à se balancer à l'envers sur un lustre. Hank apporte une bouteille d'eau à Raven, qui la vide en quelques instants puis soupire de satisfaction. Il leur sourit. Qu'il est bon de les voir évoluer ensemble. Bientôt, l'école pourra rouvrir ses portes…
C'est d'abord un changement dans l'atmosphère. Presque imperceptible. Il lève les yeux vers quelque chose d'invisible, que Jean semble voir aussi. Quelque chose est en train de se passer. Un bouleversement profond de l'ordre des choses. Un silence. Puis un vent de panique. Des centaines, des milliers, des millions de personnes sont soudainement horrifiées. Il en comprend la cause, sans comprendre les raisons, lorsqu'il voit Scott disparaître en poussière. Puis Kurt. Puis Jean. Puis Hank. Puis… sa main, son bras… il voit le regard terrifié de Raven. Il se sent disparaître. Non, Raven… Il ne peut pas la laisser… Tout s'arrête.

Charles ferme les yeux, et le brouillard derrière lui disparaît. Elle lui montre tant de sa vie, de leurs existences. Il a voulu partager cela avec Elle. Il reste silencieux. Il n'y a rien à dire. Elle sait.

Il observe la triquetra avec un léger sourire. Le symbole est fort. Mais il entend surtout qu'Elle estime ne pas être seule, pour la première fois de Sa vie. Son sourire s'agrandit. Il est ému. Il s'approche d'Elle et pose une main douce et réconfortante sur Son épaule.


« Je vais t'aider. »

Elle en sait plus qu'il ne le pensait. Elle sait qu'il a connu Sa mère. Il est soulagé, en un sens, de ne pas avoir à le cacher plus longtemps. Il espère qu'il pourra répondre aux questions qu'Elle se pose, qu'il pourra l'aider à résoudre les incohérences, et qu'Elle aura moins peur de l'abîme.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyDim 23 Jan 2022 - 14:35





(Je ne vais pas échouer. Pas encore.)

J’anticipe que cela arrive. J’anticipe quand cela arrive. La confrontation de mes parents. L’écho appartenant à mon passé et celui appartenant au passé de Charles Xavier. Les reflets de ma mère et de moi ainsi que les reflets des deux hommes qui font office de figures paternelles dans leurs institutions et dans des voies très différentes. Il a toujours été question de cela.

Echos et reflets.


Un parc. Un peu d’air. Un peu de chaleur estivale. Un peu de maquillage qui a coulé. Un peu de larmes. Un même mouvement, en trois fois. Trois paires qu’yeux qui se tournent vers trois épaules. Leurs sclères voient une énergie blanche venir se concentrer dans leurs iris au point de faire disparaitre les unes et les autres sous une lumière de ce même achrome. Au milieu des yeux, l’achrome opposé reste. Se plonger dans celui-ci permet de s’entourer de ce noir et, lorsqu’on s’y plonge suffisamment profondément, de trouver la triquetra d’énergies lumineuses ou cristallisées. Celle-ci se résorbe autour de son cœur blanc, reformant la forme astrale précédente pour accueillir la main tenue.

Je suis assise, les bras enserrant les jambes, et je tourne mon regard bleu vers mon épaule également. Sur les verres de mes lunettes imaginaires, le reflet d’une main bien réelle.

Les contacts physiques que je pratique le plus, que mes composantes pratiquent le plus, sont les poignées de mains. Elles n’ont jamais eu besoin de se toucher physiquement pour partager ce qu’elles ressentaient et personne au World n’a jamais entretenu avec elles une relation propice aux contacts familiers. Pas même Père. Mademoiselle Alvarez nous avait perdues en nous tendant la main, déclenchant la poignée suscitée quand elle souhaitait juste nous prendre par la main et nous guider. Une explication avait été nécessaire pour que mes composantes comprennent le sens du geste ; jamais il ne leur serait venu à l’esprit.

Je comprends le sens de cette main posée sur mon épaule. Je comprends le sens de cette sensation qui se répercute sur mes corps. Cette compréhension comme la fatigue émotionnelle que je ressens m’aident à ne pas me crisper face à ce contact. Cette compréhension comme la fatigue émotionnelle que je ressens de m’aident pas à savoir comment réagir face à ce contact. Devrais-je apposer à mon tour une main ou les deux ? Devrais-je apposer la joue ? Les réponses sont sans importances. Comme au sein de l’Esprit-Ruche, Charles Xavier n’a pas besoin que j’exprime par le mouvement ce que je pense et ressens ; il le ressent lui-même.

Il va m’aider.

Tu vas m’aider.

« Ce qui m'intéresse réellement, c'est vous, a-t-il dit tout à l’heure. Votre parcours de vie, passé, présent et futur, qui pour ce dernier pourra, je l'espère, se faire à mes côtés. »

Le reflet de la main de Charles Xavier n’est plus seul sur les verres de mes lunettes. L’inconnu grand, perché, bleu, tout à la fois en train de faire rire ses deux camarades dans la cantine et de proposer son aide à ma composante dans la bibliothèque ; composante dont la curiosité, que je partage, m’amène à anticiper leur prochaine rencontre. Les deux camarades aussi ont cette double image, riant aux éclats devant le mutant diablotin et fascinant Phoebe, avec la chevelure rousse de l’une, et Céleste, avec la bouille de prince charmant de l’autre, pour le plus grand plaisir d’une Mindee qui fait la conversation. Tandis que le trentenaire apporte sa bouteille d’eau à son homologue féminin, mes trois composantes sont assises à une table et dessinent se nouveau lieu de vie comme elles aiment le faire : toutes sur une feuille A2. Puis Charles Xavier, chauve et handicapé, qui regarde tout cela au même titre que Charles Xavier, chevelu et en pleine santé ; l’écho de son passé a pour reflet mes trois composantes se tenant derrière lui, prêtes à l’aider, tandis que son présent a toujours sa main sur mon épaule et que je peux imaginer le reflet de celle-ci dans mon verre de lunettes imaginaires.

Il m’a montré leur disparition, à tous. Il m’a montré sa disparition, à lui. Il est revenu. Ils sont revenus. Comme Sophie. Comme Esmé. Je le sais. Il le sait. Il me le rappelle, en plus de me dire qu’il comprend. Qu’il sait ce que je ressens. Qu’il sait ce que je ressens au-delà de notre connexion mentale. Je déglutis.

Je penche la tête sur le côté, un geste que mes composantes et moi faisons si souvent. Je penche la tête sur le côté et ma joue rencontre des doigts. Je ferme les yeux. Dans le noir. Dans le parc. J’aimerai rester là. Tout simplement.

Je suis incapable de le faire.

L’émotion est puissante. La plus puissante. La cognition est rapide. La plus rapide.

Je trouve une solution.


Une porte apparait dans le noir, son encadrement visible car une lumière grisâtre en vient.

Je ne bouge pas.

On marche sur les chemins d’un manoir puis d’un parc arboré. Physiquement. On marche sur les chemins de nos souvenirs. Mentalement. Les contrastes sont saisissants. Du soleil. Des néons. De l’extérieur. De l’intérieur. De la verdure. De la blancheur. Un homme assit, vêtu de noir. Un homme debout, capé de blanc. Une femme, qui les lie tous les deux. Qui nous lie toutes les trois. Qui nous lie tous. Une femme, dont on ne connait que le prénom. Une femme dont on pense connaitre le visage. Une femme, que l’on n’a jamais vu de nos yeux.

Je ne bouge pas.

La porte non plus.

« Je sais que ce serait plus simple de vous montrer, dis-je doucement sans ouvrir les yeux. Tant pis. »

La cognition est rapide. La plus rapide. L’émotion est puissante. La plus puissante.

C’est bien mais je suis bête, là. C’est bête mais je suis bien, là.

« Les tests veillaient à ce que je me développe, mes composantes se développent, correctement malgré l’Esprit-Ruche et l’isolement socio-affectif. L’école à la maison. L’hôpital à la maison. Tout à la maison. Sauf la maison. L’orphelinat de Père, puisqu’on était des orphelines de mère.

C’est lui qui nous a parlé de vous. Des X-Men. Votre fondation par la CIA dans les années soixante, avant que vous ne les trahissiez et disparaissiez sans qu’ils puissent vous retrouver puisqu’ils n’avaient aucun souvenir de vos identités. Votre réapparition et votre identification dans les années soixante-dix, après que vous ayez empêché l’aboutissement du Programme Sentinelles et l’assassinat du Président des Etats-Unis par le dernier membre survivant de la Confrérie des Mutants. Votre disparition dans les années quatre-vingt, après que le même survivant se soit allié à un autre mutant et qu’ils aient tentés de détruire le monde après l’avoir nucléairement désarmé. On vous pensait mort, jusqu’à récemment.

Quant à elle, il nous avait dit sa mort. Elle était mutante et est morte à cause des mutants. Une motivation pour que ce qui nous soit arrivé, lui soit arrivé, n’arrive pas personne d’autre. Selon lui, on lui ressemble beaucoup. On l’a dessinée, à défaut de l’avoir jamais vue. On ne savait pas qu’elle était morte dans les années soixante. On a des explications sur comment elle pourrait être notre mère malgré tout… On aurait aimé parler du fait qu’on ne pense pas vieillir sous forme adamantine et qu’ainsi elle aurait pu nous porter malgré un âge logiquement avancé. On aurait aimé qu’elle ait pu disparaitre et réapparaitre comme vous l’avez fait vous-mêmes. Cependant, si vous êtes sûr de sa mort… le seul spectre d’explications qui reste est que l’on soit nées artificiellement.
»

Quelque chose se casse. Dans mon torse. Dans mes torses. Les larmes reviennent.

« Je suis artificielle. Je suis créée par une évolution spécifique permise par l’Esprit-Ruche et la Télépathie. Je ne suis pas une personne. Je le sais. Qu’on puisse en dire de même avec mes composantes…

- Ça…

- Fait…

- Mal.
»

On est toutes les trois au milieu du vide. Epaules contre épaules. Bras autour des jambes. Têtes dans les genoux. Larmes contre les cuisses.

On a besoin de temps, explique Céleste. On a besoin de temps, explique Mindee. On a besoin de temps, explique Phoebe.

On a de quoi se raccrocher cependant. On a les autres. On a la main, à la jonction de nos trois épaules. On a un futur, avec ces personnes et ces lieux qu’il nous a montrés. Avec les tiens et toi.

Tu vas nous aider.

Tu nous aides.

On n’a jamais eu le courage d’aller jusque-là, jusqu’ici.

On s’est toujours arrêtées avant les larmes. On s’est toujours arrêtées aux explications arrangeantes. On s’est toujours arrêtées à la foi. La foi en lui.

On l’aime.

Ses pas raisonnent alors qu’il franchit la porte, quittant la lumière grise pour le noir.

L’homme avance dans un couloir. La lumière qui tombe des plafonniers éclaire son chapeau et dissimule ses yeux. Son nez est droit. Sa bouche est droite. Son menton est pointu, comme les nôtres. La lumière qui tombe des plafonniers se réverbère sur sa veste grise portée en cape. Comme son chapeau, son costume et sa cravate noirs semblent absorber le peu de lumière qui les atteint mais cela n’en fait que plus ressortir sa chemise et son mouchoir de poche blancs. Il avance. Tout de décor autour de lui est oublié car lui seul comptait et compte encore.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyMar 1 Fév 2022 - 19:03




Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos et Charles


La main de Charles posée sur son épaule la perturbe. Elle n'est pas habituée aux contacts physiques. Elles n'ont pas reçu beaucoup de marques d'affection physique durant leur enfance, durant leurs vies en général. Charles a un léger sourire passager, songeant à la réaction que pourraient avoir les sœurs la première fois qu'un enfant se jetterait dans leurs bras. Cela arriverait, nécessairement. Beaucoup de jeunes à l'Institut avaient besoin de réconfort, et identifiaient des membres du personnel comme des parents de substitution.
Il ne retire pas sa main. Elle comprend la raison et la portée de son geste. Il comprend qu'Elle ne sache pas comment y répondre. Il n'attendait pas de réponse particulière, cela dit.

Il entend sa propre voix répéter des mots qu'il a prononcés dans le parc. A-t-Elle l'habitude que l'on s'intéresse de prime abord à Elle pour autre chose que son physique ou sa particularité génétique ? Il en doute, et cela l'attriste. Il est heureux qu'elles aient croisé son chemin. Il va pouvoir les aider. Les considérer pour autre chose que l'image qu'elles renvoient.

Les trois sœurs se mêlent à son souvenir. Elles le dessinent, sur une grande feuille. Elles l'intègrent à leur esprit. Les unes et l'autre n'ont pas eu besoin de mots pour exprimer la portée de ce souvenir. Elles aimeraient l'aider, mais il va bien.
Non, il ne va pas bien, surtout pas en ce moment, mais il ne leur a ni montré, ni évoqué, ni fait ressentir. Il ne s'agit pas de lui. Il s'agit d'elles, du manque de leurs deux sœurs disparues. Revenues, mais manquant toujours à l'appel. Il peut les retrouver. Devrait-il leur parler du Cerebro ? Non, c'est trop tôt. Mais il le fera sans doute, à l'avenir.

Le souvenir disparaît, les sœurs aussi. Ne reste que cet Être, toujours à genoux, qui penche la tête jusqu'à toucher la main de Charles. Un geste d'affection, en fin de compte, qui n'est peut-être pas volontaire, mais qui est bel et bien là. Elle aimerait rester là, mais n'en est pas capable. Ils doivent avancer. Charles pressent bien que cela devient très difficile pour Elle.

Une porte est apparue, mais elle ne s'ouvre pas. Elle ne l'ouvre pas. Père doit être derrière. Charles est très curieux de le voir. Mais Elle ne veut pas, ne peut pas lui montrer. Ce serait plus simple de montrer… mais sans doute plus douloureux aussi. Trop douloureux. Alors Elle parle, et il écoute. Il apprend des choses dont il se doutait, sans imaginer que ce serait à ce point. Elle connaît parfaitement l'histoire des X-Men, son histoire, jusqu'à leur disparition en 1983. Certaines formulations le font tiquer, des interprétations qui ne lui paraissent pas correctes. Il se retient de les corriger néanmoins. Ils auront le temps pour cela, plus tard.

Elle parle aussi d'Emma. Encore une fois, certains détails ne sonnent pas juste. Reformulés, arrangés, pour qu'ils collent avec une "motivation" que le télépathe, d'instinct, n'apprécie pas. Mais ce n'est pas le plus important.
Il songe à la lui montrer, à modéliser une image mouvante d'Emma, telle qu'il se la remémore. Il pourrait lui apporter des réponses supplémentaires. Mais l'expérience est éprouvante pour Elle… Il risque de la fragiliser d'avantage.

Quelque chose se casse. Elle comprend enfin ce qu'Elle devait déjà savoir, sans pouvoir se l'admettre. Le terme est fort et lourd de sens. Artificielle…
Elle disparaît. Les trois sœurs prennent sa place, assises, presque recroquevillées, en larmes. Il ressent leur peine.
Elles ont besoin de temps… Le temps n'existe pas vraiment ici, et pourtant il ne leur en reste plus beaucoup. Elles ne tiendront plus très longtemps. Alors elles ont besoin de soutien, si elles ne peuvent pas avoir plus de temps. Il leur tend la main, trois mains secourables, une pour chaque sœur, les aide à se relever. Il prend un peu de temps pour leur parler. Père attendra.


« Phoebe… Mindee… Céleste… Votre mère ne vous a pas portées, elle ne vous a pas connues, mais elle vous a tout de même donné la vie. Vous n'êtes pas artificielles. Vous êtes humaines, au sens noble du terme. »

Il comble le vide, au moins par l'image. Il ne veut pas les laisser dans le noir.
L'herbe du parc se trouve de nouveau sous leurs pieds, la brise légère leur chatouille le visage et joue avec leurs cheveux blonds. Le gazouillis joyeux d'un oiseau tente de leur apporter un peu de réconfort. Cette modification est centrée sur elles, Elle y est revenue plusieurs fois. Une sorte d'ancre sur une réalité plus agréable, plus rassurante. Ils y reviendront bientôt. Une dernière étape...
L'illusion n'impacte en rien la porte, qui s'ouvre enfin.

Charles contemple Père avec un mélange d'appréhension et de fascination. Il n'y a plus que Lui. Le son de ses pas, sa démarche, la lumière, le visage à demi-masqué... La représentation ne semble pas réelle. Il y a quelque chose de cinématographique, de mystique, on pourrait presque dire de biblique. Ce n'est pas un homme, c'est une icône. Une représentation de la Foi des trois sœurs. Un frisson parcourt l'enveloppe astrale du télépathe. Il tâche de ne pas se laisser happer par les émotions que suscite chez elles cette représentation.


« Qui est-il ? Que pense-t-il des X-Men ? Pourquoi vous a-t-il envoyées à nous, à moi ? »

Ce seront là ses dernières questions, les seules qu'il a pris soin d'énoncer à voix haute en ce lieu. Pas vraiment à voix haute d'ailleurs, mais plutôt dites dans un souffle, comme s'il craignait ne pas avoir le temps, la force ou l'occasion de les formuler.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyMer 2 Fév 2022 - 14:08




Echos et reflets


« Phoebe… Mindee… Céleste… Votre mère ne vous a pas portées, elle ne vous a pas connues, mais elle vous a tout de même donné la vie. Vous n'êtes pas artificielles. Vous êtes humaines, au sens noble du terme. »

Les mots sont distendus à travers les sanglots. Les images sont distendues à travers les larmes. Flous. Floues. On entend, néanmoins. On regarde, néanmoins. On n’écoute pas encore, néanmoins. On ne voit pas encore, néanmoins. On tente de déglutir, sans y parvenir. On sent le contact de la terre. On sent le contact de l’air. Tous deux se joignent au contact de l’eau, que le second accompagne dans son écoulement jusqu’à la première. Un chant d’oiseau, qui n’est pas un coucou. On tente de déglutir une seconde fois, sans plus de succès. Trois reniflements sont plus réussis à défaut d’être moins disgracieux.

Comment décrire ce qui s’est cassé en nous ? Il nous faudrait des jours pour trouver les mots. Pour pouvoir parler de ce sentiment.

Jusqu’à lors, nos esprits étaient incapables de relier tout ce qu’ils renfermaient.
Jusqu’à lors, les indices, chacun évoluant dans sa propre direction, ne nous avaient pas trop fait de mal.
Jusqu’à lors, on vivait sur une île d’ignorance, environnées de l’abîme dont les vagues infinies montaient et descendaient en des marées de peurs.

Peur de perdre des choses.
Peur de perdre notre liberté.
Peur de perdre des proches.
Peur de perdre notre famille.
Peur de perdre nos sœurs.
Peur de perdre notre vie.

Désormais, c’est fait.

La coordination de nos connaissances éparses nous a ouvert des perspectives si terrifiantes sur nous-même et sur notre effroyable position dans le monde que cette révélation nous a brisées. On savait, pourtant. On savait, inconsciemment. On savait, sinon pourquoi aurait-on eu ces peurs ?

On sait, à présent, que l’abîme n’est pas autour de nous à essayer de s’étendre en nous.
On sait, à présent, que l’abîme est en nous à essayer de s’étendre autour de nous.

Que faire, face à cette révélation ? Sombrer dans la folie ? Fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité de notre obscurantisme passé ?

L’homme avance dans un couloir. La lumière qui tombe des plafonniers éclaire son chapeau et dissimule ses yeux. Son nez est droit. Sa bouche est droite. Son menton est pointu, comme les nôtres. La lumière qui tombe des plafonniers se réverbère sur sa veste grise portée en cape. Comme son chapeau, son costume et sa cravate noirs semblent absorber le peu de lumière qui les atteint mais cela n’en fait que plus ressortir sa chemise et son mouchoir de poche blancs. Il avance. Tout de décor autour de lui est oublié car lui seul comptait et compte encore.

Un souffle. Ephémère. Difficile.

« Qui est-il ? Que pense-t-il des X-Men ? Pourquoi vous a-t-il envoyées à nous, à moi ? »

Père s’appelle John. Cuckoo, de ce qui nous semblait logique, puisque l’on s’appelait ainsi et qu’il était notre père. L’orphelinat de Père, puisqu’on était des orphelines de mère.
Père pense que les X-Men sont l’évolution naturelle de Captain America et que des supersoldats, super-héros ou quelque soit l’appellation, sont nécessaires à protéger contre les menaces de leur échelle. Vous avez également spécifié une éducation paramilitaire.
Père ne nous a pas envoyé aux X-Men, ni à Charles Xavier. Il les pensait mort et a disparu durant le Snap. On a été entrainées pour le SHIELD. Pour les Avengers. Lorsqu’on a appris pour la réouverture de l’Institut, on a pris notre décision nous-mêmes. Pour nos sœurs. Pour les retrouver. La machine financée par la CIA, détruite durant l’attaque sur la base de la Division X par le HellFire Club. Amplification des capacités télépathiques, à l’instar du Chœur. L'existence de deux autres sœurs.
Père ne nous a pas envoyé aux X-Men, ni à Charles Xavier. Il les pensait mort et a disparu durant le Snap. On a été entrainées pour le SHIELD. Pour les Avengers. Lorsqu’on a appris pour la réouverture de l’Institut, on a pris notre décision nous-mêmes. Pour nous. Parce qu’aider les autres, depuis les camps de recensement suite au  Snap jusqu’à l’accompagnement des jeunes lors des sorties culturelles, ça nous semble plus approprié dans une institution pour adolescents que dans une organisation de sécurité mondiale. Vous êtes humaines, au sens noble du terme.

Père s’arrête face à nous. Il retire son chapeau en souriant. Il nous salue. Cinq petits modèles de nous courent vers lui. Se rentrent dedans dans leur tentative de freinage. Se remettent en place, en demi-cercle. Se balancent d’une jambe à l’autre en saluant poliment des gardes qui n’existent pas et ce Père qui existe plus que tout. Se répartissent les paroles pour éviter les "200 mots-phrases" typiques de cet âge. S’enorgueillissent innocemment des félicitations face à leur "tricherie" et reprennent une à une avec le contentement d’être unique. Faire partie d’un tout, oui, mais être unique, aussi. Parler est un apprentissage difficile. Père est patient. Quand on parle trop, il nous fait reprendre. Quand on termine une course en se rentrant dedans, il nous fait recommencer. Ainsi, les cinq petits modèles s’en repartent pour recommencer, disparaissant avec le contentement de l’enfance.

Phoebe cligne des yeux et lève à peine la tête, fixant Charles Xavier. Sa résolution vacille. Elle lutte.
Mindee cligne des yeux et lève à peine la tête, fixant Charles Xavier. Elle n’est pas prête. Elle lutte.
Céleste cligne des yeux et tourne pivote la tête, fixant Charles Xavier. Elle est triste. Elle ne lutte pas.

Phoebe se crispe pour faire face. Mindee stresse pour faire face. Céleste accepte pour faire face.

« Phoebe… Mindee… Céleste… Votre mère ne vous a pas portées, elle ne vous a pas connues, mais elle vous a tout de même donné la vie. Vous n'êtes pas artificielles. Vous êtes humaines, au sens noble du terme. »

Les mots sont distendus à travers les sanglots. Les images sont distendues à travers les larmes. Flous. Floues. On entend, néanmoins. On regarde, néanmoins. On écoute, cette fois. On voit, cette fois. On tente de déglutir, sans y parvenir. On sent le contact de la terre. On sent le contact de l’air. Tous deux se joignent au contact de l’eau, que le second accompagne dans son écoulement jusqu’à la première. Un chant d’oiseau, qui n’est pas un coucou. On tente de déglutir une quatrième fois, sans plus de succès. Trois reniflements sont plus réussis à défaut d’être moins disgracieux.

Phoebe fixe la main tendue. Mindee fixe la main tendue. Céleste attrape la main tenue.

Phoebe se crispe d’autant plus. Elle devrait être celle qui y arrive. Pour elle. Pour les autres.
Mindee tremble d’autant plus. Elle va y arriver, elle le sait. Pour elle. Pour les autres.
Céleste accepte d’autant plus. Elle ne va pas y arriver. Pas seule. Pas sans les autres.

Phoebe force pour se relever. Pour faire face dignement à cette main tendue. Elle pleure toujours mais elle le fait la tête haute.
Mindee prend son temps pour se relever. Pour saisir cette main tendue, dignement ou pas. Elle pleure toujours mais elle le fait à son rythme.
Céleste n’essaie pas de se relever. Elle prend cette main tendue. Elle pleure toujours mais le fait avec un levé de sourcils et un pincement de lèvres plein de gratitude.

Vous allez y arriver, considère Céleste. C’est sûr qu’on va pas faire attendre monsieur Xavier jusqu’à sa seconde calvitie, considère Mindee avant de se rappeler qu’il entend nos pensées et d’ajouter un fort "désolée" à un regard un soupçon coupable. Il y a toujours un léger mieux avant de calancher, considère Phoebe avant de se tourner vers Mindee, après toi.

Mindee finit par saisir la main de Charles Xavier pour se relever, ne pouvant s’empêcher d’espérer qu’il la lâche à mi-course dans l’espoir fugace de faire rire tout le monde ; espoir d’autant plus fugace que Céleste ne trouve pas ça drôle et que Phoebe trouve ça mérité à défaut d’être drôle.

Phoebe se relève en s’aidant de la main de Charles Xaver mais l’effort à fournir pour l’aider est minime. Elle ne peut s’empêcher d’espérer que toute cette histoire ne nous dessert pas et ne nous desservira pas pour notre candidature tout en sachant que, avec la cassure ouverte, il serait difficile de nous mettre à la porte.

Céleste s’est déjà relevée et regarde les deux autres faire sans pour autant lâcher la main de Charles Xavier. Il l’a donnée, elle l’a prise, elle la garde. Jusqu’à ce qu’il la lui redemande, évidemment. Elle n’oserait pas la garder contre sa volonté, c’est sa main après tout. A lui, pas à elle. Même s’il en a beaucoup en ce moment.

« Peut-on rentrer s’il-vous-plait, demande Phoebe avec un effort fatigué, regardant le souvenir de Père qu’elle aime autant qu’elle est en colère contre lui. Céleste me fatigue déjà quand elle est dans ma tête alors dans la sienne…

- Moi j’aime bien la nouvelle déco,
tente de blaguer Mindee avec un effort fatigué, regardant le parc vers lequel on doit retourner avant d’en faire de même pour Père. Un peu trop de bestioles mais ça change des safe-zones blanches.

- Lèche-bottes,
réplique Céleste avec un effort fatiguée, regardant ses sœurs et suivant le regard de Mindee d’abord puis de Phoebe ensuite. Père… »

On le regarde toutes trois. Le souvenir se tient droit, ses deux mains sur son chapeau. Le souvenir se tient droit, ses deux yeux sur nous. Le souvenir se tient droit, ses deux coins de lèvres plissés. Le souvenir se tient droit. Il nous attend.

On ne sait pas s’il attend que l’on coure vers lui de nouveau. On ne sait pas à quel âge il attend que l’on coure vers lui de nouveau. On sait qu’on le fera. On aimerait demander à Charles Xavier s’il sera là. On ne le fait pas. On sait qu’il le sera.

Les couleurs sont encore plus vives et floues dans le vrai parc que dans la représentation mentale qu’on nous en a faite. Les larmes, toujours. Elles ont fait couler le maquillage. Un peu de morve, aussi. La disgrâce totale…

On arrive à déglutir, au moins. Cinq essais. Cinq.

On est debout face à Charles Xavier. On est gênées de notre tenue. Ou plutôt de notre manque de tenu. D’ailleurs, quitte à y être :

« Vous savez que là vous nous facilitez pas les daddy issues ? »

Mindee sourit tant qu’elle y parvient. Son trait d’humour ne vole pas haut mais au moins ne bat-il pas trop de l’aile, ne serait-ce que pour le rire très gêné qu’il arrache à ses deux sœurs.

« Mindee, ça ne se fait pas… »

Céleste se retourne avant de s’empourprer d’autant plus que les joues sont bien irriguées. Elle tient à peu prêt debout seule mais elle vacille dans sa plainte guère convaincante.

« Alors si on commence à lister ce qui ne se fait pas dans les cinq dernières minutes… »

Phoebe râle de bon cœur, même s’il est blessé. Elle croise les bras et baisse légèrement le visage vers Charles Xavier.

Ça ne va pas mieux. Ça ne va pas mieux mais on arrive à nouveau à réagir chacune à notre manière. Ça finira par aller mieux, on le sait.

Comment décrire ce qui s’est cassé en nous ? Il nous faudrait des jours pour trouver les mots. Pour pouvoir parler de ce sentiment.

Jusqu’à lors, nos esprits étaient incapables de relier tout ce qu’ils renfermaient.
Jusqu’à lors, les indices, chacun évoluant dans sa propre direction, ne nous avaient pas trop fait de mal.
Jusqu’à lors, on vivait sur une île d’ignorance, environnées de l’abîme dont les vagues infinies montaient et descendaient en des marées de peurs.

Peur de perdre des choses.
Peur de perdre notre liberté.
Peur de perdre des proches.
Peur de perdre notre famille.
Peur de perdre nos sœurs.
Peur de perdre notre vie.

Désormais, c’est fait.

La coordination de nos connaissances éparses nous a ouvert des perspectives si terrifiantes sur nous-même et sur notre effroyable position dans le monde que cette révélation nous a brisées. On savait, pourtant. On savait, inconsciemment. On savait, sinon pourquoi aurait-on eu ces peurs ?

On sait, à présent, que l’abîme n’est pas autour de nous à essayer de s’étendre en nous.
On sait, à présent, que l’abîme est en nous à essayer de s’étendre autour de nous.

Que faire, face à cette révélation ? Sombrer dans la folie ? Fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité de notre obscurantisme passé ?

Prendre une main tendue.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyDim 13 Fév 2022 - 20:12



Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos et Charles


Père. Il est là, devant eux. Il retire son chapeau, et Charles peut voir son visage. Il apprend enfin qui il est, était, du moins en partie. Elles lui ont donné toutes les pièces du puzzle qu'elles possédaient, et il s'efforcerait de le reconstituer, quitte à aller chercher lui-même les pièces manquantes.
Le sourire de Père a quelque chose d'inquiétant, de malsain, mais les trois jeunes femmes, redevenues petites filles, ne semblent pas s'en apercevoir. Il les avait formées pour être des super-héroïnes, pour protéger le monde. Charles, pourtant, ne peut s'ôter de l'esprit que quelque chose cloche chez cet homme. Toujours est-il qu'il a pris soin d'elles, qu'il les a élevées.

Il a disparu, comme leurs deux sœurs, et de ce que Charles comprend, elles ne l'ont pas revu depuis. Ce n'est pas lui qui les a envoyées ici. C'est un soulagement.
Elles connaissent l'existence du Cerebro, qu'elles pensent détruit, mais qu'elles espèrent reconstruit. Après tout ce qu'elles lui ont déjà révélé, Charles n'est pas vraiment surpris.
Elles sont venues à l'Institut pour retrouver leurs sœurs, mais aussi mues par une réelle volonté d'aider les jeunes mutants. Charles leur sourit. Il a toutes les réponses dont il avait besoin.

Les trois sœurs le fixent. Elles entendent enfin ses paroles. Le croient-elles ?
La réflexion de Mindee sur sa calvitie lui arrachent un haussement de sourcils et un sourire amusé, mais il ne réplique pas.
Quelque chose semble changé chez elles. Comme si elles lui faisaient suffisamment confiance pour se montrer telles qu'elles sont vraiment, sans les faux-semblants et la politesse de façade inhérentes à une première rencontre. Il s'en réjouit. Il préfère les voir ainsi.

Elles finissent par faire face et acceptent la main tendue, chacune à sa manière. Elles demandent à rentrer, il acquiesce. Elles ont dissipé ses soupçons et ses craintes.
Elles regardent Père à nouveau. Elles attendent de le revoir. Elles savent que Charles les y aidera, puisque c'est là ce qu'elles souhaitent.
Retour à la réalité.

En recevant les sœurs Cuckoos en entretien cet après-midi, le professeur Xavier ne s'était pas attendu au voyage qu'ils allaient entreprendre ensemble. Elles non plus, probablement. Elles lui avaient tant montré sur elles-mêmes, sur leurs vies, leurs questions, leurs doutes, leurs craintes. Mais aussi leurs espoirs, des espoirs qui pouvaient se fonder sur lui.

En voyant les larmes qui avaient coulé sur leurs beaux visages, il regretta de n'avoir qu'un seul mouchoir sur lui, qui avait servi récemment qui plus est. Il ne pouvait décemment pas le leur prêter.
Mindee tenta de détendre l'atmosphère, se fit sermonner par Céleste, avant que Phoebe n'enchérisse sur un sarcasme. Le professeur leur sourit, de son éternel sourire bienveillant et rassurant.


« Merci. D'avoir répondu à toutes mes questions. De m'avoir dévoilé cette partie de vous. D'accepter mon aide et de m'offrir la vôtre. »

L'entretien, qui n'en était pas vraiment un, touchait à sa fin. Il était temps d'être enfin un peu formel. La décision de les embaucher avait été prise avant leur voyage astral, mais il avait eu besoin qu'elles dissipent les zones d'ombres qui l'avaient amené à avoir quelques doutes. A présent, il pouvait rendre la chose officielle.

« Mesdemoiselles, bienvenue à l'Institut Xavier.
Phoebe, je vous propose le poste d'assistante de direction. Un peu d'aide sur le plan administratif sera la bienvenue. Céleste, le professeur Hank McCoy aimerait beaucoup avoir une assistante pour l'aider dans ses recherches. Quant à vous Mindee, j'aimerais que vous vous chargiez de l'accompagnement des élèves, que vous soyez en mesure d'assurer le soutien scolaire, mais aussi de répondre à leurs questions d'ordre organisationnel, ou même plus privées.
Vous pourrez commencer quand vous le souhaiterez, l'Institut est ouvert toute l'année, bien que les cours ne reprennent qu'en septembre. Je vous laisserai le temps de vous installer, de prendre vos marques, de faire connaissance avec tout le monde, puis nous pourrons reparler de tout ce que nous avons vu ensemble.
»

Il aurait aimé pouvoir leur apporter son aide immédiatement, les conduire à leur père et leurs sœurs, mais ce n'était pas envisageable pour le moment. Raven enceinte avait plus que jamais besoin de son soutien, Jean n'était toujours pas rentrée, Lynda était plongée dans le coma, et la menace de la Sorcière Sombre pesait chaque jour un peu plus sur ses épaules. Tout cela, il ne pouvait en parler aux trois sœurs, du moins pas encore. Il valait mieux qu'elles prennent d'abord le temps de s'intégrer, et qu'il règle ses problèmes avant de s'occuper des leurs.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 3 EmptyLun 14 Fév 2022 - 23:55




Echos et reflets

Il sourit, sourit Céleste. Et sans avoir besoin de me lâcher, sourit Mindee. Bravo Mindee, tu arrives à l’attendrir et le fatiguer en même temps, sourit Phoebe.

On n’a que rarement, vraiment rarement, été aussi fatiguées émotionnellement. On n’a que rarement été dans un état aussi pitoyable physiquement. Même de la fusillade avec Hydra, on s’en était mieux sorties. Enfin, sans chaussures et avec des pertes vestimentaires non négligeables… mais avec plus de dignité. Moins de douleurs.

« Merci. D'avoir répondu à toutes mes questions. De m'avoir dévoilé cette partie de vous. D'accepter mon aide et de m'offrir la vôtre. »

Moins d’espoirs.

On aimerait le remercier mais à part trois petits sourires fatigués s’accompagnant de souffles gênés, on n’arrive pas à grand-chose. Celle de gauche a les bras croisés plus bas que d’ordinaire. Celle du centre se tient une main de la seconde. Celle de droite a les mains jointes au niveau du ventre avec les doigts légèrement agités.

« Mesdemoiselles, bienvenue à l'Institut Xavier. »

Trois pouffements contents, soulagés également, s’échappent de nos narines encombrées et de nos lèvres s’entrouvrant. On avait compris. On savait. On est tout de même enjouées de l’entendre dire. Est-ce une récompense ? En quelque sorte, oui. Pour ne pas dire carrément. On a été sincères, peut-être même un peu trop. On a été gentilles, dans les deux sens du terme. On a été nous-mêmes, "humaines, au sens noble du terme". Ça a payé. Ça a été dur, ça a fait mal, mais ça a payé.

Phoebe a le poste qu’elle souhaitait. Assistante de direction ! Bras croisés plus fermement contre son buste, elle redresse celui-ci avec une satisfaction fière. Son visage se tourne légèrement alors que ses sourcils se lèvent lorsqu’il est question de "un peu d’aide sur le plan administratif". Secrétaire fait partie de son rôle et, même si elle n’a pas les compétences administratives de Mindee, elle n’hésitera pas à les lui emprunter afin de seconder le directeur Xavier dans tous les aspects de son travail ; gestion du personnel ? C’est bon. Gestion des services généraux ? C’est bon. Gestions des informations ? C’est bon. Donner des ordres aux autres parce qu’elle est le bras gauche du directeur ? C’est bon ça !

Céleste a le poste qu’elle souhaitait. Assistante personnelle ! Mains l’une sur l’autre contre son bassin, elle se campe fermement sur ses deux jambes avec une satisfaction fière. Son visage acquiesce légèrement alors que son sourire s’agrandit un peu. Aider celui qu’elle suppose être un génie dans ses recherches l’intimide un peu mais elle sait faire ce qu’on lui dit alors tant qu’elle arrive à comprendre ce qu’il lui dit ça devrait bien se passer. Au pire, elle utilisera les réflexions des autres pour essayer de suppléer la sienne et ça ira. Gérer l’agenda du professeur McCoy ? C’est bon. Lui rendre des services depuis la préparation et l’apport de boissons jusqu’à la transmission et la récupération de documents ? C’est bon. Organiser ses activités et ses contacts ? C’est bon. S’assurer qu’il n’ait rien perdu et chercher en catastrophe ce qu’il a effectivement perdu ? C’est moins bon ça !

Quant à elle, Mindee n’a pas le poste qu’elle souhaitait. Comme Phoebe s’en est rendu compte, l’assistante du directeur Xavier aurait à suffire pour leurs deux rôles. Mains l’une contre l’autre au niveau de son ventre, elle écoute avec attention. Son visage reste immobile alors qu’elle a un sourire toujours plus fin, des lèvres comme des yeux. L’accompagnement des élèves, c’est une forme de gestion du personnel qui substitue aux Ressources Humaines des Ressources pour les Elèves ? C’est mieux. Répondre aux questions d’ordre organisationnel, c’est une forme de gestion des services généraux qui substitue aux systèmes administratifs et bureaucratiques des… systèmes administratifs et bureaucratiques ? C’est équivalent. Répondre aux questions d’ordre privé, c’est une forme de commérage autorisé… euh, de gestions des flux d’informations pour le plus grand bien des élèves ! C’est génial ! Et ne plus avoir à s’occuper de la comptabilité, c’est parfait !

On pourra commencer quand on le souhaitera, on acquiesce toutes trois. On a beaucoup de choses à faire, au premier rang desquelles trouver des personnes pour reprendre notre appartement, préparer le déménagement, contacter le service des visas de travail pour les prévenir, possiblement rédiger nous-mêmes nos futurs contrats puisque c’est l’une des tâches que Phoebe et Mindee peuvent faire ; ce qui signifie qu’elles savent aussi où être pointilleuses au moment de la négociation, de la rédaction et de la signature de celui-ci. La première est stratège, la seconde est procédurière, en équipe elles peuvent être un enfer. On se protège un petit peu trop là. Cependant, ça donne du sens à la fatigue de le faire. Rencontrer la famille que monsieur Xavier nous a présenté aussi : la belle rousse et le beau brun, les deux ainés et le diablotin dont Céleste est très curieuse.

Dans tout ce que Charles Xavier nous amène à rêver, c’est bien discuter de ce que nous avons vu ensemble qui nous enjoue le moins. Nos regards le disent. Nos lèvres le disent. Nos épaules le disent. Notre fatigue le dit. On n’est pas prêtes. On sait qu’il faudra le faire mais on n’est pas prête. On comprend, on le croit, lorsqu’il nous dit que l’on est "humaines, au sens noble du terme". On ne voit cependant pas en quoi c’est incompatible avec le fait d’êtres artificielles. La manière dont on est venues au monde ne change pas celle dont on s’est développées en son sein. Que l’on soit sœurs ou… autre chose… ne change pas l’affection que l’on a les unes pour les autres. Cependant, cela fait partie de nous et l’identité qu’on s’est construite l’a été sur des mensonges et sur des incohérences. On n’est pas prêtes à y voir beaucoup plus clair car on craint que cela ne remette en question ce que l’on est. Cela ne le rendra pas faux mais cela le remettra en question. On sait qu’on devra accepter et se reconstruire. On l’a déjà fait. C’est juste, effrayant.

Cependant, dans ce parc, dans cette institution, en présence de Charles Xavier, on se dit qu’on n’est pas seules. C’est primordial, pour nous, de ne pas être seules. On est télépathes ; un télépathe seul n’est qu’un individu dans le néant. On est un esprit-ruche ; un esprit-ruche esseulé n’est qu’un fragment de lui-même parmi ses fantômes.

On définit la télépathie via ces choses. On se définit nous-même via ces choses. Ces choses qui n’existent pas dans le vide. Ces choses qui n’existent pas seules. Echos et reflets.


RP TERMINE pour les Stepford Cuckoos
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