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 [Terminé] Echos et reflets

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The Five-in-One
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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyMer 1 Déc 2021 - 23:29




Echos et reflets

La plupart des gens sont perturbés par notre manière d’être. Une minorité, cependant, la trouve intéressante à divers degrés. On ne saurait dire si le docteur Xavier est dans les degrés les plus forts, faute de le connaitre suffisamment, mais il est clairement de la minorité. Sa curiosité ne se limite pas aux interrogations formulées et à celles tues, elle se manifeste dans une observation attentive qui ne nous dérange nullement ; même la plus timide d’entre nous, qui ne l’est pas tant que cela lorsque nous sommes connectées, n’a rien à redire face à ce qui est la meilleure réponse quant à notre spécificité. De plus, il n’a pas l’air d’éprouver la moindre difficulté à nous suivre, chose peu étonnante lorsque l’on considère qu’il est également télépathe et donc probablement habitué à traiter plus de données que des humains lambdas. D’ailleurs, une pointe de curiosité partagée vient à l’idée qu’il ait peut-être obtenus ses trois doctorats en simultanées, chose impliquant non seulement une capacité à soutenir un rythme de travail et de stress très élevé mais également à analyser énormément de données. Celles qu’on lui fournit sont dévorées en une bouchée.

Une mise en bouche assez longue que le docteur Xavier synthétise d’un "c’est parfait" qui nous fait nous redresser légèrement de satisfaction. L’émotion et sa manifestation ne durent pas, tant par l’utilisation du prénom Irma qui fait pincer les lèvres de celle de droite, légèrement sourire celle du milieu et inspirer celle de gauche, que par l’exemple entier. La première question semble indiquer une mauvaise explication de notre part, la seconde question semble indiquer que l’on a vraiment été trop confiantes sur notre connaissance de nous-mêmes.

« Nous n’avons pas besoin de synchroniser nos pensées pour partager nos connaissances, commence à répondre celle de gauche.

- La mémoire est un chemin au sein des neurones, continue celle du centre, si nous ne trouvons rien qui ne nous satisfasse dans la nôtre, nous allons naturellement chercher dans les synapses des autres.

- Autrement dit,
renchaine celle de droite, nous pouvons profiter des connaissances à partir du moment où nous sommes en esprit-ruche. Cela étant, comme il est rare que nous ne le soyons pas…

- Nous ne sommes pas certaines que cela soit réellement pérenne,
conclue-t-on à trois avant que celle de gauche ne reprenne seule.

- Il y a surement une marge d’apprentissage, comme lorsque nous relisons une information, mais nous n’avons jamais étudié cela en détail. »

Celle de gauche et du centre lèvent les sourcils et tournent leurs regards vers celle de droite un instant avant qu’elle ne propose avec un sourire :

« Si vous voulez, nous pourrons essayer. »

Céleste trouve que proposer une interrogation écrite durant un entretien d’embauche c’est risqué. Mindee trouve que proposer une interrogation écrite durant un entretien d’embauche c’est génial. Phoebe trouve que proposer une interrogation écriture durant un entretien d’embauche c’est valable. La première n’est pas étonnée. La seconde est contente. La troisième attend.

L’approfondissement des questions nous amènent à un haussement de sourcil suivi d’un petit mouvement de tête, signifiant assez clairement que, "évidemment nous sommes capables de communiquer entre nous et d’échanger lorsque nous sommes dans une conversation distincte".

Céleste veut savoir si on précise qu’il s’agit souvent de faire des commentaires et des apartés. Mindee veut savoir si on précise qu’il s’agit souvent de partir à l’ouest et en hors sujet. Phoebe veut savoir si on précise qu’il s’agit souvent de penser des conneries voire d’oublier la conversation qui importe vraiment. Il vaut mieux ne pas en parler. Il vaut mieux éviter d’en parler. Il vaut mieux se taire.

D’autant que les questions, notées par celle du centre après avoir donné son verre à celle de droite, s’enchainent avec une rapidité plaisante ; et un intérêt tout aussi plaisant.

« Nous arrivons à communiquer même en conversation indépendante, explique celle de droite avec le sourire. Cela ne nous réclame pas plus de concentration que de mener plusieurs discussions mais nous pouvons nous embourber, oui, notamment entre nous.

- Chose qui peut aussi arriver lorsque nous sommes toutes trois sur la même conversation,
ajoute celle du centre. Il s’agit de se perdre dans ses pensées, à trois. Les pensées allant plus vite que les mots…

- Pour la portée de notre esprit-ruche, les tests nous placent à une centaine de mètres,
répond celle de gauche.

- Selon l’état de fatigue, nous avons un peu plus ou un peu moins, continue celle du centre.

- Et notre forme alternative nous isole de toute activité psychique, renchérit celle de gauche.

- Cependant, s’accorde-t-on à trois, nous n’en sommes pas encore là. »

Céleste demande si ce n’est pas le temps de s’excuser des libertés prises durant notre visite du rez-de-chaussée, quitte à ce qu’il soit évoqué. Mindee répond que c’est une tentative d’humour qu’elle ne tentera pas. Phoebe répond que c’est une tentative de stupidité qu’elle ne cautionnera pas. Faute avouée à moitié pardonnée… C’est justement l’autre moitié qui fait peur ! C’est non, ce n’est pas compliqué. Parle-t-on du fait que l’on a une discussion mentale en simultanée avec nos explications ? Se tire-t-on une balle dans le pied histoire de voire ? Pour Céleste choisit-elle toujours les pires moments pour faire partager son masochisme ?

De l’extérieur, cependant, deux regards se tournent un instant sur celle du centre en simultanée à un levé de sourcils interrogateur de celle-ci, un levé de sourcils accompagné d’un pincement de lèvres perplexe de celle de droite et un froncé de sourcils accompagné d’un pincement de lèvres sévères pour celle de gauche. Un peu d’insistance alors que celle du centre regarde l’une puis l’autre. Une qui sourit aussi brièvement que discrètement. Autre qui campe sa position en se retenant de croiser les bras. Petit haussement d’épaules au milieu. Petit haussement d’épaule et de sourcils à droite. Petit levé d’yeux à gauche. Ces trois petites secondes écoulées, on en revient à notre interlocuteur d’un même mouvement.

« Voilà ce à quoi ressemblent nos échanges mentaux parallèles, dit-on à trois, priant intérieurement que le docteur Xavier ne nous demande pas le contenu. Généralement, cela se limite à des réactions n’ayant pas de lien avec le contenu de nos conversations physiques. »

On fait toutes trois un sourire entendu à notre interlocuteur. Sans doute a-t-il déjà expérimenté ce décalage du fait de sa propre télépathie, même s’il a peut-être suffisamment de maitrise physique pour ne rien laisser transparaitre. Jusqu’ici, il s’est concentré sur notre mise à l’aise et la franchise de son intérêt. Comme pour sa présence dans nos esprits, on espère bien être capable de lire s’il nous dissimule quelque chose mais on est également lucide sur le fait qu’il est plus probable de réussir mentalement que physiquement. Ce qui ne signifie pas que l’on y arriverait.

Céleste Cuckoo a écrit:
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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyMer 8 Déc 2021 - 19:15



Échos et reflets


Les sœurs Cuckoos


Le professeur fronça légèrement les sourcils en entendant la réponse de Phoebe. Avait-il mal compris ? Les explications d'Irma et de Céleste lui paraissaient contredire celle de leur sœur. Mais sans doute était-ce dû à un mauvais emploi des termes techniques. Bon, toujours est-il qu'elles profitaient bien des connaissances des unes et des autres. Il était étonné qu'elles ne se soient pas penché plus que cela sur ce processus. Certes, pour elles ce devait être la norme, puisqu'elles avaient toujours été connectées. Mais pour un être singulier, la triple connexion était fascinante. Lorsque Irma lui proposa un test en ce sens, Charles sourit et répondit d'un ton se voulant rassurant :

« Ce ne sera pas nécessaire. »

Il avait foi en leur discours, et estimait qu'elles n'avaient pas besoin de lui prouver quoi que ce soit, étant donné qu'elles satisfaisaient déjà sa curiosité par des réponses sincères et détaillées. De plus, il les avait déjà éprouvées par un test pratique dès leur arrivée au manoir, et ne comptait pas abuser de leur patience ou leur donner l'impression qu'il ne faisait que jouer avec elles, car ce n'était absolument pas son intention. Pas que.

Sa première question sur leurs conversations internes était plutôt rhétorique : il paraissait assez évident qu'elles pouvaient communiquer entre elles en même temps qu'avec d'autres personnes, tout comme l'on pouvait parler et penser en même temps. Simplement, le processus de pensée était plus complexe, et surtout plus fourni, et il leur arrivait de se perdre dans leurs pensées. Logique.
Elles précisèrent également la portée de leur esprit-ruche, qui n'était pas négligeable, et sous-entendait néanmoins qu'elles ne se séparaient que très peu, puisqu'elles avaient annoncé qu'il était rare qu'elles ne soient pas en esprit-ruche.

Il plissa légèrement les yeux et haussa un sourcil, manifestant un intérêt nouveau et supplémentaire, lorsque Phoebe évoqua leur forme alternative. Il nota mentalement cette information dans un coin de son esprit, là où étaient enregistrés les renseignements qu'il avait d'ors et déjà accumulés sur les sœurs Cuckoos, grâce à leurs candidatures écrites et leur entretien oral. Il reviendrait prochainement sur ce sujet qui l'intriguait particulièrement, notamment car cette particularité avait un curieux air de déjà-vu.

En attendant, il put assister directement à la manifestation extérieure de leur conversation mentale. Il observa avec un sourire amusé leurs échanges de regards, le ballet des têtes qui se tournaient les unes vers les autres, leurs expressions faciales qui accompagnaient sans doute un débat intérieur animé. Il ne se permit bien évidemment pas de les interrompre ni de s'immiscer dans leur conversation silencieuse et privée qui ne dura que quelques brefs instants. Il hocha la tête lorsqu'elles lui parlèrent de nouveau à l'unisson, commençant à trouver cette particularité touchante.


« Je suppose que l'expression singulière de votre mutation ne doit pas faciliter les choses sur le plan social, du moins au premier abord. Vous devez être habituées à voir sur les visages de vos interlocuteurs au mieux de la perplexité, sinon de l'incompréhension, au pire un rejet instinctif. »

Il ne s'incluait nullement dans cette généralité, tirant une certaine fierté de ses valeurs, dont celle de ne jamais juger les gens sur une première impression, et de toujours chercher à déceler le meilleur en chaque personne. Il supposait également que les particularités des trois sœurs seraient moins soulignées et plus acceptées au sein de l'Institut que dans un milieu majoritairement humain.
S'estimant pour le moment satisfait des réponses de ses interlocutrices concernant tout l'aspect télépathique de leur mutation, il poursuivit l'entretien sur un autre sujet :


« Vous avez évoqué votre forme alternative. Pourriez-vous m'en dire plus sur cet aspect de votre mutation ? Accepteriez-vous de me la montrer ? »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptySam 11 Déc 2021 - 12:31




Echos et reflets

Le docteur Xavier explique que le test sur nos capacités à retenir les informations des autres ne sera pas nécessaire.

Céleste est soulagée. Mindee est déçue. Phoebe est soulagée. Tiens, la proposition valable était un peu intimidante ? Tien, la proposition valable était un peu stressante ? Tiens, on a réussi à éviter une occasion de faire des idioties !

Si l’énoncé de notre mécompréhension précédente a entrainé un petit froncement de sourcil chez monsieur Xavier, celui de notre forme alternative a l’effet inverse. L’accroissement de l’intérêt, et la réceptivité face à l’information nouvelle plutôt que la remise en cause d’une information acquise, est perçue sans difficulté. Cela ne nous empêche pas d’éviter de changer de sujet avec notre manière explicite de le faire. Cela ne nous empêche pas non plus de changer mentalement de sujet avec notre manière habituelle de le faire. Cela ne nous empêche pas non plus de retomber sur nos pieds.

Face au sourire amusé du docteur Xavier, nos trois sourires prennent une fierté synchrone sur celle de Mindee. Notre expression fane légèrement aux suppositions qui nous sont présentées.

« En effet, confirme celle de droite, nous perturbons la plupart des gens.

- Cela étant,
poursuit celle du centre, les rejets sont assez rares.

- Nous sommes suffisant jolies pour qu’autrui supporte la perturbation du premier abord,
explique celle de gauche.

- L’incompréhension et la difficulté à nous suivre sont le plus souvent la norme, conclue-t-on à trois, malgré nos efforts pour faciliter les choses. »

Alors que celle du centre synthétise notre échange sur la tablette, le sujet de discussion en passe à notre second hors sujet ; ellipsant le premier, le chœur mental, pour lequel on a cependant déjà fournies quelques brèves explications.

« Evidemment, répond-t-on à trois.

- Nous allons vous en parler, enchaine celle de droite avant que celle du centre ne poursuive en récupérant le verre de celle de gauche.

- Et vous faire une démonstration. »

Celle de gauche se penche en avant, regarde le sol pour estimer sa solidité et retire un à un ses escarpins pour les poser à côté de la chaise de belle facture. Les deux autres la regarde se lever et faire face au docteur Xavier.

En un instant, la chair de celle de gauche cède place aux facettes cristallines d’un diamant anthropomorphe tandis que les deux autres sont prises d’un frisson puis courbent légèrement le dos. Au centre, cela s’accompagne d’une déglutition et d’un malaise. A droite, cela s’accompagne d’un effort pour faire comme si de rien était. A gauche, l’indifférence s’accompagne d’un levé de main, présentant des doigts mobiles au docteur Xavier. La fluidité des mouvements ne saurait faire se courber les facettes adamantines tant la structure bio-minérale est complexe ; une complexité majoritairement impossible à appréhender à l’œil nu, à cause des vêtements comme des nombreux reflets qui miroitent sur cette pierre précieuse. Même les cheveux sont adamantins ; cheveux qui sont le plus impressionnant exemple de cette étrange souplesse, conservant leur forme sans pour autant être rigides ou même immobiles.

« Cette forme est apparue suite au Snap, commence celle de droite, concentrée.

- Après que nous ayons perdu nos deux sœurs, interrompt l’adamantine alors qu’elle baisse la main, froide comme la pierre, et s’attire le regard et le malaise des deux autres. »

Céleste trouve que Phoebe n’était pas obligée de rappeler ! Mindee trouve que Phoebe n’était pas obligée de préciser !

- Nous n’avons, tâche de reprendre celle de droite alors que celle du centre baisse tristement les yeux. Nous n’avons pas été testées la concernant. Toutes les expérimentations ont été faites entre nous.

- Rien de ce que l’on,
se force celle du centre, relevant les yeux, nous avons pu essayer n’arrive à nous atteindre, sous cette forme. Physiquement ou émotionnellement. »

Une pause, le temps que deux regards se tournent vers la troisième.

- Nous conservons nos perceptions sensorielles. Les sensations et les sentiments, en revanche, non. Pas de chaud, de froid, de faim, de sommeil…

- Pas de nous,
murmure celle du centre, s’habituant à défaut d’apprécier.

- Nous pensons qu’il y a une immunité télépathique, explicite celle de droite. Pas même l’esprit-ruche ne peut passer.

- Notre force est aussi améliorée,
renchaine celle du centre. A quelle étendue, on… nous l’ignorons. Cela nous donne l’impression d’être plus rapides, cependant.

- Nous sommes aussi plus lourdes,
tente de plaisanter celle de droite. 159kg d’après feu notre balance. »

Céleste ne trouve pas cela drôle. Mindee a essayé.

Il n’y a eu aucun échange de regard entre celle de droit et celle du centre, leur concentration allant à la discussion et au docteur Xavier. L’adamantine de gauche reste là, les bras le long du corps, les yeux minéraux observant alternativement les différents protagonistes autour d’elle.

La pupille reste noire tandis que l’iris abandonne ses reflets adamantins bleutés pour revenir à leur bleu habituel. Le diamant plus clair de l’œil redevient du blanc normal tandis que celui de la peau brille plus intensément un instant alors qu’il cède place à la chair qu’il a remplacé. Une seconde plus tard, celle de gauche est redevenue identique aux deux autres tandis que ces dernières se sont redressées, retrouvant en partie leur aise. Les sourires reviennent alors que la première, debout, regarde doucement les deux autres, assises.

Puis trois visages identiques se retournent vers le docteur Xavier, leur seule différence étant l’altitude de celui de gauche ; laquelle se réduit lorsque notre première s’assied de nouveau. Celle du centre tend le verre pour que celle de gauche le reprenne et on énonce à trois, vives.

« Nous sommes prêtes pour les questions. »

Céleste Cuckoo a écrit:
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Incompréhension dissipée
Pas de rigueur retenue
Intérêt sur nos dissipations
Bon point, démonstration réussie
Problématiques sociales
Perplexité au mieux, rejet instinctif au pire
Explication des constats de Mindee
Explication des constats de Phoebe
Explication des problèmes selon nous

Forme Adamantine
Pas de qualificatifs
Particularité moins fascinante ?
Réactions physiques très intéressées
Approche plus intellectuelle ?
Probablement
Particularité moins unique ?




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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyDim 19 Déc 2021 - 21:01



Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos et Charles


Charles fut ravi d'apprendre qu'il était assez rare que les interlocuteurs des sœurs les rejettent. Lorsque Phoebe évoqua, de façon très pragmatique, le critère de beauté comme pesant dans la balance de leur acceptation sociale, le professeur haussa les épaules et acquiesça d'une moue amusée. Il était certain que l'apparence comptait beaucoup dans la majorité des rapports sociaux. Lui ne s'était absolument pas posé la question, mais bien qu'il ne s'arrête jamais sur l'apparence d'un être pour le juger, il était pleinement conscient des effets que la beauté et le charme pouvaient avoir sur les autres, étant donné qu'il en usait lui-même lorsque c'était nécessaire.

Lorsqu'elles conclurent à l'unisson sur les difficultés à les suivre malgré leurs efforts, Charles leur adressa un léger sourire. Il avait noté qu'un schéma s'était répété plusieurs fois depuis le début de leur entretien : elles se partageaient fréquemment leur argumentaire, exposant chacune leur tour une donnée, avant de conclure ensemble. C'était une véritable partition musicale, dont elles maîtrisaient parfaitement la mélodie et le rythme. Il avait également remarqué qu'elles s'exprimaient souvent dans l'ordre, soit de gauche à droite, soit de droite à gauche. Était-ce l'un de ces efforts pour faciliter la compréhension ? L'ordre changeait-il si elles se plaçaient différemment ? Ou cela manifestait-il une sorte de hiérarchie dans leur trio ?


« Pour ma part je vous trouve parfaitement claires et compréhensibles. »

La démonstration de Phoebe pour la forme adamantine provoqua chez le professeur deux sentiments bien distincts. D'un côté, l'émerveillement qu'il éprouvait toujours devant la manifestation d'une mutation, augmentée par le fait que celle-ci était très similaire à une autre qu'il avait vue des années plus tôt. De l'autre côté, une pitié bienveillante pour les trois sœurs qui vivaient mal leur séparation psychique et dont il ressentait la souffrance. La fascination l'emporta sur la compassion et il ne les interrompit pas - notamment car elles n'exprimèrent pas à haute voix leur malaise et tâchaient de le dissimuler, il ne fit donc aucun commentaire sur ce point.

Lorsque Céleste évoqua la probabilité d'une immunité télépathique, Charles leva l'index pour les interrompre un instant, avant de porter deux doigts à sa tempe pour manifester son désir de confirmer ou non cette hypothèse. Après un bref essai, il retira vivement ses doigts et laissa échapper un très léger gémissement de douleur après avoir fermé les yeux un instant. Il eut beaucoup de mal à dissimuler le trouble qu'il ressentait, non parce qu'il n'avait pas réussi à sonder son esprit, cela il s'y attendait, mais car l'effet avait été exactement le même que lorsqu'il avait tenté l'opération sur Emma Frost.

Il enregistra les nouvelles informations que les sœurs lui donnèrent, tout en gardant dans un coin de son esprit de nouvelles interrogations, qui se poseraient probablement plus tard, sur la perte de deux autres sœurs, et sur ces "tests" qu'elles évoquèrent très rapidement. Puis, lorsque Phoebe reprit sa forme humaine et que les sœurs s'en sentirent soulagées, il se pencha pour la première fois sur leur dossier écrit, afin d'y chercher une information qu'il ne se souvenait pas d'y avoir lu… Et pour cause, après vérification, celle-ci n'était mentionnée nulle part.


« Quel âge avez-vous ? »

Il hocha la tête après avoir reçu une réponse, et se livra rapidement à un calcul mental. Puis il entrecroisa ses doigts et posa ses mains sur son menton, en proie à une profonde réflexion. Les trois sœurs s'étaient montrées très ouvertes à la discussion et avaient répondu à toutes ses questions et demandes sans rechigner. Il leur devait une certaine honnêteté sur un point un peu sensible, même s'il ne pouvait pas tout leur dévoiler. Après quelques instants de silence, il reprit finalement la parole.

« J'ai fait de nombreuses recherches sur les mutants, nos origines, les mutants célèbres, les moments marquants au cours du dernier siècle… Il se trouve qu'il a existé, dans les années soixante, une mutante qui me fait grandement penser à vous. Au-delà d'une certaine ressemblance physique, elle possédait surtout des dons similaires aux vôtres. Elle était télépathe, et pouvait revêtir une forme adamantine étonnamment comparable à celle que je viens de voir. Les ressemblances sont trop fortes pour n'être qu'une coïncidence. Sauriez-vous si Emma Frost est l'une de vos ancêtres ? »

Il ne pouvait actuellement pas leur révéler qu'il l'avait directement côtoyée, cela aurait nécessité des explications sur la faille temporelle qu'il n'était pas encore disposé à leur donner. Au vu de leur âge, Emma devait être leur grand-mère, ou moins probablement une grand-tante. Il ne l'avait pas fréquentée assez longtemps pour connaître sa vie privée, et si elle était malheureusement décédée peu de temps après leur rencontre, peut-être avait-elle eu des enfants avant de tomber entre les griffes de Trask. Son fils ou sa fille aurait donc eu des quintuplées, qui auraient hérité en partie des dons de leur aïeule.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyLun 20 Déc 2021 - 22:13




Echos et reflets

Le fait que l’on marque des points avec le pragmatisme de Phoebe nous contente toutes, même si le tier concerné a de l’appréciation en plus. Pour une fois que son approche brutale des choses est positive ! Encore que non, elle n’est pas positive sinon elle n’est plus pragmatique… mais dans tous les cas elle est appréciée. Mieux encore, ou parallèlement, le docteur Xavier nous trouve "parfaitement claires et compréhensibles" ! Cette fois, c’est de la fierté.

Quelqu’un qui ne trouve pas Phoebe flippante ni nos dialogues compliqués, s’enthousiasme Céleste. Quelqu’un qui possède l’intelligence à lui seul pour nous comprendre toutes les trois, s’enthousiasme Mindee. Quelqu’un qui possède trois doctorats réussit en effet à comprendre trois compliquées, analyse Phoebe. Vu comme ça… Dit comme ça… Vous le sentez mon gros pragmatisme ? On passe à la suite ? On passe à la suite. Mauvaises joueuses…

La suite est bien moins drôle. La forme adamantine, pour celles qui ne l’adoptent pas, est une vision s’accompagnant d’un sentiment de perte et de manque. L’image que l’on peut en donner serait de contempler un membre fantôme, même si elle est inexacte. Le membre fantôme envoie des sensations alors qu’il n’existe plus, la forme adamantine n’envoie rien alors qu’elle existe toujours. C’en est au point que l’on cesse d’analyser les expressions de monsieur Xavier, tâchant déjà d’être confortables avec ce que l’on ressent, ou ne ressent plus, avant d’essayer de l’être avec ce que lui laisse paraitre de son ressenti. L’unique exception intervient après que Mindee, ayant échangé de place avec Céleste pour prendre la chaise différentiée des trois, ait expliquée notre hypothèse sur l’immunité psychique.

Les gens sont étranges : dites à quelqu’un qu’il y a 300 milliards d’étoiles dans le ciel et il vous croira, pense Céleste en se rappelant le début d’un sketch d’une humoriste suisse. Mais dites-lui que la peinture n’est pas sèche et il aura envie de toucher pour vérifier, pense Mindee en se rappelant la fin de la blague.

Le docteur Xavier ne s’en sort pas mieux que nous dans son essai d’atteindre notre isolée. Sa brève douleur nous rappelle les nôtres lors de nos propres tentatives. Ce n’est pas une brûlure, pourtant on se retire instinctivement. C’est plutôt une coupure, même si elle ne provoque pas de saignement. On a une théorie sur le pourquoi du comment. Monsieur Xavier aussi, surement, et celle-ci semble le troubler bien plus que nous.

Notre trouble arrive une fois réunies. Notre trouble arrive après une question. Notre trouble arrive face à l’abîme de notre incapacité à répondre même sur des trucs semblant basiques.

La surprise marque nos trois visages, celui du centre restant incapable de bouger tandis que celui de gauche se tourne vers celui de droite qui réalise avec une interdiction gênée. La seconde suivante, un bref contentement passe au milieu tandis que celle de gauche s’agace tout aussi brièvement et que celle de droite se tasse un peu.

Comment ça "quel âge a-t-on ?", s’interroge Céleste qui ne comprend pas le rapport entre la question et la démonstration précédente. Hum la boulette, réalise Mindee qui ne comprend pas non plus le rapport mais sait ce qu’elle a écrit. Tu es sérieuse là, peste Phoebe qui ne comprend pas plus le rapport mais comprend ce que Mindee n’a pas écrit. Ça fait du bien de te retrouver ! Je suis toujours sérieuse ; bon d’accord je me la ramène pas. Laissez-moi retourner dans mon caillou, au moins je me sens pas sertie !

« Nous avons vingt-deux ans, répond-t-on à trois avec un ton égalisé et une expression identique de "oupsie mais on est mignonne dans les deux sens du terme alors ne le prenez pas mal". Nous sommes nées fin 2001. »

Précision utile bonjour, ça fait partie de la tentative de noyer le poisson. Certes, cette fois on le tente en plein désert mais le docteur Xavier semble très occupé à réfléchir pendant au moins un instant alors on évite d’en rajouter. C’est trop tard pour se rattraper et insister serait maladroit… enfin, encore plus maladroit qu’oublier une information de base.

Information de base, information de base… C’est vrai qu’on doit réfléchir à chaque fois qu’on nous demande notre âge… A trois cerveaux, c’est quand même triste. On ne s’arrête pas sur l’âge des gens, s’optimise Céleste. On est très jeunes de nos têtes, s’amuse Mindee. On est perchées, oui, constate Phoebe. Des Coucous ! Ey, c’est ma blague ! Les filles, j’ai pas remis mes chaussures alors concentrez-vous.

Face à la menace d’une adamantine punition comme à la reprise de parole de monsieur Xavier, on reprend la discipline mentale adéquate à celle que l’on montre physiquement. Et on fait bien.

L’énoncé des euphémismes et de ce qui nous semble être des demis vérités nous fait plisser les sourcils d’une attention légèrement suspecte.
L’énoncé de l’existence, quarante ans avant notre naissance, d’une mutante "qui lui fait penser à nous" amène notre suspicion à se manifester sur nos lèvres également.
L’énoncé d’une télépathe qui pouvait revêtir une forme adamantine nous fait pencher la tête sur le côté.

Les ressemblances sont trop fortes pour n’être qu’une coïncidence. On l’a vu venir.

La suite, jamais n’aurait-on pu le voir venir.

« Sauriez-vous si Emma Frost est l'une de vos ancêtres ? »

Nos sourcils se relèvent à la première moitié de cette identité. Nos bouches s’entrouvrent à la première moitié de cette identité. Nos têtes se redressent à la première moitié de cette identité. Une seconde s’écoule.

Nos trois regards se perdent un instant, solitaires, alors qu’on reçoit le coup. Nos trois visages se renfrognent, solidaires, alors qu’on encaisse le coup. Nos trois gorges se serrent, sèches, alors qu’on comprend le coup.

Enfin, comprend-t-on ?

La déglutition est pénible pour chacune et, un triple clignement d’yeux plus tard, on fait face au docteur Xavier avec un certain malaise. Celle de droit réunit ses mains sur son verre. Celle du centre délaisse la tablette pour se saisir du poignet qui tient son verre. Celle de gauche tente de croiser les bras pour se retrouver bloquer par son verre. On veut parler, prend une inspiration qui n’est pas plus agréable que la déglutition précédente et réussi à le faire.

« Nous ne savons rien pour Frost, dit-on à trois, lentement, alors que beaucoup trop de choses s’agglutinent dans nos esprits. Cependant… Emma, c’est le nom de notre mère. »

C’est surement un homonyme, espère Céleste. C’est difficilement explicable autrement, désespère Mindee. C’est de sa faute, espère et désespère Phoebe.

Alors que celles du centre et de droite tournent leurs yeux, incertaines, vers celle de gauche, celle-ci s’avance pour déposer son verre sur le plateau l’ayant apporté. Alors que celles du centre et de droite gardent leurs yeux, incertains, sur celle de gauche, celle-ci se recule bien profondément dans son siège confortable en croisant les bras et fronçant les sourcils. Ses yeux, eux, ne quittent pas son reflet dans l’eau qu’elle vient d’abandonner. Petit. Distant. Difficilement visible.

Celle du centre remonte sa prise de son poignet à son bras, fermant les yeux pour déglutir.
Celle de droite serre son verre et finit par perdre son regard dans le reflet qui s’y trouve.
Celle de gauche reste immobile, crispée.

Toutes trois, on ferme les yeux.

Le contrôle du souffle, c’est le contrôle du cœur. Si on contrôle le souffle, on contrôle le cœur. Garder le contrôle du souffle, c’est garder le contrôle du cœur. Le cœur va toujours plus vite.

Celle de gauche rouvre les yeux et lève à peine la tête, fixant le docteur Xavier.
Elle est résolue.
Celle de droite rouvre les yeux et lève pleinement la tête, fixant le docteur Xavier.
Elle est prête.
Celle du centre rouvre légèrement les yeux et baisse la tête, fixant le docteur Xavier.
Elle est triste.

« Peut-on faire une pause, demande-t-on à trois. S’il vous plait. »

Les incohérences ont toujours été là. On ne les a vues qu’en grandissant, en s’éloignant du Monde. Notre monde. Cependant, c’était surtout celui de notre père…



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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyMer 29 Déc 2021 - 18:15



Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos et Charles


Les trois sœurs réagirent d'abord par un brin de méfiance et de perplexité lorsque Charles commença à évoquer ses prétendues recherches sur les mutants célèbres du vingtième siècle, et l'existence d'une mutante à l'apparence et aux pouvoirs similaires à ceux des Cuckoos. Lorsqu'il annonça le nom d'Emma Frost, la réaction de ses présumées descendantes fut immédiate, bien que le professeur ait du mal à la décrypter. De la surprise ? De la gêne ? De la compréhension ? Du rejet ? Un peu de tout cela à la fois.

Il lui parut évident en tout cas que ce nom ne leur était pas inconnu, et qu'il provoquait en elles un malaise certain. Les trois sœurs, qui semblaient jusqu'alors maîtriser leurs mouvements à la perfection, comme les rouages bien huilés d'une machinerie complexe, furent soudainement prises de gestes parasites et désordonnés. Il les avait troublées, sans en comprendre la raison… jusqu'à leur réponse. Ce fut alors à son tour de paraître troublé, une émotion qui se manifesta par des sourcils légèrement froncés et surtout un clignement rapide et répété de ses paupières.

Comment Emma pouvait-elle être leur mère ? Sans pour autant qu'elles connaissent le nom de famille ? Les doutes que le télépathe avait à l'égard des triplées ne firent alors que se renforcer. Il avait décidément encore quelques questions délicates à leur poser, pour pouvoir faire la lumière sur cette mystérieuse affaire. Mais les trois sœurs n'étaient pas en état de continuer l'entretien. Après avoir fermé les yeux quelques instants pour contrôler leurs émotions, elles posèrent sur Charles divers regards très expressifs, et lui demandèrent s'ils pouvaient faire une pause.


« Bien sûr. »

Il resta silencieux. Ce n'est qu'en posant son regard sur le plateau sur lequel Phoebe avait replacé son verre d'eau qu'il réalisa qu'il n'avait pas touché au sien. Il se saisit donc du verre plein pour boire une longue gorgée d'eau, avant de soigneusement reposer le verre et de considérer les triplées d'un œil à la fois curieux et compatissant.

« Si nous allions visiter le parc ? Un peu d'air et de chaleur estivale vous feront du bien. »

Elles acceptèrent très docilement, et il les conduisit donc à l'extérieur. Le parc était immense, ils cheminèrent en silence, elles marchant, lui roulant, tandis qu'il les menait dans une zone forestière très bien entretenue, ombragée et agréable pour une promenade. Ce ne fut que lorsqu'ils furent à l'abri sous les arbres que le professeur reprit enfin la parole.

« Je pense que vous correspondez parfaitement aux postes que vous désirez occuper ici. Je le savais avant même de vous rencontrer. Mais il subsiste des éléments étranges dans vos vies et vos parcours, des zones d'ombres que j'aimerais éclaircir.
Me permettez-vous de de partager avec vous le fruit de mes réflexions et questionnements ? Soyez assurées que je prêterai à vos réponses une oreille bienveillante.
»

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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptySam 1 Jan 2022 - 21:20




Echos et reflets

Le contrôle du souffle, c’est le contrôle du cœur. Si on contrôle le souffle, on contrôle le cœur. Garder le contrôle du souffle, c’est garder le contrôle du cœur. Le cœur va toujours plus vite.

Celle de gauche rouvre les yeux et lève à peine la tête, fixant le docteur Xavier.
Elle est résolue.
Celle de droite rouvre les yeux et lève pleinement la tête, fixant le docteur Xavier.
Elle est prête.
Celle du centre rouvre légèrement les yeux et baisse la tête, fixant le docteur Xavier.
Elle est triste.

« Peut-on faire une pause, demande-t-on à trois. S’il vous plait. »

Les incohérences ont toujours été là. On ne les a vues qu’en grandissant, en s’éloignant du Monde. Notre monde. Cependant, c’était surtout celui de notre père…

« Bien sûr. »

Charles Xavier n’est pas moins perturbé, ou préoccupé, que nous. Cependant, il se contrôle mieux. Cela ne le touche pas autant. Cela ne le stress pas autant. Cela ne l’inquiète pas autant. Il n’est pas autant conscient du stress et de l’inquiétude. Il n’est pas autant conscient du contact et de l’inquiétude. Il n’est pas autant conscient du contact et du stress. On l’est.

On l’est.

Son silence laisse nos cœurs battre. Plus vite. Toujours plus vite.
Son silence fait face à une inspiration bruyante et longue. Nasale. Encombrée.

Sa saisie du verre d’eau, geste opposé à celui de notre membre de gauche, nous offre de quoi essayer de combattre notre panique naissante. Est-ce qu’il s’agit pour lui de finalement goûter à la proposition qu’il a faite, qu’il nous a faite, là où on l’avait en main tout ce temps ? Est-ce qu’il s’agit de faire passer la pilule, chose rendue difficile par les questions qu’on l’amène à se poser et les réponses qu’on est incapables de lui fournir ? Est-ce qu’il se rend compte que l’entretien d’embauche n’est qu’hors sujet par rapport à notre présence ici et qu’en jouant le jeu de lui répondre on se saborde encore plus qu’avec ce détail qui nous a permis d’obtenir la rencontre en premier lieu ? Est-ce qu’il… On pourrait continuer ainsi, indéfiniment.

C’est plus facile.

C’est plus facile de se perdre dans nos têtes que dans nos cœurs.

C’est plus facile de se perdre dans nos questions à propos de cette situation que du reste de notre vie.

Car c’est ce dont il est question.

Le reste de notre vie.

Le début.

Ce que l’on a vécu.

Ce que l’on a cru vivre.

La différence.

La vérité.

On est face à l’abîme et l’abîme nous fait face. On regarde l’abîme et l’abîme renvoie nos regards. On ne voit pas bien loin en son sein. Il nous perce complètement à jour. Plus on cherche à le voir, plus on constate qu’il étend ses ombres loin. Loin de nous. Loin en nous.

« Si nous allions visiter le parc ? Un peu d'air et de chaleur estivale vous feront du bien. »

Monsieur Xavier a reposé son verre. On a regardé l’action sans la voir. Il nous regarde également, curieux et compatissant. On le regarde également, partagées dans les sentiments.

Celle de gauche, avec ses bras croisés, voit sa résolution vaciller.
Celle de droite, avec ses mains jointes sur son verre, voit sa préparation perturbée.
Celle du centre, avec sa main enserrant son bras, voit sa tristesse diminuer.

Après une hésitation blême, celle du centre acquiesce avec un petit geste de la tête et un encore plus petit sourire. Celui-ci mélange notre malaise et notre gratitude à son émotion primaire.
Après un instant d’observation, celles de droite et de gauche en font de même à leur tour. Leurs petits sourires, eux aussi, mélangent nos sentiments communs à nos sentiments séparés.

Nos cœurs battent encore rapidement et on préférerait aller dans une infirmerie mais on ne dit rien. Celle de droite lâche son verre d’eau d’une main afin de récupérer celui de celle du centre et de les déposer tous deux sur le plateau. Celle du centre, une fois délestée, reprend la tablette sans lâcher son bras. Celle de gauche, enfin, se penche pour remettre ses escarpins noirs. Alors qu’elle est pliée en deux, elle jure intérieurement et espère que son visage, qui retraduit sa difficulté, n’est pas visible de monsieur Xavier.

Nos forces nous permettent d’aider les autres, nos faiblesses d’être aidées par eux, énonce Céleste. C’est toujours dur à accepter mais c’est vrai, tout du moins pour nous actuellement, accorde Mindee. C’est pas possible d’être en paix avec ça, c’est pas possible d’en être arrivé là, c’est… lutte Phoebe.

Lorsque les chaussures sont mises aux pieds et la tablette mise en veille, on se lève toutes trois en même temps malgré la crispation qui survit à nos concentrations pour calmer nos cœurs. Réfléchir, cela aide. Cela aide à lutter. Cependant, on finit par s’y noyer. Trop de doutes qui font mal. Trop de questions qui font mal. Trop peu de réponses qui ne font pas mal. Trop peu de réponses, tout court.

Sans un mot, on suit monsieur Xavier. On marche l’une derrière l’autre, celle du centre prenant la tête, celle de droite le milieu et celle de gauche la queue. On regarde vers le sol, vers nos pieds et ceux devant nous, à l’exception de notre première qui suit à la trace le fauteuil roulant. Têtes baissées, on quitte le manoir sans lui accorder un vrai regard. Têtes baissées, on cherche à placer nos pieds dans un terrain n’étant pas vraiment prévu pour des talons aiguilles. Têtes baissées, on pense.

On marche sur les chemins d’un manoir puis d’un parc arboré. Physiquement. On marche sur les chemins de nos souvenirs. Mentalement. Les contrastes sont saisissants. Du soleil. Des néons. De l’extérieur. De l’intérieur. De la verdure. De la blancheur. Un homme assit, vêtu de noir. Un homme debout, capé de blanc. Une femme, qui les lie tous les deux. Qui nous lie toutes les trois. Qui nous lie tous. Une femme, dont on ne connait que le prénom. Une femme dont on pense connaitre le visage. Une femme, que l’on n’a jamais vu de nos yeux.

On ne croit pas que Charles Xavier se soit renseigné sur les mutants importants des années soixante, car Père nous a dit qu’il y vivait.
On croit Charles Xavier lorsqu’il nous parle d’une Emma semblable à nous dans les années soixante, alors que Père nous a dit qu’elle était morte.
On ne sait que croire vis-à-vis de notre lien avec cette Emma Frost, car il s’est écouté trop de temps. Pourtant… pourtant… pourtant…

Le ralentissement du fauteuil roulant amène presque à l’emboutir doucement. Ça ne serait pas la première fois qu’ainsi marcher nous amène à nous rentrer dedans. On ne le fait pas. Pas cette fois. En lieu et place, on reprend nos positions. La première au centre, la seconde à droite, la troisième à gauche.

On correspond parfaitement aux postes que l’on désir occuper ici, sur le papier, résume Céleste. Cependant, on en sait à la fois trop et à la fois pas assez, il semblerait et est vrai, traduit Mindee. C’est un combat qui n’a rien à faire dans un entretien d’embauche mais cela n’en a jamais été vraiment un, conclut Phoebe.

On est calmes, à présent. Effrayées, malaisées, mais calmes.

« Evidemment, répond-t-on à trois, conscientes que notre fatigue émotionnelle va encore augmenter et nous y préparant. Nous sommes curieuses de vos réflexions et de vos questions.

- Peut-être devra-t-on vous montrer des souvenirs pour y répondre,
continue celle du centre. Je vous autorise à pénétrer mon esprit, si c’est le cas.

- Nous nous chargerons de vous y guider,
assurent les deux autres en même temps. Peut-être même toutes les trois.

- Il reste une partie de notre mutation que nous n’avons pas explorée,
reprend celle du centre. Elle est utile pour analyser. »

Nos trois sourires ne sont pas vraiment convainquant mais au moins est-on convaincues. Convaincues que Charles Xavier sera bienveillant, comme il l’a déclaré. Comme il l’a été, jusqu’ici.

On a peur de ses questions. On a peur de ces questions. On a peur des questions.

Phoebe lutte pour y faire face. Mindee stresse pour y faire face. Céleste accepte pour y faire face.

On est calmes. Effrayées, malaisées, mais calmes.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyMer 5 Jan 2022 - 23:16



Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos


Ce n'était pas un entretien d'embauche ordinaire. Mais Charles Xavier n'était pas un professeur ordinaire, et son école non plus n'avait rien de normal. Les jeunes ici recevaient bien sûr l'éducation nécessaire pour obtenir leurs diplômes et envisager diverses carrières, mais ils recevaient bien plus. Ils apprenaient à vivre. A surmonter le passé, souvent difficile. A ne plus avoir peur du présent. A envisager un avenir plus serein. Les membres de l'Institut ne formaient pas qu'une communauté scolaire, ils formaient une famille. Et Charles tâchait d'aider autant les enfants que les adultes. Aussi était-il nécessaire pour lui de connaître les personnes avec qui il travaillait. Afin de pouvoir les comprendre, afin de pouvoir les aider.

Les sœurs Cuckoos ne faisaient pas exception à la règle, bien qu'il ne les fréquente que depuis moins d'une heure. Une part de mystère entourait leur parcours, et notamment les raisons qui les avaient conduites jusqu'ici. Charles se posait beaucoup de questions, et espérait obtenir des réponses. Ce n'était pas de la méfiance. Hum. Disons qu'il y avait dix pourcents de méfiance, quarante de curiosité, et cinquante de fascination, le tout enrobé de bienveillance et de compassion.

Lorsque les triplées le suivirent dans le parc, il ne put s'empêcher de remarquer qu'elles avaient changé de place. Céleste s'était placée en premier, comme si elle était celle qui faisait le plus confiance au professeur, ou qu'elle était celle qui ressentait le plus le besoin d'avoir quelqu'un à suivre. Irma s'était positionnée au milieu, en sécurité, encadrée et protégée par ses deux sœurs. Quant à Phoebe, elle avait pris la dernière place, la plus éloignée du professeur, comme si elle craignait de se laisser trop approcher. Peut-être se trompait-il. Peut-être avait-il tendance à tout suranalyser. Mais c'était plus fort que lui.

Elles reprirent leurs positions initiales lorsqu'il ralentit pour reprendre la parole, sans doute par souci de clarté, de simplification pour autrui. En chœur, elles l'autorisèrent à poser ses questions. Céleste lui proposa même d'accéder à son esprit si cela s'avérait nécessaire pour leurs explications, une proposition soutenue par les deux autres. Charles hocha la tête, conscient de la portée et de la valeur de cette offre, et reconnaissant qu'elles la fassent spontanément.


« Merci. Je suppose que vous ne vous attendiez pas à ce que cet entretien prenne cette tournure. Discuter de votre parcours professionnel et de vos compétences ne m'intéresse pas. Vous avez déjà détaillé tout cela dans vos candidatures. Ce qui m'intéresse réellement, c'est vous. Votre parcours de vie, passé, présent et futur, qui pour ce dernier pourra, je l'espère, se faire à mes côtés. »

Maintenant que ces bases étaient posées, en espérant ne pas les effrayer, il pouvait entrer dans le vif du sujet. Il choisit de commencer par soulever les points qui l'intriguaient, et de ne pas tenter d'y apporter directement des éclaircissements par ses hypothèses personnelles. Du moins pour le moment. En fonction de leurs réactions et de leurs réponses, il envisagerait de leur en dire plus. Il y avait déjà beaucoup à dire.

« Plusieurs détails me posent question. L'existence de deux autres sœurs. Les "tests" que vous avez brièvement évoqués en parlant de vos pouvoirs mutants. Votre éducation dans un orphelinat où vous avez appris à utiliser vos dons. Vous avez également spécifié une éducation paramilitaire. Et bien sûr, vos origines troublantes : comment Emma Frost pourrait-elle être votre mère biologique, si elle est décédée quarante ans avant vos naissances ?
Enfin, il est une question plus directe que je me dois de vous poser : comment avez-vous eu connaissance de cet Institut, et de sa nature précise ? Ce n'est pas une information connue du grand public, et je pense que vous le savez.
»

Il avait bien quelques théories qui lui venaient à l'esprit, et bien qu'elles puissent paraître abracadabrantes au premier abord, il savait d'expérience quelles pratiques contestables et secrètes pouvaient parfois avoir lieu dans certaines obscures organisations pseudo-scientifiques.
Il ne faisait pour le moment que présenter quelques pièces du puzzle, espérant que les sœurs soient en mesure de lui apporter les pièces manquantes, et de reconstituer l'ensemble.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyJeu 6 Jan 2022 - 13:18




Echos et reflets

Le Docteur Xavier suppose qu’on ne s’attendait pas "à ce que cet entretien prenne cette tournure" ; c’est vrai pour l’implication de notre mère, sans quoi l’on savait que viendrait le désagréable moment de parler de notre passé pour qu’il comprenne. On avait anticipé mais pas assez, pas correctement. Ainsi ne sait-on pas vraiment comment réagir à cette supposition, n’ayant de toute façon pas le temps de le faire.

Le Docteur Xavier explique que discuter de notre parcours professionnel et de nos compétences ne l’intéresse pas. Coup de stress. On a déjà tout détaillé. On fait face, chacune à sa manière.

Le Docteur Xavier s’intéresse réellement à nous. Nos vies. Passé, présent, futur ; formulant un souhait partagé concernant ce dernier. Passé, Présent, Futur. On s’est comparées une fois, à tort, aux Sœurs du Destin. Passé, Présent, Futur. On est à un moment où les chemins se séparent. Le destin de sœurs.

On est calmes. Effrayées, malaisées, mais calmes. On acquiesce.

Le Docteur Xavier liste une première batterie de "détails" qui lui "posent question" ; détails déterminant quant à notre souhait commun et sa réalisabilité.
L’existence de deux autres sœurs. Nos gorges et nos cœurs se serrent.
Les tests sur nos pouvoirs mutants. On n’y réagit pas vraiment.
Notre éducation au World. On inspire.
"Et bien sûr, nos origines troublantes". La question qui fait mal. "Comment Emma Frost pourrait-elle être notre mère biologique, si elle est décédée quarante ans avant nos naissances ?" On se crispe, gorges serrées, cœurs serrés, tâchant de gérer ce qui n’est désormais plus une surprise.

« Enfin, il est une question plus directe que je me dois de vous poser : comment avez-vous eu connaissance de cet Institut, et de sa nature précise ? Ce n'est pas une information connue du grand public, et je pense que vous le savez. »

Le plus facile, pour nous pas pour lui, vient à la fin et l’on aimerait beaucoup commencer par cela. Faire dans le désordre, déconstruire et reconstruire. Gagner du temps, essayer de gagner de la paix. Cependant, on sait.

« Toutes les réponses à vos questions, dit-on à trois avec un calme qui ne saurait cacher la peur, le malaise et la tristesse, seront plus facile à montrer qu’à dire. »

C’est comme avec le parc et la chaleur estivale : c’est plus de réconfort, par les arbres et le soleil, par le léger vent, les chants d’oiseaux et les odeurs qu’il porte, par ces actions sensorielles de la vue, de l’odorat, de l’ouïe et du toucher, que les mots n’auraient pu en donner. On est très intellectuelles et une pièce blanche aurait été plus sécurisante pour nous mais on comprend cette approche sensorielle. On la partage, même si le degré est moindre et l’environnement recherché différent. Charles Xavier comprendra. Très bientôt.

« Venez, dit celle du centre. S’il vous plait. »

On est calmes. Effrayées, malaisées, mais calmes. On ferme les yeux. On cherche l’unité et, comme lorsqu’on apprenait à la trouver, on chante dans nos esprits.


Il ne s’agit pas de trouver la paix. Il s’agit de trouver l’harmonie. Une harmonie psychique. Les gens opposent souvent chaos et harmonie. On perçoit que dans tout chaos se trouve une harmonie cachée et dans toute harmonie un chaos cohérent. C’est une simple question de point de vue. Non plus trois points de vue. Un seul. Non plus trois esprits. Un seul. Le point de croisement des échos que nous sommes. Le point de croisement des reflets que nous sommes. Le point où les ondes qui parcourent la surface de l’eau se joignent et s’élèvent mutuellement plus haut qu’aucune n’aurait pu atteindre seule. Le point où les ondes qui parcourent la surface du monde se joignent et forme une couleur plus pure qu’aucune n’aurait pu le faire seule.

« Nous ne sommes, commence-t-on à trois avant d’ouvrir des yeux irradiant de blanc, plus qu’une. »

Je ne vois pas seulement le parc, à travers trois paires d’yeux.
Je ne vois pas seulement le docteur Xavier au sein du parc, à travers trois paires d’yeux.
Je vois également son reflet, à travers une quatrième.
Je vois également mon reflet, à travers une quatrième.

Mon reflet place ma tête entre les oreillers qui se croisent au centre de la pièce. Autour d’eux, trois lits identiques accompagnés de table de cheveux identiques, surplombés de plafonniers stylisés en diamant identiques et dont le pied de lit donne sur trois portes différentes.
Atour de mon reflet se trouve une maquilleuse sobre. Miroir ovale, mur bleu, table murale grise, lampe de chevet allumée à droite, trousse à maquillage à gauche, un tiroir de part et d’autre, poubelle au-dessous à gauche, chaussons au-dessous à droite. Puis deux autres maquilleuses identiques, de part et d’autre.

La pièce est un hexagone de bleu, de blanc et de motifs de diamant. Losanges bleus sur fond blanc, pour la fenêtre qui traverse le haut du mur au-dessus de l’attachement à l’apparence. Celui-ci, comme tous les autres murs, est encadré de deux portes partageant le motif de losange adamantin. L’une, à gauche, est encadrée d’un mur du même bleu. L’autre, à droite, est encadrée d’un mur blanc.
A gauche, le troisième mur voit deux fenêtres verticales laisser filtrer des lumières et des ombres bleutées, les motifs de losanges étant cette fois de blanc, et encadrer une porte coulissante qui, ouverte, nous donne accès aux esprits au-delà des nôtres. Trois poufs identiques sont accolés, gris eux aussi, en attendant notre sociabilité.
A droite, le troisième mur est plein et s’accompagne d’une étagère brune et d’une commode grisée. Une nouvelle lampe, plus grande que les trois précédentes, et des informations aussi rangées qu’agencées. Des souvenirs, des œuvres, des choses que l’on partage à trois.
En face, le dernier mur, blanc ; la dernière porte, unique également.
Au centre de tout cela, les trois lits identiques réunis à la tête. Propres, entretenus, faits. Leurs oreillers se touchent des coins, comme s’est montré dans par reflet qui entoure ma propre tête.

« Bienvenu dans l’Esprit-Ruche, Docteur Xavier. »

Mes yeux passent de son reflet au mien, afin de voir comment il se perçoit et de déduire à mon tour. Ma perception est, disons, peu présentable. Décoiffée par le chaos émotionnel, fatiguée par le chaos émotionnel, enchemisée par la nouveauté de l’"éveil" auquel mon invité a surement dû assister. La mélopée de ma création continue autour de nous.

Ma voix est différente des nôtres. Même si je semble être seule, c’est un chœur qui raisonne hors de mes lèvres. Un chœur toujours plus puissant : si chacune de mes composantes est à dix, je m’éveille à trente et m’accroitrai jusqu’à atteindre les milles d’ici à la fin de mon chant.

« Vous en êtes le premier témoin, dis-je sans réelle pudeur, mon malaise venant des émotions qui bouillent en moi sans parvenir à casser ma dyssynchronie. Vous êtes le premier à ressentir ceci, à ma connaissance. »

Alors que je pivote sur le siège de ma maquilleuse, je tâche de me rendre plus présentable. Mes cheveux se réunissent d’eux même en une queue de cheval basse, barrage canalisant le chaos, tandis que mes yeux malmenés se couvrent de lunettes d’un noir égal à celui qui remplace ma chemise de nuit : un t-shirt et un pantalon sans prétentions, une chemise déboutonnée par-dessus pour avoir un air un minimum présentable puis ces bottes à cuissarde tant affectionnée pour la confiance en elles qu’elles octroient.
Lorsque j’en termine de pivoter, lorsque mon corps astral s’est autant tourné que mon visage et qu’ils se sont réalignés face à Charles Xavier, je me lève et me présente.

« Je suis le Chœur Mental, une synthèse additive des esprits des Stepford Cuckoos. Trois-en-Une, actuellement. Evidemment, cela pose encore plus de questions mais vous avez le temps d’y réfléchir. »

Aucun claquement de talon ne m’accompagne lorsque je me mets debout. Me tendant droite, je vais chercher les branches de mes lunettes de mes deux mains. Après m’en être ôtée, je regarde les verres sous l’éclairage du plafonnier de Céleste, entre le mur à maquilleuse et celui à rangement. Comme pour chasser des poussières, je souffle sur l’un des carreaux. Le bruit de verre éclate alors que s’échappent des éclats d’images et de sons qui ne tardent à graviter autour de moi dans l’espace qui me sépare de la lumière.

On est face à l’abîme et l’abîme nous fait face. On regarde l’abîme et l’abîme renvoie nos regards. On ne voit pas bien loin en son sein. Il nous perce complètement à jour. Plus on cherche à le voir, plus on constate qu’il étend ses ombres loin. Loin de nous. Loin en nous.
« L'existence de deux autres sœurs. »
Cinq lits, dans similaire configuration aux trois présents mais semblant bien plus grand car les fillettes qui se trouvent dedans sont bien plus petites.
« Les "tests" que vous avez brièvement évoqués en parlant de vos pouvoirs mutants.
Votre éducation dans un orphelinat où vous avez appris à utiliser vos dons.
Vous avez également spécifié une éducation paramilitaire.
Les incohérences ont toujours été là. On ne les a vues qu’en grandissant, en s’éloignant du Monde. Notre monde. Cependant, c’était surtout celui de notre père…
Vos origines troublantes : comment Emma Frost pourrait-elle être votre mère biologique, si elle est décédée quarante ans avant vos naissances ?
C’est surement un homonyme, espère Céleste. C’est difficilement explicable autrement, désespère Mindee. C’est de sa faute, espère et désespère Phoebe.
Comment avez-vous eu connaissance de cet Institut, et de sa nature précise ? »
Un homme avance dans un couloir. La lumière qui tombe des plafonniers éclaire son chapeau et dissimule ses yeux. Son nez est droit. Sa bouche est droite. Son menton est pointu, comme les miens. La lumière qui tombe des plafonniers se réverbère sur sa veste grise portée en cape. Comme son chapeau, son costume et sa cravate noirs semblent absorber le peu de lumière qui les atteint mais cela n’en fait que plus ressortir sa chemise et son mouchoir de poche blanc. Il avance. Tout de décor autour de lui est oublié car lui seul comptait et compte encore.
« Votre parcours de vie, passé, présent et futur, qui pour ce dernier pourra, je l'espère, se faire à mes côtés. »
On marche sur les chemins d’un manoir puis d’un parc arboré. Physiquement. On marche sur les chemins de nos souvenirs. Mentalement. Les contrastes sont saisissants. Du soleil. Des néons. De l’extérieur. De l’intérieur. De la verdure. De la blancheur. Un homme assit, vêtu de noir. Un homme debout, capé de blanc. Une femme, qui les lie tous les deux. Qui nous lie toutes les trois. Qui nous lie tous. Une femme, dont on ne connait que le prénom. Une femme dont on pense connaitre le visage. Une femme, que l’on n’a jamais vu de nos yeux.

Alors que mes yeux passent d’un fragment de souvenir à l’autre à une vitesse toujours plus grande, trois larmes s’échappent de ma paupière gauche. Mon image se trouble alors que mon chant s’agite mais je tiens bon.

« Je sais quel chemin emprunter, dis-je après à peine plus de quatre secondes d’observation. Néanmoins, je vais vous laisser le temps de respirer, Docteur Xavier. »

Je ramène mes bras le long de mon corps avant de m’avancer jusqu’à la porte située entre le mur à maquilleuse et celui à rangement. Je m’arrête à côté de celle-ci, prête à l’ouvrir.

« Céleste vous a ouvert son esprit. C’est par ici. »

A tort ou à raison, je perçois les chemins synaptiques de la mémoire comme des tesseracts : des cubes en quatre dimensions. D’ordinaire, j’aurai pu faire le Rubix cube nécessaire à m’y retrouver en simultanée avec la visite desdits cubes. Cependant, les informations me touchent personnellement et je préfère me projeter dans chaque situation avant de la vivre, pour m’en détacher. Si je n’arrive pas à le faire suffisamment, je vais perdre mon harmonie. Je vais me perdre.

« Il n’y a pas grand risque à cela. Ni pour vous, ni pour mes mois. Dites-moi quand vous êtes prêt et sachez que je suis capable de répondre à vos questions tout en faisant visiter. »

Pour peu qu’il ne trouve pas les réponses seul, ce qui est également le but de la visite.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Echos et reflets [Terminé] Echos et reflets - Page 2 EmptyMar 11 Jan 2022 - 0:13




Echos et reflets


Les sœurs Cuckoos et Charles


Le professeur avait posé toutes ses questions, ou plutôt avait relevé tous les points qui lui posaient question. Il aurait pu les énumérer un à un, et se lancer dans un ping-pong verbal de questions-réponses. Mais il pressentait que tous ces éléments pouvaient s'articuler autour d'une seule réponse, même si elle devait être longue. Et les mots ne seraient pas la meilleure voie pour explorer cet éclaircissement nécessaire des vies des sœurs Cuckoos. Elles le confirmèrent d'ailleurs. Elles l'avaient anticipé. Elles l'invitèrent à venir. Non pas une venue physique, bien évidemment, mais psychique.

Le télépathe porta deux doigts à sa tempe et concentra son esprit sur celui de Céleste.
Il perçut d'abord un chant, une berceuse empreinte de mystique, d'onirisme, de force et de mélancolie. Un chant d'unité, d'harmonie. Les trois voix n'en formèrent bientôt plus qu'une. La différence était subtile, mais perceptible. Une sensation qu'il n'avait jamais expérimentée jusqu'alors, et qui le fascine plus que tous les mots que les sœurs ont pu lui offrir jusqu'à présent.

Il se retrouve plongé au cœur de Sa psyché. Le décor est à l'image des symboles qui forment l'identité des triplées. Les couleurs. Les formes. Les aspects. La trinité. Les diamants. Plusieurs portes, fenêtres. C'est un refuge, ouvert sur le monde. Leur monde. Il remarque à peine, dans un premier temps, la silhouette féminine placée au centre de la chambre. Il observe tout, avec les yeux d'un pèlerin pénétrant dans un lieu saint, son regard n'osant s'attarder trop longtemps sur les choses de peur de les abimer.

Sa propre silhouette psychique est différente de sa forme physique. Il paraît plus jeune, d'une dizaine d'années, voire plus. Il se tient debout sur ses deux jambes valides. Sa tête est ornée d'une chevelure brune et soyeuse. Ses habits sont moins formels, bien qu'impeccablement ordonnés.
Il observe, silencieusement, religieusement. Il tourne sur lui-même pour pouvoir tout percevoir de ce palais mental, sans que son corps ne semble pourtant bouger. Comme s'il craignait de fouler le sol de ce sanctuaire.

Son regard se pose sur la silhouette de son hôte lorsqu'elle s'adresse à lui, d'une voix unifiée, et non unique. Il hoche la tête, puis hausse les sourcils lorsqu'Elle lui annonce qu'il est le premier à ressentir cet endroit si particulier. Il se sent privilégié. Honoré. Toujours fasciné, toujours curieux. Toujours infiniment respectueux.
Il écoute une présentation qu'il avait déjà comprise.

Il contemple les fragments de souvenirs qui jaillissent des lunettes. Il s'efforce d'ignorer la partie émotionnelle de son propre esprit, celle qui lui susurre que cette manifestation visuelle est sublime et qu'il pourrait s'attarder à en contempler la forme, plutôt que le fond. Il se concentre sur ce qu'il voit et entend au-delà des éclats de verre. Cinq lits d'enfants. Des incohérences. Un père. Une explication maternelle impossible à trouver, rationnellement du moins. Le père, à nouveau. Le souvenir, bien plus récent, de la promenade dans le parc, entrecoupé d'un passé plus lointain. Lui-même. Le père, encore. Emma, telle qu'elles se la représentent.

Elle pleure. Il voudrait la réconforter, mais c'est à Elle de le guider. Des perturbations dans la projection mentale, visuelle et sonore. Une stabilisation. Elle sait où l'emmener. Il est prêt, mais l'est-Elle ? Elle lui laisse du temps, il le prend, il Lui laisse du temps.
Il s'avance enfin, vers la porte de Céleste. Elle le rassure sur les risques encourus. Il n'avait aucune crainte pour lui-même.


« Je vous suis. »

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