Ça ne dérangeait pas Peter de sortir, non. Ça le dérangeait de se rendre dans ce quartier par contre. Pas à cause des transports, qui lui prenaient pourtant facilement une heure et demie, voire deux heures de son temps, depuis l'appartement de sa tante. C'était à cause du bruit. Avec son ouïe plus sensible, Manhattan était une véritable plaie. Grouillant d'hommes et de femmes d'affaires pressés aux visages sinistres, le calme était un mot qui n'avait pas sa place ici. Depuis la rue, il entendait les traders se crier les uns sur les autres et les téléphones sonner sans arrêt, et ce malgré le brouhaha des piétons et le klaxon des voitures aux conducteurs impatients. Il suffisait qu'une fenêtre de ces grands immeubles soit ouverte pour qu'une fanfare s'installe dans son crâne, le rendant douloureux au possible. Si seulement il pouvait porter son masque constamment...
Ses pas le menèrent vers la banque où il avait rendez-vous. La vie de super-héros lycéen ne rapportait pas beaucoup et s'il ne se bougeait pas les fesses pour s'occuper de son avenir d'étudiant, il n'en aurait tout simplement aucun. Sa tante ne roulait pas sur l'or, loin de là, et quand bien même ça aurait été le cas, il refusait de la laisser verser un seul centime pour lui. Elle en avait déjà fait bien plus qu'assez et il était temps qu'il s'assume. Avec ses résultats, il savait qu'il pouvait aller dans l'école de ses rêves. Il savait aussi très bien qu'il aurait accès à toutes les bourses qu'il pouvait imaginer. Mais il voulait aussi prévoir le reste de son début de vie d'adulte et de son indépendance. Il ne voulait plus être une charge pour May et, surtout, avoir un peu d'intimité, souhait qui s'est renforcé depuis le début de sa relation avec MJ.
Peter passa les portes du grand bâtiment et se sentit aussitôt comme un intru. C'était comme s'il était écrit sur son front qu'il était fauché. Après avoir retenu un soupir, il se positionna dans la queue, en espérant qu'il n'en aurait pas pour trop longtemps, car il avait pas mal de devoirs à faire pour la semaine prochaine. Avec ses patrouilles nocturnes, il devait utiliser ses journées pour en faire le plus possible, histoire de s'avancer et ne pas couler sous les vagues de choses à faire, que les professeurs prenaient visiblement plaisir à exiger. Il aurait bien aimé avoir aussi quelques heures de libre pour voir MJ et Ned. Il retint un autre soupir, lorsque son Spider-Sens s'affola. Il passa sa main sur sa nuque et tourna son regard vers l'entrée, cherchant à savoir ce qui l'avait déclenché. Il n'eut pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit qu'il eut bien rapidement sa réponse.
- Les mains en l'air, tout le monde, grouillez-vous! Le premier qui sort son téléphone ou qui fait un mouvement suspect, on le flingue!
Des hommes cagoulés et armés, Peter en compta six, s'introduisirent dans la banque et le lycéen se douta bien que ce n'était pas juste pour passer premier dans la file. Quelques balles furent tirées vers le plafond, sans doute dans le but de montrer le sérieux de la situation à ceux ou celles qui ne l'avaient pas encore complètement saisi. Merde, il avait bien son costume dans son sac à dos, ou bien l'Iron-Spider prête au déploiement, mais il ne pouvait utiliser ou enfiler aucun des deux sans dévoiler son identité secrète, à laquelle il tenait plus que tout au monde. Il se sentait pris au piège, mais plutôt que d'abandonner, son cerveau était déjà en train de réfléchir à toute vitesse à une solution pour protéger aussi bien les gens que l'argent et arrêter ces criminels.
Nulle gaieté n’avait animé les traits de la jeune mutante lorsqu’elle avait quitté l’Institut Xavier un peu plus tôt dans la matinée, délaissant Scott et Kitty pour rejoindre l’immense fourmilière formant le centre-ville de New-York. Un océan de béton, de goudron et de corps pressés s’entassant dans des métros déjà bondés pour courir de l’autre coté de la métropole, dans une symphonie distordue de bruits oppressants ; des moteurs grondants, des klaxons furieux et des éclats de voix incessants, voilà le portrait bien morne qu’elle aurait dressé de cette grande ville américaine, véritable jungle d’immeubles et de corps furtifs. Peut-être, son avis péjoratif à ce sujet était influencé par le fait d’avoir grandi dans un endroit entouré par une nature aussi verdoyante que généreuse, où le chant des oiseaux peuple votre esprit sitôt que le soleil se lève… Ici, le soleil parvenait à peine à se frayer un chemin à travers les ruelles. Mais, elle n’avait pas vraiment eu le choix…
Quelques jours plus tôt, alors qu’elle accompagnait une de ses amies pour faire un peu de shopping dans un centre commercial huppé de Manhattan, la rouquine avait trouvé un porte-feuille abandonné au milieu de la galerie marchande, un porte-feuille qui avait dû s’échapper du sac de sa propriétaire. Celle-ci se nommant Emma Smith d’après ses papiers d’identité, Jean avait bien été tentée d’entrer en contact avec celle-ci sur les réseaux sociaux pour lui remettre son dû en mains propres mais, devant la liste bien trop importante de jeunes femmes portant ce même nom, elle y avait renoncé. Comment savoir qui est la véritable Emma Smith ? Finalement, la solution la plus simple (et la plus rassurante), était de rapporter le porte-feuille jusqu’à la banque à laquelle était rattachée sa carte de crédit, car ils se chargeraient bien de lui rendre le tout. C’est pourquoi, en ce mercredi matin, elle s’était levée de bonne heure et avait fait le déplacement jusqu’à cette banque, dans laquelle elle attendait patiemment son tour. Ne faisant pas véritablement attention aux autres, elle s’avança jusqu’au guichet après une vingtaine de minutes d’attente, déposant presque aussitôt le porte-feuille sur la petite tablette devant elle tout en commençant à expliquer sa situation :
« Bonjour… J’ai trouvé ce porte-feuille l’autre jour et je n’arrive pas à retrouver sa propriétaire, et comme la carte de crédit provient de votre banque je me suis dit que… »
Derrière sa vitre de protection, la jeune femme assise avait à peine eu le temps de tendre sa main en hochant son visage de haut en bas, avant que plusieurs détonations furibondes ne fassent sursauter tout le monde. Les épaules recroquevillées vers l’intérieur, les paupières closes et les sourcils froncés, Jean était restée quelques secondes figée avant de réagir, si l’on pouvait qualifier sa réaction ainsi ; aussi tremblante que surprise, elle s’était agrippée aux hanses de son sac en toile agrippée à son épaule tout en se retournant lentement vers les assaillants, qui portaient tous des cagoules dissimulant leurs visages. Une prise d’otages… Un cambriolage… Ses pensées, soudainement aussi bruyantes qu’un capharnaüm de mots n’ayant aucun sens, bourdonnaient si fort qu’elle n’entendit plus rien l’espace d’un instant. L’angoisse, comme une araignée venimeuse commençant à tisser sa toile dans son ventre ; l’angoisse, poison virulent, remontait lentement dans sa gorge pour la rendre muette, et dans ses mains pour les faire trembler.
Ça va aller. Respire. Respire.
« Le premier qui bouge se prend une balle dans la tête ! Tous à genoux ! À GENOUX, j’ai dit ! Et mettez vos mains en évidence ! »
La voix grave de l’homme déchainé la fit tressaillir, alors qu’elle évitait tout contact visuel avec ces hommes (femmes ?) aux intentions plus que douteuses. Il lui fallait réagir… N’était-elle pas une x-men ? Une mutante ? Il fallait qu’elle intervienne, mais comment ? Elle était bien trop malmenée par l’angoisse pour user correctement de ses pouvoirs pour l’instant, il fallait d’abord qu’elle se calme. Qu’elle dissipe l’angoisse. Qu’elle retrouve ses esprits pour mieux contrôler les leurs.
Sans émettre le moindre mouvement de résistance, la rouquine blafarde avait obtempéré aux ordres des cambrioleurs, se mettant sur ses genoux en relevant ses deux mains tremblantes près de son visage, comme tous les autres otages… Mais le pire était encore à venir.
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
La peur que ressentait Peter ne l'empêchait pas de réfléchir correctement, mais il ne voyait décidément aucune échappatoire. Il avait seulement besoin d'une seconde de distraction pour enfiler son costume à l'abri des regards. Il avait juste à appuyer sur l'araignée robotique qui était cachée dans une poche secrète de son sac à dos pour que l'Iron-Spider prenne place autour de lui. Les braqueurs firent mettre à genoux leurs otages et les obligèrent également à tous se regrouper au même endroit, sans doute afin de pouvoir les surveiller plus facilement, le temps que les autres dérobent l'argent du coffre. En tout cas, c'était comme ça qu'ils faisaient en général dans les films, sauf s'ils décidaient de se la jouer à la Insaisissables, ce qui allait être de suite plus compliqué à gérer si tel était le cas. Le jeune héros aurait aimé profiter du mouvement de foule pour se faufiler hors de vue des criminels, mais il n'en eut malheureusement pas l'occasion.
Il se contenta donc d'obéir, s'agenouilla, posa ses mains sur sa tête pour les laisser visibles et observa autour de lui. Les gens étaient terrorisés, certains pleuraient même, ce qui serra immédiatement le coeur du super-héros. Mais le pire fut sans doute la petite fille qui hurlait dans les bras de sa mère, effrayée par cette situation si anormale qui se déroulait dans son monde rempli d'innocence. Alors que les braqueurs s'étaient séparés en deux groupes de trois afin de pouvoir les surveiller tout en s'activant à effectuer leur méfait, un des hommes, manifestement pas très heureux de se retrouver à devoir veiller sur les otages plutôt que de faire péter le coffre, se dirigea vers la mère et sa fille.
- Fais-la fermer sa gueule ou j'le fais moi-même.
Peter se tendit immédiatement et resta aux aguets, prêt à intervenir de quelque façon que ce soit avant que ça ne dégénère. Evidemment, la petite fut d'autant plus effrayée lorsque l'homme s'était rapproché et sa mère, complètement paniquée, n'arrivait absolument pas à calmer sa fille, ce qui aggrava l'humeur de celui qui tenait l'arme à feu. Lorsqu'il tendit cette dernière vers la femme et l'enfant, les réflexions du jeune héros cessèrent, laissant leur place à l'action. Il parla, guidé par son impulsivité.
- Tu penses pas que tu devrais plutôt t'en prendre à quelqu'un de ta taille?
Le braqueur se retourna immédiatement, cherchant qui était celui qui avait osé dire ça. Ses alliés n'avaient visiblement pas remarqué que c'était Peter, car ils semblaient chercher également la source de la voix. Fixant le sol, le coupable fit comme si de rien était, non pas par peur des représailles, mais plus car s'il commençait une bagarre ici, des innocents pourraient s'y retrouver mêler et ce n'était absolument pas ce que le lycéen souhaitait. Au moins, il avait distrait leurs gardes et la petite fille avait arrêté d'hurler, blottit dans les bras de sa mère qui avait plus ou moins reprit contenance grâce à l'intervention. Cela dit, son but restait inchangé: agir. Peut-être que s'il trouvait le moyen de déclencher l'alarme de la banque, la police serait une distraction suffisante pour permettre à Spider-Man de faire son entrée en scène et ainsi lui permettre de mettre leur raclée à ces types.
L’esprit embrumé par la peur, Jean avait un instant fermé les yeux alors qu’elle se trouvait à genoux au milieu des otages ; des otages, gronda la voix furieuse dans son esprit torturé. La peur avait réveillé la Bête qui gesticulait à présent comme un serpent ondoyant dans l’eau, à peine visible à la surface. Il se mouvait, arrachait les parois de sa prison psychique en lui hurlant d’agir, de ne pas se laisser maîtrisée par une bande de vermines sans cervelle comme[i], mais elle résistait à l’irrépressible envie d’intervenir, de les abattre, d’utiliser leurs propres armes contre eux pour asseoir une vengeance qui… [i]Non ! Elle ne voulait pas être comme ça. Elle ne voulait pas être comme lui. Elle ne voulait pas être lui. Il fallait qu’elle se calme. Il ne devait pas gagner. Pas aujourd’hui. Pas devant tous ces gens… Elle ne voulait pas les mettre en danger.
Respire.
Inspirant lentement par la bouche en creusant son ventre pour tenter de reproduire les techniques de relaxation qu’elle avait vu sur Internet (mais qui ne fonctionnaient pas tellement dans ce cas de figure), Jean avait presque sursauté en entendant des hurlements dans son dos… Ceux d’un enfant. D’une petite fille pleurant contre l’épaule de sa mère, à présent menacée par l’ombre d’une arme cruelle. Les cris déchirants étaient venus frapper contre son coeur en apportant des larmes vivaces dans ses yeux, larmes qui avaient dégringolé ses joues tandis qu’elle se retournait vers la scène affligeante qui se déroulait à l’intérieur de la banque, et face à laquelle tout le monde était impuissant. Elle aurait pu intervenir pour les sauver, bloquer l’arme de cet homme beuglant sur elles, protéger la mère et sa fille du danger pesant sur leurs têtes, mais Jean n’était pas une super héroïne parfaite, dont le courage faisait fondre la peur : elle n’était pas celle qu’on attendait, car elle avait peur, tellement peur qu’elle en tremblait de tout son corps.
Respire.
- Tu penses pas que tu devrais plutôt t'en prendre à quelqu'un de ta taille?
Les yeux légèrement écarquillés, reprenant difficilement son souffle, Jean avait posé ses yeux larmoyants sur le jeune homme qui avait eu l’audace (ou l’inconscience) de défier les assaillants… Il était bien plus courageux qu’elle, c’était évident, mais elle craignait qu’il ne se mette en danger, lui et les autres, en provoquant les braqueurs armés et visiblement coléreux. Essayant de faire le vide dans son esprit, Jean s’était concentré pour atteindre celui de l’inconnu, lui soufflant alors quelques mots qu’il fut le seul à entendre :
« Ils sont armés et pourrait tuer quelqu'un, ne les provoque pas ! »
Maintenant, il fallait espérer que le jeune homme garde son calme et ne s’attire pas d’ennuis…
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Woah. Peter se retourna instinctivement, cherchant la source de la voix, mais il ne vit personne autour de lui qui pouvait correspondre à son propriétaire. Elle semblait venir de nulle part et de partout à la fois. Il ne comprenait pas. Elle lui avait donné des frissons étranges et l'avait entendu si clairement que, ce qu'il pensait être une jeune femme, aurait dû être très proche de lui. Devait-il mettre cela sur le fait de son ouïe différente? En plus, que voulait-elle qu'il fasse? Il n'allait pas les laisser tuer des civils devant ses yeux sans rien faire! Le fait qu'il se retourne, sans penser aux conséquences de ce que le moindre mouvement pouvait amener dans cette situation, lui valut de s'attirer l'attention qu'il tentait d'esquiver quelques secondes plus tôt. Un des braqueurs s'approcha de lui et frappa la mâchoire du lycéen avec la crosse de son arme. L'araignée avait vu le coup venir, son Spider-Sens toujours sur le qui-vive, mais avait fait le choix de ne pas l'esquiver. Ça fit un mal de chien et il sentit un goût de fer dans sa bouche, mais il savait que c'était nécessaire. Esquiver le coup les aurait agacé davantage. Satisfaite, madame la voix?
- C'est par ici que ça se passe, gamin.
La puissance du coup l'avait obligé à se rattraper, les deux mains au sol. Il en releva une au niveau de sa joue, la massant un peu, comme si ça allait changer la douleur qui le tiraillait. A l'entente du surnom, qui sonnait d'une façon particulièrement désagréable à ses oreilles venant d'un type pareil, ses lèvres s'ouvrirent.
- Pas ma faute si le spectacle est si ennuyant.
Pour une fois Parker, pour une fois dans ta courte vie, ferme-la, s'il te plait. Il venait de se prendre un coup exprès pour ne pas les énerver, et voilà qu'il parlait encore une fois sans réfléchir. Tony serait là, il se serait frappé le visage pour exprimer toute sa désapprobation et sa lassitude face à son comportement puéril. Mais c'était tellement difficile et frustrant de prétendre être un type sans défense, alors qu'il pouvait littéralement les assommer en un coup. Des fois, il se demandait ce qui arriverait s'il avait la moitié du courage de son mentor disparu et qu'il révélait son identité secrète au monde. Mais cette pensée s'en allait toujours bien vite, se rappelant tous ses proches qu'il devait protéger. Le criminel attrapa Peter par les cheveux et le tira or de la foule d'otages. Le garçon eut le réflexe d'attraper le bras de son tortionnaire pour tenter de diminuer la douleur.
- Tu veux faire le malin? Bien, tu vas servir d'exemple. - Mec, on a dit pas de victimes.
Son partenaire n'avait visiblement pas de problème à menacer des gens, mais davantage à les tuer. Une chance pour le jeune héros, qui ne savait pas comment se sortir de cette situation autrement qu'en utilisant sa force devant tout le monde. Est-ce que leur fait croire qu'il était ceinture noire de karaté pour se justifier ensuite serait crédible?
D’ordinaire, si les circonstances avaient été différentes, Jean se serait sans doute quelque peu amusée de son air déboussolé et de ses yeux désorientés, qui cherchaient désespérément la propriétaire de cette voix mystérieuse ayant résonné dans son esprit… Elle était juste devant lui, à quelques mètres seulement, le visage blafard, les yeux larmoyants et le corps tremblant, sagement immobile comme tous les autres otages… ou presque. Lui ne l’était pas, et c’était de sa faute.
Comme il avait été distrait par sa voix, la cherchant dans son dos sans se douter qu’elle avait été projetée dans son esprit, un forcené s’était approché de lui pour lui asséner un violent coup au visage avec la crosse de son arme imposante, le faisant chuter sans attendre. Ayant sursauté à l’entente du fracas contre sa joue, Jean avait tressailli en baissant ses cils vers le sol… Il fallait qu’elle se calme, mais la culpabilité était venue mordre son estomac. C’était sa faute s’il venait d’être ainsi frappé. Pourquoi diable ne pouvait-elle pas réagir ? Elle avait affronté bien pire qu’eux, Apocalypse notamment, alors pourquoi était-elle paralysée par la peur comme ça ? Ne pouvait-elle pas les maîtriser à la seule force de sa pensée ? Elle le pouvait, elle le savait. Mais elle n’en avait pas encore le courage. Mais, un instant, elle avait naïvement espéré qu’il suive son conseil et ne fasse point de vagues, sauvant sa vie et épargnant celle des autres prisonniers pétris de peur mais… Lorsqu’elle avait de nouveau entendu sa voix factieuse crachant à la figure des assaillants des mots provocants, la rouquine avait lentement fermé les yeux en l’injuriant silencieusement. Quel idiot ! Ils allaient tous mourir par sa faute, et lui le premier. D’ailleurs, les représailles ne se firent pas attendre : il fut menacé de mort par son agresseur, mais bien heureusement autre braqueur s’y opposa farouchement, lui rappelant qu’ils n’étaient pas ici pour tuer qui que ce soit. Visiblement, ils n’avaient pas les mêmes principes…
« Il m’cherche ce p’tit con ! Laisse-moi lui montrer qui commande ici. »
Se rapprochant de Peter en libérant son bras prisonnier de la main du jeune un peu trop insolent, et levant son menton face à lui comme d’un air de défi, l’homme armé avait commence a relever son flingue vers son visage, en s’apprêtant à viser son crâne…
Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Devait-elle rester immobile ? Fermer les yeux ? Agir ? Elle n’eut pas le temps d’y songer. Elle réfléchissait déjà depuis bien trop longtemps.
« Laissez-le ! »
La nuque redressée vers la scène qui se déroulait non loin, Jean avait tendu sa main en direction de l’homme armé pour retourner psychiquement son arme vers lui, à la seule force de sa pensée ; sans qu’il ne puisse la retenir, l’arme avait glissé de ses mains en flottant dans les airs et le canon s’était alors pointé vers son propre front. Fébrile face à la tournure des évènements —car il ne s’attendait sûrement pas à ce qu’une mutante se trouve ici, reculant de quelques pas craintifs sous la menace de sa propre arme figée dans les airs, l’homme s’était mis à bredouiller quelques mots suppliants, sous l‘œil pétrifié de ses collègues éparpillés dans la salle. Et lorsque l’un d’eux posa son regard sur Jean, l’identifiant clairement comme la source de ce qu’il jugeait être de la magie, il lui fit haineuse :
« Putain mais t’es qui toi ?! »
Lui lançant un bref regard pour s’assurer qu’il ne braquait pas son arme sur elle —pas encore mais ça ne saurait tarder elle en était sûre, la rouquine avait reporté toute son attention sur les trois individus face à elle, sans répondre à l’autre.
« Max, bute là elle aussi ! Dépêche-toi ! »
Oh, non… Pas assez vite ! Sa deuxième main ayant fait un geste rapide en direction du dénommé Max, ce dernier avait été projeté en arrière pour s’écrouler contre le mur avec une force conséquente mais néanmoins mesuré, le faisant retomber au sol dans un râle de douleur avant de s’effondrer, inconscient. Il n’était pas mort —fort heureusement d’ailleurs, mais seulement assommé. Une menace de moins, mais il en restait encore cinq…
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Lorsque Peter comprit que l'homme avait déjà scellé son destin dans son esprit, sa main se dirigea lentement mais instinctivement en direction du visage de ce dernier, prêt à lui lancer de la toile qui l'aveuglerait et le sonnerait même sans doute un moment, vu leur proximité. Ça lui donnerait le temps de se relever et de mettre à terre les trois hommes, de libérer les otages et de s'occuper ensuite, une fois vêtu de son costume, des trois autres dans la salle du coffre. Au diable son identité secrète, c'était sa vie qu'il allait perdre à force de vouloir la garder. Mais ni l'un ni l'autre ne tira. A la place, une voix familière s'éleva au milieu de la foule compacte des otages, criant un ordre. Le jeune homme tourna la tête pour voir qui avait assez de courage pour intervenir dans un moment pareil et vit une femme, la main tendue vers eux. Pourquoi? Il reporta son regard vers son tortionnaire et ses yeux s'agrandirent.
Même quand on avait vu autant de choses que Peter, semblant sortir tout droit d'un film de science-fiction, il était difficile de s'y habituer. Il y avait tout de même, à quelques centimètres de lui, une arme qui volait et qui s'était rebellé contre son propriétaire. Le lycéen fut lâché immédiatement, le braqueur prenant peur. Ce dernier se réfugia dans la supplication et ses collègues ne faisaient pas davantage les fiers. Peter en profita donc pour s'éloigner un peu de celui qui avait tenté de le tuer, soulagé de ne pas être mort aujourd'hui. Il la frôlait bien trop à son goût. L'adrénaline qui coulait dans ses veines était ce qui lui permettait de se mouvoir plutôt que de rester immobile à fixer la scène comme un idiot, partagé entre l'admiration, la stupéfaction et la peur.
Qu'allait faire cette femme? Le héros espérait qu'elle ne tirerait pas, sinon, la situation allait prendre une tournure bien compliquée, si elle pouvait l'être davantage. Mais les Jedi étaient sages, et pour faire preuve d'un talent de télékinésie pareil, elle était forcément un Jedi, n'est-ce pas? Prêt à intervenir lorsque les criminels changèrent de cible numéro un, la magicienne n'avait cependant et visiblement pas besoin d'aide, car elle projeta l'un d'eux en arrière, qui fut assommé sur le coup. Wow. Ouais, c'était bien de l'admiration que Peter ressentait le plus. Adieu la peur de mourir, il voulait se poser là, un paquet de popcorn dans les mains, et regarder avec attention la scène qui se déroulait devant lui. Il se retint de faire un quelconque commentaire, qui aurait été plus que malvenu devant tous les otages et face au danger de mort dans lequel ils pensaient sans doute toujours être.
Mais Spider-Man savait que le danger était écarté. Certes, il restait encore cinq ennemis à mettre à terre, mais avec un pouvoir pareil, ce n'était qu'une question de temps. Il courut vers les otages, et plus précisément vers la femme en action, pour la remercier de lui avoir sauvé la vie. Il ne put malheureusement pas perdre de temps à lui demander de lui apprendre à maîtriser la Force, étant donné qu'un plan avait enfin germé dans son esprit. Elle divertit les méchants, je m'occupe de faire sortir les otages, une fois dehors je m'éclipse et Spider-Man fait son entrée pour l'aider, si tant est qu'elle a besoin d'aide. Ça pouvait marcher.
- Tu penses que tu peux t'occuper d'eux le temps que je mette les gens en sécurité?
Il savait qu'il fallait agir rapidement, étant donné que le bruit allait certainement attirer l'attention des trois autres, plus loin dans la banque. Mais il ne pouvait pas agir sans avoir la confirmation de cette femme. Elle restait elle aussi un otage, une civile, une innocente et il ne pouvait pas la laisser seule si elle ne s'en sentait pas capable, même si c'était pour l'espace de seulement quelques secondes. D'autant plus que ces types étaient armés et sans doute dans une colère noire de voir qu'ils se faisaient tenir en respect aussi facilement par celle qu'ils considéraient plus tôt comme un agneau innocent dans le troupeau.
Comme si son esprit s’était détaché de son corps, Jean observait la scène sans véritablement réaliser qu’elle en était actrice et non pas spectatrice : venait-elle vraiment de se dresser face au danger sans prendre le temps de réfléchir ? Venait-elle vraiment de prendre la parole pour les défier d’abattre une balle entre les deux yeux de cet inconnu ? Elle ne se jugeait pas particulièrement courageuse et, dans les faits, ne l’était pas tout le temps en réalité mais, en cet instant, elle semblait être portée par un sentiment de bravoure qui n’arrivait que rarement à poindre en son coeur : usant de ses pouvoirs pour protéger les autres personnes autour d’elle, Jean avait désormais l’impression que son cerveau avait cessé de fonctionner, contrairement à son coeur qui battait à tout rompre dans sa cage thoracique devenue bien trop étroite pour ses galops furieux.
« Je vous ai dit de le lâcher… »
Répéta-t-elle d’une voix qui se voulait autoritaire, tandis que les deux hommes reculaient enfin, toujours sous la menace de l’armée maintenue dans les airs ; des dizaines de témoins étaient autour d’elle, et il était évident qu’ils n’auraient aucun mal à la reconnaître… Mais son anonymat n’étant pas sa principale priorité pour l’instant, elle s’était contentée d’éviter leurs regards, au risque de croiser leur dégout ou leur peur. Tandis que les assaillants fulminaient de colère après elle, l’accablant d’insultes et de menaces auxquelles elle n’accordait que trop peu de crédit, la jeune mutante avait tourné son visage vers l’inconnu sain et sauf, qui fit preuve à son tour d’un grand courage. Mettre les otages en sécurité… Voilà la priorité.
Après quelques secondes d’immobilité, la rousse avait tourné son menton vers l’homme qui se tenait devant elle pour hocher son menton de haut en bas dans un geste vague, avant de lui répondre d’une voix tout aussi hésitante, comme si elle peinait encore à réaliser que tout ceci était bien vrai.
« Euh… Oui, oui… Emmène les otages en sécurité et reste dehors, toi aussi. Appelle la police, aussi… Je m’occupe d’eux. »
La perspective de se retrouver en tête-à-tête avec ces bandits n’avait rien de réjouissant, mais elle n’avait pas vraiment le choix : quand bien même elle pouvait les surveiller avec grande attention, la possibilité qu’ils fassent une ou plusieurs victimes ne pouvait être totalement exclue. Après un léger coup de menton complice, Jean s’était retournée vers les deux hommes présents face à elle, sa main se refermant alors pour que l’arme traverse la pièce pour atterrir dans sa main. Elle n’avait jamais utilisé une arme pareille, et n’espérait jamais avoir à le faire, alors elle glissa l’objet barbare dans la poche de sa veste tout en leur demandant, d’une voix étonnamment forte, de se mettre à genoux avec les mains au-dessus de la tête… Comme elle avait été quelques secondes auparavant. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que les autres, dans la salle des coffres, avaient bien entendu tout ce raffut, et s’apprêtaient à passer à l’action…
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Remerciant silencieusement le destin d'avoir mis cette femme dans son camp et non dans celui adverse, Peter lui rendit son léger signe de tête, lui signifiant qu'il lui faisait confiance. Elle avait l'air quelque peu dépassé par les évènements, ce qui pouvait totalement se comprendre. Il devait faire très vite. Tandis que leur protectrice s'occupait de tenir les braqueurs en respect, le lycéen fit de son mieux pour faire sortir les otages le plus rapidement possible, tout en tentant d'éviter le mouvement de foule et la panique générale. Mais, ayant tous pu assister à la scène surréaliste se déroulant devant eux, ils comprenaient bien la situation et se dirigeaient vers la sortie avec une volonté certaine de se mettre à l'abri et de foutre le camp d'ici. C'était fou à quel point, dans des situations de vie ou de mort, les gens pouvaient être égoïstes. Personne à part Peter n'offrit des regards inquiets, ou même reconnaissants, à leur sauveuse. Ils se contentaient de se précipiter vers la sortie et de s'éloigner de l'entrée de la banque. Comme quoi, être un héros n'était pas toujours gratifiant.
Mais ça n'empêcha pas Peter d'appeler la police dès qu'il posa un pied à l'extérieur du bâtiment, tandis qu'il courait dans la ruelle la plus proche, à l'abri des regards. Il leur expliqua rapidement la situation, d'un professionnalisme qu'il avait appris aux côtés des Avengers et à force d'exercer son boulot secret. Plus les explications étaient précises et claires, plus la police serait efficace et pourrait intervenir, tout en restant eux-mêmes sain et sauf. Son but n'était absolument pas de les mettre en danger. Pour être honnête, il ne les aurait appelé qu'après avoir réglé le problème lui-même, si la Jedi ne lui avait pas demandé de le faire. C'était ce qu'il faisait toujours, à vrai dire. De un, ça lui permettait de ne pas les avoir dans les pattes pendant qu'il intervenait. De deux, les policiers étaient finalement eux aussi des civils qu'il devait protéger, alors les amener directement au devant du danger n'était pas la meilleure des idées. Il allait devoir faire vite, non seulement pour aider la femme restée dans la banque, mais afin de régler tout ça avant que les gardiens de la paix ne débarquent.
Devant son manque évident de temps, il cacha son sac à dos de son mieux et ne chercha même pas à récupérer son costume s'y trouvant. L'enfiler ne lui prendrait pas plus de deux minutes, mais c'était deux minutes durant lesquelles sa sauveuse devait se défendre seule contre cinq criminels, suffisamment au bord du gouffre pour en venir à braquer une banque et suffisamment organisés pour avoir armes et moyens d'ouvrir le coffre. De plus, l'autre moitié du groupe n'allait sans doute pas tarder à venir en renfort, après tout ce vacarme. Il souleva sa manche droite pour accéder à son lance-toile, plus particulièrement au système d'activation de son Iron-Spider dissimulé en dessous. Les nanoparticules recouvrirent en seulement quelques secondes le corps de Peter de la tenue protectrice, aussi bien de son identité que de son intégrité physique. Il escalada le bâtiment à côté duquel il était afin d'accéder à la banque, non pas par l'entrée de celle-ci, mais plutôt par une fenêtre, afin de garder l'effet de surprise.
Friday lui permit de visionner les mouvements thermiques venant de l'intérieur de la banque, permettant à Spider-Man de constater qu'en effet, les trois braqueurs s'étant dirigés vers le coffre étaient en train d'arriver à la hauteur de la magicienne. Il utilisa une toile pour se balancer, brisa la fenêtre devant lui d'un coup de pied et atterrit entre les hommes venant d'arriver et la femme les ayant tous sauvés. Il envoya une grenade de toile sur celui qui braqua son arme en leur direction en premier, l'envoyant violemment en arrière et le fixant au sol, dans l'incapacité de se décoincer avant la dissolution de cette dernière. Le héros devait cependant veiller à ne pas trop utiliser ce gadget, car il consommait une grande quantité de toile et il pouvait vite se retrouver à court s'il ne faisait pas attention. A quoi bon être une araignée, si on pouvait plus tisser?
- Six contre une? C'est pas très équitable ça. Vous permettez que je me joigne à vous?
Dès qu'il avait le costume sur lui, il se sentait invincible. A tort, il le savait, mais à l'abri derrière son masque, il ne pouvait s'empêcher de faire le malin, une confiance en lui avec laquelle il n'était pas familier l'envahissant à chaque fois qu'il jouait le rôle de l'araignée. Maintenant à quatre contre deux, cela ne devrait pas poser de problème au duo étrange venant de se former.
Après un dernier regard entendu entre eux, Jean avait vu le jeune homme s’éclipser en compagnie des otages qui, pour la plupart, étaient tout bonnement paralysés par la peur. Certains lancèrent des regards hésitants envers les assaillants avant de décamper rapidement vers la sortie sous l’impulsion de leur guide, comme s’ils avaient craint que tout ceci ne soit qu’un piège et que le moindre mouvement n’attire le canon de leurs fusils pour leur ôter la vie. En revanche, ils ne lancèrent aucune oeillade en direction de Jean, et Peter fut bien le seul à remarquer leur manque de gratitude, car l’attention de la jeune mutante était accaparée par ses deux cibles, et l’idée que les otages ne témoignaient d’aucun remerciement à son égard ne l’offusquait pas outre mesure. Elle ne s’était pas levée contre les braqueurs, ni interposée entre la mort et le jeune homme désormais disparu, pour trouver la gloire et les éloges : il était dans sa nature, d’une manière presque biologique, d’aider les autres sans rien attendre en retour. La générosité devenait bien trop rare dans ce monde, mais son esprit altruiste n’avait pu se résoudre à l’immobilité dans pareille situation.
Et voilà qu’elle se retrouvait, à présent, seule en compagnie des deux braqueurs qui ne faisaient plus tellement les malins maintenant : dépourvus de leurs armes, n’ayant plus aucun otage (sinon elle mais il paraissait improbable de parvenir à la capturer) pour faire patienter les forces de police à l’extérieur, ils lui lançaient des regards haineux mais n’osaient pas encore être virulents. Du moins, pas en geste.
Essayant tout d’abord de marchander leur libération en lui promettant une belle partie du pactole qu’ils étaient en train de dérober, ils durent essuyer un premier refus cinglant et gardèrent le silence durant quelques secondes avant que le second, porteur d’un espoir dérisoire, ne lui propose de se joindre à eux pour des braquages un peu plus audacieux. Ils étaient peut-être encore plus bêtes qu’elle ne l’avait jusqu’ici songé.
« Vous proposerez votre petit arrangement aux policiers qui viendront vous récupérer. »
Quand bien même affirmait-elle ces mots avec une arrogance affirmée, intérieurement, elle ne faisait pas la fière : elle avait encore les mots de Luke à l’esprit, qui lui avait assuré que la police n’aimait que trop peu les mutants. Et leur expliquer ce qu’il s’était passé dans cette banque allait être particulièrement difficile… Il fallait qu’elle reste suffisamment pour que les braqueurs ne puissent pas s’échapper, mais pas assez pour être entendue.
C’est alors qu’un bruit de fracas et de débris se verre se fit entendre un peu plus loin, lorsqu’un homme vêtu d’un costume rouge et bleu fit irruption dans la banque en brisant l’une des grandes fenêtres donnant sur la ruelle agitée. Sursautant sous cette arrivée plus que surprenante — si bien que même les deux braqueurs en furent figés également, Jean avait tourné son menton vers l’individu masqué en le fixant quelques secondes avec méfiance, ne sachant pas s’il venait en allié ou en ennemi… Mais elle eut bien rapidement sa réponse.
L’un des deux criminels qui revenaient des coffres fut projeté en arrière et se retrouva collé au sol avec une sorte de toile blanche n’étant pas sans rappeler celles des araignées, ce qui lui fit froncer les sourcils avec curiosité. Spider-Man… ?! C’était bien lui ?! Dans toute cette agitation, elle ne l’avait même pas reconnu… Soraya n’allait probablement pas la croire, mais ce n’était pas le moment de penser à tout ça. Mais quand même !
« Avec grand plaisir ! »
Un léger sourire aux lèvres malgré elle, à la fois fascinée et surprise, Jean avait longuement papillonné des cils avant de tourner son visage vers l’un des braqueurs, les yeux attirés par le mouvement de son bras… Vindicatif, l’homme avait relevé sa cagoule pour dévoiler une expression haineuse et s’apprêtait à faire feu sur eux ; perdant aussitôt son sourire et oubliant même que l’Araignée se trouvait dans la même pièce qu’elle, Jean avait de nouveau froncé ses sourcils en crispant légèrement l’une de ses mains en direction de leur agresseur, comprimant ainsi l’étau de son esprit pour lui donner une douleur mentale atroce, si bien qu’il était tombé à genoux en hurlant. Visiblement, ils n’avaient pas compris qu’ils n’avaient aucune chance…
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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