[Terminé] Et si Jean Grey devenait Madame Summers ?

ET SI JEAN GREY DEVENAIT MADAME SUMMERS ?

Alors que Hank s’apprêtait à quitter le couloir pour rejoindre les salles inférieures, non sans avoir lancé un dernier regard en direction de la chambre nuptiale où sa belle faisait des miracles grâce à ses pouvoirs prodigieux, il avait remarqué la pâleur diaphane de son acolyte, sans d’abord oser lui adresser le moindre mot… Doutait-il, finalement, de son union avec Jean ? Avait-il besoin qu’une main réconfortante se pose sur son épaule pour l’aider à remettre ses idées en place ? Hésitant un bref instant à intervenir, Hank avait finalement pris la parole d’une voix désinvolte, mais qui ne trompait point sur sa volonté de porter secours au futur marié en proie à une angoisse terrible :

« Euh… Scott… Ça va bien se passer, fais-moi confiance… On va tout faire pour que la cérémonie soit parfaite. »

Lui adressant un sourire qui se voulait rassurant, Hank avait brièvement hoché son visage de haut en bas pour mettre une emphase sur sa promesse avant de partir en direction des sous-sol, dévalant les escaliers à une vitesse fulgurante pour rejoindre la salle des dangers : il n’y avait pas une seule seconde à perdre.

Au même moment, pendant que Hank se démenait pour paramétrer une scène fleurie, paisible et charmante pour leur mariage qui ne débutait pas sous les meilleurs auspices il fallait l’avouer, et que Scott était en compagnie de Charles pour les derniers détails, Raven s’affairait à sauver la jeune mariée, qui ne la quittait pas des yeux, comme si la jeune métamorphe représentait l’ultime espoir de tout arranger pour ce qui devait être l’une des plus belles journées de sa vie.
Et lorsque Raven s’approcha pour replacer délicatement une mèche de ses cheveux rebelles à l’aide d’une petite barrette agrémentée d’une perle de culture bleutée, Jean essuya les larmes qui bordaient ses yeux d’un revers de la main, tout en souriant enfin, dans un mélange de soulagement et de joie retrouvée.

« Merci beaucoup Raven, heureusement que tu es là… »

Certes, le problème épineux de la robe déchirée n’était encore réglé mais, au moins, Jean était rassurée de savoir que la jolie mutante qui se trouvait devant elle était à même de lui venir en aide ; et lorsqu’elle vit apparaitre sa robe de mariée, parfaite, étincelante et drapée avec élégance sur le corps (le sien mais elle n’en avait pas tellement conscience tant les émotions étaient fortes) de Raven, elle n’avait pu s’empêcher de sourire avec béatitude en apportant ses mains jusqu’à son visage, sans parler. Pourtant, bien qu’elle n’avait rien dit, le regard qu’elle posa sur son amie était suffisamment éloquent pour celle-ci comprenne toute la gratitude qu’elle éprouvait.

Très vite, ses demoiselles d’honneur s’affairèrent autour d’elles pour passer la robe de mariée d’un corps à l’autre, et Jean se laissa faire sans pouvoir s’empêcher de sourire. La tempête grondait toujours au-dehors mais Jean ne l’entendait plus. Elle allait épouser l’homme de sa vie, plus rien n’allait pouvoir gâcher cette somptueuse journée. Du moins, elle l’espérait…

Tandis que Kitty tapotait un gros pinceau sur sa joue pour camoufler les traces humides de larmes ayant dévalé sa peau quelques instants auparavant, Jean avait senti une main tiède se poser sur sa jambe pour y glisser un tissu délicate, qu’elle n’attendait pas… Inclinant légèrement le menton pour zieuter vers le bas de son corps avec curiosité, elle n’avait pu s’empêcher de sourire avec amusement et malice, tandis qu’elle murmurait à sa comparse…

« Je crois que Scott aurait préféré le rouge… »

Lançant un clin d’oeil espiègle à Raven, Jean s’était soudainement redressé en se faisant rappeler à l’ordre par la jolie Kitty, qui essayait tant bien que mal de rattraper les affres faites au maquillage. Après quelques minutes à peaufiner les derniers détails, on avait glissé dans les mains de la mariée son bouquet, garnie de fleurs rouges et oranges qui n’étaient pas sans rappeler les couleurs des deux époux.
Une émotion certaine montât alors dans le corps de a jeune femme, et elle s’était machinalement saisie de la main de Raven pour la serrer un peu, fébrile alors que l’heure de la cérémonie se rapprochait… Pourvu qu’aucune autre catastrophe n’arrive…

Et malheureusement, peut-être que Jean avait eu trop d’espoir… Mais pour l’heure, elle  et Scott ne le savaient pas encore.

Quand Hank vint à la rencontre de Charles et Scott, presque trente minutes après sa dernière entrevue avec ce dernier, il portait pourtant un sourire dès plus victorieux sur ses lèvres : il avait réussi (du moins, il le pensait lui aussi), et s’était alors empressé d’annoncer la bonne nouvelle au futur marié, d’une voix terriblement joyeuse :

« C’est bon ! Tout est prêt pour la cérémonie. Et toi, tu es prêt ? »

ET SI JEAN GREY DEVENAIT MADAME SUMMERS ?

Quand bien même la tempête sévissait toujours au-dehors, le soleil éclatant était revenu dans le regard quelque peu rougi de la jeune femme qui contemplait son reflet dans le miroir, sans encore réalisé qu’il s’agissait bien d’elle-même. Elle avait attendu ce jour avec tant d’impatience… Ce n’était pas ces quelques épisodes fâcheux qui allaient ternir son bonheur d’épouser, enfin, celui qu’elle aimait depuis tant d’années.
Après une dernière oeillade à sa personne, Jean s’était tournée vers Raven pour prendre ses mains dans les siennes, pendant que les demoiselles d’honneur finissaient de la recoiffer et de parfaite son maquillage malmené par ses larmes, dont il ne resterait bientôt plus aucune trace. Un doux sourire aux lèvres, ses mains serrant délicatement celles de Raven, la rouquine avait tenu à la remercier pour sa présence et son aide ô combien précieuse :

« Je ne sais pas comment j’aurais fait sans toi, ma Raven… »

Un élan ému dans sa voix l’avait obligée à se taire avant qu’elle ne recommence à pleurer. Ce n’était pas le moment de pleurer, alors elle s’était mise à sourire plus que de raison, tandis qu’on glissait son bouquet de mariée entre ses mains. Une des demoiselles d’honneur avait reçu le message télépathique de Charles, sommant aux invités de rejoindre la salle des dangers ; ainsi, Hank avait réussi pensa-t-elle avec un écho sensible dans le coeur, songeant combien il faudrait qu’elle prenne le temps de le remercier dès qu’elle le pourrait. Elle laissa partir toutes les demoiselles d’honneur et même Raven, assurant avoir besoin de rester quelques secondes seule avant de les rejoindre… C’était une grande aventure qui commençait et elle était impatiente de la vivre auprès de son futur époux, mais sa nature angoissée —et déjà grandement éprouvée par sa robe et la météo, exigeait qu’elle prenne quelques secondes pour retrouver tout son calme. Du moins, autant que cela était possible.

Pendant ce temps, Hank rejoignit la salle des dangers en compagnie de Scott et de Charles. D’abord inquiet de savoir si sa programmation allait convenir au futur inquiet, il fut grandement soulagé de voir son sourire et son air satisfait ; il avait essayé, dans le maigre temps qui lui avait été donné, de reproduire le décor du jardin bafoué par le vent et la pluie. Jean avait voulu quelque chose de champêtre et de fleurie, il avait fait de son mieux pour convenir au souhait de la future madame Summers.
Déposant une main chaleureuse sur l’épaule de Scott, Hank avait hoché son visage de haut en bas avant de lui dire, d’une voix complice :

« Je suis sûr qu’elle va adorer. »

Se mettant à l’entrée de la salle, il avait patiemment attendu que sa Raven arrive pour lui tendre son bras, l’entraînant à l’intérieur en la questionnant sur la future mariée : est-ce que tout s’était bien passée ? Est-ce qu’elle n’était pas trop stressée ? Raven devant rejoindre les autres demoiselles d’honneur, Hank avait tendrement embrassé sa main avant de la laisser filer, son regard se posant presque aussitôt sur Charles, qui attendait devant la porte.
C’était un jour tout à fait spécial pour lui, aussi déchirant que réjouissant sans doute, mais lorsque Jean s’avança enfin, frappée dans sa robe blanche qui soulignait la délicatesse de ses courbes, ses bras et son buste recouvert par de la dentelle fine, sa longue traîne blanche courant dans ses pas et ses cheveux relevés en un chignon soigneux, Hank en oublia presque que tous deux n’étaient pas liés par le sang. Elle avait bien grandi, la petite gamine qu’ils avaient recueilli.

Adressant un sourire ému à Charles, Jean se baissa légèrement pour embrasser la joue de son mentor, et tous deux échangèrent quelques mots secrets avant de s’avancer vers l’autel. C’est alors que Jean posa de nouveau les yeux sur Scott, et les larmes revinrent bien vite chatouiller ses longs cils noirs ; qu’est-ce qu’il était beau. Avançant sans même voir ses invités tant elle était obnubilée par son tendre fiancé, Jean s’était positionnée face à lui en lui offrant un sourire incroyablement heureux, et infiniment suave.

Hank avait été remarquable. Le décor était somptueux, tel qu’elle l’avait rêvé. Ses plus proches amis était là, ceux qui étaient sa famille également. Tout était parfait. La cérémonie commença alors…