[Terminé] [Violence] De la peur à la haine...

Mes excuses furent acceptées et intérieurement je me sentais à nouveau respirer. Si j’avais clairement l’envie et la volonté de quitter Hydra, je n'en avais le courage et lambition pour l’instant. Seule comment pourrais-je faire pour m’en sortir indemne? Comment pourrais-je leur échapper? Lui échapper? Alors je faisais preuve de retenue et j’aquiesçais à ses paroles. Il voulait faire de moi quelqu’un de plus fort et je ferais des efforts pour que cela soit le cas. Mais je compris également que me montrer plus forte avec lui ne signifiait pas lui tenir tête et faire preuve d’insubordination.

Lui montrant mon respect, je lui menti également ouvertement en lui promettant de ne jamais le défier. Je savais que le jour où il apprendrait la vérité, il me ferait passer un quart d’heure et je craignais que ce jour arrive au fond de moi. Il redevint alors plus “humain” en reprenant ses yeux naturels et s’écarta de moi lentement. Lorsqu’il posait sur moi ce regard, j’avais l’impression de compter un peu plus à ses yeux mais je n’en n’étais jamais certaine. Il ne révélait jamais aucun de ses sentiments s’ils étaient positifs. Peut-être m’appréciait-il un peu ? Peut-être même que mon bien-être avait un tant soit peu d’importance à ses yeux ?

Lorsque je lui demanda si j’avais son autorisation pour partir, il retira sa main de mon bras et s’éloigna davantage. Lorsqu’il s’approcha du corps inerte du serveur je me raidis en songeant qu’un homme était mort par ma faute. Enfin ce n’était pas ma faute à proprement parler mais c’était le sentiment qui m’avait envahi, une forme de culpabilité du survivant… J’ignorais si c’était normal ou même logique mais mes yeux restaient plantés sur cet homme jusqu’à ce que Charlie reprenne la parole en m’autorisant à partir et en me demandant de trouver un remplaçant pour tenir le bar. Je fis un signe de tête pour signifier que j’avais compris et je le regardais s’envoler dans les airs en une fraction de secondes avec le cadavre.

Je restais planté là, figée sur place, et puis d’un coup je respirais, il n’y avait plus rien qui me retenait ici ce soir. Naturellement et dans un silence de mort, je pris la route de mon appartement en songeant que le prochain barman serait une barmaid. Au moins avec une femme, je n’aurais pas ce genre de problème.