Parmi les mutants que tu avais pu côtoyer sois dans la communauté de l'ombre, sois dans le civil le pouvoir de cette rouquine était l'un des plus désagréables que tu devais supporter. Qu'à cela ne tienne, tu devais faire avec et lorsque vous étiez entrées à l'intérieur du repère et après avoir entendu des bruits de pas se rapprocher de votre position ton alliée t'informe qu'il doit rester sur place quelque seconde afin qu'elle puisse sonder son esprit. Il est vrai que son pouvoir était horripilant, mais lorsque tu avais vu les deux gardes figés comme des statues tu trouvais cela impressionnant. La jeune femme n'avait pas fini de cacher ses petites surprises et tu te demandais presque où était la limite de ses capacités télépathiques. Sans dire un mot vous restiez à couvert, à l'abri des regards voyant un autre garde du gang des Irlandais faire sa ronde, armé d'un pistolet. Il devait rester quelque seconde immobile pour quel puisse faire ses basses besognes ? Ainsi soit-il.
« Vos désirs sont des ordres, votre altesse. »
Un sourire narquois se dessine sur ton visage alors que ta voix, elle, est toujours basse. Le but est clairement de se moquer de son attitude autoritaire et insensible aux injonctions. De plus, cela t'amusait de la provoquer et de la taquiner un petit peu. Te retirant à nouveau de ta cachette, tu passes alors par derrière le garde, immobilisant son bras armé, faisant chuter son pistolet et plaçant ta main sur sa bouche afin qu'aucuns sons ne sortent de celle-ci. Tu le traines alors tant bien que mal vers la cachette où était situé la mutante, mettant à terre l'irlandais sans pour autant le plonger dans l'inconscience. La méthode était peu orthodoxe, mais il était bel et bien immobile pour quelque seconde. Après tout c'est ce qu'elle voulait, non ? Ton regard vient alors appuyer le sien pour lui signifier qu'elle devrait se dépêcher de prendre les informations dont votre alliance avait besoin. Le temps était un luxe que vous n'aviez pas.
« Fait vite… »
« Messieurs-dames, c'est cela que vous cherchez ? »
Ton sang ne fait alors qu'un tour en entendant une voix se poser derrière vous. Plusieurs « cliques » d'arme à feu se faisait entendre à votre dos et tu ne tardais pas à comprendre que vous étiez repérées et pas par n'importe qui. Sa voix était familière, il s'agissait de Gregory O'lakkan chef des Irlandais. Doucement, tu prends le temps de te relever, relevant par la même occasion le membre qui te servait désormais d'otage. Apparemment, tu n'étais pas le seul à avoir un prisonnier devant toi. Voilà que le chef se tient devant vous avec ton fils entre ses griffes, un couteau posé contre sa gorge. Cinq hommes l'accompagnent alors pointant leurs mitraillettes. Comme à son habitude, O'lakkan avait un sourire mauvais et Alyosha quant à lui restait calme malgré tout, concentré sur la situation. Tu espérais que ta coéquipière pourrait garder son calme cette-fois- ci, une seule erreur de votre part et s'en était fini de ton héritier.
« Tu es toujours aussi professionnel Kraven ! Votre infiltration aurait été un franc succès si je n'étais pas rentrée après vous au repère, voyant mes deux hommes inconscients, un manque de timing en somme ! Oh, tu es en ravissante compagnie ! une nouvelle recrue dans votre groupe de bons à rien ?»
« Gregory... Tu sais dans quel genre de métier on trempe toi et moi, non ? Il n'y avait rien de personnel dans ce que nous t'avons fait... »
« Lorsqu'on me vole, ça devient personnel pour moi ! »
Tu aperçois la lame se resserrer autour du cou de l’enfant. Ton adversaire n’était certainement pas là pour plaisanter. Tu n’étais pas spécialement croyant, mais tu priais pour que ta camarade n’en fasse pas qu’à sa tête pour une fois.
Peut-être aurait-elle pu s'insurger de l'attitude tout à fait narquoise qu'il arborait à son sujet, si, et seulement si, elle n'avait pas été dotée de cette nature affable qui pardonnait et oubliait sans qu'on ne lui demande. Elle était de ceux qui, même s'ils n'admettent pas l'autorité d'un illustre inconnu, leur accordaient volontiers une défense des plus empathiques : Sergeï agissait d'une façon tout à fait odieuse car il était angoissé pour son fils, quoi de plus légitime et amnistiable ? Il n'y avait rien de plus à comprendre selon Jean. Quoique sa naïveté pouvait prêter au rire, elle en ressortait avec une grande richesse d'âme, car elle ne se sentait pas blessée par ses mimiques moqueuses et ses mots acerbes, qui n'étaient guère retenus par son esprit d'ailleurs. De toute façon, elle n'était pas venue pour lui, elle était là pour aider l'enfant injustement arraché aux siens qui, lui, n'avait rien demandé à personne. Mais elle n'eut point le temps de mettre la première phase de leur plan à exécution.
Alors qu'elle avait commencé à sonder l'esprit de l'irlandais immobilisé, cherchant dans les moindres recoins de ses pensées l'endroit exact où était retenu Alyosha, une voix grave à l'accent fort avait résonné dans son dos, obligeant chacun de ses muscles à se crisper. Ils étaient là. Concentrée sur l'esprit de l'homme étendu à ses pieds, Jean n'avait pas remarqué que des Irlandais armés s'étaient rapprochés d'eux ; ils étaient bien trop nombreux pour qu'elle puisse les contrôler tous en même temps. Elle n'était pas Charles ; d'ailleurs, il y avait fort à parier qu'il n'apprécierait nullement la situation dans laquelle elle se trouvait. Étrangement, en cet instant, elle ne l'appréciait pas non plus.
« On pourrait peut-être en discuter calmement... »
Debout, les épaules légèrement courbées et les jambes quelque peu tremblantes, la rouquine avait suggéré ces quelques mots d'une voix hésitante, car elle savait d'avance qu'elle ne récolterait aucun avis favorable à sa cause. Ses yeux se posèrent brièvement sur le groupe d'Irlandais face à elle, et sur le jeune garçon qui avait une lame froide planté sous la gorge... Il ne suffirait que d'un mauvais geste pour qu'il se vide de son sang à même le sol, il fallait donc faire vite. Elle pensait pourquoi retourner toutes les armes contre les irlandais, les menaçant ainsi jusqu'à ce que leur trio décampe, mais c'était risqué. Peut-être pouvait-il induire une paralysie mentale ? Mais ils étaient si nombreux... Elle ne pensait pas en être capable. C'était trop risqué. Et elle ne pouvait pas non plus les dissimuler aux yeux de tous... Malgré l'étendue de ses capacités, les pouvoirs de Jean étaient limités par la faible maîtrise qu'elle en avait ; et plus que tout, le stress était source d'une perte de contrôle, qui n'était jamais de bonne augure.
Temporisant les vives émotions qui traversaient son corps, Jean ne bougeait cependant pas. Elle avait perçu les supplications de Sergeï, qui lui martelait de ne pas broncher : pensant qu'il était préférable de l'écouter, cette fois, la mutante avait posé un regard impatient sur son acolyte du jour, le sommant de formuler mentalement ce qu'elle devait faire. Puisqu'il devait avoir l'habitude de ces situations inextricables, elle allait lui faire confiance.
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Dire que la situation actuelle était d'une tension électrique serait un doux euphémisme. Il fallait l'avouer, toi et ta comparse étiez dans la panade jusqu'au cou. Tu observes les jambes tremblantes de la rouquine d'un coin de l'œil. Ne pouvait-elle rien faire à ce moment-là ? Il est paradoxal de penser qu'un si grand pouvoir cacher dans une frêle personne serait inutile à l'heure actuelle. De plus, elle ne semblait pas avoir l'habitude de ce genre de scène digne d'un Western américain. Alors, pourquoi diable elle souhaitait t'aider dans cette quête périlleuse ? Son courage se serait transformé en un clin d'œil en hésitation et en inconscience ? Lorsque celle-ci quémanda une discussion dans le calme le chef du gang éclata de rire avec ses compagnons. Pour eux, il semblait risible de souhaiter des pour-parler alors qu'ils viennent clairement de s'infiltrer dans leur campement en y ayant envoyé des hommes dans l'inconscience au préalable.
« Beauté, n'as-tu pas conscience de qui tu es en train d'aider ? Tu n'as jamais entendu parler de Kraven le chasseur ? Mercenaire sans pitié n'hésitant pas à commettre des meurtres par simple plaisir et satisfaction. Tu as l'air d'être perdu dans un monde que tu ne comprends pas. »
« O’Lakkan… »
« Oh ! La vérité semble blesser ! Pourtant, tout ce que je dis est vrai. Prends tes jambes à ton cou pendant qu'il en est encore temps mon cœur ! Ce n'est pas toi qui nous intéresses. »
Ton regard et celui d'Alyosha s'assombrissent en même temps. Tu étais clairement vexé par ses accusations. Ce crétin ne te connaît pas. Tu as été formé par ton père, qui a lui-même été formé par le sien aux anciens usages de la famille Kravinoff. Tu apprécies un adversaire de valeur, mais tu n'éprouves aucun plaisir dans les meurtres inutiles. C'est une question de tradition et non de jouissance d'ennuyeux massacres. Ton fils faisait des efforts pour ne pas succomber à la haine d'avoir été spectateur d'un pouilleux insultant son paternel. Les négociations étaient stériles et il fallait évoluer sur quelque chose de bien percutant. Ton alliée pouvait te communiquer des paroles par la pensée, mais pouvais-tu en faire autant ? Il fallait tenter cette tactique en espérant que ça marche et en espérant également qu'elle ne se soit pas rangée totalement du côté des Irlandais, avec les paroles perfides du meneur.
« Bien, je m'occupe du chef et de deux de ses hommes, à sa droite. Les trois autres, à sa gauche sont à toi. Discipline ton esprit et ne tombe pas dans une frayeur enfantine. Je compte sur toi. »
Tout allait se passer très vite et il allait falloir faire preuve d'une dextérité et d'un timing incroyable. De plus, il fallait l'avouer, vous alliez avoir besoin d'un petit peu de chance. Poussant, violemment ton otage que tu avais avec toi vers Gregory, tu comptes sur le fait que son attention soit déviée l'espace de quelque seconde pour bondir sur le chef et écarter l'étreinte qu'il avait sur Alyosha du bras lui cassant son poignet armé par la même occasion. Récupérant son couteau de l'autre main tu te sers du bandit criant de douleur comme d'un bouclier afin qu'ils ne puissent pas te tirer dessus tout de suite, pensant à la sécurité de leur patron. Tu envoies alors le couteau sur la main d'un Irlandais qui pouvait avoir la gâchette facile puis tu agrippés ton magnum avec rapidité pour fusiller les hommes que tu avais pris pour cible. Cette-fois-ci tu n'avais pas le choix tu devais être létale. Avec fureur, tu portes un coup de cross sur la tête de O'Lakkan le plongeant dans l'inconscience comme le reste de ses hommes à l'entrée.
« Alyosha ! Aide la dame ! »
« Bien père ! »
Tu retires le couteau sur le cadavre de l'irlandais à qui tu l'avais envoyé et tu l'envois vers ton fils qui le réceptionne. Ta tâche était accomplie, il fallait espérer que la rouquine puisse faire de même pour que la quête soit totalement terminée. De toute façon ayant expérimenté ses pouvoirs tu ne donnais pas cher de la peau de ses adversaires.
« La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire. » Maxime Latine
Elle n'avait réalisé que bien trop tard que sa demande, aussi pacifiste pouvait-elle être, ne convaincrait aucun esprit parmi les âmes belliqueuses autour d'elle ; aussi, une vague risible avait parcouru les bouches qui lui faisaient face, et qui se moquaient presque ouvertement de sa naïveté quasi-candide. Mais plutôt que de la tourner en dérision devant toute l'assemblée, le chef des Irlandais se mit à porter des accusations effroyables sur l'homme qui était son complice d'un jour, peut-être, dans l'espoir qu'elle s'en détourne pour les rejoindre dans leur plan barbare ; si Jean avait à cœur de résoudre les conflits sans user de la violence, elle n'était pas dupe au point de croire qu'il n'était pas lui-même un criminel de hauts faits, capable du pire et sans nul doute coupable des mêmes atrocités présentement reprochés à Sergeï. Pour preuve, ne venait-il pas d'enlever un enfant sans défense, ne tenait-il pas un couteau contre sa gorge ? Il ne valait sans doute pas mieux que Sergeï, mais ce n'était guère ce qui l'intéressait dans les faits : sa priorité était de libérer Alyosha, et que tous les trois puissent repartir vivants de cet endroit, comme il était convenu. Peut-être plus simple à dire qu'à faire.
« Je reste. »
Avait-elle répondu avec un aplomb étonnant, qui n'était ni insolent ni provocateur. Ces hommes ne semblaient pas être mutants, et aucun d'eux ne donnait l'impression de disposer d'un quelconque pouvoir, ce qui lui donnait un avantage considérable sur eux. Néanmoins, il fallait qu'elle reste sur ses gardes, car ils étaient bien plus nombreux, et elle n'était pas sûre de maîtriser suffisamment ses pouvoirs pour les maîtriser tous à la fois. Son regard quelque peu soucieux passait d'un visage à l'autre lorsqu'elle avait entendu la voix de Sergeï lui répondre, enfin. Presque aussitôt, ses yeux dévièrent vers les trois cibles qu'on lui avait désignées, se formulant mentalement la façon dont elle allait les maîtriser. Ils n'étaient que trois, après tout, elle pouvait le faire, il fallait juste qu'elle se concentre et qu'elle rassemble tous ses esprits, qu'elle ne pense à rien d'autre. Elle en était capable. De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix.
Sitôt que Sergeï lança la première offensive, les réactions fusèrent de toutes parts ; décidant de ne pas encore se mêler au capharnaüm de voix et de bras hargneux, Jean avait tendu l'une de ses mains pour intercepter une balle qui se dirigeait droit vers son front lisse ; l'obligeant mentalement à faire demi-tour, celle-ci s'était aussitôt logée dans le mur derrière elle, lui évitant une mort certaine. Bien. Au moins, elle savait à quoi s'attendre. Comprenant qu'elle n'était pas tout à fait humaine, deux hommes pointèrent leurs armes en sa direction afin de la neutraliser dans ses élans, mais ils furent tous deux balayés par le mouvement de son bras, qui les fit virevolter de l'autre côté de la pièce, s'écrasant ainsi violemment contre un conteneur laissé à l'abandon dans un coin. S'ils n'étaient pas morts —car elle se refusait à tuer quiconque, ils étaient au moins inconscients et ne représentaient plus aucune menace pour le trio. La troisième cible que lui avait donnée Sergeï ne semblait pas s'intéresser à elle, et la rouquine fut donc obligée de tendre ses mains vers lui afin de l'attirer vers elle, le désarmant au passage. Sans qu'il ne puisse résister à l'appel, l'homme bien plus fort et musclé vit ses pas le conduire vers la rousse, qui profita du court trajet de ce dernier pour investir son esprit, induisant une paralysie mentale qui ne ferait pas effet très longtemps. Mais qu'importe, elle avait fait ce que Sergeï attendait d'elle, et Alyosha était enfin libre : le plus dur était fait, du moins, elle essayait de s'en persuader. « Il faut partir ! » Souffla-t-elle dans l'esprit du père et du fils, ses yeux vagabondant dans la salle désaffectée afin de prévenir d'un quelconque geste brusque, car le temps était compté.
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Lorsque tu avais accompli ta part du travail, ton regard se concentra instinctivement sur Alyosha voulant aider la femme aux cheveux de flamme. Ta progéniture se stoppa dans son élan lorsqu'il vit deux irlandais valsés face à une force mentale contre un conteneur. Tu étais alors dissipé et tu n'avais pas vu un homme s'approcher derrière toi pour en finir avec tes jours. Celui-ci fut immédiatement immobilisé et attiré vers la mutante qui empoisonna son esprit comme elle l'avait fait avec les joueurs de cartes. Il n'était plus à démontrer que son pouvoir était proche du démentiel que de la logique. Néanmoins, il ne fallait pas s'attarder sur ses capacités et il fallait désormais prendre la poudre d'escampette. Alyosha était grandement surpris de la voix qui s'installait dans sa tête, celle de la jeune-femme incitant sérieusement à mettre les voiles hors du repère des crapules. Commençant à courir dans la direction de la sortie, tu t'exclamas :
« On y va ! »
Prenant la direction inverse dans laquelle nous venions d'arriver, tu passas à nouveau vers les joueurs de cartes. Heureusement, pour nous et malheureusement pour eux, ils étaient toujours figés sur place. Vous en profitez pour vous extraire de ce néfaste repère en prenant, toi et ton fils, vos jambes à votre cou. Une fois la sortie atteinte il était désormais temps de retrouver la voiture volée et de vous en allez, loin de ce climat agressif. Lorsque vous aviez réussi à vous éloigner du lieu de tous les dangers, tu entends alors siffler des balles au-dessus de vos têtes. Tu te retournes alors machinalement et tu empoignes alors une nouvelle fois ton arme à feu visant en direction de la trajectoire des balles. Tu tires alors des coups de feu dissuasif afin de les forcer à se replier et à éviter de vous suivre. Prenant un angle fermé vous réussissez à rejoindre le véhicule et à monter à l'intérieur. Tu tentes alors de démarrer, mais le moteur semble capricieux.
« Allez, ce n’est pas possible ! »
Après plusieurs tentatives, le moteur se met enfin à ronronner et tu accélères donc pour quitter définitivement le repère des Irlandais. Vous aviez réussi. Le duo n'était pas totalement au point niveau communication et politesse, mais il semblerait qu'il a fonctionné. Tu regardes alors dans ton rétroviseur interne en observant tes passagers. Ton regard croise celui de ton alliée du jour et même. Si tu ne lui diras sans doute jamais, tu espères qu'elle ne sorte pas de cette expérience traumatisée. Un silence de cathédrale s'installe dans le véhicule et c'est alors qu'Alyosha sourit à la rouquine l'air plein de gratitude. Cela t'énervait au plus haut point. Comment pouvait-il sourire alors qu'il vient de se faire si facilement kidnapper ? De plus, cela n'était pas la première fois qu'il était pris en otage, d'abord par le cours des joueurs et ensuite par les Irlandais. L'entraînement s'annoncerait plus rude pour le jeune chasseur et tu lui ferais moins de cadeaux.
« Je m’appelle Alyosha ! » Dit-il à la mutante en tendant sa main vers elle en guise de salutation. « C’est gentil d’être venu à ma rescousse avec père. Je t’en dois une ! »
« Si j’étais toi je ne ferais pas le fier… Si tu es incapable de te sauver toi-même alors tu n’es pas prêt à me succéder… »
Tu étais dur avec ta progéniture et c'était bien normal. Ton père était dur envers toi. Le jeune garçon fait alors mine de t'écouter l'air sérieux et désolé. Une fois que ton regard rencontra à nouveau la route le jeune garçon fait un clin d'œil à la rouquine en souriant et en se rapprochant d'elle afin de lui parler à voix basse de manière à ce que tu ne puisses rien entendre. « Je suis désolé que tu aies dû rencontrer son fort caractère. Père parle toujours avec un peu trop de franchise. » Vous étiez alors plus très loin du quartier le plus proche du Queens.
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Les trois intrus qu'ils étaient ne perdirent point de temps avant de s'échapper de l'entrepôt occupé, au sein duquel ils étaient de véritables cibles à abattre. Profitant de la cohue générale et du vacarme provoqué par l'attaque ô combien écrasante, Jean et ses deux compères firent bien vite de partir en courant pour rejoindre l'extérieur, sans que les Irlandais ne puissent tout d'abord les suivre. Et pour cause ! Certains peinaient encore à se relever et d'autres hésitaient peut-être à s'élancer à leur poursuite, de peur de subir la main hargneuse du père enragé ou les pouvoirs télépathiques de sa curieuse complice. Tous deux avaient fait un duo étonnant, mais nul doute qu'ils avaient été efficaces dans leur mission : Alyosha était bel et bien libre, et tous les trois couraient à présent vers la voiture abandonnée plus loin sur le sentier.
« Attention ! »
Effrayés, les oiseaux qui s'étaient posés sur les branches des arbres aux alentours s'envolèrent lorsque des détonations ricochèrent dans les airs, provoquant une véritable tornade de bruits agressifs qui l'avaient obligée à se couvrir brièvement les oreilles alors qu'elle se dirigeait promptement vers la voiture. Grimpant à l'intérieur pour y être en sécurité, ils furent néanmoins immobilisés durant de longues minutes par le moteur susceptible, qui refusait de rugir sous le capot ; Jean était tant concentrée par les balles qui fusaient de toutes parts qu'elle n'eut guère la présence d'esprit de diriger la voiture sans lui, et après d'interminables secondes sans mouvement, la voiture partit enfin de cette zone isolée. Le soulagement n'était que trop faible dans l'esprit de la jeune mutante, qui se retourna plusieurs fois pour s'assurer qu'aucun véhicule n'était à leur trousse : il ne fallait pas qu'un affrontement éclate en pleine ville, de peur que des victimes injustes ne tombent sous les balles perdues. Après quelques minutes, les traits de la jeune mutante s'étaient irrémédiablement détendus, et ses épaules s'étaient même affaissées sous le poids léger de la délivrance.
Charles n'approuverait sans doute pas ses agissements du jour, et elle n'était pas sûre de les approuver elle-même, néanmoins, elle n'était pas peu fière d'avoir libéré un enfant innocent des griffes de malfrats sans scrupule. Ce dernier, emprunt d'un sourire des plus amical, s'était d'ailleurs tourné dans sa direction en lui tendant sa main, d'un geste si chaleureux qu'elle n'avait pu le refuser. De toute évidence, il n'avait pas hérité du caractère bourru de son père... Glissant alors sa main fine dans la sienne, la rousse l'avait légèrement serrée tout en lui souriant à son tour, toujours aussi bienveillante.
« Enchantée Alyosha, je m'appelle Jean ! »
Il avait fallu bien moins de temps à Alyosha pour obtenir son prénom que Sergei... Levant machinalement ses yeux azurés vers ce dernier, Jean avait soutenu son regard fier durant quelques secondes avant de reporter toute son attention sur l'adolescent, qui ne semblait que trop peu investi dans le prétendu rôle qu'on souhaitait lui donner. Succéder ? Succéder à quoi ? Intriguée, elle s'était alors discrètement penchée vers l'adolescent lorsque celui-ci lui avait confié quelques mots, des confidences qui avaient provoqué un sourire des plus amusé à la jeune mutante, qui n'avait guère imaginé le fils de Sergeï aussi cordial.
« Peut-être devrait-il délaisser la franchise pour l'amabilité... »
Lui avait-elle murmuré dans un haussement de sourcil amusé, avant de remarquer que le décor était enfin familier. Curieusement, elle se sentait davantage à l'abri dans les rues qu'elle connaissait, même si le Queens était loin de l'endroit où elle vivait.
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La mâchoire serrée et le regard sévère, ton œil blanc vient se poser sur le rétroviseur. Tu n'étais pas un grand adepte des messes basses et le fait que la dénommé Jean et Alyosha chuchota et semblait parler derrière ton dos t’agaçais. Jean, tu avais donc son nom en tête désormais, celle-ci te le fait comprendre en appuyant son regard vers le sien. Quoiqu'il en soi, tu n'avais pas eu le temps d'être poli. La vie de ton héritier, celui qui plus tard porterai le nom de Kraven le chasseur était en jeu. Lors de la dernière phrase de la mutante, un sourire amusé se dessina sur le visage du futur traqueur. D'ordinaire, le fils n'aimait pas spécialement que l'on parle mal du père, néanmoins il peut avouer que ton caractère pouvait être dur à supporter. Vous étiez finalement arrivée dans le cœur du Queen et tu t'arrêtes alors devant un trottoir. Tu sors de ta poche un portable à usage unique et tu le tendais à ton alliée provisoire. Cela pourrait lui être sans doute utile.
« C’est ici que nous nous quittons, tient. Tu n’as qu’à composer le numéro de quelqu’un pour venir te chercher. Prends garde, une seule erreur et tu ne pourras plus appeler qui que ce soit. »
Tu étais certes, peu aimable au quotidien. Cependant, tu savais être reconnaissant quand il le fallait. Avec ce téléphone, ce serait une question de temps avant que quelqu'un de son entourage vienne la chercher. Cela est d'ailleurs assez paradoxal, elle avait vraiment besoin d'un outil de communication avec ses pouvoirs ? Tu attendais bien sagement qu'elle descende du véhicule pour rentrer au repère. Ce kidnapping était enfin derrière vous et tu allais pouvoir te reposer en attendant le prochain travail que toi et le groupe de mercenaire allait avoir. Entendant la portière claquer, tu redémarres à nouveau le moteur pour t'en allez. Tu regardes alors une dernière fois ta comparse de cette fin d'après-midi. Tu en auras rencontrée des personnes étranges, mais celle-là en tient une couche. Néanmoins, c'était en grande partie grâce à elle que ton enfant était sauvé. Tu allais finalement avoir un rare geste de gentillesse à son égard.
« Hey, Jean. » Tu laissas passer de longue seconde de blanc. Comme si ce que tu allais dire pouvait t’arracher la gorge. « Merci pour le coup de main... »
Appuyant alors sur l'accélérateur, tu entames alors une avancé dans la direction du repère. Tu voulais quitter le Queen's le plus vite possible afin d'oublier cette péripétie. C'est malheureux, depuis ton arrivée aux États-Unis tu n'avais rencontré que des problèmes. Le nouveau continent était pourtant considéré comme étant un eldorado de possibilités en Europe. De toute façon la voie que tu as choisie n'était certainement pas la plus simple. Il fallait vivre avec. Tu espérais simplement ne pas être sans job trop longtemps. Tu étais destiné à la traque et au combat et être dans l'attente pouvait être interprété comme une lame qui n'était pas souvent aiguisé. Sur la route, le visage de la rouquine te ré apparut. Qui est-elle au quotidien ? Selon son âge elle devrait sans aucun doute étudier et si c'était le cas, qui accepterait une élève avec tant de pouvoir en elle. D'ailleurs pourquoi penses-tu à elle ? Tu te serais attaché à sa compagnie l'espace d'un instant ? Tu n'en savais rien.
« Père, cette Jean je l’aime bien. En revanche, elle a le même regard que mère… »
« Oui, je l’ai remarqué aussi… »
D'habitude, tu interdis à ton fils de parler de Aleksandra. Pourtant, cette fois-ci tu ne pouvais être que d'accord avec lui sur ce coup. C'était comme si l'espace d'un instant, le regard de Sasha Kravinoff s'était posé sur toi par le biais de cette rouquine. Tu secoues la tête en te disant que tu te faisais des idées. De vieux fantômes viennent à nouveau te faire face et lorsqu'ils seront présents, tu devras être prêt.
Codage par Libella sur Graphiorum
HRP a écrit:
Hello, je te laisse conclure ce RP. C'était mon dernier post pour ma part! Merci encore pour ce superbe moment, je me suis bien amusé!
« La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire. » Maxime Latine
Bien qu'elle se trouvait de nouveau dans un décor urbain, fourmillant de civils et de témoins qui arpentaient les rues en flânant devant les vitrines bien garnies, Jean n'avait pu s'empêcher de jeter une oeillade en arrière, comme pour s'assurer que les Irlandais n'étaient pas à leurs trousses. Elle se doutait fort bien que ces individus ne reculaient devant rien pour obtenir leur vengeance, et s'ils avaient été capable d'enlever un enfant à la vue de tous en pleine journée, quel mal auraient-ils à attaquer une simple voiture stationnée dans cette ruelle ? Quelques secondes, elle s'était même méfiée de toutes les personnes qui passaient à côté de l'habitacle, les jaugeant rapidement comme pour évoluer le taux de dangerosité qu'ils lui inspiraient, avant que la voix de son rustre acolyte ne l'extirpe de ses pensées inquiètes. Lui tendant un téléphone portable —et non sans omettre de lui lancer une phrase assassine au passage, Sergei ne cessait de l'étonner. Est-ce qu'il se sentait obligé d'accompagner chaque geste de gentillesse par des mots perfides pour contrebalancer ? Sans un mot, elle avait soupiré de lassitude tout en hochant lentement son visage de haut en bas, réfléchissant à toute vitesse vers qui elle pouvait se tourner pour venir la chercher. Charles ? Son mentor réprimerait très fortement les évènements de cet après-midi et elle n'avait pas envie de lui causer le moindre tort... Raven lui semblait être un choix plus judicieux mais elle se sentait honteuse de la contacter pour une raison pareille, c'est pourquoi elle avait décidé de composer le numéro de Scott, qu'elle connaissait fort heureusement par coeur.
« Allo ? Scott ? C'est moi, Jean. Oui, oui ça va ! Je n'ai plus de batterie sur mon téléphone alors... Alors j'ai demandé à un passant de me prêter le sien. Oui, ça va, je t'assure... Je suis dans le Queens là, et je ne sais pas comment rentrer... Oui, je me suis perdue, encore... Est-ce que tu pourrais venir me chercher ? Je suis devant un café, euh... L'Astoria Cafe, tu connais ? Tu viens ? D'accord... Je t'attends alors. Merci beaucoup... À tout à l'heure, oui. »
La voix de Scott l'avait assurément réconfortée, si bien qu'un large sourire avait orné ses lèvres lorsqu'elle avait raccroché, rendant sans attendre le portable à son propriétaire, ne manquant pas de faire honneur à l'éducation qu'elle avait reçu.
« Merci pour le téléphone. Alyosha, j'ai été ravie de faire ta connaissance ! À un de ces jours, peut-être. »
Adressant un dernier sourire à l'adolescent, la jeune mutante était sortie de la voiture en claquant délicatement la portière, se retrouvant alors sur le trottoir où elle allait attendre son ami. Pensant que Sergeï n'allait pas perdre de temps pour décamper avec son fils fraichement retrouvé, la rouquine avait eu la surprise de l'entendre formuler des mots de remerciement, ce qui l'avait laissée quelques secondes hébétée. Pressant finalement ses lippes dans un sourire suave, elle avait vivement incliné le menton en directeur du chasseur dans un élan d'apaisement puisque, après tout, elle était toujours convaincu que l'homme qui se tenait derrière le volant n'avait point un caractère foncièrement méchant.
Le père et le fils disparurent dans la circulation fluide de cette grande allée, et Jean avait suivi leur voiture des yeux jusqu'à ce qu'ils sortent de son champ de vision. Voilà une curieuse journée qui s'achevait. Elle n'était pas tout à fait sûre de ce qui venait de se produire mais, au moins, les choses finissaient bien pour le gamin enlevé. Les mains dans les poches de sa veste, elle avait entendu de longues minutes que le visage de Scott apparaisse devant elle, le jeune homme aux lunettes rouges étant perché sur une des motos dont il prenait grand soin.
« Scott ! »
Avait-elle soufflé dans un murmure de soulagement, se dirigeant alors vers lui d'un pas pressé pour l'enlacer avec tendresse, le serrant contre son corps de toutes ses maigres forces. Il était là, enfin. C'est tout ce qui comptait.
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