Le professeur avait écouté la requête de Maria Hill avec beaucoup d'attention. Elle souhaitait confier à l'Institut une mutante traumatisée et brisée, enlevée par Hydra pour être transformée en soldat. La jeune fille avait été secourue par le S.H.I.E.L.D., mais elle n'acceptait de parler qu'aux mutants. Son profil était très préoccupant. Elle avait besoin d'un suivi très conséquent pour pouvoir se reconstruire. Charles n'avait posé qu'une seule question : quand pourrait-il la rencontrer ?
Le rendez-vous avait été fixé au lendemain matin, soit le mardi 19 mars. Cela laissait le temps au professeur de bien étudier le dossier de Kali Herrera, ainsi que le rapport psychiatrique. Il en parla également longuement avec Raven. Elle lui avait demandé de l'emmener lors de sa prochaine recrue d'élève, et quoi de mieux comme escapade qu'une petite visite du célèbre Héliporteur du S.H.I.E.L.D. ? De plus, il estimait que Raven pourrait bien s'entendre avec la jeune mutante, qu'elle pourrait lui être d'une aide précieuse.
Le matin du rendez-vous, Charles et Raven prirent le X-Jet pour se rendre aux coordonnées transmises par le commandant Hill. L'Héliporteur changeait régulièrement de localisation, pour des raisons de sécurité, et était camouflé à la vision humaine, mais il serait repérable par le radar du X-Jet grâce aux autorisations adéquat. Lors de leur arrivée à proximité, ils pourraient initier un contact radio pour que l'immense porte-avion se révèle, leur permettant ainsi d'atterrir.
Toute la procédure se déroula sans encombre. A leur sortie de l'appareil, les deux mutants furent accueillis par le commandant Hill en personne. Charles la salua en l'appelant par son prénom, signe qu'ils se connaissaient plus qu'on aurait pu le supposer. En effet, depuis leur rencontre un mois plus tôt, le professeur X et la directrice adjointe du S.H.I.E.L.D. avaient eu plusieurs longues conversations. Des échanges plus ou moins confidentiels pour le moment, mais qui porteraient bientôt leurs fruits.
« Bonjour Maria. Je vous présente Raven, ma sœur, et professeur à l'Institut. »
Il laissa les deux femmes échanger quelques brèves paroles pour faire connaissance. Les pièces se mettaient doucement en place. Mais chaque chose en son temps. Ils venaient pour la jeune Kali. Maria Hill les escorta à l'intérieur de la base, passant à travers un dédale de couloirs, pour enfin déboucher devant une cellule. Par le hublot, Raven pouvait voir la jeune mutante, enfermée "pour sa propre sécurité et celle des autres", d'après Hill. Charles n'était pas assez grand pour voir à travers la petite vitre, mais il n'avait pas besoin de ses yeux pour percevoir la pauvre Kali.
« N'ayez aucune crainte pour notre sécurité. C'est la sienne qui nous importe. Vous pouvez nous laisser entrer. Nous allons discuter avec elle. Seuls. »
C'était dit sans animosité, sur un ton très poli, et pourtant ferme. D'après ce que Charles avait saisi du tempérament de Kali, la présence d'une humaine ne l'aiderait pas à s'ouvrir à eux. Hill le comprit, et semblait faire suffisamment confiance au professeur pour accepter sa requête. Elle s'éloigna donc, et fit ouvrir la porte à distance.
Issue de secoursRaven Darkhölme, Charles Xavier, Kali Herrera
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❆
I am not some starry-eyed waif here to succumb to your... your pelvic sorcery.
Le 19 mars 2024.
Enfin. Enfin mon frère m’avait proposé de venir avec lui au secours d’une jeune mutante. J’attendais ce moment depuis tellement longtemps. Ce moment, où, comme il y a plusieurs décennies nous allions à la rencontre de jeunes mutants, la plupart en détresse pour les guider et les orienter vers le refuge qu’était l’Institut de mon frère.
La veille au soir, il s’était longuement entretenu avec moi sur le cas d’une jeune mutante. Elle s’appelait « Kali Herrera ». Elle avait été la victime du chasseur de tête dont avait soigneusement évité de m’impliquer mon frère. Pour, je devais bien le reconnaitre, mon plus grand désaccord. Si j’avais bien compris, elle ne faisait pas partie des victimes du tueur de mutants, mais elle avait été retrouvée, plus tard, grâce à un collier émetteur GPS. Elle était bien vivante, enfermée dans une sorte de cage depuis longtemps. Des années, peut-être …
J’avais donc bien évidement accepté de me joindre à lui pour aller voir et parler à cette jeune mutante qui semblait avoir bien besoin de repères. Le matin du rendez-vous je m’étais levée très tôt pour le pas louper le coche. J’allais en plus devoir conduire mon frère en pilotant le X-Jet. C’était parfait. Cela faisait quelques mois que je n’avais pas mis les pieds dans notre avion et cela me manquait. Surtout après la visite du vaisseau des gardiens.
Vêtue sobrement d’un pantalon noir, d’une paire de bottes à talons noir et argentée ainsi que d’une petite chemise blanche avec des motifs de plumes argentées et une long gilet, noir, lui aussi, nous avions embarqué dans l’avion et après ce qui m’avait paru un très court temps de vol nous arrivions face à l’héliport du Shield. C’était bien la première fois que je mettais les pieds ici. J’observais la femme qui nous attendait de pied ferme sur le tarmac. Cela devait être la fameuse Maria Hill. Mon frère la salua poliment mais un peu intimement en l’appelant par son prénom. Puis, il me présenta à la brune.
- Enchantée Madame Hill.
Je lui serrai la main par la suite alors que la jeune femme, souhaitant surement ne pas paraitre trop froide me posa quelques questions des plus banales, suivi que quelques autres sur notre avion... Après cette courte conversation nous partions vers les bâtiments, plus au loin. Nous traversions de nombreux couloirs. Je ne me sentais pas très à l’aise entourée par tous ces hommes et femmes. Si je devais nous faire sortir d’ici rapidement je ne pourrais rien pour Charles et moi. J’espérais vraiment que nous puissions avoir confiance en cette femme. Charles avait l’air de lui accorder la sienne. Il avait toujours été un homme de bon sens… Il allait falloir que je fasse des efforts.
Alors que nous longions de nombreuses cellules, toutes vides, nous arrivions devant une. Alors que mon regard se posa à travers le hublot un frisson d’horreur me parcouru. Je détestais voir une des nôtres enfermées dans une cage. Je sentais une certaine colère monter en moi-même si Hill se justifiait par la phrase des plus stupides « pour sa propre sécurité et la nôtre ». Ridicule. Erik aurait été là il aurait réduit la porte en une poignée de seconde. Je me retins de faire un commentaire, préférant serrer le point pour ne pas trop exploser.
Pinçant mes lèvres je poussais la porte qui venait de se déverrouiller une fois Hill partie sur les conseils de mon frère. Ou … les ordres ? Je ne savais pas trop comment elle l’avait pris. Je l’ouvris en grand pour voir une jeune adolescente. Rousse, aux cheveux courts, sur un lit. Elle était prostrée, le dos contre le mur, les genoux ramenés vers sa poitrine. Comme renfermée sur elle-même en plus d'être dans cette prison. Mon cœur eut un raté. J’avais mal pour elle de la voir dans cette position. Je laissais passer mon frère puis fermait la porte derrière nous, histoire d’être vraiment tranquille. J’observais la petite pièce dans laquelle nous étions tous les trois, puis, repérais rapidement une caméra. Je sortis un couteau de la poche de ma veste, contente que personne ne nous ai fouillée puis, tirais une chaise pour monter dessus. J’entrepris alors de dévisser, habillement le support de cette caméra puis une fois chose faite, je coupais les fils.
- Maintenant nous sommes seuls.
Dis-je en redescendant de mon perchoir, et me dirigeant vers la rousse, restant tout de même à une certaine distance ne souhaitant pas entrer dans sa bulle.
- Bonjour. Je m’appelle Raven, et voici mon frère Charles. Nous sommes venus pour parler avec toi.
Je tendis tout de même une main vers l’adolescente, un doux sourire aux lèvres. Je voulais qu’elle comprenne que nous étions différents de ceux qui l’avaient enfermé. Nous étions comme elle. Frère et sœur mutant.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Le temps était toujours long dans une cellule aux lumières artificielles mais Kali était habituée à ses heures qui se trainaient paresseusement, faisant quelques étirements lorsque sa frustration devenait physique. La jambe levée dans un grand écart contre le mur, elle réveillait son corps sans se forcer, son esprit concentré sur la rencontre qui changerait probablement son futur.
Elle ne faisait pas confiance au SHIELD, cela allait sans dire. Une organisation composée majoritairement d'humains ne pouvait guère être qu'un HYDRA bis. Néanmoins, il y avait en eux une sincérité qui semblait les détacher de ces derniers. Les personnes qui l'avaient mis dans cette cellule ne semblaient pas l'avoir fait par plaisir et elle avait même pu constater que la caméra de sa cellule s'éteignait lorsqu'elle utilisait les toilettes. C'est ce qui la rendait curieuse de rencontrer ce fameux Charles Xavier. Elle avait depuis longtemps oublié la notion d'espoir - il n'était pas garanti que son institut ne serait pas une autre cage - mais l'idée d'une cellule en plein air ne lui déplaisait pas. Alors, elle avait obéi patiemment au SHIELD. Suivi l'examen psychologique. Enterré ses émotions.
Et aujourd'hui sa patience allait enfin porter ses fruits.
Après un temps immensurable, la porte de sa cellule s'ouvrit enfin. Connaissant la procédure du SHIELD, la jeune mutante resta assise sur le lit, les genoux relevés contre elle, s'attendant à ce que des gardes rentrent dans sa cellule pour l'escorter vers une salle de l'héliporteur. Pourtant, ce furent deux parfaits inconnus qui entrèrent.
Immédiatement, l'esprit de Kali se mit en branle, tentant par réflexe de deviner leur identité. L'homme au visage apaisé et au fauteuil roulant devait être Charles Xavier. Qui d'autre pourrait venir la voir sans uniforme du SHIELD? C'était donc un mutant. De ce qu'on lui avait dit. Son fauteuil et son expression bienveillante l'empêchait de deviner la nature de son pouvoir. Son regard se posa sur la blonde. Il y avait une certaine grâce dans sa façon de marcher, une aisance, une confiance en elle qui lui suggérait qu'elle était capable de se battre. Quant à savoir si son don avait un rapport avec le combat, difficile de le déterminer.
Kali enterra rapidement sa frustration temporaire et déplia ses genoux pour s'asseoir sur le bord du lit, le dos droit et le regard planté sur les nouveaux arrivants. Cependant, avant même de se présenter, la blonde prit une chaise pour atteindre le plafond et sortit un couteau de sa poche. Le cœur de Kali sembla faire un bond dans sa poitrine. Un couteau. Cela semblait faire si longtemps qu'elle n'en avait pas tenu un en main. Pour elle, ces armes blanches étaient synonymes de sécurité, le froid de l'acier contrastant avec la cicatrice du collier qui la brulait encore. Fermant les yeux, elle prit une inspiration aussi profonde que discrète avant de reporter son attention sur le professeur. Elle ne voulait pas qu'il voit cette facette de son être tout de suite. Kali avait des questions et elle attendait des réponses.
Le bruit de la caméra qui sortit de son socle avait quelque chose de satisfaisant et même si la pitié qu'elle pouvait lire dans les yeux de la femme l'irritait, elle apprécia son audace. La blonde se présenta, ainsi que celui qui était donc son frère. Un coup d'œil rapide ne révélait aucune ressemblance entre les deux mais Kali savait pertinemment que l'apparence pouvait être trompeuse, comme avec son frère Raisel. Raven tendit une main vers elle, s'attendant manifestement à ce qu'elle réponde avec une poignée de main. Presque inconsciemment, elle leva un sourcil, ignorant cette main tendue pour se tourner vers Charles.
"Je suppose que vous savez qui je suis. Autant vous le dire franchement : je ne vous fais pas confiance. Ce n'est pas personnel mais j'ai appris à me méfier des humains et de leur esprit retord."
Tous les humains qu'elle avait rencontré l'avait soit enfermée, soit trahie d'une manière ou d'une autre. Et elle savait bien que le SHIELD finirait par lui faire pareil. Néanmoins, si ces deux personnes étaient vraiment des mutants, leur cas était bien différent.
"Comme gage de confiance, j'aimerais que vous me montriez quels sont vos pouvoirs. Je suis à peu près sûre que vous connaissez les miens. Si ce n'est pas le cas, je pourrais vous faire une démonstration."
Elle parlait de gage de confiance, mais il était clair pour elle que c'était une condition sine qua non pour un dialogue honnête entre eux. Elle préférait encore être en cellule avec des geôliers transparents sur leurs intentions que d'autres tortionnaires qui tenteraient de la manipuler en permanence.
Le couteau avait réveillé en elle un besoin d'action. Kali tenta de réfréner le léger tremblement de ses mains en entrelaçant ses doigts et se pencha légèrement en avant en attendant leur réaction.
Une fois la porte déverrouillée, Raven fut la première à l'ouvrir en grand pour pouvoir entrer dans la petite cellule. Charles n'en attendait pas moins d'elle. Sous ses airs de femme forte et inébranlable, Raven avait un cœur d'or, et elle volait au secours des jeunes mutants opprimés avec altruisme et générosité, sans se poser de question. Cette impulsivité faisait une partie de son charme, mais elle pouvait être dangereuse. Lorsqu'il la vit dévisser la caméra et couper les fils, Charles lui adressa un regard surpris et teinté de reproche.
« Raven ! »
Mais il n'allait pas la réprimander devant Kali. Sur le plan pédagogique, les adultes devaient toujours se montrer unis face aux enfants, afin de leur présenter des repères stables. Le télépathe poussa un soupir et ferma les yeux quelques instants, afin de contacter l'équipe de surveillance pour régler le problème. Puis il reporta son regard sur sa sœur, qui entretemps avait engagé la conversation avec la jeune Kali. Il lui adressa tout de même un message par télépathie.
Nous sommes sensés montrer patte blanche, détériorer le matériel de sécurité du S.H.I.E.L.D. n'est peut-être pas la chose la plus sage à faire... J'ai arrangé la situation pour le moment. Mais s'il-te-plaît, évite de faire des vagues.
Il coupa aussitôt la connexion, estimant qu'ils pourraient toujours en reparler plus tard. Pour l'heure, l'important, c'était de faire bonne impression auprès de la jeune Kali. Et il devait bien admettre que le geste de Raven y contribuait. La mutante leur annonça directement la couleur, affirmant en toute franchise qu'elle ne leur faisait pas confiance. Ce à quoi Charles répondit de sa voix naturellement douce et calme :
« C'est bien normal. La confiance n'est pas innée, c'est une qualité précieuse, qui se mérite et s'acquière avec le temps. »
En toute logique, elle leur demanda de lui montrer leurs pouvoirs. Ou, autrement dit, de confirmer qu'ils étaient bien des mutants. Elle évoqua également la possibilité de faire une démonstration de ses propres dons. Le professeur lui sourit, et répondit avec honnêteté et diplomatie :
« Le S.H.I.E.L.D. nous a transmis un dossier sur toi, nous les connaissons donc en théorie. Je serai ravi de voir ce que tu es capable de faire. Mais pas ici... Le lieu est trop étroit. Quant à moi, je suis télépathe. »
Il y avait réfléchi en amont. Vu les traumatismes subis par la pauvre mutante, et son état psychologique instable, il était hors de question qu'il se permette de s'introduire dans son esprit sans son accord. Il n'allait pas non plus lui exposer l'étendue de ses pouvoirs, par crainte de l'effrayer. Il choisit donc le biais le moins intrusif, en lui parlant tout simplement dans sa tête.
Je peux communiquer avec toi par la pensée. Je pourrais également lire tes pensées, mais je ne le ferai pas sans ta permission.
Pour preuve de sa bonne foi, il rompit le lien télépathique immédiatement après avoir prononcé cette phrase, de manière à ce qu'elle s'en rende compte. Il ne voulait pas la manipuler, et il ne voulait pas donner l'impression qu'il comptait le faire.
Issue de secoursRaven Darkhölme, Charles Xavier, Kali Herrera
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Je regardais mon frère en plissant les yeux lorsque ce dernier me reprocha d’un regard ce que je venais de faire. Lui avait peut-être confiance en ces gens du SHIELD … Mais ce n’était pas mon cas. Et je suppose qu’être surveillée en permanence devait être éprouvant pour Kali. J’espérais au moins qu’ils coupaient la caméra pendant certains moments de la vie. Avant de me tourner vers Kali pour la saluer, j’adressais un sourire amusée à Charles pour lui faire comprendre que je m’en moquais totalement. Je fus néanmoins ramené vers la voix de la sagesse par mon frère qui se permet de m’adresser un message mental via son don de télépathie. Je n’aimais pas qu’il s’introduise dans ma tête de la sorte et il le savait très bien.
Evite de faire des vagues … Evite de faire des vagues ?! Mais c’était eux qui avaient enfermé la jeune Kali. Pas moi. Je me doutais que mon frère regrettait déjà de m’avoir emmené avec lui pour cette mission.
Je me retenais d’un commentaire sur le viol de mon cerveau me reconcentrant sur Kali qui avait refusé de me serrer la main. Je la regardais avec un petit sourire en coin, laissant tomber ma main le long de mon corps. Cette petite avait du caractère elle allait me plaire je le sentais. Elle avait l’air en revanche de totalement se moquer de moi et de n’avoir des yeux que pour mon frère. En même temps je pouvais comprendre. Il inspirait la puissance bienfaitrice mais également la douceur et la sagesse. Un savant mélange de tout ça sous le visage d’un ange. Certes depuis sa perte de ces cheveux son apparence était différente, mais il dégageait toujours ce charisme qui plaisant à tant de femmes.
J’haussais alors les épaules quand elle évoqua le fait de devoir montrer que nous étions bien dans le même camp. La dernière fois que quelqu’un nous avait demandé de montrer nos pouvoirs nous étions encore si jeunes … Dans le bureau du supérieur hiérarchique de Moira McTaggert, cette jolie brune qui avait réussit à faire prisonnier le cœur de mon frère il y a tant d’années. Et … Cette fois ci c’était moi qui l’avait montré, ces derniers ne croyant pas à ceux de mon frère. Je m’apprêtais à jouer à nouveau mon petit tour de passe passe quand mon frère me devança. Je commençais à bien le connaitre et vu l’expression sur son visage il était entrain de parler mentalement à Kali comme il venait de le faire avec moi à peine une minute plus tôt. Et vu les émotions qui traversèrent le visage de la jeune rousse, je ne me trompais pas. Cela pouvait toujours être impressionnant la première fois. J’espérais juste qu’elle ne se braque pas et que cela ne bouleverse pas trop son esprit. Elle semblait toute de même fragile. Après ce qu’elle avait subit elle avait du se forger une sorte de carapace mais … L’esprit humain était fragile. Encore plus chez une jeune mutante, et surtout pour elle, qui n’avait connu que l’emprisonnement pendant plusieurs années.
Je laissais donc mon frère converser avec la jeune femme, bien que j’étais curieuse de savoir de quoi ils pouvaient bien parler, puis je rangeais tranquillement le couteau dans ma poche arrière. J’avais bien senti la certaine tension qu’avec suscité la sortie de cet objet chez Kali. Même si elle tentait de le prendre elle n’y arriverait pas. Peut-être que je ne représentais pas d’intérêt pour elle mais je n’étais pas du genre à me laisser faire.
Je posais à nouveau mon regard sur elle, m’appuyant sur la table qui se trouvait derrière moi, comme si cette pièce était la mienne, puis sous ces yeux, je mutais tranquillement, lentement pour lui laisser le temps de bien regarder, en un homme qu’elle avait du connaitre. Un ancien président des Etats-Unis, d’il y a plusieurs années maintenant mais il avait été le premier président noir afro-américain et son élection avait en quelques sortes changé la face de ce côté du globe : Barack Obama.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Sans surprise, le SHIELD leur avait envoyé un dossier. Kali se doutait bien que son rendez-vous avec la psychologue et les informations qu'elle leur avait donné n'allait pas rester à prendre la poussière sur un bureau de l'héliporteur. Ce qu'elle n'avait en revanche pas imaginé était que Charles désire voir une démonstration de ses pouvoirs, qui plus est en plein air - c'est ce qu'elle comprenait par "trop étroit". Cette proposition fit monter en elle une excitation qu'elle n'avait pas connue depuis le moment où elle avait poignardé ses anciens geôliers.
Néanmoins, rien ne valait la déclaration de Charles. Ainsi, il était... télépathe ? La définition du mot n'eut même pas le temps de lui revenir que déjà la voix du professeur résonnait dans sa tête.
Pendant un bref instant, Kali resta figée, comme sous le choc. Puis, un sourire fendit son visage. Un sourire digne d'une personne qui n'avait que très peu de raisons d'exprimer sa jubilation. Un rictus tordu, dévoilant ses dents blanches sans toutefois plisser ses yeux.
Elle savait que Charles avait un as dans sa manche. Sous son apparence banale et son air bienveillant se cachait un mutant qu'elle jugeait probablement puissant, sa gentillesse allant de pair avec une assurance qui venait forcément pour elle de la puissance de ses pouvoirs, expliquant pourquoi il ne semblait pas la craindre - la notion de confiance n'étant pas inclue dans son raisonnement. Mais elle devait admettre que le professeur marquait des bons points, surtout en lui laissant le choix de lire ses pensées ou non. Elle décida de répondre à sa main figurativement tendue par ce qui lui en semblait être une autre.
"Je vous donne l'autorisation de lire dans mes pensées quand vous le souhaitez. Je n'ai rien à cacher et cela facilitera peut-être une... compréhension mutuelle."
Un mouvement dans sa vision périphérique lui fit tourner la tête vivement. Raven était en train de se transformer. La femme blonde qui était entrée avec grâce dans la pièce était devenu un homme noir d'une quarantaine d'années aux cheveux poivre et sel. Le sourire de Kali se transforma progressivement en une expression perplexe.
"Je... devrais le connaitre, non? Il me dit quelque chose."
Il lui semblait avoir vu sa photo dans un cadre brisé, mais elle était incapable de se rappeler du contexte de son souvenir. Elle avait grandi dans une maison sans internet ni télévision, dans une zone rurale du Texas, avec pour seule compagnie des livres de la bibliothèque de son collège miteux. Rien de très utile pour connaitre son histoire actuelle, hélas.
"Votre don est très utile, en tout cas."
Un doux euphémisme. Pour Kali, c'était un don bien plus incroyable que la télépathie. Pouvoir surprendre sa cible sans autre effort qu'un peu de recherche préalable lui aurait épargné un certain nombre de cicatrices. Elle s'efforça de repousser ses souvenirs pour se concentrer sur ce qu'elle allait dire ensuite.
"Est-ce que vous désirez savoir quelque chose en particulier? Je pense avoir dit la plupart des informations importantes me concernant au SHIELD mais si vous souhaitez savoir quelque chose, vous pouvez me le demander. Sinon, quelle est la prochaine étape ?"
Elle ajouta un commentaire mental à destination de Charles pour vérifier si celui-ci était bien dans son esprit.
"Je peux également vous montrer des souvenirs, si vous le désirez. Je ne vous montrerai cependant pas tout et il est possible que des souvenirs parasites interviennent. Ca m'arrive souvent."
Et comme pour appuyer ses propos, le visage d'une des mutantes présentes dans la prison s'imposa à son esprit. Son expression d'agonie après une overdose des drogues qui lui avaient été données restait gravée dans sa mémoire. Le souvenir resta quelques secondes avant de disparaitre. Ce genre d'images lui venaient si souvent à l'esprit à présent qu'elles la laissaient totalement indifférente.
Le sourire de Kali devant l'expression de ses pouvoirs ravit le professeur. D'autant plus qu'elle n'avait pas l'air de sourire souvent. Il fut agréablement surpris qu'elle lui donne l'autorisation de lire dans son esprit lorsqu'il le souhaiterait. En effet, cela serait bien utile pour apprendre à la comprendre, éventuellement anticiper ses réactions, mais surtout pouvoir l'aider au mieux. L'acceptation de l'autre passait par la compréhension. Mais il resterait dans un premier temps au niveau des pensées superficielles. Ils auraient sans doute ensemble des séances de psychanalyse plus poussées, mais chaque chose en son temps.
« Je te remercie. Je n'en abuserai pas, je n'irai pas chercher là où tu ne souhaites pas que l'on fouille. »
Le pouvoir de Raven la laissa plus perplexe, mais c'était uniquement parce qu'elle ne connaissait pas l'identité qu'elle avait prise. Kali devait être une enfant lors du début du mandat d'Obama, et sans doute était-elle déjà emprisonnée sur la fin. Le choix de sa sœur était néanmoins intéressant, et Charles lui laissa le loisir d'expliquer qui il était. En réalité, la petite rouquine préférait de loin le don de Raven à celui de Charles, songeant qu'il lui aurait été utile lors de ses missions meurtrières. Ce genre de pensées mettrait du temps, beaucoup de temps, à s'effacer. Elle était conditionnée depuis si longtemps, qu'il lui faudrait des mois pour redevenir une jeune fille "normale"... d'ailleurs elle ne le serait sans doute jamais vraiment.
A présent qu'une base de franchise était installée, la jeune mutante leur posa des questions. Que désiraient-ils savoir ? Quelle était la prochaine étape ? Elle lui précisa mentalement qu'elle pouvait lui montrer des souvenirs de sa vie s'il le souhaitait. Il lui en vint un particulièrement choquant, et qui pourtant la laissa indifférente. Elle avait tant été confrontée à la souffrance et la mort que cela ne l'atteignait plus. Le télépathe, quant à lui, ne put s'empêcher d'éprouver de la compassion pour elle, et ses yeux se teintèrent de tristesse à la vision de ce souvenir.
Chaque chose en son temps. Nous aurons le temps d'apprendre à nous connaître, si tu acceptes de venir avec nous.
Après cette brève réponse mentale, il continua à voix haute, estimant que le reste de la conversation devait être entendu par Raven. S'ils commençaient à parler de l'Institut, elle était concernée.
« Comme l'a dit Raven, nous sommes venus pour discuter avec toi. Tu sais à peu près ce que nous savons de toi... nous aimerions savoir ce que tu sais de nous. Je suppose que le commandant Hill t'a parlé de notre Institut ? Tu peux nous poser toutes les questions qui te passent par la tête. »
Il tourna la tête vers Raven Obama, pour l'inciter à prendre activement part à la conversation. Contrairement à ce qu'elle devait supposément s'imaginer, elle n'était pas venue pour être son faire-valoir. Au vu de son rôle de professeur au sein de l'Institut, au vu de son passif et de son caractère, son rôle auprès de la jeune Kali serait primordial. Charles espérait bien qu'elle la prendrait sous son aile.
Issue de secoursRaven Darkhölme, Charles Xavier, Kali Herrera
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-C’est le premier président américain noir.
J’étais tout de même assez surprise que Kali ne reconnaisse pas cette figure emblématique du pays dans lequel nous étions c’était très étonnant. Peut-être avait-elle des lacunes en culture générale ? Elle allait avoir beaucoup de chose à rattraper pendant mes cours d’histoire. J’allais peut-être même lui consacrer quelques heures de cours particuliers. Je n’étais pas contre et je pense que Charles non plus. De toute façon je n’étais pas payée à l’heure. Je n’étais pas payée du tout. Je n’en avais pas besoin car Charles subvenait déjà à tous mes besoins. Logée, nourrie, blanchie ! Un vrai luxe ! Et lorsque je souhaitais m’acheter quelques choses je n’avais qu’à utiliser la carte de bleue, qui était d’ailleurs noire qu’il m’avait donné. Je n’en abusais pas même si j’avais fait récemment quelques incartades.
Fronçant les sourcils face à la réaction de Kali, je mutais à nouveau pour prendre l’apparence de Thor, puis de Capitaine América, puis de mon frère, puis de Hulk, pour finalement revenir à mon apparence humaine, la petite blonde avec un petit carré et les yeux bleus. J’espérais qu’au moins sur une de mes transformations elle aurait reconnu quelqu’un… Sinon … La situation était bien plus triste que ce que je ne pensais. Tout le monde connaissait ces hommes, à part mon frère qui était anonyme. Absolument toute la planète. Mais était-elle au courant ne serait-ce que de leur existence ? Je n’avais plus en tête la durée de son enfermement.
Je me haussais sur la pointe des pieds pour venir m’assoir sur la table, comme si j’étais chez moi en regardant Kali en souriant espérant qu’elle allait oser poser des questions. Après tout si nous étions là c’était bien pour la ramener avec nous au manoir non ? Nous avions en tout cas l’autorisation du SHIELD. Charles et moi étions prêts à l’accueillir. J’avais même préparé une chambre individuelle rien que pour elle. Un luxe quand les autres élèves dormant sur place était à plusieurs dans leurs chambres. Mais … Il valait mieux que la jeune mutante soit seule dans un premier temps. Ce n’était pas la seule à avoir ce privilège mais c’était tout de même assez rare pour le souligner.
Je pris tout de même la parole avant que la jeune rousse ne pose des questions apportant quelques précisions sur mon frère et moi. Je ne savais pas ce que Charles avait pu lui dire mentalement.
-Moi, je suis professeur à l’Institut. J’enseigne l’histoire et les arts martiaux. Charles lui …
Je tournais la tête vers lui pour l’indiquer alors qu’il était sagement assis dans son fauteuil roulant validant mes paroles.
-En gros c’est le big boss. C’est dans son manoir que se trouve l’école.
Je n’avais pas besoin, je pensais de m’encombrer de bonnes manières ou de surveiller mon langage. Après tout, elle était jeune et n’avait pas besoin de s’embrouiller l’esprit avec des questions plus ou moins techniques qui de toutes façons n’apportaient rien. Je jetais un coup d’œil en direction de la caméra que j’avais désactivé. Je me doutais que le SHIELD était au courant de la nature de ma mutation mais je préférais qu’il n’y ait pas trop d’images de moi récente alors que je mutais. J’étais satisfaite d’avoir mis hors d’état cette caméra. Je laissais mes jambes pendre dans le vide les balançant d’avant en arrière attendant que la belle nous pose des questions. Que ce soit pour moi ou mon frère nous allions faire au mieux pour y répondre espérant qu’elle accepte de venir vivre auprès de nous les mutants.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Raven muta à nouveau. Thor et Hulk ne lui étaient que vaguement familiers - ils ressemblaient aux descriptions qu'avaient fait les autres jeunes mutants enfermés avec elle. Si l'on pouvait compter "l'homme en armure avec un marteau qui fait de la foudre" et "le gros bonhomme vert musclé qui casse tout" comme descriptions. Le visage de Captain America lui était déjà beaucoup plus familier. Elle ne l'avait jamais vu le superhéros en chair et en os mais elle avait cependant vu des affiches dans le bureau de ses geôliers qui détaillent une éventuelle récompense en cas de capture ou d'assassinat. Elle ne fit pas de commentaire à voix haute lorsque Raven prit la forme de Charles. Elle adressa simplement une pensée à ce dernier.
"Ce n'est pas un peu cruel ?" elle entendait par là que le professeur puisse se voir debout. Si elle n'éprouvait pas spécialement d'empathie pour lui, elle s'étonnait que ce ne soit pas le cas de sa soeur.
Une fois les différentes transformations finies, elle commenta :
"J'ai entendu parler de l'homme vert et celui avec le marteau. Tor?" dit-elle, hésitante. "Et je connais celui en bleu. Captain America. HYDRA avait une dent contre lui."
Mais le temps des questions était venu. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre la parole, Raven prit les devants. Elle enseignait ainsi l'histoire et les arts martiaux à l'institut. Cette déclaration la rendit un peu plus confuse qu'auparavant - elle avait pensé que l'institut était plus comme un refuge qu'une école. Lorsque Raven lui confirma que le manoir était bien un lieu d'apprentissage, Kali reprit la parole.
"La conversation entre la commandante et moi était assez unilatérale. Pour ce que j'en avais compris, l'institut était un refuge. C'est donc une école ? Mais avant toute réponse, je suis d'accord pour vous rejoindre, j'aimerais simplement plus d'informations. Comment fonctionne l'école ? Est-ce que les autres pensionnaires sont des mutants aussi ? C'est ce que j'avais cru comprendre."
Elle ne regrettait pas son silence obstiné face aux questions et monologues de la commandante, mais il fallait bien dire que cela ne l'avait pas aidé à se faire une idée de l'endroit où elle mettrait les pieds. Alors, elle commençait avec un flot de questions assez simples avant de poser des questions plus pointues. Lorsqu'elle parlait, elle regardait tantôt Charles, tantôt Raven, autant pour ne pas solliciter l'un plus que l'autre, que pour jauger l'honnêteté de leurs réponses.
Il fallait également leur poser une question assez importante à ses yeux, sans prendre de pincettes.
"Est-ce que je vais devoir suivre des consignes spéciales ? J'entends par là couvre-feu ou ne pas sortir de ma chambre hormis aux heures de cours. Je ne pense pas que j'ai à vous rappeler les circonstances particulières qui m'ont amené dans cette pièce."
Kali entendait bien évidemment le meurtre de ses geôliers et les assassinats qu'elle avait commis. Il n'y avait pas de frustration dans sa voix. Si elle devait être confinée dans sa chambre, soit. Au moins le décor changerait un peu.
Elle se creusa la tête pour trouver d'autres questions, mais rien ne vint. Elle n'était pas d'un naturel très curieux et hormis les questions qu'elle venait de poser, il lui semblait que tout était clair. Son esprit s'attarda de nouveau sur le fait que Raven enseignait les arts martiaux, ses jambes se balançant comme cette dernière dans le vide, le besoin de bouger et l'anticipation d'un combat avec elle se faisant ressentir.
Kali se força à revenir à la réalité - sans pour autant arrêter le mouvement de ses jambes - pour reprendre la parole :
"Hormis ces questions, je ne pense pas en avoir d'autres avant d'arriver sur place."
Il lui semblait évident qu'elle aurait beaucoup de rattrapages à faire, surtout en voyant les réactions des deux enseignants face à ses lacunes. Mais ses questions là pouvaient attendre.
Sans détourner son attention de Kali, Charles observait du coin de l'œil les transformations de Raven. Il ne s'en lassait jamais. Au-delà de l'aspect pratique, voire spectaculaire, il appréciait l'aspect esthétique de ces métamorphoses, la façon dont son corps se modelait à sa guise, avec ces petites vagues bleues qui modelaient son apparence.
La question de Kali l'étonna. A vrai dire, cela ne lui était pas venu à l'esprit. Il lui répondit par un sourire rassurant et un hochement de tête négatif. Non, ce n'était pas cruel. Ni choquant, ni dérangeant. Sans doute qu'à aucun moment Raven n'aurait pensé que cela pourrait le déranger de se voir debout, car lui-même n'y avait pas songé. Ce n'était qu'une enveloppe physique, une illusion.
La jeune mutante manquait à l'évidence de culture générale. Elle avait été éduquée pour être une tueuse, elle n'avait pas reçu les repères qu'avaient eus les autres enfants, tous ces détails de la vie quotidienne que ses formateurs n'avaient pas dû juger utile. Cependant, elle était loin d'être idiote, au vu de ses réflexions pragmatiques mais pertinentes, et du vocabulaire qu'elle employait. Elle aurait besoin d'un accompagnement particulier dans les débuts pour pouvoir suivre les cours, mais le professeur était optimiste quant à ses capacités d'adaptation.
Concernant l'Institut, elle sembla surprise d'apprendre qu'il s'agissait d'une école. Quel genre de cours avait-elle pu suivre durant ses années de formation ? Sans doute pas une scolarité normale. Mais encore une fois, Charles n'était pas inquiet. Elle n'était pas leur première élève à avoir été sortie du système éducatif global. D'ailleurs l'Institut, contrairement aux écoles publiques, adaptait ses cours à ses élèves, et non l'inverse.
« Aux yeux du monde, l'Institut est une école pour jeunes surdoués. En réalité, le manoir accueille en ses murs une quarantaine de jeunes mutants, âgés de dix à vingt ans. Nous les aidons à apprendre à maîtriser leurs pouvoirs, nous leur apportons les enseignements théoriques nécessaires à leur construction, nous les formons à affronter le monde afin de pouvoir réintégrer la société humaine par la suite. Tous les professeurs et membres du personnel sont également des mutants. »
Voilà qui devrait la rassurer, elle qui refusait obstinément de communiquer avec des humains. Un des objectifs principaux de l'équipe pédagogique serait de lui apprendre à ne plus avoir peur des hommes, à ne pas les considérer comme des ennemis, mais comme des égaux.
« Quand aux consignes spéciales... Il faudra te plier au règlement de l'école et t'accorder aux principes qui régissent la vie en collectivité. Cela impliquera en effet de respecter des horaires, de suivre certains cours obligatoires, ce genre de choses. Mais tu n'auras pas un traitement différent des autres. En ce qui concerne les sorties, tous les élèves sont pensionnaires, c'est-à-dire qu'ils vivent à l'Institut du lundi au vendredi. Plusieurs élèves sans famille ou qui viennent de loin restent également durant les weekend, l'Institut est devenu leur maison. Tu pourras te rendre compte, lors de la visite, qu'on pourrait trouver plus désagréable comme cadre de vie. »
Il y aurait des règles à suivre, oui, et l'équipe enseignante lui porterait une attention particulière, surtout dans les débuts. Mais il ne voulait pas qu'elle se sente différente des autres enfants, qu'elle se sente exclue ou privilégiée. Pour s'intégrer à l'école, il faudrait qu'elle soit placée au même niveau que ses camarades, qu'elle soit traitée comme les autres. Qu'elle aie enfin la chance d'avoir une vie d'adolescente normale.
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