Le temps est dégelasse, mais ça c'est pas une surprise ! Je suis d'une humeur massacrante parce que les ratons-laveurs du quartier ont encore visité mes poubelles et j'ai du nettoyer leur foutoir ! Un jour je vais les descendre ou foutre des pièges. Ces saletés de bestioles me saoule ! Je viens de prendre ma douche et je suis bon pour recommencer...
Après un autre café et une douche, je peux enfin déjeuner tranquille. Des œufs brouillés et du bacon, des toasts grillés et beurrés et un peu de marmelade. Je grignote en regardant ma télé. Les infos démontre que la criminalité de New York est toujours aussi active. Un sourire en coi, je me dit que je n'y suis pas étranger... mais ça fait un moment que je me suis pas dégourdi les doigts. Faudrait que je me trouve une nouvelle victime. Le journal ? Je le lis pas, la télé me suffit, même s'ils disent pas tout. J'aime assez qu'on parle, de crime. J'ai toujours été attiré par le sordide et quand y a en plus de la torture et du glauque, je suis encore plus dans mon élément. Mon cerveau semble tourner un peu au ralenti, c'est pas pour me déplaire parfois. Parce que sinon, je devrais me défouler un peu et c'est dur de trouver un bonne victime, surtout qu'il faudrait pas que j'attire l'attention.
***
J'ai pas grand chose à faire. Un peu de rangement, et du nettoyage. Et je m'assure de mon stock de bille en métal. Je dois pas en manquer, toujours être prêt à l'action. Et je manipule plutôt bien la matière maintenant. Je trouve les billes souvent dans le commerce et j'en ai fait de projectile. Je m'entraine souvent sur les arbres alentours, je met des cibles, de toutes les tailles et je peaufine la technique. Après tout, on est jamais trop préparé.
Mais je réfléchis trop et mon cerveau me rejoues ce sale tour de venir me tourmenter. Des images reviennent et c'est pas bon. Je suis censé faire quoi ? Alors je regarde dans mes placard. Je sais que j'aime pas avoir de l'alcool dans la caravane, ça finit toujours par une ivresse incontrôlable. Allors dire que boire dans un bar est mieux, non ! Mais je sais que je dois rentrer et j'ai besoin d'une atmosphère, d'une ambiance pour essayer de me changer les idées.
Où aller ? Je vais d'abord arpenter les rues. Je quitte la caravane que je verrouille et piège. Faudrait pas qu'on entre par inadvertance dans mon petit coin tranquille. Je partage pas ! Alors qi on essaye d'entrer de force, ça risque de faire mal ! Les châtaignes c'est pas plaisant. Et j'ai un déclencheur à distance pour activer ou désactiver le bordel. Après, un mutant pourrait contourner le truc, alors y a un chargeur qui envois des billes à celui qui aurait forcé l'entrée. Et c'est pas mieux, parce que ça peut vous défigurer ces trucs là. Autant dire que celui qui essaye d'entrer, risque de s'en souvenir.
J'enfile mon casque et j'enfourche ma Harley, mon petit bijou. J'ai longtemps rêvé en posséder une. Et la Fat Boy Price sortie en 2023 m'avait drôlement tapé dans l'œil. Alors quand j'eu assez, je me l'étais offert. Et me voilà parti pour les quartiers crasseux du Bronx. Mais j'avais entendu parlé de ce club qu'on avait refait et qui était plutôt select. J'allais voir un peu de quoi parlait les gens de la pègre que j'avais pu côtoyer par le passer et voir un peu comment l'endroit avait changé.
Je gare la bécane près de l'entrée, où y déjà de beaux bolides. Bon, la mienne casse pas des brique, mais ce reste une belle mécanique tout de même. Et je me présente à l'entrée. On accepte que les mutants, ben pas de problème. Je montre une fraction de mon talent au videur qui voit sa montre se détacher de son bras et atterrir dans sa main.
- Ca va aller comme ça l'ami ?
- Vous êtes qui ?
- Pourquoi t'es flic ? Ou tu vas me demander mon numéro ?
- On te connais pas, c'est la règle !
- Mon petit nom nom c'est Antoine, mais tu peux m'appeler Black Angel.
Alors j'accentue le mot ami parce qu'on comprend bien que c'est pas mon pote. Mais le nom, il le connait. Je le vois sur sa trogne. Je sais que ma réputation n'est plus à faire et un meurtre de sénateur, ça passe pas inaperçu. Mais il fait son job alors on reste courtois. Et visiblement ça lui convient. Je laisse vite fait le casque à la consigne avec ma veste en cuir. Je présente pas super bien, je vous l'accorde, mais je sais que dans ce genre de club, la tenue reste un peu correcte. Alors le jean, c'est pas top. Ben j'ai plutôt opté pour un pantalon noir classique style jean mais plus classe et des santiags. Un chemise ouverte et un gilet. J'aime mes cheveux long et ma barbe de quelque jours taillée avec soin. Je suis plutôt maniaque de la propreté donc je risque pas de sentir la transpire comme certain et surtout l'eau de Cologne bon marché. Un minimum de dignité.
Les lumières changeante rouge et pourpre piquent un peu les yeux quand on entre, mais l'ambiance est chaude et fidèle à ce genre d'endroit. Ce que je veux, c'est picoler. Les nanas, j'm'en balance. Il me faut un verre, après on pourra voir ce qu'on veut faire. Jouer ? peut-être ? Mais surtout profiter du lieu et voir si il mérite sa réputation. Je m'installe au bar et commande un Whisky sec.
MALICE
La moto:
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
Si le fait de savoir son père six pieds sous terre ne l’effleure d’aucune tristesse, force est d’admettre que sa propre mort, frôlé pour la deuxième fois en moins d’un an, a davantage élimé son équilibre déjà précaire. « Est-ce que ça va ? » Dans son dos, Shufen dépose sa fine main sur son épaule tandis que sa propre main aux doigts tendus, son index appuyé contre son arcade sourcilière, camoufle ses paupières encore closes, derrière lesquelles dansent des ombres horrifiantes, qu’il ne peut partager. Elles restent à l’abri, ces ombres sans cesse agitées, qui viennent soulever son coeur de quelques vagues tourmentées. « Ça va. » La peau à ses raisons, et il faudrait voir ses bras pour comprendre que, non, rien ne va : mais il sait faire semblant, Ezekiel, il y a longtemps qu’il a appris à manier les mensonges et les faux-semblants, suffisamment pour que personne ne devine la douleur derrière les silences, puisque la souffrance ne fait jamais de bruit. Il sent que la main chaleureuse et câline s’éloigne, alors il abaisse sa propre main en ne pouvant s’empêcher de soupirer, ses paupières s’arrondissant sous la concentration lorsqu’il croise l’aspect de sa propre main, tremblante. Le manque. Il ne peut rien prendre qui risquerait de l’assommer, puisqu’il n’envisage guère de rentrer chez lui à cette heure de la nuit : il lui faut user de subterfuges pour tromper son esprit aux abois, qui réclame sa dose comme un enfant pleure en cherchant après sa peluche pour aller au lit. C’est aussi simple que cela, l’addiction. C’est le poison que l’on considère comme remède, c’est le refuge quand les mots sont inefficaces, c’est un des gestes les plus faciles pour contrer la peur, la douleur, la tristesse, la solitude ; c’est tout ce qu’il reste pour tenter d’adoucir les maux qui bourdonnent depuis longtemps.
Mais du temps, ce soir, il n’en a pas. Ezekiel sait qu’il ne peut pas rester caché dans son bureau trop longtemps, et qu’il lui faut au moins se montrer quelques heures parmi les fêtards du night-club. Feindre l’amusement, se mêler à la foule, sourire et rire devant ses invités ; voilà un spectacle qu’il maîtrise sur le bout des doigts. Aussi, après avoir trompé le manque par une substance tranquillisante — qui ne sera bientôt d’aucune utilité tant il en use avec acharnement, il se téléporte pour rejoindre la salle bruyante de son établissement, où la fête bat son plein : la musique assourdissante résonne pour entraîner les fêtards à se déhancher sur la piste de danse, quoique certains se trémoussent autour des tables recouvertes de verres et de bouteilles, ou près du comptoir. Il salue quelques visages habitués d’un signe de la main et d’un sourire aussi convaincant que faux, avant de rejoindre le coin VIP pour s’installer à la table qui est habituellement la sienne, et où siègent normalement les membres de sa famille, dont sa soeur jumelle et la femme de celle-ci. Est-ce qu’elles sont présentes, ce soir ? À peine installé, une silhouette se penche auprès de son oreille pour lui souffler quelques mots. Lèvres espacées, il écoute attentivement l’information qu’on lui confie, sans avoir davantage de réaction pour l’instant ; non pas qu’il n’est pas intéressé par Black Angel, puisque les actions de ce dernier sont connues de tous dans le monde de la Pègre, mais trop de criminels défilent en ces lieux pour qu’il en soit encore euphorique.
Prenant le temps de finir son verre et d’entamer une cigarette, le leader du Club dévie son menton sur le côté pour apercevoir, depuis la mezzanine qui surplombe le bar, l’homme installé au comptoir ; son accoutrement particulièrement étrange fait hausser un sourcil au bouclé, lui étant vêtu dans un costume aussi saillant qu’élégant, mais il ne s’attarde pas outre mesure sur son physique. Prenant son mal en patience, le mutant enchaîne les verres en attendant sagement que sa cible s’isole, quittant finalement le bar pour rejoindre une table libre, à l’écart des effusions des danseurs d’un soir. « Je reviens. » Prévient-il juste avant de se téléporter non loin du criminel, juste derrière la chaise libre qui fait face à son nouveau client. « Antoine, » amorce-t-il, prononçant le prénom français avec un fort accent, se permettant de s’installer sur la chaise libre en déposant son verre sur la table en même temps que son coude, sans rompre le contact visuel avec le brun. « Soyez le bienvenu. » Agrémentant son message d’un sourire cordial, le bouclé penche légèrement son menton sur le côté, plissant légèrement ses paupières sous l’examination de l’expression provoquée chez son interlocuteur sous cette entrée en matière, qui lui en dira déjà beaucoup sur la nature de l’homme qui se tient face à lui. « Je suis ravi de vous accueillir dans mon établissement. » Attrapant son verre d’une main tatouée, il l’apporte à ses lèvres pour en boire une gorgée, sans encore le quitter des yeux.
crédits/aiwenore
TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
Je sirote mon verre tranquillement au bar. Mais pourquoi est-ce que je peux pas boire tranquille ? Deux silhouettes s'approchent dont une clairement complètement bourrée et me bouscule. Je renverse à moitié mon verre. Je le regarde et me retient de ne pas lui faire bouffer ses dents. Mais je serre les miennes et je ravale mon sang pour regarder le barmaid et lui demander un nouveau verre, double.
Avant qu'on me donne mon verre je claque l'arrière de la tête de ce débile bourré pour lui dire, quand il arrive à se tourner.
- Tu me dois un verre toquard !
Il me regarde complètement à l'ouest, puis avance une main à sa bouche pour ensuite courir... ou essayer de rejoindre les toilettes pour gerber. Charmant ! Bon, je peux dire adieu à mon verre offert et son abruti de copain est pas mieux loti, les yeux agars, il a la bouche à moitié ouverte à me regarder comme un demeuré. Alors je me tourne vers le barmaid.
- Me dites pas qu'ils sont pas tous aussi cons vos clients ? Ca fait plaisir de travailler ici ! J'espère que les pourboires sont à la hauteur !
Je prend le verre, verse le premier presque vide dedans, glisse un billets de vingts dollars en refusant la monnaie. J'suis pas un chien avec les gens qui travaillent. C'est déjà un sale boulot, quand on sait qu'on doit nettoyer la merde des clients qui savent pas atteindre les toilettes quand ils sont trop bourrés. Après on les revoient plus, remarque... parce que ça fait un peu désordre les gens trop bourrés dans un club. On va les raccompagner et ils nous foutrons la paix. Je cherche un endroit calme, mais c'est peine perdu. Alors on va dire moins fréquenté ? Et là je vois une table un peu à l'écart surplombée par la mezzanine ou se pose des gens qui regarde les danseurs. Je veux pas danser. A la limite jouer... mais je reste avec mon whisky, à observer les gens se trémousser sans rien dire et je sirote, en paix, mon whisky.
Une silhouette mince, habillé d'un costume qui me fait penser aux costume de défilé de mode, sauf qu'il a pas vraiment l'allure d'un mannequin, mais plus d'un mac. Mais est-ce que je dois l'envoyer bouler maintenant ou attendre... trop tard, il parle déjà. Je suis obligé de l'écouter.
- Antoine...
L'accent très amerloque accroche un peu, mais bon, j'ai l'habitude et j'm'en fiche un peu.
- Soyez le bienvenu.
Il me sourie comme s'il accueillait une célébrité. Alors c'était pas faux, mais avais-je envie de lui parler ? Non, mais la dernière phrase allait me faire changer d'avis.
- Je suis ravi de vous accueillir dans mon établissement.
C'est donc le boss ! Ca change tout. Je vais tout de même pas me faire mal voir. Autant les sous-fifres, je m'en fous de les malmener un peu, mais quand un boss s'intéresse à vous, c'est pas la même histoire. Je me doit de lui rendre un peu son amabilité. Je suis pas non plus un idiots. Si je dois fréquenter son club, autant faire copain-copain. Qui sait où cela peut mener. Ca peut être une bonne chose de l'avoir dans sa poche. Apprendre à savoir qui il est. Qui sait où cela allait me mener, mais je tentais ma chance.
- Merci, et votre nom c'est ? Si c'est pas indiscret évidemment.
Bon y a encore à faire avec l'amabilité, mais je fais déjà un effort, c'est pas mal. Je tends la main, c'est toujours poli. La politesse et moi ça fait deux, mais j'ai appris à devenir un peu moins grognon et un peu plus diplomate avec le temps. Bon surtout quand j'y suis pas obligé.
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
D’une manière imperceptible, les paupières du serpent se plissent lorsqu’il observe l’expression arborée par son vis-à-vis, sans que lui ne perde le sourire cordial qui orne ses lèvres ; Black Angel n’est pas enclin à recevoir de la visite, et cela se lit aisément sur son visage, si bien que le russe n’a guère besoin d’examiner davantage le langage corporel du criminel. Il est suffisamment impulsif pour se trahir lui-même, ne prenant pas la peine de surveiller ses réactions même lorsqu’il ignore l’identité de celui qui lui fait face ; Antoine doit être un piètre adversaire au poker, pense-t-il tout bas.
Sans déloger le rictus qui accompagne son élocution, le Ranevskaia glisse subtilement dans la conversation qu’ils se trouvent dans son établissement, une information hautement importante qui, à chaque fois, suffit étrangement à détendre les traits des récalcitrants. Impulsif mais pas totalement con, Antoine change son fusil d’épaule en apparaissant comme largement plus ouvert à la discussion, sans que ce changement n’en provoque sur le plus jeune, qui se tient dans la même posture et avec le même visage. « Merci, et votre nom c'est ? » Rompant leur contact visuel pour baisser les yeux sur sa main, Ezekiel avance la sienne au bout de quelques secondes afin de la joindre à sa comparse, qu’il serre d’une pression mesurée. « Si c'est pas indiscret évidemment. » Tout le monde, ici, sait comment il s’appelle ; c’est même sûrement la première fois qu’il doit se présenter de lui-même en ces lieux. « Ezekiel Ranevskaia. » Il attend quelques secondes, voulant jauger de la réaction d’Antoine à cette annonce ; s’il se tient informé des affaires de la Pègre à New-York, ce nom ne doit pas lui être étranger. Dans le cas contraire, cela confirmera le fait qu’il fait cavalier seul, et qu’il ne côtoie donc pas ses pairs. Dans les deux cas, le Ranevskaia ne s’en formalise pas puisque tout ce qu’il souhaite est en apprendre plus sur son interlocuteur, car son égo déjà surdimensionné n’a nul besoin qu’on vienne en faire l’éloge.
« C’est la première fois que vous venez ici, je me trompe ? » Détournant enfin les yeux, il prend une fine inspiration en glissant une nouvelle cigarette entre ses lèvres, dont l’extrémité flamboie lorsqu’il tire une première bouffée. Ne sachant pas si son interlocuteur est fumeur, il lui tend néanmoins le paquet, lui permettant d’en saisir une s’il le souhaite mais, dans tous les cas, il le dépose ensuite sur la table juste à côté de son verre, en reportant toute son attention sur son client. « Le moins que l’on puisse dire est que vous ne passez pas inaperçu. » Il faut dire que, tuer un sénateur n’aide pas à rester dans l’ombre, mais ce n’est peut-être pas le désir de l’homme qui se tient devant lui ?
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TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
Je sais que le petit gars, il me jauge, il me scrute. L'habitude de faire les ignorants, même si dans ce cas là, j'aurais pas su dire qui j'avais en face de moi. Les visages de mes victimes, je les connais bien, mais ceux qui m'ont rien fait, moins forcément. Mais j'oublie jamais un nom, surtout quand celui-ci est important. Et là, je vais pas être déçu. J'aime bien savoir qui me parle et avec qui je converse. Je suis pas un as de la conversation, mais on me prend comme je suis ou on passe son chemin. Mais je sais que si on m'a demandé mon nom à l'entrée, c'est pour une bonne raison. Alors sous mes airs d'ignorant, y a une machine en route et j'ai déjà analysé les lieux et vu tout ce qu'il y avait à voir. Le moins qu'on puisse dire c'est que l'endroit est plutôt pas mal fréquenté. Y a de la belle carte de visite dans le coin. Mais c'est pas ce qui m'intéresse. Je suis presque sûr que le gars qui s'assoit à côté de moi est important... très important.
Propre sur lui, même si ces goûts vestimentaires craignent un peu, il présent bien. On sait que c'est un gros mania, sûrement le patron de la boite qui aurait été curieux de voir à quoi je ressemblais. Dans cette boite, on doit montrer pattes blanches, mais on sait qu'y aura pas d'embrouilles. Je sais que c'est tenu de main de maître et que les histoires douteuses restent dehors ou sous le clos d'une pièce mal éclairée et bien plus feutrée, silencieuse, comme son bureau, encadré de malabars près à en découdre. Mais pour ma part, je suis sûr que le boss, il est capable de de se défendre tout seul. Intuition ? Ben j'en suis quasiment certain. J'accepte donc la poignée de main.
- Ezekiel Raneskaia.
Bingo ! Ben je l'imaginais un peu plus impressionnant, mais je connais bien le diction : toujours se méfier de l'eau qui dort. Et il me parait être de ces gens là. Je reste toujours sur mes gardes. Mais je le connais. Le nom est connu partout dans la ville. Il est craint, tout comme moi. Mais pourquoi est-il si craint ? Et surtout, je me demande s'il agit de lui même ou s'il utilise toujours des gens autour de lui. J'ai servi longtemps un maître qui ne se salissait jamais les mains. Je faisais, comme la moitié de son personnel, le sale boulot.
- Oui, mais vous le saviez déjà. C'est votre boîte. Et vous avez su à l'instant où je suis entré que j'étais un nouveau et pas n'importe qui. Sinon, vous seriez pas là, je me trompe ?
Un peu rude. "Antoine, calme toi ! Tu sais pas ce qu'il te veux, attend de savoir avant de t'emporter !" Mais il parle de ma tenue. Ah mais là, je vais pas lui mentir, encore une fois. Ouais, je passe pas inaperçu, mais c'est mon style et pourquoi je devrais le changer ?
- Ben le smoking me va pas au teint. Et puis faut être confortable. J'ai quand même fait un petit effort. Mais si je suis entré, c'est que ça va non ? Sinon, faudra que je pense à m'acheter d'autre fringues...
J'aurais pu enfiler un costume, j'en ai après tout. Quand je dois faire de la reconnaissance, je possèdes des "déguisements" qui me permettent de me fondre dans la masse. Mais je suis pas venu faire de de la reconnaissance. Je cherchais un endroit pour boire un verre ou j'aurais pas à surveiller tout le temps mes arrières. Cet endroit est un repère de crapules en tout genre - bon pas que, j'avoue - mais je cherchais à trouver un endroit où y aurait pas de têtes qui se tournent sur moi sans que je me demande si c'est pas un flic. Ici, au moins, les flics risquent d'être corrompus et je crains pas grand chose.
- J'ai entendu parler de votre club très select. Et comme j'ai des talents particuliers, moi aussi, ben je savais que je pourrais y entrer. Tout le monde est mutant ici ? Ou vous accepter aussi les moldus.
On m'avait dit qu'il acceptait pas les humains ordinaires, mais peut-être faisait-il quelques exceptions ? Après tout, je connaissais pas grand monde ici, sauf les têtes qui passaient à la télé des fois et qui claquaient pas mal de tunes sur ses tables de poker, de black jack ou de craps. C'est aussi ce qui m'avait emmené ici. Mais pas sûr qu'il ne le sache non plus. Il ne me connaissait sûrement que de nom. Sauf s'il était télépathe peut être...
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
L’évocation de son nom provoque une réaction physique tout à fait inconsciente, mais qui permet au plus jeune d’agrandir le sourire quelque peu imperceptible qui orne ses lippes collées. Antoine le connaît, donc il n’est pas tant le mouton noir qui ne veut pas se mêler au troupeau, suffisamment malin pour garder un oeil sur les affaires de la Pègre, quand bien même joue-t-il le rôle de celui qui ne tient pas à partager leur enclos. « Oui, mais vous le saviez déjà. » Évidemment, il sait précisément qui est présent chaque soir, comme tous ceux qui passent le pas de la porte et qui ont une figure ou un nom reconnaissable : ici, l’anonymat n’est que difficilement concevable, et peu cherchent à la conserver, pas même les politiciens qui viennent se divertir auprès des escortes après leur journée respectable. « C'est votre boîte. Et vous avez su à l'instant où je suis entré que j'étais un nouveau et pas n'importe qui. » Il a suffisamment de connaissance en égo surdimensionné pour en reconnaître un quand il le voit et, là, il ne peut pas le louper. « Sinon, vous seriez pas là, je me trompe ? » Sur la table, il entrelace mollement ses doigts entre eux sans avoir rien laissé paraître durant la prise de parole de son interlocuteur, affichant même une mine tout à fait neutre et attendant quelques secondes avant de répondre, n’ayant nullement besoin de se précipiter. « Si vous pensez avoir un traitement de faveur, la réponse est non. » Comme il n’y a nulle fomentation visant à le rabrouer ou à l’humilité, le russe hausse simplement ses sourcils sur son front plissé, détournant un instant les yeux pour zieuter en direction de ses hommes qui regagnent sagement la salle secrète, dont l’accès est strictement réservé à certains privilégiés. L’atmosphère y est bien plus respirable et agréable, là-bas, et il ne peut s’empêcher d’avoir un instant envie d’écourter la conversation pour rejoindre le calme de son bureau, mais il revient plutôt auprès du plus âgé, qui reprend la parole.
« Ben le smoking me va pas au teint. » Doit-il lui avouer que sa présente tenue ne le met pas en valeur non plus ? « Et puis faut être confortable. J'ai quand même fait un petit effort. » La naissance de ses sourcils se froncent à peine tandis que ses yeux mordorés glissent sur ses vêtements, visiblement perplexe du dit effort et ne pouvant s’empêcher de se questionner sur son accoutrement quand il n’en fait pas. « Mais si je suis entré, c'est que ça va non ? Sinon, faudra que je pense à m'acheter d'autre fringues... » Il devrait, mais ce n’est pas ce qu’Ezekiel, serti d’un costume sur-mesure qui met en valeur son corps, peut se permettre de répondre. Malheureusement. Que c’est chiant d’être politiquement correct. « Nous privilégions les mutants, peu importe leur apparence. Cela concerne également leurs choix vestimentaires. » Ce qui n’enlève rien au fait qu’Antoine pourrait abandonner son accoutrement de campagnard, mais il n’est pas question de le relooker : Ezekiel n’a ni l’envie ni le temps pour ça.
« J'ai entendu parler de votre club très select. Et comme j'ai des talents particuliers, moi aussi, ben je savais que je pourrais y entrer. » Il hoche simplement son menton de haut en bas comme réponse, juste pour confirmer. « Tout le monde est mutant ici ? Ou vous accepter aussi les moldus. » Surpris par la formule employée, il fronce le haut de son nez en pouffant d’amusement, ondulant ensuite sa mâchoire de gauche à droite en détachant ses mains, permettant à l’une d’entre elle de saisir son verre et de l’apporter à ses lèvres. « Les moldus… » commence-t-il à dire avant de boire une gorgée, débitant ensuite. « Les moldus, donc, sont acceptés. Dans une moindre mesure. » Il repose son verre en penchant légèrement son menton, passant la pointe de sa langue sur ses lèvres. « Disons qu’il y a suffisamment d’endroits où les mutants ne sont pas les bienvenus, pour qu’ils soient privilégiés ici. » On le sent, dans sa voix, la vague anti-mutants qui sévit dans la ville le tend, si bien qu’un élan nerveux traverse ses iris quelques secondes. « Mais j’imagine que vous le savez déjà. Les temps ne nous sont pas favorables. » À moins de vivre dans une grotte, il n’a pas pu passer à côté des récents attentats visant à tuer le plus de mutants possibles, et l'établissement lui-même a été la cible de plusieurs manifestations.
crédits/aiwenore
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J'aurais pu le trouver antipathique ou trop sûr de lui, mais curieusement, sa conversation ne m'ennuis pas. Ce qui est plutôt rare. Et malgré son look et son costume hors de prix, je trouvais qu'il parlais de façon saine et honnête. Alors je me laissais porter et je tentais même d'être plus aimable, plus dans le ton de la conversation, accentuant moins mes mots. Je prenais un ton plus dégagé et une stature moins impressionnante. De toute façon je ne semble pas vraiment l'impressionner plus que ça. Je suis sur son terrain, donc plus vulnérable. Et je n'ai rien contre lui. J'espère qu'il en est de même de son côté. Mais pourquoi être venu me parler dans ce cas, c'est la seule vraie question qui me taraude en cet instant.
- Vous ai-je demandé un traitement de faveur ?
Il joue les durs. J'aurais montrer les dents aussi, et j'ai pas été très tendre avec lui. Mais il est clair qu'il ne me connait pas assez pour penser que je vais lui demander une quelconque faveur. Je ne veux être redevable de personne. Je ne veux devoir de faveur à personne non plus.
Il privilégie les mutants, mais les "moldus", comme j'aime les appeler, ne sont pas en reste. Je pense qu'il ne refuse pas de porte feuilles bien remplis et il s'assure surement qu'ils ne soient pas une menace non plus. Sûrement que la corruption est une bonne façon de s'en assurer. Mais même si je plaisantais sur les vêtements, je suis sûr qu'il aurait apprécie un tailleur chic, d'autant que j'en possède, mais à quoi bon.
- Je suis sûr que vous comptez plus sur le porte feuille des gens qui côtoient votre club plus que sur leur façon de s'habiller. Ce sont leurs billets verts qui font vivre le club, n'est-ce pas ?
J'accompagnais la réflexion d'un clin d'œil. Il ne pouvait pas me dire le contraire. On sait bien que les factures ne payent pas en fonction de la tenue vestimentaire des clients. Et à en juger par le nombre de clients, le club tournaient plutôt bien. Et il ne pourrait sûrement pas s'offrir des costume hors de prix si ce n'était pas le cas. Mais peut-être n'était pas ses seuls revenus... Tout ça pour dire que le clientèle est triée sur le volets dans la plupart des cas. Mais sa réflexion sur les mutants étaient elle aussi exact. Depuis toujours nous avions été traqué, maltraité, disséqué... Nous étions des bêtes curieuses et effrayantes.
- Ils ont peurs de ce qu'ils ne comprennent pas. C'est pas faute d'avoir essayer de nous faire accepter. Pour les "moldus", on est des bêtes sauvages, des curiosités, ni plus ni moins.
Mais encore une fois, pourquoi me parler ? Qu'avais-je de si spécial pour que le boss en personne vienne me parler ? C'était surtout ce qui m'intéressait tout de suite et maintenant.
- Je me demande seulement ce qui vous a poussé à venir me parler. Je n'ai rien de commun avec la plupart de vos clients. Et on est d'accord que votre première impression a fait que vous ne m'appréciez pas vraiment. Mon allure, ma manière de parler... Alors pourquoi ?
Nous y sommes. Je veux savoir et je sais qu'il va me le dire. Curiosité ? Peut-être mais je sens que ça va bien plein loin que ça. Je connais les gens. Et une personne aussi importante que lui ne fait pas l'effort de venir à parler à un homme comme moi. Après tout, qu'ai-je de si attirant ? Mon flegme ? Mon franc parler ? Mon arrogance ? Je voudrais vraiment connaître ses raisons.
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
« Vous ai-je demandé un traitement de faveur ? » La conversation risque d’être difficile si son interlocuteur ne comprend qu’un mot sur deux : Ezekiel n’a jamais dit cela, ni même sous-entendu que c’était le cas, et il perd soudainement patience — non pas qu’il en ait beaucoup, celle-ci est de ce fait rapidement usée. Sous l’incompréhension que cette question lui procure, il fronce légèrement les sourcils en levant les yeux vers le plafond sombre traversé par des lumières colorées qui embrasent la piste de danse, gardant les lèvres closes durant quelques secondes et analysant brièvement leurs précédents échanges, sans davantage de succès puisque rien ne lui permet de comprendre ce qui motive cette demande. D’où sort cette interrogation tout bonnement absurde ? Il l’ignore mais n’a pas vraiment la détermination de trouver une explication probante, préférant donc conclure mentalement que Black Angel a l’esprit qui va avec son accoutrement : en bordel. « Ce n’est pas ce que j’ai dit. » Le ton n’est guère amical mais point agressif non plus : il lui envoie seulement un regard perplexe à la suite, avant d’attraper son verre pour le porter à ses lèvres, en avalant plusieurs gorgées comme pour se redonner un peu de bonne volonté. Il est conscient de son mauvais caractère et, s’il ne cherche point à le corriger dans la vie de tous les jours, il est bien obligé de travailler sur son impulsivité lorsqu’il est dans son rôle de leader. Putain que c’est chiant, quand même.
Heureusement, la discussion s’oriente sur un point qu’ils ont en commun : leur mutation. C’est au moins un sujet sur lequel ils ne peuvent se quereller. Ou pas. « Je suis sûr que vous comptez plus sur le porte feuille des gens qui côtoient votre club plus que sur leur façon de s'habiller. » À voir comment Antoine est fringué, il se demande s’il ne devrait pas revoir ses priorités, du coup. « Ce sont leurs billets verts qui font vivre le club, n'est-ce pas ? » Non, bien sûr, on vit d’amour et d’eau fraîche. L’évidence de la question trouvant la réponse dans sa formulation l’oblige à agrandir l’étau de ses yeux tout en haussant légèrement les épaules avec incertitude, ne sachant pas tellement quoi lui répondre. « Comme tous les établissements, j’imagine… »Il est con ou quoi ? Il ne pose pas la question, bien sûr, mais ce n’est pas l’envie qui lui manque, à Ezekiel, si bien que ça le démange de balancer quelques railleries. Il n’a pas l’habitude de ronger son frein, ni de faire attention à ce qu’il dit même en présence des clients : Azael et Shufen l’ont suffisamment réprimandé pour qu’il le fasse, désormais. Il est sage, voyez les filles ?
« Ils ont peurs de ce qu'ils ne comprennent pas. C'est pas faute d'avoir essayer de nous faire accepter. Pour les "moldus", on est des bêtes sauvages, des curiosités, ni plus ni moins. » Ah bah, voilà ! Maintenant qu’ils ont un ennemi commun, ils sont d’accord sur un sujet. Et pas n’importe lequel. Ezekiel hoche son menton de haut en bas, en affichant une mine grave et soucieuse puisque, il ne faut pas se leurrer : les Héritiers n’ont été que l’introduction de ce que les ‘’moldus’’ préparent pour s’en prendre aux mutants. « Tâchons d’être à la hauteur de leur avis sur nous, dans ce cas. » Puisque tenter d’apaiser les relations avec les non-mutants est voué à l’échec, autant abattre la menace qu’ils sont censés représenter. Les mots dessinent un léger sourire sur ses lèvres tandis qu’il incline le menton sur le côté, n’ayant pas peur d’afficher ouvertement sa posture pro-mutants puisque son établissement en fait l’éloge : il faut être un crétin pour croire que le patron ne s’aligne pas sur la ligne de conduite de son night-club.
Malheureusement, de crétin, il en a un juste en face de lui. « Je me demande seulement ce qui vous a poussé à venir me parler. » Non, sérieux, il n’a toujours pas compris ? « Je n'ai rien de commun avec la plupart de vos clients. » Il joint ses mains sur la table en prenant une fine inspiration, rassemblant tout le calme que recèle son corps pour ne pas se foutre de sa gueule à cet instant précis. Mon dieu qu’il est lent. « Et on est d'accord que votre première impression a fait que vous ne m'appréciez pas vraiment. Mon allure, ma manière de parler... Alors pourquoi ? » - « Vous n’avez rien de commun avec les autres clients… » Commence-t-il à dire en venant frotter sa joue du bout de ses doigts, écarquillant brièvement les yeux avant de reprendre la parole. « Vous êtes sûrs ? Regardez bien autour de vous, Antoine, normalement, vous allez croiser des visages familiers. » Des membres de la Pègre circulent librement dans le night-club, au milieu des politiciens véreux qui trinquent avec eux en faisant semblant de les traquer le jour. « Vous êtes comme eux, sinon vous ne seriez pas ici. » Reposant sagement sa main auprès de sa jumelle, il poursuit, sans rompre le contact visuel : « Je viens saluer toutes les personnes notables qui passent les portes de mon établissement. C’est… La moindre des choses. » Un sourire poli prend place sur ses lèvres durant quelques secondes, avant qu’il ne se hisse sur ses jambes en haussant ses sourcils, sans animosité aucune : « Mais si vous voulez profiter de votre soirée, je vous laisse. En espérant que vous passerez un moment agréable parmi nous. » Il est trop poli pour être honnête mais il a bien appris la leçon, si bien qu’il est impossible de déceler l’imposture.
crédits/aiwenore
TROUBLE NEVER LOOKED SO DAMN FINE ᭸ I came back and brought the crown with me. I might, just might kick your butt, go run amok then paint my nails. Never learned to raise my hand, was too busy raising hell.
Je suis pas un mec facile, je le sais très bien. Et pourquoi croyez-vous que je travaille et vive seul ? C'est parce que je suis pas vivable. J'ai appris que je pouvais faire confiance à personne. On fini par vous trahir un jour ou l'autre. Mais je fais quelque fois des exceptions, mais avec des personnes que je garde toutefois à distance. Je ne confies jamais totalement qui je suis réellement. Vous aimeriez d'un tueur limite psychopathe dans votre vie vous ? Surement pas, alors on va pas se mentir, je suis aussi bien comme ça. C'est pas que je suis associable, mais juste que l'expérience me force à fixer des limites et surtout à ne pas avoir trop de monde qui gravite autour de moi.
Et ce mec, avec ses sous-entendus et tout, ben il me fait penser qu'il cherche quelque chose. Je sens qu'il peut m'offrir un gagne pain, mais qu'en contrepartie, il veut se servir au passage. Ce serait une bonne chose. J'aurais pas à jouer aussi souvent et perdre de l'argent, mais j'ai des économies importantes, planquées sur des comptes en Suisse ou aux Caïmans. J'suis pas dans le besoin non plus. Mais j'avoue que s'il peut mettre du beurre dans mes épinards...
- Je comprend ce que vous dites. Même si les sous-entendus c'est pas mon fort, je l'avoue. Mais clairement, ça veut dire quoi ?Si on doit parler affaire, je préfère un endroit moins exposé...
Peut-être que je me trompe. Comme je le dit, lire entre les lignes c'est pas mon truc. Mais effectivement, si on doit parler d'autre chose que de la pluie et du beau temps, on peut choisir un meilleur endroit.
- En tout cas, à en voir les têtes connues qui trainent par ici, ça doit pas mal marcher votre petit business et je parle pas que de la piste de danse, du bar et des tables...
Il y a des gens publiquement correct et moins qui passe par ici, Tous les mafieux, les véreux du coin le savent bien. Il passe en façade pour un endroit respectable, mais on voit bien, quand on a mis une patte dans le business que c'est loin d'être le cas. Mais bon, si ça paye bien les factures et qu'on bien vivre, pourquoi pas ? Je fais des trucs discutables après tout et je gagne confortablement ma vie. Mais à jouer en solo, c'est plus difficile de dénicher les contrats les plus sympas. Pas que je sois au chômage, mais je cherche aussi la sensation, le sordide et de quoi me faire plaisir au passage... Je suis du genre à profiter un peu avant d'exécuter. Et prendre du plaisir dans ce qu'on fait c'est important. Parce que je ne fais pas que tu tuer. Je suis maître dans pas mal de discipline, mais je ne veut pas avoir de maître. J'accepte quelques intermédiaires, mais plus de travailler pour un gars, dépendre des gens, j'ai connu et quand j'ai pris mon indépendance, je me suis juré que je ne resignerais pour personne. Je suis indépendant et je le resterais.
Mais faut reconnaître qu'il sait s'entourer. Il doit y avoir pas mal de portefeuilles sur pattes à sa soldes. Ils payent contre des services. Et il y a les "amis" qui lui apporte des rentres en leur fournissant matière à travailler ou je ne sais quoi d'autre. En regardant bien, je dois comprendre qu'il a su s'entourer de gens dans mon genre pour que son business soit florissant. Du moins, c'est ce que je comprend.
- Vus voulez m'offrir un job ou quoi d'autre dans ce cas... Faut pas m'en vouloir, mais les métaphores et les images, je suis pas fort à ce jeu là... Par contre, faut être plus claire parce que je vais passer la soirée à lire entre les lignes.
"Allez Antoine, tu joues encore les sauvages sorties de leur cage." Je sais que je suis pas aimable, c'est un fait, mais c'est moi. Et s'il cherche quelque chose, faut que ce soit clair. Et surtout, faut qu'il comprenne que je cherche pas, enfin plus précisément, je ne cherche plus à dépendre de personne. Mais je suis pas contre des petits coups de pouce, même contre une petite commission...
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
« Je comprend ce que vous dites. » Antoine a l’air sincère, mais Ezekiel en doute fortement puisque le plus âgé ne donne pas l’impression de comprendre une simple phrase. Il a l’air tellement à l’ouest que le russe se demande lequel est le plus perché entre lui et Thomas à l’heure actuelle. « Même si les sous-entendus c'est pas mon fort, je l'avoue. » Pas besoin de l’avouer, il avait parfaitement compris, et il hausse ses sourcils en jetant instinctivement un regard en direction du bar, comme pour s’assurer que son ami cité plus haut n’est pas en train d’étriper un client récalcitrant — dommage que non, ça lui aurait donné une bonne raison de quitter la table. « Mais clairement, ça veut dire quoi ? Si on doit parler affaire, je préfère un endroit moins exposé... » C’est lui qui a besoin d’un exposé pour mieux comprendre ce qu’on lui dit ; quand il ne pige pas le message, il en imagine un autre, de mieux en mieux. Un soupir passe la barrière de ses lèvres tandis qu’il en revient à son interlocuteur, le considérant d’un oeil quelque peu désabusé puisque, de toute évidence, Ezekiel ne s’attendait pas à ce que la communication soit difficile. « Ce n’est pas mon projet, non. » De la patience, de la patience… Il aurait bien un autre verre. « Comme je vous l’ai déjà dit, » et on sent bien dans le ton de sa voix que ça l’emmerde cruellement de devoir se répéter « Je salue toutes les personnes notables qui viennent ici, rien de plus, rien de moins. » Antoine ne doit pas côtoyer grand monde pour être un ours à ce point, et pour que ce soit la teigne russe qui le pense, c’est qu’il y a du niveau.
Et cela ne va pas en s’arrangeant. « En tout cas, à en voir les têtes connues qui trainent par ici, ça doit pas mal marcher votre petit business et je parle pas que de la piste de danse, du bar et des tables... » Antoine sait mettre les pieds dans le plat et se faire passer pour le crétin de service qui manque cruellement de décence. Le sous-entendu n’a rien de subtil, mais heureusement que Ezekiel le considère davantage comme une personne bourrue que comme une potentielle menace, si bien qu’il se contente de mordre sa langue pour ne pas lui répondre. « Vus voulez m'offrir un job ou quoi d'autre dans ce cas... Faut pas m'en vouloir, mais les métaphores et les images, je suis pas fort à ce jeu là... » Non, sans blague ? « Par contre, faut être plus claire parce que je vais passer la soirée à lire entre les lignes. » Comment a-t-il pu tuer un sénateur et être encore en liberté, celui-là ? La lecture est plutôt rapide parce qu’il n’y a rien à déchiffrer, sinon le message clair qui a été énoncé. « J’ai l’air d’être une agence d’interim ? » Il arque l’un de ses sourcils sans que sa rhétorique ne permette à Antoine de répondre, puisque ses propres mots suivent aussitôt la première phrase. « Si vous voulez des contrats, il y en a la pelle ici. Faut juste savoir à qui s’adresser mais, je peux déjà vous dire qu’ils n’auront peut-être pas ma patience. » Faut dire qu’ils n’ont peut-être pas de raison de côtoyer un mec qui a la capacité de concentration d’une écrevisse.
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