"Cela pèse lourd, une absence. Bien plus lourd qu'une disparition. Parce que avec les morts, c'est commode, on sait qu'ils ne reviendront pas. Tandis que les lointains nous narguent ou nous font espérer." - Philippe Besson
17 Février 2024
Lynda était sur les nerfs. La situation devenait très problématique. Deux de ses réfugiés avaient disparus. Le premier était Owen Miller, un ancien combattants qui avait subi un lourd stress post-traumatique. Et c’était un mutant également mais qui n’utilisait quasiment plus ses pouvoirs depuis qu’il n’était plus dans l’armée. Il avait été fiché suite à plusieurs incidents. Depuis il se faisait discret. Lynda et Owen était rapidement devenus amis car la jeune femme l’avait beaucoup aidé à se remettre de son ESPT. Owen était un homme ayant une routine, des habitudes, afin de gérer son stress au mieux. Il venait des jours réguliers dans la semaine et à des heures régulières. Ne le voyant pas revenir Lynda s’était inquiéter mais elle avait beaucoup à gérer. Lorsque la police est passée pour demander s’il était venu récemment, elle avait rapidement compris qu’il faisait parti des victimes du chasseur de têtes. La gérante du refuge l’avait appris le lendemain d’une conversation par sms avec Charles. Pourtant ce simple échange lui avait redonné le sourire et l’avait apaisée. Mais le stress était rapidement revenu. Elle avait demandé au mutants de sortir uniquement en groupe et uniquement si c’était nécessaire. Elle préférait les savoir confinés chez eux ou au refuge et seuls certains prenaient le risque de sortir seuls. Comme elle, qui continuait de travailler à la fois au refuge et à l’hôpital.
Mais lorsque ce matin Peter est arrivé en courant et en panique au refuge, la mutante avait eut bien du mal à le calmer pour comprendre ce qu’il disait. Peter et Natan étaient toujours ensemble. Ils étaient inséparables depuis qu’ils se connaissaient. Alors voir Peter en panique n’avait rien de réjouissant, bien au contraire. Ce ne fut que lorsqu’il reprit ses esprits et qu’il expliqua à Lynda ce qu’il avait vu qu’elle était devenue livide. Natan et Peter s’était séparés le temps pour Peter d’aller chercher leur repas à emporter au restaurant du coin. Natan l’attendait dehors pour fumer sa cigarette tranquillement. Lorsque Peter avait entendu crier, il était sorti en trombe. Mais Natan était déjà dans les airs avec une sorte d’Iron Man. Beaucoup de rumeurs tournaient dans le quartier. Le chasseur de têtes avait créé une sorte d’armure semblable à celle d’Iron Man et il s’en servait contre les mutants. Lynda était sous le choc. Un deuxième réfugié qui se faisait enlever. Un profond sentiment d’échec monta en elle. Elle n’avait pas suffisamment protéger ses réfugiés. Réconfortant de son mieux Peter, elle ui fit la promesse de faire son possible pour retrouver Natan puis elle l’avait laissé entre les mains de Luther avant de s’isoler dans son bureau. Il n’était même pas 10h du matin lorsqu’elle envoya un message à Charles. Lynda ne voyait que lui vers qui se tourner pour lui venir en aide. Lui demandant de venir lui rendre visite dès l’après-midi, elle retrouva un semblant de sourire lorsqu’il répondit dans la foulée en lui donnant l’adresse de son école. La fin de matinée fut complexe. Il fallait apaiser les tensions et retenir les mutants et les anciens combattants de ne pas partir en quête du chasseur de têtes. Lynda avait finit par hausser le ton en disant qu’elle s’en chargerait elle-même et que si elle avait besoin de renfort, elle leur demanderait. Chacun avait finalement compris et Lynda s’était isolée pour le midi, songeant à beaucoup de choses. Elle annula sa garde à l’hôpital en précisant que c’était due à un soucis au refuge. C’était passé comme une lettre à la poste. Puis elle reprit son téléphone pour calculer l’itinéraire pour se rendre chez Charles. Relire l’échange qu’ils avaient eu durant la nuit du 15 au 16 février lui redonna un semblant de sourire l’espace de quelques secondes. Au fond, Lynda était contente de revoir Charles aussi rapidement après leur première rencontre mais elle aurait tellement préférée que cela soit dans d’autres circonstances. En tout début d’après midi, Lynda alla à la préfecture de police pour signaler l’enlèvement de Natan. Il n’avait pas vraiment de famille alors le refuge c’était un peu sa famille. Puis elle prit la voiture en direction du nord pour rejoindre Charles. Elle passa une bonne partie de la route dans ses pensées. Heureusement le GPS la rappelait à l’ordre de temps en temps.
En arrivant à l’Institut, elle se trouva devant une immense grille. Elle s’annonça à l’interphone et entra sans soucis. Garant sa Ford Mustang V8 de 1967 de couleur bleue dans la cour, elle en descendit à la hâte pour frapper à la porte du manoir. Puis attendant qu’on lui ouvre, elle se retourna et regarda le cadre somptueux de cette école. La mutante songea aussitôt à la chance qu’avait ces élèves - dont Charlie faisait maintenant parti - de pouvoir étudier et grandir ici. Un homme ouvrit la porte et se présenta, un certain Hank McCoy. Lynda le salua avec toute la courtoisie qui s’imposait alors qu’elle était une véritable boule de nerfs à l’intérieur. L’homme ne semblait pas surpris outre mesure, comme si le professeur Xavier lui avait annoncé sa venue. La gérante du refuge fut escortée jusqu’à un bureau qu’elle supposa être celui du maître en ces lieux : Charles.
Lorsque Charles avait reçu le message de Lynda, il avait répondu immédiatement, sans même y réfléchir, lui donnant son adresse pour qu'elle puisse venir le voir. Au-delà de la joie éprouvée à l'idée de la revoir plus vite qu'il ne l'avait imaginé, il avait surtout cédé spontanément à son habitude de tendre la main à une personne lui demandant de l'aide, une aide qu'il offrait naturellement, sans poser de questions. La joie se mêlait donc à une certaine inquiétude, il espérait que Lynda allait bien, ainsi que ses protégés.
Mais il n'eut guère le temps d'y penser beaucoup durant les quelques heures qui s'écoulèrent entre les messages rapidement échangés et l'arrivée au manoir de la gérante du refuge. Il avait reçu, en fin de matinée, un appel préoccupant des parents de Charlie, qui s'inquiétaient de ne pas avoir vu leur fils arriver chez eux la veille au soir... alors que pourtant, l'adolescent avait bel et bien quitté l'Institut, en route pour un traditionnel weekend en famille. Charles les rassura du mieux qu'il le pouvait, leur assurant qu'il allait tout faire pour retrouver sa trace. Ce qu'il fit immédiatement après avoir raccroché le téléphone.
Lorsque Lynda arriva au Manoir, Charles était dans la salle du Cerebro depuis un long moment. Plongé dans ses recherches, il n'avait pas vu le temps passer. S'il devait de temps en temps interrompre son exploration afin de ménager son esprit, il semblait déterminé à y passer la journée s'il le fallait. Charlie était forcément quelque part, et il fallait qu'il le retrouve. Le jeune mutant était sous sa responsabilité, il se devait de le protéger.
Ce fut durant l'une de ces pauses mentales qu'il perçut l'arrivée de Lynda. Sa venue lui était presque sorti de la tête. S'il sourit de prime abord en la percevant franchir le portail au volant d'une vieille voiture, son enthousiasme s'évapora presque immédiatement, lorsqu'il réalisa qu'il allait devoir lui apprendre la disparition de Charlie, qui avait été autrefois sous sa protection à elle. Il était certes heureux de la revoir, mais son arrivée tombait mal.
Comme elle lui avait spécifiquement demandé de ne pas lire dans son esprit, il ne la contacta pas directement par la pensée, mais passa par la personne la plus proche de l'entrée - en l'occurrence Hank - pour lui exposer brièvement la situation et lui demander de la faire patienter dans son bureau, le temps qu'il remonte. Il reposa le casque du Cerebro, se massa brièvement les tempes, puis il éteignit la machine en poussant un profond soupir, avant de prendre l'ascenseur pour rejoindre le rez-de-chaussée. Le miroir de l'ascenseur lui renvoya l'image d'un homme éreinté. Il avait une bien mauvaise mine, les traits tirés, le teint pâle, les yeux cernés. Il épongea rapidement la sueur qui perlait sur son front et son crâne lisse, réajusta le col de sa chemise et entra dans son bureau.
Il fut soulagé de constater que Lynda avait été fort bien accueillie par Hank. Il la trouva assise dans un des fauteuils du petit salon, une tasse entre les mains, face à un Hank aimable et souriant. Il leur sourit à tous deux, espérant sans trop y croire que sa fatigue ne se remarquerait pas trop. Il ne voulait pas sembler soucieux devant Lynda, alors qu'elle avait elle-même des problèmes à régler.
« Lynda, bonjour... Je suis navré de vous avoir fait attendre... »
Il s'avança vers elle, et lorsqu'il fut suffisamment proche, il lâcha la manette du fauteuil et se pencha légèrement en avant pour lui tendre la main. Une fois la poignée de mains échangée, il adressa à Hank un bref regard reconnaissant, ainsi qu'un sourire entendu. Son vieil ami, comprenant Charles sans avoir besoin d'explication télépathique, se leva et les laissa seuls, après avoir assuré à Lynda qu'il avait été ravi de faire sa connaissance. Charles positionna alors son fauteuil face à Lynda, et entama la conversation :
« Vous avez fait bonne route ? »
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Cela pèse lourd, une absence. Bien plus lourd qu'une disparition. Parce que avec les morts, c'est commode, on sait qu'ils ne reviendront pas. Tandis que les lointains nous narguent ou nous font espérer." - Philippe Besson
McCoy invita Lynda à entrer dans un bureau … vide. Se retournant vers lui avec son air perplexe, Hank lui précisa aussitôt que Charles la rejoindrait rapidement. Lynda eut un léger sourire en mettant un doigt sur sa tempe et demanda si Charles l’avait contacté par télépathie. Hank sourit à son tour et répondit par l’affirmative. Lynda regarda alors le cadre de travail du Professeur Xavier. En effet, il avait une bibliothèque impressionnante. dans son bureau. Des meubles assez anciens mélangés à des technologies fortement avancées. Mc Coy proposa à Lynda de s’installer dans le petit salon pour attendre Charles. Elle s’assit en silence et répondit avec politesse pour la proposition d’un café. La conversation fut brève car Lynda ne voulait pas trop en dire sur sa venue. En revanche, elle se hasarda à demander s'il connaissait Charles depuis longtemps. Il répondit en souriant timidement que cela faisait plusieurs années. Lynda fit alors le rapprochement avec le bon temporel mais n’aborda pas le sujet.
Dans la foulée, Charles entra dans la pièce. Lynda ne put s’empêcher de déceler de la fatigue sur son visage. Il semblait préoccupait mais gardait le sourire. Lynda lui sourit en retour. Le revoir lui faisait plaisir même si les circonstances n’étaient pas les meilleures.
“Bonjour Charles ... Ne vous en faites pas monsieur McCoy a été très accueillant”
Un bref regard et un sourire pour cet homme fort sympathique avant que son attention ne revienne vers Charles. L’échange de poignée de mains fut doux et délicat comme la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Pourtant Lynda eut un léger frisson à son contact. Hank se retira avec politesse, les laissant seuls. Lynda gardait un regard inquiet sur Charles qu’elle voyait troublé. Tout cela se mêlant à l’anxiété éprouvée par rapport à ses protégés disparus et à la satisfaction de reparler à Charles.
“Oui, même si je dois avouer que j’étais perdue dans mes pensées… Et vous Charles ? Vous semblez éreinté… Je tombe mal peut-être? Je ne voulais pas vous déranger…”
Lynda était hésitante et en même temps elle ne voulait pas s’imposer. Elle avait pensé à Charles tout simplement car il était le seul à même de pouvoir l’aider dans le sens où ses pouvoirs de télépathie pourraient peut-être localiser Natan et Owen. Lynda posa sa tasse de café sur la table basse avant de plonger son regard dans celui de Charles. Il fallait qu’elle parle…
“Charles… Je…”
Hésitante à nouveau, elle ferma les yeux un instant, semblant chercher ses mots… Finalement elle lâche le morceau, les yeux brillants - sans qu’aucune larmes ne coule - dans une voix étranglée alors qu’elle fixait Charles:
“Deux de mes protégés ont disparus… J'ai peur que cela soit le chasseur de têtes.”
Le contact chaleureux de la douce main de Lynda réconforta Charles. Malgré les circonstances, il était heureux de la revoir. Cependant, il ne pouvait pas s'attarder sur ses émotions personnelles, il y avait bien plus important en jeu.
Elle l'observait d'un air inquiet, malgré le sourire qu'elle tentait de lui offrir. Elle lui renvoyait en quelque sorte sa propre image, tâchant de dissimuler son anxiété sans réellement y parvenir. Lorsqu'elle lui demanda si elle tombait mal, s'excusant presque de le déranger, il hocha la tête négativement. Certes oui, elle tombait mal. Mais non, elle ne le dérangeait pas le moins du monde.
« Je ne vous aurais pas proposé de venir si cela m'avait dérangé... Je n'ai simplement pas vu l'heure passer... »
Il leva la tête vers l'horloge accrochée au mur, et écarquilla les yeux de surprise. Il était déjà 14h ? Il venait de passer près de trois heures dans la salle du Cerebro... Pas étonnant qu'il se sente fatigué et affaibli. Il ajouta d'une voix plus basse, comme un commentaire à lui-même :
« Les heures, devrais-je dire... »
La voix de Lynda le ramena à l'instant présent. Elle avait commencé une phrase, sans la terminer. Il posa ses yeux clairs sur elle, l'observant avec un regard empli de douceur, la tête légèrement penchée sur le côté. Intrigué, il ne voulait cependant pas la brusquer, ressentant son hésitation et son trouble, aussi la laissa-t-il parler à son rythme.
Elle finit par lui exprimer les causes de son inquiétude. Deux de ses pensionnaires avaient disparu. Le regard de Charles se teinta de tristesse et de compassion bienveillante. Il était parfaitement bien placé pour comprendre ce qu'elle ressentait. Il cligna des yeux plusieurs fois, semblant réfléchir, en réalité il se concentrait pour placer ses émotions au second plan, afin de laisser parler le raisonnement plus que les sentiments.
« Vous avez bien fait de venir me voir. Pouvez-vous m'en dire plus sur eux ? »
Il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Il cherchait un moyen d'aider Lynda, et pour cela il lui fallait le plus d'informations possibles sur les pensionnaires disparus. Avoir la confirmation qu'ils étaient mutants, connaître leur âge, leurs pouvoirs, leur caractère, l'endroit où ils avaient été aperçus pour la dernière fois... Tout ce qui pourrait l'aider à les localiser.
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Dernière édition par Charles Xavier le Dim 26 Juil 2020 - 2:07, édité 1 fois
Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Cela pèse lourd, une absence. Bien plus lourd qu'une disparition. Parce que avec les morts, c'est commode, on sait qu'ils ne reviendront pas. Tandis que les lointains nous narguent ou nous font espérer." - Philippe Besson
Malgré ses traits tirés et la fatigue évidente, Charles restait calme et souriant, ne laissant finalement transparaître que de l’assurance. En temps normal, Lynda ferait pareil. Elle avait un sang froid à toute épreuve et un calme olympien en toute circonstances, dues à sa formation de médecin et son expérience dans l’armée. Pourtant aujourd’hui, elle n’était plus certaine de quoi que ce soit. Elle avait besoin de se raccrocher à quelqu’un de solide qui pourrait gérer le stress pour elle. Le fait que l’on touche à ses protégés avait le même effet que si l’on s’en prenait à ses enfants et cela peu importe l’âge des protégés. Ainsi, elle montrait à Charles des faiblesses que finalement peu de personnes avaient pu constatées, une certaine non assurance et un stress qui la submergeait bien plus que de raison. Pourtant lorsque la gérante du refuge demanda au directeur de l’école si elle le déranger, il eut le réflexe et l’instinct de répondre qu’elle ne le dérangeait pas le moins du monde. Il avait seulement était pris par le temps, ne le voyant pas défiler. Lynda se posa alors la question intérieurement de ce qu’il avait bien pu faire qui l’avait autant fatigué et qui lui avait fait perdre la notion du temps mais finalement, elle se dit qu’elle aurait la réponse bien assez rapidement pour ne pas s’encombrer l’esprit d’avantage avec ça.
Lynda hésita un bref instant pour se confier sur la véritable raison de sa venue auprès de Charles mais finalement en croisant son regard, elle trouva les mots pour se confier, annonçant la disparition de deux de ses protégés. Lynda trouva refuge et réconfort dans les yeux de Charles. Malgré la fatigue, il restait compréhensif et attentionné, lui précisant qu’elle avait bien fait de venir vers lui. Puis il demanda des détails sur les disparus. Lynda fut légèrement surprise de cette requête mais elle supposa que Charles devait les connaître au mieux pour essayer de les retrouver. Lynda quitta Charles des yeux pour fixer ses mains dans un automatisme alors qu’elle commença son récit tout en se triturant les mains de façon nerveuse.
“Owen Miller est le premier disparus, cela fait plusieurs jours. C’est un ancien combattant et un mutant mais il n’utilise plus ses pouvoirs. Il a eu un lourd stress post-traumatique suite à une mission qu’il a fait. Depuis il est devenu très chronique et a pris ses habitudes pour avoir une vie saine et bien rangée. Il vient au refuge à intervalles régulières et de fait, quand nous ne l’avons plus vu, je me suis inquiétée. Le lendemain, c’est la police qui est venue me poser des questions, m’informant alors qu’il faisait parti des personnes enlevées par le chasseur de têtes.”
Lynda n’osait plus regardait Charles, elle était fixée, sur ses mains car elle savait que si elle croisait son regard, elle plongerait. Elle ne voulait pas, ni ne devait pas pleurer mais elle était très attachées à ses protégés. Ils étaient sa famille et bien que Lynda soit une femme forte, elle se sentait parfaitement impuissante en cet instant… Après un instant de silence, elle reprit doucement :
“Le second, vous l’avez déjà vu, c’est Natan, le jeune mutant du refuge qui a été gravement brûlé lors de votre visite. Il a été enlevé ce matin, Peter et Natan sont inséparables et ils ne se sont quittés que quelques instants, le temps que Peter aille faire quelques courses. Peter était anéanti ce matin. J’ai eu du mal à le calmer et j’ai été signalé la disparition de Natan à la police en début d’après-midi…”
Cela devenait de plus en plus dur pour Lynda de se contenir mais elle voulait rester forte pour Owen et Natan, elle se devait de tout faire pour les retrouver. Elle releva les yeux en regardant dans le vague dans le bureau de Charles et poursuivit:
“Je ferais tout pour les retrouver mais je n’ai pas les moyens Charles. Je ne sais pas par où commencer. Mais je ne peux pas me permettre de perdre un autre réfugié.”
Reposant son regard brillant sur Charles elle termina:
“Je dois les retrouver en vie. S’il leur arrive quelque chose d’aussi horrible, je ne sais pas si je m’en remettrais.”
Lynda baissa les yeux et commença à parler de ses protégés. Charles ne la connaissait pas encore très bien, mais il avait déjà compris qu'elle n'était pas femme à montrer des signes de faiblesse, ni à accepter de pleurer devant les autres. Mais vu la situation, il était tout à fait compréhensible qu'elle soit bouleversée. Elle se tordait les mains en parlant, il aurait tant aimé poser ses propres mains sur les siennes en geste de réconfort, mais il se retint afin de ne pas la déconcentrer.
Elle évoqua le premier pensionnaire disparu depuis plusieurs jours, ancien combattant et mutant, victime d'un fort stress post-traumatique. Des policiers avaient confirmé son enlèvement par le chasseur de têtes - mais comment l'avaient-ils su ? Il manquait malheureusement des éléments à Lynda, puisque son protégé n'était pas au refuge lorsqu'il avait été enlevé.
Quant à la seconde victime, il s'agissait de ce mutant dont Charles avait perçu la détresse et la douleur lorsqu'il avait visité le refuge et que le jeune homme avait été victime d'un déchaînement de pouvoirs de son ami. Sur un plan purement factuel, si l'on mettait de côté les sentiments, c'était une bonne chose que ce soit ce mutant-là, car Charles avait déjà perçu son esprit, il devrait donc pouvoir le retrouver plus facilement. En théorie.
Lynda releva les yeux, sans toutefois le regarder. Elle lui fit part de sa détresse et de son impuissance. Elle se confiait à lui avec une telle sincérité qu'il ne pouvait s'empêcher de la trouver touchante. Lorsqu'elle trouva enfin le courage de le regarder, ses yeux brillaient mais pas une larme ne coula. Il fit alors le geste qu'il se refusait de faire jusqu'à présent : il posa doucement sa main sur les siennes, sans la quitter des yeux.
« Lynda, je vous promets de faire tout mon possible pour les retrouver. »
Il ne voyait qu'une solution pour le moment : retourner dans la salle du Cerebro et se connecter à nouveau, pour cette fois chercher Natan, en espérant qu'il ne soit pas victime du même phénomène que Charlie qui empêchait le télépathe de le localiser. Cela impliquait de dévoiler à Lynda, qu'il connaissait à peine, l'un de ses plus grands secrets. Pourtant il n'hésita pas une seconde.
« Venez avec moi. »
Ils n'avaient pas de temps à perdre. Natan avait été enlevé ce matin, c'était donc tout récent. Il avait plus de chances de le retrouver. Il lui fit signe de le suivre et la conduisit jusqu'à l'ascenseur, dans lequel il ouvrit un boitier avec une clé spéciale et composa le code qui lui permettait d'accéder au second sous-sol. Tandis qu'ils descendaient, il lui expliqua :
« Je me suis engagé à retrouver nos frères et sœurs disparus, mais jusqu'à présent je n'avais que peu d'éléments. J'ai déjà perçu l'empreinte psychique de Natan, je devrais donc pouvoir le localiser. »
C'était brièvement résumé, mais cela suffirait pour le moment. Elle allait incessamment sous peu découvrir le Cerebro, et il voulait lui laisser la surprise. Une fois rendus au second sous-sol qui avait des allures de bunker, il l'emmena jusqu'au bout du long couloir, face à la porte ronde en métal blindé barrée d'un grand X. Il déposa son empreinte digitale sur un boitier près de la porte, puis une lumière scanna ses yeux, avant qu'une voix robotique féminine ne le gratifie d'un "Bonjour professeur" et que la porte ne s'ouvre.
« Je vous demanderai de garder le secret sur cet endroit. »
Il eut un bref sourire en songeant qu'il avait prononcé la même phrase à l'intention de la tante de Lynda, quarante ans plus tôt. Ils pénètrent dans l'immense salle sphérique et la porte se referma derrière eux. Ils avancèrent sur la passerelle qui se trouvait au centre de la salle, jusqu'au dispositif aux allures d'ordinateur sur lequel était posé un casque.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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"Cela pèse lourd, une absence. Bien plus lourd qu'une disparition. Parce que avec les morts, c'est commode, on sait qu'ils ne reviendront pas. Tandis que les lointains nous narguent ou nous font espérer." - Philippe Besson
Le contact de Charles sur ses mains et son regard bienveillant accompagné d’une phrase réconfortante eurent un effet mouche sur Lynda qui retrouva plus de contenance. Si elle ne souriait pas, elle se nourrissait du regard du Professeur afin reprendre confiance. Doucement sans qu’elle ne s’en forcément compte sa main se tourna pour enlacer celle de Charles.
« Merci Charles. »
Une simple phrase mais lourde de sens. Désormais, elle n’était plus seule pour surmonter cela. Ils étaient deux et une petite pensée sonna dans son esprit. Ensemble ils seraient plus forts, ensemble ils pouvaient tout accomplir. Charles semblait avoir une solution, ou du moins une idée. Il demanda à Lynda de venir avec elle. La mutante accepta et se leva pour le suivre. Elle regarda brièvement autour d’eux pour constater que le manoir Xavier était particulièrement beau et sécurisant. Travailler et étudier ici doit être plaisant pensa-t-elle. Charles et Lynda se dirigèrent vers un ascenseur. Lynda songea alors que malgré l’ancienneté du manoir, les nouvelles technologies y étaient largement présentes, surtout pour faciliter l’accès de Charles. Alors que l’ascenseur les dirigeaient vers les sous-sols, Charles expliqua à Lynda qu’il s’était déjà engagé à retrouver les mutants disparus, enlevés par le chasseur de têtes. Lynda avait songé également à s’y impliquer bien avant que ses réfugiés soient enlevés mais elle n’avait pas autant de pouvoir que Charles. Rapidement, elle s’était sentie impuissante face à tout cela, contrairement à Charles qui semblait garder la tête froide. Une pointe d’admiration émergea dans son esprit vis-à-vis de cet homme qui avait vu et vécu tant de choses. Lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur un environnement totalement différent. Lynda eut le visage marqué par la surprise. C’était tellement en décalage par rapport à l’étage au-dessus. Cependant elle ne dit rien et suivit Charles qui était déterminé. Ils allèrent alors jusqu’à une large porte ronde avec un immense X en son centre. X pour Xavier ? possible mais pas certain. Lorsque Lynda vit que Charles devait s’identifier pour entrer, elle comprit alors que cette pièce lui était réservée. Il lui demanda de garder le secret sur cette pièce mystérieuse. Lynda posa alors un regard entendu et un faible sourire sur Charles en répondant :
« Bien sûr, comptez sur moi. »
Alors qu’ils avançaient tous les deux le long d’une passerelle, Lynda écarquillai les yeux en regardant tout autour d’elle. Sa surprise fut totale. La pièce était entièrement ronde, une véritable sphère avec une passerelle pour accéder au centre de cette pièce. Une fois au centre, une large table qui ressemblait davantage à un immense ordinateur avec un casque de poser dessus.
« Oh mon dieu, Charles … Quel est cet endroit ? »
La curiosité de la découverte d’un nouveau lieu mêlé au stress de la situation, Lynda se sentait bouleversée par tout cela mais elle se contenait afin de pouvoir être opérationnelle jusqu’au bout et même si en cet instant, elle n’était qu’observatrice. Elle regarda alors Charles prendre place et se posta à sa suite tout en l’observant du coin de l’œil. Une petite appréhension à l’idée qu’il utilise ses pouvoirs et que cela ne le fatigue encore plus. Il semblait déjà tellement éreinté. En guise de soutien, elle posa doucement sa main sur son épaule et lui donna un peu de force via ses pouvoirs pour qu’il récupère. C’était le moins qu’elle puisse faire pour lui.
Sur lui, elle posa à son tour un regard bienveillant. Finalement c’était comme si chacun leur tour, ils se soutenaient mutuellement. La même pensée lui revint à l’esprit. Ensemble ils seraient plus forts, ensemble ils pouvaient tout accomplir.
Lynda avait plongé son regard dans celui du professeur. Les deux mutants ne se quittèrent pas des yeux. Leurs mains s'enlacèrent doucement, naturellement. Charles en frissonna, tant il sentit en cet instant une connexion particulière avec cette femme. Une pensée lui traversa l'esprit, une pensée égoïste, le désir de l'aider elle, avant toute autre personne ou toute autre chose. En cet instant, il n'y avait qu'elle.
Cet égarement ne dura qu'un bref instant, mais il lui sembla très agréable, quoi que perturbant. Heureusement, le télépathe avait appris depuis des années à contrôler ses émotions, à ne pas se laisser submerger par elles mais à savoir les écouter pour les prendre en compte dans ses réflexions ou au contraire pour les refouler temporairement. La présence de Lynda à ses côtés confortait ses espoirs et il réussirait, pour elle.
Il eut un sourire malicieux et un peu fier en voyant l'expression étonnée de la mutante, lorsqu'elle découvrit le second sous-sol. Elle était une privilégiée : peu de gens connaissaient cet endroit. Elle n'était pas au bout de ses surprises... Lorsqu'il la fit entrer dans la salle du Cerebro, il l'observa du coin de l’œil. Son expression était assez similaire à celle qu'avait eu Moïra lorsqu'elle avait découvert ce lieu unique, si ce n'est que Lynda était bien sûr plus inquiète, bien qu'elle tentât de le dissimuler.
« Nous l'avons appelé le Cerebro. C'est un dispositif technologique qui amplifie les ondes cérébrales de son utilisateur. Manié par un télépathe, il permet de décupler ses capacités psychiques. »
Charles prit le casque comme on se saisit d'un objet fragile et très précieux, et l'observa quelques instants. Il poussa un profond soupir. Il se sentait si exténué... Aurait-il la force de l'utiliser suffisamment longtemps pour retrouver la trace de Natan ? La question ne devait pas se poser. Il devait le faire. Pour Lynda.
Il sentit alors la main de la mutante se poser avec douceur sur son épaule. Une agréable sensation de chaleur envahit son corps et son esprit. Il ferma les yeux quelques instants et respira lentement, savourant l'effet du pouvoir guérisseur de Lynda. Il découvrait de la plus belle des façons qu'elle pouvait également atténuer les effets de sa fatigue. Elle lui offrait un peu de ses propres forces vitales. C'était symboliquement plus fort et plus beau qu'un acte charnel.
Charles posa sa propre main sur la sienne et releva lentement la tête vers elle. Le visage serein, le corps plus détendu, il ouvrit les yeux et lui adressa un regard profondément reconnaissant.
« Merci. »
Il lui sourit, avant de reposer les mains sur le casque, puis de l'installer sur sa tête. Il fit le vide dans son esprit, actionna quelques boutons, et le Cerebro se mit en marche. Tandis qu'il ressentait cette sensation si particulière d'être aspiré dans le vide pour être ensuite recraché au cœur du monde, la salle autour d'eux s'emplit de milliers de lumières blanches mouvantes, semblables à des étoiles. Ces lueurs dessinèrent la carte du monde, tandis que d'autres, petites silhouettes humanoïdes, semblaient danser autour d'eux.
« Voici tous les êtres humains du monde... »
Tandis que ces silhouettes défilaient devant eux, ils pouvaient entendre des murmures, comme des instants de vie pris au hasard et perçus par des observateurs omniscients. Charles actionna une manette, et les lumières devinrent rouges.
« Et voici tous les mutants... Le Cerebro me relie à chacun d'entre eux. »
Le décor évoluait en fonction des mouvements des yeux du télépathe, qui pouvait par la pensée se déplacer sur la carte, zoomer sur une zone, faire défiler les silhouettes jusqu'à trouver la bonne.
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Lynda Mac Taggert Protecteur
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La découverte de cet endroit était particulière. Comme si Lynda découvrait une partie de l’âme de Charles. Bien qu’elle regardait la pièce en long en large et en travers, elle sentit un regard sur elle comme si Charles ne voulait rien manquait de sa réaction. La mutante exprima alors son enthousiasme en demandant plus d’explications. Elle voulait en découvrir davantage sur Charles. En cet instant et même si l’heure était grave, elle aurait voulu pouvoir rester et parler avec lui pendant des heures afin d’apprendre à le connaître. Charles lui expliqua alors le but du Cerebro et Lynda n’en fut qu’encore plus épatée. Une machine capable de décupler ses pouvoirs, cela devait demander un grand pouvoir à la base et beaucoup d’énergie.
Alors lorsque Lynda observa à nouveau le visage de Charles de côté, elle voyait bien qu’il était éreinté. Elle se demanda même s’il n’était là à son arrivée et que c’est cet endroit qui lui a déjà demandé tant d’énergie. Voulant l’aider, elle lui avait alors transmis un peu de son énergie ou absorber un peu de sa fatigue, l’un ou l’autre eurent le même résultat. Charles ferma les yeux pour mieux sentir ce regain de vitalité et Lynda l'observait avec attention. Elle aurait voulu ne pas avoir à demander cela à Charles et elle préféré d’autres circonstances pour le revoir. Charles posa à son tour sa main sur celle de Lynda qui eut un léger frisson. Le contact fut le même que quelques instants plus tôt et Lynda ne pu réprimer un sourire bienveillant et complice lorsqu’il rouvrit les yeux pour la remercier. Lynda aurait voulu que cet instant dure une éternité, sans vraiment comprendre pour quelle raison elle aurait voulu cela. Comme si elle ne voyait pas l’évidence d’une attraction mutuelle.
Charles mis alors le casque sur sa tête et Lynda retira sa main pour contempler ce qui allait se produire. Elle écarquilla les yeux en découvrant le monde entier. Des milliers de lumières blanches apparurent partout devant eux. Cela donnaient la sensation d’être dans les étoiles. C’était tellement beau. Charles expliqua que chaque lumière symbolisait un être humain. Lynda observa tout à tour Charles et les lumières comprenant rapidement que c’était lui qui faisait la “navigation” d’un humain à l’autre. Parfois des pensées de la vie courante pouvaient se faire entendre. C’était assez étrange et impressionnant pour la mutante de se dire que Charles pouvait littéralement lire les pensées du monde entier. L’admiration pour cet homme ne faisait que croître à chaque instant.
Bien qu’elle resta silencieuse, elle regarda Charles actionnant une manette et les lumières blanches diminuèrent en nombre et devinrent rouge vif. Il expliqua que c’était tous les mutants. Lynda resta à nouveau bouche bée en voyant que les mutants sur Terre était réellement très nombreux. Une question lui brûla les lèvres car toujours en quête d’en apprendre plus sur les mutants. Lynda voulu se retenir mais c’était bien trop tentant :
“Tous les mutants ? Je veux dire, aussi bien les mutants naturels que ceux qui ont subit des expériences ? Et ceux qui n’ont pas encore leurs pouvoirs? ”
C’était peut-être des questions idiotes mais elle devait savoir. Lynda avait toujours été une femme très curieuse et toujours en quête d’en apprendre plus, alors c’était l’occasion. Elle ne cachait plus son émerveillement et sa reconnaissance envers Charles désormais. Lynda voulait être totalement transparente avec lui vis à vis de ce qu’elle ressentait.
“C’est vraiment fabuleux ... Et beau... Et presque féérique… Merci Charles... Merci de m’accorder votre confiance et de me montrer cette partie de vous.”
Puis Lynda reposa alors ses yeux sur les lumières rouges en s’avançant d’un pas. Elle observa attentivement les silhouettes qui dansaient, marchaient ou couraient.
“J’imagine que c’est comme ça que vous allez retrouvés Natan et Owen?”
Le Cerebro était un dispositif connu de peu de personnes, uniquement quelques mutants de confiance, les personnes les plus proches de Charles. Cette machine offrait au télépathe des pouvoirs presque infinis. Via le Cerebro, il aurait pu, s'il le voulait, contrôler la Terre entière. Connaître tous les secrets du monde. Manipuler tous les esprits de la planète. S'il tombait entre de mauvaises mains, il aurait pu causer de grands dégâts. C'était déjà arrivé par le passé.
En faisant découvrir le Cerebro à Lynda, il lui offrait la plus grande preuve de confiance qu'il puisse fournir. Prenait-il là un risque inconscient, mû par des sentiments trop naïfs ? Non, car il avait lu en elle. Il avait perçu sa bonté, sa force de caractère, sa personnalité si proche de la sienne, si compatible avec ses propres idéaux. Il était heureux de lui dévoiler cette part de lui, même si le contexte était alarmant. Lorsqu'elle lui demanda des précisions sur les mutants qu'il pouvait percevoir, il eut un léger sourire.
« Tous les porteurs du gêne X, qu'il soit naturel ou artificiel. Cela inclue en effet les jeunes mutants qui n'ont pas encore conscience de leur don. »
Il aurait voulu lui montrer des exemples concrets, lui faire partager pour quelques instants la magie de ce qu'il pouvait vivre au quotidien. Mais il ne devait pas se disperser, il ne devait pas gaspiller l'énergie qu'elle lui avait offert. Ils étaient là dans un but précis : retrouver les protégés de Lynda.
« Je ne pourrai pas retrouver Owen. Ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Il existe plusieurs dizaines de millions de mutants, et je ne connais pas Owen. En revanche, j'ai déjà perçu l'esprit de Natan, je devrais donc pouvoir le localiser rapidement. En théorie. »
En théorie, car Charles avait toujours cette crainte latente que Natan soit victime du même phénomène que Charlie, qui l'empêchait de le localiser. Il ferma les yeux quelques instants, faisant le vide dans son esprit, se concentrant uniquement sur l'empreinte psychique du jeune mutant. Quand il l'eut bien en tête, il rouvrit les yeux et commença à explorer le monde à la recherche de cette empreinte. Il commença par New-York et ses environs, survolant la ville très rapidement. Puis il passa à l'état de New-York, puis aux états voisins, au continent américain, aux autres continents. Les silhouettes défilaient si vite à présent qu'il était impossible pour Lynda de les discerner.
Le premier tour du monde ne donna rien. Mais Charles refusait de s'avouer vaincu. Tournant quelques boutons, il augmenta la puissance du Cerebro, et recommença. Les lumières brillèrent plus intensément et tournoyèrent si vite qu'un observateur extérieur en aurait probablement le tournis. Le télépathe respirait de plus en plus vite. La sueur perlait sur son front, et ses mains étaient crispées sur les accoudoirs de son fauteuil.
Charles tourna les boutons au maximum, utilisant la pleine puissance de la machine. Des vibrations inquiétantes commencèrent à se faire sentir dans toute la salle. La respiration du télépathe devenait rauque et haletante, tous les muscles du haut de son corps étaient crispés, son visage rougissait sous l'effort. Sur la table de contrôle, les aiguilles des divers compteurs s'affolaient, tournant à toute allure, comme incontrôlables. Charles commençait à gémir, mais il refusait d'abandonner. Il devait persévérer, coûte que coûte...
La passerelle commença à trembler. Le tournoiement des lumières rouges paraissait agressif. La machine était en surchauffe, et elle n'était que le reflet de l'esprit de Charles, qui s'obstinait à continuer, menaçant sa santé psychique et physique. Son regard reflétait un profond désespoir, et une détermination inébranlable. Malgré le danger évident, il semblait incapable de s'arrêter.
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