Lady Omega

Une paroi sans teint. Des murs capitonnés dissimulent des structures renforcées pour contenir des super-pouvoirs modérés. Un plafond capitonné avec un néon central, une caméra dans un coin et une bouche d’aération à peine suffisamment grande pour y passer une tête humaine. Deux chaises autour d’une table où l’on a accroché des menottes aux mains et aux pieds. Un collier anti-pouvoir complète la parure de criminel de Lady Omega.

L’arrestation a eu lieu il y a bientôt une heure. L’opération a été parfaitement menée ainsi le débriefing et le rapport d’opération ont été courts. S’en est suivi mon changement de tenue puis positionnement dans la salle d’observation de la salle d’interrogatoire afin d’observer Dina Rainston en compagnie d’un sandwich. De mon côté et non du sien. Elle doit se savoir observée mais l’attente peut l’amener à dévoiler des choses intéressantes. Incluant se murer dans le silence. J’en ai fait de même. Garder le silence. Observer.

J’ai toujours mon briefing à l’esprit. Lady Omega. Apparue dans la presse en 2016 pour avoir volé des secrets d’Etat. Soupçonnée de plusieurs meurtres liés à des investigateurs sur cette affaire. Découverte Dina Louise Rainston le Samedi 21 Décembre 2024 au soir lorsqu’elle l’a avoué à Luke Hunt. Protégée de Tony Stark a une époque où il était marchand d’armes. Entrée au MIT à 16 ans. Caractère asocial. Très Haut Potentiel Intellectuel. Master à 21 ans. Recrutée par le FBI pour l’antiterrorisme mais quitte l’agence après plusieurs mois ; sans doute après l’avoir infiltrée numériquement. Quitte les USA et disparait des radars à 22 ans. Retour à 27 ans. Ouvre une boutique d’antiquités asiatiques. Aide le NYPD comme elle l’avait fait pour le FBI ; infiltration numérique probable là-encore. Lady Omega apparait la même année avec des cambriolages et le vol de secrets d’Etat. Supposée membre de l’Hydra. Hunt a permis de récolter des aveux de vols de secrets industriels et de trafics d’armes "afin que les deux camps s’entretuent et se détruisent mutuellement". "Pour engendrer de bonnes choses". Ils étaient faits pour s’entendre. Va-t-elle connaitre le même destin que lui ou disparaitre de la surface de la Terre ?

Cela dépendra ce qu’elle me donnera.

Je veux son âme à l’instar de celle d’Hunt.

Est-ce prudent ? Le modus operandi de Lady Omega implique de gagner la confiance et de trahir celle-ci. Elle a probablement déjà infiltré le FBI et le NYPD. Parviendrait-elle a infiltrer le SHIELD si je lui donne une chance ? Luke Hunt et Joshua Jenkins sont des outils dangereux pour les autres mais pas pour l’organisation. Ils n’agissent qu’à l’échelle individuelle. Dina Rainston ne le fait pas. Reste à déterminer si elle est aussi dangereuse que Wanda Maximoff et donc bien mieux à perdre lentement la raison au Raft. La bonne chose à faire n’entre pas forcément dans la catégorie du bien philosophique.

Je souffle par le nez avant de tapoter de ma serviette en papier mes lèvres pour en chasser les dernières miettes. J’interviendrais bientôt. Quand j’aurais suffisamment observé.

lady omega

@"Celestine Orchent"

Comment avis pu être aussi naïve ? Je savais que j'avais fait une erreur quelque par. Je me demandais seulement comment j'avais pu me laisser avoir aussi facilement. En même temps, je ne pouvais échapper à la justice tout le temps. Il fallait bien que le temps joue un jour contre moi, que je fasse le pas de trop. J'étais devenue avec le temps moins vigilante. Et voilà où j'en étais. J'avais été coiffée au poteau, dans ma propre boutique. Si je n'avais pas décider de faire de la revente d'art en parallèle, cela ne serait jamais arrivé. Peut-être que si j'avais arrêté mes activités en parallèle de voleuse, j'aurais pu m'en sortir. Ou peut-être pas... Tant de choses me passaient en tête. Mais mon désir de m'ouvrir un peu plus au monde avait eu raison de moi. Je savais que je faisais une erreur mais je pensais inconsciemment que cela devait se terminer. J'avais pensé raccroché mainte fois, mais n'avais pas eu le courage de le faire. Et voilà que la justice me rattrapait. J'essayais de savoir comment et quand mon destin avait basculé...

J'étais assise, face à une table fixée au sol. Enchainée et menottée. Je portais une de ces combinaisons de prisonnier et un collier autour du coup qui, je le savais, bloquait mes pouvoirs. Cela voulait dire que j'avais été capturée par le SHIELD. Il ne fallait pas être idiot pour le deviner. Qui d'autre avait le pouvoir de faire cela ? J'avais entendu parlé de certaines technologies pour maitriser les pouvoirs mutants. J'aurais voulu mettre la main sur cette technologie, et j'aurais peut-être pu me défendre alors. Mais à la seconde où ce collier m'avait été mis autour du coup, je savais que je ne pouvais plus rien faire. Alors même si j'avais pu me défendre, ils étaient plus nombreux et sûrement bien entraînés. Je n'aurais eu aucune chance.

Je suis évidemment seule. Cela fait d'ailleurs un moment que j'attend et je sais que cela va durer encore un moment. Je reste silencieuse. On attends sûrement de moi que je montre ma colère, que je gesticule pour me libérer. Mais je sais que c'est vain. Cela ne m'apporterait rien. Au pire je réussisais seulement à me blesser. Espérait-on que je réagisse ? Sûrement, mais je ne voulais pas leur donner le plaisir de leur faire une scène. J'avais été prise, j'étais leur prisonnière, je m'étais avouée vaincu. Je n'avais pas eu toutes les réponses à mes questions, mais je savais qu'à un moment ou un autre, j'obtiendrais des réponses. Mais pour le moment, je faisais face à ma stupidité et je m'avouais vaincue. J'étais maintenant face à mon destin. Qu'allais-je devenir ? C'était la plus grande des inconnues. Je savais qu'on ne pardonnerais pas mes fautes et je pensais finir mes jours en prison.

J'attendais que quelqu'un entre, s'installe en face de moi, daigne me parler enfin. Mais personne ne venait. Je restais seule avec mes questions, mes doutes. Je me tenais droite sur mon siège en regardant partout autour de moi. J'étais épiée, je savais. Mais je errais toujours mon regard, calme et sereine. Mais ce n'était qu'une apparence, j'étais à moitié présente, toujours perdue dans mes songes. Mais on allait me ramener tôt ou tard à la réalité. La plus grande question étant : qu'allait-on faire de moi ?

Malice

Le silence est agréable. Des deux côtés de la vitre sans tain, il est et l’est. J’ignore si Lady Omega a posé des questions avant que j’arrive. Depuis que je l’ai fait, elle fait silence.

Je suis quelqu’un de patient. Je vis dans un monde où je suis contrainte d’aller au rythme des autres, lent, alors que j’aimerais bien aller au mien, rapide. J’ai appris à ne pas perdre de temps avec ceux qui ne le méritent pas. C’est important. Cela permet de canaliser ses efforts. D’être certain que l’on agit, que l’on se fatigue, pour quelque chose. 80% des individus n’en valent simplement pas la peine. La Loi de Pareto voudrait que lesdits 80% s’accompagnent de 20% de nos efforts et inversement. Que les 20% de personnes en valant le coup obtiennent 80% de nos efforts. 20% des causes entrainant 80% des effets et réciproquement. Je tâche d’être plus efficace encore que ce principe théorique. Je respire calmement.

Lady Omega reste calme. Elle aussi.

Mon repas se termine. Comme toute chose. Cela inclue son propre repas qui l’a fait plus tôt que prévu en conséquence de notre intervention. De son arrestation.

Combien de temps pourrait-elle tenir ainsi ?
Combien de temps pourrait-elle attendre ainsi ?

Le doute ne lui ronge-t-il pas l’esprit ?
Les doutes ne lui rongent-ils pas l’esprit ?

Qui de la peur ?
Elle est la première et la plus puissante des émotions. La seule destinée à garder en vie.

J’inspire profondément par le nez. Ensuite, je porte la serviette accompagnant le sandwich à mes lèvres. Je tapote.

Que signifie le regard perdu dans le vague ? Le ou les doute(s) évoqué(s) précédemment ? La tristesse que cela signifie généralement ? Une absence ? Un peu de tout cela, probablement, mais le mécanisme de défense de se détacher de la réalité pour l’endurer est possiblement la plus grande part de ce que j’observe.

Je souffle profondément par le nez. Ensuite, je dépose la serviette accompagnant le sandwich à mes genoux. Je la froisse.

Je délaisse cela comme le papier cartonné servant d’emballage au défunt aliment au sein la poubelle de la pièce après m’être relevée. Cela la changera des tasses cartonnées de café. J’ai un autre déchet inhabituel à lui soumettre. Je déboutonne mes manches gauches afin de la replier sur elles-mêmes. Veste d’abord. Chemise ensuite. Je le sors de la poche intérieure de la première le patch de nicotine. J’en ôte l’opercule et je le jette. J’appose le patch à mon bras. Ce n’est pas le premier de la journée. Je replace chemise puis veste à sa place. Je laisse la chimie se faire.

J’écoute mon cœur battre au rythme de la nicotine afin de savoir lorsque ses effets sur ma concentration et ma mémoire commencent à se faire.

Je me lève alors. Je récupère mon attaché-case comme un second sandwich de même provenance que le mien ; la cafétéria du Morgan Stanley Building. Je cale la baguette sous mon bras pour me libérer la main afin d’ouvrir les deux portes qui me mèneront à Lady Omega.

Je pivote sur moi-même et tourne le dos à la criminelle fédérale afin d’accompagner la fermeture de la porte de la salle de voyeurisme. Je me retourne ensuite vers elle pour lui présenter un visage inexpressif. Rien de ce qui n’arrivera dans cette pièce ne devrait changer ma vie. Je n’ai donc aucun investissement émotionnel. D’autant que ce n’est pas mon fort. J’apprécie intellectuellement éviter de tomber dans la majorité des individus qui seraient prêt à commettre le mal parce que le système les pressurise à le faire.

C’est ce qui fait que j’ai donné sa chance à Michael Morbius. Une erreur.
C’est ce qui fait que j’ai donné sa chance à Luke Hunt. Un investissement.
C’est ce qui fait que j’ai donné sa chance à Joshua Jenkins. A déterminer.

Il faut néanmoins parfois reconnaitre que certaines personnes sont trop dangereuses pour cela.
Wanda Maximoff.
Quid de Dina Rainston ?

L’absence de pouvoirs aussi développés que la menace précédente ne signifie pas qu’elle n’est pas une menace. Lady Omega s’est élevée au rang de menace pour la sécurité intérieure des Etats-Unis d’Amérique. C’est plus élevé que la Sorcière Rouge techniquement. Cela permettrait sans doute l’implication de Charles Xavier pour lui soutirer télépathiquement tous ses secrets. Jenkins y a eu droit afin de faire tomber les Héritiers. Qui pourrait-on faire tomber en violant ainsi l’esprit de Rainston ?

Je suis néanmoins contre cette méthode. Je préfère laisser une chance.

Je m’arrête devant la table. Je récupère de ma main droite le sandwich et son emballage qui se trouvent entre mon bras gauche et mon torse. Je les dépose sur la partie droite de la table. Je pose mon attaché-case sur la gauche. L’ouvre. Appose mon regard sur Rainston.

Elle ne doit pas connaitre mon visage puisque je n’ai pas enlevé mon casque lors de son arrestation. Peut-être suppose-t-elle mon implication mais cela n’est qu’un doute.

Je la fixe.
Je croise les doigts devant moi.
Je pose les tranches de mes mains sur la table.
Je la fixe.

lady omega

@"Celestine Orchent"

J'ai eu tout le temps du trajet dans les locaux que je ne connais pas pour me poser toutes les questions possibles et imaginables. Mais je ne vois pas comment ils ont pu arriver jusqu'à moi. D'un naturel méfiante, je n'aurais pas laissé m'approcher une personne d'assez près pour révéler des secrets que j'avais su gardé si longtemps. Mais ces derniers temps, je laissais trop souvent mon jugement de côté pour devenir plus sociable. Peut-être m'étais-je laisser duper ? Peut-être avais-je eu tort de faire un minimum confiance. Et je pense alors à la seule personne à qui j'ai pu confié mon secret, révéler mon identité, lui montrer de quoi je suis capable. Je me demande si je n'ai pas eu tort. Est-ce un hasard si je me fait arrêter quelques semaines plus tard ? Je me sens honteuse, stupide et je rumine mon échec, le premier depuis toutes ces années.

Mais je ne veux pas montrer le moindre signe de faiblesse. La vie m'a appris à être forte, à vivre avec le risque d'être prise. Je dois me rendre à l'évidence, je veux peut-être que tout cela s'arrête. Je rêve de paix, d'une vie rangée, de laver mon passé. Chaque être humain se remet en question à un moment précis de sa vie, n'est-ce pas ? Et bien il semble que ce moment soit  arrivé pour moi. Et puis, il fallait bien que je fasse une erreur. La routine, la méfiance qui s'estompe. L'âge et le questionnement arrive avec les envies de raccrocher et de vivre une vie différente. Peut-être qu'on m'a finalement rendu service en m'arrêtant. Mais je souhaite maintenant savoir pourquoi et comment je suis arrivée ici.

La femme qui entre dans la pièce est élancée, à la chevelure flamboyante, distinguée, bien habillée. Elle présente bien. Mais elle ne montre pas d'émotion, reste stoïque et s'installe machinalement. Elle a fait ça auparavant, je le sens. Elle dégage la patience dans son regard et son attitude. Je sais que le temps va être long. Elle me regarde, ne me quitte pas du regard, ou pour de cours moments, installant son matériel. Et le silence...

Elle me regarde, me scrute, tente de me décrypter, je le sais. Je l'ai fait par le passer, donc je sais qu'elle ne va rien dire, qu'elle va observer en espérant une réaction de ma part. Pourquoi ne pas lui faire peur alors, comme le clown qui sort de sa boite en un éclair en criant bouh ! Mais pour quoi faire ? Voir sa réaction ? Pour qu'elle me prenne pour une psychopathe dangereuse. Je sais, au plus profond de moi qu'elle a un dossier long comme le bras à mon sujet. Je suis connue de la justice, pour des faits qui ne sont pas que les miens. Mais il y avait des choses vraies, à n'en pas douter. Je n'étais pas une enfant de cœur, c'était une certitude. Mais comment seraient appréciées mes talents, si on pouvait appeler ça des talents. J'avais vendu des secrets, j'avais volé, j'avais trahis, j'avais mentis... Mais je n'avais jamais tué de mes mains, sauf quand ma vie était menacée. Il ne restait plus qu'à attendre la sentence pour mes crimes.

Mais pourquoi ne parlait-elle pas ? Pourquoi me fixait-elle ? Qu'attendait-elle de moi ? Espérait-elle que je perde patience ? On m'avait appris à gérer mes émotions, à les enfouir, à les contrôler... Elle aurait pu attendre une journée entière, une semaine, voir un mois sans avoir la moindre réaction. Je contrôlais ma respiration. Je vidais mon esprit, les yeux fixés dans les siens. Le combat de regard avait commencé. Qui allait donc céder la première ?

Malice

Mon silence et mon absence d’ailier. Le passé et le futur. L’attente jusqu’ici. Tant de choses devraient porter au doute mais Rainston reste impassible. Elle me fixe. Je la fixe. Est-ce un petit jeu ? Un défi qu’elle se lance à elle-même de continuer à se murer dans le silence ? Je me contenterais de l’encourager à cela si je n’avais pas de conscience professionnelle. Cela me fait moins de paperasse si elle refuse de coopérer. Peu à écrire si rien n’est dit. Tout simplement.

Connait-elle la technique qui consiste à fixer le nez pour soutenir un regard indéfiniment ? Cela serait facile avec elle : elle a le nez épais. Nez épais. Yeux larges. Oreilles grandes. Front que je suppose imposant également même si sa coiffure le cache actuellement. Lèvres fines. Machoire fine. Profil morphopsychologique cérébro-latéronasal. Cognition par l’intellect et le sensoriel. Perceptive. Réfléchie. Guère instinctive. D’où qu’elle ne sente pas que sa fierté l’enfonce. Si tant est que l’on puisse parler de fierté. Peut-être est-ce de l’orgueil ? Combien de temps a-t-elle pu mentir et manipuler tout le monde autour d’elle ? Suffisamment pour se sentir supérieure. Ce n’est pas ce qui retranspirait des écoutes de Luke Hunt mais le cadre était différent. Le coup de bâton qu’il est possible de recevoir est bien différent.

Mes sourcils s’arquent alors que je commence à acquiescer.

« N’avez-vous pas suffisamment perdu aujourd’hui pour vous lancer dans un duel de regards ? »

Mes lèvres se parent d’un sourire alors que je me penche en arrière pour m’adosser à ma chaise.

« Souhaitez-vous réellement m’antagoniser dès à présent ? »

Je n’ai pas besoin de jouer au jeu du silence ou à celui du regard pour avoir déjà gagné à bien plus important. Le destin de Dina Rainston ne changera rien au mien. Ma décision changera tout au sien. Une décision que je pourrais oublier rapidement.

« Est-ce que ce prix de consolation suffirait à votre orgueil, mademoiselle Rainston ? »

Je cligne lentement des paupières, rompant une seconde le contact visuel comme le fait un chat en confiance car il sait qu’il n’a rien à craindre. Car je n’ai rien à craindre. J’ai toujours peur des individus surhumains et je pars du principe qu’elle l’est. Mieux vaut être prêt au pire. J’ai toujours peur et je fais donc preuve de courage comme toujours. De préparation également. Les pieds et poings liés comme le collier neutralisateur sont des précautions que j’apprécie intellectuellement. L’intellect a cependant toujours de l’avance sur les émotions. Il en a tellement que la peur est la seule qui soit réellement encore dans la course. Les autres ne pointent que de temps à autre.

« Je suis la personne qui se tient au carrefour des chemins vers la fin de votre vie, mademoiselle Rainston. J’apprécie que vous n’essayez pas de m’embobiner. Tâchez de me garder auprès de vous néanmoins : l’alternative vous conduirait au mieux dans une oubliette inconnue du grand public et au pire à l’injection létale. »

La peine de mort aux Etats-Unis est appliquée dans vingt-six des cinquante Etats fédérés ainsi que par la justice militaire et le niveau fédéral. Rainston a peut-être été capturée dans un Etat où elle est abolie mais le vol de secret d’Etat est un crime fédéral. Elle ne sera donc pas jugée selon les lois newyorkaises. Je soupire d’aise.

« Avez-vous le désir de rejoindre les 71 personnes à avoir été exécutées entre 2020 et aujourd’hui ? Les 324 à l’avoir été entre 2010 et 2019 ? Les 598 entre 2000 et 2009 ? »

J’inspire profondément par le nez. Je suis toujours installée avec aise. Mes mains sont sur la table et mes doigts sont croisés en un petit rempart mais mon dos est profondément installé dans le dossier de la chaise. Je laisse ma gestuelle parler pour moi. Je m’en moque.

« Avez-vous l’intention que l’on cultive ce désir en vous au cours des prochains mois ? C’est ce qui arrivera si le SHIELD vous délivre à l’USMS et la Navy. Choisissez vos interlocuteurs, mademoiselle Rainston. C’est votre chance. »

lady omega

@"Celestine Orchent"

Je la fixe un long moment, calant ma respiration sur la sienne. Je suis en paix. Du moins de l'extérieur. Parce que mon cerveau, lui, refuse de se calmer. J'envisage toute les possibilités. Je ne suis pas tranquille, bien évidemment, mais je ne veux surtout pas le montrer. Je garde au maximum le contrôle. Je suis certaine qu'elle va enfin parler. Elle me mettra face à mes fautes et me donnera les options. Je sais que je risque de mourir suivant les lois de ce pays. Mais est-ce qu'on va me juger, me donner une raison de me défendre, et que me reproche-t-on exactement au juste. Parce que je ne supporterais pas d'être accusée pour des choses que je n'ai pas fait. Faudrait-il encore le prouver...

Elle me défie. Mais je reste muette. J'aime le duel de regard. Je sais que j'ai tout perdu, donc pourquoi converser alors qu'elle se fait déjà une opinion à mon sujet et sait déjà très bien ce qui risque de m'arriver. Mais elle poursuit devant mon silence. "Antagoniser ?" Mais n'était pas mon ennemi à ce moment précis ? Même si je ne peux pas m'en prendre à elle, parce qu'en soit, elle ne fait que me provoquer verbalement et je ferais la même chose à sa place, je préfère garder le silence. Je ne veux pas encore entrer dans la conversation.

"Un prix de consolation ?" Mais lequel ? Ai-je sérieusement une chance de m'en tirer ? A-t-elle une offre à me faire ? Je sens qu'elle cherche à communiquer, mais n'est-ce pas un subterfuge pour me faire simplement parler. Je tente ma chance.

- Un prix de consolation ? Une offre vous voulez dire ?

Je reste calme et continue de la fixer malgré tout, calme, faussement sereine. Je veux savoir ce qu'elle a à offrir. Pourquoi voudrais-je lui mentir ? Dans quelle but ? De m'en tirer ? Je savais que je ne sortirais d'ici que pour pourrir dans un cellule. Elle détenait, d'après elle, la clé de ma destinée. Ce qui voulais dire qu'elle avait une offre.

- Vous avez donc une offre.

Mais elle ignore presque mes mots et poursuit. Et monologue sur le peine de mort ne me fait ni chaud ni froid. Si je devais penser au nombre de morts dans ce pays que je devais rejoindre, j'aurais arrêté mes activités depuis longtemps ! Et pourquoi me parler chiffre alors que ma seule vie avait un poids dans la balance aujourd'hui ? Elle ne voulait que m'intimider. Mais elle pouvait toujours. Cela ne m'impressionnait pas.

Et ensuite quoi ? Je devais avoir peur des autorités auxquels j'aurais à rendre des compte sinon ? Etait-ce vraiment une chance d'avoir une agent du SHIELD en face de moi ? Etait-ce vraiment une chance ? Elle me faisait croire que oui. Mais je restais sur le défensive. Je pensais réellement qu'elle cherchait à me soutirer des informations. Mais je jouais le jeu.

- Je réitère, vous faites tout ceci parce que vous avez une offre à me faire ? Je sais très bien ce que j'encoure alors venez en au faits ! Et vous connaissez mon nom, mais je n'ai pas l'honneur de connaître le votre. Si nous devons discuter, je souhaite connaître le nom de celle avec qui je converse.

Chantage ? Peut-être, mais si elle voulait instaurer un climat de confiance, elle me donnerait un nom. Sans doute que ce ne serait pas son vrai nom, mais qu'importe. Je voulais savoir si elle allait instaurer ce climat de confiance. Ensuite on pourrait tenter de parler.

Malice

Beaucoup de gens me trouvent expéditive. Je le suis envers ceux qui ne méritent pas que je sois autre chose. Je vis dans un monde où la quasi-totalité des individus que je croise me réclame la patience d’attendre qu’ils arrivent aux mêmes conclusions que moi. Cela prend des fois quelques secondes. Cela prend d’autres fois plusieurs minutes. Tout le monde ne vaut pas que j’attende les unes ou les autres. Il faut que la moitié de la population ait un QI à deux chiffres afin que le premier à trois soit la moyenne. C’est malheureux mais c’est comme ça.

Je clos les lèvres et reste blasée lorsque Rainston évoque le prix de consolation comme une offre et non comme le prix de consolation qu’aurait été sa victoire dans une duel de regard. Je sais qu’elle veut me faire savoir qu’elle sait que je n’ai pas les mains vides mais réinterpréter mes propos ne va pas l’aider. Avoir des manipulations aussi grossières non plus. Même si je conçois qu’agir ainsi permette de m’amener à la sous-estimer et donc accroitre ses chances de réussite. Qu’elle veuille une offre me fait considérer son passif et ses infiltrations d’autres organisations comme le NYPD et le FBI. Faire un marché c’est avoir un pied dans la porte pour le SHIELD.

« Vous avez donc une offre. »

Rainston se concentre sur ce qu’elle veut et je l’ignore à la mesure. C’est néanmoins l’offre que j’aimerais lui faire : ne pas coopérer et voire si elle finit au Raft ou au cimetière. Il existe un niveau de dangerosité où je considère que la seule véritable sécurité est la mise à mort. Maximoff est dans ce cas. Lady Omega aussi selon mes suppositions. Elle n’a pas peur de la mort. Elle n’a pas peur des conséquences. Elle s’imagine un moyen de sortie. D’en réchapper. De continuer à être la plus maline de la pièce et à user tout le monde comme les outils qu’ils sont au sein du système qu’ils forment.

Le problème étant qu’elle peut avoir raison.

« Je réitère, insiste-t-elle alors que j’ai les doigts croisés en un petit rempart devant moi et le dos adossé parce que le dossier de ma chaise est la principale chose qui me retient, vous faites tout ceci parce que vous avez une offre à me faire ? Je sais très bien ce que j'encoure alors venez en aux faits ! »

Trois occurrences d’une idée avant une exclamation. Ma technique fonctionne.

« Et vous connaissez mon nom, mais je n'ai pas l'honneur de connaître le vôtre. Si nous devons discuter, je souhaite connaître le nom de celle avec qui je converse. »

Je ne veux pas discuter. Je veux que Lady Omega oppose un maximum de résistance afin qu’elle finisse au plus vite enfermée. Ce n’est cependant pas la bonne chose à faire. Je dois rentrer dans son jeu.

« Ne discutons pas alors, propose-je le plus simplement du monde. Vous tuerez mon offre. J’ai déjà vos aveux. Nous n’avons pas besoin de ce petit jeu pour en finir. »

Je m’appuis sur mon rempart manuel afin de me pencher en avant. Je quitte ainsi mon dossier d’affalement d’élève non-intéressée par le cours.

« Maintenant… il reste la possibilité que vous soyez prête à vendre vos connaissances pour une liberté conditionnelle. »

Vous vouliez mon offre, mademoiselle Rainston. La voilà. J’attends une réponse. Allez-vous trahir tous les gens qui ont travaillé avec vous pour vous sauver ? Soit vous nous donnez quelque chose de plus intéressant que vous soit on vous prendra vous.

« Sachant que je suis dure en affaire : je veux tout. »

lady omega

@"Celestine Orchent"

Mes yeux plongés dans les siens, je soutiens le regard. Elle ne fait pas peur. Elle sait sûrement que je ne ferais qu'une bouchée d'elle. Mais elle préfère faire la jeu de la méchante flic. Alors que je joue celui de la méchante qui veut aussi tout savoir. Elle ne veut pas discuter, soit, alors si elle souhaite mes informations, il va falloir discuter.

- Vous ne voulez pas discuter il me semble. Alors pourquoi vous parler de mes affaires ?

Je fais la forte tête, la maligne, mais je dois savoir ce qu'elle a à offrir pour que je pense seulement à lui parler de mes affaires. Je n'ai pas le nom de la plupart de mes clients, mais je peux lui donner des noms, c'est clair, des gens pour qui je n'ai aucune attache de toute façon, avec qui je n'ai fait affaire qu'une seule fois, mais qui cherche encore des informations afin de faire comme Hydra à son époque, faire de nouveau tomber le SHIELD, le faire imploser et ainsi pouvoir se servir au passage. Tout et tout le monde a un prix. Il va falloir démontrer un peu plus d'intérêt si elle souhaite avoir "tout" comme elle le demande si bien...

- Vous ne voulez pas me donner votre nom, très bien. Mais parlons affaire dans ce cas : qu'avez vous à offrir pour obtenir mes confidences. Et qu'on soit clairs, certains des actes qu'on me reproche ne sont pas de mon fait. Je n'ai jamais tué personne.

Je défend des accusations qui ne sont pas les miennes. Je me suis toujours défendu, mais je n'ai jamais assassiné. J'ai blessé, mais au grand jamais tué. Je tenais à ce que ce soit clair. Mes informations valait un pensant d'or, pas mal de gros bonnet de la pègre, étrangère notamment, faisait parti de mes contacts réguliers. Etais-je prête à les vendre ? Oui, mais pas à n'importe quel prix. Et en quoi consistait cette liberté conditionnelle ?

- Liberté ? Mais quelle genre de liberté ?

Le SHIELD n'était pas connu pour donner la légitimité sans contre partie et clairement qu'avais-je à leur offrir qui pouvait me permettre de m'en sortir. Des contacts, oui, des capacités, oui aussi, et surtout une possibilité de me servir de ma couverture pour obtenir des infos qui pourraient leur permettre à démanteler certains réseaux. Sans compter sur mes capacités de ninja, je pouvais être un atout dans une de leurs équipes. Mais aurais-je envie de changer de côté ? Aurais-je envie de trahir ? A vrai dire, je n'avais pas peur de laisser tomber mon réseau, mais il me fallait certaines garanties...

- Si je vous donne tout, il me faut une offre à la hauteur.

Malice

« Vous ne voulez pas discuter il me semble, est un témoignage du fin esprit d’observation et d’écoute de la Lady puisque je l’ai énoncé comme tel ; je m’abstiens cependant de sourire face à la répétition manquant d’assurance. Alors pourquoi vous parler de mes affaires ? »

Je m’abstiens de répondre tant c’est sensément évident : pour limiter la casse. Rainston se comporte comme si elle était en position de pouvoir. Elle me motive à suivre mon instinct et mon envie qui m’encouragent à la laisser mourir. A me contenter de cette prise. Qu’elle ne veuille pas coopérer me simplifie la vie autant que cela la condamne elle. J’ai déjà gagné. Elle a déjà perdu. On détermine à quel point.

Je ne veux pas lui donner mon nom. Qu’ai-je à lui offrir ? Comment puis-je la courtiser pour obtenir ses faveurs ? Je dois me forcer à ne pas sourire cette fois. Son égo est tel que même maintenant elle se sent supérieure.

« Et qu'on soit clairs, certains des actes qu'on me reproche ne sont pas de mon fait, continue-t-elle en finissant par me faire sourire d’amusement. Je n'ai jamais tué personne. »

Et je dois la croire sur parole parce qu’elle est elle-même sans doute. Risible. Une menteuse manipulatrice avec un code d’honneur… le concept m’indiffère. Je n’en suis pas à essayer de comprendre les tenants et les aboutissants de ses délires psychologiques. Le vol de secrets d’Etat est plus grave que le meurtre de toute façon. Inutile de rajouter des vies d’emprisonnement s’il y a une condamnation à mort. Sachant que je trouve déjà inutile de rajouter une vie d’emprisonnement pour chaque meurtre au premier degré à l’origine : les gens n’ont qu’une vie.

Le fait d’avoir la porte de sortie intéresse Rainston. Elle la désirait et la mettait en avant. Elle sait qu’elle existe. Elle veut en savoir le genre. Je l’ai ferrée. Je l’ai hameçonnée. Je ne peux me défaire de l’idée qu’elle soit meilleure manipulatrice que moi et donc qu’il faille que je fasse mon maximum pour qu’elle finisse morte ou au Raft. C’est contraire à ce qui est attendu cependant. Je ne suis pas Fury ou Hill. Je ne suis pas certaine d’être plus maline que tout le monde même si j’ai un QI élevé. Cela fait partie de l’intelligence d’ailleurs : plus de facilité à se remettre en question et plus de difficulté à construire une estime de soi. D’où que les gens stupides soient aussi confiants. Rainston me parait stupide dans son approche et sa confiance. Rainston doit savoir qu’il vaut parfois mieux paraitre stupide dans la vie.

« Si je vous donne tout, conclut-elle, il me faut une offre à la hauteur. »

Est-ce réellement à moi de faire une offre ? J’ai énoncé ce que je voulais. J’ai énoncé que je voulais la voir disparaitre de la société d’une façon ou d’une autre. J’ai énoncé qu’éviter cela passait par tout me donner. Ne devrait-ce pas être elle qui a intérêt à faire une offre ? A tester ce que je suis prête à donner en échange de ce qu’elle a ? Elle sait ce que je veux. J’ignore de quoi elle pourrait se contenter. Me laisser l’initiative de la négociation la dessert grandement. La prendre serait surement prendre le risque que je ne sois jamais satisfaite. Je n’ai pas à être satisfaite. Pas quand ma satisfaction c’est qu’elle ne me donne rien et disparaisse. Pas dans un monde où j’ai déjà ses aveux et nullement besoin d’elle pour connaitre ses savoirs.

Je me penche en avant pour lui faire face avec plus d’intimité. Ma voix reste aussi forte que précédemment car je veux que tous m’entendent.

« La SHIELD est prête à aller jusqu’à l’abandon des charges contre vous moyennant surveillance et probation. Vous ne seriez pas la première. »

Je me souviens que Jasper Sitwell avait déclaré que la SHIELD ne négocie pas. Ironique venant d’un agent d’Hydra. J’aimerais néanmoins qu’il ait eu raison.

« Le problème étant que je ne suis pas sûre que vous en sachiez suffisamment pour obtenir cela. »

Voilà qui conclut le moment d’intimité entre nous. Je me redresse en appuyant sur mes mains avant de les décroiser. Je prends ensuite nonchalamment un stylo dans la poche intérieure de ma veste. J’amène devant moi son dossier et en sélectionne la première feuille.

« Vous vous dites innocente des meurtres mais ils font tout de même parti de vos chefs d’accusation. Vous devrez donc négocier pour eux comme pour le reste. Et la liste est longue. »

J’écarquille les yeux alors que je la regarde. Je reviens ensuite à Rainston. Inutile de lui préciser que nous vérifierons les informations avant de tenir nos propres engagements.

« Il va donc falloir que vous nous fournissiez de quoi faire tomber autant de personnes pires que vous. De préférence chez vos collègues d’Hydra. »

Feat.  @Célestine Orchent

Qu'est ce qui peut être pire dans cette situation ? Trahir des gens peut recommandables ? Ou se laisser emprisonner pour les protéger ? Je ne suis pas leurs amies à ces gens là ! Ils ont fait bien pire que moi pour certains alors à quoi bon essayer de les protéger ? Je suis en mesure de donner un nouvel élan à ma vie, de me ranger du côté du bien. Evidemment cela demandera des sacrifices, mais cela n'en vaut-il pas la peine ?

- La SHIELD est prête à aller jusqu’à l’abandon des charges contre vous moyennant surveillance et probation. Vous ne seriez pas la première.

"Hum ! Intéressant tout de même !" Une rédemption plutôt pas mal et sans trop de contraintes, mais que devrais-je faire ensuite ? Je suis consciente de ne pas être le première. Mais que faire quand on se fait prendre alors. A moins de craindre pour sa vie, le choix est plutôt simple quand on y pense.

- Le problème étant que je ne suis pas sûre que vous en sachiez suffisamment pour obtenir cela.

Jeu classique pour me douter. J'ai un carnet plutôt fournis. Elle ne devrait pas douter autant. Si je dois donner des noms, ils ont pas de mal de pain sur la planche. Y a des gros bonnets de la pègre internationale, mais pas que... Je pense qu'ils seraient intéressé par le fait que j'ai pris contact avec Zemo par exemple... Et il y a quelques sous fifres qui restent d'Hydra. L'Hydre se meurt. Il ne lui reste plus grand chose avant de tomber. Mais il y a tellement de partisans qu'il y a du boulot pour au moins quelques vies d'agent. Mais j'ai des contacts plus qu'intéressants qui peuvent en débusquer et qui serait ravis de communiquer avec moi, même s'ils ne savent pas que je suis sur le point de les vendre tous !

- Vous vous dites innocente des meurtres mais ils font tout de même parti de vos chefs d’accusation. Vous devrez donc négocier pour eux comme pour le reste. Et la liste est longue.

"Comme si je ne le savais pas !" J'ai une furieuse envie de lever les yeux au ciel. Elle me prend vraiment pour une psychopathe. Je suis peut-être une voleuse, une menteuses pour servir mes intérêts financiers et une manipulatrice pour obtenir ce que je souhaite vendre... mais seulement quand je travaille ! Quand je n'ai pas de raison de le faire, je ne le fais pas.

- Pour le travaille, uniquement. Et oui, je gagne ma vie comme ça. Les meurtres ne m'apportaient rien. Je n'ai jamais eu à tuer pour obtenir ce que je souhaitais. J'ai même pris une balle perdue par vos gentils agents, ou peut-être est-ce un Avenger... mais peu importe, je me suis toujours refusée à tuer, que vous me croyez ou non.

Je suis sombre, j'ai perdu, je le sais, mais je refuse de me faire traiter de tueuse alors que je ne suis pas. Chef d'accusation ou pas, elle devait sûrement avoir des preuves.

- Il va donc falloir que vous nous fournissiez de quoi faire tomber autant de personnes pires que vous. De préférence chez vos collègues d’Hydra.

"Collègues !?" Je travaillais pour moi seule. Les gens d'Hydra que je fournissais n'étaient que des pions sur mon échiquier. Je n'aurais jamais travailler avec eux.

- Ils n'ont jamais été mes collègues, je vous livrerais les noms sans hésiter. Ce sont des monstres, au même titre que les héritiers. Et Zemo... poh oui, je connais Zemo, c'est un bouffon selon moi qui se donne bien trop d'importance. Alors vous voulez des noms ? Je peux même vous donner des adresses !

Voilà, elle m'avait eu ! Je pouvais livrer tout ce qu'elle souhaitait. Je me moquais de toute façon de ces gens là. Ils n'avaient été qu'un gagne pain de toute façon alors pourquoi les aider ? Si cela pouvait m'aider je ne me gênerais pas. Mais travailler pour une institution telle que le SHIELD était une décision à ne pas prendre à la légère. Cela ne payait pas aussi bien, mais cela avait le mérite de faire du bien. Le bien ! Il y avait tellement longtemps que je ne savais plus ce que cela voulait dire. La justice, on savait qu'elle était tronquée. Le fait est que je n'avais plus le choix de toute façon...