[Terminé] From the darkness to the light

Il tente de remédier à ses inquiétudes en apportant un oeil plus neutre et détaché mais, bien qu’étant de bonne volonté, il comprend, par ses explications, que son cas est bien différent des amnésies ordinaires. Comme il n’est pas vraiment familier de cette culture et de ce peuple, dont il ignore tout, il fronce d’abord les sourcils en demandant, d’un air concerné mais néanmoins un peu perplexe : « Donc, il vous faudrait cette machine que les Skrulls... » Il lève un sourcil comme pour chercher son approbation dans la façon de prononcer ce mot, avant de poursuivre. « …Pour retrouver l’entière possession de votre mémoire, c’est ça ? » Il est peut-être un peu naïf mais, un sourire toujours affable au visage, il ne peut s’empêcher de demander : « N’avons-nous aucun contact avec eux, pour leur demander comment fonctionne cette machine ? »

Si la conversation le rend bavard, principalement parce que le sujet est hautement intéressant et attise son intérêt, il éprouve une forme de sympathie pour la blonde, jusqu’à ce que celle-ci se fasse dès plus intrusive…

Cela commence par évoquer le bracelet qu’il porte à la cheville, et qui le met aussitôt mal-à-l’aise car il en est terriblement honteux ; s’il s’empresse de le camoufler en tirant sur le tissu de son jean, il ne peut effacer le fait qu’elle l’ait vu. Puis, elle lui porte un coup plus général en lui demandant s’il est célibataire… Il l’est depuis sa naissance — si on omet sa brève aventure avec Loki, si bien qu’il hésite à répondre, bien trop gêné. Elle doit le voir puisqu’elle s’empresse de reprendre la parole : « Mes excuses d'être aussi directe. » C’est le moins qu’on puisse dire, pense-t-il tout bas. « Je pensais plus au fait d'avoir quelqu'un qui pourrait vous soutenir. Peut-être avez vous des amis ? Vous me semblez bien solitaire. Ou peut-être que vous apprécier cette solitude... » « J’avais des amis, avant. » Il n’est pas difficile de deviner ce qui se cache derrière le ‘’avant’’, mais cela fait passer une ombre sur son visage, une ombre de tristesse. « Il faut dire que c’est difficile d’avoir envie de passer du temps avec moi, avec… Toute cette histoire. » Haussant légèrement ses sourcils, il lève le regard vers la blonde pour demander, à son tour : « Vous, vous ne devez pas manqué d’amis, je me trompe ? » Évidemment, les super-héros ont toujours le beau-rôle.

Elle l’a mis mal-à-l’aise mais l’effet s’améliore, principalement parce qu’elle a consciente d’être un peu trop directe envers les inconnus ; cela n’offusquerait peut-être pas les plus extravertis d’entre eux mais, pour quelqu’un d’aussi réservé que Morgan, l’affront est proche de l’attaque.

Il se détend un peu lorsqu’elle annonce que l’idée n’est pas totalement vaine ; au moins, cette conversation n’aura pas servie à rien. Mais si l’idée est bonne sur papier, elle est difficilement réalisable car la blonde avoue avoir cassé celle qu’elle connaissait… Bon. Il presse ses lèvres l’une contre l’autre en hochant son menton de haut en bas d’un mouvement très lent, ne sachant pas tellement quoi lui dire, à présent. « Ils en ont peut-être d’autres… » Ce n’est pas génial mais c’est la seule chose qui lui est venu à l’esprit ; en somme, c’est mieux que rien.

Alors que le malaise perdure dans l’esprit du médecin, qui ne sait pas vraiment quoi dire ou faire pour alimenter la conversation, elle reprend la parole pour avouer ne pas être douée avec les conversations ; il ne peut pas la contredire, bien qu’il ne peut pas non plus prétendre être meilleur qu’elle. Enfin, lui ne pose pas des questions gênantes aux autres… Charlie lui aurait déjà dit.

Il éprouve cependant un peu de peine pour elle car ce manque de tact ne semble pas être de son fait, mais elle le prend de nouveau de cours en lui demandant de lui poser des questions… Euh… Ses lèvres s’espacent tandis qu’il lève machinalement les yeux vers le ciel pour réfléchir, sa timidité l’empêchant de dire quoique ce soit. On sait maintenant qu’il n’aurait pas pu être journaliste.

En revanche, lorsqu’elle aborde le sujet de sa nature, il semble plus intéressé ; elle dit vrai mais il n’a pas l’accréditation nécessaire pour prendre de telles décisions. Grimaçant légèrement, il hausse ses épaules avant de dire, d’une petite voix : « Je ne suis pas en mesure de prendre cette initiative… Il va falloir en parler à mes supérieurs mais j’en serai ravi. » Il est un bonne élève, toujours premier de la classe et obéissant ; mais Carol n’a pas le temps de répondre car Charlie, brunette petite de taille mais pas de caractère, fait son apparition, la snobant pour ne fixer que Morgan. « Je te cherche. » Il lève un regard vers elle en haussant l’un de ses sourcils… Elle a l’air en colère. Comme toujours mais en plus, cette fois.

« Je vais devoir y aller. » dit-il à l’attention de Carol en se levant lentement du banc, sans le moindre geste brusque pour ne pas énerver davantage la brune déjà énervée. « Ce fut un plaisir » pas vraiment parce qu’elle l’a mis mal-à-l’aise mais elle n’est pas méchante, c’est déjà ça. « Peut-être à bientôt. Et bon courage avec… Tout ça. » Pas besoin d’étaler la vie de Carol devant Charlie qui, les bras croisés, le suit en le fusillant du regard. Tous deux s’éloignent après un sourire lancé à l’attention de Carol, pour retourner dans leur laboratoire.