Sissy WalkPick myself up, turn the world on its head Don't forget what, don't forget what my mama said People talking since the beginning of time Unless they paying your bills, pay them bitches no mind
Hop hop hop ! On bouge ses fesses les chéries ! Ce n'est pas comme si il y avait des clients qui attendaient des collations ! En plus, ce sont des mutants donc il suffit qu'un pique une crise et dérape avec ses pouvoirs, et c'est la cata ! Certes, il se fera jeter pour son excès de zèle mais ça ne reste pas bon pour les affaires du grand patron. Du coup Felicia batifole en cette période d'après nouvel an. Tel le joli papillon brillant qu'elle est, elle vole, butine, fait montre de ses atours dans sa tenue criant « regardez mes longues jambes ». Certains diront que ça fait catin, mais elle n'est pas là pour jouer les Mère Thérèsa ! Elle est serveuse, mais elle reste avant tout escort, et il faut offrir à la clientèle ce qu'elle veut. De la tenue classe, sensuelle, voir pailletée ! On doit briller que diable, en mettre plein la vue ! Alors les petites robes à fleur de mormons, c'est au placard ! En tout cas, elle ne fait pas tâche dans tout ce rouge et ce sombre. Il y a juste ses chaussettes qui font que, tout de même, et en regardant ses pieds, on la repère. Il faut avouer qu'avec certains clients qui passent, Felicia a la dalle. Et pas dans le sens ... m'enfin ! Elle parle des bijoux et tenues ! Oui, regardez ce gars qui se ballade avec une Rollex comme ça ! C'est indécent ! On n'attend qu'une seule chose quand on est de sa profession de foi, c'est de la lui voler. Mais la blonde tait ses envies, il faut qu'elle continue de faire bonne figure, et profil bas. Sinon, on va vite la repérer et ça, elle l'a déjà subi, ce n'est pas bon pour les affaires.
Le défilé n'en finit pas. Des verres remplis, des verres vides, des commandes passées en vous arrêtant alors que vous avez un plateau plein en main ... et tout ça au milieu de gens qui dansent, se déchainent qu'ils soient humains ou mutants. C'est une vraie salade de fruit dont le contenu se mélange et roule autant qu'un sauté au wok ! Mais Feli n'en est pas à son premier tour de piste. Déjà serveuse ailleurs qu'au Devil's, elle a vu pire comme situations, et elle a toujours su faire preuve d'une grande souplesse et agilité. Tout sourire et aimable, bien que les manières de certains soient un peu rustres, la serveuse exauce leurs désirs et étanche leur soif. Jusqu'à ce que ce soit sa pause, parce qu'à un moment c'est bien beau tout ça mais il fait chaud et lourd. Elle a besoin d'air et d'un moment bonbon. Miss Hardy file donc dans l'arrière boutique, un bonbon à la fraise en main. Elle dépiaute avec un solennel presque religieux le plastique, avant d'engouffrer entre ses pulpeuses lèvres sa douceur. Elle ferme les yeux, apprécie le mélange de sa salive avec le goût sucre et fraise. Son sourire réapparait en même temps qu'elle rouvre les yeux. C'est comme si elle revivait.
Puis, elle la voit Blanche comme de la porcelaine, toute ronde, toute mignonne, les mains sur un shaker. Des cheveux sombres à en faire pâmer les corbeaux, et une bouche qui donnerait envie à Blanche Neige de rester dans son cercueil de verre. Et ça, c'est bon en mixologie ? Ce n'est en rien une remarque désobligeante, loin de là. Felicia est même impressionnée de voir qu'avec un corps si frêle, si grâcieux, que cette fille est capable de faire des merveilles avec un shaker et des dosages savamment mesurés. Techniquement, elles se sont déjà croisées au nouvel an. Rapidement. Shu ... Mushu ? Mochi ? On va plancher pour Shu', le temps qu'elle se souvienne du prénom complet. D'instinct, et grâce à sa mémoire (chose indispensable quand on est serveuse et escort), elle sent qu'elle n'en est pas loin. Donc Shu' prend sa pause à peu près au même moment que Felicia. Qui, de suite, en profite pour s'avancer et lui tomber dessus comme la chose la plus naturelle du monde. D'un pas assuré et le sourire diablement charmant, Hardy l'harangue.
— Tu es trop mignonne. Evidemment que tu le sais. On a dû te le dire des centaines de fois. Alors je vais te dire que j'adore le fait que tu aies l'air toute mignonne, mais tes bras ... tu arrives à tenir le rythme de toutes les boissons qui te sont commandées depuis le début de cette soirée. Je suis soufflée. En résumé, tu en jettes.
Ça, c'est du compliment. Prenez-en de la graine messieurs. La confiance et la fierté ça ne se trouve pas que dans une tenue mise pour vos beaux yeux ou dans une jolie paire de hanches. Felicia sort un de ses bonbons à la fraise et le tend à la barmaid.
— Shu', c'est ça ? Je suis Felicia, on s'est croisées rapidement au nouvel an. Du genre cinq secondes. Bon, tu vas me dire qu'entre les cocktails on a dû aussi se croiser mais on n'a jamais pris le temps. Tout va bien ?
Elle pose la question parce que d'habitude, entre quelques verres échangés, elle ne l'a jamais vraiment vue faire de pause. Après, elle se trompe peut-être, et tout va bien. C'est juste ... de l'inquiétude entre collègues. Et puis ... boooon ok, c'est aussi parce qu'elle a peut-être compris qu'il y a un lien entre elle et son patrooooon. Et qu'elle essaie de se faire mousser comme la gentille employée ... aller, c'est 50/50, elle pense quand même ce qu'elle dit en cet instant. Parce que Shu' est chou.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
Deuxième soirée en tant que barmaid au Devil’s Playground. C’était un bon moyen de remercier Ezekiel pour sa protection et son aide… Et en même temps, je pouvais continuer à exercer ce métier que j’aimais tant. Et autant dire qu’il y avait à faire. J’avais déjà eu affaire à des rushs, mais pas aussi importants que ceux du Night Club de mon beau-frère. Rien que je ne puisse gérer, mais c’était tout de même un coup à prendre. Disons que j’étais reconnaissante lorsqu’on me commandait de simples bières au lieu de cocktails complexes. Ne vous méprenez pas, j’aime beaucoup faire des cocktails, mais cela demandait un peu plus de temps que de servir une bière. Pas le temps de se plaindre cependant. J’avais évité de mettre un de mes hanfu aux manches tombantes, ce qui aurait été contraignant pour travailler. J’avais opté pour un hanfu blanc et noir, avec des manches avec une taille plus conventionnelle, qui adoptait parfaitement la forme de mes bras. Ce n’était pas gênant pour les mouvements de mes bras et cela me permettait de porter mes tenues traditionnelles malgré tout. J’avais eu quelques regards et remarques de clients, mais rien que je n’avais su recadrer avec politesse mais fermeté.
Bien sûr, j’ai remarqué la jolie serveuse blonde qui ne prend pas la peine de se faire discrète, au contraire. A vrai dire, c’est plutôt positif, ça force le respect… Et puis, au moins, les clients savaient où la trouver. Et puis, je trouve ça beau d’avoir autant confiance en soi et en sa beauté. Elle avait bien raison. Je volais quelques regards, entre une bière et un porto, pour l’observer évoluer librement dans son petit monde, car c’était bien le sien ce soir. Je me souvenais l’avoir croisée au Nouvel An, mais je n’arrivais pas à remettre un nom à son visage. Un sourire aux lèvres, je reprenais le fil de mes commandes, jusqu’à ce que ça se calme très légèrement et que mon collègue m’engueule presque pour m’envoyer en pause. Lâchant un soupir d’agacement, j’acceptais cependant de prendre quelques minutes pour souffler, sentant qu’il ne me lâcherait pas si je m’obstinais. Je finissais de servir une commande, avant de me diriger dehors pour respirer l’air frais. Bon, d’accord, c’était peut-être bien une bonne idée de prendre une pause.
Appuyée contre le mur, j’attrapais mon téléphone pour envoyer un message à Alice. Je voulais savoir si Luhan allait bien. Non pas que je doutais des compétences de babysitting de Alice, mais je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter. Mais avant que je n’ai le temps d’ouvrir la conversation, une silhouette se dessina dans ma vision périphérique. Je relevais la tête… Tiens, la petite serveuse. Je souriais, rangeant mon téléphone pour l’écouter. Une farandole de compliments, qui aurait sans doute fait craquer mon cœur s’il n’était pas déjà pris. Qu’elle était douée, elle m’en ferait presque rougir. Je souriais un peu plus en lui répondant
“Merci beaucoup, ça me touche. Tu es plutôt douée dans ton genre aussi. A l’aise comme un poisson dans l’eau, te faufilant entre tous nos clients… Et pas un seul verre renversé malgré les plateaux chargés qu’on envoie en salle. Sans oublier que tu es tout aussi mignonne.”
La jolie blonde sort un bonbon à la fraise et me le tend, tout en se présentant et s’enquérant de ma santé. Ça se voit tant que ça ?
“Shufen. Mais Shu, c’est très bien. Je me souviens de toi, oui. Difficile de t’oublier, il faut dire. Oui, ça va, ne t’en fais pas. Il me faut juste le temps de m’adapter au rythme de travail. Je n’avais jamais travaillé dans un lieu aussi fréquenté.”
Sissy WalkPick myself up, turn the world on its head Don't forget what, don't forget what my mama said People talking since the beginning of time Unless they paying your bills, pay them bitches no mind
Ça, ce n'est pas elle qui va dire le contraire. Quand on se lance dans ce genre d'emplois et qu'on a pas un minimum le coeur accroché avec à la limite les barres qu'on met pour un grand huit, c'est difficile de ne pas frôler les mini crises cardiaques. Même si il y a plein d'autres professions qui ont cet effet. Du genre ... les gens dans la santé. Les techniciens d'analyses même ! Un faux pas dans le protocole et paf ! Le protocole de Shu', c'est les dosages de ses liquides et ceux de Feli, c'est de savoir faire du slalom entre les clients, en restant toute souriante dans l'espoir qu'on lui glisse un pourboire ... qui parfois se retrouve à des endroits que les pires beaufs ciblent à chaque fois. Felicia a bien envie de lâcher un petit "aw" en la voyant sourire aussi timidement, mais elle se retient et garde le cap. Elle n'a pas non plus envie de la mettre mal à l'aise la bout de chou. Et vu ce qu'elle avance, elle la prend en plus dans un moment de faiblesse.
— Si Shu' te va, je continue. Et je ne vais pas te le cacher, j'aime bien ce surnom.
Ce qui est égoïste en soi, vu que Felicia indique clairement qu'elle préfère son choix, que de dire le nom complet de la demoiselle. Au moins, elle est honnête en lui disant qu'elle préfère Shu'. Tout le monde n'en ferait pas de même. Genre ces gens qui mégenrent alors que quelqu'un leur a clairement dit de leur dire "il", ainsi que leur nouveau prénom choisi. Eux, elle a envie de les appeler Poubelle, Colique, Bouse, entre autres sobriquets.
En tout cas, Shufen a l'air épuisée. Le rythme est clairement très demandeur, et on reste dans un bar où mutants et humains se côtoient. Elle a même cru comprendre queee ... il y a des trucs pas nets, qui se font en bas. Le genre de trucs pas nets, chaotiques qu'elle adore par dessus tout, en vrai. Et ça lui plaît bien plus que dans cette minable boîte de strip tease qui lui servait d'emploi précédemment. Là, il y a un tas de trucs géniaux qui peuvent se passer et qu'elle peut regarder en mangeant du pop corn. Bien flattée par le compliment de la pro des cocktails, Hardy prend un air on ne ne peut plus fier et se permet un petit hairflip de diva. Puis, elle penche la tête et roule son bonbon dans l'intérieur de sa joue. Elle essaie de trouver un truc spontané et efficace qui rassure l'asiatique.
— J'ai bien un conseil à te donner, ma Shu'. Imagine qu'on te dise de nager dans l'Hudson. D'abord, tu essaies de nager à contre courant et tu t'épuises. Puis à un moment, tu as une révélation et là ... tu pars dans l'autre sens en te laissant porter. Et le Devil's on va pas se mentir, c'est carrément l'Hudson.
Et quand l'Hudson est en crue, c'est carrément la bonne image pour le nouvel an qui a été ... wah ? Elle croque ensuite son bonbon, qui se casse en deux entre ses deux.
— D'ailleurs, je t'aurai bien proposé un truc mais ...
Mais ... ? La blonde marque une pause. Elles n'ont plus beaucoup de temps, il faut qu'elle s'active. Felicia jette un oeil vers la porte qui les ramène au bar, puis vers le téléphone que Shu' a rangé. Ses lèvres se tordent de droite à gauche, embarquant les fragments sucrés encore présents dans sa bouche. Puis, elle se lance quand même, en prenant Shufen aux épaules.
— Si ça te dit, vu qu'on finit sûrement notre shift en même temps, on pourra après se fondre dans la masse histoire que tu te détendes ? Mais je sens qu'un truc te retient au téléphone et tu as totalement le droit de refuser.
Zéro pression. C'est oui ou c'est non. Et puis si ce n'est pas ce soir, elles peuvent bien essayer de gérer ça en fonction de leurs plannings respectifs pour que là, la magie opère ? Elle ne sait pas pourquoi, mais Feli a envie d'être pote avec cette nana. C'est peut-être le manque de relations sociales depuis son retour qui fait que ? Le fait de se faire mousser ? Ou non aller, on va lui donner quand même du crédit sur ses intentions.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
Ce n’était pas mon premier jour en tant que barmaid, loin de là ; j’ai quelques années au compteur. Mais c’était la première fois dans un Night Club et surtout, avec autant de clients. Mais les collègues étaient fiables et surtout, il n’y avait pas le temps de penser. Oui, je sais bien, ce n’est pas très sain de plonger dans le travail pour oublier, mais c’est tout ce que j’ai pour l’instant. Il me faut quelque chose pour ne pas penser trop longtemps à ce chagrin qui me ronge de l’intérieur. Faire des cocktails à la chaîne, c’est quelque chose.
J’esquissais un sourire lorsqu’elle affirma préférer “Shu’ “. Honnêtement, je n’allais certainement pas le prendre mal. C’est un surnom comme un autre et puis, elle aussi elle pouvait lui donner un surnom.
“D’accord, si tu y tiens. Mais dans ce cas, je t’appellerai Feli. Marché conclu ?”
Je lui adressais un sourire malicieux, tout en retirant l’emballage du bonbon qu’elle m’avait donné. Je n’étais pas la plus grande fan de la fraise, mais ça m’allait très bien. Du sucre, avant de reprendre le travail, c’est une idée de génie. Merci Feli. En tout cas, je ne manquais pas de la complimenter sur son travail en retour. En tant que serveuse, elle gérait franchement. Elle eut l’air d’apprécier, arborant un air très fière d’elle tout en rejetant ses cheveux en arrière. Je retins un rire. Je l’adore déjà, cette fille. Elle reprit la parole pour me conseiller, comparant le Devil’s à l’Hudson. Plutôt bonne, la comparaison. J’hochais la tête.
“Ça marche, je vais me laisser porter alors. Merci, Felicia.”
L’imitant, je croquais à mon tour dans le bonbon. Elle poursuivit, parlant de proposer quelque chose, mais elle hésita un instant. Je penchais la tête légèrement, intriguée, la regardant jeter des coups d’oeil entre la porte et moi. Finalement, elle se décida et me proposa de rejoindre la fête qui battait son plein, une fois notre shift terminé. Rajoutant que j’avais le droit de refuser, mentionnant mon téléphone. C’est vrai que je m’inquiétais pour Luhan, mais… J’avais cruellement besoin de me changer les idées. Et puis, il est en sécurité… Alice est la protégée de Ezekiel. Je lui fais naturellement confiance. Bon, pas le temps de réfléchir, Shufen. C’est presque l’heure.
“Tu sais quoi ? Je suis partante. J’ai besoin de me changer les idées. Laisse-moi juste envoyer un message à ma babysitter.”
Je ressortais mon téléphone, envoyant un message à Alice pour lui demander si elle pouvait garder Luhan un peu plus longtemps. La seconde d’après, la jeune fille m’envoya une photo d’elle et de mon fils, jouant tranquillement, avec un emoji pouce en l’air juste en dessous. Je souriais, rangeant mon téléphone.
“C’est bon, je suis libre. Enfin… Après que j’aurais fini de servir encore une centaine de cocktails…”
Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour les boire au lieu de les servir, là maintenant.
Sissy WalkPick myself up, turn the world on its head Don't forget what, don't forget what my mama said People talking since the beginning of time Unless they paying your bills, pay them bitches no mind
Feli, c'est son surnom préféré. Alors quand Shu' lui dit que c'est ce qu'elle fera, la blonde rayonne, toute contente du choix de la barmaid. Elle a l'air aussi ok avec son plan, finalement. Se lâcher leur permettra à toutes les deux de diminuer la pression accumulée de ces derniers jours, quelles que soient leurs raisons d'être dans cet état. Trop de travail, trop de stress ça apporte des ennuis. Et pas que des ennuis de santé. Felicia pétille, trépigne sur ses talons et se met même à sautiller un bref instant, heureuse de voir qu'elles sont sur la même longueur d'onde. Mais du coup, elle a dit babysitter non ? Elle a un gosse ? Elle est mariée ? En même temps, elle comprend son ou sa partenaire, elle est canon. Suite à sa remarque, Felicia étire un peu plus ses lippes et laisse apparaître un sourire presque carnassier.
— Alors on va faire en sorte de vite les servir.
Galvanisée, Felicia met les bouchées double pour qu'elles puissent finir ce service rapidement en ramassant aussi dans le tas des pourboires qui serviront pour la bonne cause. Rien de mieux en motivation que de se dire qu'après on va pouvoir se la couler douce, boire, et faire la fête. Oh et puis si la gueule de bois arrive demain, elle se fera porter pâle. Le stress au travail, le burn out, c'est des trucs qu'on doit prendre en compte quand même. Se ressourcer c'est même la baaaaase. De toutes manières, elle l'a oublié mais demain et après demain, elle est en repos vu que ... casse. Son super casse chez Rockford ! Les derniers quarts passent, et les voilà enfin libérées de leurs obligations. Felicia arrive donc au comptoir, plateau en main. Elle récupère une cuillère à cocktail qui traîne par là, puis elle tape sur le plateau pour faire du bruit et surtout signifier à Shufen comme aux clients que c'est fini.
— Aller les gens ! Je sais qu'on est charmantes et douées, mais ma collègue et moi-même on a terminé notre service ! Voyez pour vos commandes avec les autres, bisous !
Une fois le tintamarre passé et qu'enfin on leur lâche la grappe, Felicia dépose son matériel musical et montre une petite liasse de billets un peu froissés à Shu' non sans lui lancer un regard goguenard.
— Je ne sais pas combien tu as eu en pourboires, et à vrai dire on s'en fout. On boit, on danse. Alors, t'es prête ?
L'argent n'a pas d'odeur dit-on. Mais ce soir il va en avoir une. L'odeur de cocktail, du parfum des deux demoiselles, et des hormones qu'elles vont dégager jusqu'au bout de ce qu'il reste de cette nuit.
Les voilà sur la piste. Ni une ni deux, Felicia commence à se déhancher, les bras en l'air, à se laisser porter par le flot de la musique, dans une vague d'ondulations grâcieuses, avec bien évidemment un verre en main.
Le beat monte au fur et à mesure, avec cet espèce d'ambiance mystique portée par l'électronique et la voix de la chanteuse. On croirait que c'est une incantation. Et autour d'elles ça en met même certains en transe à tel point qu'ils se mettent à se coller serrer ou hurler comme des loups. Sans doute un mutant ou deux liés à un pouvoir animal, ou alors un qui est vraiment high pour se prendre pour un canidé. En tout cas, Feli se trémousse lascivement en levant le menton vers le plafond avant de revenir vers Shufen en passant sa langue dans l'intérieur de sa lèvre inférieure. Et ça claque, ça se déchaine à un moment, comme pour éclater la montée de toute cette attente. Elle échange un regard avec Shufen et la voilà qui devient sauvage, quitte à jeter dans l'air un peu de son mojito dans les airs, ce qui laisse une feuille de menthe s'échapper du contenant d'ailleurs.
— Aller Shu' ! On se déchaaaaaaine ! Laisse sortir la bête qui est en toi !
Qu'elle lui hurle comme elle peut en partant dans les aigus. La sauvage féline se met ensuite à agiter vivement ses épaules et sa poitrine avant d'effectuer près de l'asiatique une danse du ventre, main et verre sur ses hanches. Il n'y a pas à dire, c'est que maintenant Shufen sait que quand on accepte de se lâcher avec Felicia, il faut y aller sec.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
Je souris en voyant ma jeune collègue emballée par mon adhésion à son plan post-shift. J’avais bien besoin de m’aérer la tête et quoi de mieux que le faire en faisant la fête. Honnêtement, cette Feli m’inspirait confiance. J’avais envie d’apprendre à la connaître. L’occasion était là… Enfin presque, il nous fallait encore travailler un peu. J’acquiesçais et finissais le bonbon. Allez ! Au travail.
Je n’avais jamais eu autant hâte de finir mon travail. Cette pause agréable et la perspective de danser avec, peut-être, une nouvelle amie, me donnait une bonne motivation pour faire les meilleurs cocktails que les clients n’aient jamais bu, aussi rapidement que mes mains me le permettaient. Un ticket de commande, des boissons déjà à envoyer quelques instants après, des verres mis au lave-vaisselle, un coup d'œil aux frigos pour voir où ils en étaient au niveau du stock, trois cafés à envoyer à la 12, un monsieur un peu pressé qu’on lui serve sa bière, venu la chercher directement au bar… Pas le temps de s’ennuyer, en somme. Plongée dans mes commandes, je ne vois pas la dernière heure passée. C’est seulement lorsque Feli tape sur son plateau pour attirer l’attention de tout le monde et annoncer que notre service est fini que je réalise. Au moins, on est certains que tout le monde nous laissera tranquille. Je me lavais les mains et passais devant le bar pour rejoindre ma collègue. Elle me montra ses pourboires et à mon tour je sortis une liasse de billet, peut-être un peu moins conséquente que ma collègue.
“Je pense que je suis bien lotie, niveau pourboire. Je suis plus que prête, Feli.”
Je lui adressais un sourire, et on se retrouvait rapidement sur la piste de danse. Il n’y avait pas à dire, elle savait s’amuser. Une piña colada à la main, je me laissais porter par l’enthousiasme de Felicia et la musique entraînante. Plus modérée sur mes mouvements pour ne pas renverser mon verre, je ne m’empêchais pas de danser pour autant, me déhanchant et laissant mon bras libre vaguer comme je le sentais. J’échangeais un regard avec la jeune femme et elle se déchaîna tout d’un coup, m’invitant à en faire autant tout en entamant une danse du ventre. J’explosais de rire et, après une ou deux gorgées de ma boisson, je l’imitais. Le ridicule ne tue pas, et puis j’avais accepté de me lâcher avec elle, autant aller jusqu’au bout.
Sissy WalkPick myself up, turn the world on its head Don't forget what, don't forget what my mama said People talking since the beginning of time Unless they paying your bills, pay them bitches no mind
C'est ça. C'est la base. Se déchaîner. Secouer toute cette morosité, cette tension qui nous a pris au corps pendant des heures, des jours, sans que l'on puisse trouver quelqu'un avec qui le faire. Car on a peur de le faire seul. Les premiers pas ça fait toujours peur. Que ce soit Felicia qui ait un peu plus à l'aise avec le concept de sauter à pieds joints dans quelque chose, que Shufen qui est plus timorée, les feux femmes se libèrent. Elles rient, elles hurlent, il y a même un mutant qui laisse partir un éternuement d'excitation dans la foule et ça déclenche son pouvoir de vent, qui se fait sentir entre leurs jambes.
— Waouh, heureusement que c'est léger, sinon on finirait comme Marylin. Ou pire ! Mary Poppins !
La blonde éclate à son tour de rire, avant de se remettre à danser comme une diablesse, et embarquer Shufen dans un collé serré dos à dos. Elle en profite pour reboire une gorgée, et une autre ... et une autre ... !
Combien de temps s'écoule ?Elle ne sait pas. Combien de danses ? Elle ne sait pas non plus. Elle sait juste qu'elle s'est permise de prendre la jolie barmaid dans ses bras suite à un trop plein d'adrénaline en disant qu'elle était adorable. En toute amitié, bien entendu. Ça peut apparaître comme du flirt comme ça, mais en fait non c'est juste Felicia in the flesh. Au moins, elle voit qu'elle n'est pas comme sa première impression a pu la guider, une fille qui se donne un genre en étant lié au patron. Là, elle peut voir la personne telle qu'elle est. Introvertie, mesurée, mais capable d'être une très bonne copine. Elle le sent dans ses tripes. Les voilà hors de la piste de danse, les verres vides. Felicia a chaud, s'évente, sourit à pleines dents, mais elle lâche pas pour autant sa comparse du regard. Elle se permet même de latter dans le genou un mec qui poussait la demoiselle. Suite à ça, elle la prend par la main pendant que le pousseur se tient le genou.
— Vite, au comptoir ! Vite vite vite !
Et elles y courent, sans y voler, mais il y courent ! Le gars n'a heureusement pas eu le temps de capter qui lui a tapé dans l'os. Feli bouscule en essayant de freiner, elle s'excuse, reprend son souffle et se tourne vers Shufen.
— Ha ! Je suis désolée hein, mais ... ce connard te poussait. J'ai pas pu ... hahahaha ! T'as vu sa tête ? On aurait dit Lebron James qui fait la tronche !
Oui, elle n'y va pas par quatre chemins, c'est un constat avéré. Et tel le pitt bull, mais avec plus de sexy et de cute, elle mord et elle attaque. Elle se remet tout de même de ce gros fou rire, où elle imitait la tête du type en regardant Shufen, pour l'inviter à en faire de même. Un air constipé, avec les lèvres bien crispées et basses. Une vraie tête d'idiot frappé par la douleur. Il était temps de commander autre chose quand même, mais c'est qu'il y a du monde au comptoir. Alors elle gueule à Shufen ces mots, au plus près de son oreille parce que la musique qui passe est de la techno bien énervée.
— DIS MOI CE QUE TU VEUX. JE LE PRENDS.
Et à son signal, formé du nom du cocktail, Felicia s'infiltre entre les invités en jouant de souplesse et de quelques coups de coude. Un Gin Tonic pour la brune, un Spiced Cola pour la blonde. Elle le crie en alignant les billets sortis de son porte monnaie. Puis elle range tout ce qui reste dans son petit sac, le temps que les verres soient préparés. Le barman qui connait Felicia fait le nez, en se demandant bien pourquoi elle est aussi joyeuse. Ça sent le bazar, il sait pas pourquoi. Mais il s'en fiche, c'est pas son problème. Il passe les verres et Felicia ressort, toute triomphante de son arène.
— Les gens sont quand même de sacrés bâtards. Sur les dix qui me bloquaient le chemin, tu en avais plus de la moitié qui restaient juste là pour se tenir au comptoir. Si tu tiens plus, tu dégages.
Elle passe son Gin Tonic à sa comparse. Puis, elle lui fait signe de la suivre, pour monter à l'étage et lui montrer une enfilade pour presque être tranquille. Elles sont dans un des recoins capitonnés de l'étage, où personne pense à aller.
— Eh, du coup, on danse, je tape des mecs dans le genou, mais on n'a pas trop causé. Donc Shu', pourquoi t'es venue au Devil's ? Je veux dire c'est sûrement perso hein. Mais ça m'intrigue quand même parce qu'au nouvel an j'aurai jamais pensé que tu finirais barmaid.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
L’enthousiasme et l’aisance de Feli m’avait encouragée à me lâcher, à mon tour. Bon, d’accord, peut-être que l’alcool aidait un peu aussi. En tout cas, je danse, je chante, je crie en coeur avec elle… La foule est tout aussi encourageante, il faut dire, pour les mettre de bonne humeur. D’ailleurs, une bourrasque vient titiller leurs jambes, bien que les miennes sont bien protégées par mon hanfu qui les couvre. Mais Felicia ne manque pas de commenter d’un trait d’humour. J’éclate de rire avec elle, et la suit dans ses bêtises, se déhanchant et testant sa descente en avalant plusieurs gorgées de sa boisson.
Les danses s’étaient rapidement enchaînées, sans que je n’y prête vraiment attention. Je suis, à vrai dire, plutôt concentrée sur la bonne soirée que je passe avec Feli. Elle m’avait prise dans les bras, me complimentant encore, et j’avais rapidement compris que ce n’était rien d’autre que sa façon d’être. Je l’avais serrée dans mes bras à mon tour, en lui disant qu’elle était géniale. Plus la soirée avançait, plus Feli gagnait sa place dans mon coeur, et ce n’était clairement pas fini.
Je ne sais pas trop à quel moment ou comment nous en sommes arrivées là, mais nous avons quitté la piste de danse. Je souris en voyant ma partenaire de soirée, essoufflée par nos multiples danse, brûlant à cause de la chaleur de la foule… Et j’ai beau sourire, je n’en mène pas large, dans mon accoutrement. Je commence aussi à avoir sérieusement chaud et je dois avoir que j’ai franchement soif aussi. J’ouvre la bouche pour essayer de parler à Felicia, mais on me bouscule soudainement. J’allais me retourner pour confronter le responsable, mais sous mes yeux ébahis, Feli s’en occupait déjà. Un coup de genou et hop, elle me saisit la main en me criant d’aller au comptoir. Je me laisse entraînée, médusée, et on atterrit au comptoir aussi vite que nous sommes parties. La jolie blonde se tourne vers moi, s’excusant et s’expliquant… Mais surtout, en profitant pour se moquer joyeusement du connard au genou explosé. En parlant d’exploser, j’explose de rire, revoyant la tête qu’il avait fait lorsqu’il avait fait face aux conséquences de ses actes. Je me plie en deux, prise d’un fou rire, avant de passer mon bras autour des épaules de Feli pour la serrer contre moi.
“Qu’est-ce que je t’adore toi !”
Et puis, la musique change, de la techno, ce qui pousse Feli à me hurler dans les oreilles. Je lui hurle ma réponse à mon tour, et la remercie d’un pouce en l’air lorsqu’elle me la ramène. Elle, de son côté, se plaint de ceux qui polluent l’espace du bar.
“T’imagine même pas ce que ça donne quand on est de l’autre côté du bar, avec ces couillons.”
Je la suis à l’étage, où elle nous emmène dans un coin plus tranquille. Et elle profite de cette tranquillité pour me poser des questions plus personnelles. Dans d’autres circonstances, si ça avait été quelqu’un d’autre que Feli, j’aurais été très évasive. Je sais que je la connais depuis peu, mais je sens que je peux lui faire confiance. Malgré tout, je ne donnerai pas de détails fâcheux… Pour qu’elle ne soit pas impliquée, en tout cas.
“Je vais être honnête, je vais pas te donner tous les détails pour ta propre sécurité. Je voudrais pas qu’il arrive quelque chose à ta jolie bouille.”
Je lui adresse un sourire malicieux, avant de reprendre mon sérieux.
“Je suis venue chercher un refuge. Quelqu'un de dangereux nous cherche, mon fils et moi. Ce boulot, c’est à la fois car je peux pas retourner à mon ancien boulot à cause de cet homme et aussi pour remercier le patron de nous protéger.”
Je détourne le regard, enfilant bien une dizaine de gorgées de mon Gin Tonic pour noyer les pensées sombres qui remontent. Pour noyer la peur que je ressentais, aussi. Je la regarde à nouveau.
“Et toi, alors ? Qu’est-ce que tu es venue faire au Devil’s ?”
Sissy WalkPick myself up, turn the world on its head Don't forget what, don't forget what my mama said People talking since the beginning of time Unless they paying your bills, pay them bitches no mind
Elle l'écoute attentivement. Même si c'est court, même si tout n'est pas dit comme ça durant la première soirée, c'est un pas d'ouverture entre les deux jeunes femmes. Une preuve de confiance immense de la part de Shu' qui dans le fond du cœur de la féline Feli, fait mouche. Elle en est pas amoureuse, loin de là, mais elle ne la voit plus que comme une possibilité de bien se faire voir. Shu' est honnête (un peu trop peut-être), et c'est ce que la blonde aime. Les personnes entières, qui savent ce qu'ils veulent, c'est avec eux qu'elle veut traîner. Dire que ça la change des petits jeux d'échec qu'elle a connu au lycée est peu dire. Sachant qu'ensuite elle s'est enfuie, et n'a pas eu d'interactions sociales disons ... correctes comme celles-ci, cela lui fait un sacré virage. D'autant plus quand elle se souvient des pouffes à son ancien boulot. Et puis le fait que Shu' pense à sa sécurité, c'est cool. Mais ça veut dire que ça sent le plot dangereux, le gros pop corn. Il faudrait juste faire attention à ne pas mâcher un truc empoisonné dans la foulée.
— C'est mignon de ta part Shu', et très empathique. Mais t'inquiète je sais me gérer. Tu me parles de ce qui te convient, pas plus pas moins.
Oh ça oui, Feli sait se gérer. Elle n'est cependant pas là pour mettre Shufen mal à l'aise. Ce sont des grandes filles après tout ! Elles choisissent leurs vêtements et leurs paroles. Et ce n'est pas comme si elle devait donner à Eze'pater des infos. Ce n'est pas une cliente, ni une bitch comme Lindamachintruc !
Et elle lui explique le pourquoi, qui, prend quand même la blonde au dépourvu. Alors elle a vraiment un gosse ? C'est genre une mère célibataire ? Récent divorce ? Veuve ? Merde, dire qu'elle pensait que le gosse était juste, vu son apparence, un neveu, cousin qu'elle gardait ! Bon l'option gosse avait été aussi enregistrée dans les possibilités mais merde. La vérité ayant été partagée, Hardy la regarde dans le blanc des yeux en reprenant quand même une gorgée de son cocktail. Puis, elle plussoie tout de même le propos de la brune, à sa manière.
— Ils font quand même bien ch*** ces hommes. J'espère pas qu'il s'appelle Auden, parce que je l'ai eu en client à mon premier jour ici. Et je te jure, j'ai jamais vu un déchet pareil. Pourri jusqu'à l'os, qui te prend pour son canard à foie gras.
Ouais Auden le proc', elle ne t'oublie pas. Première expérience d'escort pour le Devil's, première preuve que d'une les gens ont de la fiente sur les yeux, et de deux la fiente doit être verte comme des billets. Fisk, Killian, Osborn ... c'est des gens comme eux qui mettent ces bâtards à ces postes.
— En tout cas, si t'as besoin de quoi que ce soit, je te donne mon adresse. Ma vraie adresse. Parce que tu vois ... j'ai un peu menti à Ezekiel sur ça.
Avoue-t-elle en faisant tourner son verre entre ses mains. L'alcool joue sûrement dans cette confession, mais elle avait aussi un poids sur la conscience, sachant que son boss avait été cool, et prévenant sur bien des aspects.
Sauf quelle aussi, a un passif. Elle mène même une double vie. Felicia est Black Cat, la tumultueuse voleuse qui soi dit en passant, a mis la misère aux anti mutants qui ont voulu s'opposer à l'établissement, récemment. "Une petite faveur", avait-elle laissé sur un papier, en mettant à jour les informations nécessaires à la chute de chacun de ces racistes. Disons ce qu'ils sont.
— J'ai des choses qui font que je peux pas accorder ma totale confiance à un boss, tu vois. Des trucs qui ont fait que j'ai sauté direct sur cette opportunité parce que je devais aussi payer mes factures, mes trucs ... et depuis ... je m'épanouis ici, à ma grande surprise.
Dire qu'avant, sa vie n'avait été que des courses poursuites, des casses, des traumatismes, des cauchemars, des hurlements, quelques étreintes d'un père de substitution qui ne l'a pas vue que comme un objet. Un objet à user, abuser. Mais depuis le blip et le retour à la normale, il fallait qu'ils tracent leur route.
— Je dis pas ça méchamment hein. J'étais juste sceptique à cause des trucs dans ma vie. Et je pense que pas mal de gens qui bossent ici savent ce que c'est, de devoir survivre.
Son regard s'obscurcit un peu, ses lèvres se tordent. La survie, tous ces gens au Devil's la connaissent, même si ils jouent aussi avec les limites. Bienséance, violence, convenances, tout ce qui apparait tabou comme le fait de bouger et danser sans se soucier des mutants, des politiques qui viennent prendre du bon temps en compagnie d'un bras ... tout ça ... ils connaissent, et bizarrement, même si Feli est une humaine employée ici, elle les comprend.
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove
J’avais commencé par la prévenir et lui expliquer que je n’irais pas dans les détails. Vladimir était quelqu’un de dangereux et je ne souhaite clairement pas que Felicia souffre à cause de mes propres problèmes. A cause de ce monstre… Car il serait très bien capable de s’en prendre à elle. Je ne me le pardonnerai jamais si elle était blessée à cause de moi. Elle me rassure cependant, affirmant qu’elle sait gérer, mais acceptant parfaitement que je ne lui raconte pas tout. Je lui souris doucement.
“J’en doute pas, j’ai bien vu comment tu as géré le malpoli de tout à l’heure. Merci, en tout cas, de comprendre.”
Et je lui expliquais, dans les grandes lignes, que Ezekiel nous protégeait moi et mon fils, que ce boulot était une façon pour moi de gagner mon pain et de remercier Eze de tout ce qu’il faisait pour nous. Entre autres, puisque je l’aidais également dans ses… affaires plus personnelles. Alors que je noyais mes pensées dans l’alcool, Felicia me fit sourire. Oui, ils font chier ces hommes… Heureusement qu’il y en a qui font pencher la balance vers le haut, comme… Bref. Elle me parle d’un Auden, un client qui illustre parfaitement son propos. Je fronce les sourcils. Est-ce qu’il y aurait besoin de casser des genoux, par hasard ?
“Non, celui qui nous cherche ne s'appelle pas Auden. Tu sais, moi aussi je sais frapper dans les genoux. Il y a besoin de lui donner une leçon, à ce Auden ? ”
Je ne sais pas ce qu’il a fait, mais j’ai bien envie de lui faire payer pour autant. On ne touche pas à Feli. D’ailleurs, en joli petit ange blond, elle me donne son adresse au cas où j’ai besoin un jour. Je lui souris, amusée lorsqu’elle dit qu’elle a menti à Ezekiel. Je lui tapote l’épaule.
“Je lui dirais rien, ne t’en fais pas. Tout le monde a ses raisons. Merci beaucoup, Feli. Tu es vraiment une bonne personne.”
Je ne sais pas ses raisons, bien sûr, mais elle en a et je n’ai rien besoin de savoir. En une soirée, je sais tout ce dont j’ai besoin : c’est une personne qui a bon coeur et c’est déjà une amie à mes yeux. Je me fiche de pourquoi elle n’a pas donné sa vraie adresse à Ezekiel. Je ne suis personne pour juger ce genre de choses. Mais, quelque chose qui m’importe en revanche, c’est cette lueur qu’elle a eu, l’espace d’un instant, en mentionnant que plein de gens ici savent ce que c’est de “devoir survivre”. Je hausse le sourcil légèrement, et bois quelques gorgées avant de prendre la parole.
“Bon, je sais que tu ne dois pas vouloir déballer toute ta vie à la barmaid que tu connais depuis quelques heures, mais… Si tu veux te confier, je suis là. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je sais que je ne suis pas dans une situation très stable, mais je suis là quand même. Comme tu l’as dit… On sait ce que c’est, de devoir survivre. Autant le faire ensemble.”
Accueil
