[Terminé] Un nouveau départ, un nouveau foyer

Une fois la notion de crémaillère explicitée, sans position hautaine ou regard dédaigneux posé sur l’ignorance de son invitée, il se réjouit d’observer sa réaction, favorable et même réjouit, à l’idée de réunir tout le monde pour cette fête. « Tu m’aideras à l’organiser ? » demande-t-il en haussant ses sourcils avec un petit sourire, se disant que, ainsi, elle pourrait sortir un peu du Milano pour découvrir davantage le monde qui est désormais le sien.

En attendant la réponse, il lui sourit avec douceur avant de partir en direction du jardin, la jeune femme ayant manifesté l’envie de le visiter. En parfait gentleman, il guide son invitée à travers le couloir pour rejoindre l’extérieur, recouvert d’un épais manteau blanc. Elle n’a pas froid, il est rassuré alors il la rejoint en passant après elle, ses bottes s’enfonçant quelque peu dans la neige.

Il prend alors le temps de contempler son jardin, qui n’est pas immense mais suffisant, permettant d’installer un petit cabanon dans le fond ainsi qu’une table et des chaises sur la véranda. Il imagine, fort bien, ses jours de repos dans cet endroit paisible et tranquille. Avec son chien, bien sûr ! Mantis est de son avis alors il hoche son menton de haut en bas en affichant un sourire satisfait, bienheureux de partager ce moment privilégié avec elle. « J’en suis convaincu. » Un nouveau regard sur le jardin, les alentours et la bâtisse… Oui, il se sent déjà chez lui. Un sentiment qu’il a mis des mois à ressentir dans son ancien appartement. C’est pourquoi, sans l’ombre d’une hésitation, il se tourne vers Mantis pour lui dire, le coeur gonflé d’un bon sentiment et d’une assurance inébranlable : « Je vais l’acheter. Je vais signer cet après-midi. » Et quitte à continuer sur cette lancée en sa compagnie : « Tu veux m’accompagner ? Si tu n’as rien de prévu, bien sûr. » Si jamais la journée s’éternise, il pourra toujours prévenir Rocket : le Gardien sait que leur amie est en sécurité avec lui, et que Bucky ne laissera rien ni personne lui faire du mal.

Enfin…

Profitant du fait qu’elle ait le dos tourné, Bucky récupère un peu de neige dans sa main pour former une boule, qu’il envoie contre le dos de sa comparse. Celle-ci, lâchement et injustement attaquée, se retourne pour rétorquer ; des rires se font donc entendre dans le jardin, tandis que, pour échapper à la riposte, Bucky se planque derrière un arbre. « JE TE JURE C’ÉTAIT PAS MOI ! » il parle en riant à moitié alors nul doute qu’elle ne va pas le croire, et avec raison !

Agenouillé contre le tronc de l’arbre, il récupère un peu de neige dans sa main métallique avant de dire, à nouveau, d’une voix plus posée : « ON FAIT LA PAIX ET ON VA MANGER UNE CRÊPE, OK ? » C'est le premier vrai souvenir qu'il se créer dans cette maison, et il est heureux que ce soit en compagnie de Mantis.

La proposition de Bucky provoque, inévitablement, une expression grandement enthousiaste au visage de la belle Alien qui, semblant être aussi heureuse que touchée, lui sourit en parlant d’une voix réjouie : « Bien sûr ! Avec plaisir, Bucky ! » Satisfaite la joie enfantine qu’il vient de lui donner, et ayant déjà hâte de se plonger dans les préparatifs en sa douce compagnie, il lui rend son sourire avec plaisir avant de partir en direction du jardin, recouvert d’un épais manteau blanc hivernal.

Ils n’ont pas fini la visite mais, le sentiment de foyer s’imposant de lui-même en son coeur, il appuie ses mains sur ses hanches en regardant l’extérieur, la surface du jardin mais aussi la façade de cette maison ô combien chaleureuse, qu’il pressent comme une évidence… Il n’a pas besoin d’en voir plus pour se projeter entre ces murs et se dire que cela pourrait être son refuge… Il s’y voit même très bien. Assez pour affirmer qu’il va l’acheter, sans l’ombre d’une hésitation dans la voix ; pour ainsi dire, il a même l’air serein, comme s’il n’avait jamais été aussi sûr de lui.

Cette décision, peut-être précipitée et surprenante, fait naître une expression d’étonnement sur le visage de la brune, qui ne se communique pas à celui du Cyborg : plutôt, il arbore un petit sourire malicieux, mais point farceur. Il est bien sérieux et elle peut s’en rendre compte. Il lui propose alors d’être le témoin de cet achat en l’accompagnant et, la demoiselle, toujours aussi agréable et touchante, accepte sans discorde. « Oh, non, je n’ai rien de prévu ! Je veux bien t’accompagner, bien sûr. »  « Je te remercie de faire ça avec moi. » dit-elle sans malice aucune dans la voix, ne mettant seulement avant qu’une réelle sincérité, ainsi qu’une gratitude tout aussi vraie.

Mais la sincérité touchante laisser rapidement place à un oeil malicieux car, ses yeux faisant un petit ping-pong entre la neige et la demoiselle qui lui tourne le dos, le Soldat ne résiste pas à l’envie de lui lancer une boule de neige, feignant ensuite l’innocence mais, en vain bien sûr. « MAIS BIEN SÛR ! » « TU OSERAIS DOUTER DE MOI ? » Planqué derrière son arbre, il lui crie ceci d’un air faussement outré car, en réalité, il ne peut s’empêcher de rire de bon coeur.

Mais la guerre enfantine cesse et, lui proposant de faire la paix, il attend quelques secondes pour obtenir une réponse qui le fait davantage sourire avec amusement. « UNE CRÊPE C’EST UNE BONNE IDÉE MAIS JE VEUX VOIR TES MAINS COMME PREUVE QUE TU VEUX VRAIMENT LA PAIX ! » Elle n’est pas contre faire la paix… C’est peut-être la crêpe qui l’a convaincue. Mimant une véritable reddition, il sort de sa cachette en levant les mains en l’air — elles sont vides, paumes ouvertes et doigts écartés, il parcourt le paysage du regard en disant, d’une voix toujours aussi amusée : « JE ME RENDS, MAINTENANT À TON TOUR ALLEZ » Mais la demoiselle est-elle vraiment prête à abdiquer aussi facilement ?

Beaucoup de choses en peu de temps : la visite de la maison ayant été une véritable révélation, il n’hésite guère à proclamer le fait qu’il souhaite et va l’acheter, si bien qu’il s’empresse de sortir son téléphone de la poche de son blouson afin de pianoter rapidement sur son clavier tactile, écrivant à l’agent immobilier que sa décision est prise, et qu’il passera dans l’après-midi pour signer les papiers. Ensuite, sans nul doute détendu à la perspective d’avoir enfin sa propre maison, il s’adonne à de doux enfantillages en compagnie de la jolie brune qui l’accompagne, et qui se joint à ses railleries sans en prendre ombrage ; bien au contraire.

Mais la guerre de boules de neige cesse lorsque les deux amis trouvent un accord gourmand : des crêpes ! L’armistice est prononcée, la brune le taquine en lui tirant la langue d’un air malicieux et il en rit de bon coeur, avant que tous deux ne quittent la maison — pas encore acquise mais c’est tout comme, afin de rejoindre la moto positionnée dans l’allée. Il aide d’abord Mantis à enfiler son casque, en faisant toujours attention à ses antennes, avant de mettre le sien et de faire rugir le moteur de sa cylindrée, afin de filer vers une brasserie située en bordure de mer, dans laquelle il est déjà allée plusieurs fois.

Descendant de sa moto, il aide la demoiselle à en faire de même et à se délester de son casque, avant de filer à l’intérieur du restaurant peu fréquenté ; au moins, ils seront tranquilles. La laissant entrer la première, il lui tient la porte de sa main libre puisque l’autre tient les deux casques, et tous deux filent jusqu’à une table isolée, donnant vue sur la mer grâce à une baie vitrée un peu sale, il faut le reconnaître, car le restaurant à les pieds dans le sable. « Ça te plaît ? » Il espère que oui, bien sûr, et le sourire qu’il affiche traduit la joie qu’il éprouve de passer ce moment en sa compagnie.

Déposant délicatement les deux casques à ses pieds, il se saisit ensuite de la carte afin de la zieuter en penchant légèrement son menton vers l’intérieur, sentant la faim qui se réveille. « Qu’est-ce qui te fait envie ? » Évidemment, si certains éléments de la carte lui sont indéchiffrables, il est tout à fait disposé à lui expliquer, sans moquerie ni jugement. Il trouve même que la demoiselle s’acclimate plutôt bien à la vie sur Terre.