« C'est seulement à l'instant de les quitter que l'on mesure son attachement à un lieu, une maison, ou à sa famille. » E. Cantona
Pour le Soldat, cette fin d’année avait été marquée par la privation : il avait tout d’abord été privé de son appartement après l’attaque de Loki et d’Hydra, l’obligeant à fuir son lieu de vie pour être hébergé par ses plus proches amis malgré le risque évident de subir un second assaut, puis il avait été privé des fêtes en famille et entre amis, passant le cap du réveillon en solitaire — ou presque, car il y avait toujours Captain, son fidèle compagnon pour lui apporter réconfort et soutien. Heureusement qu’il avait été là, d’ailleurs…
De retour, Bucky avait pu s’entretenir avec Sam au QG des Avengers pour lui expliquer toute la situation et le plan, puis avec Wanda au Raft, permettant d’apaiser les choses entre eux, pour ensuite mettre le fameux plan contre HYDRA à exécution mais… Rien. Visiblement, ils n’étaient plus leur cible. Qu’importe, il avait tout de même préféré quitter son précédent logement pour en trouver un nouveau et, soucieux du bien-être de son chien mais également conscient d’avoir besoin de plus d’espace et de tranquillité, il avait naturellement porté son regard sur Staten Island.
Il voulait un coin de verdure, des arbres hauts, une maison isolée, ni trop grande et ni trop petite, suffisamment pour être un nid douillet sans exagération. Mais ne voulant pas acheter une maison en solitaire, quand bien même l’agence lui avait certifié que c’était le ‘’bien de ses rêves’’, il avait sollicité l’aide d’une personne en qui il avait suffisamment confiance, et qui connaissait la fragilité de son esprit torturé : Mantis. La jeune femme était un réel baume sur ses pensées désœuvrées, et il n’était pas rare qu’il lui demande son aide pour trouver le sommeil. Cette présente demande était différente : il n’avait pas besoin qu’elle l’aide à dormir mais, plutôt, qu’elle l’aide à faire le bon choix.
Ainsi, de bonne heure, il était passée la récupérer au Milano ; le moteur de sa moto avait rugit tandis qu’il s’était arrêté sur le bas côté, à l’endroit indiqué par la belle Alien. Lorsqu’elle s’était présentée, il lui avait offert un grand sourire avant de l’aider à enfiler le second casque, apporté spécialement pour elle, en faisant attention à ne pas lui faire de mal. Ensuite, tous deux avaient grimpé sur la moto puissante qui avait filé sur les routes new-yorkaises pour rejoindre Staten Island, et plus précisément une zone résidentielle.
Ils s’arrêtèrent devant une élégante bâtisse haute de deux étages en pierres beiges apparentes, surmontée d’un toit en tuiles sombres, composée de multiples et grandes fenêtres à l’encadrement noir, annonçant une belle luminosité à l’intérieur. La maison était entourée d’une pelouse verte soignée, et des vignes grimpantes étaient visible sur une petite partie de la maison.
Descendant de sa moto après Mantis, il enleva son casque pour contempler la maison qu’ils s’apprêtaient à visiter, tous les deux ; il avait décliné la proposition d'un agent immobilier pour les accompagner, ne voulant pas que ce dernier puisse avoir un regard insistant sur son amie. Curieux d’avoir les premières impressions de celle-ci, d'ailleurs, il s’était tourné vers elle en disant, d’une voix calme mais clairement impatiente : « Alors, qu’est-ce que tu en penses ? »
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« THEY MADE YOU INTO A WEAPON AND TOLD YOU TO FIND PEACE. BUT YOU CAN’T. BECAUSE THS IS WHO YOU ARE, A PRODUCT OF WAR. CHAINS ARE BROKEN, BUT ARE YOU FREE ? »
La fin d’année avait été bien plus agréable que les derniers mois. Il ne manquait que Nebula et les Gardiens seraient enfin au complet. Ils avaient pu profiter des fêtes de fin d’année tous ensemble. De la musique, de l’alcool, des bêtises à gogo, les Gardiens étaient bel et bien de retour. Cette ambiance lui avait tellement manqué. Ce n’était pas que la présence de Rocket et Groot n’était pas assez, loin de là. Mais il y avait toujours comme un vide. Et ce vide lui avait rappelé cette solitude qui était son quotidien, quand elle servait Ego. C’était peut-être l’origine de ses cauchemars soudainement apparus. Ils s’étaient d’ailleurs calmés, depuis qu’elle avait parlé avec Peter. Lui avouer qu’elle était sans doute sa sœur était l’une des choses les plus terrifiantes qu’elle avait faite, et elle est montée sur les épaules de Thanos pour l’endormir, c’est pour dire. Mais il avait pris merveilleusement bien la nouvelle, il était ravi et Mantis aussi. Soulagée, aussi.
En tout cas, aujourd’hui, elle ne passerait pas la journée avec sa famille, mais avec un ami cher à son coeur. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus ; pour cause, Bucky avait dû se cacher, pourchassé par Hydra. Mantis ne doutait pas que cela avait dû être dur. Elle était très heureuse de le voir. Il lui avait demandé de l’aider à se choisir un nouveau chez-lui. Elle lui aurait bien proposé d’habiter sur Knowhere, mais il préférait sûrement vivre sur Terre, alors elle n’avait pas osé. Enfin bref, elle avait accepté avec plaisir. Bucky était venu la chercher assez tôt ; le bruit de sa moto l’avait alerté de sa présence. Elle était rapidement sortie, échangeant un sourire avec lui et enfilant le casque qu’il lui tendait. C’était un peu désagréable pour ses antennes, mais c’était juste le temps du trajet, elle supporterait.
Le trajet était sympa. Mantis aimait bien la moto… Peut-être qu’elle devrait demander à Bucky de lui apprendre à en conduire. Enfin, ce serait pour une autre fois. Ils sont arrivés à destination. Tout en descendant de la moto et retirant le casque, Mantis admira la maison qui se dressait devant elle. Elle était magnifique ! On avait tout de suite envie de la visiter.
“J’aime beaucoup ! La façade est accueillante. Je comprends pourquoi tu veux la visiter, Bucky.”
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Le trajet, plutôt court, lui permet de réfléchir à ce qu’il s’apprête à faire ; changer de maison n’est pas simple pour lui, car il lui a fallu de long mois avant de pleinement se sentir chez lui dans cet appartement situé dans le Queens, et qu’il est aujourd’hui contraint d’abandonner. Rester dans l’appartement découvert par HYDRA et Loki, bien que tous deux n’aient plus donné signe de vie, est trop risqué. Il en a conscience et il s’y est résolu mais, tout de même, entre le dire et le faire, il y a un monde. Qui aurait cru qu’il serait si sentimental, si attaché aux objets et aux murs ?
Une fois devant la maison proposée, il descend de moto et récupère le casque de son amie, qu’il accroche au guidon tout en gardant un petit sourire aux lèvres. « J’aime beaucoup ! La façade est accueillante. Je comprends pourquoi tu veux la visiter, Bucky. » La belle Alien est toujours positive, douce et bienveillante à son égard : il sait qu’il peut compter sur son avis objectif et sincère pour l’accompagner dans cet achat, et c’est sans doute pourquoi il l’a invitée. Ça et l’affection immense qu’il lui porte. « Allons la visiter dans ce cas. » Dit-il d’un ton joyeux en lui tendant son bras, et sa main en même temps, lui laissant le loisir de choisir ce qu’elle préfère.
Lorsqu’elle a fait son choix, tous deux marchent d’un même pas vers l’entrée, entourée de lierres qui offrent un air caractéristique et charmant à la bâtisse. Sortant les clefs de sa poche — confiée la veille par l’agent immobilier, Bucky pousse la porte d’entrée et, de sa main libre, fait signe à la brune d’y pénétrer la première. Toujours gentleman, ce Bucky. Peut-être parce qu’il a 102 ans et une vieille mentalité mais ça, c’est un sujet qu’il n’aime pas trop abordé…
« La pièce principale… » Ils arrivent alors sur une grande pièce à vivre, composée d’une cuisine en pierres et de bois clair, diffusant une ambiance chaleureuse et accueillante. La hauteur sous plafond est immense, si bien que deux immenses chandeliers en fer-forgé trônent au-dessus du comptoir de la cuisine et de la table, disposée devant une immense fenêtre donnant sur le jardin arrière. Enfin, face à la cuisine, se trouvent deux canapés en cuir marron qui se font face, accompagnés par une table basse. « J’aime bien la déco, déjà. » C’est rustique, franc et simple ; il n’a pas l’impression d’être chez lui mais il sent qu’il pourrait s’y sentir bien, un jour. « La cuisine est immense ! » Dit-il en marchant devant l’immense comptoir bordé de tabourets, un sourire amusé aux lèvres. « Surtout que je me fais souvent livrer des pizzas… »
Balayant la vaste salle du regard, il hoche son menton de haut en bas en passant la pointe de sa langue sur ses lèvres, laissant le temps à son amie de lui donner son avis sur cette première pièce, avant de lui proposer, enjoué et impatient d’en découvrir plus : « On continue la visite ? »
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Mantis n’avait jamais eu de maison à proprement parler, jusqu’à ce que Rocket et Greasy rachètent Knowhere. Lorsqu’elle vivait sur Ego, ce n’était pas réellement une maison. Et le Milano était un vaisseau, pas une vraie maison, même s’ils vivaient à l’intérieur. C’était donc une expérience très nouvelle pour elle, visiter une bâtisse pour voir si elle nous convenait. Elle avait toujours suivi le mouvement pour son lieu d’habitation, en plus de ça : soit c’était Ego, soit c’était les Gardiens qu’elle suivait. Elle se demandait même si Bucky avait choisi la bonne personne pour cette tâche. Mais, enfin, peu importe. Elle ferait de son mieux pour dire ce qu’elle pensait du bien que son ami voulait acquérir.
Le trajet terminé, la jeune femme admirait maintenant la façade de leur destination. Bucky avait du goût, car elle trouvait déjà la maison très belle de l’extérieur. Après un sourire, il l’invita à entrer pour visiter, en tendant son bras et sa main, le laissant visiblement choisir. Mantis prit doucement son bras, tout sourire, impatiente de visiter. Elle se laissa entraîner à l’intérieur. Il déverrouilla la porte, puis l’ouvrit pour la laisser entrer la première. Elle lui adressa un sourire et un remerciement, avant de s’exécuter et de traverser la porte d’entrée. Elle regardait partout, observant chaque détail de cette première pièce. Elle est immense, autant dans la hauteur qu’au sol. Le regard de la jeune femme se perdit un instant entre les deux chandeliers, avant de se concentrer sur la grande fenêtre qui donnait déjà envie de découvrir le jardin. Puis, elle admira le côté salon, alors que Bucky commentait qu’il aimait bien la décoration. Mantis sourit.
“Moi aussi. C’est aussi chaleureux que la façade, je trouve.”
Elle suivit Bucky à la cuisine, pouffant à la remarque de son ami.
“Tu auras beaucoup de place pour réchauffer tes pizzas si besoin ! Ou alors, ça peut te donner envie de cuisiner. Moi, ça me donne envie !”
La pièce principale était déjà prometteuse. Elle voyait étrangement bien Bucky évoluer ici, tranquillement. Elle voyait déjà Captain assis sur l’un des canapés, malgré les protestations de son maître. Souriant, elle se reconcentra sur le maître en question, qui lui proposait de continuer.
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Il note que l’extérieur de la maison lui plait : elle utilise même le terme chaleureux, ce qui le conforte dans l’idée qu’il s’était fait de la bâtisse. Cela peut paraître dérisoire mais c’est la première chose que l’on voit en arrivant sur le terrain alors il interprète la réaction de Mantis comme une bonne chose ; il sait qu’elle est aussi douce que sincère alors, il se fit entièrement à son avis.
Elle déambule dans la maison, son regard vagabondant ici et là pour découvrir la maison, et il la laisse faire, sans l’interrompre et sans chercher à orienter son avis. Patiemment, il attend quelques minutes, lui-même faisant quelques pas dans la grande pièce baignée d’une lumière chaleureuse, déclamant, enfin, qu’il trouve l’ambiance agréable. Elle est de son avis alors il lui adresse un sourire complice avant d’enlever sa veste, qu’il dépose sur une chaise disposée autour de la grande et longue table. « Ici, on pourra faire des repas. Tous ensemble. » Il parle bien évidemment des Gardiens, mais aussi des Avengers, bien que Mantis ne les connaisse peut-être pas tous.
« Envie de cuisiner ? » Il émet un petit rire en secouant légèrement son menton de gauche à droite, avant de dire avec humour : « Je crois que la cuisine n’y survivrait pas. » Glissant ses mains sur le comptoir en marbre, il rétorque finalement, malicieux : « Tu viendras cuisiner toi, voilà. »
La cuisine étant visitée, il invite ensuite Mantis à poursuivre au-rez-de-chaussée : ils passent alors devant des escaliers menant au second étage, mais eux poursuivent sur un couloir qui mène à une première pièce : une petite pièce composée de larges étagères vides, qu’il explique de la façon suivante : « J’ai pensé installer des canapés pour faire une genre de bibliothèque… » N’étant pas encore sûr de son idée, il pose ses mains sur ses hanches en attendant l’avis de Mantis, tout en pointant du doigt les baies vitrées donnant sur l’arrière du jardin. Un havre de paix, en somme.
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Jusqu’ici, Mantis et Bucky étaient plutôt sur la même longueur d’onde concernant cette maison. Elle la trouvait très agréable, autant par la façade que la pièce principale. Elle observa retirer sa veste en lui rendant son sourire. Ses yeux se posèrent, en même temps, sur la longue table tandis qu’il commentait qu’ils pourront faire des repas tous ensemble.
“Oh, ce serait merveilleux ! J’ai hâte !”
Mantis adorait les rassemblements avec beaucoup de monde. Il y avait toujours une ambiance agréable qu’elle appréciait. Elle imaginait déjà tout le monde autour de la table, de la musique, des discussions de tous les côtés. Dans ses pensées, elle hocha la tête, plus pour elle-même que pour Bucky à vrai dire.
Puis, ils étaient passés à la cuisine. Apparemment, cuisiner n’était pas son truc… Elle rit avec lui. C’était si catastrophique que ça ?
“En fait, je n’ai jamais cuisiné, donc je ne sais pas si ça sera mieux.”
La visite était loin d’être terminée, alors Mantis avait suivi Bucky au rez-de-chaussée, dans une autre pièce, plus petite celle-là, avec plusieurs étagères vides. Il expliqua qu’il voulait installer des canapés pour en faire une bibliothèque. Il lui montra, par le même coup, les baies vitrées. Elle s’imaginait bien, assise-là, à lire pendant des heures.
“C’est une bonne idée. C’est idéal, avec les baies vitrées ! Très bonne idée, oui.”
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Elle est si touchante, Mantis. Si apaisante et si douce… Il songe tout bas qu’il n’aurait pu trouver meilleure compagnie pour visiter cette demeure : elle n’est que positivité, et cela lui fait le plus grand bien après les moments difficiles qu’il a vécu en décembre. « On pourrait commencer avec la crémaillère. Tu sais ce que c’est ? » Demande-t-il sans méchanceté aucune, ne sous-entendait nullement qu’elle est ignare mais, plutôt, qu’elle peut encore ignorée les coutumes de cette planète.
Ils passent ensuite à la cuisine, et celle-ci semble ouvrir l’appétit de pratique chez la belle Alien ; grand bien lui fasse ! Après lui avoir dit qu’elle pourrait l’utiliser à sa guise, Bucky laisse échapper un petit rire attendrit, tout en contemplant la pièce qui allait sûrement devenir son quotidien. « Tu veux qu’on essaye ? » Plaisante-t-il en contournant le comptoir, n’ayant, de toute façon, rien pour qu’elle puisse cuisiner ; il n’a pas encore emménager mais… Quand il l’aura fait, ce sera l’occasion. Au pire, si c’est raté : ils commanderont des pizzas !
Impatient de découvrir la suite, Bucky l’entraine vers une pièce située tout à gauche de la maison, donnant sur le jardin clôturé. Il prévoit d’en faire une bibliothèque, ou du moins une pièce pour se détendre, s’échapper et bouquiner tranquille. L’idée semble séduire la jeune femme, alors il lui sourit de nouveau, avec douceur : « Bon, je n’ai pas que des idées foireuses alors. » S’approchant de la baie vitrée pour zieuter à l’extérieur, il se retourne ensuite vers Mantis pour lui demander, d’une voix enjouée : « Tu veux visiter le jardin ou le deuxième étage ? »
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Mantis fronça les sourcils. Et pour cause, Bucky venait de prononcer un mot qu’elle n’avait jamais entendu. Comme il lui demandait si elle savait ce que c’était, elle en déduisit que c’était un concept terranien. Elle secoua la tête, pour signifier qu’elle ne savait pas ce que c’était. Elle avait hâte d’apprendre une nouvelle coutume Terranienne, en tout cas !
Elle n’était franchement pas persuadée que lui donner l’accès à la cuisine était une bonne idée. Les Gardiens n’étaient pas franchement portés sur la cuisine maison. Ego non plus. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’apprendre, par conséquent. Mais elle se rendait compte que c’était quelque chose qu’elle aimerait bien tester… Peut-être que c’est quelque chose qui lui plairait, qui sait ? Elle ne comprit pas tout de suite que Bucky plaisantait en lui proposant d’essayer, mais elle le déduisit toute seule en pensant au fait que la maison n’est pas encore à lui. Elle se joignit à lui pour rire de sa blague.
La visite continue ! Toujours au rez-de-chaussée, elle découvrit une petite pièce cosy, que Bucky prévoyait de changer en petite bibliothèque, un coin lecture à l’abri du monde. Mantis approuva l’idée ; surtout avec la vue sur le jardin, c’était idéal. Bucky fit un nouveau trait d’humour, et Mantis sourit.
“Tu as souvent des bonnes idées, tu sais.”
Elle sait bien que c’est une blague, mais elle tenait à lui rappeler quand même. Au cas où. Elle avait toute une équipe avec une estime d’eux-même plutôt limite… Donc, elle était plutôt habituée aux blagues auto-dénigrantes.
“Oh, le jardin ! J’aimerais beaucoup le voir, s’il te plaît.”
Oui, bon, d’accord, elle s’était un peu emballée. Mais elle voulait voir de plus près la belle vue qu’ils avaient d’ici.
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Le mot crémaillère provoque une expression tout à fait risible au visage de la belle Alien, qui semble d’abord plonger dans ses souvenirs à la recherche d’une explication à laquelle le rattacher, avant de finalement admettre, par un hochement de tête négatif, qu’elle ne sait pas du tout à quoi ça correspond. Un léger rire attendrit passant la barrière de ses lèvres, il fronce légèrement son nez avant d’expliquer, se montrant aussi pédagogue que possible sans pour autant l’infantiliser : « C’est une pratique terrienne qui consiste à célébrer un emménagement par une petite fête. On invite des amis, on fait un bon repas, on passe du temps tous ensemble afin d’apprécier la maison et d’y commencer notre vie avec un souvenir agréable. » Il ne demande pas confirmation sur la compréhension ou la non-compréhension : il ne doute pas de ses capacités à appréhender ce qu’il vient de dire.
Après la cuisine, de ce fait, ils découvrirent ensemble la petite pièce destinée à devenir une bibliothèque : l’agencement s’y prête totalement, surtout avec les étagères blanches qui composent déjà le long mur. Il lui expose son projet et, avec toute la douceur du monde, Mantis approuve, lui faisant même l’éloge des bonnes idées ; il ne peut s’empêcher de rire de nouveau en frottant sa nuque avec sa main robotique gantée, se disant que, cette fille n’est vraiment que douceur. « Je vais t’enregistrer pour ressortir cette phrase, au besoin ! » Un sourire amusé se formant sur ses lèvres, il mordille l’intérieur de sa lèvre, avant de lui proposer de continuer la visite.
Elle décide de continuer l’expédition dans le jardin et, gentleman, il ouvre la baie vitrée et lui fait signe de passer la première, sans perdre son sourire. « Tu n’as pas froid ? » Si elle lui répond que oui, il ira chercher sa veste pour la mettre sur ses épaules et, si elle lui répond que non, ils sortent tous deux de la pièce en L pour rejoindre l’extérieur, encore bordé de neige. « Je vois bien mon chien ici… » Les mains sur les hanches, il fait finalement quelques pas avant de se baisser, faisant mine de refaire son lacet mais, lorsqu’il se relève, c’est une petite boule de neige qu’il envoie contre le dos de Mantis, en éclatant de rire ; il retomberait presque en enfance, celui-là…
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L’évocation de ce mot inconnu avait provoqué la confusion de Mantis, une réaction qui sembla amuser son ami, qui prit bien sûr le temps de lui expliquer d’une façon aussi claire que possible pour quelqu’un d’étranger à la culture de la Terre. Mantis apprécia que ses explications n’étaient nullement condescendantes. Même si le mot était étrange, la coutume associée était en fait très simple. C’était simplement une fête lors d’un emménagement. La jeune femme ouvrit la bouche, laissant échapper un “Ooooh” signifiant sa compréhension.
“Une crémaillère, c’est une bonne idée ! Ça serait très amusant. J’adore les fêtes.”
Oui, Mantis ne disait jamais non à une bonne fête. Mais pour l’instant, il fallait déjà visiter la maison pour savoir si elle convenait à Bucky. La fête viendrait plus tard. Alors, ils passèrent par la cuisine, puis par un endroit que Bucky voulait changer en bibliothèque. La Gardienne appréciait beaucoup l’idée et, pas le moins d’accord avec la plaisanterie de son ami à propos de ses idées, elle exprima son désaccord en affirmant qu’il avait souvent de bonnes idées. Un désaccord qui le fit rire. Elle pencha la tête quand il dit qu’il allait l’enregistrer. Elle n’avait pas bien compris, mais ça l’amusait, alors elle sourit à son tour.
Prochain arrêt : le jardin ! Bucky lui ouvrit la porte et elle le remercia d’un sourire chaleureux, avant de sortir. Enfin, la question de Bucky l’avait arrêté dans sa lancée. Elle réfléchit un instant, avant de secouer la tête.
“Non, ça va ! Merci, Bucky.”
Et la voilà sortie. Elle n’était pas non plus très chaudement habillée, mais elle avait des vêtements suffisamment chauds pour qu’elle ne grelotte pas. Enfin, à condition qu’un certain brun ne la couvre pas de neige, mais c’était pour plus tard. Bucky commenta qu’il voyait son chien ici. Ah, ce beau Captain. Mantis acquiesça en souriant.
“C’est idéal pour un chien, ici. Il s’amuserait bien.”
Mantis, pensive, détourna le regard de son ami pour admirer le jardin d’un blanc immaculé… Lorsque quelque chose de froid heurta son dos. Surprise, elle se retourna, trouvant Bucky hilare, de la neige sur ses mains. Elle cligna des yeux, incrédule, avant de sourire.
“Ah oui, vraiment ? C’est drôle ? Je suppose que ça te gêne pas que j’essaye, alors !”
Elle se baissa pour former une petite boule de neige, lançant aussitôt celle-ci contre le torse de Bucky. Elle n’allait certainement pas se laisser faire sans rien dire !
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