Ma Chance a un drôle de sens de l’humour et il rythme ma vie. Pendant de longues périodes, il peut ne rien se passer de notable. Puis pendant de plus ou moins longues périodes, toutes les choses vont devoir se faire toute en même temps. Heureusement qu’il y a eu novembre entre septembre-octobre et décembre parce que sinon j’aurais pété le plomb qui m’a amené à me retirer à la Maison des Jardins en octobre pour préparer mon Challoween. Sachant que novembre et décembre sont pour la préparation du marché de Nawël, dans lequel je m’implique bien plus que proposé. Organiser des festivités et des spectacles est mon activité première, avant même de me mettre en scène dans lesdites organisations. Vu les commentaires faits sur ma balance budgétaire de cette année, c’était mort pour que je laisse à quiconque d’autre la préparation ! Et le spectacle. Oui, j’ai jamais dit que je n’étais pas partie prenante dans la surcharge de mes périodes chargées. Juste que ma Chance m’aide beaucoup : le SHIELD m’a contactée. J’ai parlé à l’agent Carthew d’une idée technologique bancale, des recherches olfactives, et d’une méthodologie potable, l’utilisation des nids où ils stockent leurs trouvailles comme point de départ desdites recherches, pour retrouver des Slimes dès le 28 aout ; lors de notre rencontre. J’ai pas été sous-traitée pour mener cela à bien, il fallait que je me concentre sur l’ingénierie pédagogique. Okay. J’ai réussi à obtenir les échantillons d’un Slime le 6 octobre afin que la technologie soit potable elle aussi. En plus de savoir où surveiller, on savait ce qu’on cherchait olfactivement parlant ! C’est aujourd’hui qu’on me contacte pour dire que c’est bon. A deux mois d’intervalle. J’aurai tendance à dire deux choses : le SHIELD a attendu d’avoir les échantillons pour commencer à considérer de faire les recherches olfactives, que cela soit avec les drones ou juste avec des chiens, et ma Chance a décidé d’attendre que je sois en pleine préparation de mon troisième événement de l’année, et le plus gros de tous, pour que les pistes aboutissent à quelque chose. Mieux : quatre mois pour aboutir à quelque chose et du coup j’ai quarante minutes pour me pointer. Les super-héros sont d’astreinte 24h/24 et 7j/7 or, merci ma Chance, j’ai dit en être un vendredi dernier afin de gérer un bazar conséquent du bazar mis avec Emy lors de notre intervention du 23 septembre ; laquelle ne concernait ni l’affaire des Slimes, pour laquelle je suis consultante, ni celle des Masques, pour laquelle j’étais informatrice, mais celle de Luke Hunt, pour laquelle j’étais négociatrice. M’enfin bon, après avoir gâché le début de weekend de Clint Barton avec cette histoire, je gâche la fin de weekend d’Emy avec une histoire régulièrement ancienne. Après, cette fois c’est pas moi qui gâche techniquement : c’est le SHIELD qui me gâche mon travail dominical ! Sachant qu’il paie sacrément moins… même si cela a sans doute à voir avec le fait que je touche un salaire et une dividende lorsqu’on implique à la fois The Lucky One et OBIF. Pour A Princess Story, je payais les musiciens 600$/soir et me payais 609$ mais parvenais à avoir 3.163,5$ de dividendes, par soirée toujours. Il me semble que c’est plus de la moitié du salaire mensuel d’un agent du SHIELD mais c’est à vérifier. De toute façon, on ne travaille pas dans, ni avec, une agence de renseignement et de maintien de l’ordre pour faire de l’argent. D’où que j’accepte de travailler pour pas grand-chose voire rien du tout, puisque certaines fois je travaille techniquement pas pour le SHIELD ; comme l’enquête sur les Masques ou l’intervention au zoo de Central Park. Il faudrait que je parle de tout cela à Emy pour savoir comment ça se passe de son côté mais je sens que je vais encore plus la perdre que lorsque je lui ai fait mon balai cubain à Challoween…
Le Morgan Stanley Building abritait autrefois les bureaux de la banque américaine Morgan Stanley. Après la crise de 2008, le SHIELD en a fait son QG newyorkais ; même si l’agence était encore peu connue à l’époque, pour ne pas dire secrète. Ce n’est qu’à une douzaine de minute en voiture de mon immeuble, en passant par la 8e Avenue, mais ce n’est pas pour cela que je ne suis pas impressionnée lorsque je m’y rends. Broadway, Theater District, Time Square ! J’ai déjà dit que je visais à travailler ici mais ce n’était pas pour le SHIELD que j’y pensais. Après, j’y suis j’y reste jusqu’à ce que la raison pour laquelle je le fais me réclame d’aller ailleurs ou que je m’ennuie. Sachant que la raison me réclame actuellement de passer par l’accueil et que cela ne m’ennuie pas encore. Je retire mon smartphone, mes smartglasses et mon portefeuille pour les poser dans les bannettes du check-in avant d’ôter mon ample veste blanche et rayée histoire qu’elle connaisse le même sort. J’avance ensuite, comme cela me l’est demandé, vers le portique de détection aux deux voyants : un pour les objets métalliques et l’autre pour la détection du Gène X, comme inventé par Bolivar Trask dans les années 70. Ai-je un petit espoir que le test Trask me signale une mutation ? Malgré le fait que je l’ai passé dès mes 9 ans et que j’ai même fait un séquençage génétique puisque je n’étais pas d’accord avec le résultat, oui. Mais on ne se refait pas : optimiste jusqu’au bout et non-mutante à la mesure. Pas de collier anti-pouvoir à impulsion électrique incapacitante pour moi ; ce qui n’est pas plus mal, en fait. Le badge visiteur épinglé sur mon pull à col roulé noir est déjà suffisant pour me faire remarquer. Je repasse ma veste sur les épaules et mon portefeuille dans l’une de ses poches intérieures alors que je regarde téléphone et lunettes être mis de côté afin de ne pas compromettre la sécurité du bâtiment. Et possiblement d’y mettre un logiciel espion mais je suppose que ça fait très longtemps que le SHIELD en a installé un dans mon téléphone. Je l’ai usé à mon avantage plusieurs fois. Mains dans les poches de mon jeans, je flâne comme une touriste alors qu’un agent qui ne se présente pas vient servir de guide à Nathan et moi-même ; mon garde du corps ayant tenu à venir par anticipation de mon implication sur le terrain. J’aime quand il a foi en ma Chance, lui aussi.
L’envie d’aller passer ma main sur la statue de l’oiseau du SHIELD qui se trouve dans le lobby, afin de déterminer comment ses pièces sont liées les unes aux autres, est forte mais je m’abstiens histoire de ne pas me détourner de mon objectif : suivre le monsieur. Il pense donc je suis. Logique. Après la statue, c’est l’IA qui interroge sur l’étage lorsqu’on est dans l’ascenseur qui m’interroge moi : est-ce une interface en langage naturel Stark ? Ironman gardait les plus puissantes, à savoir JARVIS et FRIDAY, pour lui-même mais Stark Industries en possède et ça ne me surprendrait pas que le SHIELD aussi ; du fait de la collaboration avec les Avengers. Quant à celles disponibles sur le marché, je pense qu’elles sont bien moins performantes. Surtout en matière de défense contre le hacking, à mon avis. Je sais pas pourquoi. J’aimerai bien intégrer ces codages à Queenie et Maya histoire de pouvoir faire la conversation mais c’est loin d’être en open source et j’ai pas le temps de coder cela moi-même. Sachant que je suis pas certaine que l’application de communication avec mes ruches n’ait pas déjà été craquée par le SHIELD… je vais pas négocier pour avoir des passe-droits. Je l’aurais fait avec les Avengers si j’avais été recrutée mais nous sommes tous d’accord sur le fait que je suis pas au niveau. Ce qui n’est pas plus mal en fait : ça fait une activité de plus en moins et j’ai déjà réfléchi au fait qu’on est en période d’accumulation. Retour à la case occupée, en somme. Je soupire par le nez alors que l’ascenseur monte.
Le couloir au-delà est criblé de portes vitrées. Ce qui ne m’encourage absolument pas à continuer mon tourisme et à regarder dans chacune ce qui se passe. Je suis déçue : comme c’est noté dessus, il s’agit d’une salle de réunion. Il n’y a guère à voir à sauf lorsqu’il s’agit de retrouver Emy ainsi que Clint Barton. Je croise la première avec un sourire complice puis le second avec un levé de sourcils surpris.
« Agent Carthew, acquiesce-je à destination de la première en lui tendant la main pour une poignée ample et énergique. Comment allez-vous ? »
J’écoute la réponse en reprenant un fin sourire, sauf si elle est négative, avant de me tourner vers celui que je suppose être son supérieur.
« Agent Barton, reprends-je en lui tendant la main à son tour pour une poignée plus petite mais non moins énergique tandis que Nathan vient saluer Emy. Euh… désolée pour le weekend ? »
C’est une vraie question, même si j’ai déjà exposé ma pensée sur le sujet. S’il me fallait apporter du nouveau à cette histoire, je pense que j’intitulerai l’opération A Situation of Gravity, d’après la nouvelle qui a inspiré le film The Absent-Minded Professor qui a été refait deux fois, d’abord sans changer le titre et ensuite en l’intitulant Flubber ; tous parlant de ce qui se rapproche d’une version soft des Slimes. Après, ce n’est pas à moi de nommer les choses. Tout le monde en sera satisfait.
« Les agents Brown et Muller vont nous rejoindre, interroge-je vis-à-vis des deux agents à nous avoir rejoint sur le terrain du zoo de Central Park, sans trop savoir si c’était l’agent Muller et que je l’avais intérieurement surnommé Mullins ou l’inverse, alors que Nathan salue Clint. Sinon, je suppose que vous en avez trouvé un. De Slime, pas d’agent. »
C’est pas plus mal qu’on ait un supérieur d’Emy avec nous physiquement et non dans l’oreillette. La première fois que j’ai prise des initiatives dans une opération du SHIELD, on a fini dans la litière. La seconde fois que je l’ai fait, ce sont les Agents qui ont éjecté du gravillon sur les alliés mais j’étais là avant eux donc ils ont pas plus perturbé la dynamique d’équipe que ça. Ce qui, en y réfléchissant, était à la fois déjà pas mal et clairement beaucoup trop. Mais il n’y a pas de panique à avoir : ce coup-ci, y’a Emy. Et ses supérieurs vont pas être dans l’oreillette mais sur le terrain. Comme lors d’une vraie intervention paramilitaire quoi. Voilà qui va certainement m’aider à ne pas paniquer. Merci ma Chance, ils m’ont prévenu au moment de la convocation donc j’ai à peu près dormi cette nuit.
Emy venait d’arriver dans le batiment du S.H.I.E.L.D. Elle replaça son badge sur sa veste aussi noir que les chaussures des agents qui se trouvaient déjà dans le bâtiment. Oui, Emy était venue travailler un dimanche, mais ce n’était pas inhabituel. Il faut dire que dans ce genre de métier, il n’y avait pas vraiment de week end et Emy devait s’avouer qu’elle n’avait pas envie de trainer chez elle. Elle l’avait fait pendant trop longtemps. Elle était là pour se remettre sur les rails. C’était une bonne chose de toute façon. Lorsqu’elle avait eu la mail du S.H.I.E.L.D lui autorisant la mission à propos des Slime, Emy avait presque bondit de sa chaise, mais elle était restée professionnelle. On lui imposait cependant une contrainte : Avoir un supérieur. Mais lorsqu’elle était rentrée dans la salle de réunion et qu’elle avait vu Clint Barton, elle avait sentit le poids sur ses épaules s’envoler. Clint lui avait tout appris. Clint l’avait supporté lorsqu’elle n’allait pas bien. Lorsqu’elle avait eu un petit écart de conduite avec Célestine Orchent... Emy devait beaucoup à Clint et elle n’avait pas l’intention de le décevoir pendant cette mission. Les Slimes.
Emy n’aurait jamais pensé être de retour sur des missions aussi rapidement, mais il faut dire que c’était une chance. Elle devait prouver rapidement à ses supérieurs qu’elle n’était plus un poids. Ils avaient supporté assez longtemps qu’elle se remettre sur pieds, maintenant, elle devait prouver qu’elle était toujours la même... Même si ce n’était pas toujours facile. La jeune femme avait parfois quelques difficultés à rester dans les rangs comme elle l’avait fait avec l’agent Orchent. Cela avait faillit lui couté cher, mais Clint avait été là. Elle se doutait bien qu’il ne serait pas toujours là et qu’elle devait faire attention. Un jour, cela allait lui jouer des tours. Mais elle avait envie de bien faire et surtout, ce qui l’embêtait, c’est qu’elle ressentait toutes les émotions et sentiments des autres personnes : Clairement, Célestine Orchent ne l’aimait pas et c’était réciproque. Emy avait été trop loin ce jour là et elle s’était promis de ne plus recommencer. De toute façon, elle n’avait pas le choix de se plier à ses supérieurs si elle voulait garder son boulot. Et elle avait besoin de ce boulot.
Lorsqu’on lui indiqua que la mission sur les Slimes, Emy en avait presque oublié qu’elle existait. Parce qu’il y avait deux mois qui s’étaient passés entre le moment où Emy en avait parlé avec ses supérieurs et ce jour... Le S.H.I.E.L.D aimait se faire désirer. Ce n’était pas faute d’avoir demander plusieurs fois où en était le projet de Lucy Orchent... Cette dernière avait contacté Emy quelques mois plus tôt parce qu’elle avait besoin du S.H.I.E.L.D pour ses recherches. Emy n’avait pas hésité à l’aider même si cela pouvait mettre sa carrière en danger. Elle avait fait de même concernant Luke Hunt, mais cette fois, ça n’avait pas été facile... Emy avait faillit tout faire foiré... Encore aujourd’hui, elle s’en voulait d’avoir entrairer Lucy dans cette histoire... Mais aujourd’hui, elle allait faire les choses bien et avec Clint.
Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir et Emy, qui venait de discuter avec Clint pendant plusieurs minutes, se tourna vers la porte. Lucy Orchent s’y tenait et elle semblait être de bonne humeur et heureuse de la voir. Emy lui rendit son sourire et lui serra la main avec autant d’énergie que la scientifique.
“Mademoiselle Orchent. Je vais bien et vous ? Nous allons enfin pouvoir continuer cette mission ! Je suis impatiente.”
Emy regarda Lucy se tourné vers Clint et lui serré la main à son tour, s’excusa pour son week-end. Emy, elle, salua Nathan qui était toujours dans le sillage de Lucy. Elle était contente de revoir l’homme. Il semblait qu’il était toujours là, pour protéger les arrières de la rouquine. Cette dernière leur dit alors que les agents Brown et Muller allaient les rejoindre. Emy n’était pas certaine de les avoir déjà vu, mais il y avait tellement d’agents dans l’organisme que cela n’était pas étonnant. Lucy supposa alors qu’ils avaient retrouvé un Slime, pas un agent. Emy eut un petit sourire avant de sonder les personnes présentes dans la pièce. Chacune des personnes présentes semblait être bien. Les émotions étaient neutre, pas de stress, du moins pas trop. Emy regarda Lucy avant de lui dire :
“Effectivement, mais ce n’est pas moi qui dirigera l’opération et qui vous donnera les détails. Cli... Agent Barton ?”
Emy avait faillit appeler Clint par son prénom. Ce n’était pas le moment de faire voir qu’ils étaient proches. Clint était son supérieur, ce n’était pas le moment de le mettre dans l’embarras.
Clint Barton, en tant que chef de la mission, avait eu entre les mains tout le dossier concernant les Slimes. Il avait aussi été averti que les agents Mullins et Brown, qui n'avaient pas brillé lors de l'incident de Central Park, ne participeraient pas à la mission, leur expérience étant jugé trop faible pour le danger que représentaient les Slimes. Sans compter une mesure disciplinaire pour avoir blessé des civils avec le matériel du SHIELD.
Le dossier contenait un grand nombre d'informations classés par catégories : les témoignages, l'incident du zoo de Central Park et les rapports de recherche.
Dans les témoignages, on trouvait beaucoup de rencontres assez vagues avec la créature dans son état primaire. Certains parlaient d'une masse gélatineuse bleutée qu'ils auraient vu du coin de l'œil, d'autres moins chanceux d'une horreur verte qui les aurait attaqué ainsi que d'autres personnes, d'autres encore d'étranges coulures roses qui semblaient évoluer sur les murs mus par une volonté propre. Beaucoup relevaient aussi que tout ce que touchait la créature était, après son passage, d'une propreté incroyable.
On notait que le nombre de témoignages d'attaques avait brusquement chuté après fin mai 2024 environ, sans raison apparente. Et surtout, une autre série de témoignages avait vu le jour après avoir recoupé les spécificités des Slimes, notamment la propreté qu'ils laissaient derrière eux. Certaines personnes avaient, apparemment, rencontrer un être humain ayant les mêmes propriétés et une couleur d'yeux changeantes, adoptant des teintes similaires à la créature. Il s'agissait toujours d'un homme ou d'une femme avec un comportement décalé, presque enfantin, doté d'une curiosité presque maladive. Il semblait aussi que l'apparence physique était toujours semblable. Deux portraits robots établis à partir des témoignages accompagnaient le dossier.
Le rapport d'incident du zoo indiquait en détails son déroulement. L'attaque avait été soudaine mais précédée par une véritable panique de la part des animaux, elle-même précédée par une période d'agitation chez tous les pensionnaires du zoo. Il retraçait aussi la destruction de la volière et la quantité de rouille incroyable retrouvée sur du matériel normalement bien entretenu. Enfin, il concluait sur la bouche d'égout qui semblaient avoir été le point d'arrivée du Slime : les échelles, la plaque et tout ce qui était métallique avait rouillé, mais le béton et le pavé étaient d'une propreté irréprochable, si bien qu'on avait pu suivre le trajet de la créature sur près de 3km d'égouts avant que la piste s'arrête net sur une bouche d'égout intacte.
Les rapports de recherches statuaient de la "nature" du Slime. Sa composition chimique, pour commencer, était un ensemble d'eaux usées, de protéines, lipides, glucides, vitamines et acides aminés et d'une cinquantaines d'autres composés en proportions très faibles. Si la substance n'était pas nocive telle qu'elle avait été analysée, les chercheurs estimaient que lorsqu'elle était "active" (même s'ils ignoraient par quel procédé), l'acidité de la créature devait être équivalente, sinon supérieure, à celle des sucs gastriques dans l'estomac.
Le reste des rapports étaient des conjectures se basant sur les témoignages qui, bien que n'ayant pas de base scientifique pour les étayer, semblait démontrer que la créature était capable de métamorphose et de colorer sa substance à l'envi, on pouvait envisager un véritable métamorphe.
Enfin, et c'était ce qui était à la base de cette mission, les capteurs olfactif visant à retrouver la piste des Slimes avaient subis une quantité très élevée de tests et de recalibrage, car l'odeur des Slimes s'avéra particulièrement difficile à différencier des odeurs habituelles de la ville, tant elles étaient discrètes, contrairement à ce qu'avait laissé croire l'incident du zoo. Ajouté au fait qu'il fallait chercher dans tout New York, il avait fallu du temps pour obtenir un résultat. Mais à force d'efforts, les chercheurs étaient parvenus à obtenir un résultat prometteur : dans les dernières vingt-quatre heures, l'odeur d'un Slime avait été détecté à trois reprises sur l'île de Manhattan, plus précisément dans le marché nocturne de Harlem, qui était en pleine effervescence à cette période.
À l'heure où commençait cette réunion, l'agent Barton recevait une notification indiquant une nouvelle détection lors des vingt dernières minutes.
Visqueusement vôtre...
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
Le Slime… Une créature improbable. Une sorte de boule de gelée verte, ou bleue, ou rose, selon les jours. Une bestiole acide, métamorphe, avec un comportement étrange et une passion pour le ménage. J’entendais parler de cette chose depuis quelques mois déjà, et j’avais été particulièrement surpris, en étudiant le dossier, de voir les portraits robots et de reconnaître la forme féminine comme étant la femme qui s’était plantée devant l’estrade pendant le Jour des Héros, alors que nous étions en pleine bataille. Dire que le S.H.I.E.L.D. tentait de l’attraper depuis cet été, et que nous l’avions eue devant notre nez au mois de mai…
Les rapports de recherche contenaient bien sûr des termes plus techniques et scientifiques que ceux que j’utilisais pour définir cette boule de gelée. Lucy Orchent les comprendrait sûrement mieux que moi. C’était elle qui avait amené cette affaire… encore elle. Elle s’était mis en association avec Emy Carthew sur ce dossier, et comme cette dernière avait besoin de la supervision d’un agent plus haut placé, je m’étais proposé. Mieux valait que ce soit moi plutôt que l’autre sœur Orchent, ou quelqu’un qu’Emy ne connaissait pas.
Je pus discuter quelques minutes avec Emy avant que Lucy n’arrive, pour prendre un peu de ses nouvelles et donner des miennes. Noël arrivait à grands pas, et nous étions déjà en plein dans les préparatifs. La fête ne se déroulait pas seulement sur deux jours, en tout cas pas chez les Barton. Nous avions un certain nombre de rituels et de traditions à honorer dans la famille, des occasions de passer de bons moments ensemble… sauf aujourd’hui, évidemment.
Je lus la surprise dans le regard de miss Orchent lorsqu’elle me vit : à l’évidence elle ne savait pas que c’était moi qui dirigeais cette opération. Décidément, nous nous croisions beaucoup ces derniers temps. Je lui serrai la main et lui souris brièvement lorsqu’elle s’excusa pour le week-end.
« Ce sont les aléas du job. »
Je serrai aussi la main de Nathan, mon « fan » et son garde du corps. Je n'allais pas cracher sur une paire de bras supplémentaire, même si emmener des civils sur le terrain ne me plaisait qu'à moitié. Je répondis ensuite à la question de miss Orchent sur les agents Brown et Muller, sans évidemment entrer dans des détails qui ne la concernaient pas et qu'elle n'avait pas à connaître.
« Non. C'est l'agent Carthew et moi-même qui prenons le relais sur cette opération. Mais puisque vous avez déjà été en contact avec cette créature, miss Orchent, je compte sur vous pour me donner le plus de détails possibles afin que nous établissions ensemble une stratégie pour la capturer. Ce sera l'occasion de faire vos armes en tant que super-héroïne. »
La remarque ne contenait qu'un brin de sarcasme. Je fourrai dans les mains de Lucy et d'Emy les dossiers résumant l'affaire, avec les témoignages et les rapports de recherche.
« Un Slime a été repéré à Harlem au cours des dernières vingt-quatre heures. Je viens de recevoir une nouvelle alerte, on a sa position, datant de moins de vingt minutes. Va pas falloir qu'on traîne si on veut pouvoir lui mettre le grappin dessus. »
Emy va bien et me retourne la question, à laquelle je réponds avec un sourire d’autant plus grand que l’agente fait preuve d’enthousiasme.
« Surbookée, pour changer, donc je ferais aller, pour changer. Ça rime donc c’est vrai. »
Quant aux excuses pour avoir gâché deux fois, ou une fois et demie puisque là c’est indirectement ma faute… même si je pourrais argumenter que la fois précédente aussi c’était indirectement ma faute puisque j’ai pas chercher directement à l’impliquer… Enfin Bref, quant aux excuses pour avoir gâché le weekend, "Ce sont les aléas du job". Okay. C’est aussi pragmatique que concis. Comme une réplique de Clint Eastwood.
Tant mieux que ce soit "Clit… Agent Barton" qui dirige l’opération et me donnera les détails. Je vais travailler avec un Avenger ! Quant à l’absence des agents Miller et Brown, le courant passera surement moins entre nous mais ça évitera les tirs alliés. Sauf si c’est effectivement Hawkeye qui a mis la flèche dans la hanche de Rocket en septembre dernier. Je sais plus si j’avais eu le fin mot de cette histoire et je vais pas prendre le temps de chercher dans ma mémoire : on restera derrière l’œil de faucon histoire de pas avoir la larme à l’œil en le faisant se sentir comme un vrai con s’il (re)fait du tir allié. S’il le fait avec une flèche à impulsion électrique, cela inaugurera surement une tradition de mes missions… sachant que Nathan pourrait reprendre le rôle du mauvais rôle avec ses bâtons à impulsion électrique ! Oh, je suis en train de voir des retours de Chance arriver à la vitesse de la foudre moi. Ce qui ne doit pas m’empêcher de mettre les autres au courant de ce que je sais, comme demandé par l’agent Barton. Est-ce que j’ai pensé à prendre mes carnets de notes sur le Slime ? Nathan porte le sac. Et le SHIELD en a une copie de toute façon. Pas comme si y’en avait que deux pages, quoi.
Je suis dubitative quand au fait que cela va être l’occasion de faire mes armes en tant que super-héroïne, tant parce qu’on a fait un bon score en la matière au zoo que parce que j’aimerai éviter toute agression envers les Slimes et parce qu’Hawkeye fait du sarcasme, mais dans le doute j’acquiesce avec un sourire ; même si c’est du sarcasme, on va prendre au premier degré et se satisfaire d’être invitée à aller sur le terrain.
« Je tâcherai de ne pas vous décevoir, réponds-je donc avec cordialité, rajoutant à son second degré un double-sens qu’il interprétera comme il le souhaite, avant de me retourner vers Nathan pour lui tendre une main.
- Un Slime a été repéré à Harlem au cours des dernières vingt-quatre heures, reprend l’agent Barton alors que je m’approche de la table plus que des chaises et fouille le carnet à spiral format A5 que mon garde des affaires m’a passé. Je viens de recevoir une nouvelle alerte, on a sa position, datant de moins de vingt minutes. Va pas falloir qu'on traîne si on veut pouvoir lui mettre le grappin dessus.
- Je peux faire mon improvisé sur le chemin du véhicule comme dans celui-ci, dis-je sans relever le nez des pages que je tourne, tout en étant prête à me détourner d’un exposé improvisé devant une table au profit d’un autre dans les couloirs. Aura-t-on les drones olfactifs ou au moins un maitre-chien pour suivre la piste ? »
J’attends une réponse Clintienne tout en étant consciente que la seconde supposition est improbable du fait de notre limitation présente à un seul quatuor de personnes. Sans-doute était-on prévu en trio jusqu’à ce que je ramène mon Nathan mais il est aussi possible qu’on ait le droit à deux personnes de plus pour former deux trios. J’en sais rien. Je tâche de vérifier ce que je sais vis-à-vis des notes que j’ai prises immédiatement après ma première rencontre avec une Slime.
« J’ai déjà rencontré deux Slimes, réintervins-je indifféremment du lieu. La seconde fois était face à du terrorisme. La première peut se résumer à "entrée par effraction, dégradation de biens privées, mise en danger de la vie d’autrui et vol de la quasi-totalité de la nourriture et de l’eau présente dans mon bus" accompagné de l’une des plus grosses peur puis curiosité de ma vie.
- Elle lui a aussi donné de l’alcool, rappelle un Nathan qui s’est déjà assis sur une chaise et a l’air d’avoir des souvenirs bien spécifique de cette rencontre comico-horrifique.
- C’était pour la science. Et notre survie. Puis j’ai aussi voulu lui apprendre à chanter aussi. Si l’un de vous veut mes notes, n’hésitez pas. »
La Slime 1
On observe que → Forme semi-liquide "gelée" (pas froide état de matière plus que fraicheur) → Plusieurs centaines de litres → Vulnérable à la chaleur et aux dessiccants → Capable de se mouvoir sous forme semi-liquide → Courants internes ? "Muscles" ? Maîtrise de la mécanique des fluides à l’intérieur de son corps ? → Capable d’altérer sa couleur, son apparence visuelle pour d’imiter une apparence humaine et ses accessoires → dafuck ?! → Ne peut altérer sa texture marécageuse → froide, humide, poisseuse, gluante → Capable de former des tentacules → Difficulté à percevoir son environnement sous cette forme → problème réglé sous forme "humaine" → création d’organes sensoriels ? → génie organique ? imitation à partir d’un humain "mangé" ? → Se nourrit d’eau et de nourriture humaine → Ne mange pas les humains Merci ma Chance
« En synthèse, les deux Slimes que j’ai observé faisaient probablement des centaines de litres, donc de kilogrammes. Considérant la réserve d’eau de mon bus et l’expérience qui s’y est passé, je dirais qu’une colonie peut monter à une demie-tonne au moins. »
Oui, je complète ce qui a été écrit tant dans ce que je présente que dans mes prises de déposition ; ou débriefings, selon le point de vue. Je ne fais pas partie de l’équipe scientifique d’étude des Slimes mais je théorise de mon côté, même si je ne suis pas encore payée pour être théoricienne, et ladite équipe a eu la gentillesse de partager avec moi les résultats d’étude permis par mes échantillons.
« Comme vous avez pu le lire dans les rapports suite à l’incident du Zoo, on n’est pas certains de comment un Slime fonctionne. Biologiquement parlant. »
Je tourne la page de mon carnet et la lis à l’envers pour vérifier que je me rappelle de tout correctement.
La Slime 11
On suppose que → Veut apprendre et se sociabiliser avec les humains → infiltration ? → âge mental 5 ans environ A confirmer → Code couleur équivalent aux expressions corporelles → vert = danger → acidification "digestive" externe → jaune = agacement/malaise → bleu = tranquillité → violet = réflexion → rouge-orangé = joie-excitation → rouge = joie ? excitation ? → orange = l’autre → marron = fatigue
« Chose qui va plus vous intéresser, j’ai déjà pu un peu théorisé le fonctionnement social de celle que j’ai rencontrée. Considérant l’attitude du Slime du zoo, je dirais que certaines de mes observations sur sa communication non-verbale sont bonnes. Le code-couleur. Le vert et le bleu sont sûrs : bleu c’est bien, vert c’est violent. »
Je sais pas pourquoi je me souvenais du rose comme curiosité mais je dois confondre avec le violet comme réflexion ; une histoire d’alcool, chez la Slime et non chez moi. Chez moi, c’était plus la panique.
« Des points, que j’ai l’air d’avoir oubliés de noter mais qui doivent être dans ma premières dépositions, est que la Slime rencontrée associe la musique à la maladie. Je crois que j’ai réussi à la faire fuir en voulant lui apprendre la comptine de l’alphabet. »
Désolé Agent Barton mais mon héroïsme est aussi original que moi ; dans les deux sens du terme. Chose que je vous laisse le loisir de constater et m’abstiens d’énoncer afin de préserver le professionnalisme dont je suis sensée faire preuve. Jusqu’à ce que je panique ou que j’oubli, tout du moins.
« J’ai pu interagir avec la Slime délinquante, la première fois. Avec le Slime terroriste au zoo, pas réellement. Je n’ai pas la moindre idée du nombre d’individus qu’ils sont et de la gamme de personnalité qu’ils peuvent développer. »
Traduction : j’aimerai beaucoup discuter avec et faire ami-ami-récupération mais je suis aussi consciente qu’on reste sur un animal, ou une bactérie, ou un truc, dangereux et qu’il faut pouvoir sécuriser la zone et prévenir les dégâts avant de réellement interagir.
« A ma connaissance, la chaleur, les dessiccants et l’électricité sont des manières de le blesser. Chose qui le rend plus agressif. Je ne pense pas que ses imitations organiques, même si elles créent les attributs liés aux organes, lui offrent les faiblesses des choses imitées. »
Une pause, alors que je continue de faire mon exposé debout en parlant avec les mains.
« Le fait que le contact physique restait marécageux même quant la Slime était sous forme humaine signifie probablement qu’elle garde les avantages de sa forme semi-liquide malgré la structuration d’organes. Donc les impacts et les perforations sont inutiles. »
Je pense avoir pas mal traité la partie qui doit concerner le plus l’agent Barton. Maintenant, je passe à celle qui me semble concerner le plus l’agent Carthew. Sauf si je ne m’abuse dans un cas comme dans l’autre ; pour ne pas dire dans tous les aspects de cette histoire.
« J’ignore parfaitement jusqu’où peut se développer la cognition et l’âge mental d’un Slime. Je ne suis donc pas certaine de jusqu’où on pourra pousser le dialogue. J’aimerai cependant privilégier cette approche. »
Mon regard se fixe sur Hawkeye, qui a le dernier mot dans cette histoire. Nous avons déjà pu discuter de comment j’aborde les choses et rien ne devrait le surprendre. A voir ce qu’il décidera. A voir aussi si son sarcasme ne provenait pas de la différence entre nos héroïsmes et d’une anticipation de sa part sur le fait que je ne sois pas capable de faire de l’héroïsme comme lui. Les @robeez ne sont pas réellement adaptées à la gestion d’un Slime.
« Agent Carthew, lui dis-je en me détournant de notre chef commun, vos capacités empathiques seront très utiles afin de déterminer la véracité des émotions liées à la communication colorée. Donc la conduite à suivre. »
Une pause alors que je croise les bras.
« Si vous êtes capable de distinguer les espèces par leur ressenti, vous pourrez peut-être nous servir de télélocalisatrice afin de trouver le ou les Slime(s) également. »
Même si je préférerai franchement du matériel, étant fermement convaincue que toutes les espèces disposent d’émotions similaires tant j’ai côtoyé d’animaux.
« Puis-je savoir quels sont les éléments disponibles suite à l’observation d’il y a vingt minutes ? »
Emy était heureuse de se retrouver sur une nouvelle mission et encore plus, de se retrouver sur une nouvelle mission avec Clint. Ils avaient fait une mission ensemble avec le Docteur Strange, mais Emy n’était pas au meilleure de sa forme à ce moment là. Elle venait tout juste de retrouver ses capacités à controler son pouvoir et le trop plein d’émotions des personnes qui se trouvaient dans son périmètre lui avait causer un petit soucis : Elle s’était tout simplement évanouie à la fin de la mission. Elle n’en était pas très fière, mais c’était une chose qu’elle avait accepté. Parce qu’elle devait remontrer la pente et cela lui avait permis de mettre en place un bouclier mental encore plus fort. Aujourd’hui, elle savait que si elle reprenait la mission avec le Docteur Strange et Clint, ce ne serait pas pareil.
Emy voit Clint rentrer et le salut pendant qu’il discute avec Lucy aussi. Cette dernière semble être légèrement nerveuse, mais ce n’est que ce que Emy ressent. La discussion prend alors une tournure officielle et la mission peut commencer. Emy prend appui contre le mur derrière elle et écoute ce que Clint dit avant que Lucy ne prenne le relais. Il n’y aura qu’eux sur le terrain, avec Lucy et Nathan qui est toujours derrière cette dernière. Clint leur tend un dossier et Emy le survole doucement. Il y a pas mal de détails, elle les regard, les lit et Lucy expose ce qu’elle a fait, ce qu’elle sait. Emy l’écoute attentivement. Les Slimes sont des êtres qu’elle ne connait pas. Elle est d’accord avec Lucy pour éviter la méthode forte. La violance n’a jamais régler quoi que ce soit de toute façon. Le code couleur des Slimes semblent être au point, Lucy le confirme sur au moins deux couleurs. Donc, le vert, c’est danger. Comment se défendre contre un Slime si leur matière est marécageuse ? Emy interrompt Lucy et lui demande :
“Si je comprends bien, si on doit se défendre contre un Slime pour une raison ou une autre, nous ne pouvons pas le faire avec des armes traditionnelles ? Alors comment faire ? Avez-vous une idée ? Je ne suis pas très à l’aise avec l’idée de ne pas pouvoir me défendre. Si l’agent Carton le peut avec ses flèches, car certaines peuvent être conductrice d’électricité, de chaleur, moi je n’ai rien. Je peux utiliser un taser, mais je ne suis pas certaine du résultat ?”
Mais normalement, ils n’allaient pas devoir se défendre s’ils utilisaient la méthode douce non ? Emy avait le cerveau qui fonctionnait à 200 à l’heure. Elle était de l’avis de Lucy pour ne pas les aggresser, mais elle n’avait pas envie de se faire attraper par l’une de ces créatures... Emy souhaite encore vivre pendant un petit moment quand même !
Après la réponse de Lucy, cette dernière continua en disant que Emy serait très utile pour déterminé la véracité des émotions liées à la communication colorée et donc, de la conduite à suivre. Effectivement, même si Le Slime se comporte comme un enfant de cinq ans, tout le monde a des émotions et Emy peut les lire facilement. Lucy croise alors les bras et rajoute que si elle est capable de distinguer les espèces par leur ressentit, elle pourrait alors être la télélocalisatrice pour trouver d’autres Slimes.
“C’est dans mes cordes oui. Je pense pouvoir le faire, à condition que je rencontre plusieurs Slimes, de différentes espèces. Peut-être qu’il n’y a pas tant de slimes que ça sur New-York ?”
C’était une question qu’elle se posait. Et s’il n’y avait qu’un seul Slime, voir maximum deux ? Emy pourrait les identifier. Mais les différents rapports semblaient prouver qu’ils étaient plusieurs... C’était une information qu’elle allait devoir creuser. Elle continua de regarder le rapport pendant que Lucy s’informait sur les derniers éléments disponibles à l’observation d’un Slime vingt minutes plus tôt.
J'acquiesçai sobrement lorsque miss Orchent me répondit, en me faisant part de son espoir de ne pas me décevoir. Toujours cette question d'image… Y'avait pas de raison qu'elle me "déçoive", tant qu'elle se montrait efficace, et je savais qu'elle pouvait l'être, sinon elle ne viendrait certainement pas avec nous, et son garde du corps non plus ! J'acquiesçai une seconde fois lorsqu'elle proposa de faire son briefing sur le chemin : il n'y avait pas une minute à perdre. Quant à sa question, j'y répondis le plus clairement possible :
« Le drone est déjà chargé dans la voiture. La Slime étant une créature métamorphe, on en aura besoin pour la repérer. »
J'écoutai le récit de ses expériences passées avec les Slimes tout en marchant d'un bon pas à travers les couloirs de l'agence. Je haussai un sourcil lorsque furent évoquées les tentatives d'enivrer puis de faire chanter la créature, mais ne fis pas de commentaire, ne trouvant rien de pertinent à dire. Quant à ses notes, je les pris pour simplement vérifier que je les avais déjà lues, avant de les passer à Emy pour qu'elle puisse en prendre connaissance.
Je laissai échapper un bref rire du nez lorsque miss Orchent résuma que la couleur verte du Slime signifiait "violent". Ca me rappelait quelqu'un… L'anecdote sur la musique était intrigante, et en même temps je voyais pas trop quoi en faire, à part rebondir dessus pour détendre un peu l'atmosphère.
« Eh ben super, si elle devient verte, on pourra soit lui cramer la tronche, soit lui chanter des cantiques ! C'est la période de Noël après tout. »
Je souris suite à cette remarque, afin de bien faire passer que c'était de l'humour et non une critique sarcastique des analyses de miss Orchent. Emy était plus habituée à mon humour et ne devrait pas en prendre ombrage, mais je ne tenais pas à me fâcher tout de suite avec notre alliée du moment. Je repris d'ailleurs rapidement mon sérieux pour énoncer mes propres hypothèses quant au nombre de Slimes présents à New York.
« On sait pas non plus combien elles sont, ni d'où elles sortent. Mais vu que cette bestiole peut changer d'apparence, c'est possible qu'elle puisse en prendre plusieurs et qu'on ait à faire en réalité à une seule créature sous différentes formes. C'est c'que j'espère en tout cas. »
Ou alors un couple, un mâle et une femelle. Mais j'étais pas sûr qu'on puisse réellement parler de sexe dans le cas de cette bestiole. Quant aux manières plus concrètes de blesser une Slime, j'étais arrivé aux mêmes conclusions et m'étais équipé en conséquence. Si la situation dérapait, j'avais quelques flèches rigolotes en stock qui devraient bien la calmer. Mais j'étais aussi d'accord pour privilégier le dialogue dans un premier temps, si tant est que ce soit possible. J'acquiesçai donc, une troisième fois, lorsque miss Orchent évoqua cette préférence d'approche, et tâchai de rassurer Emy sur son incapacité à se défendre face à cette créature.
« Vous êtes toutes les deux les mieux placées pour gérer la partie discussion et diplomatie. Si ça dégénère, Nathan et moi on s'chargera de vous défendre et vous protéger. J'ai de quoi neutraliser la créature, d'après c'que nous en savons. »
J'estimai avoir répondu aux principales question de Lucy et Emy, pour le reste on verrait bien sur place. Il était temps de monter en voiture. Je m'installai au volant d'un véhicule du S.H.I.E.L.D., évidemment blindé et aux vitres teintées, et laissai les trois autres se débrouiller pour déterminer qui montait devant et derrière. Une fois tout le monde installé, avec ceinture de sécurité correctement mise - vérification réflexe de père - je démarrai et me dirigeai vers Harlem.
« On va commencer par se rendre à la dernière localisation connue, sur un gros marché de Harlem. Sur place on utilisera le drone et on verra si l'agent Carthew arrive à détecter quelque chose. »
Le marché nocturne de Harlem ne portait bien son nom que la moitié de la journée, puisqu'il était également ouvert de jour. Ceci dit, il fallait bien l'admettre, les lieux étaient nettement plus fréquentés de nuit, notamment en cette période de célébration. De jour, la fréquentation se limitait principalement aux curieux de passages et qui avaient la chance d'être en vacances, aux ouvriers et intermittents du spectacles qui installaient ou entretenaient les dizaines de décorations de Noël installées et les boutiquiers et vendeurs à la sauvette.
Mais ce qui était bien plus constant dans le coin, c'était sa population. En effet, le quartier de Harlem était connu pour avoir une population noire (ou assimilée) très dense et très soudée. Aussi, lorsque quatre blancs dans une voiture blindée débarquèrent en plein Harlem, beaucoup les regardèrent passer avec un œil inquiet et l'autre méfiant. On chuchotait derrière eux et l'on se méfiait, mais pour autant personne n'affichait une animosité quelconque. C'était Harlem, pas le Bronx.
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Cela faisait un moment que la Slime cherchait ce mar-chais dont les humains parlaient. Assez de temps pour que la nuit se change en jour. C'était sous sa forme de jeune femme qu'elle était allé se promener dans Har-laim, mais sans indication réelle d'où ça se trouvait. Depuis le temps qu'elle fréquentait les humains, la Slime avait saisit qu'ils divisaient tout et donnaient des noms à tout ce qui était divisé. La ville était divisée en dit-strict, eux-mêmes divisés en quartiers. Elle se demandait s'il y avait un rapport avec les quartiers de pomme, mais elle pensait que non. Les humains utilisaient parfois des mots bizarres.
C'est donc par un pur hasard et l'aide de quelques humains gentils qu'elle parvint à destination. Elle fut un peu déçue. On lui avait promis plein de lumières et de bonnes odeurs, mais pour l'instant elle n'en voyait pas. Elle voyait bien les ampoules, les guirlandes et tout ça, mais rien n'était allumé. Quel intérêt ?
Déçue donc, mais pas pour autant découragée, elle avait interpelé un humain pour qu'il lui explique. Au début, il n'avait pas l'air de vouloir lui parler, mais finalement, à force de demander, elle obtint une réponse : les lumières n'étaient allumées que la nuit. Comment disaient les humains déjà ? Ah oui, shit ! C'était le mot qu'ils utilisaient pour dire qu'ils n'étaient pas content. Il y en avait d'autre mais elle n'arrivait pas à tous les retenir. En tout cas, l'humain qui lui avait dit partit rapidement.
Au final, elle commença à traîner dans les rues en regardant tout autour. Au final, elle trouvait son compte par d'autres couleurs : celles de grandes peintures sur les murs, avec beaucoup de couleurs. Pour les formes, elle ne savait pas trop ce que ça représentait. Parfois on voyait un humain ou un animal, mais souvent ça ne ressemblait juste à rien.
De curiosité en curiosité, elle avait erré jusqu'au marché nocturne, sous le regard de passants qui avaient l'impression de voir un OVNI, tant elle ne montrait pas le moindre signe de malaise. Finalement, à l'heure où le quatuor arriva aux alentours, la Slime était en train d'admirer des sculptures en bois dans le marché couvert, cette partie du marché nocturne qui s'enfonçait dans les halles d'un grand bâtiment, et posait toutes sortes de questions à un vendeur qui se demandait si elle ne se moquait pas de lui. Il faut dire qu'elle demandait comment on pouvait faire des formes pareilles avec un couteau qui était, de toute évidence, plat, et donc ne pouvait couper que tout droit...
Le drone est déjà dans la voiture, j’en déduis donc que l’on va y aller en voiture et non en Quinjet en plus d’avoir la réponse à mes deux questions. Dommage pour le Quinjet et tant mieux pour le drone. Je n’ai pas particulièrement envie de mêler un chien dans cette histoire, même si ça serait moins pire qu’un chat. J’acquiesce à la conclusion d’Hawkeye : l’équipement, c’est bien. Adapté, c’est encore mieux. Et possédé, c’est la base. En parlant de base, d’équipement et de voiture, on s’en va vers la troisième qui contient le second en traversant la première alors que je fais mes explications.
« Eh ben super, ricane l’agent Barton lorsque je résume mon code-couleur avec un slogan "bleu c’est bien, vert c’est violent", si elle devient verte, on pourra soit lui cramer la tronche, soit lui chanter des cantiques ! C'est la période de Noël après tout. »
Alooooooors… euh… comment dire ?
« Pourquoi pas les deux en même temps, propose Nathan avec un sourire. Je suis sur que Lucky peut nous inventer un truc genre "jingle brûle" pour accompagner le slimecu. Barbeslime ? »
Alooooooors… euh… pas comme ça ?
On va continuer de marcher et de faire l’improviser avant que les deux autres décident de transformer mes recherches scientifiques en autodafé. Sachant que c’est l’agent Carthew qui finit par l’interrompre, l’improvisé, et m’interrompre, puisque je le faisais, pour confirmer qu’elle ne peut pas se défendre d’un Slime avec des armes traditionnelles. J’acquiesce du visage avant de me demander si acquiescer signifie actuellement oui ou non et donc si oui nous ne pouvons pas le faire, oui nous pouvons le faire, non nous ne pouvons pas le faire ou non nous pouvons le faire. Ce qui m’occupe le temps d’avoir une idée car, toute chaotiques et originales qu’elles soient, avoir des idées c’est mon boulot. Ma passion. Ma névrose ?
« Je peux utiliser un taser, mais je ne suis pas certaine du résultat ?
- Un pistolet, une matraque ou une flèche à impulsion électrique est une bonne idée, confirme-je immédiatement. Les électrodes devraient entrer dans le Slime donc pouvoir faire leur office. Reste à déterminer si le 50.000V par 0,002A est suffisant… ce qui va dépendre du volume du Slime. J’ignore à combien étaient les gadgets électriques de l’agent Brown mais ils ont été plutôt efficace au zoo. »
Et contre Raven mais ça on va pas en parler. Ma déposition du zoo inclue cette partie-là de l’histoire et j’ignore ce que le SHIELD sait de l’Elsa. J’aurais aucun souci à balancer le peu que je sais de mon côté si on m’y force mais je préfère rester dans l’omission si possible.
« Après, je pense que le plus efficace serait du dessiccant, afirme-je presqu’immédiatement. J’avais dans l’idée de lui jeter du sel de déneigement la première fois. Système D. »
Ce n’était pas une solution idéale mais ce n’était pas une rencontre dans des situations idéales, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a.
« Si nous avions le temps de développer quelque chose de spécialisé, je pense que l’acide sulfurique serait notre piste principale : dessiccant et exotherme. »
Le problème étant que j’ai peur de la létalité sur les Slimes, puisqu’on conjuge deux faiblesses avec un composé chimique déjà très dangereux pour un humain. Cela étant, un Slime est plusieurs fois plus volumineux qu’un humain lorsqu’on y pense.
« Pour en revenir à la première méthode, le système D, et en considération des composants analysés par vos laborantins, je pense qu’on peut essayer du détergent. Après le taser. Enfin Bref. »
J’en étais où moi ? Je me suis perdue mais Emy m’a aidée ! Travail d’équipe chef. D’ailleurs, en parlant de cela, il faut que je parle du travail que j’aimerai que l’on accomplisse en équipe et qui est une bonne première solution au problème précédent : le "pas taper". J’enchaine donc sur une nouvelle ignorance, les capacités de développement cognitive des Slimes, et sur l’approche à privilégier malgré cela et selon moi ; et pas l’inverse, selon cela et malgré moi. Annoncé compte double, comme dit Nathan.
Lorsque l’agent Carthew me répond que différentier les espèces vivantes fonction de leurs émotions est dans ces cordes, je souris et acquiesce. Lorsqu’elle continue en disant qu’elle doit rencontrer plusieurs espèces de Slimes, c’est moi qui vais dans les cordes. On s’est pas comprises.
« Peut-être qu’il n’y a pas tant de Slimes que ça sur New-York ?
- On sait pas non plus combien elles sont, ni d'où elles sortent, confirme l’agent Barton. Mais vu que cette bestiole peut changer d'apparence, c'est possible qu'elle puisse en prendre plusieurs et qu'on ait à faire en réalité à une seule créature sous différentes formes. C'est c'que j'espère en tout cas.
- Je dirais au moins deux, considérant les différences de comportements chez ceux que j’ai pu observer, essais-je de nuancer sans pour autant dire qu’il vaut mieux être préparé au pire histoire de pas être déçu ; et d’être préparé si les choses se passent mieux. Après, c’était distinguer les Slimes des autres espèces, comme les humains, que je vous demandais, agent Carthew. Entre eux, distinguer leurs émotions pour s’adapter c’est déjà bien. Ce qui peut être mieux c’est si vous les influencez, aussi. »
Je n’ai aucune idée de jusqu’où s’étendent les pouvoirs psychiques d’Emy Carthew. Je sais cependant que des télépathes sont capables de contrôles mentaux ainsi cela ne me surprendrait pas que des empathes soient capables de contrôle des émotions.
Le chef de mission répartie les rôles : Emy et moi à la diplomatie, Nathan et lui à la sécurité. Hawkeye a "de quoi neutraliser la créature, d'après c'que nous en savons". L’idée de voir un Slime brûler vif avec un agent Barton et un Nathan chantant des comptines de noël me vient à l’esprit et c’est assez glauque, on va pas se mentir. Je déglutis donc péniblement et me tais tout aussi péniblement.
J’avance les mains dans les poches et le regard sur le sol jusqu’à ce que l’on doive récupérer nos équipements électroniques ; une belle marque de confiance si un agent n’était pas simplement venu nous les rendre au moment de monter dans la voiture. Sachant que Nathan et moi le faisons à l’arrière.
Une fois installée mais toujours détachée, je rallume mon téléphone et sors directement la géolocalisation. Je tape "marché, Harlem" et sélectionne la première proposition de marché à proximité de Haarlem, me retrouvant aux Pays-Bas… "Marché, Harlem, New York". Merci. Selon les informations que je peux trouver, cela devrait se passer entre la 116e et la 115e Rue, côté Est, ainsi que Malcolm X Boulevard et Park Avenue. La nuit, aussi. Ah. Sachant qu’on avait rendez-vous à 10h30… au moins cela va réduire les civils présents sur place. Ou nous faire galérer jusqu’à la nuit. Si je me fais dire d’attacher ma ceinture, j’obtempère tout en sachant que cela va grandement me compliquer l’étape suivante puis envoie le sms de positionnement.
Après avoir délaissé mon portable, j’échange un regard avec Nathan avant d’acquiescer. Il entreprend de remonter le sac sur ses genoux pour le fouiller alors que je retire ma veste longue d’abord puis ramène un pied sur mon genou pour en faire de même avec une bottine. Mon pied libre s’en va sur le sol afin que son genou soutienne son homologue dans la libération de ma seconde chaussure. Les deux s’associent ensuite pour que je puisse me soulever et me défaire de mon pantalon, chose que la ceinture de sécurité n’apprécie pas. Nathan, lui, jette des coups d’œil entre deux extractions de sac et dépôt de matériel sur la banquette entre nous ; du matériel qu’on ne peut voir dans le rétroviseur.
« Regardez la route, demande-je après avoir réussi à enlever mon col roulé, ayant eu l’impression qu’il y avait un coup de volant, et avant de me rappeler à qui je parle. S’il vous plait. »
La combinaison blanche commence à s’enfiler par les jambes, sa fermeture éclair se trouvant entre le bassin et le plexus. Une fois que j’ai réussi à la passer, j’en fais de même avec les bottes montantes. Puis les mitaines. Les épaulettes. Les deux protèges-smartwatches. La ceinture avec ses pochettes pour lunettes et ses deux holsters de cuisse, dans lesquels vont mon smartphone et celui de Nathan. De l’une des pochettes, je sors une paire de smartglasses et l’allume avant d’en faire de même avec une oreillette sans fil. Je vérifie que tout soit bien connecté.
Non contente d’être une blanche débarquant d’une voiture blindée dans un quartier connu pour avoir une population noire (ou assimilée) très dense et très soudée, je suis une blanche en combinaison blanche débarquant d’une voiture blindée dans un quartier connu pour avoir une population noire (ou assimilée) très dense et très soudée !
« Je suis encore en train de voir à débloquer les fonds pour que Tec-Novita nous en confectionne avec le célestin de ma sœur, explique-je aux deux agents du SHIELD, qui doivent savoir que le nom donné au matériau composite à base de graphène bicouche décalé et de fibres méta-aramides créé par Célestine a été nommé d’après elle ; lequel neutraliserait la létalité des munitions classiques mais ne protègerait nullement d’hématomes à la mesure des impacts. En attendant, on y va au kevlar 29. »
Probablement comme les Agents du SHIELD, même si le statu d’Avenger doit permettre à monsieur Barton d’accéder à du bien meilleur équipement. Quoi qu’il fasse parti des Avengers légers et ait été contre Tony Stark lors de la guerre civile. Peut-être que le Kevlar est aussi présent dans son costume qu’il l’était dans ceux de Natasha Romanoff.
« Permettriez-vous que l’on complète votre équipement, interroge-je en m’approchant d’Emy et en retirant la montre connectée de mon poignet droit pour la lui tendre ; gestes imités par Nathan à destination d’Hawkeye. On peut l’utiliser en communicateur mais c’est surtout la mesure physique, notamment la fréquence cardiaque et respiratoire, qui m’intéresse. »
Je viens tapoter de l’index droit les branches de mes lunettes connectées.
« J’ai les infos en direct sur l’ATH. »
Nathan utilise beaucoup moins l’Affichage Tête Haute que moi, notamment car il est beaucoup moins concentré à l’usage des @robeez ou la stratégie, mais s'équipe tout de même de lunettes connectées.
« Si vous avez la possibilité de me passer du matériel, je vous en remercie, continue-t-il à l’attention de l’agent Barton face à lui. Arc inclus. »
Il prendra ce qu’on lui donne, conscient qu’on ne pouvait pas amener tout l’équipement que l’on a fait importer de Suisse et d’Italie avant-hier au SHIELD alors même que l’on ne savait pas ce que l’on allait me demander ; les costumes n’étant là que parce qu’on s’attendait au pire. Et pour frimer, aussi. D’où que l’on ait la moitié du matos.
Dégainant mon smartphone de droite, j’entreprends de lancer un appel à Enzo puis d’activer l’application des @robeez afin de voir où elles sont rendues. Elles mettront plus de temps que nous à arriver jusqu’à ma position mais elles le font toujours de toute façon.
La mission allait se lancer. Emy ressentait toujours une petite excitation quand une mission débutait. Lorsqu’elle était revenue dans les rangs du S.H.I.E.L.D, cette excitation n’était pas celle d’aujourd’hui. C’était plutôt une appréhension. Elle n’était pas très rassurée de reprendre du service, mais sa première mission avait été avec Clint alors elle avait eu confiance. Depuis, les différentes missions s’étaient toutes plus ou moins bien passées... Sauf lorsque toute son équipe avait été blesser, elle comprise. Cela avait été une des missions les plus difficiles de sa carrière parce qu’il y avait eu un mort. Les Héritiers avaient fait beaucoup de mal. Emy secoua légèrement la tête avant de reprendre pied dans la réalité et écouter ce que Clint était en train de dire. Les deux femmes seraient protégés par l’agent du S.H.I.E.L.D et Nathan. Ce n’était pas une mauvaise idée, Emy n’aimait pas être sans couverture. Un simple taser pour se défendre, ce n’était pas ce qu’elle aimait le mieux, mais elle n’avait pas envie d’être devant une Slime en colère si elle voyait une arme. Elle devait faire confiance à Clint et Nathan. Pour le premier, ce n’était pas un soucis, elle avait l’habitude de travailler avec lui. Pour autant qu’elle le sache, Nathan était aussi digne de confiance. Elle devait de toute façon s’y faire, il ne lâchait pas Lucy d’une semelle. C’était son garde du corps après tout.
Lorsque Emy répondit légèrement à coté de la question que Lucy lui posa, elle sentit tout de suite une légère tension chez la jene femme. Peut-être que l’agent du S.H.I.E.L.D n’avait pas bien comprit la question. C’était sans doute le cas, Emy écouta ce que sa nouvelle collègue du moment lui dit avant de répondre correctement à la question de Lucy :
“Les différencier des humains, ce sera possible. Ils ont une composition différente de la notre, alors leur cerveau aussi. Ce sera facile de les trouver au milieu des humains... Pour ce qui est de les influencer... Cela n’a jamais été très concluant sur les humains, je ne suis pas télépathe. Peut-être que cela marchera sur les Slimes, mais je ne peux pas vous le garantir.”
Emy avait parfois l’impression que Lucy prenait son don pour de la télépathie et non de l’empathie. L’agent du S.H.I.E.L.D n’avait jamais réussi à influencer un humain avec son pouvoir. Elle pouvait prendre la douleur de quelqu’un, elle l’avait découvert dernièrement, mais influencer les émotions de quelqu’un, ce n’était pas du tout facile. Voir impossible. La télépathie était beaucoup plus “simple” que l’empathie.
Les deux agents, Lucy et Nathan se retrouvent dans une voiture. Le temps de trajet semble être très long mais finalement, le temps de regarder par la fenêtre et les voilà près du marché d’Harlem. Emy sonde les gens sur place et tout simple être normal pour le moment. Du moins, dans le périmètre de son pouvoir. Elle voit ensuite Lucy avec une combinaison entièrement blanche.
“Un peu voyante la combinaison non ? Je n’ai jamais été très fan du blanc...”
Réponse un peu tranchante de la part de l’agent, mais ce n’était pas de sa faute. Elle avait toujours été une agente de terrain et le noir ou les tenues de camouflages étaient les seules choses qu’elle connaissait. C’était pas trop voyant. Elle espérait que la Slime n’allait pas devenir nerveuse si elle venait à voir deux personnes, une en blanche et l’autre en noir.
Emy venait de mettre son oreillette dans son oreille quand Lucy s’approcha et lui tendit une montre connectée. Lucy lui dit que c’était une montre connectée qui pouvait servir de communicateur, mais surtout qui permettait la mesure de la fréquence cardiaque et respiratoire. Emy haussa un sourcil.
“Pourquoi mesurer notre fréquence cardiaque et respiratoire ? Cela vous permettra de faire des données sur quoi ?”
Emy n’avait pas peur du résultat de la montre bien sûr. Il était normal que pendant une mission, les deux fréquences auguementent. Mais elle ne voyait pas ce que cela pouvait apporter sur la mission. Elle prit le temps de mettre la montre à son poignet et a vérifier que son taser était bien dans son étui à la taille. Elle avait encore du mal à se dire qu’elle n’allait pas avoir d’armes, mais elle devait s’y faire. La mission n’allait pas tarder à commencer. Emy se tourna vers Clint et lui dit :
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