"Cause baby, now we got bad blood You know it used to be mad love So take a look what you've done 'Cause baby, now we got bad blood (hey!) Now we got problems And I don't think we can solve 'em You made a really deep cut And baby, now we got bad blood (hey!) " Taylor Swift ft. Kendrick Lamar
N e pas trainer. Ne pas garder ce secret trop longtemps… Déjà trois jours. Le temps d’organiser une entrevue avec Erik. Cela me semblait normal qu’il soit au courant étant donné son … implication dans l’affaire qui avait fait que je t’avais invité à venir chez moi découvrir mon nouvel appartement. J’avais emménagé pendant les vacances d’octobre mais entre la mission au World, la confrontation avec le club des 5 et j’en passe je n’avais pas encore trouvé de moment où nous étions tous les deux disponibles.
Il était fort probable que j’ai un peu beaucoup insisté pour que tu viennes ce soir. Prétextant la visite de mon appartement bien que … Ce n’était pas le sujet le plus … brulant que je souhaitais aborder.
Toutes les pièces étaient meublées. J’avais en partie garder les meubles des anciens propriétaires, et j’en avais rajouté des nouveaux. Avec Bucky nous avions d’ailleurs peint la chambre des bébés dès octobre. Il était venu m’aider et j’avais trouvé cela particulièrement adorable de sa part. Même si Stephen nous avait interrompu ce jour-là. Tiens … Un autre petit secret que je gardais pour moi pour le moment … Je connaissais la relation de mon frère avec le maitre des arts Mystiques … et … Il ne fallait pas tout mélanger. Si je lui annonçais la paternité des jumeaux ce soir, je n’allais pas lui dire que j’étais, en plus, en couple avec le fameux Docteur Strange. N’avais-je pas dit que je ne devais pas trop trainer et garder les secrets trop longtemps ?
Intérieurement je me maudissais. Mais bon, je préférais voir si cette histoire entre Stephen et moi allait durer ou pas avant d’affoler mon frère pour rien. Nous formions un couple assez atypique, et n’avions tous les deux pas un caractère facile… Allions nous nous supporter sur le long terme ? L’avenir nous le dirait.
Ce qui était une certitude en revanche c’était l’identité du géniteur des deux petites choses qui grandissaient dans mon ventre. Nerveuse je t’attendais en bas de l’immeuble, dans le hall pour éviter d’avoir trop froid. Je voulais être là pour t’aider et accompagner tes premiers pas dans ma résidence. Enfin … premiers pas c’était une façon de dire …
De mon côté j’en faisais cent de long en large, croisant ma voisine du dessous qui me salua chaleureusement, puis comme à son habitude, me demanda des nouvelles des enfants puis elle sortit de l’immeuble pour je la cite « acheter des croquettes pour ses chats parce qu’ils mangent comme des fauves ! ». Un sourire, un échange de politesse, et je repris mon cheminement jusqu’à ce que je t’aperçoive derrière la porte vitre de l’immeuble. Un coup d’œil sur ma montre. 18h00. Tu étais pile à l’heure.
Un vent de panique me submergea l’espace d’un instant si bien que, lorsque ma main déverrouilla la porte d’accès, cette dernière trembla.
Une inspiration, profonde. Reprendre mes esprits. Ouvrir la porte.
- Charles ! Bienvenue, dans le hall de mon immeuble. Tu as fait bonne route ? Viens nous allons monter ! J’habite au dernier étage.
Un baiser sur ta joue eu au moins le mérite de me faire taire. Je me doutais que tu allais rapidement comprendre que j’étais stressée.
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Undisclosed
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"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
La plupart des gens étaient heureux et soulagés quand venait le week-end, symbole de la fin du travail, synonyme de repos ou de fête, en tout cas de temps pour soi. Ce n’était pas le cas du professeur Xavier. Son Institut, le grand œuvre de sa vie, ne dispensait certes pas de cours le week-end, mais il n’était pas vide pour autant : un certain nombre d’adultes et d’élèves y vivaient toute l’année. Cela ne dérangeait pas le professeur qui était heureux de les accueillir. S’il ne sortait que peu souvent de son manoir, c’était aussi qu’il s’y sentait bien.
Pourtant, en ce samedi 09 novembre, il était de sortie. Ce n’était pas pour aller voir Lynda, ni pour donner une conférence, ni pour aller à la rencontre d’un jeune mutant ayant besoin d’aide. C’était une visite familiale. Lorsque Raven avait insisté pour qu’il vienne visiter l’appartement qu’elle avait choisi et qu’il lui avait offert, il avait accepté avec plaisir. Il chérissait les moments qu’ils pouvaient passer seuls tous les deux, d’autant plus que plus le temps passait, plus les occasions se faisaient rares.
Il était parti en avance, prévoyant du temps au cas où la circulation dans New York serait dense, et il avait bien fait : il avait perdu toute sa marge de manœuvre dans la recherche d’une place de parking, malgré sa carte Handicapé. Lorsqu’il arriva devant l’immeuble de Raven, il était pile à l’heure. Il n’eut d’ailleurs pas besoin de chercher son interphone car elle l’attendait dans le hall et vint lui ouvrir la porte d’entrée.
Il perçut sans effort l’inquiétude de sa sœur et mit naturellement cela sur le compte du stress : c’était la première fois qu’elle accueillait son grand frère chez elle – dans son premier chez-elle rien qu’à elle d’ailleurs – et elle devait tenir à ce que tout soit parfait. Il lui sourit lorsqu’elle l’embrassa et répondit à sa question, même si elle était sans doute posée plus par politesse que par réel intérêt.
« La route était bonne, par contre pour se garer dans le quartier c’est la croix et la bannière ! Mais je suis bien content d’être là. »
Il suivit Raven jusqu’à l’ascenseur qui les mena au dernier étage de l’immeuble. Il sortit alors du sac à dos accroché au dossier de son fauteuil une pochette en papier kraft et la tendit à sa sœur. Elle contenait une boîte de chocolats raffinés et un coffret de thés. Il avait songé en premier lieu à apporter une bouteille de grand cru de bourgogne, mais avec sa grossesse Raven n’aurait pas pu en profiter.
« Je voudrais t’offrir une toile pour décorer tes murs, mais je ne peux pas le faire avant d’avoir vu tes aménagements. »
Raven lui avait envoyé des photographies de l’appartement lorsqu’il était en vente, pas encore personnalisé par ses soins. Charles avait donc hâte de voir comment sa sœur avait meublé et décoré les lieux, et de voir ce que cela donnait en vrai.
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U ne petite grimace traversa mon visage quand j’entendis que tu avais eu du mal à te garer. Je n’y avais pas pensé. J’aurai du te laisser ma place de parking et moi aller me garer ailleurs. Qu’est ce que j’étais sotte ! Mais bon il fallait bien dire que mes pensées en ce moment était totalement absorbée par autre chose… Et ut n’allais pas tarder à le découvrir.
Alors que nous montions dans l’ascenseur, je sentais le stress monter en moi également un peu comme si cette cage de métal était la symbolique de mon mal être qui grandissait de plus en plus à chaque secondes qui passait.
- Je n’ai pas pensé à te laisser ma place je suis désolée Charles. J’avais la tête ailleurs …
Un petit sourire profondément désolé, un éclat traversa mon regard quand tu sortis la fameuse pochette kraft que j’ouvris avec délicatesse.
- Tu n’aurais pas du tu as déjà fait beaucoup pour moi. Mais merci beaucoup Charles.
Ma main se posa sur ton épaule alors que je me penchais à nouveau pour venir embrasser ta joue comme l’aurait fait n’importe qui avec son frère. Me redressant je serrais contre moi mes cadeaux avec le regard un peu pétillant.
- Ca m’a donné faim tout ca … Il va falloir que je me retienne de ne pas tout manger ce soir.
Un léger rire fit redescendre un peu les battements de mon cœur alors que j’avançais dans le couloir une fois les portes de l’ascenseur ouverte. Après quelques pas, j’insérais les clés dans la porte que je poussais pour te laisser passer le premier.
- Je t’en prie entre ! Fait comme chez toi.
J’inspirais lentement alors qu’une odeur semblait venir de la cuisine. Un instant la panique pu se lire sur mon visage et je partais en courant vers la cuisine non sans lâcher auparavant un juron dans ma langue natale. J’avais oublié le plat dans le four !!!! J’étais descendu t’attendre en oubliant que j’avais mis à cuire des petites choses pour l’apéro.
Alors que j’arrivais dans la cuisine en courant je fus soulagée de voir qu’il n’y avait pas de fumée et qu’à travers la vitre du four rien n’avait cramé. Ou presque rien. C’était un peu grillé mais cela irait. Un puissant soupire de soulagement s’échappa d’entre mes lèvres.
- Quelle cruche !
Pour ne pas empirer et accentuer le bronzage de la nourriture je mis mes deux mains dans des maniques sortant les amuses bouches du four en me maudissant intérieurement.
- Déjà que je n’ai rien cuisiné… Je n’avais que la cuisson à faire et même ça je me loupe un peu…
Enonçais-je en posant la plaque du four sur le plan de travail en pierre qui ne craignait absolument pas la chaleur alors que je te regardais avec une petite moue.
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Lorsque Raven s'excusa de ne pas avoir pensé à laisser sa place de parking pour que son frère puisse se garer facilement, celui-ci répondit par une petite moue bien connue, signifiant que ce n'était pas bien grave. L'agacement de tourner pendant vingt minutes pour trouver une place, en constatant que des gens irrespectueux se garaient illégalement sur les places réservées aux personnes à mobilité réduite, s'était rapidement dissipé lorsqu'il avait vu sa sœur dans le hall de l'immeuble. L'essentiel était qu'il soit arrivé jusqu'à elle et qu'ils puissent passer un bon moment ensemble, juste tous les deux, comme au bon vieux temps.
Même si elle lui signala qu'il n'aurait pas dû lui apporter ces petits cadeaux – qui n'étaient qu'une bricole au regard de tout le reste – il fut heureux de voir qu'il avait visé juste, notamment avec les chocolats. En tant que femme enceinte aux lubies insolites, elle aurait pu ne pas apprécier, mais le chocolat était généralement une valeur sûre. Il lui rendit son baiser fraternel et répondit avec le sourire aux lèvres, sans la moindre arrière pensée :
« Tu sais bien que je ferai tout pour ma petite sœur chérie ! »
Une fois entré dans le grand appartement, Charles n'eut guère le temps d'admirer l'agencement des lieux car Raven se précipita en courant vers ce qui devait être la cuisine, après avoir lâché un juron dans la langue de Mozart. Légèrement inquiet, Charles hésita à la suivre, songeant que si elle avait raté le repas elle allait être encore plus stressée. Il resta donc quelques instants dans le salon, prêtant l'oreille à ce qui se passait dans le lieu du crime, et entendant que ce n'était finalement pas une catastrophe, il se rapprocha de Raven et tenta de dédramatiser la situation alors qu'un souvenir de leur adolescence lui revenait à l'esprit.
« Tu te souviens de ce Thanksgiving où la bonne avait fait brûler la dinde ? Mère était folle de rage... La bonne avait prétexté s'être endormie, mais la vérité c'était qu'elle fricotait avec le jardinier... »
Le jeune Charles, alors âgé de seize ans, avait lu cette information dans l'esprit de la bonne et l'avait accueillie avec un mélange de dégoût, d'indignation et d'un peu de jalousie. Il n'en avait rien révélé à sa mère, ni à sa sœur qui l'apprenait aujourd'hui. Avec le recul, l'anecdote lui semblait amusante. Il s'approcha du plan de travail pour constater que les dégâts n'étaient pas si terribles. Il regarda Raven et commenta avec un sourire malicieux :
« J'ai connu pire. »
En réalité, il respectait sa sœur qui faisait l'effort d'apprendre à cuisiner. Même si cela se limitait à la cuisson, c'était déjà beaucoup à ses yeux, puisqu'ils avaient grandi dans une famille riche qui n'avait pas besoin de mettre la main à la pâte. Lui-même n'avait jamais touché un rouleau à pâtisserie ou un mixeur de sa vie, trop habitué à ce que l'on cuisine pour lui. Il ne savait que préparer le thé et réchauffer une pizza surgelée, en dernier recours. Même une simple cuisson de pâtes lui aurait paru laborieuse et délicate.
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U n profond soupire de désespoir contre moi-même vint soulever mes cheveux que j’avais positionné sur le côté avec un style wavy. J’observais la nourriture en un petit haussement d’épaule. Ça serait mangeable. Un peu trop cuit certes, mais mangeable. Et c’était bien ce qui comptait non ? Cependant mon attention fut bien vite attirée par une révélation que Charles venait de me faire. Mon corps entier pivota dans ta direction alors que je posais les mains sur mes hanches, donnant un accent encore plus dramatique à la situation en raison de mon ventre.
- Pardon ? Bien sur que je m’en souviens ! Et tu ne me dis ca que maintenant ?! Tu avais quoi … 16 ans ? Tu les avais surpris ou tu … Avais-tu eu l’information autrement ?
A cette époque la déontologie de Charles et de son pouvoir était moins aiguisée que maintenant. Mais il fallait te le pardonner nous n’étions encore que de jeunes adolescents découvrant l’étendu de pouvoirs qu’à l’époque je me souvenais avoir qualifiés de magiques. Mais j’étais encore jeune … Et nous ignorions tout du monde qui nous entourait avec Charles. Heureux d’avoir tout de même eu la chance de nous trouver tous les deux et d’avoir créer notre propre famille.
- Tu es un vrai petit cachotier …
A l’époque j’aurai dit une petite fouine mais c’était avant. Je sortais une pince d’un tiroir ainsi qu’une petite assiette dans laquelle je disposais les petits fours un peu trop cuits, puis je sortis un plat du frigo déjà dans un plat en terre cuite. Je m’approchais de toi le baissant pour que tu puisses voir l’intérieur.
- Magrets de canard avec des petites pommes de terre au four à l’ail et de la courge butternut rôti. J’ai pris des choses que je pouvais refaire par moi-même par la suite si c’est bon … J’ai tenté quelque chose pour le dessert mais j’ai acheté aussi si ce n’est pas bon.
Et puis il faut dire qu’il était possible que je t’ai coupé l’appétit d’ici là que nous soyons rendus au dessert.
- J’espère que ça ira !
Il y avait quelque chose dans ma voix qui laissait sous-entendre que je ne parlais pas seulement de cela. J’enfournais le tout le temps que nous prenions l’apéro et je baissais le feu sous une marmite qui chauffait elle aussi contenant une soupe de châtaignes et de cèpes.
- Je peux te faire visiter le temps que les petits fours descendent un peu en température et après on mangera si tu es d’accord.
Je touillais une dernière fois ma soupe avant de poser les deux mains sur mes hanches puis de les lever en l’air pour te montrer la cuisine dans laquelle tu te trouvais déjà.
- Bon alors ici c’est la cuisine le lieu où je dois faire le plus de bêtises dans cet appartement. Comme je t’avais dit j’ai surement pris quelque chose de trop grand comme appartement pour moi toute seule mais …
J’haussais les épaules et posais mes deux mains cette fois ci sur mon ventre avec douceur.
- Bientôt je ne serai plus seule …
Murmurais-je presque avec peur alors que je fermais les yeux un moment imaginant deux enfants de 4 ans courir partout dans l’appartement et moi leur courant derrière, Stephen buvant un thé, indifférent au bruit et Erik jouant au grand méchant loup à vouloir nous attraper tous les trois.
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La manœuvre de Charles pour détourner l’attention de Raven de ses petits fours trop cuits fonctionna à merveille. Comme il l’avait présumé, elle n’était absolument pas au courant de l’histoire de cœur – ou de cul – entre la bonne et le jardinier, et cette révélation la surprit. Charles en rit, quant à lui, puis se justifia de cette « cachotterie » :
« Tu étais beaucoup trop jeune pour que je te raconte ça ! En plus je n’étais pas vraiment fier de cette découverte... Je n’étais pas censé le savoir, après tout. »
Il y avait un brin de mauvaise foi dans cette justification de l’âge, puisque l’écart entre eux n’était pas si grand – trois ans et demi... mais il avait toujours eu tendance à la surprotéger, surtout lorsqu’ils étaient plus jeunes, car il s’était toujours considéré comme responsable d’elle. Il avait mis du temps à lâcher la bride, même simplement à réaliser qu’il la couvait trop. C’était d’ailleurs Erik qui lui avait permis de s’en rendre compte. Bref.
La catastrophe était évitée, les petits fours étaient simplement un peu trop colorés, mais ne seraient pas immangeables. Quant à la suite, la présentation du plat lui mit l’eau à la bouche. Du canard ! Une de ses viandes préférées, Raven le savait bien ! C’était mignon de sa part d’y avoir pensé. Il était plus sceptique sur le fait qu’elle puisse refaire la recette du traiteur par elle-même, mais il garda cette pensée pour lui, estimant que ce ne serait pas très gentil de le lui dire, surtout avec tous les efforts qu’elle faisait pour le recevoir. Après tout, peu importait d’où venait la nourriture, tant qu’elle était bonne !
« En tout cas ça m’a l’air très appétissant ! »
Comme elle lui proposait de lui faire visiter son grand appartement, il acquiesça avec un beau sourire. A nouveau il se retint de faire la moindre remarque, pourtant elle lui tendit une belle perche en désignant la cuisine comme la pièce où elle faisait le plus de « bêtises ». Il aurait pu avoir un autre avis sur la question, mais bon. Comme elle évoquait ses enfants à naître, Charles préféra rebondir sur ce sujet-là, d’autant plus qu’ils ne l’avaient en fin de compte qu’assez peu abordé. Il savait que Lynda avait assuré son suivi gynécologique, mais il n'avait pas posé de question à sa compagne : comme ces entretiens avaient été de l’ordre du médical et du professionnel, il n’avait pas à s’en mêler.
« Tu sais à quand précisément est estimé le terme ? Je suis curieux de voir comment tu as aménagé les chambres, tu en as prévu une pour chaque bébé, ou ils seront dans la même ? »
Elle avait tout de même cinq chambres à disposition, elle pouvait donc sans souci les séparer pour qu’ils aient chacun leur chambre, mais d’un autre côté les jumeaux étaient réputés pour être très fusionnels et il vaudrait peut-être mieux les laisser ensemble…
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J e commençais à avancer pour sortir de la cuisine en direction du salon dans lequel nous pénétrions alors que je montrais d’un mouvement de bras. Je savais que tu me suivais non loin derrière.
- Le terme est prévu pour le 23 février normalement mais … Je sais que les jumeaux n’arrivent pas forcément à terme… J’espère juste ne pas accoucher trop tôt.
Mes sourcils se froncèrent à l’idée que mes enfants naissent prématurément. Ce que je ne souhaitais bien évidemment pas ce n’était pas quelque chose que je pouvais contrôler. Et j’étais particulièrement bien suivi avec Lynda. J’étais sure qu’au moindre signe elle m’informerait des risques et me dirait quoi faire. C’était assez ironique en soi vu mon aversion pour le domaine médical mais j’avais une profonde confiance en Lynda pour mon suivi de grossesse. Doublement ironique quand on repensait au titre de l’homme avec qui je sortais également. Mais c’était une autre histoire.
- Lynda assure mes examens médicaux. Il n’y a qu’en elle que j’ai confiance pour cela. Elle me fait toutes mes échographies. Même quand je panique parce que j’ai l’impression de ne plus les sentir bouger… Elle est adorable avec moi. C’est vraiment un ange …
Mon regard se tourna vers un frère alors qu’un sourire sincère s’afficha sur mon visage. Je partais de loin avec Lynda mais elle avait su me pardonner et nous avions pu recommencer notre relation sur des bases saines. C’était inespéré mais tellement appréciable.
- Le salon ! Pour les chambres j’ai prévu au début une pour les deux tant qu’ils seront petits et après en grandissant j’aimerai bien qu’il ait chacun leur chambre. Ce n’est pas parce qu’ils seront jumeaux qu’ils devront tout partager… Ils doivent pouvoir chacun d’entre eux faire leur choix et marquer leur gout.
La bile me monta un peu à la gorge alors que je m’arrêtais en plein milieu du couloir, posant ma main sur un mur quelques secondes pour ravaler en frissonnant. Mes paroles m’avaient fait me souvenir malgré moi des sœurs Cuckoos. La confrontation des derniers jours et surtout mon état mental plus que fragile à leur sujet me donner encore la nausée. Je fis comme si de rien n’était et j’avançais à nouveau dans le couloir dépassant une première chambre d’ami que je te présentais avec sa propre salle de bain et son propre dressing.
- La chambre d’ami, enfin une des chambres d’ami. Ensuite ici une deuxième.
Je poussais une seconde porte avec à peut-près la même surface de pièce le dressing en moins. Je continuais dans le couloir, poussant une porte décorée d’un petit nuage en bois.
- Ce sera ici la chambre des bébés. C’est Bucky Barnes qui m’a aidé à tout peindre et installer. Lui aussi est absolument adorable. Je t’en prie entre.
La chambre était absolument ravissante de mon point de vue. Les murs étaient peints d’une teinte neutre et douce. Les meubles majoritairement blancs ou bois. Des touches de marrons, et de beige à plusieurs endroits pour donner un peu de peps et la monotonie du bois. Un fauteuil ultra confortable et élégant dans un coin de la pièce près de deux berceaux. Des touches de vanneries par endroit agrémentais le tout. Et au centre un très grand tapis moelleux sur lequel j’aimais m’allonger, regardant le plafond auquel était suspendu un mobile lustre avec des petits nuages.
- Alors qu’en penses-tu ? Comme je ne connaissais pas le sexe des enfants j’ai voulu faire neutre … Et le rose et le bleu ce n’est pas vraiment mon genre. Enfin. Façon de dire….
Oui évidement façon de dire étant donné la couleur naturelle de ma peau, un petit sourire amusée passa sur mes lèvres alors que je me retournais pour voir ta réaction quand à la découverte de la pièce destiné à tes futurs neveux.
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Terme prévu pour le 23 février… Charles marqua un léger temps d'arrêt, imperceptible pour Raven qui le précédait dans la visite de l'appartement. Il n'avait pas songé à cela lorsqu'il avait posé la question, et pourtant son cerveau avait immédiatement fait le calcul. Cela situait la conception en mai. En mai. La période où la Sorcière Sombre avait manipulé l'esprit de Raven, la période où elle avait vécu avec…
Charles ne prit pas le temps de s'attarder sur cette révélation involontaire. A la base il voulait juste savoir quand il deviendrait tonton. Foutu esprit qui tournait plus vite qu'il ne l'aurait voulu, par moments. Raven lui parlait de Lynda. Il releva la tête, sortant de ses pensées, et lui adressa un doux sourire. Il était profondément heureux, et soulagé, que les deux femmes les plus importantes dans sa vie aient parvenu à s'entendre, en fin de compte, et même à s'apprécier.
« Oui… Elle est merveilleuse… »
Si Charles se montra attentif à la visite et aux explications de Raven, une partie de son esprit ne pouvait s'empêcher de se poser de nombreuses questions, qu'il ne pouvait cependant se permettre de formuler à voix haute. Savait-elle que Erik était le père ? Erik le savait-il lui-même ? Le lui avait-elle annoncé ? Qu'avaient-ils décidé ensemble ? Quelle place voudrait-elle qu'il occupe dans sa nouvelle vie ? Accepterait-il facilement qu'elle vive loin de lui pour élever ses enfants ?
Il sourit de nouveau à sa sœur lorsqu'elle exprima sa volonté que ses enfants puissent faire leurs propres choix. Sur ce point il était parfaitement en accord avec elle. Même s'il trouvait les jumeaux adorables et qu'il serait difficile de résister à la tentation de leur acheter des ensembles assortis ! Mais il était en effet important qu'ils puissent évoluer indépendamment l'un de l'autre, s'ils le désiraient. A propos d'évolution, d'ailleurs, de nouvelles questions surgirent dans la tête de Charles, des questions que cette fois il pouvait énoncer à haute voix.
« Je me demande s'ils auront des pouvoirs similaires… ou complémentaires… ce serait amusant. »
Il n'avait encore jamais accueilli de jumeaux à l'Institut, mais il avait déjà reçu deux frères, les frères Summers, qui avaient des pouvoirs qui se ressemblaient, même s'ils se manifestaient de manière différente. Il était également possible qu'ils héritent en partie des pouvoirs de leurs parents, même si cela ne se vérifiait pas systématiquement : la première fille d'Erik contrôlait les animaux, cela n'avait rien à voir avec le magnétisme.
Charles accorda des regards bienveillants et appréciateurs aux chambres d'amis, gratifiant chacune d'elle de commentaires agréables sur la décoration, l'agencement ou le mobilier. Raven avait bien travaillé. Mais la chambre qui l'intéressait le plus, évidemment, était celle des enfants. Aménagée avec l'aide de Bucky Barnes ? Pourquoi pas ! Charles avait du mal à imaginer le super-héros avec un rouleau de peinture à la main, mais s'il avait pu épauler Raven, il lui en était reconnaissant.
Il s'était attendu à quelque chose de plus pêchu, avec des couleurs vives et des jouets partout, mais la pièce était pensée dans des tons doux, clairs, avec un côté naturel et cosy. Cela ne reflétait pas vraiment la personnalité de Raven, mais les teintes claires et élégantes et l'aspect bois n'étaient pas sans rappeler certaines pièces du manoir dans lequel ils avaient vécu la majorité de leur vie. Après avoir échangé un sourire amusé avec sa sœur concernant le "bleu qui n'était pas vraiment son genre", il répondit tout en posant sa main sur l'un des berceaux :
« C'est très doux. Il s'en dégage une atmosphère… apaisante. C'est une bonne idée. »
Vu les parents qu'auraient les deux enfants, un peu de calme et d'apaisement ne serait certainement pas de trop. Roh. Il s'en voulait de penser cela, mais cette réflexion traduisait une inquiétude profonde. Ces enfants pourraient-ils grandir dans un environnement sain, stable et équilibré ? Il ferait de son mieux pour cela, mais malheureusement il était loin d'être le seul décideur dans cette affaire. Tout en masquant toujours parfaitement les pensées tumultueuses qui lui chamboulaient l'esprit, il leva le regard vers Raven et lui demanda :
« Tu es sûre de ne pas vouloir savoir ? Pour le sexe des enfants. Parce que je peux facilement… si tu veux… »
Il mima simplement l'action en tapotant sa tempe de son index et de son majeur. Bien évidemment il ne le ferait pas sans son accord, même si la tentation était grande. Lynda le savait, nécessairement, mais elle ne dirait rien si Raven ne le voulait pas. C'était dur de rester dans l'incertitude !
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I l ne fallait pas être très savant pour faire le calcul rapide de la date de conception des fœtus. Et comme tu étais loin d’être stupide et que tu avais un QI extraordinaire j’étais à peu persuadée qu’en donnant la date tu avais fait tes conclusions tout seul. A vrai dire je n’y avais pas pensé en énonçant le terme. Et après tout tu ne savais pas vraiment quand j’avais revu Peter. Ils auraient très bien pu aussi avoir été conçus avec lui. Mais à vrai dire je n’y pensais pas. Je me concentrai sur mon flot de paroles que je déversais jusqu’à n’avoir plus rien à rajouter.
Les pouvoirs ! Oui bonne idée. Merci Charles. Effectivement des pouvoirs complémentaires … Et vu les parents. J’espérais qu’ils naitraient avec le gène X. Je savais que généralement les pouvoirs se déclenchaient suite à un choc émotionnel ou pendant l’adolescence mais … Erik et moi les avions découverts alors que nous étions si jeunes. Peut-être que cela jouerait. Peut-être que la mutation se manifesterait à ce moment là aussi. Pitié. Faites qu’ils soient mutants. Si ils ne l’étaient pas… Non c’est impossible. Ils seront mutants. Avec mes gènes tous bizarres je vais forcément leur passer le gène X non ?
D’un petit soupire alors que mes pensées étaient entrain de s’engluer entre elles-mêmes, je finis par aller m’assoir dans un fauteuil une place très confortable que j’avais acheté exprès pour pouvoir continuer un peu mes nuits si je devais les passer avec eux. Les mains posées sur mon ventre je secouais la tête négativement quand à la proposition de Charles.
- J’espère vraiment qu’ils auront des pouvoirs oui … Et je préfère éviter les … enfin. Je ne veux pas savoir. Garçons ou filles je pense que je les aimerais tout pareil …
Une main posée sur mon ventre, mon regard se fit plus grave alors que mes yeux bleus se posèrent dans les tiens. Tu pouvais lire dans mes yeux la peur, l’insécurité, l’incertitude et une pointe de conviction.
- Je … Je me doute que tu le sais déjà … Et je pensais te dire cela pour le dessert, bien que cela ne soit pas un cadeau pour toi mais… Le père. C’est Erik, Charles. Notre Erik.
Pas besoin de préciser Raven. Des Erik il n’y en a pas treize à la douzaine. Mon corps se redressa alors légèrement alors que je ne te quittais pas du regard redoutant ta réaction. J’espérais juste que tu ne sois pas branché sur mes pensées. En théorie tu me demandais toujours mon autorisation … Mais en pratique.
- Il … Il est courant. Je lui ai dit … Je … Je ne sais pas comment on va faire. Mais … Je crois qu’il veut s’impliquer dans leur vie. Mais tu connais Erik…
Il m’avait raconté sa vie avec sa femme et sa fille, cette période de sa vie illustrant à merveille le Erik que je connaissais moi. Un être doux et aimant. Sauf que je n’étais jamais vraiment neutre dans ce domaine. Quoi qu’il fasse je lui trouvais toujours une bonne raison. Il avait été mon premier amour, et il avait laissé une trace indélébile dans mon cœur.
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Raven n’était pas disposée à satisfaire la curiosité de Charles quant au sexe des enfants. Bien sûr, cela n’avait pas vraiment d’importance que ce soient des garçons ou des filles, ou l’un et l’autre, mais il avait envie de savoir ! Et dans le fond, il espérait bien que ce seraient des petits garçons… même s’il serait aussi heureux d’avoir des nièces à chouchouter. Il demeurerait donc dans l’incertitude, jusqu’à la naissance des bébés, près de quatre mois plus tard. Là où il n'avait pas d'incertitude en revanche, et contrairement à Raven, était sur l'héritage génétique des enfants, et il s'empressa de la rassurer sur ce point, sachant combien c'était important pour elle :
« Oh ils seront mutants, j'en suis certain. Il n'y a pas encore eu beaucoup d'études poussées sur le sujet, par manque de recul, mais le gène X est dominant. Jusqu'à présent je n'ai pas entendu parler de cas où deux parents mutants auraient donné naissance à des enfants dépourvus du gène mutant. »
Puis vint le sujet qui devait être abordé, celui de la paternité. En effet, il le savait déjà, depuis quelques instants seulement, et il s'en doutait – le redoutait ? – depuis des mois. Face à l'inquiétude de Raven, le visage de Charles se fit plus triste. Comme elle le connaissait bien, elle répondit aux questions qu'il s'apprêtait à poser avant qu'il n'ait eu besoin de le faire : oui, Erik était au courant qu'il était le père des jumeaux, et oui, il semblait prêt à assumer sa paternité.
« Tu connais Erik »... Oui, c'était bien là le problème. Charles était loin d'être persuadé que la présence de Magneto serait bénéfique pour les enfants de Raven. Le télépathe avait surtout une crainte, toujours la même lorsqu'il s'agissait de Raven et Erik : que sa sœur le quitte, parte de l'Institut pour aller vivre avec son vieil ami et qu'elle risque d'adhérer à nouveau à ses idées et ses méthodes bien trop radicales et dangereuses.
« Je ne vais pas sauter de joie, tu t'en doutes bien... »
Leurs relations avec Erik avaient toujours été un sujet très délicat à aborder. Presque tabou. Leur vécu était lourd et Charles craignait toujours de vexer sa sœur lorsqu'ils venaient à évoquer le passé avec Erik. Alors, la plupart du temps, ils n'en parlaient simplement pas. Mais ne pas parler d'un problème ne permettait pas de le régler, bien au contraire.
« Je te soutiendrai et t'aiderai du mieux que je le pourrai, tu le sais. Mais je ne vois pas comment lui pourrait le faire. Comment Erik pourrait-il s'impliquer dans la vie de tes enfants, alors qu'il est un criminel mondialement recherché, qu'il a sa propre communauté à gérer sur Genosha et qu'il ne peut pas venir à l'Institut sans risque pour sa sécurité ? »
Ce n'était pas non plus sans risque pour Raven, mais cela, il valait mieux que Charles le garde pour lui. Erik avait beau être l'un de leurs plus vieux amis, il représentait un danger pour eux. Pour elle. Mais Raven refuserait probablement de l'entendre, alors Charles n'en parla pas, préférant se concentrer sur l'infaisabilité pragmatique d'une éducation commune des deux parents.
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