Je travaille de 7AM à 7PM du lundi au samedi. Il est ainsi peu de choses que j’apprécie plus qu’être rappelée le dimanche matin. Il est question d’informations récoltées par un agent d’infiltration aujourd’hui. L’accession au Niveau d’Accréditation 6 de la SHIELD implique une spécialisation en espionnage. J’ai commencé la mienne avant même d’entrer dans l’organisation. En 2018, J’ai financé et dirigé la conception puis la mise en place d’une application géolocalisée permettant le signalement d’un être à pouvoir et contenant un algorithme d’analyse des faits divers locaux comme un comparateur avec une base de données créées à partir des fichiers concernant les mutants et les surhumains que le SHIELD a laissé filtrer en 2014. Cela m’a permis de doter les Amis de l’Humanité d’un système de signalement et d’évaluation du danger des êtres à pouvoirs. Certains signalent les oiseaux et d’autres chassent les pokémons tandis que nous avertissons de la présence de surhumains et de la nécessité de les surveiller de façon citoyenne. C’est de l’espionnage. Du renseignement. Comme le travail de récolte auprès d’informateurs que font les policiers. J’ai pu découvrir l’utilisation de mon logiciel par la SHIELD comme celle des mises sur écoute des éléments les plus influents avec l’affiliation à l’Index. J’ai ensuite pu demander mes propres mises sur écoute et audio-surveillance avec la création de la SWORD. Luke Hunt savait qu’il était ainsi géolocalisé et écouté constamment. Il a rapporté son premier poisson hier soir.
« Lady Omega, présente-je simplement alors que l’écran derrière moi n’affiche aucune photographie mais seulement des points d’informations succins. Apparue dans la presse en 2016 pour avoir volé des secrets d’Etat. Soupçonnée de plusieurs meurtres liés à des investigateurs sur cette affaire. Depuis hier soir, nous avons un nom. »
La retranscription écrite des échanges captés par son téléphone est déposée devant chacun des membres invités pour le briefing. Tous ont une place à la table de verre qui traverse la pièce de réunion et dispose d'une tablette reliée à la base de données de l'Index des surhumains. Je suis la seule debout afin de faire la présentation. Je suis vêtue de mon costume avec chemise blanche et pantalon noir habituel. Mes cheveux sont noués en un chignon. Ma main tient une souris-télécommande. J’appuis sur celle-ci pour passer à la diapositive suivante. C’est un exercice que je maitrise même si je n’ai eu qu’une moitié de matinée pour le préparer et le présenter.
« Dina Louise Rainston. »
L’écran affiche quelques points : 06/07/1989. Massachusettaise. Père diplomate. Mère avocate. Divorcés durant l’enfance. Morts en 2005 dans un attentat d’Al Qaeda. Education à la maison. Diagnostiquée Très Haut Potentiel Intellectuel. Asociale. Protégée d’Anthony Stark qui lui finance le MIT.
« Ses parents voyageaient beaucoup. Ils se sont séparés tôt. Le contenu de son éducation est impossible à déterminer. Il lui a valu d’être prise sous son aile par Tony Stark. Elle est entrée au MIT à 16 ans. Elle a montré un caractère asocial. L’éducation solitaire est un facteur aggravant sur le THPI. »
Nouvelle diapositive, nouvelles informations. Maître en génie informatique avec spécialisation dans le contrôle des nanotechnologies. Travaille avec le FBI à la sortie du MIT en 2010. Quitte le Bureau après plusieurs mois. Quitte les USA en 2011. Revient aux USA en 2016. Ouvre une boutique d’antiquité chinoises sur la 73e Rue à Manhattan. Non Snapée. Consultante pour le NYPD sur plusieurs affaires impliquant des enfants. Diagnostiquée infertile suite à une blessure non-identifiée. Très impliquée dans les collectes de fonds et les associations destinées aux enfants.
« Elle termine le Master en 2010. Elle aide le FBI pour l’antiterrorisme. Elle fait moins d’un an avant de partir. Elle quitte le pays et on perd sa trace en 2011. Cinq ans de blackout. Retour la même année que Lady Omega se fait connaitre. Ouverture d’un commerce spécialisé nécessitant un réseau et des fonds importants. »
J’ai traité les choses comme la création d’une fiche Index. Une équipe de communication entière a passé la matinée à faire des recherches et contacter des administrations depuis celle du Bureau à celle de son médecin traitant ; avec le bénéfice de l’héritage du Patriot Act signifiant que l’on peut accéder aux données informatiques détenues par les particuliers et les entreprises sans autorisation préalable et sans en informer les utilisateurs. George W. Bush Baby ! Ou Dick Cheney. Mais restons simples.
« L’étendue de son réseau et de ses capacités est inconnue. Son implication au sein de l’Hydra est supposée. L’article de 2016 laisse entendre une menace à la sécurité nationale. Les brèves collaborations avec les forces de l’ordre laissent penser à l’installation de chevaux de Troie en leur sein. »
Ce qui est une affaire d’espionnage là-aussi. J’ai déjà exprimé mes considérations que l’Hydra est bien plus dangereuse lorsqu’elle infiltre et espionne que lorsqu’elle expérimente et arme. Dina Rainston est une preuve de plus de cela.
« Les écoutes obtenues hier soir incluent des aveux de vols de secrets industriels et de trafics d’armes "afin que les deux camps s’entretuent et se détruisent mutuellement". "Pour engendrer de bonnes choses". »
Dina Rainston aurait-elle un fantasme de justice à l’instar de Luke Hunt ? C’est une possibilité. Tout comme celle que lesdites "bonnes choses" soient pour elle. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
« Rainston a déclaré à Luke Hunt qu’elle "arrive à un moment de sa vie où elle se dit qu’il est temps de passer à autre chose. Mais elle aime tellement l’action et le danger qu’il lui est difficile de prendre une décision". »
Le diaporama se termine là. Ma main se baisse donc pour rejoindre son homologue dans mon dos. La position de repos est presque militaire.
« Le FBI est obsolète puisque l’infiltration est probablement toujours d’actualité via l’informatique. Cela nous laisse le champ libre. Les compétences de la cible me laissent anticiper l’impossibilité d’hacker ses appareils numériques sans qu’elle le sache. Une intervention immédiate me semble recommandée. »
Je prends une seconde de pose pour faire claquer ma langue avant de poursuivre. Le sentiment qui émane de ce que je vais dire ne me plais pas.
« L’Agent Hand a préféré faire appel à vous pour mener cette opération, Agent Barton. Elle anticipe des conséquences capables d’impliquer les Avengers. Sauf votre respect, j’aimerai être intégrée à votre équipe sur le terrain. »
Caelestis
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
Un briefing exceptionnel un dimanche matin, ça n'arrive pas souvent, mais ça arrive. Quand on bosse pour le S.H.I.E.L.D., surtout quand on est dans les hauts échelons, on sait que le devoir passe avant la vie privée. C'est en revanche la première fois que je me retrouve uniquement avec des agents de haute accréditation, tout ça pour discuter du sort d'une seule personne… une voleuse de New York.
Okay, ce n'est pas n'importe quelle voleuse. La demoiselle a volé des secrets d'état, elle a commis plusieurs meurtres, elle a infiltré des réseaux réputés infaillibles, elle a même supposément bossé avec Hydra. Personne ne connaît son identité, dans la presse elle est surnommée Lady Omega, avec un costume et des techniques de combat ninja. Elle sévit depuis au moins huit ans sans qu'on ait pu l'identifier ou lui mettre le grappin dessus… jusqu'à maintenant.
J'observe avec attention l'agent Orchent nous détailler son identité, tant à l'oral que par les informations qui défilent sur l'écran et qui sont notées dans les dossiers qu'elle nous a fournis. C'est donc une petite génie de l'informatique. J'ai un simple haussement de sourcil bref lorsque Tony Stark est évoqué, mais je n'interromps pas l'exposé. Elle a bossé pour le FBI, elle a aidé la police de la ville. Sa disparition durant cinq ans pose question, surtout aux dates données - bien avant le snap. Lady Omega étant apparue par la suite, il est probable qu'elle ait suivi un entraînement spécial durant ces années de silence.
L'agent Orchent préconise une "intervention immédiate". En lisant entre les lignes, je comprends qu'elle compte recruter cette voleuse, espionne et hackeuse de génie pour le projet S.W.O.R.D. Ce qui explique qu'il n'y ait que des agents de niveau 7 et 8 dans la salle de briefing : ce projet délicat et secret n'a pas à être connu de tout le monde. Comme Orchent termine en évoquant le fait que je vais être en charge de la partie arrestation, je prends à mon tour la parole, même si je pense bien que ce que je vais dire ne va pas lui plaire.
« Je ne suis pas pour une intervention immédiate, et ce pour deux raisons. La première : la dangerosité de la cible. On n'a clairement pas affaire à une amatrice, et aller la cueillir chez elle me semble risqué. La deuxième concerne le projet S.W.O.R.D. De ce que j'en comprends, Rainston s'est dévoilée à Luke Hunt, qui est sous surveillance constante, et c'est comme ça que vous avez appris qui elle était ? »
J'attends confirmation puis je poursuis mon raisonnement, attendant entre chaque question que l'agent Orchent confirme mes propos pour continuer :
« Hunt ne vous a donc pas encore fait part de ce qu'il a découvert sur elle ? Vous le voyez tous les vendredis matin, c'est bien ça ? Dans ce cas, attendons de voir s'il respecte ses engagements et balance Rainston. De toute façon elle est sur écoute elle aussi, donc elle va pas nous échapper. On interviendra vendredi, dans sa boutique, à l'heure de la pause déjeuner. Cela laissera de plus le temps à l'agent Smith de faire une petite reconnaissance sur place en amont. »
Le pouvoir de téléportation d'Aaron est très pratique pour les interventions rapides, mais il ne peut pas aller où il veut, il ne peut se téléporter que dans les endroits qu'il a déjà visités. Orchent est moins connue pour ses talents au combat que pour son intelligence hors normes, mais elle est tout de même efficace sur le terrain. Quant à moi, je trouverai un point de mire à l'extérieur de la boutique.
« Les agents Smith et Orchent se téléporteront directement sur place, lorsque Rainston sera seule, et la neutraliseront. Je resterai à distance et vous couvrirai en cas de problème. Je vous donnerai le mode opératoire détaillé dans les prochains jours, dès que Smith aura fait sa reconnaissance. »
En théorie, ce devrait être une opération simple et rapide. Mais Lady Omega semble être une adversaire de taille qu'il vaut mieux ne pas sous-estimer.
Quoi de mieux qu’un bon footing pour mettre en joie dès le dimanche matin me direz-vous ? Un briefing au boulot ? Pas vraiment, mais quand le taf appelle, il est de coutume d’y répondre et de montrer l’enthousiasme qui va avec. Alors que je suis à plusieurs kilomètres de chez moi, dans un parc qui n’abrite encore que très peu de personnes, je me téléporte jusqu’à chez moi pour prendre une douche rapide après avoir envoyé un SMS à Clint pour lui proposer de passer le prendre – ayant su pendant l’appel qu’il était également convié. Il accepta et je lui donnais un horaire quelques minutes plus tard, le temps de me préparer.
C’est alors vêtu d’un jean noir et d’un pull bleu marine en col V et d’une veste d’hiver que je frappe à l’heure convenue chez les Barton afin de nous téléporter Clint et moi, directement au lieu du briefing. Sur place, nous retrouvons l’agent Orchent qui nous expose le profil de la personne qui devient dès lors notre prochaine mission.
Assis dans le fond de mon siège, j’écoute avec beaucoup d’attention la description de la demoiselle Rainston. Je reste fixé dans mon siège. Seuls mes yeux naviguent entre l’écran sur lequel sont écrits quelques indications et l’agent Orchent toujours droite et fidèle à elle-même à vrai dire. Je dois avouer qu’après réception de mon armure, je me suis entraîné avec et les quelques questions que j’ai pu avoir, je les aie gardées pour moi pour ne pas l’importuner davantage que lors de notre rencontre il y a un peu plus d’un mois. Et puis je n’ai pas eu de problèmes outre mesure.
Le briefing et je crois comprendre par champ libre que son arrestation permettrait de la recruter d’une certaine manière. J’ai lu des dossiers sur le projet géré par Orchent qui n’est accessible qu’à partir du niveau 7. Ce qui justifie alors ma présence également. Et puis, retourner en mission avec Clint sera plaisant.
Cependant, alors que Caelestis préconise une intervention immédiate, Hawkeye lui recommande d’attendre que le fameux Hunt ait son rendez-vous avec hebdomadaire pour voir s’il parle, mais par ailleurs que je fasse une reconnaissance dans sa boutique afin d’avoir une bonne idée du terrain pour l’intervention. N’ayant pas parlé depuis le début du briefing ou seulement pour dire bonjour, je me redresse pour donner mon avis, même s’il n’est peut-être demandé, mais qu’importe :
« Une reconnaissance de la boutique me semble être une bonne idée. Je pourrais y passer en civil dans le courant de la semaine afin d’être bien préparés et après l’on pourra intervenir… Une téléportation permet d’avoir l’effet de surprise et nous donnent un avantage, non négligeable vue ce que la Lady a comme bagages. »
Une fois les point de vue échangés et les décisions prises, il fut acté de ne pas intervenir avant le vendredi 27 décembre à 12:00 am. Le fait que l’agent Orchent doive avoir un autre entretien avec le fameux Luke Hunt ainsi que le fait que je doive faire ma reconnaissance était alors des points déterminants dans notre prise de décision.
Quelques jours plus tard, ma reco avait été faite de façon anonyme et suite à mon rapport, j’étais dans l’attente d’une potentielle intervention.
HRP:
À noter que les actions impliquant Clint Barton ont été vues avec son interprète.
Ces derniers jours avaient été vraiment un véritable marathon. Les fêtes de Noël avaient mis mon endurance à rude épreuve. Les commandes avaient été nombreuses. J'avais du envoyer de nombreux cadeaux par delà la monde et m'assurer que tout se passe bien pour que les colis et autres caisses arrivent à temps. Ce n'était pas de tout repos et les trois jours précédents le réveillon avaient été les pires. C'était un véritable marathon pour être sûr que tous les clients aient leur colis le temps voulu. Cela demandait une concentration extrême et une bonne paire de bras. Pour se faire, j'avais pu compté sur l'aide de Luke qui était venu à mon aide pour me permettre de relâcher un peu la pression et profiter un peu de plus de temps ensemble.
Pour la première fois de ma vie, j'avais une personne avec qui j'acceptais de passer du temps, de me livrer. J'étais heureuse et plus épanouie que je ne l'avais jamais été. Il ne m'avait pas jugé et m'avait fait confiance. J'avais donc fait de même et je ne le regrettais pas. Peut-être avais-je eu tort, mais il était trop tard. Et puis, je me disais que la vie était bien trop courte pour réfléchir. J'arrivais à un tournant de ma vie où je doutais, je remettais mes décisions en questions. Je parlais évidemment de ma vie de hackeuse, de voleuse. Non pas que je n'aimais pas l'action et le risque, mais je voulais aussi avoir la chance de m'offrir une vie avec quelqu'un maintenant que j'avais trouvé cette fameuse personne.
Luke avait été plus présent et nous nous étions vraiment rapprochés. Je découvrais la vie de couple alors même que j'étais une des personnes les plus recherchées de New York avec certaines autres personnes peu recommandables. Et depuis le dernier cambriolage, je n'avais même pas pris le temps de voir si j'avais eu des contrats. Les fêtes ayant aussi pris pas mal de mon temps dans mon entreprise. Cette période n'était pas forcément la plus propice pour travailler dans le domaine de l'espionnage industriel, du craquage de logiciel ou de vol d'informations numériques. Et les vols se faisaient plus rares également, surtout après le dernier contrat qui m'avait laissé un peu sur ma faim en apprenant que le client avait engagé plus d'un voleur pour s'approprié un tableau de maître exposée dans le musée d'art moderne de New York.
Le réveillon pointait enfin et Luke était venu me chercher. Nous avions prévu de fêter Noël ensemble. Cela avait été le vrai début de notre histoire. J'étais devenu la célibataire endurcie que je voulais rester à une femme épanouie, pleine de vie, avec des projets plein la tête. La bonheur de partager son temps avec un homme d'exception, une personne que je n'aurais jamais imaginé rencontrer un jour et encore moins aimer. Et pourtant les choses étaient sur le point de changer. Et ce temps passé ensemble avait remis en question toutes les décisions que j'avais prise quant à ma vie de célibataire.
Ce Noël avait été littéralement magique. En acceptant de me livrer à lui j'avais découvert un homme plein de surprise. Il avait su me charmer là où tous les autres avaient échoués. Cela ne faisait que me poser plus de question sur le fait que ma vie de délinquante arrivait peut-être à son terme et que je prendrais de moins en moins de contrats, jusqu'à arrêter complètement et reprendre une vie rangée. Mon commerce était assez florissant pour me permettre de vivre des jours heureux jusqu'à la fin de ma vie. Mes nombreuses économies sur des comptes off-shore, me permettraient de subvenir à mes besoins importants. Je pensais que me consacrer uniquement à une vie rangée. Je devais juste m'assurer que cette histoire était réellement faite pour durer. Le temps seul me le dirais.
Cette matinée était plus calme. Je pouvais enfin classer les commandes livrées pour ensuite réceptionner les articles qui allaient remplacer ceux vendus. Je pouvais tranquillement installer la livraison dans les vitrines et sur les étagères. Des vases, des tableaux, des petits outils, des sabres et des couteaux. Des statuettes de jades et de marbre et quelques petits bonzes en bronze et en ébènes. J'avais aussi reçu des pièces anciennes. Une collection rares qui partirait sûrement dès que je l'aurais mise en ligne. Quelques articles très chers et très prisés. J'étais fière de mes dernières acquisitions.
Il était peut-être temps de faire une petite pause. Je commençais à avoir un peu faim. j'avais commencé très tôt pour réceptionner la livraison et je ne m'étais pas encore accordé la moindre pause. Je ne fermais pas la boutique, mais je pouvais me relaxer un moment, me faisant un thé, derrière mon comptoir, une étagère étant aménagée pour mes thé ou café de la journée et sous l'étagère se trouvait un petit réfrigérateur ou je pouvait mettre de la nourriture si besoin. J'avais mis une salade que je sortais pour me restaurer. Un coup d'œil à ma montre, il était 11:55. Je mangeais accompagnée de la musique chinoise qui donnait l'ambiance de la boutique. Et je buvais de temps à autre une gorgée de thé. Je pensais encore à cette soirée de Noël que je n'avais, pour le première fois de ma vie, pas passé seule. J'étais songeuse et heureuse.
Malice
HRP:
Luke est mentionné dans le rp avec le consentement de ce dernier, nous avons discuté de la suite du diner, qui sera joué en rp pour Noël. Cela m'a permis d'en parler dans le rp qui nous concerne, merci donc à Luke pour les réponses aux questions et pour les infos utile pour mon rp
MALICE
Dernière édition par Dina Rainston le Lun 11 Déc 2023 - 17:44, édité 2 fois
Célestine Orchent Caelestis Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7 S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.
Je reste impassible au fait que mes recommandations sont refusées. Les explications me font acquiescer à la fin de la seconde.
« Hunt est effectivement l’informateur. »
La dangerosité de la cible me motive à lui mettre une balle dans la tête à la plus longue distance possible mais ce n’est pas le genre de mode opératoire approuvé par la SHIELD. Ou à aller chercher un télépathe pour la forcer à se rendre. Sous réserve qu’elle n’en soit pas elle-même une. Je garde néanmoins ces commentaires pour moi. Il y a une raison pour laquelle Hand ne me laisse pas diriger la mission.
« Hunt ne vous a donc pas encore fait part de ce qu'il a découvert sur elle ?
- Non, monsieur.
- Vous le voyez tous les vendredis matin, c'est bien ça ?
- Lundi et vendredi, monsieur, précise-je puisque l’on a renégocié le suivi du mutant pour exclure le facteur problématique qu’est mon fantôme.
- Dans ce cas, attendons de voir s'il respecte ses engagements et balance Rainston. »
Je tâche de refreiner un sourire en coin sarcastique. Il disparait immédiatement lorsqu’il est question que Rainston soit "sur écoute elle aussi". Il semble que je n’ai pas été assez explicite sur le fait que les compétences de la cible laissent anticiper l’impossibilité d’hacker ses appareils numériques sans qu’elle le sache. Les écoutes nous proviennent de Luke Hunt, pas de Lady Omega. Mais les choses me vont si une tentative de mise sur écoute de ses appareils aboutis à notre découverte et nous force à intervenir immédiatement. Ainsi laisse-je l’erreur se faire. Cela favorise la possibilité qu’elle parvienne à nous échapper mais je crois l’agent Barton lorsqu’il la considère comme faible. Traquer les criminels fait parti de ses talents insoupçonnés. Il a également raison avec la reconnaissance de l’Agent Smith.
Synthèse des rôles : Barton en couverture sniper, Smith et moi en exposition directe. J’acquiesce. Hawkeye doit posséder une flèche piégée capable de neutraliser Rainston à travers la rue si les pistolets neutralisateurs de Mirage et une exposition répétée au 5,56 ne suffisent pas.
Synthèse de la préparation : prendre son temps, faire une reconnaissance civile, attendre.
« Une téléportation permet d’avoir l’effet de surprise et nous donnent un avantage, non négligeable vue ce que la Lady a comme bagages.
- En effet, approuve-je simplement. Puis-je faire une proposition tactique ? »
J’attends la confirmation afin de reprendre.
« L’agent Smith nous téléporte, j’ouvre une flash-bang. Je me positionne ensuite pour un tir de couverture pendant qu’il se retéléporte au contact de Lady Omega afin de lui placer un collier anti-pouvoirs. Il se désengage immédiatement qu’il y arrive ou pas. Il fonctionne au hit & run, l’agent Barton au sniping si on s’avère en danger et moi à la couverture. »
Un tir de couverture est destiné à permettre à ses alliés de manœuvrer en forçant les ennemis à baisser la tête. Un tir de suppression est destiné à empêcher les ennemis de manœuvrer en verrouillant des zones précises. Des mitrailleuses sont faites pour cela mais mon appréciation des MG est contrée par la position en intérieure qui m’a été attribuée. Ainsi en resterais-je au M4 classique et à la demi-douzaine de secondes de tir continu que permet un chargeur de cent coups. J’ignore si la munition perforante sera suffisante à blesser Lady Omega mais je sais qu’elle n’infligera pas plus que des hématomes de la taille de coupelles à l’agent Smith donc je n’hésiterai pas à tirer. Je mise sur les effets temporaires de cécité, de saignement des oreilles, d'acouphènes possiblement accompagnés d'hyperacousie ou de surdité déclenchés par la grenade M84 afin de disposer du temps de bloquer les pouvoirs actifs de Lady Omega. S’il y en a des passifs qui se manifestent, la rafale de couverture sera là pour donner le temps à l’agent Smith de se désengager voire à l’agent Barton de neutraliser. Il faudra veiller à ce que ce dernier ait des protections visuelles à défaut d’auditives afin de ne pas se retrouver à voir une même image fixe durant une demi-douzaine de secondes suite à l’explosion de la grenade. Nos armures se chargent de nous protéger pour Smith et moi.
« Demande permission d’appliquer la stratégie habituelle contre les membres de l’Hydra : on tire d’abord, on lit les droits ensuite et on pose les questions après. »
Evidemment que j’aimerai pouvoir utiliser Lady Omega dans le cadre de la SWORD : sa capture et son enrôlement permettraient probablement un mariage et plein d’arrestations. Je ne suis cependant pas certaine d’être capable de le faire. Je suis en revanche assurée de préférer la voir morte que capable d’atteindre l’un de mes coéquipiers ; peu importe ses capacités.
***
Vendredi 27 décembre – 11 : 49 A.M.
Je souffle une dernière fois alors que j’approche le masque de mon menton et de mon nez. Celui-ci s’imbrique dans le gorgerin du segment thoracique comme dans le casque, au niveau de la visière et des mandibules. Je n’ai désormais plus de visage qu’un casque trois pièces gris et noir. Celui-ci entreprend de m’afficher des informations sur mon environnement visuel. Mon armure est différente de celle de l’agent Smith à travers les nombreuses plaques renforcées accrochées à la combinaison souple au-dessous ; là où la sienne est plus "complète". Le bustier est aussi beaucoup plus féminin. Plus que ce qui se trouve dessous et je m’attends presque à un commentaire non-professionnel à ce sujet. Je passe le harnais tactique qui accole à la poitrine blindée deux grenades flash-bang, quatre chargeurs de 30 pour l’arme principale et les sangles accrochées au fusil d’assaut. Cela lui permet de pendre au-devant de mon bassin lorsque je la lâche. Elle est configurée avec une poignée frontale, un viseur point rouge et un chargeur cylindrique double. Son canon est long de dix centimètres de plus que mon arme personnelle mais je n'ai pas loisir d’employer celle-ci. La différence ne devrait pas se sentir en l’absence de manœuvre au sein d’espaces confinés. Contre ma cuissarde gauche se trouve un holster de cuisse et un Sig-Sauer P226 également standard ; incluant la munition de 9mm. Mon arme personnelle est chambrée en .357 afin d’avoir plus de puissance mais il ne s’agit pas de tir sportif présentement. J’ai quatre chargeurs de 15 pour l’arme secondaire, ma batterie de mon armure et une trousse de premier secours accrochés à ma ceinture tactique. J’ai tout revérifié avant de mettre mon casque ainsi tourne-je celui-ci vers mes coéquipiers.
« K, prête. »
Mon nom de code est composé de trois segments. "Caelestis" est le complet mais il est bien trop long pour être utilisé sur le terrain. "Cael" permet de s’identifier à moi s’il y a nécessité ; comme un mot de passe. "K" permet d’attirer mon attention rapidement sur le canal crypté de l’escouade et de m’assurer que j’obéis bien à un ordre ami ; dans le même souci d’identification que précédemment. Je n’attends pas que tout le monde ait ce niveau de sécurité puisque je ne suis pas cheffe d’escouade. Je m’apprête cependant à l’intervention selon les paramètres convenus par l’agent Barton.
Caelestis
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
L’agent Orchent reste impassible devant mes recommandations, qui sont évidemment des ordres. Je trouve toutefois que j’ai fait de bons progrès en matière de diplomatie, et que depuis que je dirige des équipes sur le terrain et en entraînements, je me débrouille plutôt bien pour formuler mes ordres sans trop de brutalité. J’acquiesce lorsqu’Orchent demande à causer tactique, écoute sa proposition et réponds sobrement :
« Proposition validée. »
Le S.H.I.E.L.D. ne sait pas si Lady Omega est une mutante. Elle n’est pas dans l’index, mais on lui suppose des pouvoirs… sans savoir lesquels. Il faut donc s’attendre à tout. Le collier inhibiteur est une précaution qui ne me paraît pas superflue. La demande suivante me plaît moins, en revanche, dans sa formulation et ce qu’elle sous-entend. Je tâche donc de nuancer :
« J’ai confiance en vos capacités, à tous les deux, pour réussir à l’appréhender sans la tuer. Après, si elle résiste trop et que vous n’avez pas le choix, je n’irai pas la pleurer. »
Avec mes années de service au sein du S.H.I.E.L.D. et auprès des Avengers, j’ai appris que la vie humaine n’a que peu de valeur, et si quelqu’un doit y passer, je préfère bien sûr que ce soit une criminelle notoire plutôt qu’un agent sous mes ordres. Mais si on peut ne pas buter les gens quand on peut s’en passer, c’est quand même mieux. Surtout que la lady a un potentiel intéressant à exploiter, sans parler de son carnet d’adresses. Au vu des capacités de notre trio, il n’y a pas de raison que la mission se passe mal. Mais dans notre métier, on sait qu’il vaut mieux se préparer toujours au pire…
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Vendredi 27 décembre, heure du déjeuner
Avec les bonnes autorisations pour gérer l’aspect administratif et logistique, j’ai pu réquisitionner un appartement situé au premier étage dans l’immeuble pile en face du magasin d’antiquités de Dina Rainston. J’y suis posté depuis une petite heure, avec tout mon matos de surveillance et bien sûr mon arc et un bon paquet de flèches, essentiellement non létales. Depuis mon perchoir, j’observe les allers et venues dans la boutique et le comportement de l’antiquaire, qui à l’évidence ne se doute de rien.
En amateur de culture et d’art asiatique, j’ai admiré les objets qu’elle plaçait dans sa vitrine et sur les étagères, me prenant même à espérer que l’assaut ne les endommagerait pas de trop. Noël est déjà passé, mais une des statuettes de jade irait très bien sur l’étagère du salon. Lorsqu’enfin Dina Rainston se pose derrière son comptoir avec sa gamelle et sa tasse de thé, je porte la main à mon oreillette pour contacter mes deux coéquipiers.
« Hawkeye à Mirage et K. La cible est en position. C’est quand vous voulez. »
Je suis en position, moi aussi. Lunettes tactiques sur les yeux pour me permettre de distinguer ce qui se passera dans la boutique malgré la flashbang, arc en main, je suis prêt à intervenir à distance au moindre dérapage… tout en espérant que je n’aurai pas à le faire.
Le jour de la mission était arrivé. Noël venait de passer et en même temps, je n’avais rien fait d’extraordinaire pour les fêtes. Bien que l’aspect personnel de ma vie était quelque peu solitaire ces derniers temps, heureusement que le travail me permettait d’avoir une vie « presque » normal. Alors qu’Orchent et moi étions sur le toit, en face de la boutique, en train de terminer de nous équiper. J’entendais mon oreillette qui me signalait que Clint était prêt tout comme Orchent qui avait terminé d’enfiler son casque.
Sa tenue était sensiblement la même que la mienne, mais en peut-être moins renforcée puisque la mienne était plus résistance aux chocs et aux chutes de par mon pouvoir. D’ailleurs, je trouvais curieux que la personne qui ait conçu – ou plutôt amélioré – mon armure soit moins bien équipé. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, dit-on … cela doit avoir une part de vrai. À la vue de notre dernière rencontre, je ne fais cependant aucune remarque sur sa tenue. Un rappel m’aura suffi et les derniers faits que j’ai appris sur elle, m’ont vacciné à m’en faire une amie. Elle sera une collègue lambda, comme elle le désire.
Je replace mon couteau à lame rétractable dans son fourreau. J’ai également un des pistolets « fais-dodo » de l’équipe scientifique. Aucune arme létale puisque je ne suis pas fan à l’idée de tuer quiconque. Dans le pire des cas, je la téléporterais dans une des cellules du S.H.I.E.L.D. ou même du Raft. Je vérifie une dernière fois que j’ai également le collier inhibiteur de pouvoirs à portée de main. Alors que je mets mon casque à visière teintée, je regarde Orchent en répondant à la fois à Cael mais également à Hawkeye.
« Mirage prêt. L’on se téléporte à mon top. »
Je tends la main en direction de ma coéquipière de mission afin de l’emmener avec moi et fais le décompte :
« 3… 2… 1… »
L’instant suivant, nous apparaissons tous les deux dans la boutique. Je dépose Caelestis en face du comptoir où se trouve la cible avant de disparaitre pour apparaitre à nouveau derrière la cible. Sans attendre, j’attrape le collier et enclenche le mouvement pour lui mettre. La grenade flash n’a pas eu d’effet sur moi entre les téléportations successives et le casque fermé hermétiquement et opaque. Reste plus qu’à mettre ce fichu collier et la mission sera terminée. J’esquive un premier assaut et arrive à me replacer derrière elle afin de glisser le collier pour la bloquer de ses pouvoirs, cependant elle n’aura pas encore les mains liées ni même probablement la volonté d’obtempérer.
C'était plutôt calme aujourd'hui. Mis à part quelque visites, je pouvais profiter de mon temps de pause pour une fois. Les fêtes enfin passées, on avait de la place dans la boutique. Il me fallait donc songer à remplacer les objets vendus. Et donc, le classement des livraisons étant fait, je me posais devant ma salade à commencer à regarder depuis ma tablette, les articles que je pourrais mettre en vente provenant de mes fournisseurs en Chine mais aussi en Europe. Il était important que je garde une certaine diversité dans le magasin pour satisfaire tout type de cliente. Sinon, il restait toujours les commandes. Je pouvais montrer certains produits que je ne vendaient pas régulièrement, mais que je pouvais aisément faire venir assez rapidement.
Malgré le fait que je tentais de m'occuper l'esprit, je n'avais pas le cœur au travail. J'avais du regarder mon téléphone portable une bonne centaine de fois pour voir si j'avais eu un message de Luke. Mais je le savais lui aussi occupé. Il avait sans doute des choses à faire dans sa galerie. les fêtes avaient été une bonne période pour lui aussi. Nous avions tous deux tellement bien travaillés. Mais le travail était un peu mis de côté ces derniers jours. Evidemment Noël était passé à une vitesse effrayante, mais j'avais enfin tout ce que je désirais. Et j'avais surtout trouvé le courage de lui parler de moi, de mon pouvoir, de ce que je pouvais faire. Le prochaine étape était plus délicate. Et je ne savais toujours pas si je devais lui parler de mes activités parallèles. Pourtant il finirait par l'apprendre, d'une manière ou d'une autre.
J'étais sortie brutalement de mes rêveries. En deux secondes à peine, deux personnes se téléportaient dans la boutique. Hop deux silhouettes, et l'instant suivant une des deux personnes se trouvait derrière moi... Une lumière aveuglante et je perdais un instant mes repères, mon équilibre. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Dans la pagaille, ma tablette glissait au sol. Je faisais un pas en arrière sentant le sol comme se dérober sous mes pieds et j'essayais de me rattraper à quelque chose, mais je butais comme la personne derrière moi, visiblement un homme. Pas moyen de voir clairement les gens qui s'étaient introduits dans la boutique. Et une seconde encore plus tard, on m'enfilait un collier...
- Mais bon sang, qui êtes vous et que me voulez-vous.
Je ne savais pas exactement ce qu'il se passait tant ma tête n'était pas au mieux de sa forme. Et qu'était-ce que ce collier. Mais avec le comptoir qui me bloquait le passage, il était difficile de me sortir de là. J'aurais pu me défendre, mais j'avais un peu peur que ce collier soit piégé et que cela me fasse du mal si je n'obtempérais pas. J'étais bel et bien piégée. Et dans le doute, je ne voulais pas risquer ma vie. Je ne voyais pas encore clairement, les yeux encore envahie de la lumière aveuglante d'un genre de grenade incapacitante que j'avais déjà vu dans l'armée. Elles avaient le don de vous désorienter et de vous empêcher de réfléchir. Mais s'il n'y avait pas eu non plus le fait que Luke occupait mes pensées, j'aurais peut-être été plus rapide, mais ce n'était pas une certitude.
Je levais enfin les mains. Je me demandais vraiment qui ils étaient et ce qu'ils me voulaient. Ils finiraient bien par me le dire. Mais j'avais peur, c'était une certitude. Peut-être pourrais-je apercevoir quelque chose, ma vue revenant petit à petit, ainsi que mon aplomb, mon équilibre. La personne finissait par attraper mes mains sans violence et les ramenait dans mon dos pour les menotter. Je préférais ne pas me rebeller à cause de ce fichu collier que je pensais être un genre de dispositif électrique. J'aurais été assommée et je n'aurais pu rien faire. Donc je préférais rester consciente et tenter de savoir ce qu'on me voulait. surtout sans voir encore clairement autour de moi.
- Vous voyez bien que je n'oppose pas de résistance, Dites moi seulement qui vous êtes.
Malice
MALICE
Célestine Orchent Caelestis Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 7 S.W.O.R.D.’s H.B.I.C.
« Hawkeye à Mirage et K, raisonne la voix du concerné dans mon oreillette sans me faire réagir autrement que par l’attention impassible. La cible est en position. C’est quand vous voulez. »
Je fixe Mirage à travers mon Affichage Tête Haute. Je sens mon cœur s’accélérer sous l’effet de la peur.
« Mirage prêt, confirme celui-ci alors que j’écarte les épaules et tend la nuque. L’on se téléporte à mon top. »
Il me tend la main. Je relâche la goupille de la grenade pour prendre le poignet de mon coéquipier moyennant une seconde à regarder le membre.
Le décompte commence. Ma gorge et mes doigts se serrent un peu plus à chaque nombre. Ils sont peu nombreux. Les entrainements m’évitent tout mal du transport suite à la téléportation mais il me faut toujours un instant pour analyser le nombre improbable d’informations qui m’arrivent au cerveau lorsque l’entièreté de l’environnement change.
Heureusement, les réflexes sont là : danger, lâchage de poignet pour récupération de goupille et dégoupillage puis éjection de la cuillère et lancé de la grenade.
Lady Omega est à son comptoir comme son repas. Couvert négligeable. Distraction préétablie. Initiative acquise.
Je ne vois pas Mirage. Je n’ai pas à le voir. Il sait ce qu’il fait. Il contrôle le terrain.
J’ai toujours la goupille au doigt alors que j’envoie la main récupérer la poignée frontale afin de remonter l’arme jusqu’à ce que sa crosse soit dans le creux de mon épaule. Le bras ayant jeté la grenade se replie pour venir positionner sa main et son index sur la poignée et la gâchette en simultanée et en parallèle de mon penchement en avant afin d’anticiper une rafale et la ligne verticale imposée par le recul de mon arme. Le calibre 5.56 OTAN de mon arme a la capacité de percer 10mm d’acier à 160m. Le comptoir et ce qui se trouve derrière ne sont donc pas réellement des couverts.
La réapparition de Mirage m’amène à enclencher le premier cran de gâchette ; chose qui ne décroche pas encore de balle. Je suis prête à expédier du sol au plafond la quinzaine de munitions que représente une seconde de tir en rafale libre et je manque même de le faire lorsque mon allié fait une esquive réflexe : Rainston a fait un pas en arrière et donc vers lui. Je ne le prends pas comme un assaut et ne tire donc pas. Il n’y aurait eu aucun risque de dommage supérieur à l’hématome pour Mirage. Lady Omega risquerait de recevoir une demi-douzaine de projectiles réputés pour éclater lorsqu’ils touchent une cible à moins de 100m ; ce qui pourrait les faire considérer comme interdits par la première conférence de la Haye de 1899. Heureusement qu’on ne parle pas ici de la munition de base des fusils d’assaut de l’OTAN…
Le collier finit par être posé.
La prisonnière crie des questions interrompues. Il est inutile de lui répondre pour le moment considérant les symptômes de la grenade incapacitante : cécité temporaire, saignement des oreilles, acouphènes ou hyperacousie ou surdité, généralement pendant une demi-douzaine de secondes. Désorientation et confusion sont le minimum, perte de coordination et d’équilibre sont la moyennes, diminution de la résistance à des commandes verbales simples par réflexe de protection est le bonus en absence de surdité. Qui a dit que pour que le monde s’entende il ne suffisait pas de crier plus fort ?
Rainston s’heurte à son comptoir. Elle finit par réussir à lever les mains. 1+2+4+5+20+26 = remontées des partis internes et externes des sourcils, abaissement et rapprochement de leur base, ouverture entre la paupière supérieure et eux, étirement externe des lèvres, ouverture de la mâchoire = peur. Bien. Je ne suis pas la seule à la ressentir. Rainston a plus de raison que moi de le faire.
Je relève le canon de mon arme afin d’aligner le viseur sur le visage de la prisonnière. Cela devrait aider à son immobilisme lorsqu’elle retrouvera la vue.
« Vous voyez bien que je n'oppose pas de résistance, souligne-t-elle lorsque son niveau de menace est au plus bas et que sa conscience de son environnement doit lui revenir. Dites-moi seulement qui vous êtes.
- Dina Louise Rainston, énonce-je donc face à elle, ma voix électroniquement transmise à travers mon masque respiratoire… vous êtes en état d’arrestation pour vol de secret d’état et atteinte à la sureté nationale. »
Je m’abstiens de lui dire qu’elle a le droit de garder le silence et que tout ce qu’elle dira pourra et sera retenu contre elle devant un tribunal : il n’y aura pas d’inculpation. Le Patriot Act et les restes des Accords de Sokovie nous permettent de détenir sans limite de temps et sans inculpation toute personne soupçonnée de projet terroriste ou de posséder des pouvoirs surhumains. L’Amérique : terre de libertés.
Je laisse Mirage contrôler le terrain et Hawkeye nous contrôler nous sans cesser de pointer mon arme vers la tête de Rainston. A mes collègues de voir les manœuvres d’extraction. Moi je m’assure que l’on ne soit pas en danger si jamais collier et menottes ne suffisent pas. Comme l’a dit l’officier commandant : "Après, si elle résiste trop et que vous n’avez pas le choix, je n’irai pas la pleurer". Elle ne résiste pas pour l’instant.
Caelestis
Clint Barton Avenger Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 8
J'ai donné le feu vert, je n'ai plus qu'à attendre. Et l'attente n'est pas longue, car quelques instants après, Aaron apparaît dans la boutique, au bras de Caelestis. La grenade flash est lancée, désorientant la cible qui chancelle et tente vaguement de reculer. J'ai à peine le temps de cligner des yeux qu'Aaron s'est à nouveau téléporté derrière la cible et lui a mis le collier. Une efficacité parfaite. Par les micros des deux agents de terrain, j'entends la cible s'interroger sur qui ils sont et ce qu'ils lui veulent. Elle n'oppose pas de résistance et lève les mains en l'air. Très bien.
Je ne relâche pas ma vigilance pour autant. J'accorde une attention particulière aux actions de Caelestis. L'arme qu'elle a emmenée est meurtrière, mais elle n'a pas de raison de s'en servir. Elle ne répond évidemment pas aux questions posées et énonce simplement la phrase protocolaire d'arrestation. Jusqu'ici tout va bien. J'espère que ça va continuer.
« Mirage, vous lui passez les menottes et vous l'embarquez, K, vous suivez et la maintenez en joue. Interdiction de tirer sans mon accord. Si elle bouge une oreille, c'est moi qui m'en occupe. »
Ce serait quand même couillon de gâcher l'arrestation en explosant la tête de la cible. Je l'ai moi aussi dans mon champ de mire, une flèche à impulsion électrique prête à être tirée. C'est un coup à griller les circuits du collier, mais ça assommerait sacrément Rainston sans lui causer trop de dommages irrémédiables.
Aaron ne va pas pouvoir se téléporter avec Rainston puisque son pouvoir implique que la personne ciblée soit volontaire. Mais si elle continue de se montrer aussi docile, s'il n'y a pas de coup fourré, la menotter et l'emmener sera un jeu d'enfant. Et généralement, avoir une arme braquée sur sa tête favorise la docilité. Un fourgon blindé les attend à quelques mètres de la boutique, le moteur tourne et le chauffeur est prêt à recevoir le colis. Je vérifie rapidement l'extérieur. Peu de civils dans la rue, aucun à proximité immédiate.
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