[Terminé] La sentence est tombée

J'avais mis un temps pas possible à quitter l'appartement de Raven. Je pensais encore à sa révélation. Comment cela était-il possible ? J'étais tellement triste. Le fait d'apprendre que les enfants qu'elle attendait n'étaient pas de moi était vraiment triste. Je m'étais dis que cela m'aurait permis de trouver enfin une voix de stabilité qui manquait à une certaine maturité. Même si j'avais fait de nombreux efforts, il me manquait encore quelque chose. Je m'étais fait à cette idée. J'aimais l'idée de voir grandir un, ou deux petits êtres qui portaient la moitié de mes gênes si contestables soient-ils, était une idée qui m'avait paru réalisable. J'aurais eu du monde pour me soutenir et Raven aurait eu une famille derrière elle en plus de celle de l'institut.

Mais tout ces espoirs étaient évanouis en un instant et la nouvelle avait eu l'effet d'une bombe. Je n'avais d'ailleurs pas réussi à contenir mon émotion. Raven semblait elle-même déçue pour moi. Mais ses enfants avaient un père à présent. Cependant je craignais qu'il ne lui apporte pas le soutien que j'aurais pu, avec mes camarades, lui apporter. Mais elle ne serait pas seule. Nous serions tous des oncles et tantes d'adoption. Ces enfants seraient malgré tout très entourés et choyés.

Durant le trajet en voiture, je mettais de la musique triste. Pourquoi fallait-il qu'on s'inflige une telle chose quand on était triste. Il aurait mieux valu qu'on écoute de la musique entraînante, mais elle n'avait pas le même effet sur nous dans ces moments là. Je devais même m'arrêter un moment sur le bord de la route pour laisser éclater ma peine. C'était une vague de douleur sans nom qui m'envahissait et je devais laisser exploser cette lame de tristesse qui glissait sur moi comme une vague qui me frappait avec violence au point de me submerger. J'aurais tellement aimé pouvoir revenir vers elle et avoir des enfants avec elle. Cela avait été un rêve que j'avais gardé en tête et qui ne m'avait plus quitté après notre rencontre. Cette femme était tellement belle, tellement forte, tellement tout.

Après quelques minutes, je séchais mes larmes enfin et reprenais la route pour rejoindre le QG et la pelouse sur laquelle était parqué le Milano. Je sentais mon estomac se nouer. Il allait falloir annoncer la nouvelle à tout le monde. Je n'y étais pas préparé, mais il fallait le faire, il fallait qu'ils sachent. Je pensais bien trouver des âmes encore éveillées à cette heure. Il n'était pas tard, même si la nuit était tombée depuis un moment. Je cherchais déjà mes mots. Mais rien n'aurait été mieux que de dire les choses le plus directement possible. Je garais la voiture et je gagnais l'emplacement arrière du Milano pour faire descendre la rampe. Je gagnais la soute d'un pas lourd et trainant. Je continuais mon chemin vers la salle commune qui nous servait aussi au repas. Je déglutissais en voyant Rocket lever les yeux vers moi en me voyant approcher. Je savais qu'il me demanderait comment s'était passé la soirée, mais à voir ma mine déconfite, il comprenait que les choses ne s'étaient pas déroulées comme prévues. Et je ne pouvais même pas dire un mot. Je restais muet, debout devant lui en retenant les plus possible mes larmes, mais l'une d'elle roula sur ma joue. Je me laissais tomber sur le premier siège qui se présentait à moi et je luttais pour ne pas sangloter. Mais le hoquet qui me servit de premier mot dévoilait mon état sans la moindre ambiguïté. Je finissais par laisser sortir mes sanglots. C'était trop dur.

Une main bienveillante se posait sur mon bras. Je sentais chaleur réconfortante d'un ami, d'un frère qui tentait de me ramener à des sentiments moins pénibles. Il avait ce timbre de voix compatissant qui faisait que le charme opérait. Petit à petit les sanglots s'estompait comme une marre d'eau au soleil. Je trouvais enfin la force de relever le regard vers celui qui était mon ami le plus sincère, mon frère d'arme, celui qui était toujours présent alors même que je n'avais pas su l'aider dans ses temps troubles. Je ne méritais pas d'une telle attention, une telle amitié quand je l'avais lâchement laissé tombé.

- Je ne te mérite pas comme frère... disais-je dans un dernier hoquet. Je reprenais ma respiration, devenue plus sereine et poursuivais : j'ai pas été là pour toi, et je le regrette. Je te demande pardon Rocket. Je comprend maintenant par quoi tu es passé.

Je savais déjà ce que le petit Gardien allait dire, mais je devais lui faire comprendre que j'avais compris la leçon. Aujourd'hui, c'était moi qui avait besoin de lui, plus que tous les autres, parce qu'il avait toujours tenu une place particulière : "Tu sais que je serais toujours là" raisonnait dans ma caboche d'égoïste que j'avais été à l'époque. Il aurait pu faire de même maintenant, mais il ne se défilait pas et se tenait à mes côtés. Il me rassurait, m'encourageait à parler. Je devais le faire, je devais évacuer toute cette misère, cette peine qui me tenaillait les entrailles à m'en faire mal. Je venait de perdre, j'aurais eu une chance de renouer avec ces sentiments qui m'avaient accompagnés quand Raven était dans ma vie, dans mon cœur. Mais ce temps était révolu et je me retrouvais seul. C'était comme une sentence méritée pour mes errances et mes erreurs. C'était un juste retour des choses, mais ce retour me faisait un mal de chien !

- Franchement, la soirée était parfaite. Jusqu'au moment de la révélation. Les jumeaux sont d'Erik !

Je marquais une courte pause pour reprendre mes esprits et me tourner enfin vers Rocket en posant ma main sur son épaule et le regarder dans les yeux, les miens encore humides.

- C'est mon châtiment pour vous avoir tous laissé tomber.

Rocket me regardait dubitatif. Il savait que dans ces cas là j'avais tendance à dramatiser, mais c'était pourtant le sentiment qui me dévorais les entrailles. Je payais enfin pour la peine que j'avais pu causer. Rocket avait toujours été là pour moi, et qu'avais-je fait quand il avait eu besoin de moi ? Je l'avais ignoré. Je payais pour ces erreurs er je méritais mon sort. Pourtant, en cet instant, Rocket était là, comme l'avait toujours été. Et cela me touchait au point qu'il n'imaginait même pas.

Je n'avais jamais été très expressif en matière de sentiments, sauf évidemment verbalement. Je parlais toujours trop, j'en faisais souvent trop aussi, mais c'était ma personnalité et les gens y étaient habitué autour de moi. Mais cette fois, je voulais que mon frère d'arme sente combien il était important dans ma vie, même si je ne lui avais pas toujours montré. Et je m'approchais de lui pour le serrer dans mes bras. J'imaginais sa surprise, mais je voulais, par ce geste, lui prouver que je pouvais éprouver du réconfort autrement qu'avec des mots. Les mots seuls avaient souvent peu de saveur, même prononcés par le plus proches des amis, des frères. Le geste représentait plus encore.

- Tu n'imagines pas combien je regrette de ne pas avoir été là pour toi. Tu es, dans ce vaisseau, la personne la plus importante à mes yeux. Tu le seras toujours.

Il n'aimait pas ce genre de démonstration, mais je pensais important qu'il comprenne qu'il serait toujours présent dans ma vie, qu'il faisait parti de moi au même titre que tous ceux que j'aimais profondément. Je n'imaginais pas le perdre un joueur. Tous les souvenirs les plus précieux que j'avais dans ma vie étaient ceux de ma famille, Rocket en étant le pilier. Un lien unique nous réunissait et en cet instant, je lui faisais comprendre à quel point ce lien était important pour moi.

Rocket était quelqu'un de précieux dans mon cœur et les différents événements avaient vraiment tout fait pour cela. Depuis notre première rencontre, aussi chaotique soit-elle, tout était aller dans le sens d'une amitié indéfectible. Il était mon frère. Il n'y avait pas de lien de sang, mais le reste y était, la confiance, même si elle ne se voyait pas au premier abord, mais elle avait été dur à acquérir, mais elle y était bel et bien. Il n'aurait jamais accepté dans le passé que je l'enlace de la sorte. Mais à cet instant, il fallait le faire. C'était des mois de frustration de peine perdues, d'actes manqués et de silence pesant qui ressortaient. Il fallait maintenant tout remettre à sa place et redevenir le duo improbable qu'on n'avait jamais été pour consolider ces sentiments qui nous unissaient depuis si longtemps.

Il aurait pu m'envoyer promener, il aurait pu me demander ce qui me prenait, même si je savais qu'il avait une pensée précise à ce moment précis sur le fait que je le serre dans mes bras. Il était tout ce que j'avais - hormis mon grand-père, mais cela se plaçait à un autre niveau - de plus précieux au monde. Il avait été là. Je me devais d'être là aussi, et pourtant, j'avais mainte fois reculé, par peur de ne pas savoir quoi faire, de peur d'être trop présent, trop proche. Est-ce que cela me faisait peur ? Oui, cela m'effrayait au plus haut point parce que lorsque j'ouvrais mon cœur, je ne le faisais pas à moitié. Et puisqu'on en arrivait aux confidences, il fallait que je sois vraiment honnêtes et lui dise ce qui me faisait si peur.

Je lui devais ça. Encore une fois, il s'approchait, une bière à la main et s'installait pour m'écouter. Il était encore là pour moi. Moi qui avait fuit, qui n'avait pas su encaisser le fait que je pouvais le perdre et que cela me paniquait au point qu'il n'imaginait pas. Il était temps de tout déballer, franchement et de vraiment vider son sac, quitte à passer pour un lâche, je lui devais toute la vérité. Cela serait juste un mauvais moment à passer, mais il comprendrait pourquoi j'avais agi ainsi.

- J'aurais du te parler vraiment quand c'est arrivé... Je déglutissais et regardais Rocket dans les yeux. J'ai eu peur, une peur panique de te perdre. C'est ce qui m'a fait fuir, ce qui m'a éloigné de vous tous.

Je me sentais si vide, si coupable. Je savais que je ne méritais pas ce qu'il faisait pour moi pour l'avoir laissé tombé alors qu'il avait besoin de moi.

- Si on doit commencer par quelque chose, c'est de là qu'il faut partir. Lorsque j'ai vu, et ça tu ne le savais peut-être pas, mais j'ai vu Pepper te ramener ce soir là, lors de la journée des héros où je n'étais pas. Alors oui, j'avais des soucis en tête, mais cela ne valait pas de te laisser seul et il s'est passé ce qu'il s'est passé. Je m'en suis voulu, j'ai eu peur, j'ai été choqué, perdu... Je ne savais pas quoi faire. Je n'étais pas là !

La colère et la frustration me faisait serrer les dents lorsque je parlais. Les larmes montaient et s'accumulaient au bord de mes yeux. Je m'en voulais au point qu'il n'imaginait pas. Je me trouvais pathétique, fragile et débordant de honte. Tout ces sentiments m'avaient rongé jusqu'à ne pas vouloir les affronter. Hors, c'était là que Rocket aurait eu besoin de son ami, de son frère, mais je m'entêtais à croire que je ne méritais pas qu'on s'attarde sur moi. Mais qu'étaient mes problèmes comparé à son mal être. J'avais fui alors qu'il aurait fallu se battre. J'avais été le dernier des imbéciles, des lâches.

- j'ai agi comme un lâche, un moins que rien. Je ne mérite pas ton amitié, je ne mérite rien du tout.

Une larme glissa encore sur ma joue. Je sortais toute cette frustration qui m'avait rongé depuis des mois et que je n'avais jamais osé affronter. Il était temps que cela change. Je devais lui confier tout, sans la moindre retenue.

- Je ne ferais plus jamais cette erreur, je te le promets.

Je posais ma main massive sur la sienne, si petite et si frêle comparée à la mienne. Il avait toujours été le plus fort de nous deux. Mais je ne voulais pas le voir fragile, déstabilisé, blessé.

- Ce que j'ai vu ce soir là m'a fait peur, m'a choqué. Et tout ce qui a suivi était ce que je refusais d'affronter. J'ai été un moins que rien sur ce coup là. Tu avais besoin de moi et je n'étais pas là. Mais cela ne reproduira pas. Je te le jure sur ce que j'ai de plus cher, je ne fuirai plus jamais. Et je suis heureux de pouvoir te montrer combien tu compte pour moi maintenant, même si cela peut te paraître de la faiblesse. Au moins, tu le sais. J'aurais du te le dire, dès le premier jour.

Le reste était broutilles face à cette immense boule qui m'avait dévoré depuis cet accident. Et je ne voulais plus fuir, je voulais compter sur mon meilleur ami, mon frère pour m'aider. Et il était temps qu'il puisse compter sur moi.

- Cette histoire de jumeaux un dur à encaisser, c'est vrai, mais ce n'ai rien comparé à la peur de te perdre, Rocket. Sans toi, je ne suis rien. Tu as toujours été le vrai leader de cette équipe, de cette famille.

Je pensais chacun de mes mots. Mais je voulais qu'il essaye de se confier, chose qu'il ne faisait pas facilement, je voulais qu'il soit franc avec moi, qu'il me dise ce qu'il pensait de moi alors. Même si cela faisait mal, il fallait que je connaisse son ressenti pour mieux comprendre.

- Ce que je souhaites, c'est que tu me dise ce que tu as ressenti, ce que tu me reprochais alors. Je sais que tu l'as mal vécu et il faut que je sache, même si cela fait mal, je veux savoir.

J'espérais enfin qu'il accepte d'ouvrir son cœur. On avait une chance unique de tout déballer, et de repartir de zéro, de tout reconstruire sur des bases solides, de pouvoir faire encore évoluer cette union qui faisait notre force. Je voulais qu'on se comprenne pleinement. Il devenait nécessaire de vraiment parler et sortir toute cette frustration et cette colère accumulée pour la comprendre et ne pas recommencer nos erreurs, même si je pensais que les miennes étaient bien plus nombreuses. Je voulais savoir ce qu'il avait pensé de moi, ce qu'il avait ressenti de cet abandon au plus profond de lui pour mieux le comprendre encore.

Le moment était intense et révélateur de nos erreurs, de nos méprises et de nos actions. J'avais fait le choix de la fuite et Rocket m'en avait évidemment tenu rigueur. C'était compréhensible bien évidemment et j'aurais du me douter que la rancœur du moment allait être un mauvais moment à passer, mais j'avais demandé de la franchise, celle de son ressenti. Il avait le droit légitime de m'en vouloir. Parce que ce qui avait démarré par une compréhension n'en était plus une lorsque j'avais évité tout le monde sans une raison qu'ils auraient pourtant pu comprendre. Mais dans ce dilemme, seul Rocket était le maillon le plus important et j'avais fui celui qui tenait pourtant la place la plus importante dans ma vie. Je n'avais pas osé lui dire jusqu'à présent pour qu'il ne prenne pas ça pour de la faiblesse. Lui qui était si fort.

Mais j'avais fait fausse route. Il était tout aussi fragile que moi, sauf qu'il ne le montrait pas. Il se refusait à montrer des sentiments de peur de se les prendre en pleine figures. Il n'avait jamais été préparé à perdre sa famille et les années sombres avait été une dure réalité pour lui. Une de celle qu'on ne pouvait comprendre qu'en la vivant. Alors, en les évitant tous, je donnais à Rocket une image d'ami, de frère indigne de la confiance qu'il avait alors osé donner. Et c'était maintenant que je le comprenais. Je devais avoir le fond de sa pensée, pour comprendre comment il avait vécu ces derniers mois.

Ma mains entres les siennes, le moment était chargé d'émotions. Je comprenais son mal être et son vécu faces à des situations qu'il avait porté à bout de bras, seul. Je m'en voulais évidemment terriblement, surtout quand ce dernier me parlait de Magneto et de cette journée que je ne pouvais pas oublier. J'aurais voulu massacrer moi-même ce maître de la torture qui avait osé faire du mal à mon frère ! Mais comment agir alors que celui-ci avait des pouvoirs si grands et demeurait presque intouchable. Et maintenant, de savoir qu'il était le père des enfants de Raven me donnait la nausée. Un sentiment de dégoût emplissait ma bouche.

- Je peux te faire une promesse. Un jour on tiendra notre revanche face à lui. Et ce jour là, je ne donne pas cher de sa peau !

Il devait comprendre que désormais rien ne nous séparerait jamais plus. Je serais à ses côtés aussi longtemps que je vivrais. Je priais même pour que nous soyons toujours côte à côte, dans toutes les épreuves que la vie nous réservait encore.

- Je réalise beaucoup de choses aujourd'hui. Et les épreuves ne s'arrêteront pas. Mais on pourra toujours les affronter ensemble mon frère. Tu pourras toujours compter sur moi.

Je levais ma bière vers Rocket en attendant qu'il trinque avec moi. C'était bien plus qu'on promesse que je lui faisais, c'était un genre de pacte. Je ne voulais plus être celui qui restait en arrière à avoir peur de perdre sa famille. Je comprenais que cela pouvait arriver, mais je voulais faire tout pour ne pas que cela arrive. Ma priorité était ma famille, celle que j'avais choisi, qui m'accompagnait chaque jour et qui veillait sur moi autant que je pouvais veiller sur eux. Nous ne reparlerions sûrement plus de tout ça maintenant que toutes les choses avaient été dites à cœur ouvert une fois pour toute. Mais je voulais maintenant faire des projets avec eux.

- Tu es ma famille, tout comme les autres. La rivalité, je m'en fiche. Le plus important est de rester soudés. Je sais maintenant que je peux te parler. Mais il faut que tu le fasses toi aussi. Tu peux tout  me dire, tu le sais, n'est-ce pas. J'ai confiance en toi. Je te confierais ma vie sans hésiter. Et je veux que tu saches que tu peux avoir confiance en moi, je ne t'abandonnerais plus jamais. Cela m'a fait trop de mal.

Qu'étaient mes problèmes comparés aux siens. Il devait avoir eu de drôles de moments. Je regrettais terriblement l'avoir laissé affronter ces épreuves seuls. Qu'était mon bien être si je devais laissé ma famille dans le désarroi ? Qui étais-je pour ne penser qu'à moi alors qu'ils avaient toujours été derrière moi, surtout quand Gamora avait disparu et qu'une Gamora indifférente était revenu, me plongeant dans une détresse sans nom. Ils avaient tous été là et quand un malheur était arrivé à mon meilleur ami, mon frère, j'avais fuit. J'aurais mérité vraiment de me retrouver seul à mon tour, mais pourtant, personne ne m'en avait tenu rigueur malgré leur mal être, leurs problèmes. Comment pouvais-je être aussi égoïste ? Je ne voulais plus l'être parce que cela me couterait ce que j'avais de plus cher : ma famille de cœur !

Les temps difficiles, nous en avions tous connu, mais Rocket semblait avoir eu beaucoup plus de soucis que moi. La confiance se gagne, et j'allais devoir regagner la sienne par mes actions et pas par des mots. Des promesses, Rocket en avaient entendues des tas, mais les gestes valaient mieux que des mots. Le temps ferait les choses. Il comprendrait alors que je ne parlais pas en l'air et que je ne voulais plus me défiler.

La vengeance est en un plat qui se mange froid, dit le proverbe terrien ! Alors soit, un jour ou l'autre, nous allions avoir notre revanche. Je ne croyais pas dans le fait que Raven tienne autant que ça à Erik, malgré leur histoire. Mais par respect pour elle, on ne ferait jamais rien sans son consentement, chose qu'elle ne donnerait sans doute jamais, mais qui pouvait en être certain. Ce personnage savait se faire détester de tous et un jour viendrait ou même Raven serait amenée à le détester. J'espérais seulement qu'il prendrait son rôle de père au sérieux s'il acceptait d'endosser cette responsabilité. Comme j'aurais voulu l'être, cela aurait sûrement tout changer, mais m'aurait aider à devenir un homme plus sage.

Les regrets seraient encore présents un certains temps et le confiance reviendrait parce que Rocket me connaissait mieux que je ne me connaissais moi même. Je rendais son sourire à Rocket et trinquais avec mon ami, mon frère. Oui, c'était mon frère de cœur, celui pour qui je ferais tout, je donnerais tout. Toutes mes erreurs m'avaient conduites à cette évidence.

- Je sais que j'ai merdé, je m'en voudrais toujours. Mais s'il y a bien une chose sur laquelle tu ne peux pas douter, c'est sur ma loyauté envers vous. Vous êtes ma famille, on est une famille, quoi qu'on en dise ou qu'on en pense. Et tu es mon frère !

Un clin d'œil et sourire, je trinquais encore avec mon frère. Ce mot sonnait tellement bien à mes oreilles. Peu m'importait qu'il aiit l'allure d'un raton laveur, même s'il avait toujours nié l'être. Dans le fond, il n'en avait que l'apparence parce que pour le reste, il n'y avait qu'à fermer les yeux pour savoir qu'on parlait à un être sensé, intelligent, et doué de compassion, à sa manière.

- A la famille ! Y a que ça de vrai.

Je savais que ces mots comptaient beaucoup pour lui. Il avait longtemps chercher un sens à son existence et peu m'importait l'allure qu'il pouvait avoir, j'avais à mes côtés la personne à qui je confierais ma vie sans hésiter et à qui je donnerais la mienne. Et ce pacte, je ne le briserais plus jamais.