[Terminé] Queens Center Fall

Queens Center Fall

ft. @Stephen Strange & @Carol Danvers

Tous pris dans notre tâche, nous ne nous rendions pas vraiment compte du temps qui passait. Mais un fuguasse souvenir de Lys à la maison allait revenir me hanter. Même si je savais qu'elle comprendrait, je pensais à elle, seule dans mon appartement. Ce souvenir s'éloigna aussitôt lorsque des plaintes me sortaient de mes songes. Le travail n'était pas terminé.

Le pas était pris et les enchaînements semblaient routiniers. Nous avions pris un certains rythme. Mais la fatigue commençait à se faire connaître. Mes muscles devenaient de plus en plus douloureux et mon attention plus légère. Je sentais bien le poids de la journée passée à soulever, bouger, penser... Il faudrait bientôt penser à prendre du repos. Mais tant je tenais, je ne voulais pas laisser ses pauvres gens, si peu soient-ils à sortir vivants des décombres, sous ses amas de bêton et de tôle. Je devais m'accrocher le plus possible pour les aider. Et ses plaintes me rappelaient que d'autres étaient encore bloqués, vivants.

Des repas circulaient parmi les sauveteurs, faisant une pause de temps en temps, pour reprendre des forces, si minimes soient-elles. Je ne voulais pas trop manger, mais un bol de soupe, gentiment proposé n'était pas de refus. La température, avec la nuit tombée, chutait radicalement et le froid devenait mordant. Je m'éloignais un instant des décombres alors que Carol refusait le repas pour continuer. Elle n'avait pas encore ressenti la faim et voulait en faire le plus possible, le plus rapidement possible. Son métabolisme lui permettait sûrement de suivre le rythme, mais nous, pauvres simples humains avions des ressources plus limitées.

Je m'installais près de Strange, qui me proposait un bol. Je prenais celui-ci en le remerciant. Il fallait se nourrir, un minimum soit-il. C'était aussi plus pour se réchauffer. Il me proposait de téléporter mon matériel. Mais avec Lys à la maison, je ne voulais pas risquer de l'affoler pour rien, surtout dans son état.

- Et bien, ce n'aurait pas été de refus, mais je ne voudrait pas effrayer mon invité. J'ai une personne à la maison qui se remet d'un accident et je ne voudrais pas lui faire une surprise un peu désagréable. Et j'ai tenu toute le journée comme ça, je crois que je peux finir ainsi. Quoi que je n'aurais pas dit non à l'aide d'aile rouge pour scanner les environs et repérer plus vite les signes vitaux.

Et pour me déplacer, cela aurait aussi pu aider. Alors je pensais que finalement cette option pouvait nous rendre service. Il fallait juste trouver le bon moyen pour ne pas effrayer la jeune femme.

- Elle se trouve dans mon salon mais mon matériels est dans ma chambre, dans un sac, laissé sous mon lit.

Il n'était pas sous clé puisque j'avais utilisé aile rouge pour scanner le crâne de Lys. Et il était accessible facilement. L'idée de Strange était vraiment appréciée, même si j'avoue que j'aurais voulu y penser moi même bien avant. Je me demandais juste comment il pourrait bien s'y prendre pour le téléporter.

- Mais comment allez vous faire au juste ?

La question pouvait paraître stupide, mais je n'y connaissais rien à sa magie et pour un non initié, la question était légitime.

malice

Carol Danvers &  @Stephen Strange  &  @Sam Wilson

Je devais avouer que dans d'autres circonstances, je me serais amusée comme une folle à faire virevolter du béton et des gravats en tout genre. Mais après quelques heures, seule la concentration et le désir de bien faire prévalait. Et je ne chaumais pas. Mes forces avaient été bien souvent mise à l'épreuve, mais j'aurais pu faire ça encore des heures durant.   Le tout étant de faire attention à ce qu'il se passait autour de moi. Mais les rôles étant bien défini, ça roulait comme sur des roulettes bien huilée.

La fatigue montrait le bout de son nez chez certains. Il commençait à faire un vrai froid de canard et il fallait se réchauffer comme on pouvait. Je ne pouvais pas dire que cela ne m'affectait pas, mais mon pouvoir semblait réguler ma faim, ma soif et ma température corporelle. Je pouvais donc garde le rythme sans trop me fatiguée.

Je faisais juste une petite pause pour prendre des nouvelles de mes acolytes. Cela faisait un certain temps que nous enchaînions sans repos. Il fallait au moins boire. Et pour certains, il fallait se réchauffer. Au couché du soleil, les températures chutaient rapidement et le corps devait luter pour ne pas frissonner. Au pire, je pouvais réchauffer le café ou autre boisson chaude si besoin.

Je voyais la magicien et Sam près du food point mise en place pour les sauveteurs, j'allais les voir vite histoire de savoir si tout allait bien.

- Il semble que les choses avancent vite.

Le sorcier me proposait une bol de soupe, mais je n'aurais pas su manger maintenant. Je préférais me réchauffer à ma manière, en utilisant mon pouvoir. C'était radical. Alors, oui, je m'illuminais comme un sapin de Noël, ce qui était de circonstance, mais au moins, je n'avais pas froid. Il proposait ensuite la soupe à Sam qui ne refusais pas.

- Bon appétit messieurs. Il va falloir prendre du repos. Vous ne tiendrez pas toute la nuit. Cela fait des heures que vous y êtes. Le plus gros est fait me semble-t-il. Je pourrais rester encore et aider. Je demande moins de repos que vous autre. Sans quelques heures de repos, vous ne pourrez pas faire grand chose de plus.

La fatigue était un facteur de déconcentration. Et sans elle, pas moyen de faire quelque chose de régulier. Nous n'avions pas tous la chance de pouvoir faire durer la chose. Je pouvais rester encore pas mal de temps, mais bientôt j'aurais besoin aussi de sommeil. Je sentais notamment Sam plus fatigué qu'il ne le pensais. Sûrement un coup de barre, mais j'en doutais. Le Sorcier semblait mieux tenir le choc, ou il cachait bien son jeu. Quoi qu'il en fut, il fallait prendre du temps pour se reposer. Les sauveteurs, eux avaient créé des groupes et allaient se relayer encore toute la nuit sûrement et la journée de lendemain. Je pouvais aisément tenir jusque là. Mais nous avions abattu un travail colossal en quelques heures qui auraient pris déjà quelques jours. C'était déjà énorme.

Avant que je ne reparte j'entendais le sorcier parler de téléporter le matériel de Sam. Je reprenais mon envol vers ma zone avant que Sam ne réponde.

- J'y retourne. Ce serait une bonne idée d'avoir tes ailes Sam et aile rouge serait en effet une aide précieuse pour voir si nous n'avons oublié personne.

Je me sauvais et reprenais ma lourde tâche en envoyant des blocs sur le côté en attendant le retour de mes deux camarades. Je continuais d'aider tous les groupes à proximité en déblayant le plus possible de gravats qui prendrait des minutes précieuses à être déplacée avec un engin. Et je ne risquais pas trop de faire s'écrouler des décombres en les soulevant sans avoir à racler le sol. J'attendais de savoir ce que Sam déciderait pour son matériel. Mais il me semblait que ce serait une bonne chose que son petit drone volant puisse scanner les zones maintenant plus dégagées et accessibles pour découvrir s'il y restait des âmes, vivantes ou non.

Pour Danvers, les choses avancent vites. Elles le font et l’ont toujours fait trop lentement à mon goût, lorsqu’on implique les autres. Ainsi n’y réponds-je rien et me concentre sur la distribution d’un soutien maigre mais appréciable. Un soutien que Wilson accepte avec un remerciement ; mon acquiescement change de sens. Il n’y a pas de quoi. Comme supposé, Captain Marvel n’a pas pareil besoin et nous souhaite de l’assouvir. De nous reposer. D’énoncer une évidence qui la sépare de nous.

Cela ne fait pas des heures que Wilson et moi y sommes. Cela fait des heures que Danvers, Wilson et moi y sommes. Cependant, nous représentons chacun un degré différent d’humanité. Falcon est un militaire avec des équipements expérimentaux, qu’il n’a d’ailleurs pas sur lui, tandis que je suis un artiste mystique tirant ses forces d’un entrainement occulte et que Marvel se mble générer sa propre énergie ; et ne plus avoir d’humaine que l’apparence.

« Je pourrais rester encore et aider, nous dit-elle comme si cela n’avait pas été évident, même si elle semble vouloir exprimer de la sollicitude. Je demande moins de repos que vous autre. Sans quelques heures de repos, vous ne pourrez pas faire grand-chose de plus.

- Pari tenu, réponds-je par réflexe puisque je refuse d’abandonner quoi que ce soit depuis la dernière fois où je l’ai fait ; et ce que cela m’a coûté. Juste quelque chose à faire avant. »

La proposition à Wilson. Enchanter son costume super-héroïque à un objet pour qu’il puisse le faire apparaitre au besoin et ne pas être limité au seul bouclier ; qu’il avait déjà pris sur lui pour des raisons qui m’échappent.

« Et bien, ce n'aurait pas été de refus, mais je ne voudrais pas effrayer mon invité, me répond-t-il en me faisant froncer les sourcils d’incompréhension. J'ai une personne à la maison qui se remet d'un accident et je ne voudrais pas lui faire une surprise un peu désagréable. »

"Et il a tenue toute la journée comme ça, il peut finir ainsi". Je défronce les sourcils en me retenant de lever les yeux au ciel. Il arrivera de lui-même à la conclusion qui comportait ma proposition à la base. Ou pas. Il change d’avis sans comprendre que c’était pour les prochaines fois que je proposais cela ; sans quoi je l’aurais proposé beaucoup plus tôt. Ce que je ne comprends pas de mon côté, c’est ce qu’est "aile rouge". Cela scanne ? Repère les signes vitaux ? Par le Tribunal, cela aurait été effectivement utile bien plus tôt !

Je dépose la gamelle de soupe que je me suis téléporté en me retenant de traiter Wilson de crétin. Il m’explique où se trouve "Aile Rouge". Je le regarde, blasé. Où se trouve son matériel. Je le regarde, blasé.

« Mais comment allez-vous faire au juste ? »

Je le regarde, blasé.

Captain Marvel s’en va après avoir souligné que l’idée était pertinente et s’être abstenu de le faire du fait qu’elle arrivait bien tard. Ce qui est une étape après la mienne, comme toujours. Je prends une grande inspiration puis pousse un tout aussi grand soupir nasal.

« Par magie, réponds-je avec une ironie aussi blasée que lasse. Je parlais d’enchanter un objet que vous auriez sur vous, comme un porte-clé Captain America, pour que vous puissiez invoquer votre costume et vos équipements à l’envie. Néanmoins, il faut bien reconnaitre que l’usage d’un scanner biologique est pertinent dans notre présente situation. »

Ça y est, je n’ai plus envie de lui faire la fleur d’user d’une intrication quantique pour qu’il puisse faire apparaitre ses affaires. A la place, je me lève simplement pour faire apparaitre un portail de téléportation en visualisant les ailes de l’espèce de jet-pack qui lui permet de voler. L’Anneau de Téléportation se charge de trouver où elles se trouvent ; étant parfaitement incapable de visualiser le salon, la chambre ou le dessous du lit de Wilson et n’ayant pas un intérêt particulier à le faire. C’est effectivement vers la chambre que s’ouvre le portail étincelant, me laissant à nouveau perplexe quant au fait que l’aile rouge ne soit pas le nom du jet-pack. Chose des plus secondaires s’il en est.

« Bougez-vous. »

Je reprends ma soupe et entreprends de la boire au plus vite, créant ainsi un délai pour que Wilson arrête de jouer les ballons de foot et entreprenne d’être utile à son maximum.

Pour Danvers, les choses avancent vites. Pour moi, les autres avancent toujours trop lentement.

Queens Center Fall

ft. @Stephen Strange & @Carol Danvers

La fatigue n'avait pas le même effet sur tous. Et clairement, Strange en était un exemple parfait quoi que fidèle à lui même en matière de répartie et de remarques. Je n'avais pas ses connaissances après tout. Qu'attendait-il de moi au juste. Je ne pouvais deviner de quoi il était vraiment capable. Je ne connaissais pas pouvoirs. Je n'étais qu'un humain sans pouvoirs après tout, un simple soldats avec  un titre peut-être un peu trop grand pour lui. Steve aurait tenu la distance, mais je n'étais pas Steve et les gens avaient tendance à l'oublier.

La magie était un domaine qui m'était pas mal étranger. Je ne l'avais découvert qu'avec mon arrivée chez les Avengers. Avant cela, mes missions ne s'y rapportaient pas. Alors je pouvais passer pour un imbécile, mais ce n'était que parce que je n'y connaissais rien du tout.

Quoi qu'il en était, je ne voulais pas effrayer Azilys en récupérant mon matériel. Même si elle savait ce qu'il s'était passé, je ne voulais pas la surprendre dans son état. Cela n'aurait pas arrangé les choses. Mais l'urgence demandait de faire quelque chose. Alors avec un charme, il pouvait situer ma chambre et je pourrais récupérer mes ailes. Mais je ne voyais pas comment. Un portail, à l'évidence. Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il avait ouvert le portail qui menait à ma chambre et me sommait prestement de récupérer mon matériel : "Bougez-vous !"

S'il était actif, intelligent et réactif, l'amabilité n'était vraiment pas son fort. Mais il fallait prendre sur soi et passez outre. Je préférais garder mon commentaire désobligeant pour moi. Je passais le portail rapidement et ouvrait la mallette pour récupérer tout et repasser par le portail et enfiler tout ça rapidement dans une des ambulance. Il me fallait quitter une partie de mes vêtements pour enfiler le costume.

- On peut y retourner.

Le bracelet de commande d'aile rouge allumé et mes lunettes en places, je pouvais lancer un premier scan de la première zone pour situer des signes vitaux ou des cadavres, rayons X et infra-rouge détectant les formes et la chaleur. La première zone était clear. On pouvait donc bouger pour passer à la suivante.

- Il n'y a plus rien par ici, on peut passer à la zone suivante. Je vois deux signe de vie à dix mètres sur la gauche.

Carol venait de revenir de sa précédente zone et pouvait déplacer les gravats encombrants le passage ou je devais me faufiler. Elle envoyait les blocs plus loin dans la rue et je pouvais accéder à une femme tenant sa fille dans ses bras. Mais l'accès au brancard ne pouvait pas se faire tout seul. Carol me faisait signe et je rassurais la femme pour lui faire comprendre qu'on allait les déplacer en volant, nous n'avions pas le choix. Cela ne prenait de plus pas plus d'une minute et elle pourrait être prise en charge ensuite rapidement. Elle ne semblait souffrir de rien, mais la fillette était inconsciente dans ses bras.

- Ne vous inquiétez pas, elle est vivante.

Elle se sentirait rassurée au moins un peu. C'était le moins qu'on pouvait faire pour elle. Elle était sortie d'affaire et sa fille serait vite entre de bonnes mains. Le portail de Strange s'ouvrant sur un hôpital, cela facilitait les choses et augmentait les chances de survie.

malice

Carol Danvers &  @Stephen Strange  &  @Sam Wilson

J'aurais pu faire encore ça pendant des heures. Depuis ma transformation, je n'avais plus les mêmes limites. Et forcément, mes besoins étaient bien différents. Cela pouvait surprendre. D'ailleurs je ne m'attendais pas à me voir offrir un repas ou une pause. J'aurais peut-être du, juste par politesse. Mais pour ma part, je pensais que ce que nous faisions avait plus d'importance et je savait que le sorcier le comprenait. Même si lorsque je lui parlais de mes besoins comparé aux leurs il avait un peu mal pris la chose selon moi, même si je ne pensais pas à mal. Mais il ne m'en tiendrait sûrement pas rigueur longtemps. Nous avions une tâche plus importante qui nous ferait passer vite à autre chose.

Mais le sorcier semblait plus critique avec Sam. Le pauvre venait de passer plusieurs heures à deplacer des gens, à bouger des gravats légers. Il en avait sûrement plein les bottes. Il n'avait pas forcément même pensé à son matériel. Mais quand il le mentionnait, on sentait le sorcier piqué en se disant "Mais pourquoi ne pas y avoir pensé avant ?".

Je devais repartir et laissais les deux hommes prendre une courte pause repas. Le froid mordant était le problème maintenant. Je n'avais pas spécialement froid, en mouvement je ne le ressentais pas. Je pouvais donc continuer sur une autre zone et dégager des gros blocs pour accéder plus bas encore. Mais les zones se restreignaient peu à peu. Nous avions trouver pas mal de corps, morts ou vivants.

Je revenais vite vers les deux hommes pour aider. Je voyais Sam finir de s'équiper. Cela nous ferait en effet gagner du temps car il pouvait scanner les zones et on pouvait aisément voir ou travailler. Nous allions tout de suite vers une zone ou se trouvait deux vies à sauver. Sam me demandait de dégager la partie concernée. Je ne mettais pas longtemps à déplacer les blocs. Il pouvait ensuite descendre. Mais pour remonter la mère et sa fille, il fallait les soulever. Je pouvais les porter vers le brancard. D'aileurs Sam me faisait signe, ses ailes auraient été un problème sans doute, donc je me chargeais de les déplacer après avoir prévenu. Une signe de tête et je prenais mon envol en douceur, suivi de Sam, et déposais les deux personnes sur le brancard près à partir par le portail. Sam rassurait la femme sur l'état de santé de sa fille. C'était une bonne chose.

- Tout se passera bien. avais-je ajouté avant de me retourner vers Sam pour repartir sur le zone pour un autre scan afin de poursuivre le sauvetage. Nous allions gagner encore plus de temps maintenant qu'on pouvait voir ou chercher.

Des affaires qui se trouvent dans sa chambre et de celles qui se trouvent dans son salon, Wilson ne récupère que les premières. Sans doute pour ne pas gêner son invité(e). Il est vrai qu’entre l’inconfort d’une personne et la vie d’un nombre inconnu d’autres, le choix est difficile à faire. Ou, en tout cas, le bon sens n’impose pas l’une des deux possibilités. Le bon sens est la chose la plus mal répartie du monde. Tant pis : nous n’avons pas besoin de Captain America à présent. Rogers n’aurait pas servi à grand-chose en comparaison de Danvers ou de moi-même. Falcon, en revanche, avec son Aile Rouge scannant les décombres, c’est une autre histoire. Ironique d’ailleurs et symbolisée parfaitement : Samuel Wilson récupère ce qui faisait de lui le Falcon pour aider à sauver des vies là où ce qui fait de lui Captain America est inutile. Peut-être que l’héritage de Rogers est un cadeau empoisonné, au final. Une bonne intention pour un mauvais résultat. Je suis plutôt connaisseur de ce genre de déroulé.

Faisant disparaitre mon bol de soupe d’un mouvement de main, je fixe le retour d’un homme qui préfère se changer dans une ambulance que chez lui. Je sais qu’elles sont devenues totalement obsolètes depuis mon arrivée, et celle de Dominique, mais tout de même : il perd du temps. J’aurai pu maintenir le portail ouvert le temps qu’il le fasse et je suis certain qu’il aurait eu l’intimité nécessaire chez lui. Mon humeur n’est pas partie pour s’arranger.

Je regarde le jet-pack ailé de Wilson faire s’échapper un drone en forme d’oiseau et je ne peux m’empêcher de me demander si son existence n’empêchera pas Wilson de porter le bouclier de Captain America dans son dos ; puisque le drone s’y trouve déjà. L’un et l’autre ne risquent pas de se gêner mutuellement tout autant que le bouclier peut gêner la nécessité d’utilisation des bras pour piloter les ailes ? Ou encore un style de combat qui met en avant les assauts aériens avec les jambes pour profiter de la position volante ? Ou encore de l’utilisation d’armes à distance afin que les adversaires ne puissent s’approcher ? En espérant qu’il ne couvrira pas les réacteurs du jet-pack ? J’ignore ce qui a motivé la décision de Rogers de donner le bouclier à Wilson mais ce n’était pas l’intelligence. Je suis néanmoins l’héritier qui n’a rien demandé à la base et croule sous le poids des attentes à présent, conscient que j’ai été témoin de cette pression lorsque je suis venu après les Attentats des Masques. J’ignore si je fais parti des gens à lui mettre de la pression également au sujet d’être à la haute de Captain America. Je m’en fous, de Captain America comme de savoir si je lui mets la pression. C’est un militaire : il sait travailler sous la pression et il sait que les limites personnelles existent pour être repoussées.

« Il n'y a plus rien par ici, on peut passer à la zone suivante, dit-il alors que l’on continue de suivre à distance son drone volant. Je vois deux signes de vie à dix mètres sur la gauche. »

Danvers réintervient rapidement, étant plus véloce que moi et n’ayant pas besoin de concentrer ses pouvoirs comme je le fais afin de déployer la brume lumineuse des Vents de Watoomb. Captain Marvel est néanmoins expéditive et n’attend pas que je sécurise les gravats comme l’on faisait auparavant : elle balance cela dans la rue ou les secours prennent la pause. Le grade de capitaine étant un d’officier, ne sont-ils pas sensés avoir les capacités de réfléchir et de mener les hommes ? Ah, c’est vrai, aucun d’eux ne l’a obtenu vis-à-vis de l’armée. De plus, je ne sers à rien si elle fait cela et que Wilson continue dans le social. Chose qu’il fait et fera mieux que moi, il faut lui accorder.

Je regarde la mère et sa fille tout en agitant les doigts de manière à créer un Portail de Téléportation non loin d’elles. Celui-ci envoie sur les urgences du dernier hôpital à avoir été désigné comme la cible de mes téléportations. Lorsqu’il sera surchargé, j’en changerai comme je l’ai fait précédemment. Lorsque Danvers revient avec un brancard et déplace les deux personnes dessus, j’attends qu’elle s’écarte pour déplacer le portail et les envoyer, ainsi qu’un peu du sol afin qu’elles ne bougent pas plus, jusqu’à la salle d’urgence.

La faible quantité de personnes vivantes à extraire à présent signifie peut-être qu’il est plus simple de travailler ainsi : je ne sécurise plus les débris mais expédie les blessés au plus vite. Soit. Terminer le travail avec pour renfort les gadgets du Faucon est beaucoup plus rapide. Notre second passage ne doit pas prendre des heures et lorsqu’on est certains qu’il n’y a plus personnes de vivants, on peut s’arrêter. Ce qui aurait pris des jours a été effectué en un après-midi et une partie de soirée. Il faudra désormais des mois voire des années avant que tout puisse être déblayé et reconstruit. Les corps continueront à être retrouvés durant les prochains jours, de toute façon ce n’était pas comme si les choses pressaient désormais.

Bras le long du corps et poussiéreux comme je l’ai rarement été, je fais un dernier tour d’horizon des ruines qui s’étendent autour de nous.

« Wilson, dis-je sèchement alors que je retourne mon visage vers lui, lorsque vous aurez un costume capable d’allier votre jet-pack, votre drone et le bouclier de Rogers, passez au Sanctuaire. Je me débrouillerais pour que vous puissiez alors les invoquer à partir d’un objet type pendentif. »

C’est peut-être plus clair dit ainsi. C’est dans les nuits les plus noires que les étoiles sont les plus brillantes, comme le veulent le dicton et le bon sens. Il faut bien nuit à présent, même si le matériel d’éclairage nous offre une magnifique nuit à l’américaine.

« Tachez cependant de ne pas oublier ce qui faisait de vous un atout dans votre ambition de ressembler à quelqu’un d’autre. »

Aka Aile Rouge et le Falcon. Je ne suis pas certain que Wilson pourrait atteindre les capacités physiques de Rogers même avec le renforcement de l’art Eldritch. Peut-être que le SHIELD ou l’US Army disposent de sérums de supersoldats, quoi que de qualité inférieure à celui qui a transformé Rogers, mais sans cela Wilson peut avoir la chance d’être différent. Pas égal.

« Danvers, continus-je en retournant le visage vers elle à son tour. Bon travail. »

Je n’ai pas grand-chose de plus à lui dire. Ses utilisations de ses pouvoirs ont été raisonnées et raisonnables. C’était sans doute plus facile pour elle que pour Wilson mais ils ne jouent pas dans la même catégorie ; je n’ai pas envie de les comparer. Plutôt de voir la complémentarité : Wilson sur le social, puis la reconnaissance quand il s’en est souvenu, Danvers sur le gros œuvre et moi sur la sécurité comme le transport des victimes. Cela a bien fonctionné, qu’importe que je sois un éternel insatisfait et un coéquipier désagréable. Le secret c’est que je peux me taire ; mais je ne vais pas le dévoiler sans quoi on m’y invitera avec plus ou moins de diplomatie. Ce qui peut être un autre moyen de perdre du temps.

Levant le bras gauche au niveau de mon épaule avec ses doigts bagués de l’Anneau de Téléportation tendus, j’entreprends d’ouvrir un nouveau portail étincelant à destination des autres secouristes et de l’un d’eux en particulier. Le trentenaire blond aux cheveux aussi sale que son costume sans veste et à cravate rouge me regarde, isolé par rapport aux autres sauveteurs et buvant sa soupe seul.

J’hésite un instant sur quoi lui dire.

« On y va, conclus-je donc, l’amenant à acquiescer avec une sobriété et une docilité qui ne sont pas siennes. Captains. »

Après les avoir salués de la tête, je franchis mon portail et me place au côté de mon disciple. Le premier se ferme alors que le second se la ferme et entreprend d’en ouvrir un autre sur le hall du Sanctuaire de New York. Il le franchit après moi et le ferme après nous.

J’avance dans le foyer et commence à monter le grand escalier jusqu’à l’étage. Je m’interromps cependant pour me retourner vers Dominique, le regardant de haut avec gravité.

« Est-ce que tu comprends à présent ? »

Queens Center Fall

ft. @Stephen Strange & @Carol Danvers

Il fallait avouer que le travail était bien plus facile. Je souffrais beaucoup moins et Aile rouge était d'une aide précieuse. Le scan des zones était rapide et permettait une efficacité certaine. Je n'aurais même jamais eu l'audace de demander à Strange de faire appel à sa magie pour récupérer le costume. Mais cela ne se reproduirait pas tant j'appréciais de pouvoir travailler plus sereinement.

Petit à petit, les zones où on découvrait des survivants diminuaient. Cela voulait dire que bientôt commencerait le travail de déblayage. Parce que malheureusement, ensuite, on ne trouverait que des dépouilles qu'il fallait pensé à rendre à leur famille. C'était hélas tout ce qu'on puisse faire dans des moments pareils. Cela aurait pu être moi. J'allais faire tranquillement mes courses et je me serais retrouver enfermé sous des tonnes de bétons et d'acier. Comme quoi, la vie tenait à un fil.

Il fallait pensé que nous y avions passé une bonne partie de la journée. Il fallait se réjouir d'avoir trouver tout de même pas mal de survivants. Cela n'aurait sûrement pas été le cas si nous n'étions pas intervenu. Pourtant c'était triste de voir qu'on ne pouvait pas sauver tout le monde. Il était pourtant temps de prendre un peu de repos. Il n'y avait rien qu'on puisse faire de plus. J'allais pouvoir rentrer plus rapidement du coup. Je devais de plus m'occuper de ma voiture qui avait subit les foudres de cet événement.

Strange m'interpelait toutefois avant son départ. Fidèle à lui même, le ton se voulait autoritaire, comme toujours. J'y étais habitué et n'y prêtait guère attention. Cela dit, j'allais avoir une surprise à laquelle je ne m'attendais pas vraiment : "Lorsque vous aurez un costume capable d’allier votre jet-pack, votre drone et le bouclier de Rogers, passez au Sanctuaire. Je me débrouillerais pour que vous puissiez alors les invoquer à partir d’un objet type pendentif."

Il se pourrait qu'il ait des nouvelles plus tôt qu'il ne croit. Je pensais depuis un certain temps à vraiment adapter le costume pour intégrer le bouclier et laisser une petite place à Aile rouge.

- Il se pourrait que vous ayez de mes nouvelles plus rapidement que vous ne le croyez.

Je me réjouissais quelque part de voir qu'il songeait à m'aider, d'une quelconque manière et même si cela lui paraissait être indécent. Je pensais que c'était une délicate attention finalement et cela prouvait qu'on était tous unis quoi qu'il arrive. Nous nous soucions des autres et Strange le faisait à sa manière. Cette attention et son aide étaient appréciés bien évidemment.

Carol revenait vite vers nous. Nous étions donc d'accord que plus personne de vivant ne serait trouvé maintenant. Le scan d'Aile rouge avait été sans appel. Plus de signe vitaux découvert sur toutes les zones. Mais elle aurait peut-être voulu rester aider à déblayer tout ça au plus vite. Il fallait pourtant qu'elle pense à prendre du repos. Cela pouvait attendre le lendemain maintenant. Il était donc temps de saluer tout le monde. Je devais passer aussi voir la petite Earwen, je voulais m'assurer qu'elle aille bien. La pauvre avait en avoir eu pour de belles frayeurs et devait être rassurée. Même si sa famille était là pour elle, je voulais voir par moi même si tout allait bien.

- Docteur.

Je ne prenais pas mal le fait que Strange salut et félicite la travail de Carol. Elle n'avait pas les mêmes capacités et semblait avoir plus l'habitudes de ce genre de situation. C'était du moins ce qu'elle laissait paraître. Mais il était évident que je n'étais qu'un humain ordinaire avec un costume de faucon pour m'aider. J'étais mortel et fragile comme le commun des mortels. Je laissais ensuite partir le doc et son élève le saluant d'un signe de main. Cela pouvait paraître idiot, mais soit, la politesse était aussi une de mes marques de fabrique.

Je pouvais maintenant me tourner vers Carol pour prendre congés à mon tour. Je souhaitais vraiment retourner voir Earwen avant de revenir voir Azilys. Quelle journée ! Et même si elle était capable de comprendre, cela m'avait coûté de la laisser seule.

- Je ne sais pas ce que tu comptes faire, mais penses à te reposer un peu. Il n'y a rien de plus à sauver ce soir. Et même si tu décide de les aider à déblayer tout ça, cela peut attendre un peu.

Cela faisait peine à dire, mais la ville saurait se relever comme toujours. Mais il était vrai que plus vite on effacerait le traces, plus vite on pourrait passer à autre chose. Les New Yorkais étaient ainsi fait et la ville se relèverais encore. Il était temps pour moi de m'éclipser et de rentrer prendre une bonne douche avant d'aller voir Earwen. Je saluais donc Carol de la même manière que je l'avais fait avec Strange et je prenais mon envol vers mon appartement.

malice

Carol Danvers &  @Stephen Strange  &  @Sam Wilson

Je voyais tout ces gens s'affairer, bouger, comme une colonie de fourmis en pleine action. Cela donnait du baume au coeur de voir cette ville réagir à chaque fois qu'un événement les touchait. Tous unis dans l'adversité. C'était cette valeur humaine qui me faisait penser que j'adorais être humaine. Je ne l'étais plus vraiment aux yeux des gens, mais au fond de mon cœur, je l'étais bel et bien. Ces pouvoirs n'avaient pas su tuer mes sentiments humains, plus forts que tous. C'était pour cette raison que je me donnait avec eux pour sauver ces précieuses vies, au même titre de que Sam ou Strange. Nous avions cette capacité à nous dépasser pour sauver autrui.

Même si je ne ressentais pas encore la fatigue, je pouvait voir que d'autres se relayaient pour que le travail ne cesse pas. Rien n'empêcherait ces gens à sauver sortir jusqu'à la dernière âme, vivante ou pas, de ces décombres. Voilà pourquoi je me devais de participer. Je dormirais plus tard. Pourtant en sachant que toutes les personnes vivantes avaient été maintenant sorties des lieus, je pouvais prendre un pause et me restaurer un peu. Un bol de soupe serait le bienvenu en parlant un peu avec les gens, les rassurant. Je resterais autant que possible à leur côtés. Mais le travail de Strange et Sam était bel et bien terminé. Je pouvais prendre le temps de déplacer les gravats par moi même. Il n'y avait plus d'urgence maintenant.

J'avalais mon bol de soupe et m'enroulais dans un couverture gentiment mise à disposition. Je ne perdrais ainsi pas toute ma chaleur. Je saluais l'effort de Strange pour les félicitations. Sam aussi aurait mérité des félicitations. Il avait encore une fois fait son devoir et n'avait pas hésité à rester aider tous ces sauveteurs. De nombreuses vies avaient été sauvé grâce à notre réactivité. Il fallait se réjouir de cela. Peut de gens auraient survécu sans ça. De nombreuses vies avaient été malgré tout sauvées. Mais malheureusement, on ne pouvait pas sauver tout le monde. Et le plus dur restait à faire : sortir les dépouilles sans vie du reste des gravats.

- Merci Doc... Bravo Sam, Aile rouge a pas mal aidé. On pourra reparler de ça autour d'un verre, peut-être en hommage à tous ces gens.

L'idée ma paraissait être bonne. Au moins, nous nous retrouverions dans des circonstances moins tristes et nous pourrions parler de toutes ces âmes perdues et de toutes celles qu'on avait pu sauver. Mais pour ce qui me concernait, je voulais déblayer tout ce carnage et aider à effacer au plus les traces de ce désastre. Je saluais donc mes camarades en avalant un dernier bol de soupe avant de laisser la couverture sur place et de reprendre mon envol.