Les deux ? Mon regard doit parler pour moi alors que je le regarde. Ce n’est pas à lui que je demandais à quel point il est nul, ou pas. Mais je vais devoir m’en contenter, la cape ne parlant pas. Ou pas un langage que je puisse déchiffrer en tout cas… Pas encore. Je suis sûre qu’elle peut être vachement expressive quand elle veut. Preuve en est son mouvement d’agacement quand je suis allée vers elle. Et je ne sais pas trop quoi penser du fait qu’elle l’ait choisi, lui. Je ne sais pas trop quoi penser tout court de lui à dire vrai. Il est arrivé ici en mode tranquille, conquérant, comme s’il était chez lui. Sauf qu’il ne se comporte pas – pas trop – comme un connard. Comme un vieux con ça oui, on l’a acté, mais il fait bien semblant de m’écouter en tout cas. Tout comme le docteur Reyes le faisait. Il n’est pas comme elle. Ouais, il est beaucoup plus arrogant.
Toujours est-il que je joue le jeu et que je lui parle. Ce qui est déjà étrange en soit, même si à force, j’ai appris que les adultes, psy et autres assistantes, vous laissent bien plus facilement tranquille quand vous accédez à cette simple requête. Et puis bon, quand je ne suis pas coopérative, la seule chose qui ressort, c’est que je ferais une parfaite arme pour meurtre de masse… ou quelque chose du genre. Ça ne peut guère être pire en discutant. Il me semble. Toutefois, je crois que c’est la première fois que je parle des Limbes, mes Limbes, de la création de notre refuge. Aussi grand et majestueux que je l’ai imaginé. Aussi infini et changeant que je puisse le rêver. C’est la première personne qui s’y intéresse aussi, ça doit jouer. Et j’aime bien, tout comme le fait qu’il s’adresse à Lockheed et prend en considération mon ami. Je ne lui fais pas pour autant confiance, loin de là, je continue de trouver ça louche qu’il s’y intéresse justement. Oui, sans doute ne devrais-je pas autant parler alors. Mais… Lockheed le tolère. Et la cape aussi. Quoique si ça se trouve, cette dernière a appartenu à Gengis Khan et ses critères de sélection sont complètement à la masse…
De toute façon, je ne lui révèle rien d’incroyable. Si ce n’est que je les ai créées. Pour me sentir en sécurité. Et que Lockheed a toujours été là. Peu importe. Et il peut bien penser que ce n’est qu’une dimension parmi les autres, je sais que c’est faux. Elle existe parce que je suis là. Parce que nous sommes là. Certes, peut-être existerait-elle encore si je mourrais, mais je ne n’en l’ai pas moins créée.
Comme lui crée un portail pour récupérer les milkshakes. Enfin non, ce n’est pas pareil. Je n’ai pas besoin de babioles pour faire tout ce que je fais de mon côté. Ah il n’a pas répondu pour ses mains tiens. Sujet sensible ? Probablement, il n’a pas l’air du genre tête en l’air, il évite donc d’y répondre. Je récupère les boissons, ôtant le couvercle de l’une d’elle pour Lockheed, la tenant à côté de moi pour qu’il puisse y boire. « Merci. » Pas besoin de rappel cette fois-ci, je sais, je suis épatante. « Vous n’en voulez pas ? » J’attends de voir s’il veut l’une des deux restantes, histoire de laisser le choix sur le parfum. Epatante j’ai dit.
J’ai une moue boudeuse en l’entendant, attrapant le milkshake chocolat. Subjective hein ? En gros, je me mytho et pense les avoir créées alors que ce n’est pas le cas, c’est ça ? Groumpf. Sale con. Tout ça parce qu’il est incapable de faire de la magie sans ses bijoux là, il est juste jaloux. Je ne pense pas que la jalousie fasse partie de son caractère. Trop prétentieux ? On s’en fout, ça ne change rien de toute manière.
Je me fige, relevant les yeux vers lui, alors que Lockheed pousse un cri. Putain je le savais. « Echange d’informations hein ? C’est pour ça que vous êtes sympa ? C’est pour ça les milkshakes ? » Quelques étincelles bleues entourent mon épaule, sans que je ne le quitte des yeux, le regard défiant, la mine butée. Nouveau cri de Lockheed qui monte sur ma cuisse. « Ça va. Je vais bien. » Je ne vais pas péter un plomb. Ce serait idiot. Irresponsable. Dangereux. Toutes ces conneries.
Fermant les yeux, je hausse les épaules à sa dernière question et repose le gobelet. « Refuge. C’est le premier nom que je leur ai donné. Les Limbes… Elles me l’ont soufflé. Mes Limbes. C’est chez moi. » Nouveau cri du dragon. « Chez nous. »
Lockheed vient me donner un coup de tête et je quitte le sorcier du regard. Un soupir et ma main passe avec tendresse sur le bec du dragon, retirant quelques gouttes de milkshake. « C’est chez nous. Notre refuge. » Je jette un coup d’œil au sorcier. « Pourquoi vous voulez les étudier ? »
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Stephen Strange The Doctor Strange
Messages : 448 Date d'inscription : 02/01/2022 Logement(s) : Sanctuaire de New York Emploi/loisirs : Sorcier Suprême de l’Ordre des Maîtres des Arts Mystiques, Protecteur du Sanctum de New York, Docteur en médecine (M.D.) et en recherche (Ph.D.)
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Que sont les milkshakes ? Des présents ou des récompenses ? Je les utilise comme l’un et comme l’autre tout en sachant que ce n’est pas réellement important. A la vue de la conversation, Magik aurait parlé quoi qu’il arrive. Peut-être pas autant. La progression est néanmoins excellente : j’acquiesce à un remerciement qui n’a pas besoin d’encouragement cette fois. Je souris lorsque la gamine ouvre le milkshake pour que l’ami puisse passer la tête dedans et boire.
« Vous n’en voulez pas, me demande-t-elle avant de choisir le sien, prouvant que son altruisme ne s’étend pas qu’à son proche et est aussi grand qu’elle tente de le cacher.
- Je vous laisse le choix du parfum, lui réponds-je avec tranquillité, sachant parfaitement que c’est l’un des sous-entendu de sa propre question mais entreprenant de répondre à l’autre. Après, si vous voulez les deux, faites-vous plaisir. »
Il y a une connivence amusée dans ma conclusion. L’amusement dépassant la connivence après et s’accompagnant d’un petit sourire lorsque je constate que Magik ne prend qu’un seul milkshake. Elle me laisse l’autre. Alors je le prends. Framboise. Le goût de la Voie Lactée.
« Echange d’informations hein, finit par se rappeler la gamine, devenant instantanément hostile et s’accompagnant d’un cri de dragon que je ne saurais interpréter ; sachant que, pour ma part, je reste calme et confiant dans la capacité à la Cape de me sortir d’un mauvais pas le cas échéant. C’est pour ça que vous êtes sympa ? C’est pour ça les milkshakes ? »
J’ai un bref sourire alors que je la regarde, réfléchissant en parallèle aux étincelles bleutées ; ne se trouvent-elles pas également dans ce monde ? Une preuve de plus du lien entre Magik et les Limbes. Les bases de la magie, telles qu’elles m’ont été enseignées, sont que nous mobilisons l’énergie et modelons la réalité. Canaliser l’énergie d’autres dimensions est courant. Tout comme le fait que la mutation permette de le faire sans passer par les arts mystiques. Les télépathes et l’art astral en sont la preuve la plus simple. Les téléporteurs tirant leurs énergies d’une autre dimension, ou produisant celle-ci, modèlent la réalité à l’instar des artistes mystiques.
Lockheed aide Magik à canaliser sa propre canalisation. A se calmer. "Ça va", lui dit-elle. "Elle va bien". Je sais ce qui vient de se passer et je fixe le duo des yeux alors que je réfléchis à ce qui aurait pu se passer. Si la gamine est réellement dotée d’un potentiel démiurgique, qu’elle soit mutante ou incarnation humaine d’une entité cosmique ou d’une divinité ancienne, l’étendue des dégâts qu’elle pourrait faire est planétaire. J’ai déjà fait face à ce genre de créature et je sais que je ne gagnerais pas par la force. Sachant que les capacités de téléportation nullifient tout bannissement dans la Dimension Miroir. Je continue donc en apparence comme si de rien était.
"Refuge". Un premier nom digne d’une fonction. Inspiré d’une fonction. "Les Limbes… elles lui ont soufflé". Il va falloir que j’aille chercher comment est-ce que ce monde a reçu sa dénomination. Quant au possessif, à la propriété privée… jusqu’à preuve du contraire, je n’ai aucun souci avec cela. De la circonspection et du doute à revendre mais pas de souci, non. Contrairement à Lockheed, qui fait cela avec la délicatesse d’un félin.
Le duo entre en accord et j’acquiesce à mon tour. J’écoute et je vois le soupir comme la tendresse.
« Pourquoi vous voulez les étudier ?
- Pour prévenir les dangers qui pourraient en venir, répète-je en conscience que cela fait longtemps que je ne l’ai pas dit ; tout comme longtemps qu’il n’y a pas eu de provocation dans notre échange. C’est mon travail : Protecteur de la Terre. »
J’insiste bien sur les derniers mots afin de les rendre aussi pompeux que le bombement de torse qui les accompagne. Ensuite, je prends une inspiration buccale : la perche est tendue, j’attends donc le retour de bâton.
« Peut-être que cela fait trop longtemps que je ne vous ai pas appelée "le gamin", gamin, reprends-je avec amusement avant de lever la boisson précédemment incriminée. Nous avons un accord pour échanger les informations. Est-ce que les milkshakes aident à le faire ? »
Je cesse de regarder le gobelet pour regarder le gamin.
« Surement, conclus-je. Est-ce pour cela que je les ai pris ? »
Je pose mes avant-bras sur mes cuisses et regarde l’horizon.
« La réponse n’est pas simple. La vraie question beaucoup plus, à poser tout du moins. Pouvez-vous me faire confiance ? Baisser votre garde ? »
Appuyant sur mes cuisses de mes avant-bras, je me relève. Ensuite, je me retourne vers la gamine et le dragon avant de tendre le second milkshake à la framboise.
« Me donner une chance ? »
Je lui laisse le soin de choisir : prendre la boisson, la jeter, la regarder, l’ignorer. Je m’attends à une réponse mélangeant un peu de tout cela, comme les couleurs ne sont qu’un changement sur le spectre lumineux.
« Si vous avez besoin de temps pour y réfléchir, je peux vous le laisser, complète-je avec simplicité. Je sais où et comment vous trouver. »
L’Anneau de Téléportation offre un avantage non négligeable par rapport aux téléportations mutantes : la localisation de ce que l’on cherche. Il y a des limites, bien sûr, mais elles sont rarement entravantes et il y a des moyens de les contourner. J’ai juste besoin d’un nom ou d’une image pour que l’Anneau le cherche dans l’entièreté de l’univers, indifféremment des dimensions. Si la cible est protégée, je peux amplifier cela à l’aide de l’art runique pour la dévoiler. Les portails de téléportation de l’art Eldritch sont l’une des canalisations les plus utiles et les plus puissantes qui soit ; et ils sont relativement simple à enseigner.
« Si vous avez un jour besoin de me trouver, lui dis-je en tendant mon autre poing, doigts couturés de cicatrices fermés, rendez-vous ici. »
Les marques de mon passé s’ouvrent pour dévoiler une carte de visite avec l’adresse "177a Bleecker St, New York, NY 10012, USA".
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Lockheed semble accaparé par sa dégustation, et il a possiblement légèrement baissé sa garde, mais je sens encore son attention déployée tout autour de nous, reliée aux Limbes. Même s’il semble lui faire confiance, il est trop protecteur pour ne pas veiller sur moi quoi qu’il arrive. Quant à moi ? Je ne sais pas trop. Pour le moment, je secoue la tête, attrapant la boisson au chocolat, laissant l’autre au sorcier qui nous fait face. Et qui remet une pièce dans le jukebox. Et je vous assure que c’est gonflant d’avoir tout le temps raison. Il l’a dit dès le départ Illyana, cesse de faire l’enfant et de t’offusquer à chaque fois qu’il répète qu’il veut étudier les Limbes. Mais tu es de quel côté toi ?! Ce n’est pas totalement faux, mais ça reste malhonnête quand même, et… je ne sais pas, hypocrite ? Mesquin ? Un truc du genre !
Néanmoins, j’ai grandi et acquis en sagesse, je ne vais pas l’agresser pour si peu. Si ce n’est pas une preuve de maturité, je ne sais pas ce qu’il faut. Ce qui ne m’empêche toutefois pas de lui redemander, encore. Comme si la réponse allait changer. Mais peut-être ai-je besoin de l’entendre encore une fois.
Je n’aime pas. Etre partagée ainsi. On ne nous prévient jamais de combien c’est difficile de faire confiance en sachant qu’il ne faut pas, de ne pas faire confiance en voulant un peu malgré tout, d’espérer en sachant qu’il n’y a jamais rien de bon, d’être curieux et de craindre tout à la fois. Non pas que je le craigne lui, tout Protecteur de la Terre qu’il soit. Je n’ai aucun doute quant au fait d’être capable de lui échapper et, accessoirement, surtout, de pouvoir le battre, particulièrement ici. Non ce n’est pas le seul être arrogant sur ces terres… mais c’est du bon sens, je sais tout simplement.
Le truc, c’est que je n’arrive pas à le cerner donc. A la fois trop franc et trop manipulateur. Et qu’il a raison sur la simplicité et l’importance de la vraie question. Même s’il oublie un verbe. Ce n’est pas seulement pouvoir, c’est aussi vouloir. Enfin, je suppose que dans sa bouche, cela revient au même ou presque.
Je le dévisage alors qu’il se relève, ne le quittant pas des yeux quand il me tend l’autre milkshake. « Je ne sais pas. » C’est la réponse la plus sincère que je puisse lui faire. « A chaque fois que j’ai fait confiance, ça a mal fini. » Pas avec eux. Ce n’est pas pareil. En quoi? Ils sont comme moi. Ils étaient comme moi… ou presque. Différents. Je me mordille l’intérieur des joues. J’attrape la boisson. « Je vais y réfléchir. » Ou pas. Sauf qu’il reviendra non ? Et puis… Lui aussi est différent… Possible.
Baisser ma garde ? Même pas en rêve. Lui faire confiance ? Ce n’est pas très probable. Lui donner une chance ?… Je ne sais pas.
J’hésite un instant et tend la main pour examiner la carte de visite. « J’aurais juste à toquer, c’est ça ? » Je relève les yeux vers lui, la mine boudeuse, mais moins fermée que ce que j’aurais imaginé. « Oubliez pas la Cape en partant, même si je suis sûre qu’on pourrait devenir super potes toutes les deux. »Ou comment le congédier de façon relativement polie. Lockheed pousse un cri en le regardant. « Il dit au revoir. » Un soupir. « Et à bientôt. »
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L’indécision. Les conflits. Le besoin de temps. D’où la proposition de prendre celui-ci. Magic ne sait pas. Magic ne sait pas si elle peut me faire confiance. Magic ne sait pas si elle peut baisser sa garde. Magic ne sait pas si elle peut me donner une chance. Alors je lui laisse le temps de savoir. Alors je lui laisse le temps de décider.
« A chaque fois que j’ai fait confiance, ça a mal fini. »
Je pince les lèvres de tristesse et d’une compréhension certes limitée mais existante : tu n’aurais pas une telle attitude si personne ne t’avait trahie auparavant.
Je vois ton envie, Magic. Ton hésitation. C’est pour cela que tu te mords les lèvres.
Je conçois ta peur, Magic. Ton trauma. C’est pour cela que je souris et acquiesce avec douceur lorsque tu me dis que tu vas y réfléchir.
Réfléchis-y.
Comme dis, je sais où te trouver au besoin. Comme dis, tu saurais où me trouver au besoin.
« J’aurais juste à toquer, c’est ça, me demandes-tu avec la mine grognonne d’une enfant.
- Et bien, il y a une sonnette mais elle semble très bien cachée, énonce-je avec sarcasme. Donc oui, vous pourrez toquer. »
Tout le monde toque à cette porte de toute façon. Sans la conscience du Sanctuaire pour m’avertir, je n’entendrais donc jamais les gens voulant entrer ; du fait de la taille du manoir. Heureusement, le fait de savoir que des inconnus veuillent entrer ne me dérage pas plus que ça et je me dérange rarement pour qu’ils puissent le faire. Avoir la demeure d’un "Avenger" au milieu de New York City laisse nombre de touristes tenter leur chance. Pas étonnant que les vrais Avengers aient fini par déménager.
« Oubliez pas la Cape en partant, signales-tu comme si c’était possible, même si je suis sûre qu’on pourrait devenir super potes toutes les deux.
- Peut-être, réponds-je en haussant les épaules alors que la Cape de Lévitation vient s’y poser. Elle aime les emmerdeurs au grand cœur. »
Histoire de confirmer et de prouver qu’elle appartient à cette catégorie, la Cape tend l’une des extrémités de son col pour me caresser la joie ; chose qui ne manque pas de me faire lever les yeux au ciel et de lui intimer mentalement d’arrêter.
Le cri de Lockheed ne manque pas de nous ramener à l’ordre et la traduction me fait acquiescer et sourire. A la Cape d’en faire de même. Si. Si… je soupire un instant après toi, Magic, mais pas pour la même raison.
« A bientôt. »
Je me retourne pour rouvrir un portail étincelant au-devant des portes du Sanctuaire de New York, afin que tu puisses voir à quoi elles ressemblent pour éventuellement pouvoir t’y téléporter également, puis franchi le pas. Se soulevant à l’appel d’air, la Cape de Lévitation daigne faire un "coucou" d’aurevoir. Impressionnant.