[Terminé] Rencontre au Sommet

RENCONTRE AU SOMMET

ft. @Nicholas J. Fury

Le réveil avait été difficile. Je n'avais pas eu le loisir de rentrer chez moi, et pour cause : je m'étais entraîné avec Barton la veille et j'avais avancé les inventaires parce que je devais recevoir une visite. Depuis le temps que je m'attendait à voir le grand chef du SHIELD, le temps arrivait enfin. Donc j'avais du réorganiser mes habitudes pour que cette rencontre se fasse dans les meilleurs conditions.

J'avais décidé de rester sur place pour envoyer les demandes comme chaque Mardi et ainsi revoir la liste avant de la valider, l'esprit plus vif du matin aidant grandement. Je ne voulais pas avoir fait un oubli. Des gens comptait sur moi pour la plupart des fournitures. Je ne gérais heureusement pas la totalité des demandes, puisque chaque responsable de services le faisait. Mais je gérais les appartement et facilités des Avengers comme Tony le faisait. Je signais donc le formulaire que j'envoyais dans la foulée au bureau de Pepper pour la suite.

Je regardais ma montre et l'heure tournait. Je me faisais un dernier café et je réfléchissais à ce que cet entretien allait donner. J'avais vague souvenir d'un Stephen Strange me pressant pour que les Avengers reprennent forme. Mais comment faire quand nous avions tous nous conflits intérieur à gérer. Moi même j'avais eu du mal à me faire à l'idée de devenir le nouveau Captain. Mais les choses avaient changées et j'avais pris les choses en main en réglant les miens avant toute chose.

Bucky le premier avait su me remettre à ma place. Il avait raison sur un point, s'il avait su me faire confiance et me confier sa tâche, c'était que j'avais les qualités requises. Il fallait juste que je trouve ma propre voix. Ensuite Barton avait su comprendre qu'il me fallait évoluer, mais pas changer. Il fallait juste que j'apprenne autrement, que je vois autrement et surtout que j'améliore mes techniques de combats. Pour cela, il avait été d'une grande aide et maintenant, j'avais la possibilité de me battre avec le bouclier, qu'on avait intégré petit à petit. Et mes sens s'étaient aiguisé. Je savais que j'avais fait les bons choix. Il restait maintenant le problème du costume, mais j'avais déjà quelques idées en tête et l'aide nécessaire pour réaliser ce dernier point qui finirais l'évolution du Falcon en Nouveau Captain America.

Mais il fallait maintenant convaincre le grand manitou que j'avais des qualités qu'il pouvait utiliser. Steve avait mainte fois du s'opposer à Fury, Devais-je en faire autant ? Cela n'aurait pas été judicieux. Il valait mieux m'en faire un allié et travailler conjointement avec le SHIELD comme je le faisait souvent. Il m'arrivait d'avoir encore des mission comme Falcon, mais je devait trouver maintenant une vois différente et elle passait forcément par le SHIELD.

Le moment approchait à grand pas. Il était temps de me préparer. Le bureau était ouvert, le café sur un coin du meuble, l'ordinateur ouvert. Je regardait encore ma montre : 10h tapante ! Un bruit de pas lourd sur le sol me fit lever la tête. Ce bruit de bottes était caractéristique. Je savais qu'il approchait, le pas vaillant, le front haut et l'air grave. Et bientôt, dans l'entrebâillement de la porte la silhouette se stoppait et frappait à la porte pourtant ouverte.

- Je vous  en pris. dis-je en l'invitant à entrer.

malice

Le QG des Avengers est un grand bâtiment blanc et en forme de U. Au pied de la courbe à son avant, sous les étages qui s’avancent en une baie vitrée permettant de voir le reste de l’Avengers Facility, se trouve une esplanade pavée avec quelques marches d’escalier. Sur son flanc se tient une aire d’atterrissage vertical, suffisamment grande pour un Quinjet. Les roues grincent lorsqu’elles appuient sur cela, même si le son est rendu imperceptible par celui des pales de l’hélicoptère. Les arbres en rangée non loin s’agitent sous le vent chassé. Les parties non-vitrées de la porte de l’appareil cachent le décor un instant alors qu’elle est ouverte de l’intérieur. L’homme qui descend le premier est grand et musclé. Son costume professionnel est entièrement noir à l’exception d’une cravate absente. Ses cheveux sont également noirs et réunis en un chignon bas. Sa barbe imposante commence à blanchir par endroit, elle. D’un pas sur le côté, l’homme s’écarte pour laisser descendre son supérieur.

Une botte aussi noire que le reste de la tenue se pose au sol. Le pantalon de toile qui descend sur elle doit lutter contre l’air qui l’agite. Il y parvient mieux que le trench-coat que les vents soulèvent comme une cape. Seul le col roulé est parfaitement collé au buste de son propriétaire. Celui-ci réajuste ses gants noirs alors qu’il marche pour s’éloigner de son véhicule et se rapprocher du bâtiment se trouvant quelques marches plus haut.

L’accompagnateur presse le pas pour dépasser son supérieur alors qu’ils avancent tous deux dans le grand atrium. Il joint rapidement le bureau d’accueil pour signifier à son hôtesse ce qu’elle a déjà pu constater par elle-même : Nick Fury, directeur du SHIELD, est arrivé. Nick Fury qui ne s’arrête même pas au bureau du fait. Il s’en va directement vers le reste du bâtiment. Il sait où il va et se dirige vers les escaliers, indifférents aux regards hésitants à venir à sa rencontre pour essayer de le stopper. Personne n’ose.

Arrivé à l’étage des bureaux, Fury quitte la cage d’escalier mais ralentit le pas. Son œil se plisse en cherchant les noms sur les portes ainsi que si l’une d’elle est ouverte. Il n’y en a qu’une d’entrouverte. Un indice qui l’amène à reprendre sa marche. Un coup d’un œil lui suffit à savoir qu’elle est la bonne. Comme elle ne s’ouvre pas d’elle-même, Fury entreprend de le faire de lourds coups du marteau du poing.

« Capitaine, salut-il d’un geste de tête en entrant et en détaillant un instant l’homme en face de lui. J’ai ouï-dire des difficultés avec votre promotion. »

Lorsque les deux jambes et les deux bras reprennent une position droite le long du corps de Fury, son œil a fini de faire le tour de la pièce et fixe à nouveau Wilson. Son visage n’est pas sévère : il est impassible. Puis son sourcil se lève et sa tête se penche de nouveau en avant.

« Permettez que je jette un œil. »

RENCONTRE AU SOMMET

ft. @Nicholas J. Fury

L'homme est toujours aussi imposant, les traits plus tirés qu'à l'accoutumée, mais le colonel Fury avait pris de l'âge. On voyait que le temps n'avait été tendre avec celui-ci. Sa barbichette si brune auparavant, affichait des poils gris un peu partout trahissant son âge apparent. Le temps nous avait tous affecté, j'en avais également fait les frais, quelques rides au coin des yeux même si je n'affichais pas encore de cheveux ou de poils gris.

Cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas revu. Cela remontait aux funérailles de Tony. Il avait bien changé, même si sa carrure et sa stature n'avaient elles pas changées. L'homme était toujours aussi fringant et sûr de lui, fier, droit dans ses bottes. Le chef incontesté du SHIELD n'avait rien perdu de sa superbe, fidèle à cette image imposante qu'on pouvait s'en faire même s'il était vieillissant.

Salutations courtes, allant à l'essentiel : " Captain ! " résonnait dans la pièce d'un son grave et sûr.

On ne pouvait rien lui cacher. Il avait des sources qui faisaient qu'il savait tout ce qu'il y avait à avoir concernant nos institutions et surtout aux seins des Avengers, qu'il avait créé. Un sourire en coin je reconnaissais bien là le maître : " J’ai ouï-dire des difficultés avec votre promotion. " Cela aurait été étonnant du contraire. Mais avant que je n'ouvre la bouche pour entamer un début de réponse, il poursuivait : " Permettez que je jette un œil. "

En bon chef qu'il était il voulait voir ce que je pouvais faire. Normal, après tout, il dirigeait toujours les Avengers. Steve n'était plus là pour lui mettre des bâtons dans les roues et critiquer sa conduite. Mais il fallait que je clarifie certaines choses. Si j'avais eu des soucis avec le fait de devenir le nouveau Captain, j'avais depuis remédié à certains problèmes et je pouvais maintenant clairement entreprendre de m'appeler Captain America, même si j'avais eu beaucoup de mal à passer de Falcon à la nouvelle bannière étoilée. Fury n'avait évidemment pas choisi. Steve ne lui aurait même pas laisser droit au chapitre. Mais il en était ainsi et il allait falloir manier le verbe avec précaution. Je n'avais pas la stature de Steve pour lui tenir tête. Je préférais jouer la prudence et la diplomatie :

- Ravie de voir que vos sources fonctionnent toujours. Mais les choses ont un peu changées depuis la passation de pouvoir.  Un ami de longue date à su remettre les choses en perspectives et j'ai eu également de l'aide de personnes qui m'ont appris aussi beaucoup sur moi et sur ma manière de me battre. Evidemment le processus n'est pas terminé, mais j'accepte désormais le rôle qu'on m'a attribué.

Il trouverait bien quelque chose à dire à tout ça. Je ne m'attendais pas à ce qu'il accepte mon nouveau statut sans y apporter quelques remarques. Mais il devait comprendre que je n'étais pas comme Steve, à vouloir m'opposer à lui. Bien au contraire. Nous avions beaucoup appris depuis la guerre contre Thanos, mais cela avait laissé des traces et la reconstruction se faisait dans la douleur et la difficulté. Il allait falloir y aller pas à pas, mais si nous trouvions un terrain d'entente, les Avengers avaient une bonne chance de retrouver de leur superbe et de nouveau agir ensemble malgré une dispersion volontaire ou non. Nous avions encore des ennemis à combattre et le travail n'était donc pas terminé. Mais il convenait de savoir pourquoi il tenait tant à me voir.

malice

L’œil se plisse face à l’absence de réponse à sa salutation. C’est là la seule réaction corporelle. Lorsque le ravissement de son interlocuteur est énoncé, Fury reste de marbre. Ses bras sont le long de son corps. Son dos est droit. Sa paupière est plissée. Son œil bouge, néanmoins. Il regarde le visage, en plusieurs points. Il fait un rapide triangle pour regarder les épaules et les bras également. Il fait un rapide haut-bas pour percevoir les jambes. Il lit autant qu’il écoute.

L’explication sur les changements depuis la passation de pouvoir ne le font pas réagir. "Un ami de longue date" pour remettre les choses en perspective chez Wilson. "L’aide de personnes qui lui ont appris beaucoup sur lui et sa manière de se battre". "Evidemment, le processus n’est pas terminé". "Mais" Wilson "accepte désormais le rôle qu’on lui a attribué".

« Il y a beaucoup d’anonymes dans votre histoire, ricane Fury en détruisant complètement son immobilité austère, tant du visage que du corps alors qu’il envoie ses mains gantées se défaire de son trench-coat. Plus important encore : si vous souhaitez essayer d’être imposant en attendant vos invités dans votre antre… tâchez de garder le contrôle du terrain. »

Une manche après l’autre, Fury retire sa veste. Il la plie ensuite sur son avant-bras gauche puis se tourne vers la droite à la recherche des sièges encadrant la petite table basse. Le petit salon que cela forme est sa destination. Il se meut vers le fauteuil qui lui permet d’avoir le mobilier et l’interlocuteur à sa droite. Avant de s’assoir, il dépose son manteau sur le dossier.

« Les conventions d’accueil se parent de politesse mais elles sont un moyen de contrôle, énonce-t-il alors qu’il s’assied, bras sur les accoudoir et pieds parallèles sur le sol. Proposer à boire ou à fumer permet de montrer sa bonne volonté et que l’environnement est nôtre. Proposer de s’assoir permet d’intégrer l’invité dans tout cela. »

Levant sa main droite de l’accoudoir, Fury désigne le siège à son côté avec sa paume en l’air.

« La paume tournée vers vous est une invitation. L’index pointant, un ordre. Cependant, l’invitation n’est-elle pas un ordre poli ? »

Alors que la main s’en revient sur l’accoudoir en un arc de cercle doux, Fury avance le buste et la partie droite du visage afin de fixer Wilson de son unique œil valide.

« Vous avez eu raison de ne pas venir m’attendre sur la plateforme d’atterrissage. Vous n’êtes pas mon employé. Vous avez refusé de l’être après l’effondrement du SHIELD et je respecte ça. »

Un acquiescement, pour ponctuer sa déclaration, puis Fury se réadosse et s’accoude pour pouvoir croiser les mains devant lui.

Malgré leur proximité, le SHIELD et les Avengers sont deux entités indépendantes. L’Initiative Avengers était un projet du SHIELD qui tenait à cœur à Fury, puisqu’il en était porteur depuis son niveau d’Accréditation 3 et qu’il a passé dix-sept ans à essayer de la mettre en place. S’il a réussi, il a refusé d’en prendre le contrôle formel et laissé chaque Avenger partir de son côté après qu’ils aient sauvé le monde lors de la Bataille de New York. Steve Rogers a certes rejoint les Agents du SHIELD où travaillaient Natasha Romanoff et Clint Barton, tandis que Tony Stark était consultant et hébergeait Bruce Banner qui était donc aisément accessible pour l’organisation, mais le SHIELD n’avait pas le pouvoir de forcer les Avengers à faire quoi que ce soit. Cela protégeait ceux-ci des volontés politiques ainsi que de la manipulation par l’Hydra. C’est devenu encore plus clair après l’Insurrection de l’Hydra et la Chute du SHIELD : les Avengers sont restés parfaitement fonctionnels et ont même obtenu le renfort d’anciens agents du SHIELD, dont Maria Hill, afin de les aider à se perfectionner dans l’investigation et la surveillance nécessaire à la protection du monde. C’est sur la base d’informations fournies par les anciens agents du SHIELD qu’ils ont pu intervenir en Sokovie mais c’était leur décision. Cette absence de contrôle et de supervision a motivé la rédaction des Accords de Sokovie par les Nations Unies, anciennes supérieures du SHIELD et voulant obtenir le contrôle des Avengers. L’autorité de l’ONU a amené à ce que les Avengers d’Ironman, pro-accords, deviennent les seuls Avengers officiels tandis que ceux de Captain America "n’étaient que des criminels". Lorsque les Avengers se sont réunifiés durant les Années Sombres et que le SHIELD s’est reformé avec Natasha Romanoff à sa tête, sur volonté du Fury disparu et non de l’ONU puisque Black Widow était une ancienne fugitive, la relation de subordination officieuse s’est inversée mais l’entraide a continué. La mort de Romanoff et le retour de Fury ont entrainé un nouveau changement de pouvoir mais, s’il supervise officiellement Avengers comme X-Men, le SHIELD ne les contrôle pas. Si les Avengers cherchent réellement une patronne, c’est vers Pepper Potts qu’ils devraient se tourner. Tout ce qui porte le logo des Avengers a été financé par Stark Industries et elle en est la présidente-directrice générale comme la propriétaire, désormais que son mari est mort. La présence de 300 Agents du SHIELD au sein de l’Avengers Facility est un signe de collaboration et non de subordination.

« Vous acceptez le rôle que l’on vous a attribué. Très bien. Le processus pour en être digne n’est pas terminé. En effet. Maintenant… »

Appuyant sur ses coudes et collant ses mains croisées contre son torse, Fury se penche en avant vers toi.

« Dites-moi ce qu’est ce rôle. Avec vos propres mots. »

Nick Fury n’a pas l’accès à l’Avengers Facility parce qu’il est le directeur du SHIELD. Ses propres supérieurs n’y seraient pas accueillis ni ne pourraient s’y balader comme lui. Nick Fury a accès à l’Avenger Facility parce qu’il était autrefois le mentor des Avengers. Parce que, à chaque fois qu’ils ont eu besoin de lui, il était là.

RENCONTRE AU SOMMET

ft. @Nicholas J. Fury

Volontairment ou pas, je n'avais daigné ne faire qu'un signe de tête à Fury. Il avait eu toujours le don de s'imposer, croyant tout savoir, et surtout tout contrôler, mais Steve était la preuve encore vivante que ce n'était pas le cas. Je le laissais argumenter sur le fait qu'on devait contrôler son environnement. Mais ce n'était valable selon moi qu'en temps de guerre. La méfiance était normale, mais quand elle était nécessaire. J'avais appris à rester sur mes gardes, mais qu'aurais-je risqué au QG ? Bref, je revenais à la conversation et puis-ce qu'il fallait traiter ses hôtes correctement, je lui offrais à boire.

- Et bien allons-y pour les politesses : Je suis ravie de vous voir Colonel... je n'oubliais pas le grade, j'étais encore militaire après tout, ... Je vous en pris, installez vous... même si c'était déjà fait, c'était la note sarcastique qui disait que ce bureau était le mien et que je contrôlais mon environnement, ... Est-ce que je peux vous proposer à boire ? Café, thé ou autre chose ?

Je ne m'étais pas encore installer en attendant de savoir ce qu'il désirait... ou pas, boire. Et je l'écoutais poursuivre. Selon lui, j'aurais du accepter sans broncher de devenir le prochain Captain. Mais alors que faisait-on de mon désir à moi ? M'avait-on demandé ce que j'en pensais avant, non, et même si j'appréciais vraiment beaucoup Steve, je ne pouvais pas accepter sans y avoir pleinement réfléchi. Ce rôle était bien plus qu'un rôle, il représentait toute une population, un symbole au delà du fait de porter un bouclier.

- Je vais être franc avec vous, je ne suis pas votre employé, parce que j'ai suivi Steve. Je ne faisait confiance qu'à lui. Certaines décisions, auxquelles vous ne vous êtes pas vraiment opposé je vous rappelle, nous ont forcé à nous rebeller. C'était l'unique raison qui avait fait que je n'avais jamais adhéré au SHIELD. Mais les choses ont bien changées.

Je savais qu'il resterais perplexe sur mes motivations, mais il fallait maintenant lui en dire un peu plus sur ce qui m'avait amené à enfin prendre le rôle qu'on m'avait confié.

- Bucky Barnes a été le premier à me parler. Il avait des arguments, je ne pouvais pas ignorer ces arguments. Si Steve m'avait choisi pour lui succéder, c'est qu'il avait vu en moi son digne successeur. Je suis un patriote, j'ai d'ailleurs combattu pour mon pays. J'ai combattu aux côtés des Avengers avant d'en devenir un par la force des choses. Mais la tâche est bien plus grande quand on accepte le bouclier.

Il fallait maintenant parler des efforts fait pour aller au delà et enfin pouvoir enfiler dignement le costume de Captain. Et mes compétences de combat avait eu besoin d'une mise à jour drastique pour aller avec la technique de combat au bouclier.

- Clint Barton a été le second à accepter de m'aider. Le combat avec un bouclier est bien différent de celui d'un soldat. Il me fallait acquérir des compétences particulières pour pouvoir intégrer le  bouclier.

les entraînements continuaient avec Barton et j'avais progressé et j'étais maintenant à même de pouvoir enfin jouer du bouclier au même titre que Steve. J'avais d'ailleurs beaucoup travaillé aussi seul pour le manier avec dextérité.

Il voulait surtout savoir ce que je comprenais du rôle de Captain. Il avait été à la base créé pour devenir un super soldat dans une guerre qui était loin d'être gagnée. Steve représentait la force d'une nation, la vertu et l'intégrité.  Mais ce n'était pas une résumé qu'il souhaitait, il voulait mon ressenti, comment je voyais Captain America.

- Je sais que vous ne voulez pas ce que tout le monde pourrait dire de Captain America. Je ne suis pas Steve, je ne peux pas représenter la même image que lui. Mais selon moi, Captain America représente une nation tout entière, forte et inflexible, sachant se défendre et plaidant la justice, l'honnêteté et l'humanité. J'ai toujours vu ce rôle comme le sauveur de toute une nation que ce soit avec ou sans costume.

J'entendais déjà les rouages du cerveau du patron du SHIELD s'activer. Il ne serais sûrement pas satisfait de ma réponse, mais c'était la mienne. Je ne souhaitait pas me mettre en travers des affaires du SHIELD. Je voulais juste que nous puissions tous retravailler ensemble dans une entente relative pour garder cette planète en sécurité. Le SHIELD, les X-men, les Avengers, nous devions tous trouver moyen de nous associer pour maintenir cette planète en sécurité. La division nous avait déjà fait beaucoup de mal. Il était temps de réapprendre à travailler de concert. Et la visite de Strange avait terminé de me dire que je devais participer à cette réunification. Il était temps qu'on redéfinisse nos attributions à tous pour être prêt le temps voulu, parce qu'il arriverait un temps où un autre événement nous amèneraient à devoir défendre encore notre monde contre une menace, peut-être bien plus grande que celle que nous avions connu.

malice

« Et bien allons-y pour les politesses, répond d’abord Wilson, blasant Fury qui reste assis à l’écouter et le lire en attendant manifestement que cela passe. Je suis ravie de vous voir Colonel… »

Hypocrisie. Fury continue de regarder l’interlocuteur faire fausse route.

« Je vous en prie, installez-vous… »

Sarcasme. Fury continue de regarder l’interlocuteur faire fausse route.

« Est-ce que je peux vous proposer à boire ? Café, thé ou autre chose ? »

Silence. Fury continue de regarder l’interlocuteur arriver à son cul-de-sac. Adossé à son siège, il reprend la suite afin de chercher une nouvelle manière de faire comprendre son message puisque celle-ci a échoué.

Mains croisées et bras accoudés, Fury écoute la franchise de Wilson en redevenant impassible. Les raisons pour lesquelles le militaire n’est pas devenu agent du SHIELD le laissent de marbre. Le reproche lui fait plisser la paupière. Ces "uniques raisons" sont rapidement évacuées car "les choses ont bien changées". En dix ans.

Mains croisées et bras accoudés, Fury écoute les nominations de Wilson en restant impassible.
Bucky Barnes et la succession de Steve Rogers. Le patriotisme de Wilson et son expression militaire. Sa "promotion par la force des choses" au sein des Avengers. L’amplification de la tâche "quand on accepte le bouclier".
Clint Barton et le combat au bouclier. Le mentorat de Wilson au sein des Avengers. Entrainement qui devra continuer constamment, comme avec les autres forces armées et paramilitaires.
Fury regarde silencieusement Wilson. Jusqu’à ce qu’il en arrive à ce qui l’intéresse vraiment.

« Je sais que vous ne voulez pas ce que tout le monde pourrait dire de Captain America, déclare Wilson en faisant pouffer Fury ; un geste silencieux et éphémère. Je ne suis pas Steve, je ne peux pas représenter la même image que lui. »

L’acquiescement est léger mais perceptible. Puis l’impassibilité revient à l’énoncé de la signification personnelle.

« "Truth, Justice and the America Way", conclut Fury en haussant les épaules. A loisir. »

Pliant les bras, il se penche en avant et s’appuie afin de se réinstaller.

« Et comment faites-vous tout cela, soldat, demande-t-il de façon rhétorique. Qu’est-ce qui fait que vous suiviez Steve même lorsqu’il était stupide et vous menait contre les demandes de la nation afin d’accomplir des actions clandestines amenant la Justice à vous vouloir derrière les barreaux car vous faisant passer pour malhonnête ? »

Fury se réadosse confortablement et croise sa jambe droite sur sa jambe gauche.

« Vous n’êtes pas devenus criminels parce que vous avez refusé les Accords de Sokovie. Vous êtes devenus criminels parce que vous avez suivi Rogers alors que tout le monde lui disait d’arrêter. »

L’explication est neutre et sans une once de reproche.

« Le SHIELD a toujours été sous contrôle de l’ONU. D’où qu’il soit important que les Avengers soient sous sa supervision mais pas sous son contrôle, continue-t-il avant que le ton ne se lève et ne s’accompagne de reproches. Si vous devez rejeter la faute de vos choix sur le fait que je n’étais pas là pour vous dire lesquels faire, vous ne serez jamais le symbole d’autre chose que de la victimisation de votre personne. »

D’un mouvement sec, Fury se lève de toute sa droiture et son mètre quatre-vingt-neuf.

« Le SHIELD est de retour. S’il faut vous arrêter, je vous arrêterai. S’il faut vous aider, je vous aiderai. En bonne intelligence, comme la dernière fois. »

Lorsque le SHIELD s’est avéré infiltré par l’Hydra, Fury a accepté de ne pas essayer de le sauver mais de le détruire. Avant cela, il a refusé d’envoyer une bombe nucléaire sur New York alors que le Conseil de Sécurité Mondiale le lui ordonnait. Une décennie plus tôt, il menait une opération de libération d’otage contre les ordres d’un membre du gouvernement des Etats-Unis qui voulait préférer la diplomatie. Il n’est pas étranger à se rebeller contre l’autorité. Il ne l’a cependant jamais fait parce qu’il suivait quelqu’un.

« Maintenant, vous n’avez plus le luxe de suivre quelqu’un, Wilson. Pas plus que de blâmer vos choix sur quelqu’un d’autre. »

Un pas après l’autre, Fury avance. Il avance vers son interlocuteur alors que sa voix continue d’emplir le silence du bureau.

« Vous voulez représenter quoi que ce soit ? Vous voulez diriger quoi que ce soit ? Vous devez devenir celui que les autres suivront. Vous devez devenir celui que les autres blâmeront. »

Arrivé devant vous, Fury approche la moitié droite son visage du tien et plisse son œil.

« Est-ce que vous avez les couilles de faire ça, Wilson ? »

RENCONTRE AU SOMMET

ft. @Nicholas J. Fury

On pouvait dire qu'il avait réponse à tout, qu'il avait un jugement sur tout aussi, mais que faisait-il du libre arbitre ? On se le demandait bien ! Il fallait de surcroit que je justifie mes choix. Hors, comme il le disait si bien, je ne travaillait pas pour lui.

Il avait des arguments, mais il oubliait une chose : Steve, la stupidité dont il disait faire preuve, l'avait mené à être tout de même un leader. Et si les gens l'avaient suivi c'est qu'il croyait en lui et reconnaissait sa légitimité. Je faisais parti de ceux-là. On pouvait dire de moi que j'étais un suiveur, mais je préférais dire que j'avais des valeurs différentes des siennes et plus proche de celle de Steve. Il avait toujours voulu faire ce qui était juste. Il n'aimait juste pas devoir donner des comptes à des gens à l'esprits étriqué qui pouvaient nous empêcher d'agir selon notre conscience.

- Steve n'avait rien contre vous ! Il voulait faire ce qui était juste. Pourquoi croyez vous que nous ayons été autant à la suivre. Je vous rappelle de Barton faisait parti de ces gens là ! Et il est encore agent il me semble. Alors, oui, nous avons commis quelques erreurs au passages, mais si on fait les comptes, il y a plus de bon que de mauvais dans cette histoire.

J'avais toujours eu confiance au jugement de Steve. Il avait toujours du prendre les bonnes décisions, mais des événements indépendants de notre volontiers avaient parfois fait que nous avions du nous adapter. Cela avait entraîné des dommages, mais dans l'ensemble, nous lui devions une fière chandelle.

- Steve venait d'une autre époque. Il défendait un pays en guerre. Il a su à lui seul ramener tout un bataillon ! Il n'a jamais eu peur de faire des erreurs, tant que le résultat final en valait la peine. Par la suite, il a du affronter de nouveaux ennemis. Je pense qu'il a su s'adapter, quand on sait qu'il a passé 70 ans dans la glace et qu'il a découvert un monde qui lui était devenu complètement étranger.

Il avait toujours refuser de se voir mettre une muselière et gouverné. C'était peut être idiot, mais c'était son caractère. Il jugeait que la politique se mêlait trop souvent des décisions à prendre, tout ça par souci de montrer une mauvaise image. C'était un tort à n'en pas douté, mais il fallait savoir faire des concessions. Les temps avaient changés. Il fallait s'adapter aussi.

- J'avoue que nous n'avons pas toujours fait les choix les plus judicieux, mais si j'ai suivi Steve c'est que je pensais qu'il avait raison de dire que la politique nous freinait. Il tenait à avoir le champ libre pour agir. Le temps est souvent un facteur déterminant. Et il n'aurait pas été possible d'agir avec une quelconque autorité sur le dos à nous dire constamment quo faire ou le pas faire. Nous n'avons jamais été b=votre ennemi, d'ailleurs Steve vous estime toujours au plus haut point.

C'était une certitude que même si j'appréciais pas toujours son franc parler et ses manières, il avait le mérite d'être direct et franc. Mais en contre parti, il tenait rarement compte de l'avis des gens avec qui il travaillait sauf quand elles allaient dans son sens.

- Pour ma part, je trouve que vous avez du cran, ça ne fait aucun doute, mais il faudrait quelque fois faire preuve d'un peu plus de diplomatie quand vous voulez obtenir quelque chose. J'ai été considéré comme un criminel parce que j'avais choisi de suivre Steve, mais j'étais d'accord avec lui. Si je n'avais pas été d'accord avec lui, je ne l'aurais pas suivi. Mais vous pensez que je ne suis pas capable de penser par moi même. Hors, j'ai toujours fait mes propres choix. Nous faisions ce qui nous semblait juste. Alors oui, cela nous a amené à être traité comme des criminels, mais que falait-il faire alors, laisser ces fous furieux gouverner le monde ? je n'aurais jamais pu, pas en sachant qu'on pouvait agir.

Je ne prétendais pas tout savoir, ni tout gouverner, mais si je devais reprendre le bouclier, il fallait que je fasse ce qui était juste. Mais je ne souhaitais agir contre les institutions non plus. Il fallait apprendre à agir en semble au lieu de passer notre temps à nous chercher des poux dans la tête.

- Les temps ont changé. Il faut maintenant apprendre à travailler ensemble au lieu de nous faire des reproches continuellement. Je ne suis pas votre ennemi. Le fait que Steve m'ait confié le bouclier et fasse de moi le nouveau Captain America ne changera pas ma manière de penser non plus, ne vous faites pas d'illusion, mais j'ai toujours souhaité qu'on travaille tous dans le même sens.

Je devais lui confier la visite de Strange au QG et son désir de voir aussi de regrouper les forces.

- Le SHIELD est de nouveau opérationnel, c'est une bonne chose, mais il va falloir maintenant apprendre à travailler avec d'autres. Est-ce que vous avez eu la visite de Strange vous aussi, qui vous demande ce qu'on attendait pour unir nos forces ? Parce que j'ai eu cet honneur. Et vous savez comme moi qu'il ne se déplace jamais pour rien. Je soupçonne qu'il ait eu un vision peu reluisante de l'avenir et que cela nécessite qu'on prenne des décisions qui auront un impact sur cet avenir. En tout cas, j'en suis convaincu. Et votre visite me conforte dans cette idée qu'il faut enterrer les haches de guerre et trouver un terrain d'entente, même si cela entraîne de faire de sérieuses concessions.

Je ne pensais pas l'avoir convaincu, cela aurait été étonnant. Mais j'espérais que s'il n'avait pas eu la visite de Strange, encore, il aurait la bonne idée de le consulter pour en savoir un peu plus...

malice

« Vous voulez représenter quoi que ce soit ? Vous voulez diriger quoi que ce soit ? Vous devez devenir celui que les autres suivront. Vous devez devenir celui que les autres blâmeront. »

Arrivé devant vous, Fury approche la moitié droite son visage du tien et plisse son œil.

« Est-ce que vous avez les couilles de faire ça, Wilson ? »

Fury est indifférent lorsqu’il est question de sa relation avec Rogers. Lorsqu’il est question des motivations de Rogers. Lorsqu’il est question que Wilson se fasse l’avocat de Rogers. Le plaidoyer est long et passionné mais il ne reçoit qu’une attente. Celle-ci se ponctue par un soupir nasal alors que le visage de Fury se baisse.

« J'avoue que nous n'avons pas toujours fait les choix les plus judicieux, mais si j'ai suivi Steve c'est que je pensais qu'il avait raison de dire que la politique nous freinait, déclare Wilson en faisant relever l’œil de Fury et acquiescer son visage qui retient la lassitude d’un sujet déjà conclus et sur lequel son avis n’a pas été écouté ; puisqu’il est identique. Il tenait à avoir le champ libre pour agir. Le temps est souvent un facteur déterminant. »

Lorsque la transition est faite de Rogers à Wilson, Fury se penche légèrement en avant et remonte pleinement son visage. L’aparté le concernant ne le fait nullement réagir. Le visage se plisse néanmoins lorsqu’il est question de "laisser ces fous furieux gouverner le monde" ; Zemo n’avait pas cet objectif ainsi peut-être est-il question que les fous furieux soient les Nations Unies. Qui rassemblent les représentants des gouvernements de chaque pays du monde ; ou presque.

Puis vient le fait que "les temps aient changé". Qu’il faille "maintenant apprendre à travailler ensemble au lieu de nous faire des reproches continuellement". Que Wilson ne soit pas l’ennemi du SHIELD. Le ricanement est sonore de la part de Fury. Il le ponctue d’un soupir long et amusé. Ensuite, il met ses mains à ses hanches et se détourne pour regarder la pièce, pensif.

Ne pas changer sa manière de penser. Ne pas se faire d’illusions. Souhaiter que tout le monde travaille dans le même sens. Apprendre à travailler avec d’autres. Fury attend.

Avoir eu la visite de Strange qui méritait une leçon assez similaire à tout ce qui a été dit précédemment. Fury ricane.

Avoir une vision peu reluisante de l’avenir et prendre des décisions qui auront un impact sur cet avenir. Fury recommence à regarder Wilson avec sérieux. Là, il tient quelque chose. Une phrase noyée dans un exposé.

« Et votre visite me conforte dans cette idée qu'il faut enterrer les haches de guerre et trouver un terrain d'entente, même si cela entraîne de faire de sérieuses concessions.

- Quelles putains d’haches de guerre, demande-t-il, outré. Non, ne répondez pas, on a déjà assez perdu de temps. »

Après un regard pour s’assurer que le message soit bien passé, Fury reprend.

« Mes concessions sont de me prendre la tête avec les politiciens pour que vous n’ayez pas à le faire. Mes concessions sont de vous superviser en refusant de vous contrôler, même quand vous êtes prêts à ça et que l’ONU le veut. »

Nouvelle pause, pour voir si cela a été compris cette fois.

« Maintenant je vous ai posé une seule question, Wilson, continue-t-il, insistant, en levant la main gauche pour insister sur le "un" de son index. Une seule n’étant pas rhétorique. Etant nécessaire pour que vous arriviez à ce que vous voulez faire, tel que vous l’avez énoncé l’instant d’avant. »

Sa main revient à sa hanche et son visage s’adoucit.

« Je ne vous ai pas demandé si vous étiez prêt, soldat. Vous ne l’êtes pas. Ce n’est pas un reproche. C’est un constat. C’est une occasion de vous aider. »

Une pause alors qu’un soupir nasal accompagne un dodelinement de la tête de Fury.

« Je vous ai demandé si vous vous sentez capable d’essayer. Ou si vous avez l’impression de faire face à un obstacle insurmontable. »

Un pas en avant et un avancement du visage amène Fury à une dizaine de centimètres du votre.

« Répondez par vous-même. Et si j’entends la moindre référence à Rogers, vous irez demander son aide à lui pour tout le programme que vous venez d’énoncer. »

Plutôt que de demander si la consigne est claire, Fury fait le gros œil.

RENCONTRE AU SOMMET

ft. @Nicholas J. Fury

Comme à son habitude, on ne pouvait pas argumenter. Mais alors pourquoi me demander ? Et la hache de guerre symbolique employée voulait dire division et mésententes, il y en avait toujours eu et il y en aurait toujours.

- Parce que vous trouvez qu'on montre une entente cordiale ? Cette "putain" de hache de guerre dont je parle c'est les désaccords de tous et toutes. Si nous avions trouvé le moyen de nous entendre, il y a bien longtemps qu'on serait tous réunis pour faire quelque chose !

Il s'en prenait à mes aptitudes. Mais de quel droit pouvait-il penser que je n'étais pas prêt. Il était loin de me connaître comme Steve me connaissait. Il me jugeait sans même un procès.

- Je ne suis pas prêt ? Parce que vous l'êtes, vous ? Je ne prétend pas avoir les réponses à toutes les questions, mais je ne suis jamais défilé devant mon devoir ! J'ai servi mon pays deux fois et je le sers encore et le servirait toujours ! Rogers vaut mieux que nous tous réunis ! Alors s'il faut le nommer, je ne me gênerais pas, même si cela ne vous plaît pas.

Il avait touché la corde sensible, Steve avait tellement fait pour son pays et la planète que je ne supportais pas qu'on ne puisse pas le référencer. Il était un model pour tous. Et de quelle aide voulait-il parler ?

- Vous ! Vous souhaitez m'aider après m'avoir fait la morale ? Mais comment faire ça alors que vous ne semblez même pas prendre en considération tout ce que j'ai pu faire pour évoluer ! Je ne suis pas le meilleur, je n'ai jamais prétendu l'être, mais je fais de mon mieux et cela devrait vous suffir "Mon Colonel" ! Je ne refuserais jamais de faire mon devoir !

Je tentais de calmer mes ardeurs, mais la colère ne me quittait pas. Comment osait-il me considérer comme un faible, parce que c'est ce que je comprenais et je ne l'acceptais pas. J'espérais qu'il comprenait que j'avais toujours agi par moi-même, selon ma conscience et que si Steve n'avait pas pris les bonnes décisions, je ne l'aurais pas suivi.

- Vous avez l'air de dire que je ne suis pas capable de penser par moi-même. Alors sur ce point, vous vous trompez. J'ai décidé de suivre parce mes convictions correspondaient à ce que je pensais de la justice et de la défense de notre pays. Quand Steve a pris sa retraite, j'ai continué de défendre celui-ci. Je ne souhaite que faire mon devoir, mais je ne veux pas qu'on me dise que je ne sais pas décider. Je n'avais pas à le faire auparavant. Maintenant c'est différent. Je ne suis pas un supersoldat, je vous rappelle, et je dois faire avec ce que j'ai. Je crois ne pas avoir à vous devoir quoi que ce soit. J'ai ma conscience pour moi et je sais que même si vous pensez que je ne suis pas prêt, je fais tout ce qu'il faut pour combler mes lacunes. Mais ces choses là ne font pas toutes seules et prennent du temps.

Il fallait maintenant en revenir à l'aide qu'il comptait m'apporter. Je ne voulais pas dépendre le lui, mais s'il avait en effet un aide à m'apporter, je ne voulais que cela soit à ses conditions mais aux miennes. Les contraintes, je n'en voulais pas.

- Vous voudriez m'aider ? Mais m'aider à quoi ? A suivre vos ordres ? A devenir votre bras armé ? Qu'on soit bien clair, je ne souhaite pas dépendre de qui que ce soit. Je veux pouvoir choisir et décider. Je suis pour des alliances, mais pas à n'importe quel prix.

Comme cela faisait un bien fou de tenir tête à Fury ! Je n'avais jamais eu le cran auparavant. Mais je n'acceptais plus désormais de me faire traiter comme ce que je n'étais pas. Je n'attendais pas une quelconque once d'humanité chez lui. Je connaissais l'histoire qu'on avait bien voulu me conter à son sujet, mais on ne savait pratiquement rien de cet homme qui semblait être meilleur que tous. Il me faisait penser à Strange, toujours à critiquer et à vouloir tout contrôler d'une certaine manière. Il voulait une réaction, il l'avait.

Il attendait une réaction de ma part, et bien s'était réussi. Moi, le premier désirais revoir les Avengers réunis de nouveau et élargir même nos alliances. Toute aide était donc la bienvenue d'où qu'elle vienne. Mais je ne voulais pas qu'on me traite de faible ou de lâche. Sinon, j'agirais seul, qu'il le sache. Les alliances allaient être dures à négocier et le SHIELD, et donc Fury, allait devoir mettre de l'eau dans son vin.

- Il va vous falloir changer vous aussi. Il est fini le temps de tout vouloir savoir et gérer. Il va falloir partager les informations et les technologies plus qu'auparavant. Etes-vous près à faire ça ? Il ne s'agit plus de force brut maintenant. Alors comment voulez vous m'aider ?

Plus aller plus avant dans mon argumentation, il fallait que je sache quelle genre d'aide il pouvait m'apporter. J'étais curieux de savoir ce qu'il avait à me proposer quand j'avais déjà mon idée sur la question. J'avais pour idée de changer mes atours pour arborer mes nouvelles couleurs, mais il me fallait aussi me moderniser. La technologie de Stark et des Gardiens de la Galaxie par exemple pouvaient m'aider. Je devais pouvoir avoir accès à mon matériel à volonté. Tout cela était à ma portée et je n'avais besoin que des personnes pour réaliser tout ça. Une fois que j'aurais ce nouveau costume, je pourrais prétendre devenir le nouveau Captain America et me montrer comme tel. Mais fallait-il parler de ce projet à Fury ? Je voulais d'abord savoir ce qu'il avait à offrir pour décider.

malice

La cordialité est une affection qui se manifeste avec sincérité et vivacité. Il y a le dernier point ici. Le second est débattable. Le premier est absent. Fury écoute la réponse qui suit la question sur la cordialité en avant un pas en arrière et en baissant les épaules. Il fait néanmoins face, attendant. Il laisse le flot de parole continuer en réfléchissant.

Wilson retourne la question sur le fait qu’il ne soit pas prêt. Tant envers lui-même qu’envers Fury. Celui-ci exprime un sourire triste à son tour, ponctué d’un haussement d’épaule. La colère arrive et il la laisse s’exprimer sans y répondre. Il y a néanmoins une fatigue qui point légèrement dans son œil.

Fury se laisse blâmer, contrairement à Wilson. Ses mains gantées de cuir s’en vont dans ses poches de toile. Son sourire commence néanmoins à réapparaitre lorsqu’il est question de ne pas prendre en considération les efforts faits pour évoluer. Ne pas être le meilleur. Ne pas prétendre. Faire de son mieux. Ne jamais refuser de faire son devoir.

« Vous avez l'air de dire que je ne suis pas capable de penser par moi-même. Alors sur ce point, vous vous trompez. J'ai décidé de suivre parce mes convictions correspondaient à ce que je pensais de la justice et de la défense de notre pays. »

La fracture suite au fait que Rogers prenne sa retraite et la décision de Wilson de continuer. Son souhait de faire son devoir. Son refus de lui dire qu’il ne sait pas décider. Il n’avait "pas à le faire auparavant. Maintenant c’est différent". Sous fin sourire aux lèvres, Fury acquiesce.

L’énoncé que Wilson n’est pas un supersoldat transforme la satisfaction du sourire en amusement mais c’est bref. Le flot de parole continue.

« J'ai ma conscience pour moi et je sais que même si vous pensez que je ne suis pas prêt, je fais tout ce qu'il faut pour combler mes lacunes, continue d’enchaîner Wilson, ramenant le sourire à la satisfaction. Mais ces choses-là ne font pas toutes seules et prennent du temps. »

Le sourire s’agrandit encore un peu.

« Vous voudriez m'aider ? Mais m'aider à quoi ? A suivre vos ordres ? »

Puis il disparait et cette fois Fury lève son œil au ciel. Les questions auxquelles il a déjà répondu ne l’intéresse pas et il laisse voir un peu de la frustration de cet éternel recommencement. Heureusement, les choses avancent. Lentement, péniblement, mais elles avancent.

« Il va vous falloir changer vous aussi, déclare Wilson alors que Fury se détourne pour chercher du coin le mini-bar qui doit se trouver dans ce bureau sans quoi Wilson n’aurait pas, avec son hypocrisie et son sarcasme, proposé à boire précédemment. Il est fini le temps de tout vouloir savoir et gérer. »

C’est vers le meuble que Fury se dirige, mains toujours dans les poches.

« Il va falloir partager les informations et les technologies plus qu'auparavant. Etes-vous prêt à faire ça ? Il ne s'agit plus de force brute maintenant. Alors comment voulez-vous m'aider ? »

Fury ne répond pas. Il se penche vers le mini-bar et l’ouvre de ses mains gantées. Celles-ci s’en vont à l’intérieur pour sortir un verre. Il le dépose sur le mini-bar. Le bruit de succion précède l’ouverture du coin réfrigéré avant que Fury n’y récupère une bouteille d’eau. Il en verse le contenu dans le verre. Ensuite, il range tout avec la même absence d’empressement que précédemment. Ses doigts gantés se referment sur le verre puis Fury se relève. Il fait toujours silence alors qu’il se retourne vers Wilson. Alors qu’il marche vers Wilson. Il s’arrête à une distance plus raisonnable que précédemment. La distance adéquate pour tendre le verre à son interlocuteur.

« J’ai 300 agents qui travaillent en compagnie des employés des Avengers ici-même, dit-il aimablement. Cela fonctionne plutôt bien pour les informations. Toutes les bases d’Hydra que vous avez détruites récemment en sont la preuve. »

Les choses ont ralenti avec la trahison de Wanda Maximoff et la chasse de celle-ci. Il est également débattable que Clint Barton ait agit en tant qu’Avenger et non qu’agent du SHIELD. IL est cependant indiscutable que les opérations menées par la Sorcière Rouge et le Soldat de l’Hiver, entre autres, ont été permises par les informations du SHIELD.

« Niveau technologie, Stark Industries fourni nos deux organisations mais vous gardez une longueur d’avance. Après, je vous partage Barton et tâche de vous trouver un mutant téléporteur pour des déploiements encore plus rapides. Quant à Namor McKenzie, vous n’avez plus qu’à le recruter. J’ai fait ma part. »

Si le verre qu’il offre n’est pas accepté, Fury le dépose sur le bureau. Dans les deux cas, il ramène ses mains à ses hanches avant de poursuivre.

« Tout savoir et tout gérer, c’est pour cela que l’ONU finance le SHIELD. C’est ce que mes patrons attendent de moi. Ils voudraient aussi que je contrôle les Avengers, les X-Men et les Maîtres des Arts Mystiques… mais nous avons déjà discuté de ça. Deux fois. »

Fury se retourne et entreprend d’avancer jusqu’au siège où il s’est assis précédemment et à délester son trench-coat, faute de porte-manteau proposé. Tourner le dos à son interlocuteur ne l’empêche pas de parler.

« Il est vrai que le SHIELD peut demander aux Avengers d’intervenir. Mais je me refuse de vous y forcer. Il est aussi vrai que le SHIELD est ce qui donne légitimité aux Avengers d’intervenir, en lieu et place des Accords de Sokovie. Sauf que je ne vous demande pas d’attendre mon autorisation pour le faire. »

Les mains gantées de Fury quittent ses hanches alors qu’il se penche pour récupérer sa veste.

« Je vais également mettre en place un projet, prochainement. Il regroupera un représentant des Avengers, des X-Men et des Maîtres des Arts Mystiques. Voyez avec Barton qui de vous-deux viendra. »

Une manche après l’autre, Fury se prépare à partir sans cesser de tourner le dos à Wilson.

« Enfin, je venais avec l’intention de voir comment vous vivez votre héritage. A défaut de vous avoir donnés des conseils pour que vous en imposiez, je pense vous avoir permis de vous exprimer comme vous n’auriez pu le faire envers aucun de vos coéquipiers. »

Ayant fini de se rhabiller, Fury se tourne de biais vers Wilson. Son œil le fixe avec la même satisfaction que son visage.

« Voilà ce que je fais pour vous, conclut-il. Et je ne vous demande pas ce que vous pouvez faire pour moi en échange. Je sais que vous ferez de votre mieux pour protéger les gens. »

Un pas après l’autre, Fury se dirige vers la sortie. Il réaligne ses pieds sur le seuil de celle-ci, s’arrêtant. Il penche légèrement le visage en arrière pour tester la caresse du courant d’air arrivant depuis le grand couloir et l’avant du bâtiment.

« Si j’avais su qu’un de mes amis allait être victime d’une killteam des forces de l’ordre avant qu’il ait été prouvé coupable d’un crime, je serais intervenu.

Si j’avais su que la personne l’ayant piégé l’utilisait comme distraction pendant qu’on me demandait d’attendre sans agir, j’aurai désobéi.

Si vous étiez venu me chercher, j’aurais été Team Captain America. »

D’un pas, Fury se retourne à nouveau de biais pour regarder Wilson. Le courant d’air n’est malheureusement pas suffisant pour agiter la cape de son trench-coat.

« Quand à savoir si j’aurai été prêt… la dernière fois que j’ai cru l’être, j’avais seize ans. »

Il soupire lourdement avant de reprendre.

« Le Vietnam m’a expliqué que je ne pouvais pas l’être. Juste faire de mon mieux pour essayer. »

Après une pause, Fury entreprend d’acquiescer en guise de salutation mais maintient son menton bas afin de fixer Wilson.

« Wilson… la prochaine fois que l’on se croise, appelez-moi Fury, demande-t-il. En attendant, je vous ai à l’œil. »

Il n’attend pas la réponse pour se détourner et s’éloigner lentement dans le couloir.