[Terminé] C'est l'histoire d'une araignée et d'un bouclier ...

Sautillant d’un pied sur l’autre, j’essaie – sans trop de succès – de cacher mon impatience au type de la sécurité. C’est un nouveau, je peux pas lui en vouloir. Mais quand même, ça prend pas non plus trois plombes de vérifier que j’ai toute les accréditations non ? Bon, okay, ptet que ça fait que deux minutes qu’il regarde mon badge. Mais je vous assure, en ressenti, ça fait au moins… tout ça. « M’sieur Banner va finir par s’impatienter. Et on a pas envie qu’il s’impatiente. » Quoi ? Je peux toujours tenter ma chance non ? Alors qu’en vrai, je suis large en avance, comme d’habitude quoi.

Un soupir silencieux, avant que le type, armé jusqu’aux dents, finisse par me rendre mon badge, la mine dubitative. « Vous êtes jeune pour travailler ici quand même. » Ah bah super, on attaque sur l’âge maintenant. Merveilleux. Et le prochain commentaire, ce sera quoi ? Ma taille ? Okay, okay, on reste cool, on est mature, responsable et on évite de faire des commentaires. « Je suis stagiaire. » Là, voilà, ça devrait être une réponse appropriée non ? Bizarrement, on dirait qu’il a l’air encore plus suspicieux. Je savais que j’aurais dû venir en costume. Et l’enrouler dans une toile pour qu’il pige qui je suis. En général, ça fait son petit effet. Ajoutez à ça l’idée de venir du plafond – ce qui en plein air est pas forcément pertinent, je vous l’accorde – on a une petite entrée en scène plutôt sympathique.

Finalement, il me fait signe de bouger. Je me fais pas prier et je récupère mon badge avant de foncer au labo. Forcément, j’écope d’un sermon. Sur mon retard, sur mes absences répétées, sur… beaucoup trop de trucs que j’oublie quand Bruce me montre sur quoi on va bosser.

Et les heures filent, sans même que je m’en rende compte. Je réalise que la journée est même passée sans qu’on s’arrête et que, surtout, j’ai GRAVE la dalle. Les trucs à grignoter toute la journée ont carrément pas suffi. « Je passe la nuit ici, on reprend demain ! » Un vague hochement de tête de la part de Bruce alors que je file de là, direction la cafétéria. Plateau rempli à ras-bord, j’ai l’estomac qui gronde à la pensée de tout ce que je vais pouvoir manger, jetant à peine un coup d’œil aux gens qui m’entourent. Après, quand j’aurais avalé quelques trucs donc. Mais y a une silhouette qui attire mon attention et, forcément, je me rapproche de lui, laissant tant bien que mal côté le fait que, pour pas changer, je sois quand même toujours un peu intimidé devant les stars locales. « Hééé Sam ! Salut ! » Un temps, alors que je désigne la place vide devant lui. « Je peux toujours t’appeler Sam ou tu préfères Captain ? » J’ai pas envie de contrarier les gens perso. Ni de m’installer sans qu’il soit d’accord. C’est comme au lycée tiens, attendre que le mec populaire vous laisse partager sa table. Comme quoi, même si les règles ont changé, y a toujours un truc qui revient. C’est marrant ça, faudra que j’en parle Ned. « Comment ça va ? » Ouais, quand même, oublions pas les bases.  

C'EST L'HISTOIRE D'UNE ARAIGNEE ET D'UN BOUCLIER

ft. @Peter Parker

Cette matinée était comme toute celle où je faisais les différents inventaires qui concernaient les habitations des personnes qui utilisaient, les logements et les cuisines. Il y avait encore le garare et aussi les différents carburants. Même si nous avions des mécaniciens, je devais valider les demandes avant de les faire parvenir à qui de droit. Nous étions en grande partie financée par Stark, Pepper étant aux manettes. Mais comme nous utilisions le matériel, je trouvais normal de faire ma part. Et cela ne me dérangeait pas. D'ailleurs quand je l'avais fait savoir, j'avais bien senti de la reconnaissance de chacun qui ne se sentait pas de le faire. L'humanitaire et la logistique, ça me connaissait, alors pourquoi ne pas mettre à profit ces connaissances ici. Tony se chargeait de la logistique avant, mais maintenant qu'il n'était plus là, il fallait que quelqu'un prenne le relais. Alors qui de mieux que le nouveau Captain pour être de corvée hein ? Bref, c'était ma béat hebdomadaire et je m'y collais toujours sérieusement.

J'avait fini par les garages et les cuves de carburant. Je ne voulais pas remonter aux cuisines pour me faire à manger. Une fois n'était pas coutume, je passais à la cafétéria faire un peu travailler les cuistos. Le personnel était toujours ravi de nous voir dans le coin. Je me faisais un devoir d'aller les voir de temps en temps. Ils travaillent dur et de voir qu'on passait les féliciter de temps à autre de mangeait pas de pain et ça faisait toujours extrêmement plaisir. Je me mettais à leur place et comprenais que si nous les ignorions cela ne ferait que leur faire penser qu'on en avait rien à faire d'eux, hors ce n'était pas le cas. Tony, à sa manière, leur rendait la vie agréable pour qu'ils continuent à apprécier travailler dans un QG de superhéros. C'était surtout les plus jeunes qui étaient heureux de nous voir. Il pouvait raconter à leur entourage qu'il avait vu un des Avengers et qu'il leur avait parlé. Rien de plus gratifiant et de plus motivant.

J'avais pris un plateau et choisi des épinards à la crème et aux lardons avec un filet de poulet grillé. Un bouteille d'eau et un yogourt. Equilibré et sain. Et je lisais le récap sur la tablette pour m'assurer de ne rien avoir oublié. Je revoyais chaque section en cochant les quantités. Je relisais et j'envoyais le tout. Je pouvais enfin manger. J'avais faim. Je sortais mon portable pour consulter mes messages et mes notifications. Ma sœur m'avait envoyé des dessins que mes neveux ne cessait de faire depuis qu'il savait que j'étais le nouveau Captain. J'imaginais qu'ils devaient être fier de leur oncle Sam. En tout cas, je les imaginais se la raconter à l'école : "Oui, mon oncle Sam, ben c'est Captain America !" Je souriais à cette idée en regardant les dessins qui étaient sensés me ressembler. On reconnaissais tout de même le costume, il ne pouvait pas y avoir méprise sur la personne, surtout avec le bouclier. Et c'était aussi là que je me disais que mon costume ne correspondait plus à mes nouvelle attributions. Mais je ne voulais pas lâcher mes ailes. Elles étaient mon identité, une partie de moi.

J'étais sortie de mes pensées par une arrivée soudaine, debout en face de moi, tenant un plateau bien garni : "Hey, Sam... Salut !" et désignant la place libre me demande : "Je peux toujours t'appeler Sam ou tu préfères Captain ?" et ajoute comme s'il avait presque oublié : "Comment ça va ?"

Je levais les yeux vers Peter. J'avais reconnu sa voix. J'étais surpris de le voir dans les parages, mais aussi heureux. Je l'invitais à s'asseoir en disant :

- Je t'en pris... Je vais bien merci et toi donc ? Oh et oui c'est toujours Sam, Captain c'est pour les politiques et quand j'ai besoin de faire passer un message. On est entre nous, alors pas besoin de faire de chichi. Mais que fais-tu ici ?

Je le savais étudiant donc, il ne passait pas souvent ici. Il avait évidemment accès au complexe mais c'était pourtant rare de le voir au QG. J'étais un peu curieux. En tout cas sa visite me faisait plaisir. Après la guerre contre Thanos, beaucoup avaient pris des directions différentes pour remettre à flot le QG après sa reconstruction mais également le SHIELD et les autres installations. Un long travail, fastidieux mais nécessaire. Clint avait choisi de former les nouveaux agents et j'avais choisi d'enfin endosser le rôle de Captain, m'entrainant pour cela et surtout prenant certaines responsabilités de mon côté. J'avais choisi de maintenir les installations en fonctionnement et je travaillais encore accessoirement pour l'armée quand ils avaient besoin de moi. Il restait des missions délicates et je travaillais encore étroitement avec mes anciens compagnons qui appréciaient travailler avec Falcon ou maintenant le New Captain America comme les gens disaient.

Il était temps qu'il me raconte ce qu'il venait faire par ici. Stage ? Boulot ? Je ne savais pas, mais c'était forcément lié à ses études, je n'en doutais pas.

malice

HRP:

On va pas se mentir, ça fait quand même un peu bizarre. De voir que les choses ont changé mais que, d’une certaine façon, tout est toujours pareil. Je sais, ça peut paraitre paradoxal, voire contradictoire, mais ce que je veux surtout dire c’est que, même si certains sont partis, morts ou tout simplement ont décidé de suivre une autre voie, l’ambiance a pas changé. Il y a toujours cette patte Avengers qu’on trouve nulle part ailleurs.

Les gens ont changé. Un nouveau Captain a pris la place de l’ancien et, à voir certains regards, certains s’attendent encore et toujours à ce que je prenne le relai de Tony. Mais ouais, autant dire que je suis pas encore vraiment prêt pour ce genre de grand saut. Plus tard, peut-être. Quand j’aurais pas l’impression d’enfiler des chaussures bien trop grandes et bien trop lourdes pour moi. Quand j’aurais pas juste l’impression d’être un gamin qui tente d’escroquer le monde. Mais pour ça, faut que j’arrive à me faire ma place et à prouver qu’ils peuvent compter sur moi, Peter Parker.

Et c’est avec toutes ces pensées qui se bousculent dans ma tête que je me retrouve devant Sam. Je lui rends un large sourire alors qu’il me fait signe de m’assoir, avant que mon regard se perde entre son plateau et le mien. Le mien est rempli entre les deux parts de pizza, les frites et même le hot-dog que j’ai embarqué. Sans compter l’énorme verre de soda. Alors que lui est plus… sain ? Equilibré. J’ai même pas besoin d’imaginer tante May en train de me passer un savon sur la façon dont je me nourris quand je suis pas avec elle. C’est limite si les épinards dans l’assiette de Sam commencent pas à me parler eux aussi pour me faire la morale. Bon, c’est pas réellement le cas hein, c’est genre juste une figure de style.

Oh, j’aurais dû prendre de la tarte aux noix de pécan. Tiens, j’irais en chercher pour le dessert. « Va pour Sam alors, je préfère. Tu sais comment je suis, rapport aux politiques. » Je roule des yeux, sans même m’en cacher, alors que je tousse un rire. « Ca va toujours avec le bouclier hein, de devoir faire le porte-parole avec les politiques. Comment tu fais pour tout gérer ? » Franchement, je l’envie pas. Et je sais aussi que, si un jour je dois prendre plus de place chez les Avengers, ça fera aussi partie du métier. Ce dont j’ai vraiment pas envie. Qui de sain d’esprit le voudrait de toute façon ? Enfin bref. « Je suis venu bosser avec Bruce ! Il voulait me monter des améliorations pour mes drones. Et me faire bosser un peu. » Faut dire que je suis un peu en mode dilettante au QG, ça faisait des semaines que j’étais pas venu. Et je sais que je dois faire des efforts pas rapport à ça. Surtout si je veux me montrer digne de tout cet héritage.

Je commence à dégommer une des parts de pizza avant de reprendre, le plus naturellement du monde. « Alors, qu’est-ce que j’ai raté ? On m’a dit que ça bougeait pas mal ces derniers temps et qu’il y avait de la visite dans tous les sens. » Ou alors les gens exagèrent, c’est pas impossible. Mais bon, cet endroit reste un cœur super actif, que ce soit sur terre ou ailleurs. N’empêche que, je me rends compte à quel point mes camarades de promo pourraient être jaloux s’ils savaient avec qui je suis en train de déjeuner. Alors ouais, je me rends bien compte de la chance que j’ai.

Il est carrément cool Sam. Je suis content de pouvoir le croiser, même si c’était pas vraiment prévu au programme. Enfin, y avait pas vraiment de programme non plus, juste bosser avec Bruce et… bref. Je commencé déjà à m’égarer. De fait, j’essaie de me focaliser sur le repas, histoire de tenir en place quelques minutes de plus. Faut dire que ça, j’ai carrément du mal et autant dire que, depuis que l’araignée m’a mordu, les cours c’est devenu vraiment compliqué. Que ce soit pour rester plus d’une heure assis à écouter quelqu’un parler de trucs qui m’intéressent pas forcément ou pour rester focalisé. Pas que j’ai un déficit de l’attention. Juste j’ai… pas le temps en fait.

Mais là, ça va. Je suis pas déjà en train de réfléchir au coup d’après et à celui encore d’après. Je suis bien campé sur mes jambes, concentré sur ce que me dit Sam et … sur mes parts de pizza. Ouais bah, on fait ce qu’on peut hein. « Je me doute bien. » Une grimace compatissante, alors que je me demande à quel point les gens réalisent ou pas que ce bouclier est vachement lourd à porter. La symbolique est grande, un peu trop parfois. Et tout le monde en attend tellement que ça doit bien faire flipper. Enfin, Sam le cache bien s’il balise. « On sait tous les deux que tu peux aider beaucoup de monde. Rien que de voir le bouclier, les gens savent déjà qu’on va les appuyer et ça les rebooste, consciemment ou pas. » Il a un rôle de soutien tout autant que d’intervention. Motiver les foules, leur rappeler qu’ils sont capables de se lever et de résister. C’est compliqué comme boulot, mais je sais que Sam est carrément à la hauteur. « Et puis, les gens t’écoutent. » C’est une remarque en passant, qui vise évidemment surtout les politiques.

Première part de pizza dégommée, j’ouvre ma canette de soda, non sans songer que j’ai ptet pas besoin d’excitants dans le genre. Enfin, peu importe. « Je sais pas si on peut dire que je bosse avec lui. Il m’apprend surtout un paquet de trucs. » C’est pas de la fausse modestie. Entre lui et Tony, je sais que j’ai été entouré par les types les plus brillants vivant sur cette terre. Alors ouais, ça aide à garder les pieds sur terre, moi je vous le dis. Et, comme à chaque fois que j’entends parler de mon mentor, je me crispe un peu. Pas assez pour que ce soit franchement visible, mais ça me fait toujours quelque chose. « Je t’avoue que je préfère de loin bosser sur des trucs de défense plutôt que d’attaque. » Les armes en tant que tel, c’est pas vraiment mon truc. Pas du tout même. Comme l’idée de tuer des gens, ça me hérisse sacrément, même si je suis bien conscient que tout le monde a pas autant de scrupules que moi.

Je l’écoute avec attention quand il commence à me faire un topo sur ce que j’ai raté et je laisse échapper un sifflement admiratif. « Ca en fait du beau monde ici. Tu sais pourquoi ils sont revenus ? Enfin, s’il y a des problèmes spécifiques ou c’est juste le plaisir de se poser enfin quelque part ? » Ca pourrait, ils en ont ptet marre de crapahuter partout dans la galaxie. Et je hoche la tête au reste, me faisant plus sérieux sans même vraiment m’en rendre compte. « C’est un peu compliqué. De digérer tout ça et d’aller de l’avant. » Y en a qui gèrent mieux que d’autres, je sais bien. Et mon âge doit pas aider à ce que je sois doué pour avancer. Par contre, forcément, à l’évocation d’un nouveau costume, je relève la tête de mon assiette, les yeux brillants. « Ah ouais ? T’as pensé à quoi ? T’aurais envie de nouvelles fonctionnalités ? T’as une palette de couleurs en tête ? » Ouais, ouais, je pose déjà trop de questions, je sais.

J’ai un temps, franchement gêné, quand il me dit que je suis doué. J’ai toujours eu du mal à accepter ce genre de compliments, encore plus quand ça vient d’un type aussi… impressionnant que lui. Je veux dire, c’est pas n’importe qui que j’ai en face de moi et, parfois, j’ai du mal à réaliser que j’ai déjà été à leurs côtés pour combattre. Y a un truc totalement improbable, surtout pour un type de 18 ans comme moi. Et je suis toujours partagé entre la fierté et l’impression de pas être totalement à ma place. Parait que ça s’appelle le syndrome de l’imposteur, j’ai lu un truc dessus.

Alors j’ai un sourire et un haussement d’épaules, finissant – gobant plutôt – ma dernière part de pizza, plus pour me donner contenance qu’autre chose. « J’ai encore beaucoup à apprendre et… j’suis au bon endroit pour ça. J’ai des bons profs. » Même si Tony me manque, je sais qu’avec Bruce, y a pas une journée où je découvre pas un truc. « Et j’espère que je pourrais vous apporter autant que vous l’avez fait pour moi. » Okay, ça sonnait moins stupide dans ma tête. Sérieux, j’ai l’impression d’être un gamin qui sait plus parler correctement, ça craint.

Une inspiration silencieuse, alors que je finis par reporter mon attention sur lui. Et sur ce qu’il représente à mes yeux, aux yeux de tous même. En tout cas, c’est le ressenti que j’ai. « J’en suis sûr même. J’me doute que prendre le relai de Steve doit pas être simple mais déjà… s’il t’a transmis le bouclier, c’est qu’il avait toute confiance en toi non ? T’es pas lui, mais c’est pas grave ça. Parce que t’arrives à fédérer les gens aussi autour de toi. Et t’inspires la confiance. » Pour moi, y a pas que la symbolique du bouclier qui entre en jeu. C’est pas n’importe qui qui peut le porter et le costume fait pas tout. Bon, ça aide, c’est sûr, mais ça reste qu’un premier pas à mes yeux.

Par contre, on passe aux choses vraiment sérieuses. Et forcément, mon regard se fait brillant, ma posture change, alors que j’en oublie ma timidité. « Tu sais que j’ai fait mon propre costume ? Enfin en grande partie quoi. Alors, cette histoire de garder son identité, j’comprends parfaitement. » Surtout que je sais à quel point j’ai du mal à porter celui fait par Tony. Comme s’il était trop grand, trop lourd, qu’il me correspondait pas tout à fait. Plus tard peut-être, on verra à ce moment-là. « Okay, okay, les ailes, ça doit rester. Y a autre chose qui te définit toi ? Selon tes critères, si on oubliait totalement le côté Captain quoi. » C’est important de savoir les bases les plus importantes pour lui. « Niveau technologie, on peut faire des prouesses. Et même ce qu’on sait pas faire, ça peut nous donner une motivation pour apprendre à l’faire. » J’ai un milliard d’idées qui commencent à s’bousculer dans ma tête et j’ajoute, songeur. « Pour mon parachute, je l’ai fait à mes couleurs à moi. Ca pourrait être stylé que tes ailes soient vraiment bannière étoilée. Et ça donnerait un sacré standing à tes arrivées en plus. » Un truc clinquant, à la Tony un peu. Ouais, possible qu’il continue de sacrément m’influencer dans mes choix. Mais ça aide aussi à prendre la confiance, on dirait pas comme ça. « Et puis, ça permettra aussi de faire comprendre aux gens que… c’est une nouvelle ère. Qu’on garde le même état d’esprit, mais qu’il faut aussi prendre le changement en compte. Tu vois ce que je veux dire ? » Sans compter que le costume doit pouvoir l’appuyer dans ses actions, c’est surtout à ça qu’il sert donc.

Des fois, je me rappelle que j’ai combattu à leurs côtés. Que j’ai fait de mon mieux et que je m’en suis pas si mal sorti. Si on omet ma disparition et ce genre de détails quoi. Mais, pour être parfaitement honnête, la plupart du temps, j’ai surtout l’impression d’être un gamin un peu paumé dans la cour des grands. Oh, je sais bien, j’ai toute leur confiance et jamais personne a remis en question le fait que Tony me voyait comme son héritier. A part moi quoi. Pour autant, j’ai encore beaucoup de mal à trouver ma place dans tout ça. Parfois, je me sens totalement légitime en tant qu’Avenger. Parfois, j’ai l’impression d’être juste un gros arnaqueur qui a rien à faire là. Je me demande si ça passera. Ou pas donc.

Comme s’il lisait dans ma tête, voilà qu’il en rajoute une couche. « Lui succéder hein… » Un froncement de sourcils, alors que je fixe mon assiette sans vraiment la regarder. « J’espère que je serais autant à la hauteur de Tony que tu l’es avec le bouclier. » Et que je me sentirais de porter les lunettes Stark sans avoir peur de faire des conneries. Ou de les confier aux mauvaises personnes. Je réprime un soupir avant de me rappeler, grâce à la façon dont Sam amène les choses, que je suis capable déjà de les aider, de faire des trucs pour les Avengers. Que je peux mettre ma pierre à un édifice déjà solide. Et possible que ça me fasse… du bien. Tout simplement. De voir que je suis déjà – à leurs yeux en tout cas – un membre à part entière. Que je peux être réellement utile à leur niveau et pas juste l’araignée sympa du quartier.

Je sais, je sais, y a que moi qui doute en vérité et eux, en face, sont particulièrement convaincus de ma place parmi eux. « Tu sais, je suis à peu près sûr qu’on a pas encore découvert toutes les technologies que Tony nous a léguées. Ou en tout cas, leur utilité. J’aimerais bosser plus souvent dessus. Faudrait que je demande à Pepper. » Je me suis fait songeur, l’espace d’un instant, alors que j’imagine toutes les possibilités que je pourrais avoir entre les mains. Pour aider mon prochain, pour aider ce groupe qui est le mien. Ca pourrait me filer le vertige mais, en réalité, je suis plutôt… impatient. « Je comprends. Le besoin de changer d’identité. De laisser Falcon derrière toi mais en même temps, de pas non plus juste reprendre le flambeau de l’ancien Captain. Je suis sûr qu’on trouvera un compromis et que tu seras à l’aise dedans. » J’ajoute, avec un sourire. « Obligé de garder le bouclier de toute façon. Sinon, ce serait comme Spider-man sans la moindre trace d’araignée. Ce serait trop bizarre, tu trouves pas ! » Je me frotte la nuque, essayant de réfréner toutes les idées qui se bousculent déjà dans ma tête. A quel point on pourrait lui rajouter des petits drones dans sa combi ? Genre des mini-boucliers ? Comment on pourrait booster la combi sans que ce soit trop cheaté ? Les ailes intégrées et qui font Captain America ? Les couleurs ? Le casque ? Et au niveau des lunettes ?

Une inspiration, alors que je noie un peu tout ça dans mon soda que je bois quasi d’une traite. Ouais, du sucre pour me calmer, c’est pas l’idée la plus lumineuse que j’ai pu avoir. Mais au pire, j’irais me taper une petite virée entre les immeubles dans l’aprem, quand j’aurais fini de bosser. Histoire de vider un peu ce trop plein d’énergie qui me fait déjà taper du pied sans même que je m’en rende compte. Et à ses questions, j’ai un large sourire. « Les études ? Ca se passe carrément su-per bien ! On a des intervenants trop cools et j’ai fini un projet sur une prothèse de main totalement en 3D. Le truc qu’on pourra utiliser pour les amputés sans que ça coûte trop cher. Ce serait pas génial ça ? » Bon, possible que je parle un peu trop vite, comme à chaque fois que je m’emballe sur un sujet. Et, pour ce qui est des projets, j’ai un rire, avant de hausser une épaule. « J’ai… beaucoup de trucs en tête. Je voudrais améliorer mon costume déjà. Rapport aux toiles. Et on bosse sur pas mal de trucs avec Bruce. Notamment l’amélioration des drones. » Je continue de parler, avant de battre des cils et de grimacer. « … désolé, je crois que je m’emballe un peu là. Hem. » Pour pas changer quoi. En même temps, je crois que ça commence à être connu que, dès que je parle de mes projets de recherche, je pars dans tous les sens.