J'avais fini le service assez tard ce jour-là, ce qu'on ne ferait pas pour quelques dollars en plus. Le boulot se passait plutôt bien au café, malgré les journées éprouvantes. J'étais toujours à l'essai dans le même café, le patron était plutôt sympa, mais il m'en demandait trop, j'arrivais pu à me concentrer, j'ai failli perdre le contrôle aujourd'hui, plus tu faisais, plus on t'en demandait, le service, aider en cuisine, aider à la plonge... J'en pouvais plus, je dus en sortir prendre l'air à un moment donné, j'avais eu une migraine et le souffle couper, alors que tout autour de moi commençait à trembler. La fuite fut la meilleure solution, je pus reprendre mon souffle et mes esprits, j'avais pris une bonne bouffée d'air frais. Heureusement, il y avait une porte de derrière, normalement, elle est utilisée pour aller jeter les poubelles ou aussi pour se planquer pour fumer. Mais je dus retourner au charbon, car je n'avais vraiment pas envie, que l'on me cherche, je n'avais vraiment pas envie d'une dispute. Mais enfin, mon absence fut inaperçue, heureusement.
Bref, j'avais donc fini le travail assez tard ce jour-là, il devait être 23h environ, j'étais épuisée. Mais la ville, était différente la nuit, les gens étaient différente, ils devenaient idiots, violents... Où l'étaient déjà t-ils de base ?! Je montais sur mon vélo pour rentrer, mais comme je le dis, les gens sont différents, je fus prise à partie par un groupe de jeunes et ceux-là semblaient éméchés, ils étaient tout de même plus vieux que moi et en écoutant leurs paroles et en voyant leurs regards, il semblerait qu'ils n'aient jamais vue de fille à vélo. Refusant leurs avances, ils devenaient alors trop entreprenants, j'avais peur et malgré le monde qui nous entourait, très peu intervenaient, seules quelques femmes plus âgé semblaient compatir à mon désespoir, mais je finis par fuir, j'étais terrorisée, j'avais le don de m'attirer des ennuis. Je pédalais à toutes jambes, les larmes aux yeux, la rage au ventre. Mais ce n'était pas fini, car le groupe de gars, me poursuivaient en voiture, ils roulaient trop vite, ils allaient me percuter, il me frôlait de tellement prêt, que je finis par tomber lourdement. J'étais au sol, sonnée, je voyais flou, car ma tête avait heurté le sol. Malgré la douleur, je sentais, quelque chose de chaud couler le long de ma tempe, j'essuyais d'un mouvement de la main, du sang! Le choc, m'avait ouvert une plaie à la tête.
J'entendis tout de même des grincement de pneus, ces cinglés faisait demi-tour, je pus vaguement reprendre mes esprits tandis qu'ils me fonçaient dessus et je fuyais dans une ruelle, afin d'essayer de leur échapper. Je ne m'occupais plus de rien, seule ma fuite comptait, je traversais la ruelle, pour atteindre l'autre côté de la rue et m'arrêtais pour reprendre mon souffle, car je n'étais clairement pas une athlète et en plus, j'avais laissé mon vélo derrière moi. Je repris ma route d'une marche énergique, ayant tout donné dans mon sprint, je sentais le froid me brûler les poumons, à chaque respiration, mais, la voiture me rattrapait et là, ils n'y avait personne dans cette rue la, j'étais entourée d'immeubles et les gens, préféraient restés chez eux et ils avaient bien raison, je comprennais mieux pourquoi, ils préféraient ne pas sortir, si c'était pour avoir des problème avec quelques débiles.. La voiture m'aveuglait de ces pleins phares et elle s'arrêtait à quelques mètres de moi. J'étais trop essoufflée pour fuir cette fois-ci. Quatre personnes sortaient du véhicule, des insultes fusants, que pouvais-je faire, il y avait bien quelque chose à faire, mais cela impliquerait beaucoup plus que quelques égratignures. Essayant de repousser physiquement mes agresseurs, ceux-là étaient bien trop forts pour moi, mais tandis que je me débattais comme je le pouvais, l'un deux m'assénait un violent crochet au menton, qui me mit instantanément dans les vapes, j'ouvris les yeux, après quelques minutes, commençant a pleurer en réalisant ce qui venait de se passer.
Ce coup, m'avait remémorer qulques sombres souvenir en tête, des souvenirs de mon passée, tandis que j'étais au sol, des larmes qui coulaient sur mon visage, mêler a celui du sang, je pus observer, des particule de sabre et de pierre s'élever a quelques centimètre du sol, lévitant et la, serrant les poings, le sol se mit a trembler de plus en plus violement, je pus me remettre sur les genoux, tandis que des fissures apparaissait sur le sol et se propageait jusqu'a les murs des immeubles tout autour et la j'hurlais plein poumons avec tant de rage, que le sol se soulevait comme la vague que ferait celle d'un tsunami, propulsa et fractura tout ce qui était autour de moi dans un rayon de 5 mètres. L'onde de choc et la vague de terre, propulsaient la voiture qui s'écrasait au loin. Les 4 gars furent aussi projetés. Je me relevais alors et leurs fit face, je semblais ne plus avoir mal, tellement j'étais hors de contrôle, les yeux vide d'humanité, tandis qu'ils se relevaient étourdit, je m'avançais vers eux, des pierres, des gravats de différentes tailles lévitais tout autour de moi et alors que je les regardais avec mépris, je tendis une main vers eux, pas une main amicale, mais plus une main vengeresse. Ainsi, tout les débris de pierre qui virevoltait autour de moi, s'arrêtait comme stopper dans le temps avant d'être projeté sur mes ravisseurs. C'était si violent, que certains débris leur traversais certaines parties du corps, séparant même la jambes de l'un d'eux du reste de son corps, comme-ci, il avait pris un boulet de canon.
Le raffut, mais surtout le tremblement de terre avait réveillé, les occupants des immeubles aux alentours, mais pas que, car j'entendis au loin les sirènes des agents de police, quelqu'un les avait alerté. Mais à ce moment, rien ne pouvait arrêter mon élan, alors que l'un de mes ravisseurs tentait de fuir, comme il le pouvait, laissant même sans ami amputé derrière lui. Je le voyais fuir en boitant, il saignait, tandis que les 2 autres avaient pris la fuite. Je passais à côté de celui qui avait perdu une jambe, je le regardais sans ciller, je me disais qu'il survivrait pas à sa blessure, alors je ne m'en préoccupais pas, il était inconscient. C'était celui qui courait encore qui m'intéressais. Il ne courait pas vite, mais pour l'arrêter, je fis un mouvement de la main rapide vers le haut de ma tête et un morceau du sol sortait comme si un arbre venait de pousser rapidement du sol et le percutait de plein fouet dans le buste, le propulsant en arrière, presque à mes pieds, mais le choc fut plus violent que je le voulais, car en arrivant à son niveau, je pus le voir rendre son dernier souffle, tandis qu'il régurgitait du sang. J'aurais aimé lui demander ce que ça faisait, de se faire traquer comme une bête, ce qu'il avait ressenti, de la peur, du plaisir ?! Les voitures de police arrivaient enfin. Je n'avais plus peur, j'étais prête à mourir, j'étais prête à me battre. Je serrais les poings, tandis que je sentais le sol vibrer sous mes pieds. Mais, tout à coup, je sentais une vive douleur dans le bas du dos, une piqûre atroce et un courant électrique me paralysais et je tombais au sol. L'un d'eux avait utilisé un pistolet paralysant, un taser. Je m'écroulais au sol, inconsciente.
Je me réveillais quelques heures plus tard, dans une cellule, dans un quelconque poste de police. Et dire que c'était moi la victime au départ...
Aujourd'hui avait été l'avant dernier jour durant lequel Magneto était resté présent à New York pour chercher des mutants voulant le rejoindre sur Genosha. Bien sûr, peu d'entre eux venaient spontanément à sa rencontre. Après tout, aux yeux du public, il était un criminel qui avait "gâché un événement nationnal", même s'il n'avait pas été le seul. Pour autant, sa mission n'avait pas changé : trouver les mutants, leur offrir une véritable terre d'accueil à l'abri de l'oppression des humains. Il n'était donc pas rare que le mutant se promène dans New York même plutôt que de rester sur son bateau à Staten Island, veillant toujours à rester incognito et en limitant ses contacts avec les forces de l'ordre.
C'est donc alors qu'il prenait tranquillement un verre dans un bar du Queens, après une recherche infructueuse, qu'il entendit passer une voiture à toute vitesse. Rien d'inattendu, oui, mais quelques cris à l'extérieur et les commentaires des clients du bar le poussèrent à s'y intéresser. Apparemment c'était l'œuvre d'une petite bande locale. Il "couraient" après une fille. Magneto n'avait rien d'un samaritain, les violences entre humains ne l'intéressaient pas, aussi retourna-t-il vite à son verre, planifiant mentalement sa journée du lendemain.
Puis il y eut une secousse. Assez violente pour faire tomber les tables, fracasser les bouteilles et éclater quelques vitres, sans compter le bruit sinistre que faisait le bois de l'étage sous la pression. Le mutant se leva d'un coup, ne pouvant masquer un sourire. Ce n'était pas naturel. C'était autre chose. Il laissa un billet de dix dollars pour sa consommation et quitta rapidement le bar, maintenant son chapeau sur sa tête pour que son visage ne soit pas reconnu. Une secousse pareille ne pouvait qu'être l'œuvre d'un mutant. Puissant qui plus est. C'était rare que Charles ne trouve pas de mutant puissant avant lui. C'était une occasion à ne pas rater.
Il n'eut aucune peine à trouver où se déroulaient les événements : les sirènes de police se rapprochaient déjà, tandis que deux fuyards quittaient précipitamment une ruelle en véhiculant une violente odeur d'urine. De la ruelle, un troisième larron sortit, assailli par des jets de pierre d'une violence inouïe. Il n'eut malheureusement pas le loisir, du moins sur le coup, de voir le mutant en cause : les voitures de police étaient déjà sur place, les flics éloignaient les curieux tandis que leur équipe d'intervention s'occupait de "neutraliser la menace". Quelle menace ? Ah oui, les humains ne comprenaient pas le concept de défense quand il s'agissait des mutants.
Se mêlant à la foule de curieux qui observait de loin malgré les ordres de la police, Magneto put identifier la mutante en cause. Il quitta aussitôt la foule et commença à chercher les lieux de détention environnants. Le plus proche se trouvait à moins de deux kilomètres à vol d'oiseau. Il se mit immédiatement en route, sachant que les policiers arriveraient avant lui. Maintenant qu'elle avait été prise vivante, il avait qu'elle ne serait pas sommairement exécutée, mais rien n'était moins sûr, notamment avec les mouvements anti-mutants qui avaient fleuri ces derniers temps.
Une demi-heure plus tard, Magneto était devant le poste de police. C'était un poste de quartier qui n'avait pas beaucoup de visites, mais comme pour tous les postes de police de New York, il y régnait une activité constante. Difficile d'y entrer sans être reconnu. Il devait agir vite, mais pour autant rester un minimum discret. La méthode était donc toute choisie.
Il entra dans le bâtiment, la personne de garde l'accueillit en croyant voir un plaignant. Le mutant vint vers elle et dit simplement :
"J'ai besoin d'aller en cellule, c'est possible ?"
"De... quoi ?", demanda le policier, interloqué.
"Je suis certain que vous me trouverez dans vos précieux fichiers", répondit Magneto en retirant son chapeau.
Cela faisait longtemps maintenant que son avis de recherche avait été publié, aussi n'était-il plus placardé sur tous les murs, et il fut nécessaire de fouiller effectivement dans la banque de données de criminels pour que le policier le reconnaisse. Il ouvrit de grands yeux et porta immédiatement la main à son arme de service. Mais soudainement, il arrêta son geste. Son poignet s'était mis à le faire souffrir atrocement.
"Jolie montre que vous avez là", dit Magneto d'un ton impérieux, "Elle a du vous coûter un bras, si j'ose dire."
La menace à peine dissimulée du mutant fit mouche, le policier déglutit, visiblement terrifié en sentant la pression que sa précieuse montre exerçait sur son poignet, l'imaginant déjà le détacher de son bras.
"Comme je le disais, auriez-vous l'amabilité de me mener en cellule ?"
Magneto remis son chapeau sur sa tête, satisfait de sa prestation. Le policier apeuré sortit d'un air mal assuré une paire de menottes. Le mutant tendit les bras doucement, se laissant passer ces nouveaux bracelets qui ne représentaient pour lui aucune entrave. Après quoi, il se laissa mener tranquillement aux cellule sans que quiconque ne remarque que quelque chose n'allait pas. Il n'y avait que deux cellules dans ce petit poste de police, l'une en face de l'autre. En passant devant la seule occupée, Magneto constata que la jeune mutante se réveillait.
Son "geôlier" ouvrit la cellule, Magneto y entra, et le policier referma la cellule.
"Merci, officier", dit aimablement le mutant, "Je compte sur vous pour garder notre petit secret, hum ?"
Le policier terrifié acquiesça. Bien sûr, Magneto savait que, lorsque la terreur qu'il lui avait inspirée s'évanouirait et que reviendrait la raison, il préviendrait ses supérieurs, mais il serait déjà loin lorsque ce serait le cas. Pour le moment, il conservait l'avantage. Lorsque le policier fut enfin sorti, Magneto s'adressa directement à la jeune femme sur un ton plus doux et surtout sans menace dans la voix.
Aie ma tête, portant une main à mon front. J'ouvrais les yeux tant bien que mal, la lumière de la cellule glaciale m'éblouissais, m'aveuglais même si je pouvais dire. Plissant alors les yeux, j'avais l'impression de mettre faite tabasser, mais attend, c'est le cas... Je m'asseyais alors sur le bord du matelas, sans me lever trop rapidement. Je me sentais nauséeuse, à un tel point que j'allais me taper une gerbe. J'essayais de me remémorer ce qui c'était passer, je me souvenais, d'un endroit sombre et clos, de quatre murs, mais pourquoi?! ce n'étaient pas les bons souvenirs, ça c'était ceux de mon passée pas si lointains... Aie cette douleur, jamais mal au crâne, cette migraine m'empêchais de me concentrer, j'essayais alors de me mettre debout, mais j'étais un peu trop faible, mes jambes tremblaient et il m'était impossible de me tenir debout sans que mes jambes ne flageolent, je réessaierais un peu plus tard. Me laissant tomber sur le matelas, évitant tout de même les mouvements brusques, car je pouvais faire un remake de l'exorciste à chaque instant. Mais attends, qu'est-ce que j'ai fait?! J'eus alors quelques flash, moi sur un vélo, pédalant à toutes jambes, une voiture en plein phare me poursuivre... Puis, je chutais, aie cette douleur. Oh mon Dieu, qu'ai-je fait ?!
Puis vint les souvenirs auditifs, un grondement assourdissant, un cri, des cris, des murs qui se fracturaient, des hurlement de terreur, des cris de douleur, puis une forte odeur de sang, le mien, ce goût de métal dans la bouche, le sang de ces gars, la vision d'horreur que leurs visages affichaient avant de trépasser. C'était trop cette fois-ci, je me levais rapidement et me laissais tomber la tête la première dans la cuvette des toilettes. J'étais fichue, j'allais sans doute me faire exécuter, c'était évident. Laissant alors des larmes couler, j'étais pris au piège, qui se soucierait d'une mutante qui venait de tuer au moins deux personnes. Je ne le savais pas encore, mais l'un de mes agresseurs avait survécu, celui qui avait été amputé de la jambe, les ambulanciers étaient arrivés à temps, sur les 4 un seul avait finalement succombés. Mais ça, je ne le savais pas encore, pour moi, j'étais condamnée. Même si c'était de la légitime défense en premier lieux, les mutants étaient bien trop mal vu, pour que des gens nous pleurent. Mais alors que j'échafaudais un plan pour m'en sortir, bien que trop fatiguée pour utiliser mes pouvoirs, me disant que je devrais conserver le peu d'énergie qu'il me restait afin de les utiliser au bon moment, un garde vint à ouvrir la cellule. Le son assourdissant de la serrure, me sortant de mes pensées. Le garde laissait entrer un homme avec un chapeau, ne le reconnaissant pas de suite, bien que son visage me fût un peu familier, je me disais au premier abords, ça doit être le chef des flics ou je sais pas quoi, pour ça qu'il avait une tenue différente, voir même un agent du FBI...
Mais le voilà, qu'il prenait un ton trop amical pour la situation dans laquelle je me trouvais, helloooo, je viens de buter des mecs d'une manière peu conventionnelle. Mais, après une courte réflexion, je me disais que s'il me posait cette question, c'était pour une autre raison et qu'il n'était pas un flic avec un chapeau... Je plissais alors les yeux, hésitante "... Je... J'ai fait quelque chose d'horrible..." Les flashes recommençaient chaque fois que je ne voulais pas y penser, mais c'était trop dur à contrôler. " Est-ce que je vais aller en prison ?!" Je posais la question, bien que pour moi, c'était très clair, peut-être avais-je besoin d'être rassurée. Mais, je m'attendais simplement à ce qu'il me dise oui et tu marcheras dans le couloir de la mort. Je regardais, l'homme dans les yeux, cherchant un peu de réconfort.
Perdue. Désorientée. Effrayée. Sa conscience la heurtait de plein fouet alors qu'elle réalisait la portée de son geste et ce qu'il allait lui coûter. Ce n'était pas grave. C'était même normal. Le premier sang versé était toujours une étape difficile, la première vie ôtée l'était d'autant plus. Magneto observait la jeune femme, son regard hésitant et la panique qui se lisait sur tous les tremblements de son être. Le mutant se demanda si une autre secousse allait se déclencher, mais il n'avait nullement l'intention de jouer avec les émotions négatives de sa compagne de cellule. Pourquoi deviendrait-il ce qu'il combattait par simple curiosité ?
"Oui, sans doute. J'imagine qu'il est horrible de devoir défendre sa propre vie. Horrible de répondre de toute sa force lorsqu'on est en danger. Horrible de croire que justice puisse être faite."
L'ironie de sa voix en disait long sur ce qu'il pensait de la situation. S'il y avait des coupables, ce n'était certainement pas la jeune mutante effrayée qui lui faisait face. C'était les humains qui s'en étaient pris à elle. Oh, il ne l'avaient sûrement pas attaquée parce qu'elle était mutante, ce n'était sans doute que pour assouvir leurs bas instincts, mais la "justice" aveugle des humains n'y percevrait qu'un meurtre perpétré par une mutante. Une vie de ruinée pour avoir seulement défendu sa peau...
Magneto retira son chapeau. Il ne craignait pas les caméras de sécurité. Il avait déjà montré son visage plus tôt. Ses traits étaient durcis par la lumière crue qui tombait du plafond, assombris par des ombres qui n'existaient pas vraiment, mais pour autant il tâchait de ne pas paraître effrayant, plutôt d'être un roc, un secours.
"Vous êtes en prison et n'avez pourtant rien fait de plus que de vous défendre. J'ai assisté à la fin de l'affrontement. J'ai pensé que vous auriez besoin de l'aide d'un autre mutant pour vous sortir de ce pétrin."
Ma frustration était encore trop grande dans mon esprit, trop intense pour que je puisse retrouver un calme serein. La peur me rongeait elle aussi le ventre et les mots de l'homme, bien qu'étrangement calme, n'apaisait en rien ma conscience, bien au contraire, il arrivait très bien à jouer avec mes sentiments. Laissant échapper encore quelques larmes, qui coulaient alors le long de mes joues. Les essuyant de ma manche, je le regardais...
- Il n'y a aucune justice dans ce monde...
Ces mots voulaient tout dire pour moi, ce n'était pas juste ce que je venais de vivre, c'était l'histoire de toute ma vie. Si on n'arrivait pas à rendre justice, sois même, personne ne le ferait à votre place. Je me remémorais alors encore une fois, quelques souvenirs de mon passée. L'écoutant dans son récit, tandis qu'il retirait son chapeau, découvrant un peu plus son visage. C'était aussi un mutant, donc. Son visage mettait encore plus familier qu'au départ, mais ou est ce que j'avais pu l'apercevoir. C'est clair qu'à cet instant encore, je ne me doutais pas encore de l'importance de l'homme que j'avais en face de moi et de l'importance qu'il aurait dans le futur. Mais, pour le moment, en cet instant, son identité n'était pas la chose la plus importante, seul m'importais ce qu'il allait advenir de moi, qu'est ce que j'allais devenir ? ?! J'étais sur le point de me faire exécuter. Mais l'homme était venu pour m'aider, il avait assisté à mon altercation avec les autres gars.
"Qu'avez-vous en tête ?! Vous allez vous mettre en danger pour moi ?! Pourquoi ?! Je ne suis personne..."
C'est ce que l'espèce humaine arrivait à nous faire croire, c'est ce qu'ils avaient réussi à instaurer dans mon esprit, de n'être personne. Indigne de vivre en paix dans ce monde... Alors, mon intérêt se portait sur l'homme en face de moi, car quelqu'un s'intéressait enfin à mon bien-être. Je l'écoutais alors, car, peut-être, réussirait-il à me sauver, à nous sauver.
En danger ? La remarque fit sourire le mutant. Si quelqu'un devait se sentir en danger à l'instant présent, ce devait être le malheureux qui l'avait accueilli, et qui devait encore surveiller sa montre à l'heure qu'il était, de peur qu'elle ne lui arrache le bras. Ce genre d'endroit n'était pas une menace pour Magneto. À vrai dire, il y avait tellement de métal autour d'eux qu'il pouvait en faire une salle de jeu personnelle. Mais ce n'était pas le sujet : montrer immédiatement l'étendue de ses dons ne ferait qu'effrayer la demoiselle qui n'avait vraiment pas besoin de cela.
"Rassurez-vous, ce n'est pas ici que je serai en danger. Je peux nous faire sortir d'ici facilement, mais une fois dans les rues, ce ne serait que partie remise avant que les soi-disant forces de l'ordre ne vous rattrape.
Non, l'aide que je souhaite vous apporter va bien au delà de ça. Ce que je vous propose, c'est de ne plus avoir peur. Ne plus avoir à craindre qu'on vous remarque. Ne plus regarder dans votre dos au cas où quelqu'un connaîtrait votre secret. Ne plus fuir. Avoir le droit de vivre telle que vous êtes, et non telle que les humains voudraient que vous soyez.
Voulez-vous vivre libre, mademoiselle ?"
Vivre libre. Ne pas avoir à se cacher. Avoir le droit d'exister sans craindre l'oppression des humains. Tel était le cadeau que Magneto voulait faire à tous les mutants. Pour le moment, il n'avait qu'un seul territoire, mais plus il aurait de partisans et d'habitants, plus il s'étendrait. S'émanciper de l'espèce humaine et de ses règles, c'était pour cela qu'il avait fondé Genosha et qu'il avait reformé la Confrérie. Une terre d'accueil et ceux qui la protègent.
Mais tous n'étaient pas réceptifs à ses méthodes, c'est pourquoi il faisait toujours preuve de prudence lorsqu'il allait au devant d'un nouveau mutant. La jeune femme ici présente devait faire ce choix d'elle-même, il ne pouvait pas la forcer. Assis à son aise, sans démontrer le moindre stress, il attendait posément la réponse de la jeune femme, un air bienveillant au visage, son regard plongé dans le sien pour qu'elle puisse y percevoir sa sincérité et sa volonté.
Plus je l'écoutais parler, plus je me sentais en sécurité. Il savait trouver les mots le bougre. Selon ce qu'il me disait, il m'offrait une aide qui changerait ma vie, un endroit ou les gens comme nous, les mutants, pouvaient vivre en paix. Cela ne se pouvait, il n'existait aucun lieu de ce genre ici, à New York. J'en aurais sûrement entendue parler, ou plutôt un tel lieu serait déjà connue du monde entier si c'était vrai, mais ce qui était encore plus étrange, c'est que l'homme était si convaincant dans ses dires, que je pouvais boire ces paroles à ce moment précis. C'était une perspective merveilleuse et cet homme arrivait de nulle part, comme un ange en quête de me sauver. Comment un tel lieu pouvait-il exister ?! Un lieu où les mutants pourraient vivre en paix, se sentir en sécurité et vivre, simplement vivre en toute sérénité. C'était comme imaginer un monde merveilleux, un monde imaginaire... Mais peut-être, je faisais fausse route, mais en tout cas, c'est ce que je comprenais, qu'il me parlait d'un lieu et non pas d'une simple évasion.
-"Vivre libre... C'est ce que nous voulons tous... Mais ce n'est impossible, pas dans ce monde actuel. les humains nous en empêcheraient"
Si ça se trouve, l'homme est simplement un barjo ou une sorte de pervers, mais je n'en croyais pas un mot. Il venait d'entrer normalement, comme dans un moulin, sa simple présence semblait effrayer le garde, mais pourquoi ?! Qui était-il, qu'avait-il fait ? Je savais ce que moi, je venais de faire et je savais ce qui allait m'arriver si je restais ici. Malade ou pas, ma conscience me disait de l'écouter et de lui faire confiance, il risquait sans doute beaucoup, pour être venue jusqu'ici et quand bien même son histoire me paraissais improbable, je voulais m'accrocher à l'idée qu'il existait bien un lieu où je pourrais vivre en paix et si je devais mourir, alors ainsi soit-il.
Intérieurement, Magneto sentit monter un certain agacement. Ce n'était pas l'attitude de la jeune femme qui provoquait cela, mais l'évidence cachée derrière ses paroles de désespoir : les humains avaient réussi à faire entrer dans la tête de nombreux mutants qu'ils n'étaient pas libres de choisir leur vie, qu'ils devaient être surveillés, qu'ils étaient des aberrations. Foutaises ! Ils avaient trop peur d'eux, trop peur de l'évolution inéluctable qui allait en faire la race minoritaire, puis éteinte. Et c'étaient des mutants innocents qui en étaient les victimes.
Gardant son calme, Magneto afficha un sourire qui se voulait assuré mais qui dissimulait mal son amertume. La suite venait plus de son coeur que de sa raison, mais ce n'était pas grave.
"Ah, mademoiselle, la question n'est pas de savoir si les humains vont nous en empêcher..."
Un bruit métallique se fit entendre, puis la paire de menottes qui ceignait ses poignets un peu plus tôt tomba au sol, rappelant soudain son existence par cette chute inattendue. Les mains désormais libres, Magneto tendit sa main droite vers la jeune femme comme pour l'inviter à le suivre.
"...Mais s'ils peuvent nous en empêcher."
Le mutant se leva, garda sa main tendue en signe d'invitation.
"Les humains croient tout savoir, ils croient détenir la vérité sur notre espèce. Ils ont peur de nous, nous méprisent et nous traquent comme des bêtes, comme s'ils étaient l'espèce dominante. Mais ce ne sont que des humains. Ils n'ont pas nos dons, ils ne savent pas nous combattre. Jamais ils n'auront le pouvoir de se dresser contre notre liberté.
Il existe un endroit sûr, jeune fille. Un endroit où vous n'aurez pas à craindre leur persécution perverse. Une terre d'accueil que j'ai créée pour que les mutants puissent vivre libre. Et s'ils le souhaitent, une confrérie où ils pourront défendre notre cause..."
On était la tous les deux à bavarder dans cette cellule aux airs glaciale, ce genre de pièce qui à elle seul peuvent vous enlever tout espoir, votre joie de vivre, c'était un peu le monde comme je le voyais en générale et cette cellule en était la parfaite représentation. Bien qu'il essayait de cacher son amertume derrière son sourire qui se voulait être rassurant, mes quelques mots avait atteint un point sensible en lui, je savais alors qu'il comprenait très bien ce sentiment, c'était évident qu'on se comprenait lui et moi. Puis alors qu'il se leva, les menottes qui me serraient les poignets se relâchaient tout à coup, sans avoir eu recours à une quelconque action humaine. Me frottant alors les poignets, tellement la douleur était encore présente, je frottais comme si j'essayais d'éteindre un départ de feu. Et je compris après sa phrase, tandis que je lui attrappais la main qu'il me tendait, qu'il attendait que ça, que les humains s'en prennent à nous, je me sentait toute de suite en confiance, son charisme me fit sentir aussitôt à l'aise, pour une raison que j'ignorait, je n'avais plus peur à ses côtés, sa petite démonstration de ses pouvoirs avec les menottes, me fit réaliser l'étendue qu'ils pouvaient avoir et je crois que je commençait à réaliser qui il était vraiment et d'ou j'avais pris connaissance de son existence...
Attrapant sa main pour me relever, je lui rendis un sourire, malgré la tristesse que je ressentais encore. Continuant d'écouter son discours, je buvais ses paroles, il lisait en moi comme dans un livre, ce qu'il disait sur les humains et notre supériorité était vrai, on pourrait détruire le monde et le contrôler si l'envie nous le prenait, j'étais d'accord avec tous ses propos et je me disais, enfin quelqu'un qui me comprend. Puis alors arrivait la phase où il me parlait d'un lieu où les mutants vivaient en paix, ce rêve imaginaire auquel je pensais plutôt, avait l'air d'être finalement bien réel et ils se battaient pour une cause que je trouvais noble, la cause mutante. Il fallait que quelqu'un fasse quelque chose pour nous et je voyais enfin, que cet homme était la clef.
"Cet endroit est le rêve que j'espérais vivre un jour... J'aimerais me battre pour une vision comme celle-là. "
Le sourire du mutant s'élargit lorsque la jeune femme lui saisit la main. Elle avait trop subi. Elle était prête à se battre pour l'idéal qu'il lui proposait. Un idéal qui prenait déjà forme avec Genosha, qui se frayait un chemin avec la Confrérie. Elle serait une bonne recrue, il le savait. Mais à présent, il leur fallait quitter les lieux.
Magneto tendit sa main libre vers la porte de la cellule. Cette fois, pas de fioritures. D'un geste de la main, il fit se tordre la porte qui sortit littéralement de ses gonds dans un grincement sinistre pour ensuite s'écraser contre la cellule d'en face. Un autre geste, et les caméras de surveillance s'arrachèrent de leur socle tandis que connecteurs des néons des plafonniers tombaient avec force en fracassant leur tube de verre au sol, les plongeant dans le noir.
Bien sûr, il ne faudrait guère de temps pour que les policiers réagissent, mais Magneto avait bien l'intention de sortir par la porte de devant, donc la confrontation serait inévitable. Il avait bien assez confiance dans ses propres pouvoirs pour savoir que ces policiers de quartier n'étaient pas une menace pour lui, et que le temps que des renforts arrivent, lui et la jeune femme seraient loin. Mais surtout, il voulait voir de quoi elle était capable.
"Montrez-moi votre pouvoir. Je vous protégerai. Montrez-moi votre volonté."
Déjà, des pas précipités se faisaient entendre tandis que des policiers se ruaient vers les cellules pour tâcher de savoir ce qui avait pu provoquer un tel vacarme, aussi eurent-ils un moment de surprise en arrivant dans l'obscurité qui englobait désormais les cellules, faisant d'eux les seules personnes éclairées par les lumières venant du couloir au delà. Et donc faisant d'eux de parfaites cibles.
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