« Un sourire peut créer une amitié. Un mot peut arrêter un conflit. Un regard peut sauver une relation. Une personne peut changer ta vie. »
Ils venaient de se parler à coeurs ouverts, sans fausse note, sans chercher à épargner l’autre concernant les fautes dont il était accusé : ils avaient fait preuve d’une honnêteté sans faille, ce qui traduisait peut-être une amitié tout aussi véritable, capable d’éprouver les pires moments sans se départir de la loyauté et de l’affection. Dire que Bucky s’en sentait soulagé était peu, car malgré le ton brut de leur entrevue, ils avaient pu mettre les choses à plat et ainsi se mettre à la place l’un de l’autre, permettant au calme de revenir dans le bureau de la thérapeute, qui avait pour l’instant délaissé l’idée de reprendre en mains cette conversation pour le moins turbulente.
S’il avait été entendu, et si ses arguments semblaient avoir ricoché avec raison dans l’esprit de Sam, le Soldat devait également admettre que les paroles de son ami le faisait réfléchir. Engouffré dans ses pensées et ses propres tourments, il avait injustement tourné le dos à celui qui n’avait eu de cesse de lui tendre la main : Sam était un ami aussi fidèle que bienveillant, et si Bucky s’estimait chanceux de le compter parmi ses proches, il devait l’honorer en lui témoignant toute sa considération : « Désolé, mec. Pour tout ça. » Pour le silence, l’absence, la colère mais… aussi et surtout pour cette foutue thérapie à laquelle il n’aurait jamais dû mêlé. Enfin, Bucky devait reconnaître que sans cette thérapie, les deux hommes ne se seraient sans doute pas parlé aussi ouvertement mais… Quand même, il ne l’aimait pas, alors hors de question de lui discerner le moindre prix.
Après s’être serré la main, Bucky lui offrit un léger sourire apaisé, qu’il accompagna de quelques mots sincères : « Je te le promets. On va affronter tout ça ensemble. Comme Steve l’aurait voulu. » Ils restèrent quelques secondes ainsi, à simplement profiter du calme de leur relation qui retrouvait cette complicité naturelle, avant que la voix criarde de la thérapeute le fasse de nouveau grimacer… Soupirant d’agacement, il avait levé les yeux au ciel en se laissant retomber sur sa chaise, n’ayant que quelques minutes de patience à lui offrir : tandis qu’elle déblatérait sur l’importance de la communication au sein de l’amitié, Bucky se leva de son siège pour attraper sa veste laissée sur le canapé tout en lançant, d’une voix joviale à Sam : « Viens, on va boire une bière. C’est moi qui t’invite ! On a des choses à se dire. » Des choses plus importantes que ce que la thérapeute voulait aborder. De toute façon, il n’apprécie nullement ses méthodes : piéger les patients n’a rien de déontologique et il est hors de question qu’il continue avec elle.
Attendant que Sam le rejoigne, Bucky lança un faux sourire à la femme qui s’était levée, abasourdie et dépassée, pour lui faire un bref signe de la main avant de quitter son bureau, sans regret. Désormais, il devait rattraper le temps perdu avec Sam et mettre en place le soutien mutuel qu’ils allaient s’offrir, sans jamais abandonner l’autre. Plus jamais.
THE FALCON & THE WINTER SOLDIER ✯ « they made you into a weapon and told you to find peace, but you can't because this is who you are, a product of war. chains are broken but are you truly free ? »
I know a crazy when I see one. Because I am crazy @Bucky Barnes
Il semblait que le calme était revenu. Nous avions enfin mis les cartes sur la tables. Nous avions tous deux commis des erreurs. Je n'avais pas fait grand chose non plus pour lui venir en aide dès le début de sa thérapie. Je savais qu'il ne l'accepterais pas. Mais malheureusement, le gouvernement en avait décidé autrement. C'était une condition à remplir pour que la grâce qu'on lui avait accordée ne devienne pas caduque. Mais avait-il besoin d'en subir autant ? Je n'aurais pas souhaitez ça même à mon pire ennemi, devoir ainsi se mettre à nu devant même un ami n'était pas une chose facile. On voulait gardé un semblait de mystère et de secrets, même entre amis. Il n'y avait aucun doute qu'il avait préféré prendre ses distances parce qu'il craignait avoir à parler de choses dont il n'était pas forcément fier. Mais comment lui en vouloir quand on savait ce qu'il avait vécu aux mains d'Hydra. Je ne pouvais pas me mettre à sa place, mais je comprenais bien plus de choses qu'il ne semblait le croire. Et cette séance avait eu au moins comme effet de pouvoir lui faire comprendre que même après tout ce qui s'était passé, il demeurait une personne fragile qui avait besoin de ses amis pour aller de l'avant. Steve n'étant plus là, je me devais de ne pas le laisser tomber. Nous avions construit une certaine complicité. Je ne tenais pas à la voir disparaître.
Il avait enfin compris mon point de vu. Je ne lui demandais pas de l'accepter mais seulement de le comprendre. Nous étions différents et nous avions tous deux fait des choix quelque fois malheureux, mais pourquoi avoir décidé de m'éloigner alors que j'aurais pu l'aider à traverser tout ceci. Le mal était fait, mais nous pouvions désormais aller de l'avant. Rien n'aurait su défaire une amitié construite au fil du temps où j'acceptais déjà ses fautes et ses travers. Je savais qu'il n'était pas la personne qu'il avait été durant de si longues années. Et même s'il en faisait encore des cauchemars, parce que je savais au fond de mois que tout ça le hantait encore, cela ne l'obligeait pas à affronter ses démons seuls.
Il avait fait beaucoup de choses bien depuis. Il avait racheté la plupart de ses fautes. Il ne pouvait pas faire grand chose de plus. Je pensais que cette thérapie n'avait plus rien à lui apporter. Au moins pour aujourd'hui. Alors quand il ramassait sa veste et prenait la direction de la sortie en m'invitant à le suivre, il ne fallait pas longtemps pour réagir et passer la porte à sa suite. Nous pourrions parler librement. Nous avions des tonnes de choses à nous dire.
- Je le fais par dire ! Et t'as raison, Steve aurait voulu qu'on affronte ça ensemble...
Je n'étais pas mécontent de prendre enfin l'air. J'avais l'impression qu'on m'enlevait un poids immense. Cette séance avait été une vraie torture autant pour Bucky que pour moi. Moi qui appréhendait, je n'avais pas été déçu. Mais au moins, nous avions pu enfin crever l'abcès. Nous pourrions parler comme deux potes, partageant une bière comme nous l'avions fait par le passé. Je retrouvais cette complicité qui m'avait manqué, je le reconnaissais volontiers. Je le laissais choisir l'endroit...
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