"Tout ce qui est intéressant se passe dans l'ombre, décidément. On ne sait rien de la véritable histoire des hommes." Louis-Ferdinand Céline
La réponse avait le mérite d’être clair : Thanos. Cet enfoiré avait vraiment briser bien des familles. Aaron eut aussitôt un regard désolé pour Clint. Mais ce dernier avait détourner le regard pour aller s’asseoir sur un des bancs tout en regardant ses mains. Aaron lui n’avait pas bouger. Hormis le visage pour suivre Clint des yeux. Il restait là, les bras croisés sur son torse à attendre la fameuse révélation de son ami en craignant le pire.
Lorsque Clint commença son récit, Aaron ne put que constater la détresse dans laquelle il se trouvait à l’époque. En l’espace de quelques instants, il s’était retrouvés tout seul dans une maison vide. Il fallait le temps qu’il assimile les informations. On avait fait le même constat dans la famille d’Aaron. Quand il était revenu, on lui avait expliqué que Clara n’avait pas compris sur le coup, elle avait retrouver Elena et toutes les deux elles avaient chercher Aaron sans succès.
Clint avait trouvé cela injuste et dans le fond il avait raison. Rien de tout ça n'était juste, il avait perdu toute sa famille et avait littéralement péter un plomb. quand il expliqua qu’il avait traquer et tuer des criminels durant près de cinq ans, Aaron ne réagit pas. Il ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Lui-même avait réellement envie de faire pareil. Traquer, retrouver et tuer l’ordure qui avait tué Clara. Mais il y avait Elena. C’était sa seule bouffée d’oxygène à laquelle il s'accrochait à tout prix. Sans l’espoir de retrouver Elena, Aaron aussi aurait perdu pied. Et s’il ne la retrouves pas, il ne sais pas ce qu’il adviendrait de lui. clint avait refait surface grâce à Natasha. Elle était géniale cette femme. Aaron l’adorait comme coéquipière et comme amie. Il lui en serait éternellement reconnaissant. Elle avait donné sa vie pour sauver le reste du monde. Aaron se dirigea vers son ami et s’assit à ses côtés. Il se pencha en avant se mit dans la même position que lui - coudes posés sur les cuisses et mains jointes vers l’avant. Cependant il avait le visage tourné vers son ami:
“Hey, mec, tu avais tout perdu, n’importe qui aurait perdu pied. Moi le premier. D’ailleurs pour être franc, jme demande comment je tiens. Je me raccroche à Elena car c’est le seul espoir qu’il me reste mais je sais pas ce que je ferais si j’avais l'assassin de Clara en face moi.”
Il posa un main dans le haut du dos de son ami pour une légère tape dans le dos. Un geste que seuls les mecs faisaient entre eux :
“On restes des humains, on est pas des surhommes…. Ce que tu as fais, n’importe qui l’aurait fait à ta place… Et puis … Maintenant tu les as retrouvés alors vas de l’avant, profites d’eux à fond… Ne ressasses pas ton passé, il vas te bouffer de l’intérieur.”
Il marqua une pause avant de continuer:
“Notre taf est loin d’être facile donc profites de ta bouffée d’air avec ton foyer. Tu le mérites peut-être plus que les autres après toute cette merde que tu as traversé.”
Maintenant Aaron savait l'essentiel. Il comprenait sans doute mieux pourquoi je m'étais comporté comme ça avec le type d'Hydra. Ce genre d'ordure méritait de crever. Mais devais-je le tuer pour autant ? Effectivement, ça m'aurait pas dérangé de le buter. J'arrivais pas trop à savoir si c'était une bonne chose ou pas. Le bien et le mal, ce sont des notions bien relatives...
Il s'assit à côté de moi, tenta de me réconforter d'une tape dans le dos. Il comprenait ce que j'avais fait, il était bien placé pour le comprendre. Il avait pas l'air de m'en vouloir. Mes actes n'avaient pas été injustes. J'avais ptet même contribué à rendre le monde meilleur. Mais y'avait un prix à payer pour ça. La rage, la colère, elles étaient toujours ancrées en moi, et remontaient parfois à la surface.
« J'regrette pas c'que j'ai fait. Je regrette c'que ça a fait d'moi. »
Il me conseillait d'aller de l'avant, de pas ressasser le passé, de profiter à fond de ma famille. J'étais complètement d'accord avec tout ce qu'il me disait, et je l'avais pas attendu pour appliquer ces conseils. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Ces années sombres m'avaient changé, que je le veuille ou non. Ça s'effacerait pas d'un claquement de doigts.
« Tu m'connais Aaron. J'suis du genre à foncer vers l'avant ! Mais comme tu l'as dit, on essaie d'oublier mais on oublie rien. »
Je me levai et me tournai vers lui, baissant le regard sur cet homme qui me ressemblait tant, mais qui, contrairement à moi, pouvait encore avoir de l'espoir et devait s'y accrocher. Je lui adressai un mince sourire confiant, et lui dis avec détermination :
« Tu r'trouveras ta fille, Aaron. Reste fixé sur cet objectif et surtout le perd pas d'vue. »
"Tout ce qui est intéressant se passe dans l'ombre, décidément. On ne sait rien de la véritable histoire des hommes." Louis-Ferdinand Céline
Clint n’aimait pas ce qu’il était devenu. Il ne regrettais pas ses gestes et ses assassinats mais bien l’homme que cela avait fait de lui. Aaron n’avait pas grand chose à répondre à ça. Il savait que tuer changer un homme alors assassiner sans répit durant plusieurs années, oui il était certain qu’il mettrait du temps à s’en remettre.
Mais pas la peine de le lui dire, Clint n’était pas idiot, il le savait déjà. Lorsqu’il ajouta qu’il était du genre à foncer, Aaron eut un sourire. Ces deux-là n’étaient vraiment pas amis pour rien. Ils se ressemblaient énormément. Son sourire se figea au coin des lèvres quand son ami expliqua qu’il essayait d’oublier mais que dans le fond il n’oublierai. Aaron essaya de formuler autrement:
“Tu ne pourras pas oublier mais il faut que tu arrives à accepter c’que t’as fait… J’dis pas que ce s’ra facile ni rapide mais c’est en acceptant que ça ira mieux…”
Ouah Aaron en train de philosopher sur une sujet aussi particulier que d’accepter son passé. C’était pas souvent. Il s’impressionna lui-même. Clint évoqua Elena. Aaron fit un léger hochement de tête pour acquiescer à ses paroles.
“Ouep.”
Puis l’homme se redressa et claqua ses deux mains sur ses deux cuisses… Il respira un bon coup. et se leva en disant:
“Allez assez bavasser… On va se changer et se boire une bonne bière.”
Il eut un regard pour Clint accompagné d’un sourire en mode , on va pas se morfondre toute la journée hein… C’était pas leur genre.
Une fois de plus, j'étais d'accord avec lui. Ce serait pas facile et ça prendrait beaucoup de temps, mais je finirai par accepter ce que j'avais fait. D'ailleurs, grâce à cette conversation, je m'étais rendu compte qu'à présent j'arrivais à parler de ma période sombre sans trop flancher. Peut-être qu'il était temps que j'accepte l'idée d'aller causer à ce psy du S.H.I.E.L.D. qu'on m'avait conseillé...
En attendant, notre discussion sérieuse et déprimante touchait à sa fin, et il était temps. En me relevant, j'avais donné le signal implicite du départ, et Aaron avait suivi le mouvement. Quand il me proposa d'aller boire une bonne bière, mon visage s'illumina. Il savait comment me parler... D'autant plus que grâce à son pouvoir, on pouvait aller boire une bière à peu près n'importe où...
« Excellente idée ! Une bière belge, ça te tente ? »
Je consultai ma montre : il était 13h à New-York, donc 19h à Bruxelles. Le timing parfait, on tomberait en plus durant l'happy hour. Après nous être changés pour des tenues de civils, histoire de passer inaperçus, nous nous rendîmes joyeusement au Delirium, le bar de Bruxelles qui avait la carte de bières la plus fournie de Belgique.
Nous passâmes une très agréable soirée, loin de nos obligations, à se remémorer des missions passées, à parler des rumeurs sur nos collègues, à trinquer et à rire, à parler de tout et de rien, et surtout pas de ce qu'on avait évoqué dans les vestiaires.
Accueil
