Un matin comme les autres. Je traînais les pieds et je m'préparais gentiment. Je profitais un peu du silence du matin pour cogiter. Comment en étions arrivés là. J'avais l'impression que depuis notre arrivée sur Terre, ben on se parlait plus, on partageait plus rien et pire encore, la distance se faisait plus grande entre moi et Rocket. Evidemment il s'était passé plein de trucs, mais est-ce que ça voulait dire qu'on devait toujours de faire la gueule ? Fallait vraiment faire quelque chose où tout ça allait me rendre dingue !
C'était décidé, j'allais parler, alors j'allais surement me prendre un bol à travers la figure ou encore entendre bougonner, mais ça pouvait pas durer. Il fallait qu'on redevienne les potes qu'on étaient avant toute cette mélasse d'embrouilles en tout genre. Et puis j'me sentais un peu seul. Gamora, Raven... Tout ça me pesait et j'avais personne pour en parler. Bon j'savais bien qu'il en avait pas grand chose à foutre, mais c'était histoire de parler quoi !!
Et j'étais sûr qu'il avait des trucs à dire aussi. Je voyais bien qu'il allait pas bien et qu'il ne voulait pas nous en parler. Il n'aimait pas qu'on se lamente sur son cas, mais il lui en était arrivé de drôle à lui aussi et il avait besoin d'un pote avec qui partager tout ça, lui aussi.
Alors, oui, c'était décidé, et même si je devais me prendre un truc à la figue encore, je m'en fichais royalement et je devais briser ce mur de brique qu'on était en train d'installer entre nous. Ca me coutait de nous prendre le bec pour des broutilles, répondre à ces vannes par mes vannes à deux balles venues d'on ne sait où... Je sentais que j'allais craquer et il fallait y remédier avant que ça explose !
Et en deux temps trois mouvement, me voilà près à en découdre avec mon égo et à entamer la discussion. Mais commencer par quoi ? Ouais, ben j'aurais le temps d'y songer... d'abord, un café ! J'en avais besoin, me donner du courage pour affronter le moment fatidique ou on devrait parler à cœur ouvert pour enfin mettre toutes les cartes sur la tables et décider quoi faire.
Une fois le café en main, je m'installais et je faisais face à... Personne ! Merde ! J'étais le premier ce matin ? Ben oui. Fallait maintenant attendre que la clique se réveille en espérant que Rocket serait le premier...
Ce jour la, ce fut un des rares matin ou Rocket n'était pas réveillé avant tout le monde. En tout cas, il n'était pas le premier, car Quill l'avait devancé. Ca, il allait s'en apercevoir en le trouvant a table, prêt a prendre son petit déjeuné. Rocket en fut presque surpris. La dernière fois qu'il avait réellement échanger avec Quill, c'était lors de son intervention pour ramener Raven a la raison. Avant cela, il avait avouer a Quill son douloureux moment intime avec la mutante. Rocket avait juré qu'il n'était pas allé jusqu'au bout. Mais Peter l'avait-il vraiment cru ? Le raton-laveur s'était réellement poser la question suite au faussé qui s'était creuser entre eux deux par la suite. Cette nuit la, Peter avait annoncer son besoin de prendre de la distance, de réfléchir... mais n'était jamais revenu, ou du moins, seulement pour Raven et non pour lui. D'ailleurs, aucun mot n'avait été échangé lors du voyage de retour malgré la réussite de l'opération sauvetage et Rocket avait gardé pour lui seul sa gène, sa honte et ses regret. Par la suite, Peter ne faisait que des passages éclaires au Milano, l'évitant, selon lui, autant que possible.
Rocket de son coté n'avait pas non plus couru après son frère d'arme. Il avait gérer les choses de son coté, que ce soit les suites du jour des héros, La Sorcière sombre, la perte de contrôle de Jean, le face-à-face avec Helmut Zemo, le combat pour ramener Wanda a la raison, puis l'attaque de Taskmaster, puis la mission catastrophe face aux masques, puis sa plus mauvaise cuite, et enfin, cerise sur le gâteau, une flèche mal placé qui l'avait conduit a un mois de convalescence, sans oublier le sauvetage de June...
A présent, les choses semblaient enfin rentrée dans l'ordre. Etait-ce aussi le moment de renouer le dialogue avec Quill ?
"Tiens, salut. Je pensais que tu aurais déja filer, j'ai finit par prendre l'habitude."
Une pique des le réveil ? Oui, parfaitement. Est-ce que Rocket en avait voulut a Quill de s'être éloigner aussi longtemps ? Oui. Il était de nature rancunière, en particulier lorsque les choses importantes n'avaient pas pu être dites en temps voulut. A cet instant, le raton-laveur s'attendait presque a voire son frère d'arme se lever précipitamment en prétextant avoir beaucoup a faire. Il fut même surpris de voire que Peter restait a table, alors que lui même s'y installait, après s'être préparer une tasse de café. Le regardant, Rocket finit par briser le silence, demandant d'un ton grognon:
"J'en déduis que tu as eu le temps de réfléchir sur ce que tu sais, et que tu as pu rester seul suffisamment longtemps pour digérer mon hoorrriiiiible trahison?"
C'était cash, et complétement gratuit. En même temps, au yeux de Rocket, Quill avait prit ses distance pendant au moins six mois, et cette éloignement correspondait au moment ou il avait été a deux doigts de fauter avec Raven et qu'il l'avait avouer a Peter. Même si celui ci avait sans doute d'autre raison a son éloignement, Rocket, dans son esprit torturé, était rester bloqué sur cet évènement malheureux a la suite duquel il s'était éloigner de sa famille, tout en se rapprochant des Avengers. D'un autre coté, le fait de remettre le sujet sur le tapis permettrait sans doute de rétablir le dialogue, et qui sait, de renouer la relation fraternelle d'amour vache qui les liaient autrefois ?
Le moment me paraissait presque insurmontable, mais il était temps de mettre un terme à cette mésentente stupide ! Ce n'était qu'un concours de circonstance qui nous avait conduit à faire des choix malheurs pour nous éloigner et nous faire encore plus de mal. Je sentais encore cette boule, dans mon estomac, mais la peine avais maintenant disparue. Je me disais Encore cette même rengaine ridicule, il se croit encore responsable " mais je savais au fond de moi qu'il ne l'étais pas. C'était un plan bien calculé d'avance qui avait été orchestré pour nous séparer, rien d'autre. Et ça avait réussi, et bien réussi !
- Et ben oui, je suis revenu, oui, je compte rester, mais il va falloir que arrête de te sentir coupable !
Mon ton était curieusement calme et serein et je regardait Rocket qui semblait un peu déconcerté de me voir aussi calme.
- Ecoute Rocket, ça fait longtemps maintenant. Je voudrais maintenant mettre tout ça derrière nous. On peut rien changé à ce qu'il s'est passé, mais on peut au moins essayer de parler et rester dans la même pièce sans s'étriper. J'en ai marre de tout ça, alors oui, je veux me poser et oui j'ai assez ruminer ces histoires, mais tu crois pas que c'qui compte là, c'est nous ? C'était un mauvais plan pour nous foutre en l'air et n'empêche que ça à marché ! Et maintenant voilà où on en est. Tu crois que ça ne m'a pas coûté tout ça ? Tu crois que je ne m'en suis pas voulu ?Mais par pitié, faut qu'tu arrêtes de te dire responsable, tu as manipulé !
J'essayais de garder mon calme, mais cela devenait difficile, pourtant il le fallait. Je devais garder le contrôle pour montrer à mon frère d'arme que j'avais changé, que j'avais réfléchi, mais surtout que je ne en avais jamais, au grand jamais voulu. J'avais juste eu besoin de m'isoler parce que cela faisait trop pour ma petite tête. Et puis à quoi bon se faire la gueule pour des broutilles ? Y a avait bien mieux et plus important dans toutes ses histoires. On s'était auto mutilé, le cerveau, le corps et je ne sais quoi encore à se croire chacun responsable et à camper sur nos position comme des idiots parce qu'on était butés autant l'un que l'autre. Et voilà où tout ça avait conduit. C'était plus possible !
Alors, je baissais les yeux dans mon café tiédi et je restais silencieux à reprendre mon calme. Je relevais les yeux vers Rocket qui semblait un moment silencieux, songeant à mes paroles. Il fallait juste espérer qu'il allait faire comme moi et essayer de remettre de l'ordre dans ce bordel qui nous servait de tête.
Je songeais : " Il a morflé, au point qu'il a du se mettre au vert, se reposer. Il a failli y laisser sa peau. Et merde et moi j'étais où ?.... Des larmes me venaient en y songeant. C'était surtout cette pensée qui m'avait le plus troublé. Et je ne supportais pas l'idée de le perdre. C'était la chose la plus con et sensible, mais c'était pourtant vrai ! C'était mon putain de FRERE ! Et je devais le retrouver...
Rocket eut du mal a croire que c'était vrais, que Peter était présent et qu'il comptait rester. Pourtant, il assura qu'il allait rester, ne montrant d'ailleurs aucune précipitation. Il restait assis, sirotant son café, même lorsque Rocket vint s'installer en face de lui avec le sien. Cependant, il n'engagea pas la conversation, ne sachant pas vraiment par ou commancer. Il avait taznt de chose a dire d'un seul coup: Ou étyait-il pendant tout ce temps? Pourquoi donnait-il l'impression de fuire le vaisseau lorsque lui était la? Quelles activités pouvaient bien lui prendre autant de temps ? et surtout, pourquoi avait-il ressentit le besoin de s'éloigner aussi longtemps?
Aucune de ces questions ne fut prononcée a haute voix. Au lieu de cela, c'est Peter qui prit la parole, exposant le fond de sa pensée. Il était fatigué, il en avait marre de tout ca, selon ses dires... "Et moi, quest-ce que je devrais dire?!" Pensa Rocket. A son expression, il semblait braqué. Cette crispation demeura presque jusqu'à le fin du discoure de Quill, et on aurait pu penser que Rocket allait sur enchérir, mais son expression se radoucit a la dernière phrase. Peter comprenait qu'il avait été manipulé.
"j'aurais du savoir que c'était louche a partir du moment ou Raven m'a donné ce stupide rendez vous."
dit-il simplement, laissant deviner une certaine culpabilité. Quelque soit la façon dont il retournait le problème, Rocket pensais toujours qu'il s'était rendu coupable juste en acceptant le premier baiser. A cette période, il ressentait des sentiments interdits envers Raven, sentiments qu'il avait gardé pour lui. Raven était l'amante de Quill, lui n'avait pas le droit de s'en approcher. Il s'était pourtant laisser aller a quelques préliminaires... interdits.
Après un moment de silence, Rocket croisa le regard de Quill. Etait-il au bord des larmes? face a ce moment de vulnerabilité de la part de son frère d'arme, Rocket laissa la tension qu'il avait garder par reflexe, au cas ou il faudrait répondre a une attaque. Mais actuellement, c'est lui qui avait le pouvoir. Il avait le choix: Rassurer Peter, ou alors, l'enfoncer encore plus bas que terre et savourer ce sentiment de toute puissance. Mais le choix fut rapide:
"Chiale pas s'teuplé, j'ai pas prévu ca moi. Tu m'as manqué aussi"
Traduction: "Je risque de m'y mettre aussi et j'ai pas envie." Mais au lieu de faire des reproches, Rocket se contenta d'énumérer les fois ou il aurait eu grand besoin de la présence de Peter, et celles ci ne concernait pas les épreuves qu'il avait traverser, mais différentes situations quotidienne qu'il n'avait pas toujours su gérer:
"Groot a tendance a poser beaucoup de question auxquelles j'étais incapable de répondre, genre, comment on plait aux filles, comment on drague, et tout le reste... D'ailleurs, si tu cherches tes vieilles revues, tu peux jeter un coup d'œil dans sa chambre. Il t'en a emprunter plusieurs. C'est un ado... tu vois ce que je veux dire. Moi je n'ai rien a lui apprendre a ce niveau la, je ne maitrise pas le sujet"
Un aveux comme quoi il n'avait jamais flirter avec qui que ce soit ? certainement, même si il avait déja ressentit l'amour, sans l'extérioriser. Quill saurait-il lire entre les lignes? En attendant, une autre nouvelle attendait son frère d'arme, et pas des moindres, mais cette fois, c'est Mantis qui était concerné:
"A l'occasion, il faudrait aussi que tu puisse parler avec Mantis. elle a des choses importantes a te dire, mais cela vous concerne tout les deux"
Annonça-il, sans pour autant donner de détails, considérant que n'étant pas concerné, il n'avais pas a en dire plus.
Il avait vu mon émotion. Il la ressentait au point qu'il essayait de la contrôler à son tour. On sentait qu'on en avait bien bavé tous les deux. Et cela nous avait bien amoché. Je l'écoutais me parler des histoires avec Groot aussi. Le pauvre, il savait déjà pas lui même comment faire de la gringue à une fille et il devait gérer les montées d'hormones de cet ado ambulant. Je comprenais très bien combien il avait prié à ce moment là que je sois là pour partager mes plans foireux avec les filles...
On était prêts, on pouvait parler sans en venir aux mains. Il fallait juste continuer sur cette lancée, sans monter dans les brancards pour pas s'engueuler et retourner dans nos travers. Fallait vraiment tout se dire et repartir sur des bonnes bases.
Mantis avait des choses à me dire elle aussi. Ca sentait les révélations un peu sorties de chez ne sait où, mais au ton qu'employait Rocket, c'était plutôt sérieux. Mais on verrait ça plus tard. Là, c'était notre moment et il fallait profiter du calme ambiant pour en finir une fois pour toute.
- Ecoute moi bien Rocket. Et j'suis sérieux. On oublie tout ce merdier et on passe à autre chose. Maintenant, je sens que tu veux te confier et je me doute que t'as des questions. Je suis près à y répondre. Je sais que j'ai merdé aussi. Alors je ne peux pas te blâmer, je vaux pas mieux que toi et j'aurais sûrement pas du te laisser tomber et surtout t'éviter. Mais maintenant je suis là. Alors vas-y, si tu veux me poser des questions, c'est le moment.
Je m'y étais préparer. Allait-il seulement me les poser ou pas ? Il était libre de le faire. Mais quelque chose me disais qu'il cherchais surtout à se débarrasser d'un poids qui lui pesait très lourd depuis le temps. Il fallait y aller, alors je me préparais psychologiquement et je le laisserais sortir toute sa rancœur et sa rancune sans rien dire. C'était un mal nécessaire. Je devais le laisser faire et prendre la punition qui me revenait pour l'avoir laissé tomber, lui et les autres comme je l'avais fait. Il avait une bonne raison de m'en vouloir à mort. J'avais depuis longtemps compris que j'aurais du revenir avant et surtout chercher le dialogue. Mais ma lâcheté face à la situation avait longtemps pris le dessus. Il était temps d'en finir avec tout ça.
Quill était serieux, il voulait renouer, aller de l'avant, laisser tout derrière eux. Rocket lui avait plus de reserve. De nature pessimiste et rancunière, il avait bien du mal a croire que Peter pouvait réapparaitre comme une fleur avec la tête enfarinée pour reprendre tout a zéro, alors que beaucoup de choses avaient été brisés durant les derniers mois. Son frère d'arme ne le connaissait que trop bien et pour preuve: il se doutait que Rocket avait des choses a exprimer avant de pouvoir envisager d'enterrer la hache de guerre. C'était le moment ou jamais, alors, il ne se fit pas prier:
"quand tu m'as retrouver au fond du lit après m'être fait humilier je me suis confier a toi, tu t'es juste montré choqué et tu as dit avoir besoin de prendre des distances. Je t'ais jamais retenu, et je t'ai jamais courrut après. Il a fallut que je me débrouille pour surmonter ca. et toi, ou t'étais ?"
Posant sa tasse de café, Rocket planta son regard dans celui de Peter, semblant plus que jamais prêt a exploser. Mais ce ne fut pas le cas. Au lieu de cela, l'explosion fut verbale. A tord ou a raison, c'est un flot d'accusation qui se déversa dans les paroles de Rocket, résultat de plusieurs mois de retenu et de frustration:
"Ou t'étais, quand Mantis s'est fait dérouillée par la Sorcière sombre en pesnant qu'elle pouvait a elle seul libérer Wanda de cette emprise ? Ou t'étais, pendant que je passais la nuit a veiller sur elle ? Ou t'étais, quand j'ai faillit me faire tuer pendant le jour des héros ? Ou t'étais la nuit ou Jean Grey a perdu les pédales en manquant de me mettre en charpie ? Et quand cet enfoiré de Baron Zemo m'a mit une déculottée après nous avoir tous menacé de mort?"
A énumérer tout ses déboires, Rocket semblait de plus en plus proche de la crise de nerf, sans pour autant y céder. Il continuait d'énumérer les faits, sans filtres:
"Quand tu t'es pointé au moment ou ou a voulut raisonner Raven, j'ai cru pendant un instant qu'on pourrait renouer, mais j'ai finit par réaliser que c'est pour elle que tu venais, pas pour moi. On aurait pu s'expliquer pendant le trajet du retour, mais rien du tout! Tu as re disparut par la suite, de la même façon que tu étais réapparut. C'est moi qui devait répondre aux questions de Groot qui s'inquiétait pour toi, et c'est moi qui ait fait mon possible pour le réconforter le jour ou il a découvert que son crush du moment était attirée par les femmes! Tu étais encore je ne sais pas ou a ce moment la. Maintenant, si tu as des choses a dire pour ta défense, je t'écoute, ensuite, on verra bien si on avance"
D'une certaine manière, Rocket se sentait soulagé d'avoir enfin mit des mots sur sa rancœur. Il s'attendait lui aussi a se prendre des reproches en retour, et si il fallait répliquer, il répliquerait. Pourtant, dans le fond, la distance qui s'était installé entre lui et son frère d'arme lui pesait, et actuellement, le mur qu'ils avaient plus ou moins involontairement mit entre eux était en train de faiblir au fur et a mesure du dialogue.
La déferlante terminée, je me sentais encore plus coupable qu'avant. Je savais que j'avais beaucoup de choses à me faire pardonner et, connaissant Rocket, je savais que j'en prendrais plein la tête. J'étais même certains qu'il se retenait, ou tentait de retenir sa rage pour ne pas exploser et rester correct. Mais il le fallait. Il fallait aussi que je lui donne mes raisons, les vraies. Il saurait si je lui racontais des cracs. Alors je laissais doucement retombée la tension et calmement, je commençais :
- Crois le ou nom, je me sens coupable. Tu as raison, je suis le roi des crétins et je suis un égoïste, mais je ne savais pas quoi dire ou faire.
Je sentais le regard frustré de Rocket sur moi. Je pensais même qu'il allait me couper, mais il se taisait et me laissait poursuivre, rangainant sa rancoeur. Cherchant peut-être aussi ce qu'il convenait de dire ou faire. Il voulait aussi entendre mes explications, même s'il s'en fichait un peu... je me devais d'être franc et de crever un abcès qu'on avait laissé grandir et que j'avais même laisser murir trop longtemps :
- Tu as raison, j'étais pas là, j'aurais du, mais je me sentais pas prêt à affronter tout ça... Je suis pas excusable.
Je laissais un silence et je regardais Rocket qui retenait encore sa frustration, autant verbale que physique, son regard à lui seul en disant long. Il serrait les mains sur son mug. Il serraient les dents. Son regard assassin ne m'arrêterait pourtant pas. Il devait me laisser terminer. Je poursuivais alors :
- J'ai pensé qu'à moi, c'est vrai. J'avais besoin de cette distance. Et crois le ou non, j'aurais voulu parler, consoler, être là, mais je savais pas quoi faire. J'avais mes propres problèmes et ils me semblaient encore plus insurmontables. J'ai fuis tout ça parce que j'ai été le roi des égoïstes, avec mes problèmes à moi, que je pensais être pire que les vôtres. Maintenant je sais que c'était pas le cas. Et quand je me suis décidé, j'ai cru que j'arrivais trop tard. J'étais pas capable de faire tout ça. J'avais peur, vraiment peur que cela m'affecte au point de ne plus pouvoir assumer. Et le temps est passé, passé... Et s'était encore pire. Pourtant, je savais qu'il fallait que j'affronte mes décisions. C'est juste que j'ai été trop couard pour les affronter. Et oui, tu peux le dire, j'ai été lâche, le roi même des lâches !
Le mot était lâché. C'était exactement de quoi il s'agissait. Et Rocket se retenait de le hurler. Je sentais sa colère et sa frustration franchir un nouveau cap. Il était prêt à exploser, sa machoire se serrant un peu plus. Mais il attendait que je termine pour une nouvelle salve de rancœur bien méritée.
- Alors, vas-y ! Lâche toi si ça te fait plaisir. Je ne dirais rien. Je l'ai bien mérité. Mais avant que tu commences, je veux m'excuser. Je te demande pardon, je suis un crétin et j'ai eu tort.
Qu'allait-il faire maintenant devant de tels aveux et surtout des excuses. Je n'étais pas le genre à faire des excuses, mais à trouver des excuses et pourtant, je m'excusais pour la première fois. Qu'allait être sa réaction face à ça. Moi qui ne le faisais jamais je venais de me mettre à nu devant lui et je m'excusais de surcroit. Je ne me sentais pas mieux pour autant, mais au moins, j'avais été franc. J'étais même limite ému d'une telle franchise. Qui aurait cru que j'aurais et capable de faire des excuses ? Il fallait bien commencer un jour. Et je pensais obtenir une réaction de Rocket qui ne s'attendrais sûrement pas à des excuses, surtout venant de moi.
Rocket s'était bien entendu apprêté a en remettre une couche, dans le cas ou Quill nierait ses accusation, ou si il trouvait des excuses, ou juste si il prenait la mouche. Au pire, il repartirait a nouveau et se ferait oublier, comme ces derniers mois. Mais contre toute attente, il s'excusa aussi platement qu'il était possible. Il s'en voulait même, du moins, c'est ce que son attitude laissait paraitre. Il semblait sincère... mais Rocket ne se sentait pas prêt a lui accorder a nouveau sa confiance, pour le moment.
"Juste être la aurait été suffisant. Je t'en demandais pas plus."
Répondit-il un peu froidement, quand son frère d'arme se justifia comme quoi il ne savait pas quoi dire ni quoi faire. Le mal était fait a présent et on ne reviendrai pas en arrière. Inutile donc de s'attarder sur la question. Rocket ne pu que se délecter de la suite, même si un grognement de désapprobation lui échappa quand Peter avoua que ses problèmes a lui semblait plus insurmontable que les siens. Il le laissa néanmoins finir son monologue, alors qu'il avouait ouvertement sa lâcheté, puis répliqua aussitôt:
"Si tes problèmes étaient si important que ca, tu peux me dire combien de fois tu as faillit te faire tuer? Moi, cinq fois. La dernière, j'aurais pu rester infirme pendant tout le reste de ma chienne de vie! Et toujours quand j'ai voulut bien faire les choses! "
La dernière réplique de Peter lui avait extirper un sourire en coin, le genre qui exprimait une satisfaction non dissimulée. "Je te demande pardon, je suis un crétin et j'ai eu tort." C'était tout ce que Rocket avait souhaiter entendre, durant tout le temps ou Quill avait fuis.
"Attends, deux seconde. Tu veux bien répéter ca ?"
Et alors que Peter s'autoflagellait a nouveau, Rocket l'enregistra sur son téléphone et le réécouta, plusieurs fois de suite, semblant de plus en plus joviale. Il se délectait de cette douce revanche et ne s'en cachait pas:
"Tu sais que c'est un des meilleur son que j'ai jamais entendu?"
Une dernière fois, Rocket diffusa la phrase d'excuse, mais cette fois ci, après une manipe rapide, celle ci se fit entendre dans tout le vaisseau, avant que Rocket ne stoppe finalement son petit manège, concluant d'un ton radoucit mais avec une pointe de menace:
"Aller, ca ira. Comme tu peux le voire, je m'en suis sortit et le reste de la famille aussi. Par contre, la prochaine fois que tu disparait, Tu trouvera une crotte de Hulk sous ton oreiller a ton retour, c'est claire ?"
Je savais plus ou moins à quoi m'en tenir. J'savais que Rocket allais me punir d'une façon ou d'une autre. Fallait s'douter qu'il allait se marrer, se foutre de moi parce que j'm'excusais. Et oui, j'étais capable de m'excuser. Et le fait qu'il se moque de moi comme ça était loin de me plaire, mais c'était un mauvais moment à passer. J'avais promis qu'il pouvait s'lacher et m'traîter de c'qu'il voulait.
J'étais même pas fâché. Je me sentais surtout honteux. J'aurais du faire ça bien avant, mais j'imaginais pas qu'il avait autant souffert. J'avais bourlingué, mais j'avais pas failli me faire tuer. Ca m'faisait un coup au cœur. J'imaginais vraiment pas qu'il aurait pu finir paralysé. J'étais choqué, d'ailleurs j'étais sûr que Rocket voyait bien ma surprise.
Il continuait sur sa lancée, il avait enregistré mes dires et les repassait en boucle jusqu'à même le mettre sur le haut parleur du vaisseau. C'était peut-être un peu beaucoup mais, c'est pas comme si je l'avais pas mérité. Ca faisait beaucoup, mais le plus gros c'était qu'il en avait vraiment gros sur la patate parce que j'étais pas alors qu'il avait vraiment besoin. Qu'est-ce qu'il m'était passé par la tête ?
Une fois le chahu terminé et Rocket ayant assez écouté le doux son de ma culpabilité, on pouvait enfin continuer.
- J'te comprend. Je sais que j'ai pas été au top et j'aurais du mettre tout ça de côté pour te soutenir alors que t'en avait besoin. Tu as raison, plus on va en parler moins on résoudra le problème. C'est fait maintenant. Mais on peut changer tout ça, tu crois pas. J'ai pas assez merdé ? Si tu penses que je m'en suis pas voulu, tu te trompes. J'aurais voulu mille fois avoir le courage de te parler, mais j'y arrivais pas. Je sais maintenant que je recommencerais pas. Mais dis moi aussi quand je merde, ça m'aidera bien, et puis tu fais ça tellement bien.
Bon, j'y allais un peu fort, mais j'étais pas loin de la vérité. Je comptais sur lui pour me rappeler que je devais être là pour l'aider, comme tous les vrais amis font. On était amis, je devais pas l'oublier. Et je voulais plus l'oublier. J'voulais juste savoir si on pouvait partir sur un nouveau pied.
- Bon on peut s'dire qu'on est quitte, même si je te dois pas mal. On verras comment je peux me rach'ter, tu trouveras bien quelquqe chose, j'te fais confiance. Mais essaye juste de pas être trop dur.
Je lui tendais la main en signe de paix en espérant que la hache de guerre définitivement enterrée. On pouvait repartir sur de nouvelles bases. J'espérais seulement qu'il était prêt à passer à autre chose, qu'on reparte vraiment du bon pied
Alors que Rocket se délectait d'entendre les excuses de Peter, il se sentit libéré d'un poids, comme si l'éloignement de son frère d'arme lui pesait, alors qu'il s'était accommodé tant bien que mal de cette absence. "Mais dis moi aussi quand je merde, ça m'aidera bien, et puis tu fais ça tellement bien"
Cette dernière remarque lui arracha un petit ricanement. Cela paraissait logique, d'ailleurs, il l'avait toujours fait, a tort ou a raison, et Quill le lui rendez bien. Mais face a la distance qui s'était installé, Rocket avait été bien trop occupé a s'autoflageller pour courir après son camarade et lui mettre le nez dans ses erreurs. Il était peut être temps de retrouver les bonnes vieilles habitudes:
"Si il y a que ca pour te faire plaisir..."
Une perche tendu, que Rocket avait saisit aussitôt. Renouer les liens serait sans doute difficile, et bien qu'il voulait croire en la sincérité de Peter, une part de lui restait sur la défensive, craignant une nouvelle déception. Mais Peter semblait vraiment prêt a rattraper le temps perdu. Rocket avait bien une idée, mais c'était assez difficile a formuler pour lui.
"Il y aurait bien quelque chose que tu pourrait faire pour te racheter. Mais je te préviens, si tu ris, je te le ferait amèrement regretter, c'est claire ?"
Semblant nerveux pendant un moment, il chercha ses mots et enfin, il se décida a parler de ce qui le turlupinait depuis les derniers jours...
"Tu vas sûrement tomber des nues, mais j'ai rencontrer quelqu'un. On doit se revoir prochainement, le problème, c'est que j'y connais foutrement rien. Les filles, c'est ton truc a toi, je dirais pas non a quelques conseils pratique pour plaire a une femme... Vas pas t'imaginer des trucs bizarres hein?! c'est purement sentimentale!"
Aussitôt, Rocket se mit sur la défensive, s'attendant a toute sorte de réaction. Il avait bien une idée pour le jour ou il s'agirait d'aller plus loin, mais il n'était pas encore prêt a ca. Si ce moment venait a arriver, il avait les clef et l'adresse d'un endroit ou il prenait forme humaine en passant la porte, mais Il n'était pas prêt a y retourner pour le moment. Il ne le ferait qu'en compagnie de June...
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