Il fallait avouer que le passage a la salle du trône fut plutôt embarrassant, tout comme l'entretien en grande pompe avec le roi d'Alfheim... son grand père...? Cette information était encore trop énorme pour que la jeune fille parvienne a l'intégrer. Quelque soit ses origines, elle ne se sentait aucunement princesse et cela ne changerai probablement jamais, ou du moins, pas avant plusieurs années. Elle aimait sa vie de simple lycéenne, et c'est celle ci qu'elle souhaitait retrouver.
Lorsqu'elle avait vu Aerin, Earwen était restée subjuguée pendant un instant sur la beauté de celle ci. Grande, fine, une magnifique chevelure flamboyante et soyeuse et un visage doux et bienveillant. Earwen ne connaissait pas grand chose de l'amour, si ce n'est son "petit amoureux" de l'école, ou quelques "flirt" au début du collège, rien de bien transcendant. Mais Aerin...
Trop prises durant les dernières années par son travail scolaire, Earwen n'avait plus penser a l'amour, même durant les années sombres. Elle ne s'était jamais vraiment poser la question sur ses préférences. "J'ai bien le temps d'y penser" se disait-elle, avant de passer a autre chose. Mais la, l'elfe rousse hantait ses pensées. C'était une femme, et d'un seul regard, elle avait bousculer toute ses convictions. Earwen sursauta lorsque quelqu'un frappa a la porte de la chambre qui lui avait été destinée
"Oui, entrez"
Dit-elle simplement, et ne se retournant qu'une fois que la personne fut entrée. C'était ELLE. Aerin:
"Désirez vous quelque chose Mademoiselle?"
Assise a la chaise devant le miroir de la coiffeuse, Earwen la regarda, mais ne trouva pas quoi dire, se sentant parfaitement ridicule a regarder ainsi l'ancienne servante de sa maman. La bouche entrouverte, les yeux hagards et le visage rouge pivoine, la jeune fille bredouilla:
"oui... non... euh.. merci..."
Et quelle idiote! C'était l'occasion de passé un peu de temps avec celle qui l'avait tant troublé a partir du moment ou leurs regards s'était croisées! Peu importe l'âge de la servante: Ce n'était pas sur terre, la notion de temps ne s'appliquait pas ici, ou du moins, elle était différente.
"je veux bien que... vous m'aidiez a libérer mes cheveux. La tresse commence a me tirer et les fleurs sont fanées..."
En effet, les roses jaunes qui ornaient sa tresse n'avaient actuellement pas fier allure, ayant déjà perdu quelques pétales flétries sur ses longs cheveux châtains foncés. En quelques minutes, ces derniers furent libéré de toute entrave, se positionnant naturellement dans le dos et sur les épaules de la jeune fille, doucement brossés par Aerin
"Vous avez des cheveux magnifiques, comme votre mère"
Lui dit l'elfe, empourprant a nouveau le visage d'Earwen qui ne trouva pas quoi répondre, hormis un simple "merci" tout juste bredouiller du bout des lèvres.
Plus les jours passaient et plus Earwen appréciait les moments partagés avec Aerin. A tel point que la jeune fille finit par vouloir lui avouer ce qu'elle ressentait. C'est donc avec tout son coeur qu'elle écrivit une lettre, une très belle déclaration d'amour qu'elle plia pour la mettre dans une enveloppe. La précieuse lettre entre les mains, la jeune fille alla chercher Aerin et finit par trouvé celle ci, enlacé avec Lenwë, en train d'échanger un baiser passionné...
S'éloignant doucement, Earwen manqua de faire tomber sa lettre, mais sa main se referma brusquement dessus, la froissant un peu au passage. C'est en courant qu'elle retourna dans sa chambre pour déchirer sa lettre d'amour, laissant les morceaux tomber au sol avant de se mettre a sangloter sur son lit, enlaçant son oreiller
La plus grosse partie s'était passée sans encombre et comme une lettre à la poste! Le roi Freyr leur avait permis de rester le temps qu'il fallait pour retrouver la fille d'Aaron, Elena, ils pouvaient loger dans le château royal et, cerise sur le gâteau, les serviteurs que Lùthien avait eu du temps qu'elle était princesse revenaient à son service pour la durée de leur "mission". On pouvait aussi mentionner que les elfes allaient tout mettre en oeuvre pour retrouver la petite.
Question d'honneur. Un des leurs - ou, en tout cas, comme Lùthien l'avait sous-entendu à leur arrivée, un habitant d'Alfheim - avait enlevé une enfant humaine à sa terre natale, à leur nez et à leur barbe, et la retenait captive.
Voici donc quelques jours qu'ils étaient arrivés. Cirth s'était bien acclimaté et certains des serviteurs du groupe semblaient s'être pris d'affection pour le jeune garçon. Il semblait, même, prendre du plaisir à se faire appeler "Votre altesse". Il fallait dire que la famille royale n'avait plus compté sur des membres aussi jeunes depuis bien longtemps. Lùthien eu une risette en se rappelant sa jeune sœur s'entrainant au combat avec un arc trois fois plus grand qu'elle. Qu'elle était mignonne la petite Princesse! Aujourd'hui... Nettement moins. Kementari ne venait pas les voir. Ca aurait pu faire de la peine à Lùthien si elle ne craignait pas, justement, que sa cadette rapplique pour balancer ses piques bien senties. Franchement, l'ancienne princesse était à fleur de peau et ne voulait, en aucun cas, avoir à gérer sa petite sœur et son sentiment de possessivité mal placé. Elle supposa que ce fut leur frère aîné, Lenwë, qui avait demandé à Kem' de leur foutre la paix. Merci au frangin!
Qui aurait cru que le dit frangin... - Enfin, plutôt, la teneur de sa relation avec une certaine rouquine immortelle - allait causer de la peine à sa fille? Parlant d'Earwen... Cette dernière était plus frileuse que son frère. Il semblerait que, maintenant qu'elle était sur Alfheim, elle ne réalisait que présentement qu'elle était une des princesses de ce monde. Elle avait du mal à le croire. Heureusement, hormis sa sœur, les elfes étaient patients et avaient bien compris qu'on n'assumait pas un titre royal comme ça. Donc, tout comme pour Cirth, la jeune demoiselle était chouchoutée par les serviteurs. D'ailleurs, avec la complicité de la maman, Earwen avait adopté les tenues que cette dernière portait comme jeune fille. Et, il fallait le dire, Earwen était sublime! D'ailleurs, son propre père, le roi, lui avait confié que la petite princesse ressemblait trait pour trait à sa grand-mère quand elle était jeune. Les mêmes cheveux foncés, le même regard bleuté... C'était émouvant...En plus, Lùthien voyait le roi commencer à prendre plaisir à son rôle de grand père.
En revanche, son rôle de beau-père. C'était pas encore cela. En effet, cela faisait plusieurs années qu'elle était partie pour épouser Aemon... Mais, pour un elfe, cela ne représentait qu'un battement de cils. Pour eux, c'était encore frais. C'est comme si leur princesse avait déménagé la veille vêtue de sa robe blanche de noces.
Son mari aussi avait du mal à s'y faire même si Lùthien faisait de son mieux pour rendre la cohabitation vivable. Pour le moment ça allait. Jusqu'au moment où elle manqua de faire un malaise. Aemon avait paniqué... Il avait tenu à ce qu'elle aille voir un des docteurs. Frileuse, sans mauvais jeu de mots, à l'idée au début, elle fini par se laisser convaincre. Et bien nom d'un....! Elle aurait jamais cru que ça lui arriverait encore. Surtout après 16 ans... Et pour le peu qu'ils "le" faisaient...
Elle était plongée dans ses pensées, assise sur un des divans de la terrasse à regarder la vue sur la ville de la capitale d'Alfheim. Enfin "capitale"...Vite dit! Il y avait plus d'arbres que de bâtiments... Mais, tant mieux, cela la calmait. Elle se demandait comment dire ça aux autres... Les dits "autres" - hormis son fils et sa fille, pas encore au courant non plus - étant Aaron et Clint qui vaquaient à leur occupation. Aaron à la recherche de sa fille et Clint ayant rejoint l'équipe d'entrainement des guerriers. Enfin, à ce qu'elle avait compris.
Note à elle-même, ne pas le dire pendant qu'ils boivent au risque de les faire avaler de travers ou tout recracher par le nez. Elle pensait à ça quand une porte se claquant se fit entendre. Dos à la porte de la terrasse, Lùthien se retourna. Qu'est-ce que c'était? Ho par leurs ancêtres! Si c'était Kementari qui venait leur mener la vie dure, elle allait la transformer en glaçon pour dix siècles! Soupirant, l'ancienne princesse se leva et se dirigea vers le salon ouvert. Tout était calme. Il n'y avait qu'un léger désordre du à quelques papiers sur la table basse dus au recherche pour trouver la fille disparue d'Aaron. Calme? Pas vraiment! De son ouïe extrêmement fine, Lùthien entendu un son désagréable. Des pleurs. Et provenant de la chambre de sa fille qui plus est. Earwen pleurait? Qu'est-ce qui s'était passé? Oh! Si elle tenait le petit con qui avait fait pleuré sa petite chérie, elle allait le massacrer!
Respirant par le nez, Lùthien se calma. Zeeeeennnn! C'est bon!
Une fois calme, elle se dirigea, cette fois, vers la porte de la chambre d'Earwen et toqua: Chérie? Tout va bien? Je peux entrer? Une seconde, elle pensa à aller chercher Aemon mais ce dernier était cloué au lit par une migraine et, en plus, elle doutait que leur fille veuille se confier à lui dans son état.
Alors que Earwen réalisait à peine qu'elle avait une attirance romantique envers une femme, chose qui ne lui était jamais venu à l'esprit jusqu'à présent, Earwen venait de voire son petit monde s'écrouler autour d'elle, tendit qu'elle avait surpris Aerin enlacés avec son fiancé. Et dire qu'elle comptais à cet instant lui déclarer sa flamme! D'ailleurs, les morceaux de la lettre d'amour déchirée jonchaient le sol de la chambre.
Alors que la jeune fille pleurait toutes les larmes de son corps sur l'oreiller, elle eu un sursaut lorsqu'on frappa à la porte. Dans un premier temps, elle refusa d'ouvrir et resta silencieuse, jusqu'à ce que la voix de sa maman se fasse entendre. Earwen se redressa alors doucement et s'essuya les yeux, avant de répondre d'une voix tremblante:
"Tu peux entrer maman..."
La porte n'était pas verrouillée, Lùthien pouvait entrer comme bon lui semblait. La jeune fille ne chercha même pas à cacher les confettis au pieds de son lit, vestige de ses espoirs brisés. Elle ne comptait pas non plus cacher quoi que ce soit à sa mère, ayant une relation suffisamment proche avec celle ci pour se confier dans crainte, mêmesur des sujets aussi intimes qu'un chagrin d'amour. En revanche, Earwen la laissait faire le premier pas, tout simplement car elle n'arrivait pas à trouver seule les mots pour exprimer son chagrin
Voir son enfant pleurer devait être une des épreuves les plus dures quand on était parent. Lùthien pouvait en témoigner...Elle avait toujours été particulièrement proche de ses enfants. Particularité d'elfe sans doute, pour la plupart de sa race les liens de famille étaient les plus importants. En particulier avec sa progéniture... Même si certains avaient plus de difficulté à le montrer que d'autre. Lùthien pensait, notamment, à sa relation avec son roi de père. Pendant des siècles, on ne savait dire si elle était sa fille ou une de ses sujettes et potentielle héritière. Dans un sens, même si ils se sont moins vus par la suite, c'était son mariage qui avait sauvé sa relation avec son paternel.
Peut-être le fait qu'elle allait mourir avant lui ?
Mais là, il y avait plus urgent. Sa fille pleurait. Elle était triste au point de se planquer dans sa chambre. Techniquement, Lùthien avait la clé - au rappel, ils s'agissaient de ses appartements avant qu'elle aille vivre sur Terre donc elle pouvait aller où elle voulait sans que personne ne l'en empêche - mais elle détestait violer l'intimité de ses enfants. Pour ce faire, elle frappa et demanda à sa fille, séparée de cette dernière par la large porte en bois, ce qu'il se passait et si elle pouvait entrer.
La voix, chevrotante de larmes, d'Earwen se fit entendre pour lui accorder ce droit. Ainsi, la mère de famille entra. Sa fille était agenouillée sur son lit, le visage ravagée par une crise de sanglot... Lùthien s'approcha en vue de lui faire un câlin quand la présence de morceaux de papier attira son attention. Sa fille était ordonnée d'habitude, qu'est-ce-que? Sans vraiment trop y penser et poussée par la curiosité, Lùthien ramassa les morceaux de ce qui s'avérait être une lettre. Une lettre d'amour. Parcourant rapidement le courrier pour éviter de trop fouiner - elle détestait faire ça, elle ne comprenait même pas comment certains parents trouvaient ça normal de lire les journaux intimes ou les courriers de leur progéniture! Pour Lùthien, c'était "Comment détruire sa relation de confiance avec ses enfants pour les Nuls". - elle haussa les sourcils quand elle vit pour qui était la lettre à la base.
Aerin.
Sa servante du temps où elle était encore célibataire. Lùthien soupira... Si sa fille était dans ses états, il ne fallait pas être un génie pour deviner ce qu'il s'était passé. Elle avait du surprendre Aerin dans les bras de quelqu'un d'autre. Lùthien ne savait pas encore qui (enfin, elle avait une idée mais elle préférait attendre que les principaux intéressés le révèlent eux-mêmes, elle n'était pas une commère! De toute façon, si sa fille va lui en parler, elle le saura d'ici quelques secondes).
Déposant les morceaux de lettre sur la table (note pour plus tard: penser à les jeter ou, mieux, les réduire en cendre pour éviter qu'un œil indiscret ne fourre son nez dedans), Lùthien s'installa sur le lit avant de frotter l'épaule et le dos de sa fille. Elle garda le silence quelques minutes avant de dire: tu veux en parler?
Sans relever la tête de son oreiller, Earwen invita sa maman a entrer. Celle ci repéra les morceau de papier au sol, ceux de la lettre d'amour qu'elle réservait a Aerin. La jeune fille ne réagit pas vraiment lorsque sa mère rassembla les morceau de papier sur le bureau. Au fond, cela lui était égale. Elle était suffisamment proche de sa mère pour ne pas lui cacher, bien que dans son malheur, elle avait eu la surprise d'avoir été attirée pour la première fois par une femme.
Bien qu'Earwen ne se soit jamais vraiment intéressée aux histoire de cœur, n'ayant eu pour le moment comme seul expérience un "petit amoureux" d'école, lorsqu'elle était encore enfant. Une période qui lui semblait bien lointaine.
Sa maman se dirigeait a présent vers le lit et Earwen la sentit s'assoir près d'elle. A ce moment la seulement, elle releva la tête pour regarder celle ci en face, essuyant une larme qui coulait sur sa joue. Ces dernières avaient déjà bien arrosé son oreiller
"Je sais pas ce qui m'a prit... Elle était intentionné et douce... ca me plaisait..."
articula-elle, entre deux reniflement.
"j'aimais quand elle me coiffait, lorsqu'elle m'aidait a choisir mes tenues, a m'habiller..."
Clairement, la jeune demi-elfe avait eu le béguin pour l'ancienne servante de sa mère, bien que celle ci soit une femme. Mais était-ce vraiment important lorsqu'il s'agissait d'amour ? Durant les quelques jours qu'ils passaient sur Alfheim, Earwen avait apprécier un peu plus que de raison la proximité avec Aerin, au point de vouloir lui déclarer sa flamme. On pouvait alors parler de "coup de foudre", mais le fait qu'il ne soit pas réciproque faisait mal. Mal au point de vouloir passer le reste de son existence enfermée dans sa chambre de princesse qui lui semblait désormais bien terne, malgré les nombreux ornements.
"Mais je ne savais pas qu'elle était fiancée... Je les ait vu s'embrasser au moment ou j'ai voulut lui donner la lettre..."
Les chagrins d'amour étaient les pires de tous. Avoir un crush, tombé amoureux, et se rendre compte que jamais cela ne sera possible était un déchirement. Bien sur, on pouvait s'en remettre. Mais le temps de la guérison était long et tortueux.
Elle aurait préféré que ses enfants ne le vivent jamais. Qu'ils tombent directement sur LA bonne personne... Mais évidemment, non. Pour une fois que sa fille s'intéressait à autre chose qu'à ses activités scolaires. Déposant la lettre en lambeaux sur la table de chevet, Lùthien se mit à consoler Earwen en lui proposant de lui en parler, sans forcer. En ayant gros sur le coeur, les mots finirent par échapper de la bouche de sa fille, comme une cascade. Entre ses deux reniflements, Lùthien tendit un mouchoir en tissu à Earwen pour lui permettre d'éponger ses larmes et essuyer ses yeux. He! He! Calme-toi! Si tu t'inquiètes de ce que moi et ton père pourrions dire sur ton orientation sexuelle, je te rassure tout de suite: c'est le cadet de nos soucis. Elle caressa la chevelure brune de sa fille. Du moment que tu es heureuse, c'est le principal.
Elle la laissa poursuivre. Ben moi non plus je ne le savais pas... De mémoire, elle était célibataire quand elle a arrêté d'être ma servante attitrée. Quand j'ai épousé ton père en fait. Elle n'aurait pas voulu que Aerin renonce à sa vie à Alfheim par loyauté envers elle. Elle trouvait ça injuste que l'elfe rousse renonce à tout pour sa princesse.
La curiosité fini cependant par l'importer. Si elle ne savait pas directement que Aerin avait quelqu'un dans sa vie, Lùthien avait quand même une piste pour le nom. En tout cas, une supposition. C'était qui? Demanda-t-elle. Curiosité mal placée, bonjour!
Gagné! Ceci dit, bravo le jeu de comédie! Ils cachaient bien leur jeu. Elle préférait se taire. D'accord, elle n'avait pas eu l'information de source sure en amont et ignorait que sa fille avait un crush sur l'elfe, mais elle préférait que Earwen ne pense pas qu'elle l'aie caché volontairement. C'était surtout un truc d'elfes. Ils étaient très pudiques et secrets. Au point que, sauf si promesse de mariage il y a, personne ne savait qui sortait avec qui. D'ailleurs que Lùthien demande un nom à sa fille était un fait exceptionnel dans leur société.
Lùthien fini par se lever en disant: je me rends compte que... Je n'ai pas eu beaucoup de temps à t'accorder. Elle tendit sa main à sa fille. Et ton frère est avec ton père... Clint est sur le terrain d'entrainement et Aaron en train de réunir des informations sur sa fille. Alooors...Un moment entre mère et fille, ça te tente? J'ai un truc sympa à te montrer. Elle savait qu'Earwen n'était pas à l'aise ici. Cela lui faisait regretter de ne pas avoir emmené ses enfants plus souvent ici avant ce voyage pour Elena. Ce qui venait d'arriver n'allait rien arranger...Alors autant court-circuité tout ça.
Alors que la jeune fille se blottissait depuis un moment entre les bras de sa mère, les sanglots se firent plus rare, même si cela prit un bon moment avant que Earwen soit a nouveau en mesure d'articuler. Elle écouta ce que sa maman avait a dire, mais elle savait déjà que ses parents ne la jugeraient pas sur ses choix.
"Je sais... mais je ne m'intéressait pas a ca, jusqu'à maintenant..."
Elle apprit par la suite que l'elfe dont elle était tombée amoureuse était encore célibataire lorsque ses parents s'étaient marié. Les deux amants avaient du se mettre en couple par la suite. Quand Lùthien demanda de qui il s'agissait, Earwen répondit d'une toute petite voix triste:
"Lenwë..."
Après cette révélation, Earwen suivit sa mère de son regard larmoyant quand celle ci se releva, réfléchissant quelques instant a la proposition. Pour le moment, elle n'avais envie de voire personne, préférant rester seul a pleurer dans sa chambre... rien de mieux pour continuer a broyer du noir. Alors, quand sa maman lui dit qu'elle avait quelque chose a lui montrer, Earwen répondit d'un petit hochement de tête. Cela aurait au moins le mérite de lui changer les idées.
"Qu'est ce que c'est, maman ?"
Demanda-elle en s'essuyant les yeux avec le mouchoir qu'elle lui avait donner, montrant une certaine curiosité
On fini tous par s'y intéresser un jour ou l'autre... Ou pas. Répondit-elle à sa fille. Apparemment, Earwen était tout autant surprise de son crush envers une personne de son sexe que du fait qu'elle en aie eu un. Moi-même, je ne m'y suis intéressée que très tardivement. Dévoila Lùthien. Les elfes étaient des êtres pudiques. Ce n'était donc pas trop dans le tempérament de l'ancienne princesse elfe de dévoiler ce genre de chose... Mais bon, c'était sa fille qui faisait office de confidence. Donc c'était un cas à part.
Tu le connais d'ailleurs... Elle sourit avant de mettre fin au suspense. Ton père. En général, les elfes ne tombaient amoureux qu'une fois (et rarement plus). Si on connaissait ce fait, il n'était pas saugrenu de penser que Lùthien n'était réellement tomber amoureuse que du père de ses enfants, Aemon. Enfin, tout ça pour dire que c'est normal. Moi aussi j'étais surprise... Avant de rencontrer ton père, même la simple idée du mariage était totalement floue pour moi. Même si pudiques, les elfes mettaient l'accent sur leurs sentiments et leurs émotions. Ils étaient importants. De ce fait, Lùthien, sans avoir rencontré son mari, aurait très clairement pu passer sa vie immortelle sans se lier à quelqu'un. On n'aurait même pas penser à le faire sous forme de mariage arrangé même au nom de la survie de la dynastie. De toute façon, elle avait de beaux jours devant elle étant donné que Lùthien n'était pas fille unique.
Sa curiosité l'apprenant, Lùthien eu envie de connaître l'amoureux secret de son ancienne servante. Son frère. Je vais pas te mentir: je m'y attendais un peu. Ceci dit, ils cachaient bien leurs jeux. Le savoir était présomptueux. Mais Lùthien avait clairement flairé un truc dans la salle du trône. Tandis qu'elle et Aaron plaidaient leur cause devant le roi, l'elfe avait cru voir Lenwë et Aerin drôlement proches. En tout cas, plus que la normale. Si on lui avait dit que son frère allait se taper sa servante - ancienne! - un jour, elle aurait rigolé. La rouquine avait grandi avec eux... De ce fait, Lùthien et Kementari considéraient Aerin comme un autre membre de leur fratrie. Apparemment, ce n'était pas le cas de Lenwë!
Enfin bref! Vaquons au plus important: sa fille!
Elle se doutait qu'Earwen voudrait continuer à broyer du noir mais elle sentait aussi que les hommes allaient leur demander le pourquoi du comment la jeune femme avait les yeux rouges et/ou était enfermée dans sa chambre. Connaissant sa fille, elle voudrait tout sauf se confier. Donc autant l'aider à se changer les idées. Par la force s'il le faut!
Surprise! Dit-elle, un doigt devant la bouche et son autre main tendue devant elle pour que Earwen la prenne. MAIS avant toute chose, petits préparatifs! Sur ses paroles, Lùthien sorti de la chambre de sa fille et pénétra dans ce qui était son dressing. Encore rempli de ses robes de jeunes filles. Bon aloooors, où je rangeais ça déjà? Dit-elle en ouvrant les rideaux, éclairant la pièce. Certaines tenues - les plus luxueuses - étaient sur des mannequins et d'autres étaient pliées dans des étagères si pas carrément rangées dans des petits placards. Elle marmonna pour se rafraichir la mémoire. Décidément, elle aurait du demander à ce qu'on étiquette les lieux! Pas possible d'avoir autant de fringu... Ha! Interrompant son auto-flagellation, Lùthien se dirigea vers un des placards pour en sortir une robe écarlate et une veste noire bleutée avec des décorations d'or et écarlate avec des épaulières se fermant sur le devant. Elle plaça une paire de collants sur le dessus. Les bottes suivront après. Heureusement, tu as la morphologie que j'avais jadis. Récemment, son père lui avait soufflé qu'Earwen lui ressemblait comme deux gouttes d'eau... Les cheveux en moins dans l'équation. Si Lùthien était blonde, Earwen était brune. Je vais t'aider... Et, crois-moi, pour ce que je vais te montrer, il vaut mieux que tu aies les vêtements qui va avec. Dit-elle afin de désamorcer toute tentative de refus de sa fille.
"On fini tous par s'y intéresser un jour ou l'autre... Ou pas." Lui disait sa mère, même si la jeune fille , jusqu'à présent, n'était pas d'accord. Cela lui était tombé dessus sans qu'elle ne l'ait chercher et pour la peine que cela lui occasionnait, Earwen ne tenait pas particulièrement a renouveler l'expérience. Quel âge avait sa mère lorsqu'elle était tombée amoureuse de son père ? Un peu plus qu'elle, a n'en point douter. Certainement l'âge de la majorité a New-York. Ils s'étaient mariés, vécurent heureux et avaient eu deux enfants. Comme dans les contes de son enfance.
"J'ai plus envie de retomber amoureuse maintenant, maman. C'est pas fait pour moi"
Dit-elle, en s'essuyant pour la énième fois les yeux. Sa maman s'attendait a ce que son ancienne servante et Lenwë finissent ensemble. Super! cela lui faisait de belle jambes, songea Earwen, soudain prise d'une certaine irritation. Cela, elle aurait bien voulut le savoir avant! Elle aurait au moins pu s'éviter la honte de se retrouver a parcourir les couloirs du palais avec sa lettre d'amour a la main! Combien d'occupants des lieux avaient remarquer son petit manège ?
Heureusement, sa maman avait visiblement trouver autre chose pour lui remonter le morale, une surprise... mais laquelle ? Une nouvelle robe ? En effet. Après une séance d'habillage en bonne et due forme, la jeune fille se retrouvait vêtue d'une ancienne tenue de sa mère, a la fois sophistiquée et confortable. En se regardant dans la glace, Earwen se regarda longuement et comme toujours depuis le premier jour a Alfheim, elle se trouvait bien pataude comparé aux habitants de ce monde. La tenue lui allait pourtant a merveille, mais la jeune fille était trop attristée pour le voire. "Je suis tellement banale..." se disait-elle en contemplant son reflet dans le miroir. La veste du costume mettait discrètement en valeur sa poitrine naissante et donnait un peu plus de carrure a sa silhouette frêle.
"C'est joli, mais je suis sure qu'elle t'allait beaucoup mieux a toi. Bref, je pense que je suis prête..."
Annonca la jeune fille sans grand enthousiasme. La jupe ample semblait flotter autour d'elle a chaque mouvement tant l'étoffe écarlate qui la constituait était raffinée et fluide. Earwen se surprit elle même a beaucoup l'aimer. Mais quelle genre de surprise pouvait imposer un tel apprêtement ?
Depuis l'arrivée à Alfheim, Lùthien n'avait pas eu l'opportunité d'accorder du temps à ses enfants. Avec les recherches sur la fille d'Aaron, ils avaient été un peu laissé à l'abandon. Lùthien s'en voulait et, au vue de la situation, elle avait décrété, qu'aujourd'hui, Earwen allait être sa priorité.
Elle ne fit aucun commentaire sur le fait que sa fille décréta qu'elle ne voudrait plus tomber amoureuse ou avoir de béguin. Elle venait d'avoir eu le cœur brisé d'un amour à peine éclot et non réciproque, ce n'était pas le moment de lui faire la leçon sur ça... D'ailleurs, réflexion faite, Lùthien s'en voulu d'avoir révélé ses soupçons tant qu'à la relation amoureuse de son oncle maternel avec son crush. Elle manquait de jugeote, parfois, la mère de famille. Désolée. D'avoir formulé ça comme cela et de ne pas l'avoir dit avant. Ceci dit, elle avait eu des soupçons sur l'histoire en Lenwë et Aerin, elle en n'était pas sure. Et ce n'était pas dans ses habitudes de jouer les commères. Lùthien détestait les rumeurs à cause de leur nature négative. Il suffisait de rien et de personnes malintentionnées ou/et crédules pour bousiller la vie de quelqu'un...
Résolue à se faire pardonné et à passer du temps avec sa fille, Lùthien emmena Earwen dans ce qui fut son dressing. Les lieux avaient toujours été entretenu après son mariage avec Aemon. Le roi semblait motivé dans sa volonté de montrer que, même si sa fille ne vivait plus ici, Lùthien était toujours une princesse. Et quoi de mieux que de continuer à prendre soin de ses affaires pendant son absence?
Lùthien confia à sa fille un de ses anciens costumes destiné à une certaine activité. Comme prévu, Earwen était sublime mais sa réplique fit froncé les sourcils de sa mère. Mais pourquoi est-ce que tu te dénigres comme ça tout le temps? En toute honnêteté, la question était sortie de sa bouche avant d'avoir été traitée par son cerveau. Mais le fait est que l'elfe des Baskerville commençait à avoir ras-le-bol de voir sa petite princesse, sa sublime fille, quasiment s'auto-insultée. Tu es sublime ma chérie! Cette tenue te va très bien! Dit-elle sur un ton qui respirait la vérité universelle.
Lùthien alla également se changer. C'était une réplique de la tenue de sa fille mais dans des couleurs froides dans les tons de bleues et verts pâles. C'est bon! On peut y aller! Attachant ses cheveux en un chignon haut - elle prit aussi le temps de faire une queue de cheval à sa fille - Lùthien guida cette dernière dans le dédale du palais jusqu'à traverser le parc royal.
Elles ne s'y arrêtèrent pas et, arrivées à une porte, Lùthien tendit la main à sa fille. Ferme les yeux, je vais te guider! C'est une surprise! Une fois fait, Lùthien servit de guide à Earwen jusqu'à... l'écurie royale. Certains elfes travaillant là s'apprêtaient à les saluer mais Lùthien leur fit signe de se taire avant d'entrer dans le bâtiment. Les chevaux étaient calmes, aidant l'effet de surprise voulu par l'elfe de glace. Elle fit quelques mètres jusqu'à quelques box bien définis.
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