Notre enquête avance enfin. Aujourd'hui sera une grande journée. La soirée va être mouvementée, ponctuée de jolis feux de joie, avec un beau final. Mais tout commence maintenant. Si j'échoue à ma nouvelle mission, la suite ne pourra pas se dérouler comme planifiée. Je n'échouerai pas. Je suis si près du but.
Mon petit moineau a été aperçue à plusieurs reprises dans un bar de Brooklyn où il semblerait qu'elle travaille occasionnellement. Mon superviseur s'est rendu dans ce pub jeudi soir, au cas où elle soit présente, mais il a fait chou blanc. En revanche, il a pu identifier le patron du bar et obtenir son nom. Il n'a pas été compliqué de se procurer son adresse. Le bar étant fréquenté par beaucoup de pompiers et policiers, il aurait été très imprudent d'agir là-bas. Mieux vaut rendre une visite à domicile.
Un gros carton sous le bras, je frappe à la porte du loft de notre indic désigné d'office. Je porte une veste et une casquette de livreur UPS. Lorsqu'il entrouvre sa porte, je lui adresse un sourire poli, lui montre le carton et lui annonce très naturellement, en faisant au mieux pour dissimuler mon accent britannique :
« Bonjour, j'ai un colis pour un certain Samuel Fraser, c'est bien vous ? »
J'obtiens rapidement confirmation, bien que l'homme soit étonné. Evidemment, il n'attend pas de colis. Mais les insignes UPS font tout à fait vrai. Il ouvre complètement sa porte pour regarder le paquet. Je lui tends le faux bon de commande d'une main, tandis que mon autre main se saisit discrètement d'une seringue dans la poche de ma veste. Alors qu'il tâche de comprendre l'origine du colis, je lui plante la seringue dans le cou. Il s'effondre immédiatement.
Je le traîne rapidement à l'intérieur et verrouille la porte d'entrée. Le sédatif est puissant mais dure peu, je n'ai pas beaucoup de temps pour préparer notre homme. Je lui retire sa chemise et le place sur un petit fauteuil en cuir de son salon. J'ouvre le carton que j'ai amené avec moi pour en sortir du chatterton. Je l'utilise pour attacher ses poignets aux accoudoirs du fauteuil, pour lier ses chevilles ensemble, pour entourer son torse-nu et le fixer au dossier et, enfin, pour lui bâillonner la bouche.
Je m'installe confortablement dans un autre fauteuil et attends patiemment qu'il se réveille… ce qui ne devrait pas prendre plus de quelques minutes.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
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28 septembre 2024
Enfin un jour de repos. Bien mérité celui-là. Depuis quelques semaines les gardes me paraissaient interminables. Peut-être parce que j’avais l’esprit occupé ailleurs, focalisé sur Gaby. Ou tout simplement parce que les interventions sur lesquelles nous étions appelé n’étaient pas des plus excitantes. Et même pour dire … Triste. Durant les deux dernières gardes 4 personnes étaient mortes. Cela me mettait toujours un coup au moral, je devais bien l’avouer. Alors ce samedi j’avais décidé de le prendre pour moi, à trainer dans mon appartement, entre une lessive, quelques papiers à ranger et un bon match à la télé pour la fin d’après-midi avec des potes qui venaient.
Alors que j’étais en pleine cuisson d’un poulet au four, oui, un homme derrière les fourneaux c’est peu habituel … Mais je ne vous raconte pas l’effet que cela avait sur les femmes. Le meilleur aphrodisiaque. Pour peu d’avouer que je faisais la vaisselle et c’était bon, elles me sautaient dessus directement.
Alors que je venais d’arroser mon poulet, ma sonnette retentie, un petit coup d’œil sur ma montre, je fronçais les sourcils. Etrange. Je n’attendais personne. Refermant la porte du four, le torchon négligemment posé sur l’épaule, j’allais ouvrir à la porte. Un homme, livreur d’UPS apparemment, m’indiquais avoir reçu un colis pour moi.
J’ouvris la porte un peu plus en grand pour observer le bon de commande les sourcils froncés sans comprendre d’où pouvait venir ce colis. Néanmoins, je n’eu pas vraiment le temps de me demander ce que c’était que je ressentis une petite piqûre dans mon cou alors que je m’effondrais sur le sol.
[…]
Sans comprendre ce qui m’était arrivé, je me réveillais à peine quelques minutes plus tard, mon agresseur n’ayant très certainement pas pris en compte que je prenais régulièrement si ce n’est pas dire quotidiennement des anti-douleurs et que j’étais habitué à ce genre de produit.
Mes yeux s’ouvrirent lentement, et je voulus parler mais impossible. Mes lèvres étaient closes. Je voulus aussi bouger mais impossible aussi. La panique se lut dans mon regard quand je compris que j’étais ligoté et bâillonné à mon propre fauteuil.
Mon regard se tourna vers le visage de l’homme assis en face de moi alors que je me mis à essayer de bouger en grognant à défaut de pouvoir parler.
(c) DΛNDELION
True hero
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Je n'ai pas à attendre longtemps. J'ai tout juste le temps de m'installer dans le fauteuil et d'observer plus en détail le salon avant que la belle au bois dormant n'émerge de son sommeil chimique. Le garçon est un costaud. C'est bon à savoir.
Il lui faut tout de même quelques instants pour comprendre la situation. La panique se lit alors dans son regard. Il commence à émettre des sons étouffés par son bâillon, et tente de bouger - inutilement, mais l'effort est compréhensible. D'une voix très calme, je m'adresse à lui.
« Cela ne sert à rien de vous débattre. C'est du chatterton. Invention britannique. Très efficace. »
Britannique, tout comme mon accent que cette fois je ne cherche pas à cacher. Je me lève, pose la casquette sur la table et retire enfin cette hideuse chemise marron de livreur. Le débardeur noir que je porte en dessous dévoile mes bras nus et les tatouages qui font ma fierté : l'inscription HUMAN RULES sur mon avant-bras droit et un masque entouré de deux dagues sur l'épaule gauche. Si Fraser s'est baladé dans New York récemment ou a lu les informations, ce dessin lui dira forcément quelque chose.
Je m'avance paisiblement vers lui. Je prends le temps d'observer son visage. Alors qu'il grogne avec bien peu d'élégance, je place mon index devant ma bouche, pour lui signifier gentiment de se taire. Joignant la parole au geste, je précise :
« J'aimerais vous retirer ce désagréable bâillon pour que nous puissions communiquer. Mais pour cela, j'ai besoin d'être certain que vous n'allez pas vous mettre bêtement à hurler. Puis-je compter sur vous, monsieur Fraser ? »
Mon ton est poli, mes manières tout à fait courtoises. Néanmoins, je doute que la situation dans laquelle je l'ai placé l'aide à me rendre sympathique à ses yeux. Toutefois, s'il a un minimum de jugeotte et d'instinct de survie, il évitera de faire n'importe quoi. Sinon, je saurais trouver des méthodes moins aimables pour lui faire comprendre comment il doit se comporter.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
Le salopart qui se trouvait en face de moi m’avait fermement attaché. Signe qu’il avait surement l’habitude de faire ce genre de chose. Un voleur ? Peut-être, mais dans ces cas là pourquoi m’attacher et ne pas fuir directement avec le butin ? Quoi que … Dans mon appartement certes fort sympathique il n’y avait strictement rien de valeur, à part une balle de baseball signé par un grand joueur qui appartenait à mon grand-père. Le seul truc que je n’avais pas réussi à laisser dans un coffre-fort à la banque. Pour le reste il n’y avait rien. Ni argent liquide en quantité astronomique, ni bijoux, ni montre de valeur…
Mais alors que pouvait-il me vouloir ? Je n’étais personne. Enfin juste un pompier qui tenait aussi en parallèle un bar. Aurais-je couché avec sa femme ? Merde. Ca c’était possible. Mais avant de pouvoir demander il fallait que je puisse parler et pour le moment c’était impossible.
Pourtant je prenais toujours mes précautions. Jamais, si je savais qu’elles étaient en couple je ne m’amusais à fricoter avec ces demoiselles. Que pouvait-donc bien me vouloir le cachet d’aspirine qui avait prit ses aises dans mon appartement ? Face de cul anglaise visiblement vu l’accent qu’il arborait. Mince. Dommage. Si il avait été écossais nous aurions peut-être pu trouver un moyen de s’arranger.
Merde. Ce connard connaissait mon nom. Il ne s’était donc pas trompé de cible… Il prit encore la parole en m’indiquant qu’il valait mieux que je me taise. Au fond de moi j’espérais que la célèbre formule « parlez maintenant ou taisez-vous à jamais », ne s’applique pas à moi. Être retrouvé mort saigné à mort comme un porc dans mon appartement…. Certes mon testament était prêt depuis longtemps mais tout de même. Je me trouvais bien trop jeune pour mourir.
Mon visage s’agita alors lentement de bas et haut pour lui faire comprendre que j’avais compris. Mes yeux bleus, eux, ne quittèrent pas les siens attendant que Monsieur le taré veuille bien me permettre de parler, et surtout énoncer la raison de sa présence ici et de toute cette mise en scène.
A un moment, me vint à l’esprit que c’était peut-être une blague, une caméra cachée, organisée par des collègues de la caserne mais … Le regard de mon adversaire ne me disait rien de bon. Ou alors, il était sacrément bon acteur.
(c) DΛNDELION
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Il acquiesce à ma demande. Il n'a pas vraiment le choix. Reste à voir s'il tiendra parole. Je m'attends à un flot de questions inutiles. Je m'attends à ce qu'il me demande qui je suis, ce que je lui veux. Qui je suis n'a aucune importance. Quant à ce que je veux, il le saura bien vite.
Je me penche vers lui, place de nouveau un index devant mes lèvres. Puis je retire d'un coup sec le chatterton qui lui couvre la bouche. Ce n'est sans doute pas agréable, mais je n'ai pas à être tendre avec lui. Il pourrait lui arriver bien pire. Tout dépendra de son attitude. C'est du moins ce que je compte lui dire. Indifférent aux éventuelles questions qui sortent de sa bouche, je me redresse et reprends la parole.
« Bien. Vous semblez être un homme bien, monsieur Fraser. Un protecteur du peuple. Je n'ai pas l'intention de vous faire du mal. Sauf si vous m'y forcez. Tout dépendra de vous. »
Je retourne vers la table basse où j'ai posé le carton et commence à doucement en sortir divers outils. Une sangle en cuir. Un marteau. Un scalpel. Une pince. Des ciseaux pointus. Une matraque à impulsion électrique. Je prends le temps de les lui montrer, afin de m'assurer qu'il les a bien vus, puis je les pose sur la table basse, bien en évidence. Je ponctue ce charmant déballage par quelques explications.
« On m'a engagé pour retrouver une personne. Une jeune mutante anglaise qui a dérobé quelque chose de précieux à mon employeur. Je n'ai rien contre vous, monsieur Fraser. Mais vous savez où elle est. Tout ce que je veux, c'est son adresse. Si vous me la donnez de votre plein gré, cette mésaventure cessera aussitôt et je sortirai de votre vie. En revanche, si vous ne vous montrez pas coopératif, la situation risque de devenir très déplaisante pour vous. »
J'ai fini de déballer mon matériel. Je me tourne à nouveau vers lui et m'approche de lui. Je sors de la poche arrière de mon pantalon une petite photographie que je lui place devant les yeux pour qu'il puisse bien l'observer. Toujours très poliment, toujours très calmement, je lui demande alors :
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
Inutile de l’assaillir de question. Ce type n’avait pas vraiment la tronche d’un mec avec qui l’on pouvait négocier. Je ne dis rien lorsque ce dernier m’arracha le chatterton de la bouche, arrachant au passage quelques poils de ma barbe.
Mon nez se fronça l’espace d’un instant, mais je ne dis rien. Je me contentais de rester silencieux et de le laisser parler pour lui faire croire qu’il avait tout le pouvoir. Bon, oui, en réalité, il l’avait complètement et je ne risquais pas de faire grand-chose avec les membres attachés…
Mes sourcils se haussèrent au fur et à mesure qu’il vidait le contenu de sa boite, une femme aurait proposé ce genre de jouets, j’aurai très certainement dit pourquoi pas. Mais face de cul me branchait absolument moins.
Pinçant les lèvres je retins une petite blague du genre : « Sans vouloir vous vexer, je préfère les femmes. ». Mais je me doutais qu’il n’était absolument pas le genre de mec à apprécier une petite touche d’humour. Et il fallait bien avouer que le moment n’était pas non plus le plus propice à la plaisanterie. Pendant tout son discours, je ne dis rien, me contentant de l’observer, puis je déglutis en me retrouvant avec une photo de Kath sous le nez. Elle ne plaisantait pas la petite lorsqu’elle disait qu’elle était en danger, et que de mauvaises personnes en voulaient à sa vie.
Il ne faudrait jamais qu’elle sache que je me suis retrouvée en mauvaise posture parce qu’un sale type la recherchait. Elle s’en voudrait pendant des mois. Néanmoins, la question arriva bien vite, et je compris tout de suite de qui il parlait.
- Kath. Je ne connaissais pas son nom entier. Je ne sais pas où elle se trouve.
Et je disais la vérité. J’ignorai où elle était. Je n’étais jamais allé chez elle, c’était elle qui venait, ou nous nous retrouvions au bar. Evidemment, je me doutais que tu me crois sur parole.
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Il ne dit rien lorsque je lui enlève le bâillon. Pas une question, pas un mot, pas une remarque pendant que je sors lentement les outils qui serviront à le torturer. L'homme est un pompier, il a donc suivi une formation militaire. Il doit sûrement penser qu'il est un dur à cuire. Qu'il ne cédera pas. Il cédera. Tout le monde finit par céder, tout le monde a son point de rupture.
Je vois enfin une réaction lorsque je lui montre la photographie de mon petit moineau. Il la reconnaît tout de suite, et ne cherche pas à le nier. Au vu de la lueur d'inquiétude qui passe dans son regard, il doit tenir à elle. Est-ce qu'il a couché avec elle ? L'amour… L'amour est une grande faiblesse, malheureusement certains se persuadent que c'est leur plus grande force. L'interrogatoire risque de prendre un peu de temps.
Il me confirme son prénom, ou plutôt son surnom, m'affirmant qu'il ne connaissait pas son nom. Je fronce les sourcils. Il l'a embauchée dans son bar minable et il ne connaît pas son nom ? Ni son adresse ? A d'autres. Je lève les yeux au ciel, soupire et arbore une mine déçue. L'interrogatoire va prendre du temps, et je n'en ai pas beaucoup à perdre.
« Mauvaise réponse. »
Je me tourne vers la table basse et mon étalage d'outils. Par lequel vais-je commencer ? Humm. Par celui qui laissera le moins de traces. Je me saisis de la matraque à impulsion électrique et l'actionne dans le vide. L'arc bleu crépitant en haut de l'engin est beau à voir. Je doute que Fraser soit de cet avis, néanmoins.
« Elle travaille pour vous. Ne me faites pas croire que vous ne savez rien sur elle. »
Je place l'extrémité de la matraque sur son épaule et l'actionne quelques secondes. Arc électrique. Crépitement. Crispation des muscles. Ce doit être douloureux. Je la retire, la considère un instant, la remets un peu plus bas, sur le haut de son torse. La brûlure électrique laisse une légère marque sur sa peau. Ce n'est pas aussi propre que je le pensais. Je retire la matraque et repose la question, toujours sans élever la voix.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
Le cachet d’aspirine qui se trouvait face à moi sembla légèrement surpris que je ne crie pas et que je lui obéisse. Et voir que je ne lui posais pas de questions n’était pas non plus habituel mais ce n’était pas la première fois que je me retrouvais dans une situation de merde. Des prises d’otages j’en vais déjà vécu, bon, je n’étais jamais dans une telle position, attaché, torse nu, et aux mains d’un dégénéré qui semblait vouloir me torturer.
La torture par contre, elle, oui, c’était une nouveauté, et je sentais que je n’allais absolument pas aimer. J’étais habitué à souffrir, mon dos m’avait fait souffrir pendant des années, un peu moins maintenant mais parce que je prenais des cachets tout au long de la journée pour ne pas ressentir trop de souffrance. Pouvoir enchainer les gardes, porter les victimes, effectuer des mouvements dans des zones dangereuses, plonger, entrer dans un immeuble en flamme, faire du rappel avec une victime dans les bras et bien d’autres encore.
Mauvaise réponse ? Mauvaise réponse ? Non mais c’est la vérité mec ! Je savais qu’il ne me croirait pas, j’aurai pu le parier un baril de bière j’aurai gagné. Les mecs dans son genre, visiblement coutumier vu l’apparent calme qu’il dégage alors qu’il va me torturer avec son espèce de …
Putain c’est quoi ce truc. Si il veut me l’enfoncer dans le derrière ça risque de pas vraiment me plaire …
Je retiens presque un soupire de soulagement quand je vois de l’électricité dans l’air sortir du bâton, soupire que je perds totalement lorsque je reçois une violente décharge dans l’épaule.
Pas là … J’avais encore souvent mal à cet endroit. Une ancienne blessure mal consolidée. Mon corps se tordit se pliant de manière non naturelle sous l’effet du courant électrique me laissant échapper un râle de douleur.
Et le connard recommence une deuxième fois sur mon torse en plus !
Une fois le joujou éteint il me fallut une bonne minute avant d’être capable de prendre la parole.
- Je l’ai trouvé dans la rue. J’ai rien demandé sur son passé et sur son adresse. Je l’ai soigné, proposé un abri le temps d’une nuit, et un job pour qu’elle puisse au moins manger à sa faim. Elle n’a pas remplit de papier habituel. J’la paye au black ! Allez voir dans mes dossiers au bar vous verrez qu’il n’y a rien.
Ma tête roula de droite à gauche alors que je clignais légèrement des yeux, j’avais encore des petites étoiles suite à ce coup de jus savamment envoyé.
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Je ne suis pas un sadique. Je ne prends aucun plaisir à le torturer. C'est un humain. Certes, il a employé une mutante, mais peut-être ne le savait-il pas. S'il avait lui-même été un mutant, j'aurais apprécié la situation. Mais là je ne ressens aucune joie, aucune satisfaction à le faire souffrir. Je le fais parce que ça doit être fait. Parce qu'il est notre seule piste tangible pour retrouver la trace de mon petit moineau.
Il grogne, râle, se tord, se crispe, sous l'effet de la douleur. Il met du temps à reprendre le contrôle de son corps. Je soupire, impatient. Si je suis forcé d'attendre une bonne minute entre chaque impulsion, ce n'est pas vraiment optimal. La matraque électrique n'est donc pas l'instrument idéal si je souhaite avoir des réponses rapides. De toute façon, ce n'est pas le genre d'objet utilisable sur le long terme. L'idée n'est pas de le tuer… du moins pas avant d'avoir eu les informations dont j'ai besoin.
Il reprend enfin la parole. Son histoire pourrait presque être touchante. Pauvre petit oiseau blessé, errant seul dans la rue, recueilli par le beau et brave pompier… C'est aussi mièvre qu'un conte de noël. Lorsqu'il me prend pour un imbécile en me suggérant d'aller consulter ses dossiers au bar – et donc sous-entend de le laisser là tout seul – je hausse un sourcil incrédule avant de lui retourner une belle gifle. Je veux bien me montrer poli mais il ne faut pas me prendre pour un con.
« Donc vous, lieutenant Fraser, pompier au service de l'Etat, employez illégalement une jeune criminelle clandestine ? Bravo. Très professionnel. »
Il a l'air sincère dans sa réponse, mais je ne peux pas m'y fier. Il y a fort à parier qu'il me mente pour tenter de la protéger. Je ne l'ai pas encore assez malmené pour pouvoir avoir foi en ce qu'il me raconte.
« Elle est à New York depuis plusieurs mois et nous savons qu'elle n'est pas sans abri. Elle se terre quelque part, et s'il y a quelqu'un dans cette ville qui doit savoir où elle se cache, c'est vous. »
Joignant le geste à la parole, je le désigne avec ce que j'ai dans la main, en l'occurrence la matraque électrique. Puis je la considère d'un air dubitatif, avant de décider qu'un coup de jus supplémentaire ne sera pas de trop. Je descends encore un peu en l'appliquant cette fois sur son ventre, et en faisait durer l'impulsion électrique un peu plus longtemps.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
La face de rat aux cheveux blonds, me gifle. Il a une bonne droite ce connard. Je ravale ma salive en le regardant durement. S’il ne croit même pas la vérité je suis sacrément mal barré. Discrètement alors qu’il observe son engin de torture je jette un coup d’œil à la grande horloge murale vintage du mur. Il fallait juste que je tienne le temps que mes potes arrivent, mais c’était dans une éternité pour moi. Bien sur la notion du temps devait être toute relative en fonction des situations.
Mais je ne dis rien et j’encaisse. Comme j’encaisse encore le coup de bâton électrique. Même si je laisse échapper un petit râle de douleur. Il va continuer de descendre jusqu’où l’enfoiré ?
Cette fois ci, je commence à m’habituer à la douleur et mon temps de récupération est plus rapide, les nombreuses cicatrices sur mon corps prouvent que j’ai l’habitude de souffrir. Ce qui … Ne va certainement pas jouer en ma faveur. - Les flics du coin sont des clients réguliers et des amis …
Avais-je ajouté pour justifier l’emploi en situation irrégulière. D’ailleurs certains d’entre eux étaient conviés pour ce soir. Plus qu’à espérer qu’ils débauchent directement et se rendent ici pour abattre ce fils de pute.
- Je vous le répète, je ne sais pas où elle se trouve. C’est elle qui vient ici ou au bar.
Je fronce le nez en sentant une légère odeur de brulé. J’espère pour lui que c’est mes poils et non pas ma peau. Je n’ai pas besoin d’une cicatrice de plus. Ce que j’espère par contre c’est que les caméras de l’immeuble ou des alentours ont capturé le visage de ce crevard au teint vampirique.
J’affronte alors son regard, notant mentalement tous les petits détails sur cet homme qui pourrait me servir à une identification pour la suite. Car j’étais un homme en théorie droit et juste, et me faire coincer comme cela … Je n’appréciais pas vraiment.
- Je n’ai aucune idée d’où elle passe ces nuits. Et je n’ai jamais été chez elle. Ca fait deux trois semaines que je ne l’ai pas vu …
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