❯ Prénom(s) :Amahl ❯ Nom :Farouk ❯ Codename :The Shadow King/Le Roi d’Ombre, The Devil with Yellow Eyes/le Diable aux Yeux Jaunes
❯ Age :99 ans suite au Snap, parait 45 ans ❯ Date de naissance :11/02/1920 ❯ Lieu de naissance :Le Caire, Egypte ❯ Nationalité :Aucune, autrefois égyptien puis monégasque
❯ Statut civil :Décédé le 18/03/1965, divorcé, veuf ❯ Orientation sexuelle :Hétérosexuel ❯ Genre :Masculin ❯ Emploi / Occupation :Parasite psychique, maître manipulateur, philosophe, ancien roi et homme politique corrompu
❯ Centre(s) d'intérêt(s) :Le pouvoir, explorer et se nourrir de la psyché humaine, mener une existence de bon mort-vivant, accompagner autrui dans sa réalisation, partager les centres d’intérêt de son hôte, savourer la poésie du monde
❯ Affiliation :Super-Vilain Indépendant
Pouvoir(s)
Entité astrale J’existe sous une forme astrale, analogue à la projection du même type dont sont capables certains télépathes. Je peux donc me déplacer librement sur le plan spirituel et apparaitre sur le plan physique sous une forme intangible "fantomatique". Comme toute forme astrale, je ne peux être blessé que par télépathie ou des objets capables d’affecter les esprits ; qu’ils soient magiques ou technologiques. Comme je n’ai pas d’ancre physique, je peux utiliser la Dimension Astrale comme raccourci pour me rendre entre différents points des dimensions physiques. Cela est analogue à de la téléportation, limitée à ma forme d’Entité Astrale. Ensuite, puisque ma forme se manifeste selon ma volonté, je peux paraitre polymorphe à un non-télépathe. Ceux-ci reconnaitront ma signature psychique à moins que je ne parvienne à la dissimuler sous celle d’une autre psyché – possiblement celle de mon hôte. En effet, je dois coexister au sein d’un autre corps vivant afin de survivre à long-terme. Si cela me fait partager ses pensées instantanées, ses sensations et ses émotions, je ne peux contrôler mon hôte sans l’accord de celui-ci ou utiliser une capacité télépathique.
Télépathie Je suis le second meilleur télépathe au monde. S’il est vrai qu’il me dépasse, je ne dispose pas des barrières morales que Charles Xavier s’impose et exploite donc une télépathie certes moins puissante mais bien plus insidieuse. Je suis par exemple capable d’utiliser les cerveaux des gens avec qui je suis en contact comme suppléments du mien, à la manière d’un ordinateur usant des capacités de calculs de ceux qu’il a piraté, afin de pouvoir gérer toujours plus d’informations et donc de connexions ; tout en bénéficiant d’une amélioration magique me permettant de puiser dans d’autres dimensions pour amplifier ma portée. Avec mon corps, j’étais un télépathe potentiellement capable de se connecter à l’entièreté de la planète. Sans lui, je me dois de limiter au maximum le nombre de connexions et la portée afin d’économiser l’énergie, comme c’est précisé dans mes faiblesses. De manière générale, j’impliquerai mes interlocuteurs directs – rarement plus d’une dizaine de personnes – sur une durée ne dépassant pas nos interactions – rarement plus d’une dizaine de minutes, soit le temps du RP. A l’extrême, les choses deviendraient dangereuses pour moi si je tente d’atteindre le millier d’individus ou d’employer ma télépathie durant des heures ; sachant que c’est l’un ou l’autre. Il est néanmoins impossible de donner simplement une quantité d’énergie consommée dans le temps pour l’utilisation de chaque pouvoir fonction du nombre de personne et de la distance. Parmi les bases du domaine, je peux transférer les données mentales, afin de les ressentir et de les communiquer, qu’il s’agisse de la pensée instantanée ou des données cérébrales comme la mémoire. Je peux également altérer ces mêmes données. Au niveau de la pensée instantanée, cela me permet de faire des illusions mentales, de l’influence mentale ponctuelle ou du contrôle mental continu. Ma maitrise est telle que je peux implanter lesdits effets de façon psychosomatique, afin qu’un individu continue de les avoir même sans mon intervention directe. Il continuera alors d’avoir les hallucinations ou de suivre mes ordres moyennant une importante subtilité : l’individu est responsable de ce qu’il hallucine ou des ordres suivis, puisque je n’exerce plus d’influence directe. Ainsi, outre arriver au terme de l’implantation (accomplir l’ordre donné, par exemple) ou que celle-ci soit retirée par un autre télépathe, il est possible pour un individu de se défaire seul de l’altération psychosomatique ; notamment en comprenant sa nature. La résistance naturelle d’autrui dépend bien évidemment de son intelligence, face aux illusions afin d’en révéler la fausseté ou à l’influence afin de se ressaisir, et de sa volonté, face au contrôle continu (ainsi que de l’accord du joueur pour faire agir son personnage). Au niveau des données cérébrales, cela me permet de contrôler les rêves et de modifier les souvenirs ; qu’il s’agisse de sceller des souvenirs, d’en modifier des existants ou d’en créer de toute pièce. Avec cela, je peux sculpter les esprits de manière à altérer les personnalités et la santé mentale ; une opération délicate, néanmoins, puisqu’il faut correctement modifier les souvenirs pour entrainer les effets dominos désirés (là encore, ce pouvoir requiert l’accord du joueur derrière le personnage). Je peux également détecter les esprits, disposant d’une proprioception télépathique, ainsi que les identifier et différencier animaux, humains et mutants, les marquer et les traquer. Un esprit marqué m’est plus aisé à retrouver et à contacter, notamment s’il possède des défenses télépathiques puisque le marquage peut agir comme une faille dans la protection ; une sorte de cheval de Troie. Dans cet ordre, il m’est possible de créer des boucliers mentaux et de chercher à hacker ceux des autres (en plus d’éventuellement chercher à les détruire). Tout comme je peux me défendre, je peux porter des attaques télépathiques. Ainsi, il m’est possible de blesser de façon psychosomatique, de rendre inconscient voire de tuer d’autres individus, les laissant à l’état de mort cérébrale. Comme pour les modifications de pensées précédentes, je peux les créer à retardement et fabriquer des pièges télépathiques s’activant sous condition. Une attaque m’étant propre est le transfert de conscience. Celui-ci me permet de m’emparer de l’esprit d’autrui, pour l’arracher à son corps, ainsi que de le transférer dans un autre, chose s’apparentant à de la possession, voire de l’absorber et de le conserver en mon sein. Plus que l’emprisonner en ma compagnie, je pourrais alors revêtir sa conscience et sa forme astrale comme un masque afin de me faire passer pour lui ; même aux yeux d’autres télépathes. Evidemment, l’expérience permettrait à ceux-ci de percevoir que quelque chose cloche tandis que les proches de la personne pourraient également avoir des doutes si je ne tiens pas correctement son rôle. Enfin, je suis capable de posséder un corps physique. Cela m’en accorde de contrôle direct, comme si j’en étais le propriétaire ; propriétaire qui, s’il est encore là, peut être inconscient, enfermé dans un rêve illusoire ou encore pleinement conscient de ce qui se passe selon mon désir. Ma force de volonté et mon détachement me permettent de continuer à faire fonctionner un corps indifféremment de la douleur que celui-ci peut me faire ressentir physiquement, même si cela n’immunise en rien aux dégâts causés par les blessures à l’origine de l’information. Evidemment, tuer mon hôte ne me tue pas moi ; sauf si c’est fait avec un moyen affectant ma forme astrale.
Pouvoirs mystiques Au cours de mon existence, je suis parvenu à étudier plusieurs cérémonies et rituels magiques. Le plus simple d’entre eux est une méditation qui permet de régénérer les corps au rythme d’une semaine de guérison naturelle par minute d’enchantement, limitant son utilisation à mon hôte que je peux néanmoins stabiliser s’il est entre la vie et la mort ; mais pas ramener à la vie. Les plus complexes rendent possible l’enchantement d’armes mystiques, l’invocation de forces démoniaques ou l’augmentation des pouvoirs d’un individu. A l’exception de la guérison magique, l’utilisation de ces connaissances feront l’objet de demandes au Staff avant emploi en jeu, pour juger de la pertinence et de l’utilité, et pourront donc être refusées.
Faiblesse(s)
Entité astrale Si je suis capable de survivre sous forme astrale, celle-ci nécessite néanmoins d’être alimentée. A défaut d’avoir mon propre corps pour le faire naturellement, je dois parasiter d’autres êtres sentients afin de me nourrir de leur psyché. La forte activité cérébrale, comme les périodes de réflexions ou de stress intenses, est plus nourrissante du fait de la plus grande propension d’énergie mentale produite ; énergie dont je prends une part et que je conserve en réserve pour pouvoir survivre aux périodes de disette. Evidemment, l’esprit humain tend à mal réagir à mon parasitisme et à développer de la schizophrénie. Il s’agit principalement d’hallucinations visuelles et auditives, d’idées délirantes de persécution ainsi que de troubles de l’attention et de la mémoire. L’hôte projeter une représentation de ma forme astrale et entendre ma voix intérieure dans sa tête, choses que je peux canaliser en projetant ladite forme à proximité et en parlant avec lui mentalement. Cependant, je ne peux rien contre l'impression d’être contrôlé par une force extérieure, de ne plus être maître de sa pensée et d'être la cible d'un complot à la finalité mal circonscrite ainsi que des difficultés à focaliser son attention et à se souvenir. Cela impact généralement le rapport à son corps, la régulation de ses émotions et sa capacité à entreprendre ou planifier des actions centrées sur ses buts. Evidemment, cela facilite ma nutrition sur le court terme, provoquant la forte activité cérébrale suscitée, mais est nuisible sur le long-terme, pour la santé de l’hôte et notre bonne coopération. J’ai besoin d’eux pour survivre car je mourrais si je tombe à court d’énergie mentale. Ensuite, si je peux utiliser la Dimension Astrale pour voyager, cela n’est pas aussi efficace que de la téléportation. C’est rapide, certes, mais ce n’est pas instantané. C’est également traçable et blocable télépathiquement. Après, en plus de l’éventuelle identification télépathique, ma forme astrale est aisément reconnaissable si elle commence à manquer d’énergie mentale. Qu’importe l’apparence adoptée, elle entre alors en putréfaction visuelle (mais pas odorante). Enfin, le fait de partager les pensées, les sensations et les émotions de mon hôte me crée une grande empathie pour lui. Je suis lui alors qu’il lutte contre moi. Lui faire du mal c’est me faire du mal et si, comme dit, j’ai une résistance improbable à la douleur physique et mentale… ce n’est jamais un plaisir. Un autre déplaisir est le fait de rendre "fou" des gens pour qui j’ai de l’attachement ainsi je tends à alterner les hôtes pour que les signes de schizophrénie apparaissent le plus tardivement possible et à abandonner ceux qui l’ont développée. Cependant, je ne peux nier être prêt à les rendre fous si besoin, notamment dans le cas de télépathes, car je reste pragmatique sur ma condition.
Télépathie Sans mon corps pour générer l’énergie psychique, je suis obligé de trouver d’autres sources afin de reconstituer mes forces et de les augmenter. Si n’importe quel être humain ou assimilé me suffit pour nourrir ma forme astrale, il me faut parasiter des télépathes ou autres psychiques afin d’emmagasiner l’énergie nécessaire à utiliser ma télépathie. Ainsi, je ne peux pas abuser de mes pouvoirs télépathiques : chaque utilisation consomme une énergie que je ne crée pas et doit donc être limitée autant que faire se peut. Si je tombe à court d’énergie télépathique, je ne peux plus employer mes pouvoirs liés et leurs effets cessent immédiatement ; sauf s’ils ont été rendus psychosomatiques avant. A cela s’ajoute les faiblesses classiques de la télépathie. Nommément : les bloqueurs et la concentration. Comme seule la seconde dépend de moi, je ne parlerais que d’elle. Tout en restant capables d’efforts en parallèles, je peux transférer les données mentales superficielles, pensées instantanées, ainsi que posséder un corps, contrôler mentalement et finalement dresser des boucliers mentaux. Ceux-ci, s’ils sont trop stimulés, peuvent néanmoins me réclamer une concentration moyenne à l’instar d’une influence mentale ponctuelle et d’attaques télépathiques ; je ne pourrais entreprendre, en parallèle, que des actions simples ne demandant guère de réflexion. Marcher, par exemple. Comme précédemment, lors d’un combat mental trop intense, mes attaques me réclameraient une concentration complète ; comme c’est le cas des illusions, du contrôle des rêves, de la modification mémorielle et du hacking de boucliers mentaux. Enfin, transférer la conscience est un cas particulier : l’attaque peut réclamer une concentration moyenne ou complète tandis que le transfert dans un corps (nouveau ou d’origine) est une concentration complète. Evidemment, mes constructions télépathiques sont destructibles par la force et hackables par l’intellect d’autres télépathes.
Pouvoirs mystiques La magie ayant pour principe de mobiliser les énergies de l’univers à travers celles du corps, j’ai besoin d’être au sein d’un corps physique pour utiliser les applications de mes connaissances mystiques. Il s’agira généralement de contrôler autrui pour les mobiliser à travers lui, même s’il n’est pas exclu que ledit autrui soit capable de les mobiliser lui-même ; l’enseignement qui en résulterait passera alors par une évolution.
Psychologie Ma faiblesse préférée, puisque tout le monde en possède une et qu’elle est différente à chaque fois. Comment résumer la mienne ? La Colère est le péché des anciens dieux, l’Orgueil celui des nouveaux, je me trouve à la jonction entre les deux. D’une part, qu’il s’agisse de mes pouvoirs ou de mon intelligence, j’ai un mélange d’égo et d’une trop grande confiance en moi. D’autre part, là où celle d’un homme impulsif est une explosion, la colère d’un homme patient est un incendie. S’il m’arrive également de succomber au péché d’Envie, il me faut bien avouer que mon péché mignon est la Gourmandise…
Look in the mirror
Regardez dans le miroir. Regardez votre reflet, dans les moindres détails. Regardez au-delà, dans le miroir. L’ombre qui se trouve derrière la lumière. L’ombre tend la main, se dévoilant à la lumière. Déformant le reflet qu’elle traverse. Saisissant le rebord du miroir, de votre côté. Ses doigts se referment sur l’extérieur du miroir. Des doigts à le peau basanée. Des doigts impeccables, appartenant à un homme en pleine santé. Celui-ci se dessine dans le miroir alors qu’il entreprend de le franchir. Sa silhouette est voluptueuse, sa carrure athlétique. Il mesure 182cm pour environ 72kg. Il a cette majesté des hommes du siècle dernier, vêtu d’un costume trois pièces gris avec chemise rayée, cravate verte à motifs et épingle, chaîne d’une montre à gousset d’or liant la poche de son gilet à celui-ci. Son visage patricien est ce qui franchi en dernier le miroir. Il dévoile d’abord un menton prononcé, parfaitement rasé. Il dévoile ensuite une bouche droite aux lèves fines, entourées de discrètes rides et surplombées d’une moustache droite appartenant elle aussi au siècle dernier. Les joues sont pleines, ni trop importantes ni creusées, tandis que le nez est droit, avec toute la majesté des nez grecs. Les oreilles, séparées de cela part le début d’une chevelure aussi courte que noire, sont assez petites et collées au crâne. Viennent après les yeux, grands, marrons, soulignés de cernes et surplombés d’épais sourcils disciplinés. Les tempes, elles, voient s’avancer cette même chevelure noire, courte, coiffée. Chevelure qui encadre un front extrêmement large, lequel peut laisser penser à une calvitie commençant par l’avant. Désormais qu’il est pleinement sorti du miroir, l’homme se dépoussière nonchalamment la veste de costume. Il vous sourit, des deux lèvres, d’une expression qui pourrait être simplement gentille comme atrocement inquiétante. Chaque mouvement, chaque geste de l’homme est empreint d’une aura de majesté. Tranquillement, il s’en va chercher une paire de lunettes rondes, à la monture semblable à de l’émeraude, dans la poche intérieure de sa veste. Lorsqu’il la pose sur son nez, ses verres d’un noir absolu comme ses contours verts cachent yeux et cernes.
Ainsi apprêté, l’homme se retourne pour faire face au miroir à son tour.
Il regarde dans le miroir. Il regarde son reflet, dans les moindres détails. Il regarde au-delà, dans le miroir. L’ombre qui se trouve dans les verres de ses lunettes finit par s’illuminer de deux iris d’un jaune maladif. Celles-ci entourent des iris mais ont presque totalement éclipsé le blanc qui devrait les entourer elles. Les sourcils restent épais mais les cernes, elles, s’étendent et se distendent sur des joues toutes aussi étendues et distendues. Celles-ci coulent autour de ce nez grec et de cette petite bouche aux lèvres fines. Celles-ci témoignent de ce qui fait disparaitre le menton. Obésité morbide. La peau qui couvre tout cela est maladie, elle aussi, et n’est plus couvertes que par quelques filasses de cheveux noirs sur l’arrière. Des rides lardent le large front tandis que le cou continue la logique des joues et descend jusqu’à un costume en lambeaux. L’aura n’est plus de majesté, elle est de terreur. Terreur face à cette silhouette boursouflée. Terreur face à ce qui la termine. Sous le bassin, le costume cède totalement et dévoile les membres rachitiques et chitineux d’un centaure arachnéen. Huit pattes s’échappent des flancs de ce corps gris. Un abdomen boursouflé également s’échappe de ce corps gris. Une toile d’ombres s’échappe de cet abdomen, reliant celui-ci aux ombres du miroir.
D’une voix suave, grave et profonde, identique chez l’homme et le monstre, ceux-ci vous demandent si vous savez ce qu’est l’Ombre en se tournant vers vous.
We're all mad here
Pour Carl Jung, l’Ombre représente ce que nous avons refoulé dans l’inconscient. "L’Ombre est quelque chose d’inférieur, de primitif, d’inadapté et de malencontreux, mais non d’absolument mauvais". Je suis le Roi d’Ombre. A travers elle, je vais vous expliquer ce que je suis en attendant de pouvoir vous expliquer ce que vous êtes. Ensuite, je m’intéresserai à ma philosophie, afin que vous compreniez ce pourquoi je veux vous expliquer ce que vous êtes.
Dans la psychologie de Jung, l’Ombre joue un rôle capital. C’est en fait notre partie obscure, le pôle complémentaire, mais négatif, de notre complexe du Moi. Au cours de notre vie, cette zone ignorée reçoit le dépôt de plus en plus épais de nos actes passés, du refoulement de nos désirs illicites, de tout ce que nous avons entrepris et raté, dépôt alimentant notre culpabilité et notre amertume. Plus nous ignorons volontairement cette lie, plus elle devient noire et épaisse. En fait, l’Ombre incarne notre inconscient personnel et, du fait, peut nous paraitre être le Mal absolu, surtout sur le plan collectif. Sous cet aspect, le Roi d’Ombre, le Diable aux Yeux Jaunes, semble être une manifestation du côté sombre de la conscience humaine, un trait d’union entre les parties sombres des âmes des êtres humains. Une entité qui se nourrit des sentiments négatifs, voire en est composée, et incarne le pire de chacun de nous. J’admets être capable du pire s’il est nécessaire, quoi que je puisse y rechigner, et me parer aisément du mythe et du mensonge d’une créature née du premier cauchemar et résidant en chacun d’entre vous ; ou, plus exactement, régnant sur cette Ombre qui se trouve en chacun d’entre vous. Quoi que manichéenne, c’est une apparence utile. Je n’apprécie guère cette partie superficielle mais dois reconnaitre son efficacité pour les relations superficielles. Mes détracteurs et mes adversaires l’adorent car elle justifie tous les actes qu’ils s’autoriseront à commettre pour me combattre. Aussi viles puissent-ils être, ils seront toujours moins pires que ce que je fais moi-même, n’est-ce pas ? C’est cela qui me fait ne pas totalement détester cette partie : à être le Mal, je peux cultiver les Ombres de ceux qui se pensent être le Bien. Me combattre autrement que par la vertu signifie tomber dans mes toiles. Me combattre par la vertu signifie perdre car je ne le ferais pas moi-même. Je reviendrais sur ma pensée machiavélienne plus tard, cependant. Pour citer de nouveau Jung, "De deux choses l’une : nous connaissons notre ombre ou ne la connaissons pas. Dans ce dernier cas, il arrive souvent que nous ayons un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre Ombre, dont nous le chargeons gratuitement. A nos yeux, il la porte comme si elle était sienne et il lui en incombe l’entière responsabilité ; c’est notre bête noire, que nous vilipendons et à laquelle nous reprochons tous les défauts, toutes les noirceurs et tous les vices qui nous appartiennent en propre. Nous devrions endosser une bonne part des reproches dont nous accablons autrui ! Au lieu de cela, nous agissons comme s’il nous était possible, ainsi, de nous libérer de notre Ombre". Comment affronter cette inconnue si puissante ? Nous nous rendrons vite compte qu’elle possède une énergie qui nous dépasse ; la forcer nous fait risquer le pire. Il faut plutôt tenter de dialoguer avec elle. Nous devons ainsi dépasser le conflit, plutôt que le résoudre. C’est à ce prix que nous intègrerons notre Ombre, sans répercussion fâcheuse. Si nous refusons ce marché, l’Ombre régentera en secret notre existence. Plus vous me refusez, plus vous m’êtes aisés à utiliser. Plus vous m’accepter, plus nous progressons vers un état de coexistence pacifique. J’ai mené ce travail sur moi-même dans les années 80, après la disparition de Charles Xavier, et prends sur moi d’accompagner d’autres sur cette voie. J’ai la sagesse et la patience qu’apportent les années et les malheurs, toutes deux s’intriquant avec la manipulation et la philosophie de celui qui sait réfléchir et amener à réfléchir. Cela peut me rendre inquiétant, d’autant plus lorsque l’on me découvre colérique car on a réussi à outrepasser la seconde qualité. Fait rare mais possible. J’accepte ma colère afin de trouver une harmonie avec elle, n’essayant ni de la contrôler ni n’acceptant qu’elle me contrôle. Je suis capable d’accepter le pire comme le meilleur, chez moi comme chez autrui, sans jugement ; seuls m’importent l’harmonie que l’on peut atteindre et l’amélioration éternelle sur laquelle on peut progresser. "Il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. La vie nécessite, pour son épanouissement, non pas de la perfection mais de la plénitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression ni ascension" ; Jung, toujours.
De bien des manières, vous pouvez me considérer comme l’Ombre à la Lumière de Charles Xavier. Nous cherchons la même chose vis-à-vis des autres mais par des chemins opposés. Il cultive le meilleur, j’amène à accepter le pire. A être entier. Changeons de références culturelles, voulez-vous ? "Nous sommes tous la somme de ce que nous accomplissons, non ce que nous avons l’intention d’accomplir. Si l’on tient à la sagesse, la gentillesse, le sérieux et la vertu mais n’agissons que dans la sagesse, la gentillesse, le sérieux et la vertu, on n’ira nulle part ; car ceux qui ne le feront pas nous vaincrons. On doit jouer selon leurs règles pour les battre et pouvoir donc instaurer nos valeurs. Il est mieux d’être efficace et de réussir que d’être bien intentionné et d’échouer. Rêver de bien ne suffit pas, il faut faire du bien. Changer le monde pour le mieux, non se réfugier dans le confort de bonnes intentions" ; Nicolas Machiavel. Oh, je ne prétends pas être un homme de bien ni changer le monde pour le mieux. Je cherche le contrôle et l’ordre. Le Pouvoir. Personne n’obtient le pouvoir sociétal, indifféremment de sa forme, en s’en tenant à la bonne morale et aux intentions. Certes, les mutations et l’absence d’égalité biologique entre les individus amènent à la possession d’un pouvoir naturel mais celui-ci n’est qu’une facette de plus, parmi d’autres, du Pouvoir. La majorité des individus puissants, des élites sociétales, n’ont aucune capacité surhumaine tandis que nombre des mutants les plus puissants sont des outils au mieux, nommés "héros", et de graves menaces au pire, nommées "vilains". Généralement, les menaces sont simplement des individus qui n’agissent pas selon les règles sociétales et remettent en cause celles-ci, d’ailleurs. En cela, je ne suis pas une menace. Concentrations des richesses et des pouvoirs, c’est une aubaine pour moi : moins il y a de personnes pour détenir le pouvoir, plus j’aurai de faciliter à les contrôler. Le secret pour diriger le monde n’est pas d’en être le maitre, c’est de contrôler ceux qui en sont les maîtres. Tous les avantages, aucun des inconvénients. C’est le principe d’être un dieu. Oui, je me considère comme un dieu. A dire vrai, je considère tous les télépathes comme des dieux. Si j’admets l’égotisme de cette considération, laissez-moi vous expliquer calmement. Culturellement d’abord, les polythéismes sont remplis d’êtres dont les capacités surhumaines les ont fait être considérés pour des divinités. Ainsi, nombre de mutants et autres surhumains peuvent être considérés comme des dieux par des cultures technologiquement limitées vis-à-vis de leurs pouvoirs. Pour moi, ils n’en sont pas. Seuls les télépathes le sont car ils sont les seuls à pouvoir contrôler la réalité. Philosophiquement, la réalité est toujours en débat : tant pour la définir en tant que terme que pour définir ce qui y appartient et ce qui n’y appartient pas. En cela, la réalité n'est pas tant ce que les sciences cherchent à décrire que ce que les individus parviennent à appréhender. Chacun se construit donc sa propre réalité. Que sont les télépathes si ce n’est des êtres capables d’altérer la réalité ? Que sont les dieux si ce n’est des êtres capables d’altérer la réalité ? Non, nous ne pouvons pas changer les lois de la physique. Cependant, nous pouvons faire qu’elles n’appartiennent plus à votre réalité, comme toutes ces théories scientifiques qui n’interagissent jamais avec votre existence. Nous pouvons changer qui vous êtes, votre mémoire, ce que vous percevez, vos sens, ce que vous pensez, votre cognition. Vous ne pouvez pas nous dénier notre pouvoir sur vous. Nous édictions les règles intelligibles que vous suivez et renoncer à elles, à notre pouvoir sur vous, revient à abandonner votre humanité pour régresser à l’état d’un animal n’étant pas sentient. Sachant que nombre de télépathes sont, de toute manière, capables d’interagir avec les animaux également. J’ai le charisme, le flegme et la royauté conséquents cet état de fait. Je ne suis pas parfait, évidemment, mais il n’y a que les monothéistes pour considérer cela comme un critère de divinité. Certains pourraient néanmoins considérer ma condition d’existence, de parasite, comme preuve que je ne suis pas un dieu. Peut-être même que je sois un diable. Les démons d’aujourd’hui sont souvent les dieux d’hier. Diable vainqueur deviendra Dieu, Dieu vaincu deviendra Diable. Dans tous les cas, n’ai-je pas transcendé la mortalité de la chair, propre aux humains, pour atteindre un état d’existence de l’esprit, considéré par tant comme niveau d’existence supérieure ? De plus, contrôler ma propre réalité, je peux m’y adonner à tous mes appétits de bons vivants… même si je ne le suis plus vraiment.
En conclusion, je suis tout autant le monstre innommable que l’on projette sur moi que le dieu ineffable que je considère être et, finalement, l’humain qui se trouve entre les deux. Je règne sur cette partie de vous que vous refusez de voir. Je représente ces projections de vous-même que vous faites sur autrui. Je suis le Roi d’Ombre. Je vous amènerai à la voir voire à l’accepter. A trouver la paix. A trouver l’amour. A trouver la compréhension. J’aurai souhaité terminer cette présentation par une chanson, What so funny ‘bout Peace, Love and Understanding ? Néanmoins, c’est un souvenir, une anecdote, qui s’impose à mon esprit pour faire la transition. Longtemps après ma mort, l’une de mes anciennes maitresses a dit de moi que, si je n’avais pas l’étoffe pour être un grand roi, j’étais doux, j’avais du sang froid et un bon sens de l’humour. Je souris encore quand je pense à elle…
Put my glasses on, you’ll live my life
De vos premières années de vie, vous ne vous souvenez que de fragments qu’on vous a raconté. Ce qui est sûr, c’est que vous avez quatre sœurs ainsi que deux demis frères et sœurs, issus du mariage précédent de votre père. Son nom est Fouad 1er, sultan et roi d’Egypte et du Soudan. Celui-ci veut que l’on prenne le plus grand soin de votre éducation ainsi êtes-vous entouré de vos sœurs et de votre mère, Nazli Sabri, en plus de votre gouvernante britannique, Miss Ina Taylor. Votre enfance est celle d’un fils de roi : littéralement dorée. Puis, à votre 13 ans, vous avez l’impression de devenir fou. Les voix. Toujours les voix. Elles raisonnent dans votre tête. Elles vous font tomber en disgrâce. Vous vous réfugiez dans la foi pour combattre ces démons. Jusqu’à ce que vous compreniez. Elles ne sont pas fausses. Elles sont aux autres. Les autres sont dans votre tête. D’abord, vous apprenez à les chasser. Ensuite, vous apprenez à les inviter. Enfin, vous apprenez à les manipuler. Ressentir des parties précises. Les modeler. Vous en poussez les limites, indifférents aux conséquences tant que vous ne faites pas de mal. C’est votre peur : faire du mal. Cependant, quel mal faites-vous à faire faire ceci ou cela ? La tentation est toujours là. Le 12 décembre, vous vous voyez confier par votre père le titre de Prince de Haute-Égypte et devenez prince héritier du royaume. Comment décrire la fierté que vous ressentez ? Elle n’est malheureusement que de courte durée. Votre père est malade. Malade à devoir en être traité au Royaume-Uni, car votre royaume a besoin de son protecteur pour essayer de sauver son monarque. Ce n’est pas de votre faute, cependant vous enragez de ne pouvoir agir. Pour vos 16 ans, vous vous rendez en Angleterre avec votre suite de médecins, d’enseignants et de gardes. Il s’agit non seulement de le revoir avant la fin mais également d’être éduqué à l’Académie royale militaire de Woolwich. C’est là-bas que vous rencontrez un allemand d’excellente condition, Wolfgang von Strucker, et que celui-ci vous propose d’utiliser la magie noire pour sauver votre père. Le prix ? Manipuler mentalement le Roi Edward d’Angleterre pour qu’il soutienne le nazisme d’Hitler. Suite à vos discussions avec von Strucker, vous êtes favorable à l’Axe et particulièrement intéressé par l’Hydra, d’où proviennent votre ami et ses connaissances ésotériques. Néanmoins, lorsque vous vous décidez à passer à l’action, vous vous retrouvez confronté par deux mutantes déterminées à vous en empêcher. La rousse vous plait particulièrement. Elle s’appelle Géraldine. C’est un amour adolescent, basé sur la découverte et l’impulsivité, mais il vous semble primordial à cette époque. Suffisamment primordial pour trahir votre allié allemand, pillant ses souvenirs afin d’avoir tout de même les moyens de sauver votre père. Comment décrire la déception quand vous échouez ? Comment décrire votre sentiment lorsque vous faites face à son corps froid ? Vous en êtes incapable. Géraldine vous soutient mais votre échec comme votre devoir vous éloigne d’elle. Une première fois. Une dernière fois. Même vos études à l’Académie de Woolwich ne survivent pas à cet événement. L’année suivante, vous êtes couronné à la fin du mois de juillet et être le premier souverain d’Egypte à vous adresser à votre peuple par la radio. Quel événement ! Vous êtes extrêmement populaire, encouragé tant par la population que par la noblesse et par les égyptiens que par les anglais. Vous ne faites pas l’unanimité, cependant, et héritez des ennemis de votre père. Ils sont vos ennemis aussi : le parti laïque du Wafd. Pour les affronter, vous vous appuyez sur les Frères musulmans et le parti Jeune Egypte, lesquels prônent le prônent le renforcement du lien entre le monde arabe et l'Égypte, ainsi qu'une dimension religieuse islamique dans le gouvernement. Cette politique est assez simple, vraiment, puisque vous pouvez connaitre les pensées de vos adversaires. Un peu avant vos 18 ans, vous épousez Safinaz Zulfikar au Caire, laquelle prend le nom de Farida d’Egypte. Au fil des ans, trois filles naitront de cette union : Feriyal, Fawzia et Fadia. Cependant, vous resterez un adolescent. Le style de vie royal, vous l’aimez beaucoup et cela suscite la colère de nombre de vos sujets. Là où ils sont majoritairement pauvres et privés de droit, vous vous rendez souvent en Europe pour de grandes tournées d’achats afin d’ajouter tout et n’importe quoi à vos milliers d’hectares de terre, vos douzaines de palais et vos centaines de voitures. Même vous, vous n’avez aucune idée de l’étendue de ce que vous possédez réellement. Il faut simplement plus, toujours plus. Dans l’ésotérisme aussi, il faut plus. Il faut que vous soyez capable de soigner. Il faut que vous soyez capable de ramener à la vie. Dans la télépathie aussi, il finit par vous falloir plus. Alors vous vous créez une épée de cristal psy-actif, Athame, et mettez en œuvre une cérémonie mystique destinée à accroitre votre pouvoir. Puiser dans la magie pour augmenter la télépathie… c’est dépasser toutes limites. Ou pas. Vous enragez de découvrir que les voies menacent de vous submerger à nouveau… puis vous trouver une solution : user des cerveaux des autres pour faire une partie du travail du vôtre. Vous devenez une partie d’eux, inconsciente mais présente. Ils deviennent une partie de vous, aussi. Familier des théories de Carl Jung, vous commencez à vous considérer comme le Roi de cette Ombre qu’il a théorisé. Le Roi d’Ombre. Malgré le fait que vous soyez toujours favorable à l’Axe, vous honorez le traité anglo-égyptien de 1936 en mémoire de votre père. Ainsi, vous engagez votre pays à soutenir l’effort de guerre britannique en tant qu’allié. Néanmoins, l’occupation de votre pays par les anglais vous renforce dans votre appréciation de leurs ennemis et vous amène à rester officiellement neutre au début. Si l'Égypte est théoriquement indépendante, les Anglais continuent à y exercer trop de responsabilités, l'indépendance ressemblant fort à une colonisation déguisée. Cela et les épreuves de la Seconde Guerre mondiale accroissent les critiques contre votre style de vie, sans parler de vos erreurs manifestent. Pourquoi éteindre les lumières de votre palais d’Alexandrie face aux bombardements allemands et italiens ? Aucune bombe ne l’atteindra, vous vous en assurerez. Le véritable tournant arrive le 6 novembre 1943, lorsque vous manquez de mourir dans un grave accident de la route. Seule votre magie noire vous permet d’y survivre et le traumatisme vous accompagne jour et nuit. Ainsi commence ce qui sera plus tard qualifié comme votre longue déchéance, d’autant plus tragique que vous entrainerez dans votre sillage la chute de votre dynastie. Le 26 février 1945, soit juste avant la date limite fixée au 1er mars 1945, vous acceptez de déclarer la guerre à l’Allemagne et à l’Italie. Cette décision permet à l’Egypte d'être admise à participer à la conférence de San Francisco, comme membre fondateur de la nouvelle Organisation des Nations Unies. Il ne faut qu’une demi-douzaine d’années, depuis votre accident, pour que vous soyez considéré comme un playboy corrompu, dépensier et incompétent, redevable à une puissance étrangère occupante. Après la naissance de votre troisième fille, vous répudiez votre femme ; vous avez 28ans. A la corruption qui vous amuse l’esprit et la continuité de l’occupation militaire britannique s’ajoute la défaite de votre armée lors de la guerre israélo-arabe. Rien de tout cela n’a d’importance pour vous. Vivre la grande vie, manger la bonne nourriture et forniquer avec la bonne chair, c’est tout ce qui vous intéresse. En mai de vos 31ans, vous épousez Narriman Sadek. Malgré l’absence d’amour entre vous, elle vous donne enfin un héritier : Fouad, comme votre père. En juillet de vos 32ans, un coup d’Etat militaire vous renverse et est salué par votre peuple comme une grande partie du monde comme un acte d’émancipation. Vous acceptez d’abdiquer en faveur de votre fils, alors âgé de six mois, et votre nouvelle femme vous quitte. Vous avez, pour la première fois, ce sourire malsain. Dans l’Ombre, deux Yeux Jaunes s’ouvrent. Aux yeux du monde, vous êtes un monarque déchu, barbichu, ventripotent et embagousé. Vous êtes un exil et mené votre vie à bord de votre yacht, financé par la famille royale saoudienne en raison de l’amitié qui vous lie à son fondateur. Amitié sincère, comme la totalité de vos romances : jamais vous n’auriez usé de vos pouvoirs sur ces gens à qui vous vouez de l’affection. Pour les autres, en revanche… Vos lubies vous conduisent d’abord à Monaco, où vous obtenez la nationalité pour vos 39ans, puis à Rome et à Capri, avec un passeport diplomatique pour vos 40ans. Les mafias italiennes vous fascinent et vous avez l’intention d’étendre votre influence bien au-delà de l’Egypte à présent. A travers elles. A travers le monde entier. Deux ans plus tard, pour vos 42 ans, vous percevez pour la première fois un esprit similaire au votre. Vous le découvrirez plus tard mais un américain du nom de Charles Xavier vient d’utiliser un système d’amplification télépathique nommé le Cerebro. Cela lui permet de sauver le monde de la Crise de Cuba et lui amène votre intérêt et votre fascination. Il vous faut trois années pour le retrouver, aidé de l’ouverture de son Institution Charles Xavier pour jeunes surdoués. Vous l’invitez alors à vous rencontrer. Vous êtes des plus enchantés de l’avoir découvert, de ne plus être seul, de pouvoir partager vos véritables compétences et vos véritables ambitions avec quelqu’un. Dommage qu’il ne soit pas compréhensif. Charles Xavier cherche à vous raisonner. Il vous parle d’un monde meilleur. Vous êtes plein de colère. Vous ne voulez pas d’un monde meilleur. Vous voulez de votre monde. Vous cherchez à le corrompre. Vous l’affrontez astralement afin de trouver les fondements de ce qui fait ses croyances. Afin de les modifier, de modifier sa mémoire. De changer qui il est. Il est puissant mais inexpérimenté. Vous êtes puissant et expérimenté. Il se donne des limites. Vous ne vous en donnez aucune. Vous allez y arriver, ce n’est qu’une question de temps. Vous le savez. C’est la nuit du 18 mars 1965, vous avez 45ans. Il est une heure du matin. Après avoir diné des huîtres, du homard, du veau, des frites et des gâteaux au restaurant "Île de France" à Rome, votre corps lâche. Un rétrécissement des artères à cause de vos mauvaises habitudes alimentaires, responsable de votre surcharge pondérale et de votre hypertension, voilà la cause de la mort selon les médecins italiens qui vous récupèrent. Votre famille refuse qu’une autopsie soit pratiquée sur vous. Vous êtes si faible alors que ces voix raisonnent dans votre tête. Pas votre tête d’ailleurs. Celle de quelqu’un d’autre. Vous avez survécu. Pour l’instant. Il vous faut des jours pour comprendre. Il faut des semaines à ce quelqu’un d’autre pour devenir fou. Vous le détruisez de l’intérieur. Vous vous affaiblissez à l’intérieur de lui. Il vous maintient en vie mais il ne vous nourrit pas. Fort des connaissances de Charles Xavier, que vous considérez comme votre tueur, sur les mutants et les télépathes, vous entreprenez d’en chercher un. Une étape alors que votre colère vous ronge et que vous vous faites la promesse que, un jour, vous vous emparerez du corps de celui qui vous a fait cela. Un jour, vous serez Charles Xavier. A voyager à travers le monde à la recherche de télépathes, vos semblables, vous découvrez une vérité aussi horrifiante qu’arrangeante. Être seul à entendre des voix est considéré comme un signe de folie. Tant de noms et de diagnostiques pour au final enfermer ceux qui ne parviennent pas, comme vous l’avez fait, à gérer ces échos intérieurs. Drogués au mieux, torturés au pire, le premier télépathe que vous trouvez n’est qu’un insecte dont vous liquéfiez l’esprit pour le boire goulument. Rassasié, vous commencez à prendre votre temps. Vous changez, peu à peu. Les Yeux Jaunes. Le Diable aux Yeux Jaunes. C’est ainsi qu’ils fissent par vous appeler, dans ces asiles d’aliénés où personne ne viendra croire que les délires de vos victimes contiennent simplement une perception de réalité différente. Vous qui aviez été sincèrement croyant, vous déviez votre fois de Dieu en vous-même. Vous n’êtes pas une créature damnée qui a survécu à la mort par hasard et l’inflige par vengeance. Vous êtes un dieu qui se nourrit de ceux n’ayant pas la volonté de le devenir et avez transcendé cette mort qui vous effrayait tant depuis celle de votre père et votre propre accident. Vous commencez à tisser votre toile, dans votre asile tout d’abord. Patients et personnels deviennent rapidement obsédés par une question : de quoi vivent les morts ? Du souvenir, répondent les nouveaux arrivants. Des vivants, répondent les plus anciens. Vous commencez à tisser votre toile, au-delà de votre asile ensuite. Dans d’autres établissements. Dans d’autres pays. A travers d’autres gens. Plus de télépathes. Plus de proies. Vous commencez à tisser votre toile, au point que votre forme astrale change en fonction de cette perception. Un centaure arachnéen et obèse avec des yeux jaunes, voilà une hallucination qui se répand jusqu’aux Etats Unis. Puis vient la réalisation : les malheurs de la guerre du Vietnam affaiblissent Charles Xavier, l’empêchant d’utiliser sa machine amplificatrice et retournant ses grands pouvoirs contre lui. C’est le moment. Plutôt que de l’attaquer lui, cependant, votre colère vous amène à vous joindre à l’effort de guerre et à l’horreur. A vous nourrir de cet enfer sur terre. A vous délecter de la tourmente de votre ennemi, esseulé dans son manoir et les ruines de son rêve alors que les faireparts de décès de ses amis morts au combat lui parviennent. La haine n’a d’égale que la satisfaction sadique que cela vous procure mais celle-ci, pour être maintenue, réclame toujours plus de souffrances. De folie. En 1973, Charles Xavier finit par reprendre le fardeau de ses pouvoirs et les accords de Paris signent le retrait militaire américain. La guerre du Vietnam se termine deux ans plus tard. Vous avez manqué votre occasion et devez de nouveau faire profil bas : si le Professeur vous trouve, il vous achèvera. Vous devez vous renforcer. Vous préparez. Vous embusquer. Tendre votre toile autour de lui, l’y piéger, le dévorer, le posséder. Cela vous obsède. Cela vous consume. Pendant dix ans. 1983, vous auriez eu 63ans. Votre ennemi, votre objectif, votre raison d’être vous contacte. Non, il contacte l’entièreté de la planète. Il invite les forts à protéger les faibles, effrayé de mourir. Vous le localisez. Le Caire. Votre lieu de naissance. Votre ville. Vous vous y rendez. Vous êtes témoin de l’Apocalypse. La bataille désespérée contre un dieu autoproclamé désirant votre prix pour en devenir véritablement un. L’éclosion de l’oiseau Benou, âme de Rê pulvérisant l’usurpateur à la peau bleue et la totalité des êtres physiquement présents. Vos huit genoux heurtent un sol illusoire alors que votre haine se retrouve face à un vide. Charles Xavier est mort. Il ne reste rien de lui. Que reste-t-il de vous, désormais ? Toute cette haine, elle ne peut pas simplement disparaitre. Elle doit être transformée en une émotion d’intensité égale. Alors que vous parcourez les ruines de la ville de votre enfance, du palais de votre enfance, vous ressentez ces sentiments dont vous vous êtes tant nourri. Peur, colère, dégout… Les mutants ont détruit une grande partie du Caire. Les mutants ont détruit une grande partie du monde. Les mutants seront, à nouveau, craints et chassés. Toute cette haine, elle ne peut pas simplement disparaitre. Elle doit être transformée en une émotion d’intensité égale. Charles Xavier était votre ennemi… mais qu’est-ce qu’un ennemi sinon un frère de bataille qui combat pour l’autre camp ? L’amour pour cet homme qui a tout sacrifié pour protéger ceux qui auraient dû le vénérer remplace peu à peu la haine qui vous consumait et vous vous lancez à âme perdue dans la préservation de ce qu’il souhaitait : la paix entre les humains et les mutants. Nulle résurgence du Programme Sentinelle n’est discutée désormais que les X-Men ne sont plus là ; vous vous en assurez à l’aide de vos pouvoirs, qu’importe que cela vous affaiblisse. Le SHIELD ne doit pas chercher à capturer et exterminer les mutants, il doit les protéger et en faire de nouveaux héros. Comme les X-Men. Les mutants se cachent, dissimulent leurs pouvoirs, sont victimes du racisme et de la peur, oui. Cependant, jamais l’échelle n’a l’occasion de s’accroitre pour devenir systémique. Vous vous en assurez. Quand aux télépathes dont vous vous nourrissez, vous essayez de leur adoucir la folie à présent. Diriger leurs hallucinations, bloquer leurs pouvoirs, être leur ami imaginaire… C’est infiniment plus lent que les torturer mais c’est aussi infiniment plus valorisant. Vous comprenez ce qui animait Charles Xavier, au-delà de sa propre expérience passée. Vous comprenez cette satisfaction d’aider et elle vous apporte la paix. Vous plongez dans votre Ombre et redevenez son Roi. Peu à peu, le Diable aux Yeux Jaunes ne vous définit plus. Il est toujours là, oui, et il le sera toujours. Mais votre forme, celle où vous vous représentez vous-même, devient humaine. Redevient humaine. Celle que vous auriez pu être. Celle que vous auriez dû être. Au moment de votre mort. Amahl Farouk. Depuis cet accident de voiture, tant de décennies plus tôt, vous l’aviez perdu. Vous vous étiez perdu. Dans les rêves drogués de vos hôtes, vous cherchez la beauté de leurs souvenirs. De leur réalité. Lorsque les symptômes de votre présence deviennent trop importants, vous partez. Nouvelle recherche, alternance d’hôtes pour diminuer l’impact. Vous êtes une maladie avec une conscience. Un parasite pouvant choisir d’être un symbiote. Vous établissez les règles de votre existence. Vous n’en devenez pas idéaliste non plus. Votre condition reste cruelle, pour vous comme pour ceux qui vous accompagnent en son sein. Votre monde reste cruel, vous avez l’expérience de la guerre et de la politique, de la beauté humaine comme de sa bêtise. Vous voyez le monde changer, se préparer à ignorer les problèmes qu’il crée et à en créer de nouveau. Vous voyez le pouvoir que vous pouvez tirer de cela ; le pouvoir qui permet de faire de modeler une société comme on modèle une réalité personnelle… et conséquemment de modeler la réalité de millions d’individus, bientôt de milliards, sans avoir à dépenser cette énergie que vous n’avez plus. C’est un échiquier. Gigantesque. Infini. C’est un échiquier et vous en êtes le roi : la pièce la plus importante, la pièce maitresse la plus limitée. En 2012, alors que vous auriez eu 92ans, les Avengers se forment. Les héritiers des X-Men, cherchés depuis tant d’années, sont enfin là. Ils répondent aux machinations de Nicholas Fury et du SHIELD. Ils répondent au défi de Loki et des Shitauri. D’autres répondent à leur défi également. L’Hydra, ayant survécu à la chute du nazisme et infecté le SHIELD, finit par devoir se dévoiler lors d’une tentative de coup d’éclat qui les affaibli plus qu’autre chose. De leurs études du Sceptre de Loki naissent les premiers mutants artificiels depuis des années. Des études des Avengers sur le Sceptre de Loki nait la plus grande menace depuis l’invasion de celui-ci. Un pays entier est rasé. L’escalade arrive et vous ne pouvez rien pour l’en empêcher. D’autres s’y essaient et, ce faisant, affaiblissent leurs plus grands atouts. Les Avengers sont au plus faible lorsque l’invasion de Thanos arrive. Le Snap. Vraisemblablement, vous êtes encore une créature vivante : vous vous sentez disparaitre. Vous auriez eu 98ans. Puis tout redevient comme avant. A cinq ans près. Sur vos deux pieds, vous parcourez les ruines de leur maison où ils se tiennent face à leur roi. Celui-ci a tout sacrifié. Un homme de plus pour partir ainsi. A vous tournez vers l’avenir, vous anticipez qu’une équipe nommée "les Avengers", les Vengeurs, ne puisse tenir longtemps sans ennemi. Et s’ils se dispersent, le monde redeviendra vulnérable. Comme un système immunitaire, il faut leur inoculer des maladies pour qu’ils s’entrainent. Vous pouvez faire cela. Et si jamais vos maladies gagnent ? Et bien la Terre aura de nouveaux protecteurs. L’important n’est pas de contrôler le monde, c’est de contrôler ceux qui contrôlent le monde. 2023, une autre surprise parvient à votre connaissance. L’Institution Charles Xavier pour jeunes surdoués a rouvert ses portes. Charles Xavier, lui aussi, a vaincu la mort. Comment ? Impossible de le savoir sans dévoiler votre existence. Sans vous exposer à une nouvelle confrontation. Elle ne vous intéresse pas mais vous l’anticiper inéluctable. Vous souhaiteriez lui parler, pourtant. Lui dire que vous comprenez. Jamais vous ne serez un idéaliste comme lui. Jamais vous ne vous limiterez à cette morale qui vous rend vulnérable à ceux qui ne la partagent pas. Cependant, vous comprenez. Vous agissez, vous aussi. Posséder Charles Xavier, corrompre les X-Men, cela ne vous intéresse plus. Si vous pouviez arriver à vivre en paix avec eux, vous le feriez. Vous envisagez que cela prenne du temps. Que cela demande des points de pression. Vous les trouverez. Si les mots, si le récit de votre étrange et horrifique aventure ne suffisent pas à exposer que vous avez tant le droit de vivre qu’eux, alors le risque de destruction mutuelle le fera. Une précaution regrettable mais une précaution tout de même. Par respect, cependant, vous n’intervenez pas lorsque la Sorcière Sombre consume l’Avenger et amie de Charles Xavier. Par respect, vous n’intervenez pas lorsqu’elle arrive à retourner la jeune Jean Grey contre son mentor, libérant ce qui deviendra à terme la plus puissante mutante de toutes ; d’ailleurs responsables, à vous yeux, de la disparition des X-Men en 1983. Toutes deux sont fascinantes, pourtant, mais les approcher serait un acte de guerre. Et approcher Charles Xavier pour lui proposer votre aide serait un acte de manipulation. Alors vous regardez les choses, caché. L’évasion d’Helmut Zemo, parallèle à tout cela, vous offre un visage pour chercher à stimuler tous ces héros destinés à défendre le monde. Lui et ses futurs alliés manquent cependant de soutien et de motivation. Vous allez la leur fournir…
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Pseudo :Darmentis Âge :28/04/1994 ; soit 27ans Autre(s) Compte(s) ? :The Stepford Cuckoos, Stephen Strange, Lucy Orchent Comment avez-vous connu le forum ? :Kath’ H. Hunter Un commentaire ? :Le voilà, le super-méchant destiné à accompagner les super-méchants et quelques gentils sur le chemin de la super-méchanceté pas si méchante mais totalement antagoniste !
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Dernière édition par Amahl Farouk le Sam 2 Avr 2022 - 17:45, édité 1 fois
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