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 [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir

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The (Dark) Phoenix
Jean Grey
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The (Dark) Phoenix

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MessageSujet: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyMar 22 Mar 2022 - 22:44


Recomposer le passé pour construire l'avenir

« Notre vengeance sera le pardon. »



16 JUILLET 2024 AVEC CHARLES XAVIER

Emmitouflée dans un pyjama épais recouvrant ses os décharnés, elle est assise dans un fauteuil confortable face à la fenêtre de sa chambre : dehors, le soleil baigne le jardin d’une lumière dorée apaisante, et la chaleur étouffante de l’été est chassée par le vent tiède qui traverse les arbres, faisant plier les branches sous son cri. Comme l’arbre qu’elle observe, Jean se sent faiblir, elle se sent plier. Mais contrairement à lui, elle sait qu’elle va finir par rompre.

À cette pensée, un tressaillement dans son dos l’oblige à crisper ses mains sur les accoudoirs de son fauteuil, tandis que les battements de son coeur augmentent la cadence de leurs martèlements soucieux ; fermant les yeux quelques secondes, elle est comme aspirée par l’Ombre qui lui ressemble tant, renvoyée dans un espace de son esprit qui ne lui appartenait plus vraiment, pas encore, du moins. Renvoyée dans un souvenir lointain, presque oubliée, elle observe les alentours sans comprendre : la rue résidentielle est calme, les maisons sagement alignées aux jardins soigneusement entretenus donnent l’impression de sortir d’une carte postale, et des rires d’enfants résonnent au loin.
À la surface, le dos droit comme un pantin dont on aurait tiré la corde, les yeux rivés sur l’extérieur, seul son souffle témoignant encore du fait qu’elle est en vie, elle semble être perdu dans ses pensées. Mais elle n’est pas perdue. Elle vient plutôt de se retrouver.

La petite fille est là, assise sur un banc. Rousse, comme elle. Les yeux clairs, comme elle. Elle la regarde sans bouger, le menton fier et l’oeil brillant d’une rancoeur amère mais, la colère ne siège pas sur son visage. C’est la tristesse, plutôt.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

La petite fille ne répond pas tout de suite, elle temporise la tension palpable qui s’établit entre les deux êtres vivant dans le même corps. C’est une phrase saturée de malheur qui s’apprête à tomber, Jean le sait, elle redoute ce que son moi-intérieur va lui dire, lui reprocher, lui avouer ; elle voudrait fuir, rejoindre la surface, rejoindre l’extérieur mais elle est bloquée sur place, incapable de s’extraire de cette présence si longtemps ignorée, et à présent si ardemment redoutée.

« Je veux te parler. »

L’allocution est neutre, ni sèche ni aimable, mais Jean blêmit. Si l’enfant n’a point changé, l’adolescente, elle, semble avoir considérablement vieilli en quelques jours : d’un teint livide, presque gris, elle porte des cernes mauves sous ses paupières lourdes et ses yeux larmoyants, et le silence enfle dans sa bouche comme un cri intériorisé, que personne ne pouvait entendre… Ou peut-être que si ?

« Tu m’as menti.
— Non, pas moi. C’est Elle qui t’a menti : tu ne m’as jamais demandé d’infirmer ses dires. »

L’aberration déforme les traits de Jean qui, lâchant un faible rire de désillusion, apporte ses mains contre son visage tout en prenant finalement place sur ce banc, à côté de celle qu’elle fut autrefois. La petite fille, elle, sage et propre dans sa petite robe fleurie, le visage dégagée par une demi-couette tirée vers l’arrière, ne bronche pas. Le coude appuyé sur le rebord du banc, Jean l’observe, incapable d’éprouver la moindre haine envers celle-ci ; elle semble si fragile, si gentille, si douce…

« Cela ne l’a pas empêché de m’enfermer là-dedans. »

Répond la petite fille en cognant gentiment sur sa propre tempe, sans se tourner vers Jean. Celle-ci soupire une première fois, ne trouvant pas le courage de la contredire sur ce point. Elle finit par ravaler difficilement sa salive, levant le menton vers quelques enfants qui passent en courant devant eux avant de lui répondre, d’une voix hésitante :

« Il pensait bien faire… »

Le dos voûté, les mains appuyées sur le rebord du banc, ses petits pieds chaussés de ballerines vernis se balançant dans le vide, le Phoenix hoche son menton de gauche à droite tout en continuant d’ignorer son interlocutrice, à laquelle elle répond toutefois :

« Il savait très bien ce qu’il faisait. Je lui ai fait confiance, moi aussi. Mais il n’a eu aucune pitié pour moi, il n’en a jamais eu. Je t’ai dit ce qu’il m’avait fait ! Pourquoi tu es revenue ici ?! »

La tonalité de sa voix d’enfant s’est déréglée sur les derniers mots, elle a haussé le ton dans un élan coléreux, presque, douloureux. Les sourcils contrits, l’oeil compatissant et les lèvres hésitantes, Jean l’observe quelques secondes en ayant l’impression de porter une culpabilité immense sur les épaules, mais s’accroche à l’espoir de pouvoir apaiser ce coeur d’enfant qui, meurtri et asséché, se sentait une nouvelle fois abandonné.

« Tu m’as trahie.
— Moi ? Demande-t-elle, étonnée.
— Oui, toi. Tout ce temps, j’étais là, tu le savais. Mais tu ne pouvais rien faire, il m’avait bien caché, il avait pris soin de m’enterrer bien loin de ta portée. Mais tu savais que j’étais là, je te faisais peur mais… Dans le fond, je savais que tu pourrais me comprendre. Je croyais que tu pourrais me comprendre. Mais tu es comme lui, tu aimerais me voir disparaître, tu aimerais m’enterrer. Mais c’est moi, qui vais tous vous enterrer. Toi, pour commencer. Tu seras la première. »

Le silence, dans la bouche de Jean, s’épaissit encore. Ce qu’elle éprouve en cet instant ne ressemble à rien de ce qu’elle a déjà connu : elle ne trouve aucune réponse à donner, aucune réplique, aucun mot. C’est un coup si violent que ses pensées se détraquent, s’agitent dans tous les sens et cognent contre les parois de son crâne en mélangeant plusieurs sentiments : la peine, la colère, la peur. Elle aimerait parler mais, elle le sent, sur sa langue, les phrases se désarticulent, bien loin du sens qu’elle aimerait leur donner ; finalement, après quelques longues silence d’un silence pesant, Jean décide de porter sa main contre la petite fille, déposant celle-ci sur la sienne en recouvrant ses doigts minces et frêles en lui murmurant, d’une voix douce :

« Je comprends ta colère… »

Loin de l’apaiser, cette main tendue est repoussée avec la plus grande des véhémences, la jeune fille se tournant vers Jean avec une expression mauvaise en la faisant valser de l’autre côté de la ruelle, la propulsant contre un arbre et la faisant tomber sous l’ombre de ce dernier. « Non, tu ne comprends rien. » Se relevant lentement, tandis que Jean peine à se redresser, la petite fille avance vers elle en ayant les poings serrés et le visage fermé, sa voix froide et ferme dénotant avec son physique encore juvénile :

« Mais ça ne fait rien, vous allez bientôt comprendre… Vous allez tous comprendre… »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyDim 27 Mar 2022 - 21:09



Recomposer le passé pour construire l'avenir


Jean, Phoenix et Charles


Jean était revenue. Après de longs jours d'errance, sans que quiconque ait pu la ramener à la raison, elle avait fini par revenir. Elle avait libéré Lynda. Elle avait repris sa place à l'Institut. Charles s'en sentait-il soulagé ? Pas vraiment. Quelque chose s'était brisé en elle. Quelque chose qu'il avait installé, bien des années plus tôt, pour la protéger. Quelque chose qui n'aurait jamais dû être retiré si brutalement. Et pour l'heure, il ignorait les conséquences que cela pouvait avoir sur Jean.

Ils n'avaient pas pu se parler. Elle était revenue physiquement, mais psychiquement elle semblait être ailleurs. Elle devait terriblement lui en vouloir… Et pourtant elle était là. Si elle acceptait simplement de lui parler, de lui confier ce qu'elle avait sur le cœur… Il était prêt à subir sa colère, sa déception, il était prêt à entendre qu'elle s'était sentie abandonnée, trahie. Il lui expliquerait. Elle comprendrait. Mais pour cela, il fallait qu'elle lui parle.

Il ne pouvait la forcer en rien. Jean n'était plus une enfant, elle avait dix-neuf ans, elle n'avait sans doute plus besoin qu'il lui tienne la main. Mais il se sentait toujours responsable d'elle. Il ne pouvait que prendre son mal en patience, veiller sur elle de loin, sans en avoir l'air, en attendant qu'elle se sente prête à venir le voir. Il avait déjà vécu cela avec Raven, et si l'attente avait été difficile, elle avait fini par payer. Ils avaient fini par discuter, par se dire les choses, par se réconcilier. Il espérait qu'il en serait de même pour Jean.


************

La jeune Celia, mutante hydrokinésiste âgée de onze ans, fut la première à remarquer que quelque chose clochait. Alors qu'elle passait dans le couloir des chambres des élèves, elle vit que la porte de la chambre de Jean tremblait. C'était pas normal. Elle pensa à l'ouvrir, mais ça lui faisait peur. Alors elle tambourina à la porte d'à côté, tout en disant d'une voix forte qu'il y avait un problème. Kurt apparut dans le couloir - c'était plus rapide que de marcher depuis son lit jusqu'à la porte de la chambre - et vit aussitôt ce qui apeurait la petite Celia. Non seulement la porte tremblait, mais les murs aussi à présent, et la vibration était de plus en plus forte. Il sortit son téléphone pour appeler le professeur Xavier, mais avant qu'il ait pu composer le numéro, la voix du directeur résonna dans le couloir.

« Je suis là. »

************

Charles avait d'abord ressenti ce pic de douleur caractéristique à la tempe, cette douleur qui se manifestait toujours comme un signal d'alarme dès que quelque chose n'allait pas. Cela arrivait généralement lorsque l'un de ses proches avait un sérieux problème. Il entendit aussi un cri de détresse. Jean…
Lorsqu'il arriva dans le couloir, plusieurs élèves étaient déjà présents, et un Hank inquiet le rejoignit rapidement, le questionnant du regard. Ils avaient déjà vécu cela, lorsque Jean avait rêvé de l'éveil d'Apocalypse.


« Hank, emmène les enfants dehors. Je m'en occupe. »

Sa voix était très calme, mais intérieurement il bouillonnait d'inquiétude. Il percevait les émotions chaotiques de Jean qui se répercutaient autour d'elle. Peine, colère, peur… une explosion de sentiments négatifs qui menaçait de tout ravager.
Une fois les enfants partis, il ouvrit la porte de la chambre…

Comme un air de déjà-vu. Une odeur de brûlé assaillit ses narines. De la fumée émanait des murs, déformés par des cloques qui se propageaient lentement, inexorablement. Mais cette fois, Jean n'était pas en proie à un sommeil agité. Elle était assise devant la fenêtre, immobile, calme. Trop calme. Catatonique.
Charles s'avança dans la pièce, faisant fi du danger potentiel.


« Jean ? »

Elle ne bougea pas, n'eut aucune réaction. Elle ne l'entendait pas. Elle n'était pas là. Charles prit une profonde inspiration, ferma les yeux, se concentra. Il força la porte de son esprit.

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Il se retrouva dans une rue paisible d'une banlieue résidentielle. Jean était allongée au sol, sous un arbre, tentant de se redresser. Une autre Jean, plus jeune, s'avançait vers elle, les poings serrés, le visage glacial. Le cœur de Charles manqua un battement. Il comprit immédiatement ce que cette petite fille représentait.
Son intrusion fut instantanément remarquée par les deux Jean qui tournèrent la tête vers lui. Il resta figé, la bouche entrouverte sans qu'en sorte le moindre son, le regard anxieux allant de l'une à l'autre, redoutant ce qui allait se passer.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyMer 6 Avr 2022 - 18:22


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« Notre vengeance sera le pardon. »



16 JUILLET 2024 AVEC CHARLES XAVIER

Un hoquet de douleur ricochant sur la langue de Jean, celle-ci avait grimacé en réalisant qu’elle se l’était mordue durant la chute ; la piqûre de ses dents n’entravant point la réalité (du moins, ce qui était la réalité dans son esprit), l’adolescente avait appuyé ses paumes contre le goudron pour se redresser en position assise, le dos accolé contre l’arbre derrière elle. À quelques mètres, la petite fille, celle qu’elle avait été autrefois, l’observait avec une absence d’expression qui faisait froid dans le dos ; c’était à la fois effrayant et perturbant… Jean ne se souvenait pas avoir été ainsi. Aussi mauvaise. Aussi indifférente. Aussi insensible. Était-ce parce qu’elle avait connu l’amour de Charles ? Était-ce parce qu’elle n’avait pas été seule durant toutes ces années ? La privation d’amour avait asséché le cœur de l’enfant qui se tenait devant elle, et la plus âgée ne parvenait pas à lui en vouloir pour ses méfaits.
« Je t’en prie, calme-toi… »
Lui avait-elle dit d’une voix qui se voulait douce en tendant une main vers elle, mais cette nouvelle tentative n’eut aucun effet sur la petite fille aux taches de rousseur. Celle-ci, regard mauvais et lèvres crispées, s’apprêtait à lancer une nouvelle attaque contre l’adolescente lorsque la silhouette de Charles était apparue… Enfin, ils étaient tous les trois réunis.

Le Phoenix avait été tant obnubilé par Jean qu’il ne l’avait point entendu arrivé, et s’était un instant retrouvé déstabilisé. La colère. La surprise. La rancœur. Le corps entier de la petite fille avait tremblé, ses muscles s’étaient crispés tandis qu’elle levait légèrement le menton en gorgeant ses narines d’une respiration puissante mais hachée, lui donnant l’impression d’être sur le point d’imploser.
« Toi. »
Sonnant comme une insulte, les mots avaient franchi ses lèvres comme un vomissement aigre ; même dire son nom lui était compliqué. Il ne fallait pas l’humaniser. Il n’était pas quelqu’un. Il était un monstre. Son bourreau.
Jean, retenant son souffle, s’était redressée en prenant appui sur l’arbre tandis que la petite fille s’éloignait d’elle pour se diriger vers Charles, poings serrés vers le bas et yeux injectés de sang, véritable tourbillon de fureur qui soulevait un vent de colère autour d’elle.
« Dire que je te considérais comme mon sauveur à l’époque… »
Un rire acerbe, qui exprimait toute la désillusion qu’elle avait éprouvé à son sujet, se fit entendre dans sa bouche avant qu’elle n’interrompe sa marche, sans le quitter des yeux.
« Tu aimes croire que tu es quelqu’un de bien, et que tu œuvres pour protéger les autres, mais tu es un hypocrite, Charles, un hypocrite en plus d’être défaillant. Tu n’as pas hésité à m’emprisonner, moi, à m’enfermer avec ce souvenir toutes ces années. Tu savais que j’étais là, hein ? Tu savais que Jean souffrait, reconnais-le. Tu le savais mais tu t’en foutais. Et le plus drôle c’est que tu n’as pas hésité à recommencer avec Wanda ; bravo Charles, vraiment, c’était une brillante idée. »
C’était la première fois que le Phoenix se retrouvait réellement face à Charles ; pas à travers les yeux de Jean, pas à travers ses pensées. La première fois depuis huit ans, et il crachait son venin comme s'il avait pesé sur sa langue depuis des siècles, avec une rage véhémente.
« Il semblerait que tu n’apprennes pas de tes erreurs, Professeur… Alors laisse-moi te donner une leçon que tu n’es pas prêt d’oublier. »
Insurgées, des flammes grandissantes se mirent à lécher le corps  et les cheveux de la petite fille qui, délaissant le sol pour s’élever dans les airs, affichait deux iris dorés : les mains crispées devant elle, elle prit une légère inspiration avant de l’attaquer, enfin, déchaînant toute sa colère et sa haine sur lui. Puisqu’ils étaient tous deux télépathes, le Phoenix, souverain en son propre esprit réinvesti, se sentait maître de la situation et décida de l’attaquer tout d’abord sur le plan de l’esprit : investissant le sien, il lui fit revivre leur première rencontre en quelques secondes, sa propre voix masculine portant en écho des mots qu’il avait pu lui dire, répétées en mille voix qui s’entrechoquaient pour former une cacophonie sûrement douloureuse, comme une migraine étourdissante. Puis, lorsque l’opéra tortueux de souvenirs l’eut lassé, le Phoenix crispa ses mains près de son buste pour lui faire éprouver une douleur bien plus physique, localisée quelque part sur son thorax, et usant de sa télékinésie pour l’obliger à s’agenouiller sous lui, comme une humiliation qui le faisait jubiler. Une fois que Charles eut été à genoux, le Phoenix l’observa dans cette posture quelques secondes avant de le repousser violemment en arrière pour le faire heurter une voiture, avec une forte propulsion.
« Arrête, je t’en prie, arrête… »
Mais Jean avait beau l’implorer, le Phoenix n’entendait rien. Il voulait voir Charles souffrir, il voulait le faire payer. Et il était prêt à tout pour obtenir vengeance.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptySam 16 Avr 2022 - 13:29




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Jean, Phoenix et Charles


Il avait connu une petite fille profondément meurtrie, rongée par la culpabilité, par des pouvoirs naissants et trop puissants pour elle, par le poids de la mort de ses parents. Elle n'était pas cassée, c'était ce qu'il lui avait dit pour l'encourager. Mais il s'était vite aperçu que ce traumatisme était trop lourd pour elle, que ces cauchemars épouvantables dont elle était victime chaque nuit allaient finir par la consumer entièrement. Elle était trop jeune pour supporter cela… Alors il l'avait protégée. Il avait restreint ses pouvoirs, il lui avait ôté la responsabilité du décès de ses parents. Il lui avait permis de grandir, de s'épanouir, de s'accepter.

Le traumatisme était toujours présent, au fond d'elle. Charles ne pouvait pas l'en défaire totalement. Un jour viendrait, lorsqu'elle serait en âge de comprendre et de gérer à la fois la puissance entière de ses pouvoirs et la culpabilité de ce qu'ils lui avaient fait faire, où il retirerait ses entraves et l'aiderait à avancer à nouveau. Mais il tenait tant à elle, il ne voulait tellement pas la voir souffrir, qu'il avait repoussé ce terrible moment, encore et encore.

Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Il était coupable, oui. D'avoir voulu la protéger, de l'avoir trop aimée pour lui faire affronter la vérité. A présent elle souffrait, plus que s'il avait eu le courage de la libérer. La petite fille face à lui n'était pas une seconde personnalité que Jean s'était inconsciemment forgée. Elle était la personnification d'un traumatisme qu'il avait laissé trop longtemps endormi. Elle était emplie de colère et de rancœur contre lui. C'était légitime.

Elle avait besoin de déverser sa rage contre lui. Il la laissa parler. Ses mots lui faisaient mal, mais il devait les entendre, les accepter sans tenter de se justifier. Pas encore. Il se forçait à écouter ce qu'elle avait à dire, à ne pas détourner le regard, à se prendre de plein fouet tous ces horribles reproches. Ses yeux clairs la fixaient avec une insondable tristesse. Il s'en voulait tellement de ce qu'elle était en train de vivre, par sa faute.

Elle avait besoin d'un responsable. Elle ne pouvait pas porter ce fardeau seule. Il la laissa faire. Il ne fit pas un geste, ne plaça pas la moindre protection mentale pour l'empêcher d'agir ou pour se protéger lui-même. Il endura la cacophonie étourdissante qu'elle lui infligea, il ressentit pleinement la douleur dans sa poitrine, il supporta l'humiliation d'être mis à genoux devant elle, il la laissa se défouler sur son enveloppe psychique.

Comme une pénitence. Comme une preuve de son amour pour elle.

Ce n'est que lorsque Jean tenta d'intervenir qu'il s'autorisa à réagir. Il se redressa lentement. Il ne se releva pas, non, il se remit à genoux devant celle qu'il avait tant fait souffrir en voulant la protéger. Les yeux embués de larmes, la voix tremblante d'émotion, il se confia enfin à elle, sans filtre, en toute sincérité.


« Je ne voulais pas que tu souffres… Je ne l'ai jamais voulu…
Je suis désolé.
»

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyMar 19 Avr 2022 - 22:36


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« Notre vengeance sera le pardon. »



16 JUILLET 2024 AVEC CHARLES XAVIER

L’affrontement, qui prenait des allures de règlement de comptes, n’en était pas vraiment un puisque Charles n’opposait aucune résistance ; le Phoenix l’accablait des pires reproches, le dénigrait et le fourvoyait d’attaques virulentes sans qu’il ne tente aucune manœuvre pour lui échapper ou le contrer. Si la petite fille semblait quelque peu désarçonnée par ce manque de réactivité, Jean, elle, n’avait pu que frémir en se redressant péniblement sur ses jambes tremblantes, véritablement épuisée par cette situation qui durait depuis bien trop longtemps. Assistant à la scène de loin, la rousse avait froncé ses sourcils d’un air contrit en appuyant sa main recourbée contre l’arbre, ne sachant dire si elle frémissait davantage de chagrin ou de peur : comment une enfant, aussi jeune de surcroît, pouvait être aussi haineuse ? Comment pouvait-elle être aussi haineuse ?
« Pourquoi tu ne dis rien ?! »
S’injuria le Phoenix d’une voix qui soufflait davantage le reproche que le vrai questionnement car, si Charles ne réagissait pas, à ses yeux, il avait le beau rôle : le Phoenix était l’oppresseur quand le professeur était la victime. Alors que c’était l’inverse, inévitablement, aux yeux du Traumatisme courroucé qui avait l’allure d’une enfant, c’était l’inverse. Il était la victime, Charles avait été l’oppresseur. Il ne pouvait inverser les rôles à présent.
ㅤㅤDe frustration et de rage, déversant ainsi toute sa colère vengeresse sur Charles, le Phoenix avait grogné en refermant nerveusement ses mains près de son visage, donnant l’impression d’être enveloppé par une demeure de sentiments abjects, un élan de fureur si féroce qu’il se refusait à le laisser exploser ; c’est alors que la douce voix de Jean avait retenti en écho derrière eux, et que Charles avait parlé. Enfin.
« Je ne voulais pas que tu souffres… Je ne l'ai jamais voulu… Je suis désolé. »
Il s’était figé. Le Phoenix, suspendu à une respiration déjà précaire, s’était paralysé en entendant enfin les mots qu’il avait tant espéré : Charles était désolé. Lentement, presque comme s’il avait été mis au ralenti, il avait relevé son menton pour pouvoir lancer un regard en biais à Charles, les lèvres entrouvertes, les paupières plissées et la respiration saccadée, entaillée par une nervosité qui aurait pu l’étouffer. Désolé. Il s’était souvent imaginé l’entendre, et avait espéré en ressentir des émotions plus grandioses : contrairement à ce qu’il avait pensé, il ne se sentait pas miraculeusement apaisé, et n’éprouvait aucune compassion pour cet homme qui le regardait d’un oeil larmoyant. Il ressentait… Un mélange particulièrement contradictoire, des émotions en discordes qui se disputaient le rythme du ballet de ses émotions, et qui s’alternaient à une telle vitesse qu’il avait été brièvement pris d’un sentiment de vertige.
ㅤㅤPremièrement belliqueux, le Phoenix s’apprêtait à l’accuser de menteur mais, c’était irréfutable jusque dans ses yeux ; Charles était sincère, alors, il y renonça. Ainsi, même s’il ne se sentait pas particulièrement apaisé, le Phoenix devait reconnaître qu’il commençait à accueillir un sentiment nouveau, qu’il sentait poindre en son coeur comme les prémices d’une rémission.
« Je veux comprendre. »
La trêve vient de s’ouvrir, et quand bien même le Phoenix ignore si l’accalmie va durer, il profite de la quiétude naissante qui caresse ses pensées ; pour l’instant, il ne cherche plus la vengeance, il souhaite des réponses. Et une seule franchit la barrière de ses lèvres tandis qu’il plante ses yeux dorés dans ceux de Charles, lui parlant d’une voix plus souple :
« Pourquoi tu n'es jamais revenu m'aider ? »

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Dernière édition par Jean Grey le Jeu 19 Mai 2022 - 22:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyDim 24 Avr 2022 - 21:42




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Jean, Phoenix et Charles


La petite fille s'était figée. Était-ce grâce à l'intervention de la Jean jeune adulte, ou grâce aux mots du professeur ? Elle ne bougeait plus, mais elle n'était pas apaisée pour autant. Sa furie vengeresse semblait avoir pris fin, ou être momentanément suspendue, mais la colère et le ressentiment grondaient encore en elle. Après des années de tourments, il ne suffirait pas de quelques mots pour la guérir.

Le tourbillon d'émotions qui l'envahissait était difficile à supporter, pourtant le professeur se força à ne pas l'ignorer. Il voulait ressentir ce qu'elle ressentait, pour pouvoir la comprendre, pour pouvoir l'aider. Son regard se fit vitreux quelques instants, alors qu'il était pris de la même sensation de vertige qu'elle. Il était avec elle, toujours, pour le meilleur comme pour le pire.

Il perçut alors, au milieu du brasier, une petite lueur d'espoir. A peine une étincelle pour le moment, qui ne demandait qu'à germer, à grandir, à devenir flamme.
Elle veut comprendre. Elle veut des réponses. Elle veut savoir pourquoi il l'a abandonnée.
Toujours à genoux, Charles avança péniblement, symboliquement, de quelques centimètres vers elle.


« Je suis navré de ce que je t'ai fait. Tout ce que je voulais, c'était te protéger, et te donner ce que tu méritais, ce que tout enfant mérite. Une famille. »

Son regard était fixé sur le Phoenix, mais il percevait Jean derrière elle, dans son champ de vision périphérique. Sa précieuse Jean… Elle était bien plus qu'une élève pour lui. Il la considérait comme sa propre fille. Et il savait qu'il était comme un père pour elle. Ils ne se l'étaient jamais dit, jamais directement, mais ils le savaient. Pouvait-elle faire comprendre cela à la petite fille en colère qu'elle avait été jadis ? Pouvait-elle lui faire ressentir la force de son amour pour elle ?

« J'essayais de te protéger, j'essayais de te prémunir contre la douleur. Mais… je n'ai fait que l'enfouir… »

Il reconnaissait son erreur. La protection psychique avait été une nécessité lorsqu'elle était enfant, mais il aurait dû la retirer depuis bien longtemps. Il n'avait jamais pu s'y résoudre. Elle avait réussi à se reconstruire, à trouver des repères stables, elle avait réussi à prendre un peu confiance en elle, à faire confiance aux autres. La confronter aux traumatismes de son passé avait été au-dessus de ses forces. Il ne voulait pas la voir souffrir. Il ne voulait pas prendre le risque de la perdre.

« Je suis là maintenant. Laisse-moi t'aider Jean. Pardonne-moi. »

Il leva lentement les bras et tendit les mains vers elle, pour à la fois implorer son pardon et l'inciter à venir se lover contre lui, à accepter qu'il lui apporte un peu de réconfort. Elle avait besoin de paix et d'amour, il en avait toujours à donner.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyJeu 19 Mai 2022 - 22:02


Recomposer le passé pour construire l'avenir

« Notre vengeance sera le pardon. »



16 JUILLET 2024 AVEC CHARLES XAVIER

Les mots de Charles, comme des lanternes venues apporter de frêles lumières à l’obscurité que le Phoenix portait, ne parvenait pas encore à diluer le poison de sa rancœur : il avait longtemps espéré que le professeur Xavier reconnaisse ses torts, qu’il admette ses fautes et, à présent qu’il entendait l’écho de ses regrets, le Phoenix ne parvenait pas totalement à s’en apaiser. Ce n’était pas le baume tant espéré capable de guérir ses blessures car celles-ci étaient bien trop profondes, comme des crevasses entre deux falaises ne permettant pas qu’on en distingue le fond. Cette haine, quelle profondeur avait-elle atteint, entre les deux falaises de son esprit disséqué ? Jusqu’où s’étendaient les lianes de sa colère, à l’intérieur de lui-même ? Le Phoenix s’était penché au-dessus du vide et avait alors compris ; trop profond, trop profond pour oublier, trop profond pour pardonner. Et pourtant, il en avait envie, lui qui n’était encore qu’un enfant n’ayant guère pu grandir convenablement, n’ayant que trop peu de maturité émotionnelle pour refuser les bras qu’on lui tendait et dans lesquels il avait envie de se cacher. Un instant, il fut même tenté de le faire, d’abandonner les armes et les larmes, d’abdiquer face à la colère, de la surpasser pour rejoindre ce nid paternel tant désiré mais…
« Tu n’as pas fait que l’enfouir. »
Répond-il en baissant les yeux, reniflant faiblement avant de relever finalement le menton, lâchant d’un ton abrupt ?
« Tu m’as enterrée avec elle. »
Il n’y avait plus de colère dans sa voix, semblait-il. La colère s’était dissipée quelque part au-dessus des deux falaises pour s’évanouir et se transformer en une douleur avouée, longtemps réprimée au profit de la rancœur ; ayant nerveusement joué avec ses mains, le Phoenix s’était finalement pleinement retourné vers Charles afin de l’enlacer, étant obligé de s’agenouiller pour pouvoir poser son menton sur son épaule tandis qu’elle enlaçait sa nuque. Si l’étreinte avait pu émouvoir Jean, seul témoin de la scène, Charles avait rapidement pu s’apercevoir que l’enfant qu’il avait recueilli l’aspirait dans sa conscience comme une brume, afin de le plonger dans ses souvenirs…

La nuit s’était abattue sur la route de campagne déserte, où les hautes herbes étaient pliées par le vent chaud qui soufflait tandis que les grillons chantaient, cachés dans leurs terriers. Le décor était paisible, et seule la nature troublait le silence des lieux. L’unique voiture qui trônait sur la route était immobilisée sur le bas-côté, dans un état lamentable qui donnait l’impression qu’elle avait passé des années ici, grignoté par le soleil et le temps. Soudain, dans la nuit, un hurlement strident avait déchiré le ciel en se rapprochant progressivement ; la petite fille rousse était là, titubante et mal-en-point, sa respiration était rauque, entrecoupée par les pleurs, les grognements et les gémissements qui s’échappaient de sa gorge, et qui se répercutaient contre le dôme de sa prison psychique. Elle marchait en crispant ses mains, faisant les cent pas autour de la voiture dans sa robe déchirée, et l’énergie que produisait son corps était comparable à des étincelles dorées qui parvenaient parfois à jaillir de ses mains, mais qui ne provoquait aucun dégât. Elle n’était pas assez forte pour sortir de sa prison, alors elle ne pouvait pas quitter son souvenir. Pas encore.
ㅤㅤElle formulait des paroles incohérentes et mâchées dans ses dents, si bien qu’il était impossible de comprendre ce qu’elle voulait dire. Est-ce qu’elle priait ? Est-ce qu’elle appelait à l’aide ? Personne ne lui répondait. Elle avait fini par se laisser retomber sur ses genoux écorchés, dont la peau rougie était visible même de loin, pour enfouir son visage juvénile entre ses mains abîmées. Et dans le silence de la nuit, sous le chant des grillons, près de la voiture ayant causé la mort de ses parents, elle s’était mise à pleurer. Pluie de chagrin.


Lorsqu’ils revinrent à la première réalité de son esprit, le Phoenix se tenait toujours là, enlaçant la nuque de Charles, son menton sur son épaule, les lèvres serrées. Si des larmes roulaient le long des joues de Jean, le Phoenix, lui, n’avait plus la force de pleurer. Il avait souvent cru qu’il était une erreur, une erreur d’aiguillage sur le cadran, que sa naissance était un défaut de présence, une faille dans l’environnement, une malformation de la vie, un déséquilibre dans l’ordre des choses. Mais puisque Charles disait vrai, puisqu’il n’avait jamais voulu lui faire de mal, peut-être n’était-il pas tout ça… Il le savait sincère, bien qu’il aurait été plus facile de le considérer comme un menteur, mais renoncer à la colère qu’il l’avait vu naître et consumé durant toutes ces années s’avérait particulièrement difficile. La colère le maintenait en vie. S’il l’abandonnait, que lui restait-il ? Que resterait-il de lui ?
« Je te crois. Et… »
De sa petite voix d’enfant, qui se hissait à l’oreille de Charles comme un drapeau blanc levé au milieu d’une guerre sanglante, et sans relever le menton de son épaule réconfortante, le Phoenix avait poursuivi, prononçant des mots qu’il n’aurait jamais pensé dire :
« …Je te pardonne. »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyJeu 26 Mai 2022 - 10:59




Recomposer le passé pour construire l'avenir


Jean, Phoenix et Charles


Elle avait raison. En enfouissant sa douleur, il avait enfoui une partie d'elle. Il avait nécessairement changé son être, avait modifié ce qu'elle aurait pu devenir. Les épreuves faisaient partie de l'existence, elles contribuaient à forger notre personnalité, que cela nous plaise ou non. Il était le premier à dire qu'il ne voulait rien changer de son passé, car il était possible de tirer des leçons même des pires moments. Et pourtant, en préservant Jean de sa propre histoire, il l'avait forcée à changer, pour son bien certes… mais comment pourrait-elle le comprendre ?

En fin de compte, elle s'agenouilla auprès de lui et passa ses petits bras autour de son cou. Elle n'était plus consumée par la colère. Elle n'était plus qu'une âme en peine, une petite fille en mal d'amour, à qui l'on avait volé la vie qu'elle aurait dû avoir. Elle n'en avait pas encore fini avec lui. Charles replia ses bras dans le dos de la fillette, l'enlaçant à son tour pour se laisser aspirer dans sa mémoire.

Elle lui montra ce qu'elle devait vivre inlassablement depuis que le télépathe avait érigé la barrière mentale. Un souvenir bloqué, qui tournait en boucle. Voilà ce qu'elle était vraiment, au fond. A présent que les barrières n'étaient plus là, elle allait probablement cesser de subsister comme une flamme dévorante au fond de l'esprit de Jean. Le Phoenix allait finir par se dissiper, ou par fusionner pleinement avec Jean, pour garantir son équilibre.

Charles caressa doucement les cheveux de la fillette, comme on prendrait soin d'un enfant malade. Il ferma les yeux et sourit lorsqu'elle accepta de le pardonner. Si elle trouvait la force d'abandonner sa colère, si elle faisait la paix avec lui, elle allait pouvoir être en paix avec elle-même.
Le télépathe rouvrit les yeux et les posa sur Jean, debout non loin d'eux, qui pleurait en silence. Il tendit une main vers elle et l'invita à s'approcher.


« Viens… Elle a besoin de toi à présent… »

Il se dégagea doucement de l'étreinte de l'enfant, pour prendre sa main et la placer dans celle de sa version plus âgée. Puis il se releva lentement et recula de quelques pas, laissant les deux Jean échanger des paroles, des souvenirs, des émotions et l'espérait-il, trouver la paix.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyJeu 26 Mai 2022 - 17:07


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« Notre vengeance sera le pardon. »



16 JUILLET 2024 AVEC CHARLES XAVIER

La colère retombée, il ne restait plus grand-chose des sentiments néfastes du Phoenix qui, dans les cendres de sa haine consumée, trouvait avec étonnement les braises d’un apaisement inespéré. Elle tenait dans ses bras l’homme qu’elle avait voulu détruire, qu’elle aurait aimé voir disparaître au détour d’une vengeance orchestrée mais, à présent qu’elle se trouvait contre lui, qu’il reconnaissait ses fautes et la douleur injustement provoquée, le Phoenix ne trouvait plus la force de le haïr avec autant de fermeté. Pour ainsi dire, elle n’était plus sûre de ressentir quoi que ce soit… Elle avait été forgée par le chagrin, la colère et une culpabilité meurtrière, mais il ne lui restait que le dernier. Maintenant qu’elle ne pouvait plus accabler Charles pour tous les maux qu’elle éprouvait, il lui fallait se rendre à l’évidence et reconnaître sa part de responsabilité dans la plus grande tragédie de son enfance : elle avait involontairement tué ses parents, neuf ans auparavant. Ils étaient morts parce qu’ils l’avaient agacée sans le savoir, parce qu’elle n’avait pu contrôler sa nervosité et sa colère, et que celles-ci avaient été destructrices, assassines même. C’était de sa faute. Tout était de sa faute.
« Ce… C’était moi… »
Comme un barrage cédant aux flots incessants venant l’importuner, la petite fille avait soudainement éclaté en sanglots contre l’épaule de Charles, resserrant inconsciemment son étreinte autour de son cou tout en enfouissant son front contre son épaule, juste avant qu’il ne tende la main vers Jean pour l’inviter à s’approcher à son tour. Celle-ci, encore debout près de l’arbre qui bordait l’allée devant la maison de son enfance, avait rapidement essuyé ses joues humides avant de s’approcher à vive allure pour prendre sa place auprès de celle qui pleurait à chaudes larmes ; s’agenouillant pour être à sa hauteur, Jean avait d’abord tenu la main de la petite fille avant de l’enlacer avec douceur, lui permettant de pleurer dans son cou tandis qu’elle caressait doucement ses cheveux, également prise en étau dans une émotion tremblante qui emplissait ses propres yeux de larmes. Toutes deux silencieuses, incapables de parler tant des émotions grandioses traversaient leurs coeurs respectifs, Jean avait levé un regard vers Charles pour lui adresser un sourire à la fois suave et complice, sans délaisser la petite fille qu’elle tenait dans ses bras… Qu’est-ce qu’elles allaient faire, maintenant ? Qu’est-ce qu’elles allaient devenir ? Qu’est-ce que le Phoenix allait devenir ? Elle n’eut point le temps d’y penser davantage, ni même de soumettre la question à son mentor car, raflés par une bourrasque invisible et muette, Jean et Charles furent tous deux expulsés du territoire psychique ayant accueilli leurs retrouvailles. Le Phoenix n’avait pas encore disparu, il n’avait pas encore totalement fusionné avec l’esprit de sa version plus âgée mais, pour l’heure, il avait besoin d’être seul. Cela faisait trop de chamboulement d’un coup pour la petite fille qu’elle était encore.
ㅤㅤPapillonnant longuement des cils, Jean avait retrouvé le décor de sa chambre à l’Institut, et le confortable fauteuil faisant face à la fenêtre. Le Phoenix n’avait peut-être pas voulu de son aide, finalement… Ses yeux encore brumeux trouvèrent rapidement la silhouette de Charles et, alors que ses sourcils se fronçaient sous l’incompréhension, elle avait agrippé les accoudoirs de son fauteuil en soufflant, d’une voix faible et bariolée d’inquiétude :
« Elle a disparu… »
Un peu mal à l’aise, ne sachant pas très bien comment elle devait réagir maintenant qu’elle se retrouvait face à Charles, Jean avait légèrement penché son dos tout en glissant l’une de ses mains sur sa nuque, avant de glisser ses deux paumes contre ses genoux pliés. Gardant les yeux baissés, elle avait attendu quelques secondes avant de prendre la parole, quelque peu hésitante car ne sachant pas si Charles souhaitait en parler maintenant ou non :
« Je voulais te dire… Je comprends pourquoi tu as fait ça, quand j’étais petite. Je comprends. »
Aucune rancoeur se cachait derrière ces mots, et Charles connaissait suffisamment Jean pour savoir qu’elle était sincère ; si elle considérait Charles comme son père, elle n’avait jamais attendu de lui qu’il soit parfait. Elle l’aimait, invariablement, avec ses erreurs et ses défauts. Il était l’homme qui l’avait accueillie quand elle n’avait plus rien, en sachant ce qu’elle avait fait, et qui l’avait élevée avec amour et dévotion.
ㅤㅤSe glissant du fauteuil pour s’approcher de lui, Jean avait l’avait enlacé en laissant un frêle sourire prendre possession de ses lèvres, se disant qu’il avait oeuvré toute sa vie pour les autres, pour maintenir la paix dans le monde, pour prendre soin de ceux qui en avaient besoin… Cette fois, c’était son tour de recevoir de l’amour et de l’affection. Mais n’ayant pas l’habitude de se livrer aisément sur ses sentiments, Jean avait profité du fait que Charles ne pouvait pas la voir pour reprendre la parole, avec tendresse :
« Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi, Charles. »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir [Terminé] Recomposer le passé pour construire l'avenir EmptyMer 1 Juin 2022 - 18:57



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Jean, Phoenix et Charles


Lorsque la fillette formula à haute voix sa responsabilité dans la mort de ses parents, Charles l'observa avec un regard profondément triste et acquiesça lentement, en silence. Il ne pouvait plus la préserver de ce terrible secret. Elle allait devoir le porter, apprendre à l'accepter et vivre avec. Oui, elle avait tué ses parents. Ce n'était pas volontaire, bien sûr. La colère et la puissance de pouvoirs dévastateurs sur lesquels elle n'avait aucun contrôle à l'époque l'avaient violemment submergée. Ils allaient prendre le temps d'en parler bientôt, afin qu'elle ne soit pas dévorée par la culpabilité. En attendant, elle devait mettre son esprit en paix.

La fillette éclata en sanglots dans ses bras, avant de pleurer dans ceux de Jean. La symbolique était très forte, et le professeur sentit les larmes lui monter aux yeux, sans qu'il ne les laisse couler. Le léger sourire complice de Jean lui mit du baume au cœur. Un vent psychique se leva soudainement, les emportant tous deux hors de l'esprit de la jeune télépathe. Charles remarqua toutefois, avant de disparaître, que la fillette était toujours là...

Ils se retrouvèrent dans la chambre de Jean, tous deux de retour dans leurs fauteuils respectifs. Les cloques sur les murs se résorbèrent lentement, les vibrations se dissipèrent. Charles envoya un message télépathique à Hank pour le prévenir que la crise était passée, puis il avança jusqu'à la fenêtre devant laquelle Jean était assise afin de l'ouvrir pour chasser la fumée et l'odeur de brûlé. Puis il se tourna vers elle, alors qu'elle lui annonçait que le Phoenix avait disparu.


« Elle reviendra. Lorsque tu seras trop submergée par tes émotions néfastes, la colère, la culpabilité, ou lorsque tu feras un usage trop intensif de tes pouvoirs. Mais nous allons pouvoir t'y préparer. »

Plus de secret. Plus de surprotection. Elle allait connaître des jours sombres – elle en avait déjà connus ces dernières semaines – mais il était temps qu'elle grandisse. Ils seraient là pour l'aider, comme ils l'avaient toujours fait.
Les mots de Jean le soulagèrent d'un poids. Elle comprenait les raisons de ses actes passés. Surtout, même si elle ne l'exprima pas à haute voix, elle ne lui en voulait pas. Il accueillit son étreinte avec joie, la serrant fort contre lui. Il ne sut quoi répondre à ses remerciements, mais ils le touchèrent profondément. Après un long câlin, il se recula en douceur et lui proposa :


« Et si nous allions nous promener dehors, profiter un peu de ce beau soleil ? »

Cela lui ferait du bien de sortir de l'environnement maussade de sa chambre, de respirer le bon air du parc, pourquoi pas de se changer les idées avec des camarades de son âge. Si elle préférait qu'il reste à ses côtés pour discuter sérieusement de tout ce qui s'était passé et de ce qui était à venir, il resterait volontiers avec elle. Malgré le besoin de Jean de prendre en maturité, Charles serait toujours là pour la protéger si elle en avait besoin.

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