A parler du Snap et des difficultés qu’il engendre dans mon spectacle autobiographique, je ne pouvais rester sourde lorsque l’on a contacté Enzo à propos d’une levée de fond organisée par un orphelinat accueillant des enfants victimes de Thanos et dont les parents sont décédés durant les cinq années précédant leur retour. Si j’ai vécu le sentiment de perte familiale à cause du décalage temporel et du deuil fait par les proches nous concernant, je suis incapable d’imaginer ce que cela fait d’apprendre à son retour que lesdits proches sont morts… Un instant, tout est normal. Le suivant, tout est terminé. Pire, tout s’est terminé alors que l’on n’était pas là. De quoi briser des vies, sans doute.
J’ai du mal avec les galas de charité destinés à mettre en avant ceux qui donnent les fonds plutôt qu’à régler le problème pour lequel ils donnent, car un don ponctuel ne saurait pérenniser le fonctionnement et les changements de l’organisme receveur à l’inverse de dorer durablement le blason des donneurs. Mon objectif est de rencontrer les organisateurs : il y a surement à faire à un niveau systémique, notamment dans le cadre d’un placement des fonds levés ce soir afin de s’assurer une rente régulière pouvant durablement améliorer les conditions de l’organisme et conséquemment des enfants qui en dépendent, mais cela m’a clairement semblé ne pas être le but d’un gala dont le coût me semble en dizaine de milliers de dollars ; soit un pourcentage certain de ce qui pourrait être levé, quoi qu’il soit à espérer que beaucoup de prestations soient gracieuses. Je conçois sans peine que les organisateurs soient trop occupés pour accorder plus que des salutations individuelles à chaque convive et qu’ils laissent ceux-ci s’encourager les uns les autres par les sentiments de générosité, de compétition et d’image publique. Je conçois beaucoup moins qu’on n’ait pas l’occasion de visiter leurs installations et de rencontrer leurs protégés. Evidemment, lesdites installations et lesdits protégés seront peut-être présentés lors d’un diaporama bien préparé en introduction du projet pour lequel nous allons donner ce soir mais c’est… artificiel. D’autant que toutes les discussions auxquelles j’ai pu participer jusqu’à ce que j’en ai marre tournaient plus autour des gens qui y participaient que de ce à quoi ils participaient.
Je m’ennuie comme un rat mort et pour que je me compare ainsi il faut vraiment que je tombe de haut dans l’échelle alimentaire. Encore que pas tant que cela : les rats sont les proies des renards plus que des chats. Enfin Bref, toujours est-il que je déchanté dans mon désenchantement ; lequel n’était déjà pas bien enchanté considérant le sujet pour lequel on a réussi à passer mon agent afin de m’impliquer moi. Agent qui n’a pas été invité, pas plus que Nathan à qui on a gentiment expliqué que le service de sécurité prenait le relai sur les gardes du corps personnels ce soir. Chose à quoi mon ami a expliqué qu’il ne bossait pas pour le service de sécurité, donc n’avait pas d’ordre à en recevoir, avant de se tourner vers moi pour en attendre. Ma suggestion ? Tester si le service de sécurité était si doué que ça. S’il arrive à s’infiltrer, il aura le droit de venir protéger mes fesses tout en essayant de s’occuper de celles d’autres personnes, éventuellement. S’il n’y arrive pas, il aura le droit de me dire qu’il me l’avait dit : quand il n’est pas là, il m’arrive des embrouilles. En vrai, c’est plutôt quand il m’arrive des embrouilles qu’il n’est pas là : l’enchainement des événements fait que les embrouilles me seraient arrivées même s’il avait été là mais c’est lui qui trouve toujours d’autres fesses à s’occuper. Garde du corps à mi-temps.
De toute façon, il n’aurait pu me les surveiller actuellement. Elles sont posées sur le couvercle de la cuvette des toilettes de la salle de réception. Un petit temps calme dans une soirée moins fatigante mais également moins stimulante que d’habitude ; chose expliquant d’ailleurs les petits coups de mou et de moue. Ma veste de tailleur blanche est accrochée au crochet de la porte de la cabine de toilettes. Je tenais à la porter car, si l’événement rend une robe obligatoire, je voulais un élément de tailleur afin de ne pas être trop inégalitaire avec les hommes en costume et je le voulais en opposition chromatique afin de me démarquer d’eux ; qui plus est, le blanc est particulièrement approprié à ma situation dans cette évolution beaucoup moins intéressante des rallyes dansants. En guise de robe, j’en ai une sans manche avec un décolleté aussi fin que possible. Ses nombreuses couleurs, aux majorités de bleus et de verts avec des jaunes-orangés pour contraster, se concentrent en une saturation de motifs floraux accompagnés d’oiseaux ; à l’instar de ces papiers peints que l’on peut retrouver dans les demeures familiales où la décoration date de longtemps avant ma naissance. Outre que j’ai bien aimé ledit motif, il n’a absolument pas le sens de cette ancienneté et de ma considération de la moyenne d’âge des gens présents. Point supplémentaire à me motiver à prendre ce vêtement pour cette soirée : si le bustier se tient une fois la fermeture éclair dorsale fermée, la jupe est souple et ne descend qu’au-dessus des genoux. Je porte suffisamment de robes droites et serrées pour connaitre l’enfer imposé lorsque l’on doit s’en aller aux toilettes avec, voire s’assoir pour certaines étant brodées, alors j’ai préféré quelque chose de plus lâche en anticipation du fait que je me faciliterai le transit intestinal. Vient enfin ma pochette, actuellement sur mes cuisses, dont la couleur noire et la texture de cuir apportent cette touche de sobriété qu’on n’attendrait pas de moi quand on me connait et qu’on attend donc de moi dans cette soirée.
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Jo
Alors cette infiltration, tu l’as dans le côlon ?
Message
Ça rime donc je suis sûre que c’est vrai. Si ça se trouve, l’aventure du soir c’est lui qui va la déclencher. Si j’arrive à déclencher des attaques chez les vieux snobes en faisant croire à une attaque de la part d’un garde du corps qui fait du zèle dans son boulot et entraine le service de sécurité à en faire de même dans le leur, du zèle et du boulot, la soirée pourrait devenir mémorable. Même pas sure qu’elle serait vraiment hors sujet : Jo n’a jamais connu son père et a perdu sa mère pendant la période du Snap, même si ni l’un ni l’autre n’en étaient victime. Il aurait dû être invité et recevra de l’argent de ma part, lui. C’est systémique. Ce n’est pas un salaire mais un intéressement, de manière analogue à celle d’Enzo en tant qu’agent, comme ça il gagne beaucoup plus et il est beaucoup moins imposable. Je suis peut-être une banquière mais je suis pas radine envers les miens !
Satisfaite de ma connerie, je range ma future excuse pour interrompre une conversation car "j’attends un appel important", chose totalement vraie car j’imagine le service de sécurité m’appeler si mon garde du corps met le bazar. Je me lève ensuite, lisse ma robe d’une main puisque l’autre est occupée avec la pochette puis rattrape finalement ma veste de tailleur pour la passer en cape. Deux petits rajustements pour ma veste, un à gauche et un à droite, puis un troisième pour mes cheveux, me dégageant la partie gauche du visage pour couler sur celle de droite, et je suis prête pour sortir de la cabine sans tirer la chasse d’eau ; je n’ai rien fait alors autant ne pas gaspiller pour sauver les apparences.
"L'habit ne fait pas le moine" Raven Darkhölme & @Lucy Orchent
Samedi 4 mai 2024.
Ce soir, malgré les apparences j’avais du faire un effort. J’avais été invitée à un gala de charité. Enfin … Pas moi directement mais plutôt mon frère. Charles Xavier. En tant que mécène et personnalité richissime il recevait assez souvent des invitations à des galas de charité, des bals ou ce genre de chose. Un bal pour quelqu’un en fauteuil roulant. Je trouvais toujours cela de mauvais gout mais je n’avais pas mon mot à dire.
Cela m’exaspérait quand je reconnaissais le style d’enveloppe chic et élégante dans le tas de courrier que nous allions chercher à tour de rôle avec Hank en fonction de nos disponibilités à tous les deux. De temps en temps Logan le faisait également.
Cette fois-ci encore j’avais vu, et senti rien qu’au toucher que ce que cachait cette enveloppe était une invitation à un énième évènement. Même si l’enveloppe était adressée à « Monsieur Charles Xavier », je l’ouvris.
En temps normal Charles s’y rendait si son emploi du temps lui permettait. Mais avec les récents évènements concernant Wanda sa tête n’y était pas. Son cœur était ailleurs, surement tourné vers la belle Lynda avec qui il avait rendez-vous ce soir-là.
Cependant … Une levée de fond pour les enfants victimes de Thanos et dont les parents sont décédés durant les cinq années précédant leur retour … Ne serait-ce qu’une petite aide semblait appropriée. Les yeux clos je revoyais la scène qui s’était déroulée un peu plus tôt dans la journée.
- Charles. Tu as reçu une invitation pour une levée de fond, ce soir. Tu veux que j’y aille à ta place. Juste une petite apparition d’une heure…
J’avais alors proposé à mon frère de m’y rendre à sa place et il avait accepté rapidement. Je doutais même qu’il ait entendu ce que j’avais demandé. Son esprit était ailleurs, surement en surcharge avec ce qui c’était passé avec notre amie. Et je ne pouvais pas l’en blâmer. Ce qui nous attendait n’allait pas être une partie de plaisir. Je le savais, il le savait, nous le savions tous.
Ayant un accord, dont je suspectais une des parties de ne pas avoir pris connaissances de toutes les petites lignes en bas du contrat, je m’étais préparée assez rapidement pour jouer mon rôle.
C’était donc juchée sur un fauteuil roulant de ma composition et sous l’apparence de mon chauve préféré que je m’étais rendue à cette fameuse levée de fond.
Petits fours à gogo, boissons servies dans de beaux verres. J’étais assez intriguée et septique quand à l’argent investi pour cette soirée. N’aurait-il pas été mieux de le garder pour la cause que toutes les personnes ici présentent soutenaient ? Après je n’étais peut-être pas tout à fait objective. De généreux donateurs avaient peut-être soutenus la soirée en offrant toutes ces prestations.
Dans mon costume, bleu, évidemment. Elégant, je naviguais dans mon fauteuil à travers la pièce, m’arrêtant de temps à autre sollicitée par des personnes dont je ne connaissais pas l’identité mais qui semblait me connaitre. Mais j’étais tellement habituée, et je connaissais mon frère par cœur. Je n’avais absolument aucun souci à me faire passer pour lui, aussi bien physiquement que par la nature de la conversation.
Après une petite demi-heure de déambulation, à roulette bien sûr, de conversations plus ou moins intéressantes. J’avais pris le parti de m’éclipser dans un couloir en direction des toilettes et de ne jamais réapparaitre. Ou du moins, pas sous la forme de Charles.
La question qui c’était tout de même posée c’était de savoir où je pourrais trouver un endroit assez tranquille pour effectuer ma mutation. La réponse était plutôt limitée et évidente au vu de l’endroit où je me trouvais. Les toilettes. Mais … Homme ou femme ?
Une petite moue s’afficha sur mon visage charlesxaviesque. Un petit regard à droite, puis à gauche, puis de nouveau à droite, et je fonçais droit avec mon fauteuil dans les toilettes des femmes profitant de la solitude du couloir pour y entrer sans trop de crainte.
Silence.
Un regard au plafond. Pas de caméras. Parfait.
Personne ne semblait faire ces besoins, tirer la chasse, récupérer du papier toilette ou autre. Devant le miroir, alors que je reste un petit moment dans mes pensées, en observant le visage de mon frère dans le reflet du miroir, je ne prête pas attention au léger bruit de tissu qui semble venir d’une des cabines qui étaient toutes fermées.
Je me lève alors du fauteuil et mon propre corps passe d’un homme chauve au regard bleu à une blonde en tenue de soirée argentée avec un boa à plume.
Mon œil est soudain attiré par un nouveau reflet dans le miroir derrière moi. Une rousse.
Et merde.
Codage par nenes
Undisclosed
desires
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Alors, on peut la refaire s’il vous plait ? Nan, que je sois sûre d’avoir bien compris.
D’un côté, il y a un fauteuil roulant. La cabine pour handicapée est à l’angle des autres cabines, l’entièreté de la pièce étant adaptée à ce que les handicapées aient accès aux besoins primaires avec la même aisance que les autres. Normal.
De l’autre côté, il y a les lavabos surplombés de miroir. Il y a des distributeurs de savon et des sèche-mains à air sachant que tous, comme les robinets, s’activent par détection de mouvement. Normal aussi.
En plein milieu, il y a un HOMME, CHAUVE, probablement PARAPLEGIQUE considérant l’accessoire mais qui se tient DEBOUT, en COSTUME BLEU, mesurant 1 METRE 80 environ pour un bon 70 KILOS, qui vient de se TRANSFORMER en une FEMME, BLONDE, probablement PARAPLEGIQUE considérant qu’elle se tient toujours DEBOUT, en ROBE ARGENTEE, mesurant 1 METRE 70 environ pour un bon 60 KILOS. Je suis peut-être pas la meilleure nana du monde au jeu des 7 différences mais là c’est un niveau dangereusement facile !
Mieux, je ne suis pas la seule à avoir vue. Je dirais même que je vois que l’autre a vue, grâce au miroir, que j’ai vu qu’elle a vu et toute la suite d’événements aussi logiques que problématiques !
Je prends une grande inspiration, de celles qu’on prend sous le choc et qui alimente plus nos jambes que nos cerveaux puisque ce dernier se prépare déjà à les prendre à son cou, les jambes, histoire de pas se le faire tordre, le cou, car il vaut mieux se tordre l’une des deux, jambes, puisqu’on en a plus que de l’autre, le cou.
Non, je ne panique absolument pas.
Je suis totalement paralysée, interdite et choquée. Tant et si bien que ma crédibilité à faire comme si je n’avais rien vu et que tout était normal s’est déjà lavée les mains, de moi surement, et m’a même fait un petit coucou avant de sortir de mon champ de vision. Lequel est, avouons-le, totalement fixé sur la je-ne-sais-quoi-mais-j’espère-que-je-suis-pas-en-danger-sans-y-croire.
Ainsi, mon plan A-dieu n’étant pas exécutable, je me rabat sur mon plan B-ta sans me rendre compte qu’il est béta, justement. Je rappelle au public, c’est-à-dire elle et moi, que mon sang fuit dans mes jambes qui ne peuvent pas le faire elles-mêmes, actuellement. Du coup, ma tentative de fuite se résume à refermer doucement la porte de ma cabine de toilette et à la verrouiller.
Utilité ? A prouver.
Nan mais si ça se trouve, l’autre aussi va faire comme si rien ne s’était passé et s’en aller avec son fauteuil roulant. Comme ça, je n’aurais qu’à éviter tous les fauteuils roulants de la soirée, chose qui serait d’autant plus facile qu’il n’y en a pas des masses, pour faire l’ignorante et essayer de sauver ma peau. Vétérinaire, en plus un change-forme ! Le genre de truc qui peut surgir de n’importe où dans les endroits les plus improbables et te faire disparaitre sans que personne ne le sache jamais puisqu’il se fait passer pour toi. Surtout que je n’ai pas la meilleure protection contre ce genre de créature : je ne suis pas moche.
A force de reculer, mes mollets touchent la cuvette froide des toilettes et je relève d’une main ma robe pour y poser un talon approximatif. Mon autre main, avec la pochette, s’en va sur la paroi de la cabine afin d’avoir l’équilibre nécessaire à me hisser et à ne rien laisser trainer par terre – sait-on jamais que la créature n’ait pas bien vu dans quelle cabine j’étais ! Cette hauteur prise, je farfouille la poche intérieure de ma veste à la recherche de mon stylo tactique qui y est accroché. J’adore les pubs pour ce genre de trucs, comme celles pour les smartphones.
"Les stylos tactiques sont des stylos qui de par leur conception solide et résistante, vont vous permettre d'agir dans des situations extrêmes ! Brisez une vitre, allumer un feu, se défendre ou prélever l'ADN de votre agresseur sont parmi ses fonctions les plus courantes. Certains modèles de stylos tactiques intègrent également une fonction lampe torche, efficace pour vous éclairer ou aveugler votre agresseur ! Choisissez le vôtre parmi notre large sélection de stylo de défense, et n'oubliez pas qu'ils permettent aussi d'écrire !"
Tel Buzz l’Eclair, je vais te clignoter à mort !
Enfin Bref… si j’en ai un avec la lampe torche pour mon atelier, celui que je prends sur moi pour écrire contient surtout une petite cartouche de bombe au poivre qui fait une protection sur un mètre environ. De quoi toucher la tête d’une personne forçant la porte d’une cabine de toilette pour lui en mettre plein la vue ! Le reste du plan est encore flou mais implique un petit saut, de préférence sans se péter la figure à l’atterrissage parce que ça fait ni chat ni survivante, et une course d’évacuation ensuite. C’est pas super-facile mais c’est déjà moins improbable que d’essayer de démonter le faux-plafond en espérant sortir par là.
Or donc, j’attends avec mon stylo pointé en direction de la porte de la cabine en me disant que tout est de la faute de Nathan car, une fois de plus, il n’est pas là alors qu’il devrait y être lorsqu’il m’arrive une bricole. Je me dis aussi que le ridicule ne tue pas et que le poivre non plus…
"L'habit ne fait pas le moine" Raven Darkhölme & @Lucy Orchent
La panique se lit dans le regard de l’inconnue à travers le miroir, et moi de mon côté je pousse un profond soupire. Elle devait être sur son téléphone ou je ne sais quoi pour ne pas faire de bruit dans les toilettes.
Stupide technologie. De temps en temps j’appréciais ce nouveau monde mais j’avais souvent tendance à oublier tous les inconvénients que cela pouvait présenter. D’ailleurs la preuve, je me promenais très rarement avec un téléphone sur moi. Bien souvent il restait dans ma chambre à l’Institut. Je ne le consultais que quelque fois par jour et cela me convenait tout à fait. bien que ... Avec la disparition de Peter depuis un mois, il ne me quitte que très rarement.
Après tout, pour une femme née dans les années 40 c’était déjà plutôt bien que je maitrise plutôt correctement toute cette nouvelle technologie, les réseaux sociaux et j’en passe et des meilleures.
Mais peut importait, ce qui comptait pour le moment c’était la rouquine qui venait de refermer rapidement la porte sur elle, et qui, vu les bruits que j’entendais, semblait tenter de monter sur la cuvette comme elle le pouvait.
Levant les yeux au ciel, je pris une petite minute pour positionner correctement mon boa de plumes sur mes épaules, laissant à la rouquine une minute le temps de se reprendre même si je me demandais bien ce qu’elle pouvait faire et penser après avoir vu une telle chose se produire. A toute première vue elle était grimpé effectivement sur la cuvette car en me penchant à une bonne distance de la porte je ne vis plus de traces de talons sur le sol. A moins qu’elle ne soit mutante de type téléportation. Mais vu sa réaction en me voyant muter sous ces yeux. J’en doutais grandement.
La rousse ne devait pas être habituée aux mutations et surtout ne pas être une mutante elle-même pour avoir une telle réaction.
Me grattant la gorge comme pour montrer que j’étais encore bien là, j’avançais vers la porte et me mis à donner deux ou trois petits coups avec mon index.
- Vous n’allez pas rester coincée sur ces toilettes toute la soirée. C’est ridicule. Sortez de là je ne vais pas vous manger.
J’aurai bien rajouté que je ne pouvais pas me faire pousser des crocs et des griffes mais j’avais grande peur que de parler de cela, la jeune femme s’imagine encore plus d’horreur me concernant. Imaginez un peu qu’elle se mette à penser qu’en ouvrant la porte elle allait tomber sur un lion ou un tigre ?
Dans les faits, cela aurait pu être possible car je pouvais me transformer aussi bien sous une forme que sous l’autre mais elle n’avait pas besoin de le savoir.
- Je sais que cela peut être déroutant … Ce que vous avez vu est assez inhabituel …
Ajoutais-je en abandonnant la porte pour aller plier le fauteuil et le cacher derrière la porte d’entrée principale des toilettes. Je l’aurai bien jeté par la fenêtre pour le récupérer dans la rue, mais le bruit que je ferais à déplacer le fauteuil, puis à ouvrir la fenêtre tu aurais eu le temps de mourir d’une crise cardiaque dans ta cabine de toilettes.
Mourir sur le trône. Quelle situation des plus désagréables. Quelle serait l’épitaphe de la rousse ? « Morte en faisant ce qu’elle faisait le mieux ? ». Non, je ne pouvais me permettre d’avoir un tel jugement sur cette pauvre petite humaine que je venais de terroriser. Même si oui, clairement elle "me faisait chier" comme disait les jeunes à L'Institut.
- Ce n’est qu’une mutation comme une autre. N’en ayant pas peur.
Je tentais d’être la plus diplomate possible alors que la situation m’agaçait je devais bien le dire. Je n’avais pas pour habitude d’être prise sur le fait lors d’une transformation. Je pris alors la décision d’aller m’assoir sur un des lavabos. Mes jambes pendaient dans le vide, et se balançaient tranquillement alors que j’attendais sagement que tu descendes de ton perchoir.
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Je me suis fait un super-scénario dans ma tête et je ne suis pas déçue que la réalité soit décevante. Certes, je me sens stupide d’une façon croissante à me tenir debout sur les toilettes avec mon stylo en mode baguette magique "je-te-crache-au-visage-si-tu-tentes-de-rentrer" mais, justement, la baguette n’est pas magique et l’autre ne tente pas de rentrer. Je suis ainsi partagée entre la petite voix dans ma tête qui me dit que j’overreact et celle qui est en mode suspens de fou. Encore pire que la première fois où on a découvert que Sarah était mutante ! D’ailleurs, je crois que c’est la seule mutante que j’ai connue. C’était la copine de Nathan, sauf s’il était encore son prétendant à l’époque, et elle s’est pétée la gueule alors qu’on marchait à flanc de montagne pour rejoindre une cabane de randonnée où passer la nuit. On a tous eu très peur, d’abord pour nous si jamais elle déclenchant un éboulement qui nous emportait, puis ensuite pour elle quand on s’est rendu compte qu’elle manquait à l’appel. Puis on l’a vu sortir des caillasses en bas, avec des blessures de sang violacé parce qu’il contenant du cuivre et non du fer – si, j’ai étudié sa composition sanguine après coup ! Plus problématique, néanmoins, était sa capacité épigénétique à manifester des traits, disons, insectoïdes. Le drame d’avoir vu sa chevelure rousse devenir des tiges segmentées rappelant des pattes d’insectes tandis que sa carrure agile et athlétique était recouverte de chitine par endroit… y’avait bien que Nathan pour se dire "je sors avec une mante-religieuse-fuck-yeah", même si ça n’a pas duré. Après, il a survécu. Heureusement car, contrairement au male de la mante-religieuse et à ce que peuvent laisser penser certains de ses comportements, mon ami ne dispose pas d’un second cerveau pour pouvoir s’accoupler une fois décapité ! Remarquez, il n’a jamais été décapité et il pense constamment avec son "seconde cerveau"… il faudrait faire une IRM pour être sure. Mais pour cela, il faut suivre. Et pourquoi est-ce que j’ai le temps de penser à toutes ces conneries mois ?! Ey, Lea non-genré(e) littéral(e), me donner envie d’ouvrir la porte pour voir ce que tu fais c’est contreproductif ! Je suis pas stupide à ce point-là… j’espère.
Ah, un raclement de gorge ! Du coup, je reste sur ma position. Il-Elle-Ça toque ! Il-Elle-Ça toque à la porte ! C’est sûr que niveau réussir à la forcer on en est loin mais cela suffit à ce que j’ai le réflexe de me mettre en apnée. C’est inutile, je sais, mais c’est le cas.
« Vous n’allez pas rester coincée sur ces toilettes toute la soirée. C’est ridicule. Sortez de là je ne vais pas vous manger. »
C’est ridicule, c’est incontestable ! Cependant, qu’il-elle-ça n’aille pas me manger… oui, bon… remarquez, s’il-elle-ça est capable de changer son apparence, il-elle-ça pourrait me manger sans prendre de graisse visible ! Han, la chance… bon, j’ai pas de graisse visible non plus mais moi c’est parce que je vais aux toilettes trois à huit fois par jours. Non, je ne vomis pas. J’ai un métabolisme très rapide, c’est tout.
« Je sais que cela peut être déroutant… Ce que vous avez vu est assez inhabituel… »
Un HOMME, CHAUVE, probablement PARAPLEGIQUE considérant l’accessoire mais qui se tient DEBOUT, en COSTUME BLEU, mesurant 1 METRE 80 environ pour un bon 70 KILOS, qui se TRANSFORME en une FEMME, BLONDE, probablement PAS PARAPLEGIQUE considérant qu’elle se tient toujours DEBOUT, en ROBE ARGENTEE, mesurant 1 METRE 70 environ pour un bon 60 KILOS. INHABITUEL c’est pas le MOT que j’aurai employé ! DEROUTANT non plus !
Il-Elle-Ça marche, sauf pour l’ouverture de porte. Il-Elle-Ça s’éloigne, de la porte fermée. Peut-être pour me laisser redescendre. Alors monsieurdame, je suis perchée dans les deux sens du terme donc je fais rester là encore un peu. Néanmoins, quitte à avoir le droit à la parole cela me donne une idée. Doucement, mon stylo tactique s’en revient à ma poche intérieure de veste et j’envoie ma main farfouiller dans ma pochette à la recherche de mon téléphone.
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Jo
Alors cette infiltration, tu l’as dans le côlon ?
C’est eux qui vont pas tarder à l’avoir dans le cul. Je suis sur un truc.
dans le mien si j’en tombe à court.
J’envois, avant de me rendre compte de mon erreur.
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Jo
Alors cette infiltration, tu l’as dans le côlon ?
C’est eux qui vont pas tarder à l’avoir dans le cul. Je suis sur un truc.
En parlant de cul, pourrais-tu bouger le tien parce que là je suis dans une situation qui risque de finir TRES vite dans le mien si j’en tombe à court.
Cherche pas à comprendre rapplqiue
Ah, voilà qui devrait mieux marcher. Comment ça, mon erreur c’est de textoter en situation de crise ? Je suis presque une milléniale moi, monsieurdame, alors je suis TTT : Texto Tout Terrain ! Et à une main, c’est ça le talent !
« Ce n’est qu’une mutation comme une autre. N’en ayez pas peur. »
J’active l’enregistreur de notes vocales lié à mon Cloud avant de poursuivre, parlant fort.
« Une mutation comme une autre, sérieusement ? Vous avez au minimum une imitation épidermique et un contrôle de votre élasticité tissulaire ! Si ça se trouve, vous avez même de la synthèse organique ! Non seulement vous pourriez me manger sans que cela se voit sur vous mais en plus vous seriez potentiellement capable de réutiliser mes composantes organiques pour vous-mêmes ! Enfin, pas que tous les organismes ne le fassent pas déjà mais vous m’avez comprise ! Ou pas… »
Je souffle un grand coup pour essayer de faire redescendre la pression et de diminuer le rythme cardiaque. J’espère que mes suppositions permettront de déduire que c’est une METAMORPHE si enquête il doit y avoir.
« Si vous permettez, je m’y connais pas trop en prise d’otage mais il faut essayer de créer du lien. Moi, je m’appelle Lucy Orchent. Et vous ? »
Est-ce que je viens de donner mon identité à un change-forme qui pourrait l’usurper ? Yep. Est-ce que je viens de demander son identité à un change-forme ? Yep. Est-ce que j’ai espoir que ça soit la vraie… euh… Miaou ? On vérifiera s’il-elle-ça est sur la liste des invités si on a l’occasion. Invitées ? Ah, mais y’a pas de neutre dans ma langue, il va falloir que j’obtienne ses pronoms aussi…
"L'habit ne fait pas le moine" Raven Darkhölme & @Lucy Orchent
Confortablement installée sur mon perchoir, je fronce les sourcils en entendant un petit bruit caractéristique. Soit la jeune femme venait de lancer une vidéo, soit un enregistreur vocal de type dictaphone.
Mais pourquoi faisait-elle cela ? Pensait-elle vraiment que j’allais atteindre à sa vie. Oui. Visiblement. Un petit soupire m’échappa alors malencontreusement alors que la malheureuse parlait soudainement beaucoup plus fort que tout à l’heure.
Balançant mes jambes, jouant avec les plumes de mon boa, j’attendais qu’elle sorte de sa cachette mais non. Apparemment la jeune rousse voulait avoir cette conversation à travers la porte des toilettes. Elle avait quoi ? 15 ans ? Elle était au collège et elle s’attendait à ce que je lui tienne les cheveux lorsqu’elle vomissait le mauvais alcool de la soirée ? Vu sa réaction quant à ma présence je m’emballais surement un peu beaucoup.
Je l’écoutais alors tranquillement, roulant les yeux et levant les mêmes yeux au ciel à de nombreuses reprises alors qu’elle m’exposait sa petite théorie de l’instantanée sur ma composition et mes prétendues capacités.
Encore une qui réfléchissait trop.
C’était assez étonnant comme réaction tout de même. Bon nombre de mutants étaient révélés à la société depuis maintenant plusieurs années. Et même des aliens, et d’autres espèces venant de galaxies différentes. Je voyais bien marcher dans la rue des personnes avec un physique beaucoup plus particulier que le mien.
Et encore ….
Heureusement qu’elle n’avait pas vu ma forme bleue ! Sinon s’en était fini ! Puis après un petit silence, la malheureuse reprit à nouveau la parole ce qui déclencha un petit rire incontrôlable de ma part.
- Une prise d’otage vraiment ? Je vous rappelle que c’est vous qui vous êtes enfermée toute seule dans les toilettes. Enchantée Lucy.
Pensait-elle vraiment que je tomberai dans son piège en énonçant mon identité ? Et puis, au pire je pouvais changer d’apparence comme de chemise donc peu importait.
- Dites moi, je parle assez fort pour votre enregistrement ou pas ?
Enonçais-je en parlant soudainement beaucoup plus fort pour bien lui faire comprendre que j’avais compris à quel petit jeu la jeune demoiselle jouait.
- Parce que n’hésitez pas à me le dire je peux me rapprocher et m’enfermer dans la cabine des toilettes d’à côté pour que vous m’entendiez mieux. Tient. Cette situation me fait penser à une série pour les jeunes là … Qui parle de sexe ….
Je marquais une petite pause, juste le temps de fermer les yeux et de revoir sur le Netflix de la salle commune le nom de la série que regardait certains des jeunes, le soir, quand ils pensaient que tous les adultes étaient couchés. Jusqu’à ce que je les surprenne la main dans le sac. Heureusement pas dans le slip !
Je les revois les joues toutes rouges de savoir que je les avais surpris entrain de regarder une série qui parlait de sexe. Et j’étais arrivée sur une scène très chaude et explicite à l’écran. Ha les jeunes ! Je leur avais alors piqué le pop-corn et j’étais venue m’assoir avec eux pour regarder quelques épisodes. Beaucoup n’ont pas osé me regarder dans les yeux pendant de nombreuses semaines. Bien que je les ai rassuré et que je n’ai pas fait la prof chiante et coincée. Certains au contraire dans le petit groupe avait apprécié que je laisse couler et que je m’installe avec eux. Ils avaient même posé quelques questions à la fin de chaque épisode. J’y avais répondu comme je pouvais, mais … L’infirmière allait avoir du travail !
- Sex education ! Oui voilà c’est ça. Vous faites qui ? Le petit chétif qui donne des conseils sexuels ? Ou la personne qui en a besoin ?
Mes épaules se haussèrent en un seul mouvement bien que je sache pertinemment que tu ne me voyais absolument pas, cela importait peu à vrai dire.
- Franchement moi je préfère vous donner des conseils sexuels, de mon côté je n’en ai pas vraiment besoin. Enfin je pense.
Dit la femme qui a perdu le compte de ces amants d’une nuit, et qui a commencé sa vie sexuelle avec un homme plus âgé, meilleur ami de son frère dans les années 1960. Ah ! De l’eau avait coulé sous les ponts comme disait les personnes d’un certain âge.
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"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
J’aime faire rire les gens. L’humour est un état d’esprit qui me plait, une manière d’utiliser le langage qui m’amuse et un moyen d’expression qui me permet de canaliser mon chaos mental de manière socialement appréciée. D’ordinaire, je n’ai guère de souci à faire rire. Cependant, la situation n’est pas ordinaire. Et pas seulement INHABITUELLE, quoi qu’il-elle-ça en dise ! Il-Elle-Ça qui en rit, d’ailleurs. Un point pour moi en jouant contre mon camp ? Ça c’est le talent. Ou le dépit. Dans les deux cas et de mon seul point de vue, je prends puisque c’est une chance de plus de moins prendre. Il ne faut pas me manger, vous m’apprécierez plus longtemps si je vous divertis ! Et je vous divertirais aussi longtemps qu’il le faudra pour ne pas être mangée, aussi.
« Une prise d’otage vraiment ? Je vous rappelle que c’est vous qui vous êtes enfermée toute seule dans les toilettes. Enchantée Lucy. »
Je m’apprête à lui souligner que, justement, je me suis prise en otage toute seule dans les toilettes et qu’elle doit négocier mon auto-libération puisque c’est elle qui veut que j’en sorte mais…
« Dites moi, je parle assez fort pour votre enregistrement ou pas ? »
Euh… miaou ?
Je me décompose face à l’aisance avec laquelle elle a percé mes deux stratagèmes, tant celui pour obtenir un nom que celui pour que d’autres puissent l’avoir, et mon esprit me dit que c’est une bonne chose car les choses décomposées sont moins appétissantes sauf pour les charognards mais il-elle-ça n’a pas l’air d’en être un. Ni un cannibale d’ailleurs. C’est fou d’ailleurs de se dire que j’avais des considérations assez dans l’acceptation considérant mon étude de Lévi-Strauss sur les sociétés cannibales jusqu’à ce que ça soit ma couenne qui soit possiblement sur le menu. Par contre, est-ce que se faire manger par un mutant c’est vraiment du cannibalisme ? Je sais qu’il y a des chercheurs qui parlent d’Homo Sapiens Superior mais l’apparition du Gène X ne me semble pas structurellement différente des différentes trisomies à un niveau spéciste donc j’aurais tendance à dire que oui ; sachant que le cannibalisme ne se produit qu’au sein d’une même espèce.
Pour en revenir à lui-elle-ça, qu’on conceptualisera comme L’Elsa pour plus de pratique, L’Esla se moque de moi avec affabilité et en arrive même à une association d’idée qui me pose problème. Outre que je ne vois pas de quelle série elle parle, le fait de parler de sexe et de s’enfermer dans les toilettes alors que je suis en alerte m’alerte, justement. Le sexe avec un(e) métamorphe doit être quelque chose de déroutant et d’inhabituel, pour le coup, mais je suis partagée entre les possibilités de fantaisie et la considération que cela peut être blessant pour L’Elsa si son apparence première semble moins appréciée que d’autres. Surtout que son apparence première, enfin seconde, enfin celle de femme quoi, est plutôt jolie du peu que j’en ai vu. Un peu temporel, effectivement, et dont je suis entièrement responsable, indiscutablement, mais voilà quoi. Est-ce que je coucherai avec ? Alors là, c’est très compliqué. Je pense que je serais plus attirée, intellectuellement, par une biopsie pour essayer de comprendre CQCB mais j’ai un petit problème de dyssynchronie à ce niveau-là, l’attirance physique pas l’attirance intellectuelle. Si, je vous assure. En parlant de si, si Nathan pense avec son second cerveau, je suis pas très en contact avec le mien. Et pas uniquement car je n’ai pas de pénis, évidemment, mais juste car je suis perchée. Or, perché s’est en hauteur et mon premier cerveau est l’organe de réflexion le plus élevé chez moi, dans tous les sens du terme.
Une vibration dans ma main me faire réaliser le silence qui s’est installé. Combien de temps ? Quelques secondes. Pour le moins et tout au plus. J’ignore ce que fait L’Elsa mais désormais je sais ce que fait le Nathan et change de fenêtre pour pouvoir lui répondre.
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Jo
Alors cette infiltration, tu l’as dans le côlon ?
C’est eux qui vont pas tarder à l’avoir dans le cul. Je suis sur un truc.
En parlant de cul, pourrais-tu bouger le tien parce que là je suis dans une situation qui risque de finir TRES vite dans le mien si j’en tombe à court.
Cherche pas à comprendre rapplqiue
Ou ?
WC femmes
« Sex education ! – What The Faith ?! – Oui voilà c’est ça. – Ça quoi ? La série ? – Vous faites qui ? – La personne qui survie, s’il vous plait – Le petit chétif qui donne des conseils sexuels ? – euh… – Ou la personne qui en a besoin ? »
Perdue pour perdue, je dois avouer que je prends la réponse β. Si quelqu’un d’autre que moi comprend cette blague, je l’aime.
« Franchement – autant que pour donner un nom ? – moi je préfère vous donner des conseils sexuels, – je crois pas avoir eu de rendez-vous qui se soit passé aussi vite mais c’est peut-être parce que je n’ai jamais consulté de sexologue… – de – Par la Saint-Patoche ! – mon – Une sexologue métamorphe ! – côté – Ça doit vraiment être inhabituel et déroutant pour le coup – je – qui doit en être un bon, du coup et de coup – n’en ai pas vraiment besoin. – oui, là je me doute et c’est imagé… – Enfin je pense. »
Une pause. Une seconde. Le temps que je comprenne que c’est à moi de parler.
« Alors… excellent recadrage, déjà, complimente-je avec une sincérité échauffée. Et ça me va, ensuite. Par contre vous prenez la cabine la plus éloignée de la porte ! »
Deux pieds parterre. Deux fesses sur la cuvette des toilettes. Une pochette sur les cuisses. Si je n’avais pas la veste sur les épaules et la note vocale activée, j’en serais revenue à mon point de départ. Enfin, si je m’ennuyais. Je m’ennuie plus du tout. Comme illustré précédemment, je commence à redescendre. Même si je n’apprends pas ce que j’ai demandé afin de créer cette familiarité nécessaire à gagner la confiance comme du temps, j’en apprends tout de même sur L’Elsa. Métamorphe, assez vieille puisqu’elle parle de "série pour jeunes", assez libérée sur la sexualité, expérimentée dans plusieurs domaines – le sexe, oui, mais aussi les réactions effrayées vis-à-vis de ses pouvoirs puisqu’elle gère celle-ci. Inhabituelle et déroutante, pour elle aussi ? Je sais pas ce qui serait le pire, d’un point de vue estime d’elle-même. Si j’ai envisagé de pouvoir la blesser par la préférence de ses pouvoirs de métamorphose dans le cadre d’une relation sexuelle, j’ai peut-être réellement blessé avec ma réaction légèrement extrême à sa transformation. Après, je pense que si elle avait été de femme valide à femme valide ou d’homme handicapé à homme handicapé, cela serait mieux passé. Là, c’est resté coincé et pas dans le fauteuil justement !
« Par où commencer ? Alors… euh… eum… j’ai eu qu’une partenaire de toute ma vie et j’étais pas dégourdie avec l’avant, le pendant et l’après. Les préliminaires, pour une personne comme moi, c’était… pas ironique mais plutôt paradoxal. En gros, les tentatives de séduction me passaient au-dessus de la tête mais à un niveau… Par exemple, la première fois que mon ex s’est présentée à moi en portant de la lingerie et m’a demandé ce que j’en pensais… ben j’ai dit ce que j’en pensais. Niveau esthétique et colorimétrique. Comme vous vous en doutez, mon premier degré l’a bien refroidie… »
Bon alors, les messieurs et les mesdames qui écouteront l’enregistrement, on ne me juge pas moi. C’est pas parce que j’essaie de gagner du temps et de la sympathie que je vais enjoliver les choses sur mes foirades de relation.
« C’est grave docteure… comment vous vous appelez d’ailleurs ? Actuellement je vous conceptualise comme L’Elsa, parce que j’arrive même pas à vous attribuer un genre donc que je mélange tout. Ce qui n’est pas important en soi, juste problématique dans ma tête. Que je n’arrive pas à vous attribuer un genre, pas que je mélange tout. Remarquez, que je mélange tout n’est pas important non plus… mais c’est problématique au-delà de ma tête. Vous me suivez ? »
"L'habit ne fait pas le moine" Raven Darkhölme & @Lucy Orchent
Le silence s’installe de temps à autre entre mes conversations et les fois où la malheureuse tente de me sortir les vers du nez. Ce qui ne m’échappe pas en revanche ce sont les légères vibrations que j’entends. Signe qu’elle envoie en même des messages. J’ai plutôt intérêt à faire attention. Elle est très certainement entrain de prévenir quelqu’un qu’elle est prise en otage cette nouille !
A nouveau, et toujours bien qu’elle ne le voie pas, mes yeux se lèvent au ciel. Il avait fallu que je tombe sur quelqu’un qui ne s’évanouissait pas. J’aurai peut-être pu l’aider un peu à s’évanouir. Mais oui ! C’était ça. J’avais toujours la possibilité de le faire remarque.
Alors que je réfléchissais à toute allure, une idée germa dans mon esprit alors qu’une légère brise venant de la fenêtre entrouverte. J’avais mon plan.
La jeune femme venait juste d’accepter cette petit thérapie destinée à … je ne savais quoi à vrai dire. Mais elle ignorait qu’elle venait de me donner la parfaite échappatoire.
- Bien, j’y vais de ce pas !
Acceptant sans conditions celles que me proposait l’effrayée par l’effrayante, je me laissais glisser le long du meuble vasque de l’évier pour retomber tout en douceur et en délicatesse sur le sol, le long de mes sublimes chaussures à talons made in Raven.
Après une petite dizaine de pas pour rejoindre la cabine la plus éloignée, c’est-à-dire celle toute proche de la fenêtre, j’y pénètre sans vraiment m’assoir. Cela me dégoute beaucoup trop.
- Pour des raisons d’hygiène je préfère ne pas m’assoir sur la cuvette en elle-même.
Précisais-je à toute fin utile alors que je me hissais sur le bord de la fenêtre donnant sur l’extérieur, mais cette dernière était parfaitement fermée. Peut importait. Ce qu’il ne fallait pas c’était qu’elle voit mes jambes seulement quand je le décidais.
M’installant confortablement le long du rebord adaptant morphologiquement corps pour qu’il cadre parfaitement avec chaque forme j’écoutais attentivement les paroles de la fameuse Lucy en laissant savamment les secondes passer pour mettre mon plan à élaboration mutant ma main pour la transporter en patte de chat surdimensionnée et ainsi faire apparaitre des griffes à la place de mes doigts.
- Hum, je vois. Ce n’est pas toujours très important pour les personnes mais l’essentiel c’est d’être à l’écoute de votre partenaire. Certaines personnes n’ont pas besoin de préliminaire, mais d’autres oui. Et c’est même ce qu’elle préfère, prendre le temps, de découvrir à chaque fois le corps de se votre partenaire avec les mains, la peau, la bouche, la langue, et j’en passe. Pour beaucoup c’est encore mieux que le sexe pénétratif. Car qui a dit après tout que c’était une obligation cette sacrosainte pénétration ? Des hommes surement céphalo-centrés qui ne pensaient qu’à une seule chose leur propre plaisir … Savez-vous d’ailleurs …
Je m’interrompis moi-même dans mon propre discours, pour venir gratter à la fenêtre avec ma main patte, établissant mon plan d’action, glissant par ci par là, des indices, des pistes, des leviers, je ne savais pas vraiment comment les nommer.
- Oh ! Il y a un chat à la fenêtre ! J’espère que vous n’êtes pas allergique !
D’un petit saut, volontaire, je descendis de mon perchoir pour aller ouvrir la fenêtre donnant sur les éviers, tout en mutant pour me mettre à ronronner avec une synchronisation parfaite donnant l’illusion parfaite pour quelqu’un qui ne verrait que mes pieds et mes chevilles à condition qu’elle se penche suffisamment d’ailleurs.
- Hey, bonjour mon beau ….
A nouveau, je mutais en silence pour faire revenir ma main humaine mais cette fois ci couvrir mon bras de poils de chat, et venir me caresser toute seule afin de donner le change.
- Oh … Tu veux un câlin … Allez vient.
Je fis quelques nouveaux pas pour revenir me mettre sur mon perchoir tout en ronronnant de temps en temps, et continuant de passer ma main sur mon propre avant-bras soudainement poilu en veillant à rester continuellement de dos.
- J’espère que vous n’êtes pas allergique ! Enfin, je disais donc, savez vous que seules 18% des femmes parviennent à jouir lors de rapports sexuels avec pénétration ?
Petit miaulement de contentement.
- Je sais que tu aimes ça quand on te grattouille sous le cou mon beau.
Allez hop j’en rajoute une couche avec encore une modification de cordes vocales pour ronronner de plaisir.
- Qu’est ce que tu fais … ?
Demandais-je au chat imaginaire en me mettant à rire légèrement, imaginant le scénario et les images que pouvais se faire la rousse. Tout était prévu dans ma tête.
- En l’occurrence c’est une chatte ! Parfaitement dans le thème ! J’ai l’impression qu’elle est pleine ….
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L’Elsa va dans la cabine la plus éloignée de la porte "de ce pas", ce qui m’amène à me dire qu’il y a un léger mieux avant de me dire qu’il y a toujours un léger mieux avant de clamser, comme disait la Fée Morgane, mais il ne faut pas que je tombe dans les pommes, les cerises ou les châtaignes ! Oui, je m’adapte aux fruits de saison pendant que L’Elsa s’en va tenir parole. Bon, L’Elsa finit par nuancer son action car, "pour des raisons d’hygiène", ça ne préfère pas s’assoir sur la cuvette en elle-même. Considérant mon propre WC et le standing des personnes présentes, si une cuvette n’est pas correctement nettoyée une personne va perdre son emploi. Considérant L’Elsa et sa démonstration de pouvoirs précédentes, si ça se trouve elle est nue ! Par ma Chance ! Tout est imitation chez elle ainsi tout est elle, en fait ! MCQCB ?! Mais C’est Quoi Ce Bazar ?! L’Elsa a des capacités d’imitation supérieures à tout ce qui est connu dans la nature ! C’est bon, je veux la biopsie. Et jouer aux Sims avec L’Elsa pour voir l’étendue de ses capacités. Une raison de plus de jouer son jeu de sexologue avec le plus de sincérité possible, si ça se trouve il y a un gros lot à la clé ! Sinon, un grelot.
« Hum, je vois. »
Certes, les sexologues c’est des psychologues, ils font des onomatopées concentrées en dessinant des trucs sur leurs carnets de notes. Nan mais fraichement, a-t-on fait moins rassurant comme introduction ? Ceci n’est pas une vraie question, BIEN SUR qu’il y a beaucoup d’entrées en matière plus flippantes et je veux pas les voir ! Quand au fait que ça ne soit pas toujours très important pour les partenaires, les préliminaires… hum, je vois. L’essentiel c’est d’être à l’écoute de son partenaire… oui, je pense aussi. Pourquoi quand elle dit "Certaines personnes n’ont pas besoin de préliminaire", j’ai d’un côté Nathan qui sourit bêtement et de l’autre Sara Forestier qui déclare "tu veux manger ensuite ou baiser d’abord ? Personnellement j’ai pas très faim"… oui, les deux images vont bien ensemble. Voire s’explique mutuellement. Histoire d’en revenir à des préliminaires, d’autres gens les préfèrent : les gouts et les couleurs, cela ne se discutent pas et tous se trouvent dans la nature. D’où que cela ne se discute pas, on ne discute pas avec la nature. Prendre le temps… Découvrir à chaque fois le corps du partenaire… Avec les mains… La peau… La bouche… La langue… L’Elsa en passe. Lui a-t-on déjà dit que sa voix irait très bien avec du téléphone rose ?
« Pour beaucoup c’est encore mieux que le sexe pénétratif. Car qui a dit après tout que c’était une obligation cette sacrosainte pénétration ? »
L’Eglise. Comme on dit dans ma famille, "dans le doute, blâme l’Eglise ou les touristes" ; or, comme on n’est pas en Thaïlande, ça doit être l’Eglise.
« Des hommes surement céphalo-centrés – j’étais pas loin – qui ne pensaient qu’à une seule chose – j’étais très près – leur propre plaisir – c’est une histoire de chœur – Savez-vous d’ailleurs… »
L’Elsa me fait du suspens en plus ! MCQCB ?! Ce qui fonctionne à la fois pour "Mais C’est Quoi Ce Bazar ?!", comme dit précédemment, et "Mais C’est Quoi Ce Bruit ?!", utile présentement.
« Oh ! Il y a un chat à la fenêtre ! J’espère que vous n’êtes pas allergique ! »
MCQCB ?! Comment il est arrivé là lui ? Dans un environnement comme Manhattan, les chats c’est sous les voitures et pas sur les buildings ! Sinon, non, je suis pas allergique. Je prends grands soin de mon toxoplasma gondii, comme une bonne moitié de la population humaine, ce qui est une manière scientifique de dire que j’adore les chats ! Par contre, euh, comment L’Elsa a fait pour voir un chat à la fenêtre alors que ça devait être enfermé dans sa cabine de toilette ?! Orage (qui explique que le chat veuille rentrer), O désespoir (là, c’est plutôt moi qui veut sortir) ! L’Elsa me parle de chat en me prenant pour une pigeonne !
« Oh… Tu veux un câlin… Allez vient. »
C’est l’histoire de mon instinct de survie et de mon envie qui entrent dans les toilettes pour femmes…
« J’espère que vous n’êtes pas allergique ! – je ne répondrais pas à cette question sans la présence de mon avocat ; ou au minimum de mon garde du corps – Enfin, je disais donc, savez-vous que seules 18% des femmes parviennent à jouir lors de rapports sexuels avec pénétration ? »
C’est l’histoire de mon instinct de survie et de mon envie qui entrent dans les toilettes pour femmes dans lesquelles ma culture générale se fait une éducation sexuelle pendant qu’un chat manifeste son plaisir…
« Je sais que tu aimes ça quand on te grattouille sous le cou mon beau. »
Pourquoi est-ce que je l’imagine dire l’exacte même phrase en s’adressant à un pénis ?
« Qu’est-ce que tu fais ? »
Je tente de faire un enregistrement pour ma survie ou l’enquête sur ma mort mais là on est à un niveau où les auditeurs ne croiront même pas à un canular… ce qui est un plan de génie pour contrer le mien !!!
Vas-y ricane, j’ai pas dit mon dernier mot ! Même si ça fait un moment que j’en dis plus aucun ! C’est juste le temps de le trouver ! Enfin, non, de trouver mon prochain mot, pas mon dernier ! Rira bien qui rira le dernier !
« En l’occurrence c’est une chatte ! Parfaitement dans le thème ! J’ai l’impression qu’elle est pleine… »
C’est l’histoire de mon instinct de survie et de mon envie qui entrent dans les toilettes pour femmes dans lesquelles ma culture générale se fait une éducation sexuelle avec une chatte pleine et un(e) métamorphe…
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Alors cette infiltration, tu l’as dans le côlon ?
C’est eux qui vont pas tarder à l’avoir dans le cul. Je suis sur un truc.
En parlant de cul, pourrais-tu bouger le tien parce que là je suis dans une situation qui risque de finir TRES vite dans le mien si j’en tombe à court.
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Ou ?
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Message
Et l’autre à qui je dis que je suis en danger et qui prend le temps de me renvoyer un sms avec trois points de suspension… Mais allez tous vous faire engoncer par des cactus ! Ils ont des épines, comme les pénis de chat, et il parait que vous avez 18% de chance de jouir !
Aller Lucky, tu es chanceuse et tu es un chat : tu vas t’en sortir et retomber sur tes pattes. Etape une, on enlève les talons hauts. Etape deux, tu te relèves en gardant bien en main non directrice la pochette et le téléphone. Etape trois, tu déverrouilles la porte de la cabine le plus discrètement possible car si le danger n’est pas dans une cabine comme promis L’Elsa reste à l’autre bout de la pièce à gratter le coup d’une chatte qui la papatte alors tu vas pouvoir prendre les tiennes, de papattes, au tien, de cou, et t’en sortir en vie.
"La bravoure, c’est de regarder le danger dans les yeux", disait je-sais-plus-qui. Je souhaiterai y rajouter quelque chose. Histoire d’être sure…
La bravoure, c’est de regarder le danger dans les yeux et la stupidité c’est de le faire trop longtemps !
Mais pourquoi j’ai pas commencé à courir vers la porte sans réfléchir ? A oui, parce que la porte s’ouvre vers l’intérieur… Et parce que j’étais curieuse du danger et du chat. Du coup, me voilà au milieu des toilettes en train de gueuler comme un putois. Tant que j’en ai pas l’odeur, ça m’ira. Perdu pour perdu, les toilettes sont pas loin.
Tremblante comme une feuille, je fais face à ma peur sachant qu’on est toutes les deux complètement folles.
« Pour la postérité, je résume : vous êtes un homme handicapé mais pas trop qui vient dans les toilettes des femmes pour devenir une femme trop pas handicapée et comme je fais ne légère overaction à votre transformation vous tentez de me rassurer en disant que vous allez me conseiller sexuellement depuis une cabine des toilettes mais vous voyez un chat par la fenêtre et quand je tente de m’enfuir vous êtes en train de vous auto-caresser partiellement transformée en chatte enceinte ! MAIS COMMENT VOUS VOULEZ PAS QUE JE PETE PAS UN PLOMB MOI ?! »
"L'habit ne fait pas le moine" Raven Darkhölme & @Lucy Orchent
Mon plan se déroulait comme sur des roulettes, j’imitais à la perfection tous les aspects d’un chat. La fourrure, les ronronnements, les miaulements par intermittence, les griffes contre le carreau. Petit à petit j’avais posé les jalons qui me permettraient de m’enfuir en toute sécurité et presque discrétion, de ces maudites toilettes où je m’étais laissée surprendre. Erreur de débutante. Comme quoi, cela se sentait lorsqu’on restait un certain temps sans rien faire… Le côté plan plan de l’Institut n’avait pas vraiment renforcé mes capacités en matière d’infiltration et d’espionnage. De temps en temps ma vie d’avant me manquait. Cruellement. Si bien que … L’idée de faire renaitre les X-Men s’imposa encore dans mon esprit. Je m’imaginais alors, à nouveau, retourner pour une énième fois dans le bureau de mon frère et lui laisser entendre que cela serait une bonne idée. La réponse je la connaissais malheureusement déjà : « Je veux des élèves et non pas des soldats. Laisse aux Avengers le devant de la scène Raven. ». Oui Charles. Bien Charles. Mais peut-importait. Bien. J’étais toute de même plutôt fière de ma trouvaille. Mon plan était infaillible.
Enfin. Sur le papier.
Dans la réalité il avait fallu que la mistinguette aux cheveux roux complétement terrorisée prenne son courage à deux mains pour sortir de la cabine et me voir, plus loin, dans l’angle, le bras velu à m’auto-caresser. ET MERDE.
Mais que lui était-il passé par la tête pour venir se frotter au danger et visiblement à ce dont elle avait peur. Je ne l’avais pas entendu sortir, bien trop occupée à jouer mon petit jeu, mon double je. Si bien que c’est sa voix, soudainement plus proche, et surtout le contenu de ses paroles qui me firent me redresser droite comme un i.
Toujours de dos, je n’osais me retourner, la laissant s’exprimer, et seigneur, elle vrillait complètement et se mettait carrément à crier. A nouveau, et pour la je ne sais pas combien de fois depuis mon arrivée dans ces WC, je levais les yeux au ciel. Ce n’était pas possible de voir à quel point tu semblais m’exaspérer au plus haut point. J’avais l’impression de me retrouver face une petite biche innocente qui n’avait jamais entendu parlé des mutants. Pourtant … ce n’était pas comme si mon visage avait été placarder sur des centaines de milliers d’affiches à travers le monde. Sans compter les archives vidéos également. Mais … C’était bien vieux. Peut-être qu’ils ne l’enseignaient plus dans les établissements scolaires.
Elle était capable de me filmer en plus cette cruche ! Préférant muter pour qu’elle ne voit pas mon visage, je fermis les yeux un court instant pour laisser mon visage se transformer totalement, passant d’humain à félin en quelques secondes. Gardant pour le moment mes cheveux, je finis par me retourner pour la fixer droit dans les yeux, avec les fentes noires qui avait pris la place de mes pupilles noyées dans le bleu de mes yeux.
- Il aurait surement mieux valu que nos chemins ne se croisent pas pour votre propre bien.
Ajoutais-je d’une voix de velours, en faisant quelque pas un ou deux, à peine dans sa direction, la tête penchée sur le côté pour la regarder de la façon dont le faisait les chats, encore avec mon corps d'humaine. Je me rendis alors soudainement compte que mes paroles pouvaient passer pour une menace.
Pour ne pas t’effrayer. Même s’il était définitivement trop tard je le savais, je reculais du même nombre de pas venant cogner mes fesses sur le rebord de la fenêtre. Ma tête se tourna alors rapidement pour évaluer le temps qu’il me faudrait pour muter entièrement et ….
- Cela ne va pas vraiment vous aider …
Enonçais-je alors que peu à peu à une dizaine de mètres mes cheveux s’effaçaient pour laisser place à un magnifique pelage de couleur bleu gris. Deux petites oreilles pointues ressortirent alors que les caractéristiques humaines de mon visage semblaient disparaitre à jamais sous tes yeux.
- Mais ne craignez rien. Je ne vous ferais pas de mal …Du moins… Pas physiquement.
Pour ce qui était des dégâts psychologiques je crois que le mal était déjà malheureusement fait. Rapidement ma peau se couvrir de poils et je rapetissais pour finir par ressembler à la copie conforme d’un chat bleu russe, exception faite des yeux verts laissant la place au bleu de mes yeux sous forme blonde. Ma transformation totalement effectuée en très peu de temps, d’un bon agile je grimpais sur le rebord de la fenêtre. Le corps entièrement tourné, je te regardais une dernière fois en laissant échapper un petit miaulement qui pouvait dire tant de chose en même temps.
« Je suis désolé. » « Pardon. » « Va voir un psy. » « Je prie pour que tu t’évanouisses et que tu oublies tout de cette entrevue. »
A nouveau ma tête se pencha sur le côté, et avec une attitude tout à fait humaine, le chat ou plutôt la chatte que j’étais devenue, te fit un petit clin d’œil avant de disparaitre d’un bond sur l’escalier de secours. Rapidement, je remontais les marches pour finir par me retrouver, là, chatte, sur un toit, brûlant.
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