Emy venait de finir de se préparer lorsqu’elle regarda Pico, son chien. Ce dernier se doutait que la jeune femme partait car elle venait de prendre plusieurs minutes dans la salle de bains. Il la regardait partir dans un sens puis dans l’autre en maudissant tout sur son passage. Elle cherchait quelque chose, une carte de visite concernant l’adresse d’un Institut. C’était ce qu’il avait comprit, mais il ne savait pas où elle l’avait mise… Peut-être dans son sac ? C’était le seul endroit qu’elle n’avait pas vérifier. Il allait chercher le fameux sac dans l’entrée et le ramena à sa maitresse. Emy regarda son chien avec un air surpris puis regarda à l’intérieur pour trouver la carte de visite. Cette dernière était coincée dans le petit agenda que la jeune femme avait toujours sur elle. Elle se pencha vers son chien et lui dit :
« Tu es le meilleur Pico ! Merci ! Je reviens d’ici le début d’après midi je pense. Ça ne devrait pas être long. »
Elle lui caressa doucement la tête avant d’attraper son téléphone, ses clés de voiture et son sac. Elle claqua la porte de la maison et monta en voiture. Une fois dedans, elle entra l’adresse de l’institut du professeur Xavier dans le GPS de son téléphone. Il y avait un peu de route, mais ce n’était plus vraiment un soucis pour Emy. Depuis quelque temps, elle arrivait à contrôler son pouvoir. Sans doute son séjour dans l’Amazonie l’avait aidé à comprendre que ce n’était pas les gens qui la mettaient mal, mais elle-même. Alors, elle avait trouvé différentes techniques pour se changer les idées lorsqu’elle pensait perdre pied. Oui, pensait. Parce que parfois, ce n’était pas perdre pied, c’était juste une question de dosage. Ses propres sentiments ne devaient pas se mêler à ceux des autres. Une fois qu’elle eut compris ça, elle arrivait à rester assez longtemps au milieu de la foule. Et c’était un grand soulagement pour Emy parce que cela voulait dire qu’elle allait pouvoir reprendre les missions avec le S.H.I.E.L.D. Enfin, elle l’espérait. Mais pour ça, elle avait besoin de l’avis du Docteur Rowles et du professeur Xavier. C’était ce dernier qu’elle allait voir ce jour. Elle avait besoin de ses conseils. La seule fois qu’elle l’avait vu, il l’avait beaucoup aider. L’agent du S.H.I.E.L.D avait besoin de se rassurer aussi. Alors, elle prit la direction de l’institut. Elle savait qu’il n’allait pas y avoir beaucoup d’élèves, ce qui n’était pas pour déplaire à Emy parce que le mélange d’émotions et de sentiments devaient être énorme dans ce genre d’endroit…
La route se déroula sans encombre. Emy s’était mise à changer à tue-tête dans sa voiture, sous le regard des autres automobilistes qui se demandaient si elle allait bien. Oui, elle allait bien, beaucoup mieux qu’il y a quelques temps. Elle n’avait pas revu Aaron, mais elle savait qu’il y était pour quelque chose dans son rétablissement. Elle devrait peut-être le contacter d’ailleurs pour le remercier… Elle avait son numéro de téléphone quelque part dans le sien d’ailleurs. Elle le ferait après son rendez vous avec Charles. Son GPS lui indiqua qu’elle arrivait bientôt. Elle se trouvait devant un grand portail. Elle s’arrêta devant et appuya sur le bouton de l’interphone. Comme si on l’attendait, le portail s’ouvrit doucement et elle entra sur le domaine. Au bout du chemin, elle arriva devant un immense bâtiment. Sans doute un grand domaine, elle ne pouvait pas tout voir. Elle s’arrêta un peu plus loin, coupa le moteur et sortit de sa voiture. Elle ressentait la paix dans cet endroit, un peu de stress et d’anxiété, mais c’était sans doute un mélange des deux et c’était aussi ce qu’elle ressentait. Mais il y avait aussi de la sérénité et elle savait déjà que Charles n’était pas très loin. Elle monta les escaliers et toqua à la porte en attendant qu’on lui ouvre…
Emy R. Carthew… Agente de terrain du S.H.I.E.L.D., mutante empathe. Le professeur l'avait rencontrée en avril, sur demande de Maria Hill. Trois mois s'étaient écoulés depuis. Trois mois déjà… Trois mois seulement… Tant de choses s'étaient produites depuis, tant de bouleversements dans la vie de Charles, qu'il n'avait pas pris le temps de recontacter Emy pour avoir de ses nouvelles. C'était elle qui était revenue vers lui, et il avait dû retarder leur entrevue.
A présent que ses proches étaient rétablies, à présent que le plan de sauvetage des deux Wanda se mettait en place concrètement, il avait enfin du temps à consacrer à autre chose. Il pouvait donc enfin recevoir Emy à l'Institut. Tandis qu'il attendait, installé derrière les écrans de surveillance, l'arrivée de la voiture de miss Carthew, il songea qu'elle serait la troisième agent du S.H.I.E.L.D. qu'il recevrait dans son manoir en l'espace de quelques jours. Et dire qu'au départ, il refusait catégoriquement que l'agence vienne mettre son nez dans ses affaires…
Mais Emy ne venait pas le voir dans le cadre de son partenariat avec le S.H.I.E.L.D. Elle venait voir le Professeur X, pour ses aptitudes à aider les mutants en difficulté. Ce qui était un euphémisme pour qualifier le cas d'Emy. Quand Charles y repensait, après tout ce que lui-même avait traversé récemment, il ne pouvait qu'être impressionné par sa force de caractère. S'il avait vécu ce qu'elle avait traversé, s'il avait directement provoqué la mort de Raven, il ne s'en serait jamais remis. Mais lorsqu'il avait rencontré la mutante meurtrie, il avait immédiatement décelé chez elle une forte volonté de s'en sortir.
Il actionna l'ouverture du portail lorsque la voiture arriva et l'observa avancer dans sa propriété, puis se garer, marcher jusqu'au manoir et monter les marches menant aux grandes portes. Il prit alors une décision. Il quitta son antre, se rendit dans le hall et sortit sur le perron pour accueillir Emy, en lui offrant un grand sourire chaleureux. Il lui tendit la main pour la saluer tout en s'exclamant d'un ton enjoué :
« Bonjour Emy ! Quelle journée magnifique ! Je n'ai aucune envie de la passer enfermé dans mon bureau. Que diriez-vous d'une promenade dans le parc ? »
Le temps était superbe, un beau soleil brillait dans un ciel sans le moindre nuage et une légère brise rendait la chaleur estivale très agréable. Il aurait été dommage de ne pas en profiter. De plus, cela permettrait de rendre la visite d'Emy moins formelle.
Codage par Never Utopia
Dernière édition par Charles Xavier le Jeu 21 Avr 2022 - 17:02, édité 1 fois
Revoir Charles Xavier avait quelque chose d’apaisant pour Emy. Il avait été l’un des premiers à l’aider et maintenant, elle voulait lui montrer les progrès qu’elle avait fait. Son pouvoir d’empathie était stabilisé depuis quelques temps. Elle avait aussi retrouver son pouvoir qui lui permettait de retrouver les gens blessés. elle ressentait leur douleur s’ils étaient dans un rayon de cent mètres autour d’elle. Elle s’en était rendu compte lors d’une balade dans Central Park où un petit garçon était tombé d’un arbre et qu’il s’était cassé le bras. La jeune femme avait aidé la maman à le rassurer. En lui touchant le bras, elle avait même presque l’impression que le petit garçon avait moins mal… mais ce n’était pas possible puisqu’elle n’avait pas ce pouvoir, du moins pas qu’elle le sache… Elle y avait réfléchi, mais n’avait pas eu le temps de réessayer. Les ambulanciers étaient arrivés et elle était partie, son bouclier mental était encore faible. Ce jour là, elle avait plein de questions en tête et elle savait qu’elle allait pouvoir les poser à une seule personne : Charles Xavier.
Une fois arrivée au domaine, Emy était impressionnée. C’était un grand bâtiment et sans doute plusieurs hectares de terrain. Elle gara sa voiture avant de descendre et d’aller toquer doucement à la porte. Elle ressentait plusieurs émotions dans le bâtiment, mais il y avait aussi un peu de son stress et son anxiété à elle. Elle se demandait vraiment si elle devait déranger un grand homme comme Charles. Avant qu’elle n’est eu le temps de se retourner et faire demi tour, le professeur Xavier ouvrit la porte et lui tendit la main en la saluant et lui disant que c’était une belle journée et qu’il n’avait aucune envie de rester enfermer dans son bureau. Il lui proposa une balade dans le parc. Emy lui sourit doucement avant de lui serrer la main et lui répondre :
« Bonjour Charles. Merci d’avoir accepter ce rendez vous. Je suis d’accord pour une balade dans le parc, il semble être magnifique ! »
Elle suivit donc son ainé et marcha à ses cotés, doucement. Cela lui permettait aussi de rassembler ses idées. Elle regarda autour d’elle. L’institut offrait vraiment un cadre de vie magnifique. C’était apaisant comme elle le pensait plus tôt. La jeune femme joua doucement avec ses doigts avant d’engager la conversation.
« Vous vous souvenez en avril quand vous êtes venu me voir, dans l’état où j’étais ? Je dois dire que j’ai fais pas mal de chemin, surtout grâce à vous, au Docteur Rowles et aussi à l’agent Smith au S.H.I.E.L.D. Avec ce dernier, nous avons été quelques jours en Amazonie dans une tribu qu’il connait bien. Je me suis rendue compte à ce moment que le souci de mon pouvoir, ce n’était pas les autres, c’était moi. »
La jeune femme regarda ses pieds pendant qu’elle avançait. Elle continua :
« En fait, je me suis enfermée dans mes propres sentiments et émotions. Avec la tribu amazonienne, je me suis rendue compte que j’étais beaucoup plus détendue, sans pression. Alors, je me suis dis que j’allais prendre exemple sur eux. Me concentrer sur mon bien être, sur la sérénité de l’Amazonie. J’ai réussi à retrouver plus ou moins mon bouclier mental à ce moment là et maintenant, j’y arrive beaucoup mieux. En fait, j’y arrive totalement. J’ai pu sortir de chez moi, j’ai même été à Central Park un jour où il y avait plusieurs milliers de personnes et leurs sentiments et émotions ne m’ont pas importunés. »
Il y avait une certaine fierté dans la voix de Emy. Parce qu’elle savait que si elle arrivait à faire ça, elle allait pouvoir reprendre les missions au S.H.I.E.L.D.
« D’ailleurs, j’ai repris les entrainements pour le S.H.I.E.L.D en attendant qu’on me dise si je peux ou pas reprendre les missions. Je dois avouer que ça me détend encore plus… Par contre, j’ai découvert autre chose… »
Elle s’arrêta de marcher obligeant Charles a s’arrêter aussi.
« Lorsque j’étais encore en mission avec le S.H.I.E.L.D, mon pouvoir me permettait de ressentir la douleur des blessés s’ils étaient à cent mètres autour de moi. J’ai sauvé pas mal de mes collègues et des civils comme ça… A Central Park la dernière fois, j’ai ressenti la douleur de quelqu’un et j’ai trouvé un petit garçon qui était tombé d’un arbre. Alors, je suis restée avec sa mère et lui en attendant les secours… J’ai tenu la main du petit garçon et pendant un instant, j’ai ressenti sa douleur venir de lui à moi… mais… C’est possible ? Je veux dire, je peux me découvrir encore des pouvoirs à mon âge ? »
Emy savait que Charles travaillait avec des mutants. Il était sans doute le plus à même de lui répondre à ses questions…
La poignée de main du professeur était à la fois douce et ferme, assumée et généreuse. Son sourire était sincère, témoignant d'un réel ravissement de revoir Emy. Il ressentait néanmoins une once de culpabilité, de n'avoir jamais pris de ses nouvelles, et d'avoir dû reporter le rendez-vous pris au début du mois. Mais au vu des tragiques évènements qui l'avaient frappé et de l'état dans lequel il était alors, cela aurait été dangereux pour l'empathe de le rencontrer à ce moment-là. Il comptait bien se rattraper aujourd'hui et se montrerait disponible tout le temps nécessaire.
Il conduisit Emy vers l'arrière du manoir où ils longèrent le terrain de basket, le cours de tennis et la grande piscine extérieure. Les lieux étaient vides pour le moment, après tout il n'était que dix heures du matin, en plein mois de juillet, à cette heure-ci les occupants du manoir, en vacances, n'avaient pour la plupart pas encore émergé et n'étaient certainement pas motivés pour faire du sport, même en plein air sous un superbe ciel bleu.
Un léger sourire aux lèvres, Charles avançait en silence, attendant simplement qu'Emy entame réellement la conversation. Il se souvenait qu'elle n'avait eu aucune difficulté à se confier à lui la première fois et en effet, cette fois encore, elle ne se montra pas avare de paroles. Tant mieux, il était tout à fait disposé à l'écouter avec beaucoup de soin et d'attention.
Il était ravi d'apprendre qu'elle avait progressé depuis leur première rencontre, encore plus de savoir que c'était en partie grâce à lui. Lorsqu'elle évoqua le docteur Rowles, il médita sur le fait qu'il n'avait pas non plus pris le temps de recontacter cet éminent et passionnant confrère. Il nota dans un coin de sa tête qu'il devrait s'en occuper plus tard. Quant à l'agent Smith, il ne le connaissait pas, mais il songea avec amusement que c'était un nom très cliché pour un agent secret.
L'histoire de la tribu amazonienne éveilla son intérêt, et la mutante passa trop rapidement dessus à son goût. Mais elle semblait avoir beaucoup à dire, alors il ne l'interrompit pas. L'essentiel à retenir était qu'elle parvenait à présent à contrôler son pouvoir, à empêcher ses propres émotions de la submerger, et par ce fait celles des autres ne l'atteignaient pas de manière nuisible. Il haussa les sourcils, agréablement surpris, lorsqu'elle lui annonça être parvenue à se rendre à Central Park.
« Ce sont en effet de fabuleux progrès Emy, vous pouvez être fière de vous. »
Elle avait même repris les entraînements pour son travail et d'après ses dires, elle serait bientôt en mesure de retourner sur le terrain. En somme, elle retrouvait une vie normale. C'était une excellente nouvelle. Cependant, il y avait un "mais". Ou plutôt un "par contre". Lorsqu'elle s'arrêta de marcher, ils étaient arrivés en bordure du grand lac qui délimitait l'arrière de la propriété. Charles arrêta le fauteuil et se tourna vers elle, signifiant par la gestuelle qu'il l'écoutait avec encore plus d'attention.
Le pouvoir d'Emy était plus complexe qu'il ne le pensait. Elle ne percevait pas uniquement les émotions des gens, mais aussi leurs douleurs physiques. Et d'après ce qu'elle lui disait, son don avait récemment commencé à évoluer, pour lui permettre d'absorber ces souffrances. Cette hypothèse semblait surprendre la mutante, qui devait se considérer trop âgée pour se découvrir de nouveaux pouvoirs, mais du point de vue de Charles cela n'avait rien d'inhabituel.
« Oui, c'est tout à fait possible. Nous évoluons, physiquement et psychiquement, tout au long de notre vie. Il est donc logique qu'il en soit de même pour nos dons. Depuis plusieurs mois, vous effectuez un travail conséquent sur le contrôle de votre mutation, il n'est donc pas étonnant qu'elle évolue avec votre désir de bien faire et d'être en harmonie avec elle. »
Pour lui ce n'était pas un nouveau pouvoir, mais bien une évolution de celui qu'elle possédait déjà.
Emy était contente de revoir Charles parce qu’il était d’une bonne écoute et surtout, il connaissait les mutants. Ne leur enseignait-il pas ? Elle savait que si elle avait des questions, il serait le plus a même de répondre. Et c’est ce qu’elle avait fait en prenant rendez-vous avec lui. Le premier rendez vous avait été décalé pour des raisons qui regardaient Charles, cette fois, le rendez vous allait bien avoir lieu et elle en était contente. Elle avait beaucoup de choses à lui dire et sans doute qu’elle allait oublié certaines choses. Les progrès étaient là, c’était une bonne chose même si parfois, Emy devait rentrer chez elle parce qu’elle était épuisée et tout, mais c’était de grands progrès. Elle arrivait de plus en plus à rester au contact des autres et c’était une bonne chose. Charles lui fit remarquer que c’était de fabuleux progrès et qu’elle pouvait être fière d’elle. La jeune femme sourit doucement tout en disant qu’elle avait repris les entrainements et que les missions ne devraient pas trop tarder à venir. Puis, la jeune femme s’arrêta de marcher, obligeant Charles a stoppé son fauteuil. Elle lui expliqua qu’elle avait ressenti un changement, une évolution de son pouvoir. Maintenant, elle arrivait à prendre la douleur des gens. Elle n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi bizarre. Le petit garçon lui avait dit qu’il n’avait plus mal et elle, elle ressentait sa douleur ! Elle avait été surprise sur le coup, mais elle n’avait rien montrer. Elle n’avait pas eu l’occasion de l’utiliser de nouveau depuis cet évènement. La jeune femme se posait beaucoup de questions parce qu’elle n’avait jamais entendu de mutant qui puisse avoir de nouveau pouvoir à son âge… Mais ce n’était pas impossible. Emy regarda Charles lui dire que c’était possible, que les mutants évoluaient, physiquement et psychiquement pendant toute leur vie et qu’il était donc logique que leurs dons en fassent de même. Puisqu’elle faisait un travail sur elle même depuis des mois sur le contrôle de son pouvoir et il était logique que son pouvoir évolue aussi.
Une évolution. Ce n’était donc pas un nouveau pouvoir. Dans la logique, c’était effectivement l’évolution de son pouvoir de ressentir la douleur des autres sans doute. Maintenant, elle allait pouvoir les soulager un peu. C’était une bonne chose non ? La jeune femme regarda ce qui se passait autour d’eux. Le peu d’occupants qu’il y avait dans le manoir n’étaient sans doute pas lever et le calme régnait dans le parc. C’était un endroit magnifique qu’elle aurait sans doute apprécier si elle avait connu avant. Mais elle était trop vieille déjà. La jeune femme se tourna de nouveau vers Charles et lui dit :
« Ce que je sais maintenant, c’est que mon pouvoir va m’aider, beaucoup. Dans mon métier et dans la vie au quotidienne. Mais dans un autre sens, j’ai peur que tout ça me submerge une nouvelle fois… Ressentir les émotions, c’est une autre chose, ressentir la douleur des gens… Je ne sais pas si je ne vais pas devenir folle avant l’âge ! »
Ce qu’il lui fallait, c’était un bouclier mental plus fort, mais pour l’instant, il était encore un peu bancal. Elle savait qu’avec le temps, elle allait y arriver mais ce n’était pas encore. Elle était encore un peu trop fragile. Elle fallait déjà qu’elle tente de réessayer son pouvoir pour enlever la douleur. Il y avait sans doute des gens un peu partout qui souffrait, mais tous n’accepteraient sans doute pas la présence d’une mutante. Elle soupira un peu avant de rajouter :
« Dans tous les cas, je suis contente que Maria Hill vous ai autoriser à venir me voir il y a quelques mois. Ça m’a fait du bien et surtout, je pense que j’ai compris que je ne devais pas me mettre moi-même des bâtons dans les roues en pensant en permanence à la mort de mon frère… »
Que c'était agréable pour Charles de sentir qu'une mutante avait besoin de ses conseils et les écoutait avec bienveillance et gratitude. D'avoir auprès de lui une personne qui avait pu évoluer grâce à lui, qui parvenait à trouver la paix en elle. De se sentir utile et légitime, d'être sur un terrain qu'il maîtrisait parfaitement, et où il ne craignait pas de faire des erreurs. Si l'échange avec Emy était bénéfique pour elle, il l'était aussi pour le professeur.
Il était ravi d'entendre qu'à présent elle estimait que son pouvoir allait l'aider. Elle parvenait enfin à ne plus le considérer comme une malédiction, mais comme un don à mettre au profit du bien commun. Il entendait ses craintes néanmoins et les comprenait. Il avait déjà entendu nombre de discours similaires. Les mots que lui avait transmis son alter-ego vieillissant lui revinrent aussitôt en mémoire, et il esquissa un sourire teinté de douce nostalgie.
« C'est normal d'avoir peur. Ce n'est pas la douleur des autres qui vous effraie, c'est la vôtre. Cela, vous semblez l'avoir déjà compris. Lorsque vous contrôlerez ce pouvoir, vous réaliserez que c'est un don merveilleux de pouvoir endurer leur douleur sans en être brisée. »
Elle l'avait dit quelques instants plus tôt, le problème dans son pouvoir ne venait pas des autres, mais d'elle-même. Charles était très bien placé pour comprendre cela. Il était passé par là. Cela lui arrivait encore parfois, dans une moindre mesure. Quant aux inquiétudes d'Emy vis-à-vis du contrôle de ce nouveau pouvoir, le professeur pouvait également lui apporter quelques éléments concrets de réponse.
« Il faudra procéder par étape. On n'exige pas d'un télékinésiste débutant qu'il déplace une antenne satellite de plusieurs tonnes ou fasse émerger un sous-marin. Commencez par de petites douleurs, des éraflures, des hématomes. Peu à peu, vous vous habituerez et pourrez viser plus grand. »
Il sourit intérieurement en songeant que ces exemples n'étaient pas anodins, même si l'agent Carthew ne pouvait évidemment pas saisir la référence. Lorsqu'elle évoqua la mort de son frère, il se contenta d'acquiescer, en signe d'encouragement. Ce traumatisme la hanterait toujours, mais si elle parvenait à vivre avec et à se pardonner, ne serait-ce que de temps en temps, alors elle pourrait en effet se sortir de ce cercle vicieux de culpabilité. Elle avait fait un gros travail sur elle-même, et cela portait ses fruits.
« Ma compagne a un don de guérison, elle peut soigner les blessures physiques en absorbant la douleur des personnes accidentées. Si cela vous intéresse, je pourrai vous mettre en relation avec elle. Elle pourra certainement vous aider à mieux comprendre les mécanismes de votre mutation, et à mieux en appréhender les effets. »
Emy avait trouvé en Charles la première fois, une oreille attentive et surtout, une personne à l’écoute des autres. La jeune femme ne regrettait pas du tout de s’être confier à cet homme et elle ne regrettait pas de l’avoir recontacter dernièrement. Il allait l’aider à comprendre. Emy avait fait beaucoup de chemin depuis la dernière rencontre et elle s’en rendait bien compte maintenant. Son pouvoir allait l’aider, c’était certain, comme il allait aider d’autres personnes. Ce jour là, dans le parc de Central Park, elle n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui s’était passé lorsqu’elle avait retiré un peu la douleur à ce jeune garçon, mais avec le recul, elle s’était dit que c’était une bonne chose. La souffrance des gens, elle la supportait bien, mais la douleur, ce n’était pas toujours facile. Cela dépendait de la capacité à supporter la douleur de la personne. D’un coté, Emy, quand elle se blessait, avait une grande capacité à supporter la douleur, sans doute venue de son entrainement au S.H.I.E.L.D et une bonne constitution. Parce qu’elle ne se souvenait pas d’avoir vraiment eu mal un jour. Alors ce don, c’était presque un cadeau pour les autres. Emy pourrait s’en servir… une fois qu’elle allait réussir à le contrôler. Elle expliqua à Charles qu’elle avait peur d’être encore une fois submerger par ce pouvoir… Ce dernier lui répondit que c’était normal d’avoir peur, mais qu’elle n’avait pas peur de la douleur des autres, mais de la sienne. Peut-être est-ce vrai ? Charles rajouta que lorsqu’elle allait contrôler ce pouvoir, elle allait réaliser qu’elle avait un merveilleux donc, sans être briser. Emy fronça légèrement les sourcils et lui dit :
« En soi, je n’ai jamais eu peur de me faire mal, de supporter la douleur. Je dois même dire que j’ai une capacité à gérer le douleur qui est grande. Mais je pense que j’ai plus peur de l’impact de la douleur des autres sur moi. Ou j’ai juste peur de mon pouvoir en général, vous avez vu dans quel état cela m’a mit pendant cinq ans ? Je commence seulement à me relever, à tenir le coup, mais c’est dur… »
Oui, c’est dur et surtout, elle avait compris que son pouvoir était surtout lié à ses propres émotions et maintenant douleurs. Elle avait du mal à avoir confiance en elle pour ça. Il fallait qu’elle chance les choses, elle savait qu’elle allait y arriver. Elle lui fit par de ses criantes concernant le contrôle du nouveau pouvoir et Charles lui dit qu’il fallait faire par étape. Il fallait qu’elle commence par petit. De petites douleurs, des éraflures, des hématomes et ensuite, elle pourrait augmenter au fur et à mesure. Il avait raison bien sur. Il fallait y aller doucement.
« Je retourne bientôt en mission, enfin je l’espère. Je testerais mon pouvoir sur de petites blessures. Je verrais bien… Je pense que ce nouveau pouvoir va m’être utile aussi… »
Dans les missions, il arrivait que les gens soient blessés. Emy avait la capacité de les retrouver grâce à son pouvoir d’empathie, s’ils étaient dans un rayon de cent mètres. Elle ressentait leur douleur, mais jamais elle n’avait essayer de prendre leur douleur. Ce n’était peut-être pas le bon moment quand elle était en mission, cinq ans plus tôt. Maintenant, elle pourrait rajouter ce nouveau pouvoir à sa carte. Ce n’était que des bonnes nouvelles. Puis, Emy dit à Charles qu’elle était contente que Maria Hill les ai présenté car Emy serait sans doute devenu folle avant l’heure. Elle avait fait un grand travail sur elle et maintenant, elle savait qu’elle allait pouvoir s’en sortir même si, par moment, il y avait des choses qui était plus difficile que d’autres. Charles lui dit alors que sa compagne avait un don de guérison, pouvant soigner les gens en absorbant leur douleur. Il lui proposait de la mettre en relation avec elle et elle pourrait sans doute l’aider à comprendre les mécaniques de sa mutation et en appréhender les effets. La jeune femme hocha doucement la tête.
« Toute aide est bonne à prendre. Ce serait un plaisir de la rencontrer bien sûr. »
La mutante lui fit un grand sourire. Oui, les choses commençaient à aller mieux pour Emy. Elle allait bientôt reprendre le chemin des missions puis des personnes l’aidaient à comprendre son pouvoir, c’était juste parfait.
« J’ai enfin l’impression de voir le positif dans ma vie depuis que je vous ai rencontré. Les choses avancent doucement et je vous en remercie Charles. »
Gérer la douleur physique et supporter les souffrances psychiques étaient deux choses bien différentes. Un os brisé pouvait se réparer, il suffisait d'un peu de temps et de patience. Mais un esprit brisé pouvait ne jamais se reconstruire totalement. Les trahisons, les deuils, les traumatismes, laissaient des empreintes indélébiles, des blessures longues à guérir dont on conservait toujours des cicatrices. Mais l'esprit humain pouvait finir par surmonter les plus difficiles épreuves, grâce au pouvoir le plus simple et le plus merveilleux qui soit : l'espoir.
« Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Lors de notre première rencontre, vous ne pouviez pas supporter d'autres présences plus de quelques minutes, et regardez-vous aujourd'hui. Vous avez une grande force en vous, Emy. »
Il lui avait fallu cinq années pour se relever, mais elle y était parvenue. Il y aurait des hauts et des bas, nécessairement, mais elle était sur la bonne voie. Elle évoqua son prochain retour en mission et les tests de son pouvoir d'absorption de la douleur. Charles était dubitatif. Le retour sur le terrain pourrait s'avérer difficile, il ne faudrait pas qu'une mauvaise expérience vienne gâcher sa progression. D'un autre côté, il savait combien l'inaction pouvait être néfaste, surtout lorsqu'on savait avoir le potentiel d'apporter une aide conséquente au monde.
« Se sentir utile, oui… c'est un excellent moteur. J'imagine que la perspective d'un retour en mission vous motive à aller de l'avant. Je ne peux néanmoins m'empêcher d'être inquiet. Si vous le pouvez, entourez-vous sur le terrain de personnes de confiance, qui vous connaissent bien, connaissent vos pouvoirs et sauront vous épauler en cas de problème. Votre ami l'agent Smith par exemple, ou votre ancien instructeur monsieur Barton. Avec qui j'ai le plaisir de collaborer actuellement d'ailleurs… »
Il n'avait pu se retenir de glisser une pointe de sarcasme dans cette dernière remarque. De toute façon Emy était empathe et Charles ne cherchait pas cette fois à masquer ses émotions, elle avait donc bien dû sentir que l'évocation du nom de Barton ne lui inspirait pas vraiment de sentiments positifs. Mais si cet homme, ou le dénommé Smith, pouvaient aider Emy à faire un retour concluant sur le terrain, il ne fallait pas hésiter à faire appel à eux, ou à toute autre personne en mesure de la soutenir.
Lynda pourrait l'accompagner dans la compréhension de son pouvoir d'absorption de la douleur. Charles avait immédiatement pensé à elle, certain qu'elle serait ravie d'apporter son aide à une mutante en difficulté. Lorsqu'il l'évoqua comme étant sa compagne, il sourit intérieurement, envahi par une soudaine bouffée de tendresse et de gratitude pour cette femme exceptionnelle qu'il avait la chance de côtoyer intimement. Son esprit divagua quelques instants avant qu'il ne réponde sobrement, un doux sourire aux lèvres :
« Je lui en parlerai. »
La discussion se faisant plus légère, il remit son fauteuil en route et incita Emy à marcher à ses côtés pour une agréable promenade au bord du lac. La nature était calme et paisible ici et rien ne semblait pouvoir les déranger. Emy avait bien changé depuis leur première rencontre, et il était ravi d'avoir participé à sa rémission.
« Je vous en prie. Je suis sincèrement heureux pour vous Emy. »
Ses remerciements lui allaient droit au cœur et avaient d'autant plus d'impact sur lui qu'il avait grandement besoin de positif dans sa vie en ce moment. Emy lui rappelait que l'on pouvait se relever même quand on était à terre depuis longtemps, qu'il y avait toujours de l'espoir à puiser quelque part, qu'une situation désespérée pouvait toujours finir par s'arranger.
« Merci à vous d'être venue m'apporter ces bonnes nouvelles. »
Ne pas être trop dur avec soi-même. Depuis quelques temps, c’était difficile pour Emy de ne pas l’être. Elle avait l’impression qu’elle avait tout raté depuis qu’elle avait tué son frère et c’était une chose qui allait la suivre pendant un petit moment. Bien sûr, elle n’avait pas pu savoir que c’était son frère qui se trouvait devant elle avant d’avoir appuyer sur la détente, mais elle aurait pu éviter de se servir de son arme… mais d’un autre coté, son collègue était blessé et c’était juste une réaction logique. Maintenant, elle allait devoir apprendre à se faire confiance de nouveau. Charles lui disait qu’elle ne devait pas être trop dur avec elle-même. Parce que lorsqu’ils s’étaient rencontré la première fois, elle ne supportait pas d’autres présences, même quelques minutes. Maintenant, elle se tenait devant lui, sans fléchir. Il rajouta qu’elle avait une grande force en elle. Emy lui sourit doucement et lui dit :
« Je suis tombée sur les bonnes personnes au bon moment… Peut-être un peu trop tard, mais vaut mieux tard que jamais non ? Je suis contente du chemin que j’ai fais, c’est une certitude. Il faut juste que je me fasse un peu plus confiance. »
Elle allait y arriver avec le temps. Sous peu, elle allait avoir une mission, mais elle ne le savait pas encore. Et rien de mieux qu’une mission pour se remettre en selle. Charles l’avait écouté pendant un long moment avant de lui dire que se sentir utile était un excellent moteur. Il pouvait ressentir la motivation d’Emy pour les retours aux missions. Cependant, l’homme était un peu inquiet. Emy le regarda pendant qu’il lui disait qu’elle devait s’entourer des personnes de confiance sur le terrain, des personnes qui connaissaient ses pouvoirs et qui pourraient être là pour l’aider en cas de besoin, comme l’agent Smith ou monsieur Barton avec qui Charles devait collaborer actuellement… Emy fut surprise de sentir la pointe de sarcasme dans la voix du professeur. C’était un trait qu’elle ne lui connaissait pas, ressentant par la même occasion des sentiments négatifs envers Clint. C’était déstabilisant pour Emy qui avait toujours connu Clint depuis qu’elle était au S.H.I.E.L.D et il l’avait beaucoup aidé. La jeune femme dit alors :
« Je ne pense pas que j’aurai un mission avec l’agent Smith. On a… on a prit des chemins différents pour l’instant. Concernant l’agent Barton, il est possible que l’on me mette en mission avec lui effectivement. J’espère que le S.H.I.E.L.D prendra en considération mes demandes. Vous avez raison, je dois m’entourer de personnes qui peuvent m’aider si je suis en difficulté. J’aurai préféré que ce soit l’agent Smith bien sûr… »
La jeune femme secoua la tête. Ce n’était pas le moment de penser à Aaron. Leurs chemins avaient prit des directions différentes, même s’ils s’entendaient encore très bien. Emy avait eu quelques difficultés à accepter cette distance entre eux, mais elle n’en avait pas parler. De toute façon, ça ne servait à rien de ressasser le passé. Ils avaient passé de très bons moments ensembles, maintenant, chacun prenait sa voie et c’était très bien comme ça.
Lorsque Charles parla de sa compagne, Emy l’écouta attentivement. Parce qu’elle voulait prendre toute l’aide qui pourrait lui être utile. La jeune femme ressentit la tendresse et la gratitude que Charles éprouvait pour la femme qui semblait partager sa vie. La jeune femme eut un petit sourire. C’était une bonne chose pour le professeur d’avoir quelqu’un dans sa vie, parce qu’elle se doutait, derrière l’homme, il y avait sans doute une personne blessée… Peut-être à cause de son pouvoir d’ailleurs ou autre chose, mais Emy ressentait que Charles lui cachait certaines émotions. Dans un sens, elle lui en étant reconnaissante parce qu’elle ne savait pas si elle aurait pu y résister et d’un autre coté, elle se sentait un peu déçue qu’il lui cache ses sentiments… mais d’un autre coté, elle n’avait pas le droit de lui imposer son pouvoir. C’était comme les télépathes, elle n’aimerait pas qu’ils entrent dans sa tête sans lui demander… Peut-être qu’ils pouvaient le faire et qu’elle ne s’en rendait pas compte, mais par principe, Emy n’avait jamais chercher à contourner les barrières que les gens mettaient autour de leurs sentiments. Charles lui dit alors qu’il en parlerait à sa campagne et Emy savait qu’il allait tenir sa promesse. Elle ne serait plus jamais seule.
Pendant qu’ils discutaient, Charles s’était remit en route, invitant Emy à faire de même. La jeune femme n’avait fait que des progrès et elle remercia l’homme qui avait été l’un des premiers à l’aider. Si Maria Hill n’avait pas insisté pour que Emy rencontre le télépathe, sans doute qu’elle serait encore dans sa chambre sur l’héliport et qu’elle ne serait pas prête d’en sortir. Charles lui dit alors qu’il était sincèrement heureux pour elle et elle le croyait. Il la remercia alors de lui avoir apporter ces bonnes nouvelles. La jeune femme regarda le lac pendant qu’ils marchaient, décelant une vague de négativité autour de Charles.
« J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de négativité autour de vous Charles… Est-ce que tout va bien ? »
Lorsqu'Emy évoqua l'agent Smith, Charles perçut en elle une forme de tristesse bien particulière. Des regrets. A l'évidence, elle aurait aimé que sa relation avec lui soit différente. Si le télépathe l'avait su plus tôt, il aurait évité d'en parler. Mais il n'était pas censé savoir quoi que ce soit. Alors il resta silencieux sur le sujet, puisque c'était le souhait d'Emy de ne pas trop y penser.
Elle avait beau se sentir entourée des bonnes personnes, elle se sentait seule malgré tout. La bonne personne, celui qui pourrait partager sa vie, manquait encore à l'appel. Sur ce point, Charles n'avait aucun conseil à donner. C'était sa vie privée, il n'avait pas à y interférer. Après tout, elle n'était pas l'une de ses élèves, et elle avait bien d'autres préoccupations, d'autres soucis à régler.
Il ne s'était pas attendu à ce que la conversation dévie sur lui. Il avait oublié un peu trop vite l'empathie d'Emy et sa propension naturelle, qu'il partageait avec elle, à vouloir aider les âmes en peine. Elle sentait qu'il n'allait pas bien. Difficile de le lui cacher. Mais il lui était également difficile d'en parler, surtout après avoir tenu un discours empli d'espoir et de positivité sur les pouvoirs mutants.
« Autour de moi… Oui… »
C'était le moins qu'on puisse dire. Autour de lui, beaucoup de personnes avaient souffert. Raven, Lynda, Jean… Wanda s'était attaquée à elles pour l'atteindre lui, elles avaient donc souffert à cause de lui. Si elles étaient à présent hors de danger, rien n'était sûr pour l'avenir, et le mal causé risquait de ne jamais pouvoir être pleinement réparé. Hors de question, néanmoins, d'en parler à Emy. Le S.H.I.E.L.D. ne devait pas être informé de tous ces détails. Il lui adressa donc un sourire qui se voulait rassurant, bien que teinté d'une pointe de tristesse, et lui répondit :
« Je traverse une période difficile. Je ne tiens pas à vous accabler avec cela. »
Pour un homme qui pouvait capter et comprendre les émotions de tous ceux qui l'entouraient, il n'avait jamais été très doué pour évoquer ses propres émotions. Il bifurqua sur un chemin perpendiculaire à celui qui bordait le lac, pour reprendre doucement la direction de l'Institut. Emy ne pouvait pas l'aider à résoudre ses problèmes. Ce n'était pas son rôle. Mais elle l'aidait à se sentir utile, et comme il l'avait dit, c'était un excellent moteur.
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