[Terminé] Tes mots sur mes maux

Tes mots sur mes maux

L’atmosphère s’était tout à coup refroidie dans la pièce, comme si un vent glacial venait de ramener l’hiver en plein été. Les mots maladroits, sonnant une vérité qu’il s’efforçait de cacher depuis bien trop longtemps, ricochaient encore dans son esprit en éparpillant des ronds de douleur et de honte, qui l’obligeaient à se crisper sur le fauteuil : même ses mâchoires lui firent mal tant il avait serré les dents sous la nervosité et, parfois, son corps tressaillait d’un grelottement compulsif, qu’il ne parvenait pas à réfréner. Il fallait qu’il se détende, qu’il arrive à se calmer, mais il se sentait comme un animal traqué par des chasseurs à travers la foret : chacun des gestes de la jeune femme était devenu l’ombre d’une menace, et chaque fois qu’elle prenait la parole ou qu’elle posait les yeux sur lui, il avait l’impression de s’écrouler.

S’il n’avait pas eu cette blessure à l’arcade, il se serait probablement déjà enfui bien loin. Mais il ne pouvait décemment pas rester comme ça… Ou peut-être que si… Il était tout bonnement hors de question qu’il aille à l’hôpital (probablement parce que lors de sa dernière visite, ils avaient voulu l’envoyer en cure de désintoxication), et il ne connaissait personne d’autre dans le domaine médical, personne en qui il pouvait avoir suffisamment confiance… Mais, à elle, pouvait-il encore lui faire confiance ? Les poings fermés, le coeur serré et les sourcils quelque peu crispés, il restait immobile en évitant soigneusement son regard, espérant peut-être devenir une statue de marbre que l’on n’oserait frôler.

« Attends un instant. »

Tournant légèrement son regard vers elle, effleurant les contours de sa silhouette qui s’éloignait, il reprit sa respiration en levant légèrement le menton, profitant du fait qu’elle avait le dos tourné pour se reprendre… En quelques secondes, ses épaules remuèrent légèrement tandis qu’il fit balancer sa nuque de gauche à droite, détendant chacun de ses muscles avant de la voir revenir, et de se crisper à nouveau d’une manière tout à fait involontaire. Son corps, méfiant, réagissait sans que son esprit n’en soit véritablement commanditaire, tant il était encombré par des pensées bruyantes et oppressantes.
Ainsi, lorsqu’elle revint auprès de lui en déposant le petit chat roux sur les genoux, il baissa instinctivement les yeux vers lui sans encore parler, tant sa voix était étranglée au fond de sa gorge. Lentement, après un court moment d’hésitation, le mutant blessé avait relevé sa main indemne pour flatter le chat de quelques caresses tendres, lui chatouillant même le ventre en laissant ses lèvres se rehausser, très légèrement, d’un sourire suave. Le ronronnement du félin apaisant quelque peu les inquiétudes et afflictions de son coeur, il s’était laissé faire sans broncher, et sans presque sourciller sous la douleur. De toute façon, il en avait bien l’habitude…

Gardant le menton baissé vers Sol, Ezekiel l’avait longuement caressé tout en jouant avec lui, en évitant soigneusement le regard de l’infirmière pourtant bienveillante. Les picotements de sa peau déchirée lui causant quelques grimaces endolories, il avait cependant gardé le silence, refusant d’entrouvrir ses lèvres pour prononcer le moindre mot. Et même lorsqu’elle eut fini de soigner sa plaie, il se contenta de lever le menton vers elle en hochant légèrement son visage de haut en bas, lui signifiant au moins qu’il avait bien compris. Il allait devoir revenir pour qu’elle lui retire les fils, donc… Dans combien de temps ? Est-ce qu’il devait faire des soins particuliers ? Sentant, dans son estomac, qu’il n’arriverait pas à prononcer le moindre mot, il s’était dit qu’il irait faire un tour sur Internet pour obtenir toutes ces réponses.

Ce n’était pas dans ses habitudes d’être autant silencieux, et si sa colère pouvait être terrible, son mutisme l’était davantage : comme une prison, il pouvait y rester cloitré durant un long moment avant d’en sortir, avant d’oublier, avant de pardonner. Mais il n’y avait pas grand chose à pardonner… Elle s’était levée au beau milieu de la nuit, en ayant que trop peu dormi, pour le soigner et l’aider. Quelque part, au fond de lui, il le savait. Il savait qu’il était injuste de lui en vouloir pour si peu et qu’il se montrait particulièrement ingrat envers elle, mais sa carapace épaisse l’avait recouverte sans qu’il ne puisse l’empêcher et, à présent, il ne savait plus comment revenir en arrière.

Prenant le verre d’eau qu’elle avait déposé devant lui pour en vider le contenu d’une seule traite, il avait senti une brise froide passer dans son ventre lorsqu’elle avait pris place à côté de lui. Reposant le verre vide devant lui tout en passant brièvement la pointe de sa langue sur ses lèvres, il n’avait pu s’empêcher de baisser les yeux sur le petit chat sur ses genoux en entendant sa question… Est-ce qu’il allait bien ? Non. Est-ce qu’il pouvait lui dire ? Non. Était-ce de sa faute à elle ? Non. Pas tout à fait. Qu’est-ce qu’il pouvait lui dire, alors ? Il fallait lui mentir. Il était plutôt doué dans ce domaine.

Relevant son menton vers elle, Ezekiel avait pris une fine inspiration tout en hochant finalement son visage de haut en bas, ses lèvres osant même l’audace d’afficher un maigre sourire :

« Oui, ça va. Je vais y aller pour te laisser dormir, désolé encore de t’avoir dérangée en pleine nuit. Et merci pour les soins. »

Déposant délicatement le petit chat sur ses genoux après avoir caressé le deuxième, qui était visiblement jaloux, Ezekiel s’était levé du fauteuil pour reprendre son manteau, l’enfilant à la hâte, prêt à quitter l’appartement de celle qui était l’une de ses rares amies.

Tes mots sur mes maux

« Non Ezekiel, s’il te plait … je voulais… »

Réajustant le col de son long manteau, le mutant se tourne à peine vers celle qui vient de le soigner, témoignant d’un égoïsme sans nom dont il ne rougirait même pas : s’il sait qu’il lui est redevable, il a tout de même du mal à fermer les yeux sur l’affront qui vient d’être fait. Le corps à peine incliné dans sa direction, le menton résistant, il pose un regard hésitant sur sa personne sans desceller ses lèvres closes, en attendant de voir ce que cette phrase en suspens lui cache. Mais il est pressé, ou bien impatient de quitter cet appartement où il ne se sent plus en sécurité ; comble de l’ironie quand on sait combien de fois il est venu s’y réfugier. Ses mains tremblent vers le bas de son corps et il tente de le dissimuler en tirant maladroitement sur ses manches trop grandes mais, il est nerveux, fébrile même, pétri d’une colère aphasique qui est une forme de punition pour la fautive : non, il ne dira aucun mot. Non, il ne fera aucun pas vers toi. Car c’est ta faute, n’est-ce pas ? Cela ne peut décemment pas être de la sienne ! Remettrait-il ses odieux mensonges en cause ? Probablement pas. À ses yeux voilés, égocentriques de méfaits, elle est la seule et unique responsable.

« J’avais une surprise pour toi. »

Cette annonce est indolore, sans couleur et sans saveur. Elle n’éveille même pas l’once d’une curiosité dans son regard. De toute façon, il n’aime pas les surprises. Mais l’enfant capricieux la suit tout de même des yeux lorsqu’elle s’éloigne pour se diriger vers un petit meuble près du canapé, tandis que ses sourcils se haussent légèrement et qu’il passe la pointe de sa langue sur ses lèvres gercées, et légèrement éraflées sur le côté droit.
Croisant ses bras contre son torse un brin douloureux, il l’écoute ainsi, stoïque et imperturbable, emmuré dans une colère qu’elle ne mérite point. Il avait mille raisons d’être en colère contre le monde entier, mais elle, elle, n’avait-elle pas été que douceur pour lui ? Et encore maintenant, tandis qu’il la punissait de son silence et de sa froideur, n’essayait-elle pas de l’apaiser ? Oh, douce Gaby, peut-être voudrait-il mieux que tu renonces à lui…

Lorsqu’elle présente le vieux jeu d’échecs, il a un premier froncement de sourcil. Pas de ceux qui traduisent une émotion contrariée, oh non ! Au contrairement. Intrigué, voire intéressé, il lève légèrement le menton vers le haut en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, semblant étudié l’objet précieux qu’elle lui montrait. Les jeux d’échecs anciens sont ses préférés : comme lui, ils sont tout abîmés, personne n’en veut et ils sont relayés au fond du grenier.

Il aimerait toucher les pièces, les observer de plus près, entendre l’histoire qu’elles ont à conter, mais… Il reste immobile. Le sourcil toujours froncé. Il a le choix : prendre un pion ou le nécessaire pour soigner ses blessures. Il hésite. Il a l’impression d’hésiter durant une éternité. Sa raison étant partagée entre son cœur et sa colère : qui criera le plus fort ? Qui gagnera la bataille ?

« Ton grand-père jouait aux échecs, c’est ça ? »

Les échecs ont gagné, comme toujours. Lentement, rompant l’étau serré et sévère de ses bras, il tend sa main en sa direction afin d’attraper une des pièces contenues dans le petit coffre posé sur la table, faisant même quelques pas vers ce dernier pour se pencher au-dessus de lui. Le jeu est superbement ouvragé, taillé par une main d’artiste ô combien doué. Il prend quelques pièces entre ses mains, avec toute la minutie qu’un passionné comme lui peut recueillir ; certains s’émerveillent devant des diamants ou des rubis, lui, s’extasie devant ces reliques du passé.

« Il est magnifique, ce jeu. »

Dit-il en apportant le cavalier faiblement abîmé près de son nez, les effluves du vieux bois venant chatouiller ses narines et lui arracher un sourire quiet avant qu’il ne repose délicatement et sagement le pion dans son écrin. Ainsi, donc, elle veut apprendre à en jouer… Oh, misère. Elle ne sait pas dans quel pétrin elle s’embarque !
Relevant ses manches en respirant par le nez, Ezekiel s’installe à la petite table et entreprend d’installer les pions sur l’échiquier, à leurs places initiales et les blancs tournés vers lui, avant de relever enfin ses yeux vers elle. Si l’ombre de la colère est passée, maintenant, flambent dans ses yeux deux flammes de malice et d’excitation étranges.

« Je te préviens, je suis un tyran quand il s’agit des échecs. »

Elle a déjà dû s’en rendre compte, mais c’est toujours mieux de le rappeler…

Tes mots sur mes maux

Autant intéressé par le jeu d’échecs que par l’histoire familiale qui lui est attribuée, Ezekiel écoute le discours de Gabriela avec une attention accrue ; il n’est pas particulièrement féru d’objets, n’accordant d’ailleurs que trop peu d’importance aux diverses babioles ornant son appartement perpétuellement en bordel mais, lorsqu’il s’agit de ce sport, les principes se bousculent dans sa tête.
Pour preuve : elle a réussi à désarçonner la bombe de sa colère et de sa rancune avec ce coffret ouvragé en bois, au point qu’il est grandement perturbant de découvrir son regard de nouveau apaisé. Aucune trace du trouble ne subsiste sur sa peau ou dans ses yeux, il a l’air… Serein. Presque trop d’ailleurs. À quel point cet échiquier de 64 cases le rassure ? À quel point considère-t-il ce monde de cases noires et blanches comme le seul où il peut véritablement vivre ? Le seul où il est accepté. Le seul où il a sa place.

« Ta grand-mère a raison. Les pièces d’échecs doivent vivre. Et nous faire vivre par la même occasion. »

Il repose le petit cavalier dans sa boite, levant un regard assagi sur la jeune femme qui se tient devant lui avec toute sa douceur. Il croit détecter le mirage d’un soulagement dans son regard et son sourire quelque peu nerveux, et ne peut s’empêcher de plisser légèrement ses paupières tout en entrelaçant ses propres doigts sur la table. Une question, alors, s’impose comme un mystère insolvable. Pourquoi fait-elle tout ça pour lui ? Pourquoi se montre-t-elle aussi conciliante, douce et affable envers lui ? Même quand il ne le mérite pas ? Même quand elle ne devrait pas ? Il aimerait lui poser la question, comprendre pourquoi il a droit aux douceurs d’un ange quand il blasphème auprès d’un ciel auquel il ne croit pas, mais les mots restent cloitrés au fond de sa gorge. Encore un défaut qu’il ne semble pas vouloir corriger : l’égoïsme de son coeur n’a jamais appris à parler.

Passant brièvement la pointe de sa langue sur ses lèvres éraflées, Ezekiel détourne enfin le regard tout en parcourant le salon de ses iris quelque peu épuisés eux-aussi, réalisant alors qu’ils sont au beau milieu de la nuit… Et qu’il l’a réveillée alors qu’elle dormait paisiblement. Là, encore, il ne peut s’empêcher de s’interroger. Pourquoi ne le met-elle pas à la porte ? Pourquoi ne lui dit-elle pas qu’il est tard, qu’elle aimerait dormir et que son jeu d’échecs, elle s’en fout royalement ? Elle aurait le droit. Il comprendrait même. Ce serait légitime. Ce qu’il ne comprend pas, c’est pourquoi elle lui donne autant sans rien lui demander en retour.

Soupirant légèrement alors qu’elle lui propose un thé ou un café pour tenir le coup, Ezekiel se tasse soudainement dans sa chaise en tapotant nerveusement son pied sous la table, produisant un bruit aussi rythmé qu’agaçant. Après quelques secondes de silence, il reprend enfin :

« Et si… Et si on allait dormir, plutôt ? On pourra jouer demain… »

Vient-il réellement de renoncer à une partie d’échecs pour permettre à son amie de dormir ? Ceux qui le connaissent le mieux auraient beaucoup de mal à croire ce qui vient de se passer et, pourtant, le mutant n’attend même pas de réponse de sa part : il se lève de sa chaise en retirant son manteau qu’il dépose sur le dossier de celle-ci, enlève ses vans usées qu’il abandonne dans un coin de la pièce et part sans délai s’allonger dans le canapé, où un petit chat miaulant (de surprise) vient le rejoindre pour se blottir contre son épaule endolorie, mais qu’importe. Il tend sa main pour lui gratter le ventre, passant sa main dans son pelage doux avant d’attraper un oreiller qu’il glisse sous sa nuque pour être mieux installé.

Même les pièces sagement posées sur l’échiquier semblent étonnées de la tournure des évènements…

Tes mots sur mes maux

Quoique la surprise fut grande, car lui-même n’avait point prévu de sacrifier une partie d’échecs au profit d’un quelconque sommeil — cela n’était encore jamais arrivé d’ailleurs, Ezekiel fut certain d’avoir pris la bonne décision. Peut-être était-ce la première fois depuis bien longtemps qu’il pensait à autre chose que lui-même, ses propres envies et préférences mais, pour l’heure, il avait songé qu’elle méritait bien plus de considérations. Après tout, ne venait-elle pas de se lever au beau milieu de la nuit pour panser ses plaies, pour essuyer ses mensonges sans même les discuter, pour l’accueillir chez elle malgré l’étrangeté de la situation ? Et peut-être avait-elle fait plus que cela, au fond… La gentillesse qu’elle portait en son coeur était un trésor inestimable qu’il n’était pas sûr de mériter, et qu’il avait peur d’abîmer à force de le côtoyer.

Sans un mot de plus pour signifier qu’il ne reviendrait pas sur sa décision, et après avoir sagement reposé le cavalier sur l’échiquier trônant au centre de la table, Ezekiel s’était laissé tomber dans le canapé du salon, étant rapidement rejoint par le matou miaulant venu réclamer quelques caresses, qu’il avait allègrement obtenues. C’était une soirée pour le moins particulière, en y pensant… Elle avait débuté dans la violence et venait de s’achever dans la douceur, grâce à elle.

Les yeux clos après un dernier soupir de fatigue, sentant que le chat se blottissait contre son flanc pour partager sa couchette de fortune, le mutant n’avait réouvert les yeux qu’en entendant la voix de son amie au-dessus de lui, celle-ci lui proposant de dormir en sa compagnie… Ce n’était point la première fois qu’ils dormiraient ensemble certes, mais, ce soir-là, il avait l’impression de ne pas en être digne. De ce fait, il avait hésité un instant, regardant sa main tendue vers lui puis son sourire, s’y attardant quelques secondes comme s’il craignait qu’elle ne soit qu’un mirage... Le dieu qu’elle priait avec autant de ferveur pouvait être fier… Il avait un de ses anges sur Terre.

« Je viens. »

Un léger soupir s’extirpant de nouveau de ses lèvres, le mutant s’était levé du canapé en attrapant la main de la belle brune mais, au lieu de simplement la suivre comme elle s’y attendait, le jeune homme avait légèrement relevé leurs doigts entrelacés  vers le plafond pour l’entraîner dans un mouvement aussi bref qu’inattendu, la faisant tournoyer sur place avant de glisser sa main libre dans le creux de ses genoux, la soulevant ainsi contre son torse pour l’entraîner vers la chambre, qu’ils allaient tous deux occupés cette nuit. Prenant garde à ne pas tomber à cause des deux chats qui se faufilaient entre ses jambes, le joueur avait délicatement déposé la jeune femme sur son lit avant de se laisser mollement retomber à ses côtés. Il y avait fort à parier qu’il ne dormirait que quelques heures contrairement à elle mais, force était de reconnaître qu’il était heureux de pouvoir passer cet instant en sa compagnie.

« Oui ? »

Répondant à l’énonciation de son nom, le brun s’était tourné vers son hôte en haussant l’un de ses sourcils, écoutant attentivement chacun de ses mots… Voilà une promesse qu’il ne pouvait sincèrement déclamé, mais il était attendri de constater qu’elle s’inquiétait encore pour lui. Touché, il avait entrelacé leurs doigts tout en venant coller le sommet de son front contre le sien, les yeux baissés vers leurs mains et une image doucereuse aux lèvres.

« Je vais essayer. »

C’est le mieux qu’il pouvait faire. Pas de promesse, pas de mensonge : il savait par avance qu’il ne pourrait honorer cette parole, mais ne voulait pas lui faire davantage de peine. Elle s’écorchait suffisamment la peau à trop vouloir recouvrir ses plaies.

« Bonne nuit, Gabi... »

Il eut fini par s’endormir néanmoins, accablé d’une fatigue physique et émotionnelle qui lui avait enfin offert le repos dont il avait besoin ; bercé par les effluves de son parfum féminin, il n’avait plus ouvert les yeux jusqu’à ce que le sommeil pointe le bout de son nez derrière la fenêtre. Il était temps de disparaître.
ㅤS’étant soigneusement extirpé du lit pour ne pas la réveiller, il avait déposé un tendre baiser sur son front avant de récupérer ses affaires et de se téléporter chez lui, ne laissant presque aucune trace de son passage nocturne. Presque. Sur le pallier, déposé devant sa porte et noué par un cordon blanc, un imposant bouquet de roses rouges l’attendait...