La nuit était tombée depuis longtemps sur la petite maison perdue au milieu de la forêt. Voilà quelques jours que Emy avait investie cet endroit pour son bien être et pour se reconstruire. Le Docteur Rowles l’avait aidé et elle l’avait remercié plusieurs fois. Elle se sentait un peu plus libre que dans l’Héliport du S.H.I.E.L.D et c’était déjà une grande victoire. La jeune femme avait prit quelques jours pour trouver ses marques, mais maintenant tout allait bien. Elle savait qu’elle était toujours plus ou moins surveillé pour qu’il n’y a pas d’accident, surtout pour elle-même, mais ce n’était pas grave. Au moins, elle n’était pas obligé de mettre une barrière mentale autour d’elle toute la journée. La seule personne qui était présente, du moins, le seul animal qui était présent, c’était le labrador qu’elle avait adopté avant d’investir la maison. C’était son petit plaisir coupable. Elle ne voulait pas rester toute seule dans cette maison et un chien était toujours de bonne compagnie. Emy avait toujours rêvé d’avoir un chien et c’était l’occasion. Le chien prénommé Pico en raison de son pelage noir tacheté de blanc était âgé de trois ans et il avait été mit en refuge après le décès de son précédent propriétaire. Emy avait tout de suite décidé de l’adopter et l’inverse avait été vrai aussi. Depuis, tous les deux vivaient ensemble et l’agent du S.H.I.E.L.D se sentait vraiment en sécurité avec l’animal.
Ce soir là, Emy s’était endormie en lisant son livre. La lampe sur sa table de nuit était toujours allumée et son livre était tombée du lit, mais cela ne semblait pas déranger la jeune femme. Pico le chien était couché au pied du lit et dormait aussi à point fermé. Lorsque sa maitresse commença à bouger dans son lit, il redressa la tête d’un air inquiet. Malgré le fait qu’il soit qu’un animal, il avait ressenti la détresse de la jeune femme dès le moment où elle l’avait adopté. Elle était victime de rêves ou de cauchemars et parfois, le chien venait sur le lit même s’il n’avait pas le droit. Il devait la protéger. Il ne comprenait pas tout, mais c’était son devoir.
En ce moment, Emy revoyait beaucoup l’accident qui avait causé la mort de son frère, mais cette fois, ce n’était pas lui qu’elle tuait, c’était quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui venait d’entrer dans sa vie et qui y mettait beaucoup de sérénité et de calme... La jeune femme bougeait beaucoup dans son lit avant de se relever en sursaut, trempée de sueur. Elle passa une main contre son visage trempée et essaya de calmer sa respiration. Pico s’approcha doucement et posa son museau contre sa cuisse. La jeune femme le regarda et lui murmura :
«Je suis désolée, ce cauchemar revient de plus en plus souvent... mais ça va aller.»
Elle lui caressa doucement la tête avant de se lever et de remettre son livre sur la table de chevet et d’aller passer sous la douche. Elle y resta pendant un moment, laissa couler l’eau sur son corps pour effacer les dernières images du cauchemard. Elle se sécha par la suite et alla se chercher un verre de lait. Elle regarda sur la table le flacon de somnifères. Elle hésita à en prendre un. Emy devait se rendre à New-York le lendemain matin pour y voir Aaron. C’était une petite sortie entre agent, entre amis. Elle se sentait prête à faire face à la foule. Enfin, pas totalement, mais elle voulait tenter. Elle voulait voir où ses limites allaient. Bien sûr, c’était prendre un risque, mais elle voulait y arriver. Elle décida de ne pas prendre le médicament et retourna se coucher. Elle savait qu’elle pourrait reprendre une nuit normale : Le même rêve ne revenait pas deux fois dans la même nuit.
Le lendemain matin, le réveil d’Emy la réveilla et elle avait presque oubliée le cauchemar de la nuit. Elle sifflota pendant qu’elle se préparait et Pico la regarda faire. C’était presque comme si la vie avait reprit son cours.. presque. La jeune femme enfila un débardeur de couleur rose pastel avec un jeans et des baskets. Elle prit une veste au cas où, son telephone, ses clés de maison et de voiture puis se tourna vers son chien.
«Je ne peux pas t’emmener, tu resteras là pour aujourd’hui, mais promis, je reviens ce soir. Je t’ai laissé assez de nourriture pour la journée et tu sais que tu peux passer par le trou de la porte si tu veux aller dehors... l’avantage de ne pas avoir de voisin et d’avoir un terrain cloturé.»
Elle lui caressa doucement la tête et referma la porte de la maison. L’agent pouvait emmené son chien la plupart de temps, mais aujourd’hui, c’était une journée pour elle et Aaron. Elle était un peu stressée, mais elle se dit qu’elle allait arrivée à gérer... Elle prit le volant de sa voiture et fit les quelques minutes de route qui la ramenait en plein coeur de New-York. Elle avait refait sa barrière mentale et pour l’instant, elle tenait. Elle se gara dans un parking quelquonque et continua à pied. Elle devait se rendre à Central Park pour rejoindre Aaron, c’était l’endroit le plus facile. Elle y arriva quelques minutes avant le jeune homme. Elle trouva un banc pour s’assoir et regarda les gens autour d’elle. La plupart semblait être détendu, elle ne ressentait pas d’émotions négatives. Les personnes qui venaient dans le parc étaient là pour se détendre et non pour stresser. Il y avait bien quelques personnes qui semblaient sur les nerfs, mais c’était sans doute pour le boulot... Emy resserra sa veste contre elle. Elle sentait un nuage de négativité autour d’elle. Qu’est-ce qui se passait d’un coup ? Un groupe de jeunes hommes passèrent devant elle. Ils ne la regardèrent pas, ils semblaient être concentré sur une autre jeune femme devant eux. Emy sentit la panique l’envahir. La panique de la jeune femme et la colère et les mauvaises intentions des jeunes hommes. Elle ne pouvait pas rester à rien faire, mais est-ce qu’elle pouvait faire quelque chose ? Elle ne pouvait pas rester là sans rien faire. Elle se leva de son banc et se dirigea vers la jeune femme qui était seule face à tous ces hommes.
«Hey, je ne t’avais pas reconnu, comment vas-tu ?»
Emy espérait que sa tactique allait changer les intentions des hommes, mais ce fut tout le contraire. Mentalement, sa barrière commençait à se fissurer... Les hommes n’avaient clairement pas l’intention de les laisser partir. La jeune femme qui était appeurée essayait de lui faire comprendre que ce n’était pas une bonne idée qu’elle reste là... Emy ne voulait pas la laisser toute seule. Une main se posa sur son épaule.
«Hey mes jolies, nous avons besoin de passer du bon temps et je vois que vous êtes deux. C’est parfait. On en a besoin...»
Emy prit une grande inspiration en s’efforçant de garder sa barrière mentale en place, mais les mauvaises intentions du jeune homme la frappaient avec tant de violance qu’elle sentait qu’elle perdait pied. Elle posa sa main contre le poignet de l’homme et en une prise, elle l’envoya au sol.
«Nous n’avons pas l’intention de rester en votre compagnie. Maintenant, si vous ne partez, j’appelle la police...»
Les mauvaises intentions de la bande d’amis traversèrent le bouclier mental de la jeune femme et cette dernière serra les dents... Elle n’allait pas tenir. Et Aaron qui devait l’attendre au point de rendez-vous... Pourquoi avait-elle prit la décision de venir sauver cette jeune femme... Un des hommes venait de poser une nouvelle fois sa main sur l’épaule d’Emy et cette dernière sentit tous les mauvais sentiments de ce dernier monté en elle. Elle plaqua ses mains contre sa tête et tomba à genoux en hurlant. Pendant un moment, la bande de copains ne savait plus quoi faire avant de prendre la fuite. Ils attiraient trop l’attention. Emy n’arrivait pas à reprendre le controle de son pouvoir. Elle ressentait les sentiments de la jeune femme qui était à ses cotés, ceux des personnes qui arrivaient. Ils demandaient ce qui se passait, s’ils pouvaient aider. Elle commençait à manquer d’air. Elle avait besoin d’air ! Elle n’arrivait plus à parler, ses mains contre ses tempes.
«Eloignez... vous...»
Elle avait murmuré la phrase, mais personne ne semblait l’avoir entendu. Dans un tourbillon de sentiments, Emy se rendit compte qu’elle reconnaissait les sentiments d’une personne. Cette personne qui cachait sa colère lorsqu’il était avec elle. Elle pouvait reconnaitre cette inquiétude pendant toutes les autres personnes autour d’elle...
«Aaron...»
Puis, elle perdit pied. Le peu de bouclier qu’elle avait réussit à garder se brisa et elle absorba toutes les émotions d’elle. Si les émotions avaient des couleurs, Emy aurait été entouré des couleurs de l’arc-en-ciel. Toujours à genoux au sol, elle hurlait à s’en casser la voix. Il fallait qu’elle sorte de là... Mais toute seule, elle n’y arriverait pas...
"Chaque matin est une naissance qu'il faut découvrir et aimer." Roger Fournier
10 Juin 2024 - Central Park dans un premier temps et puis à la découverture du monde...
« Je vais retrouver une amie… »
C’était ce que j’avais dit à Samuel en me levant après une soirée légèrement arrosée avec mon ami. Il m’avait répondu avec un sourire malicieux ne croyant pas du temps à l’éventualité d’une amitié entre Emy et moi et pourtant… il n’y avait rien de plus que de l’amitié entre nous. Je m’étais levé un peu en retard, c’était justement ce que je voulais éviter mais bon j’allais devoir faire avec. Emy t moi devions nous retrouver dans un parc pur passer la journée ensemble dans des lieux publics et faire en sorte qu’elle retrouve stabilité et sérénité dans sa vie personnelle et professionnelle. J’avais promis de l’aider et je comptais bien tenir cette promesse car Emy le méritait. Elle avait déjà trop souffert et visiblement j’arrivais à peu près à contenir mes émotions pour qu’elle se sente bien à mes côtés alors autant que je profite de cet avantage pour l’aider au maximum.
Arrivant en courant dans Central Park, je me rendis au point de rendez-vous que nous avions déterminés Emy et moi. C’était un coin isolé pour commencer et puis je ne me faisais pas trop de soucis. Nous étions un jour de semaine et un matin, il ne pouvait pas y avoir énormément de monde. Pourtant, je constatais en arrivant sur place que l’endroit était tout de même très occupé. Stressant légèrement en ne voyant Emy au point de rendez-vous, je pensais alors aussitôt qu’elle avait dû avoir un problème avec ses émotions et finalement elle entendit une voix par-delà les arbres. Relevant la tête, je ne reconnus pas Emy mais pourtant j’avais un mauvais pressentiment. Le genre de sensation que clairement je n’aimais pas mais que j’avais appris à écouter avec les années d’expériences au S.H.I.E.L.D..
Courant pour arriver sur place, je vis un attroupement autour de personnes. Un groupe des jeunes qui rigolait, une femme apeurée qui ne mis pas longtemps avant de fuir et au milieu Emy, les mains sur son visage et sur ses tempes, en pleine crise. Je mis quelques secondes pour analyser la situation et la colère monta lorsque je compris que ces jeunes s’en prenaient à elle. M’interposant entre elle et les garçons, je les regardais d’un air mauvais et colérique :
« Vous allez dégager de là où je m’occupe de vous. »
J’avais grogné en parlant tant la colère qu’ils puissent s’en prendre à Emy m’avait envahi. Ils partirent rapidement et je me retournais alors vers les quelques curieux qui s’étaient arrêtés :
« Vous n’avez pas autre chose à faire ? »
Enfin, je me penchais sur Emy, un genou à terre. Elle était en pleurs et en panique et elle hurlait mon prénom. Sans doute avait-elle senti ma colère et ma présence. Je m’en voulais aussitôt d’être autant impulsif et je retrouvais alors instantanément mon sourire en voyant son visage :
« Je suis là. Donnes-moi la main, on s’en va. »
Je savais où je voulais l’emmener et je me fichais éperdument de montrer mes pouvoirs aux quelques irréductibles curieux qui nous observaient encore de loin. Je devais l’emmener loin, très loin d’ici et lui prouver que l’on pouvait trouver un profond apaisement. Elle prit ma main et je n’attendais pas une seconde de plus pour nous éclipser dans un tout autre pays : Le Brésil. Et plus précisément en plein cœur de la forêt amazonienne. C’était là que j’avais par le passé trouver un refuge auprès d’une tribu qui me connaissait depuis un moment maintenant. Et c’était là que je savais qu’Emy pourrait retrouver le calme et la paix intérieure.
Alors que les bruits des voitures et de la ville furent remplacés par des bruits d’oiseaux et du vent qui souffle dans les arbres je fixais Emy en lui tenant toujours la main.
« Ouvres les yeux Emy. »
Nous aurons un peu de marche avant de rejoindre le village de la tribu mais je ne voulais pas arriver comme un cheveu sur la soupe en plein cœur du village.
Toutes les émotions des gens autour d’elle la frappaient comme un marteau dans sa tête et cela ne semblait pas s’arrêter. En fait, elle n’avait plus aucun contrôle. Lorsqu’elle essayait de reprendre son souffle, une émotion plus forte que la précédente se faisait sentir. On la jugeait, on murmurait des choses sur elle. On avait l’impression qu’elle était juste folle. Oui, une folle de plus dans ce monde qui n’était plus totalement le même depuis le snap de Thanos. Emy était a genoux au sol et elle avait sur les tempes comme si cela allait l’aider à reprendre le dessus. Elle n’y arrivait pas. Pourtant, elle s’était dit que c’était une bonne façon de voir si elle arrivait à contrôler son pouvoir surtout qu’il n’y aurait sans doute pas beaucoup de personnes dans le parc… Mais c’était sans compter sur ces hommes qui voulaient s’en prendre à cette fille. Elle n’aurait pas du… Elle avait toujours ce sentiment de vouloir aider les gens au risque d’oublier qu’elle n’était plus totalement elle-même depuis longtemps… Mais heureusement, elle pouvait compter sur une seule personne.
Sa colère et son impulsivité se ressentaient au travers des différentes personnes autour d’elle. Il était là, tout près. Elle pouvait s’en sortir. Elle savait qu’elle allait s’en sortir. Sa présence se rapprochait de plus en plus. Elle entendit sa voix enfin, demanda aux hommes de dégager puis à la foule. Elle allait pouvoir respirer un peu plus. Mais elle ressentait la peur de certaines personnes dans la foule et une colère qu’elle ne comprenait pas. Ça ne venait pas d’Aaron puisqu’il était à côté d’elle. Peut-être des hommes qui avaient été privé d’une petite partie de plaisir ? Elle ne savait pas. Tout ce qu’elle voulait, c’était de partir de là. Ses mains toujours sur ses tempes, Emy entendit Aaron lui dit qu’il était là, qu’ils allaient partir de là. Sur le coup, la jeune femme pensait qu’il allait l’aider à se relever et partir pour rejoindre sa maison, mais ce ne fut pas le cas. Elle garda les yeux fermés et pendant un instant, elle se sentit comme transporté. Elle ne savait pas ce qui venait de se passer, mais elle ressentait l’air chaud et humide d’un endroit qui ne lui était pas familier. La jeune femme n’entendait plus les gens, mais les bruits d’oiseaux et du vent dans les branches d’arbres. Emy avait toujours sa main dans celle d’Aaron, refusant de la lâcher. La voix d’Aaron la ramena doucement à la réalité. Elle venait de se rendre compte qu’il n’y avait plus de sentiments parasites dans son esprit, qu’elle ne ressentait que ses sentiments et ceux d’Aaron. Il lui demanda d’ouvrir les yeux. La crise de panique et d’angoisse était passé et lorsque la jeune femme ouvrit les yeux, elle ne put qu’avec la bouchée ouverte. Tout était vert, tout était beau et elle se doutait bien qu’elle n’était plus à New-York. Un paysage tropical de la sorte ne pouvait que se trouver dans l’hémisphère sud. La jeune femme tourna la tête un peu de tous les côtés, oubliant pourquoi il l’avait emmené là…
« Où sommes-nous ? »
La jeune femme trouva le regard d’Aaron qui semblait être légèrement inquiet. La chaleur commençait à être étouffante alors qu’ils étaient là que depuis quelques minutes. Le jeans qu’elle avait enfilé commençait sérieusement à lui coller à la peau. Ce n’était pas un climat donc elle avait l’habitude… Emy n’avait pas lâcher la main d’Aaron. Cette dernière continuait de trembler dans celle du jeune homme. Les émotions des autres avaient été violente pour Emy et elle se sentait légèrement fébrile, presque à avoir des frissons. La jeune femme baissa les yeux et lui dit :
« Je suis désolée.. Je pensais y arriver… Je suis nulle… »
Elle repensait à sa conversation avec Clint quelques semaines plus tôt. Est-ce qu’elle allait vraiment y arriver ?
"Chaque matin est une naissance qu'il faut découvrir et aimer." Roger Fournier
Arriver en courant au secours d’Emy et partir en trombe de Central Park pour nous téléporter en dehors du pays n’était peut-être la meilleure chose à faire mais c’était ce qui me paraissait être le mieux sur l’instant. Je savais qu’une fois arrivé au Brésil dans le village que je visais, je pourrais toujours contacter le SHIELD pour les prévenir que nous étions partis pour quelques heures voir quelques jours afin qu’Emy reprenne le dessus et moi également. A vrai dire c’était l’endroit parfait pour des petites vacances loin de tout et au calme. Après le fait que l’on soit en tête à tête n’était absolument pas prévu et prémédité mais une part de moi s’en trouvait totalement rassuré et serein.
Alors que nous arrivions sur place, Emy avait toujours les yeux fermés et sa main dans la mienne. Un sourire se forma automatiquement sur mes lèvres alors que je me retrouvais en ce lieu qui m’était familier d’une part et que j’allais faire découvrir à une amie d’autre part. Regardant autour de nous pendant quelques secondes, mes yeux se posèrent ensuite sur Emy en lui disant d’ouvrir les siens. Je ne voulais manquer aucune réaction sur son visage. C’était toujours plaisant d’emmener quelqu’un avec moi et de lui faire découvrir un autre endroit, une nouvelle région, un nouveau lieu à découvrir et redécouvrir ensemble. La jeune femme resta quelques instants, la bouche grande ouverte et à voir son visage s’illuminer peu à peu, mon sourire s’agrandit. En moins d’une minute, la mésaventure de Central Park était loin derrière nous et nous pourrons profiter du moment et du paysage en toute liberté.
“Nous sommes en plein cœur de la forêt amazonienne. Pas loin d’un village que j’affectionne particulièrement et qui je pense te fera du bien.”
Malgré le sourire que je posais sur elle, je voyais bien qu’elle n’était pas encore entièrement rassurée. Elle songeait encore à ce qu’elle venait de vivre et peut-être que les nouvelles conditions climatiques ne l'aideraient pas à se mettre à l’aise. Alors que je voulais la rassurer et être présent pour elle, Emy reprit la parole en s’excusant et en se dénigrant. Je ne pus réprimer un léger soupir car l’entendre parler d’elle ainsi alors que je voyais en elle tellement plus que cela avait le don de me faire soupirer de la sorte.
Lentement je resserrai ma main sur la sienne en me rapprochant d’elle. Mon autre main glissa sous son menton afin que je puisse à nouveau plonger mon regard dans le sien. Dès l’instant où nos yeux se croisèrent à nouveau, un léger sourire revint à mes lèvres:
“Tu es loin d’être nulle comme tu le prétend et puis ne sois pas désolée d’accord. Maintenant nous sommes ici et l’on va profiter un peu de la vie et ne plus penser à New-York, au S.H.I.E.L.D. ou même à Central Park, d’accord?”
Comprenant qu’elle aurait besoin d’un peu plus que de quelques bonnes paroles pour retrouver le sourire, j’eus le réflexe de me rapprocher encore un peu et de la prendre dans mes bras.
“Allez viens là.”
Mes bras s'enroulent alors autour de ses épaules et du haut de son dos et une de mes mains se posa dans ses cheveux alors que je profitais du contact pour ajouter quelques murmures à son oreille:
“Ici tu ne risques rien. Tous les gens sont emplis de pensées positives et je resterais avec toi.”
Ressentant une vague de chaleur due à la météo et à notre étreinte, je me recule après quelques instants en riant doucement.
“Bon maintenant si l’on ne veut pas cuire dans nos propres fringues, il faudrait qu’on se mette en route.”
Reprenant ma main dans la sienne, je l'entraîne alors à ma suite afin qu’elle me suive dans les fourrées. Nous aurions un peu de marche mais le village n’était pas si loin que cela et en un rien de temps, nous pourrions nous changer et profiter de ses vacances improvisées. Il serait toujours tant de prévenir le S.H.I.E.L.D. plus tard dans la journée.
Dès le moment où Aaron fut dans les parages, Emy savait qu’elle allait pouvoir s’en sortir. Mais ce n’était pas elle qui ferait tout le travail, mais lui. Elle n’était même pas capable de reprendre le dessus sur son pouvoir. Comment allait-elle faire pour reprendre les missions ? Ce n’était sans doute pas encore à l’ordre du jour et ce ne le sera sans doute pas avant un moment sauf si elle a un déclic. Lorsque Aaron arriva près d’elle, elle se sentait déjà un peu mieux. Ce n’était pas encore totalement ça, elle tremblait de tout son corps et les émotions des autres semblaient être encore en elle, mais elle savait qu’elle allait remonter la pente. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était qu’Aaron l’emmène à des milliers de kilomètres de New-York. Elle avait oublié son pouvoir à lui. Lorsqu’elle ouvrit de nouveau les yeux, la jeune femme resta bouchée bée. Littéralement. C’était magnifique malgré la chaleur qui était étouffante. Aaron la regardait en souriant et Emy lui sourit à son tour. Il lui tenait toujours la main, il était là, il avait tout fait pour qu’elle ne soit plus en panique. Il lui dit alors qu’ils étaient dans la forêt amazonienne, pas très loin d’un village qu’il affectionnait. Il rajouta que ce village allait sans doute lui faire du bien aussi. Emy l’écouta. Malgré tout, elle n’était pas très bien. Des frissons la traversèrent, elle tremblait toujours. Puis, elle s’excusa de nouveau. S’excusa de ne pas y arriver malgré tout l’entrainement. Elle savait qu’elle s’autodétruisait en disant qu’elle était nulle... Elle entendit le soupir d’Aaron et baissa les yeux légèrement. Alors il s’approcha d’elle, serrant toujours sa main dans la sienne et glissant son autre main sous le menton de la jeune femme. Cette dernière fut légèrement surprise et se laissa faire, plongeant son regard dans celui d’Aaron. Son coeur battait très fortement. Elle avait déjà ressentit ce genre de chose lors de leur première rencontre, mais elle avait décidé de ne pas y prêter attention. Ils étaient tous les deux plus ou moins fragiles, ce n’était pas le moment... Est-ce que ce sera le moment un jour ? Elle n’était même pas sur de savoir ce qu’il ressentait pour elle... Le sourire d’Aaron revient sur ses lèvres, Emy ne put s’empêcher de sourire légèrement aussi.
Aaron la rassura en lui disant qu’elle était loin d’être nulle et qu’elle n’avait pas à être désolée pour ce qui s’était passé. Ils étaient maintenant dans cette forêt et ils allait profiter de la vie et ne plus penser au reste. La jeune femme hocha doucement la tête avant de le voir s’approcher un peu plus encore une fois. Ses bras venaient de s’enrouler autour de ses épaules pendant que l’une de ses mains venait caresser ses cheveux. La jeune femme se laissa aller, passant ses bras autour de la taille du jeune homme et ferma les yeux. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas eu de contact physique avec quelqu’un... Elle l’entendit lui murmurer à l’oreille qu’elle ne risquait rien, que les gens qui se trouvaient dans cette forêt étaient remplis de pensées positives. Elle le ressentait déjà. Ce n’était pas comme à Centrak Park ou à New-York. La forêt dégageait quelque chose de positif. Malgré l’étreinte qu’elle aurait aimé prolonger, Emy se détacha à regret d’Aaron parce que la chaleur devait de pire en pire. Il ajouta que s’ils ne voulaient pas cuire dans leurs frignues, il devrait se mettre en route. Emy approuva doucement avec un sourire et laissa Aaron l’entrainer dans cette forêt. Elle venait presque à regretter d’avoir mit ce jeans. Il y avait quelque chose de bizarre dans le paysage. Les deux jeunes gens n’étaient pas vraiment habillés pour une balade dans la forêt amazonienne.
«Tu as dis que tu étais déjà venu ici ? C’était pour une raison particulière ?»
S’il y avait un peu de route entre le village et leur point de départ, autant faire la conversation non. La jeune femme se remettait doucement de ses émotions, prenant dans la force d’Aaron pour se recentrer, mais aussi dans la forêt. Elle s’efforçait de respirer lentement. Ses tremblements s’étaient peu à peu calmer, heureusement. Maintenant, elle était légèrement stressée parce qu’elle ne savait pas comment les villageois allaient réagir à sa venue. Ils connaissaient Aaron, mais était-il toujours venu seul ? Sans doute. Emy ne pensa même pas que le S.H.I.E.L.D était peut-être déjà à sa recherche, elle qui était toujours surveiller depuis sa sortie de l’héliport...
"Chaque matin est une naissance qu'il faut découvrir et aimer." Roger Fournier
Être proche d’une autre femme, voilà bien un truc qui ne m’était pas arrivé depuis … tellement longtemps. C’était déroutant et en même temps, Emy était devenue une amie proche alors cela n’était pas si imprévisible que cela. Elle était douce, gentille et fragile. Peut-être que mon côté protecteur ressortait d’autant plus lorsque j’étais avec elle à cause de cela et que finalement c’était ça qui nous avait rapprochés. En la prenant dans mes bras, j’avais senti son relâchement musculaire. Elle s’était apaisée et cela ne pouvait aller que mieux en étant ici. Je le savais d’avance.
Enfin nous nous mettions en route pour le village alors qu’Emy me demandait pourquoi j’étais déjà venu ici. Elle ne le vit pas car j’étais devant elle mais je perdis mon sourire. Peut-être le sentirait-elle? Mais qu’importe, je me devais d’être sincère avec elle. C’était ce que nous avions convenus et puis avec son pouvoir, je ne pouvais pas lui mentir de toute façon et je ne le voulais pas :
“Après mon retour du snap, j’ai légèrement perdu les pédales en apprenant le décès de ma femme et la disparition de ma fille… J’ai fui… Je me suis téléporté encore et encore, voyageant autour du monde. D’une part pour retrouver ma fille et suivre différentes pistes et d’autre part pour combler le manque j’avais. Avec Clara, nous avons toujours aimé les voyages…”
Et puis enfin, je me retourne vers Emy alors que je lui tenais toujours la main. Je retrouve alors mon air bienveillant et mon sourire pour lui raconter la suite :
“Ce village était ma dernière destination avant mon retour sur New-York… Je suis arrivé ici par hasard en regardant une brochure en Australie et j’ai atterrit en plein cœur du village, Ce gens n’avaient jamais vu de mutants ou d’optimisés et encore moins d’extraterrestres. Ils ont subi le snap sans comprendre et je suis arrivé quelque temps plus tard. J’ai répondu à beaucoup de leurs questions et ils m’ont pris en sympathie. Je suis resté avec eux durant presque deux mois avant de retourner au S.H.I.E.L.D. mais je leur rends régulièrement visite. Là je n’étais pas venu depuis le début d’année alors je pense que l’accueil va être digne de ce nom.”
Nous avons continué à avancer alors que je parlais et finalement j’écartais une dernière grande feuille pour nous ouvrir la vue sur ce village. Des maisons en bois avec des toits en feuilles de palmiers tissés se dressaient alors devant nous et je levais la main pour présenter le village à Emy :
“Et voilà nous y sommes.”
Nous furent remarqués bien rapidement par les enfants qui jouaient en bordure du village :
“Estranho! estranho! estranho!”
Ils se mirent à courir et à rire dans notre direction en m’appelant par mon pseudonyme. Je riais aussitôt en me retournant vers Emy:
“Je te préviens, ça va être la fiesta ce soir…”
Les enfants nous entourent alors en nous saluant et en me prenant dans les bras. Bien malgré moi, j’ai dû lâcher la main d’Emy pour prendre une des petites filles dans mes bras et lui faire un gros câlin. J’avais l’impression d’être comme chez moi ici mais dans le fond c’était le cas, j’étais à la maison dans cette tribu.
Emy se sentait déjà un peu mieux loin de New-York et de toute son agitation. Ce n’était pas facile pour la jeune femme de reprendre sa vie en main, mais elle commençait à y arriver… lorsqu’elle se concentrait vraiment. Ce qui s’était passé aujourd’hui même prouvait qu’elle avait encore quelques difficultés qui n’étaient pas sans conséquences. Les gens avaient vu Aaron utiliser son pouvoir. Qu’allait-il se passer maintenant ? Est-ce qu’il allait avoir des conséquences ? Et pour elle, qu’est-ce que les gens allaient dire sur elle ? Personne ne connaissait son prénom, mais il était facile de le trouver sur les réseaux sociaux et surtout, elle savait que déjà, plusieurs vidéos devaient circuler… Peut-être avec de la chance, le SHIELD aura déjà fait le nécessaire pour tout effacer ? La jeune femme secoua la tête et préféra ne pas y penser tout de suite. La chaleur de la jungle amazonienne lui caressait le visage et elle était avec Aaron.
Aaron… Il était toujours là au bon moment. Que ce serait-il passé s’il n’avait pas été là ? Elle préféra ne pas y penser. Emy se disait qu’elle se reposait un peu trop sur le jeune homme ces derniers temps. Il avait ses propres problèmes aussi… Il fallait qu’elle soit là pour lui aussi. Elle se promit intérieurement de l’être… Elle lui demanda alors pourquoi il connaissait cet endroit, presque timidement, parce qu’elle se doutait que la réponse avait un rapport avec sa femme… Elle le ressentait…Il lui répondit qu’à son retour du snap, il a perdu les pétales avec le décès de sa femme et la disparition de sa fille. Il ajouta qu’il avait fui et qu’il s’était téléporté encore et encore, partout dans le monde. Il voulait retrouver sa fille et suivre différentes pistes et aussi combler le manque qu’il avait car avec sa femme, Clara, ils avaient toujours adoré les voyages. Emy serra un peu plus la main d’Aaron dans la sienne lorsqu’il se retourna vers elle pour lui dit que ce village, c’était la dernière destination avant de retourner à New-York. Par pur hasard, il était arrivé là en regardant une brochure en Australie. Il avait atterri en plein cœur du village, ce village qui ignorait que les mutants et les optimisés existaient. Ils avaient vécu le snap sans le comprendre et Aaron était arrivé quelques temps plus tard. Il avait pris le temps de répondre à leurs questions et ils l’ont pris en sympathie. Emy eut un sourire sincère. Qui ne pouvait pas s’entendre avec Aaron ? Ce dernier rajouta qu’il était resté avec eux pendant presque deux mois avant de rentrer et il venait les voir assez souvent. Mais il n’était pas venu depuis quelques temps alors l’accueil promettait d’être énorme. La jeune femme sourit encore plus.
« J’ai hâte de voir ça alors. J’ai l’impression qu’ils savent déjà que tu es là, je le ressens autour de nous… Il y a une belle ambiance, beaucoup de sérénité. »
Ils avaient avancé tout en discutant et au moment où Aaron écarta la dernière feuille qui les menait au village, Emy fit de grands yeux. L’endroit était magnifique et même si c’était le plus simple des villages, c’était un endroit où la bonne humeur était partout. Cela frappa Emy de plein fouet, la déstabilisant un peu, mais réussir à reprendre pied. Des enfants venaient de remarquer la présence des deux amis et venaient déjà vers eux. Ils criaient autour d’eux, joyeux autant qu’une bande d’enfants pouvaient l’être. Une petite fille vient vers Aaron qui du lâcher la main d’Emy, mais elle-même se trouvait devant un petit garçon qui la regardait avec de grands yeux.
« Bonjour toi… »
Elle lui tendit la main et le petit garçon la lui prit et l’entraina vers le village. Elle eut juste le temps d’entendre Aaron lui dire que ça allait être la fiesta ce soir et Emy eut un sourire. Peut-être que c’était ce qu’elle avait besoin après tout. Il n’y avait pas de colère ou de tristesse dans ce village. Juste la paix. Et Emy laissa son pouvoir se manifester sans qu’elle n’ai peur de trouver des mauvaises émotions. Pour la première fois depuis longtemps, elle se laissa aller. Le petit garçon l’entraina jusqu’au centre du village où les adultes se trouvaient déjà. Emy regarda Aaron un peu plus loin. Elle ne savait pas quoi dire ou faire alors elle préféra le laisser parler… mais elle savait déjà qu’elle se sentirait bien ici.
"Chaque matin est une naissance qu'il faut découvrir et aimer." Roger Fournier
L’arrivée n’avait pas été remarquée puisque j’avais choisi d’atterrir à côté du village et non en son centre. Et pourtant en l’espace de quelques secondes nous étions, Emy et moi, entourés par des enfants qui criaient de joie et qui rigolaient. Ce village respirait la joie de vivre et ses habitants étaient d’une telle douceur et d’une telle gentillesse que je savais qu’Emy serait bien ici. Alors que je prenais une des petites filles dans mes bras, je vis Emy se faire entraîner par les autres enfants au cœur du village. Je savais où ils allaient, c’était en quelque sorte, la place principale. Là où tout le monde se rassemble quand quelque chose se produit. Je marchais alors en faisant des chatouilles à la princesse qui était dans mes bras jusqu’au cœur du village. Là je rejoignis Emy pour ne pas qu’elle se retrouve toute seule et qu’elle comprenne ce qui était en train de se passer. La petite fille que j’avais dans les bras rejoignis sa mère alors que le chef du village s’approchait de nous en souriant.
“Bem-vindo a tu Estranho”
Traduction:
Bienvenue à toi Etrangé
Il s’avança alors vers moi et me prit dans ses bras comme si j’étais son égal. Je savais que j’étais toujours le bienvenue ici mais c’était la première fois que je venais avec une autre personne et même s’ils étaient acceuillants, je ne voulais pas imposer Emy. Je la regardais un instant, content qu’elle soit avec moi avant de répondre au chef.
“ Muito obrigado pela hospitalidade. Vim com uma amiga que precisa da bondade da sua aldeia, paz e sossego. Podemos ficar uns dias? - Claro que sim. Sabes o caminho? - Muito obrigado”
Traduction:
"Merci beaucoup de l'accueil. Je suis venu avec une amie qui a besoin de la bonté de votre village, de calme et de repos. Peut-on rester quelques jours ? - Bien sûr avec grand plaisir. Tu connais le chemin ? - Merci beaucoup.
Je me tournais alors vers Emy et lui pris la main en souriant avant de reprendre :
“Je te fais visiter?”
Je lui montrais alors les différentes maisons, les plus importantes dont celle du chef, l’école, mais également ce que l’on pourrait qualifier d’intendance - là où toutes les grandes décisions sont prises. Et puis en s’éloignant de quelques pas, l’on arriva devant une maison un peu à l’écart des autres. La maison était semblable aux autres mais elle était légèrement plus loin.
“Et voilà ma propre maison ici. Je l’ai construite au fur et à mesure de mes voyages. Elle est simple mais cela me fait un pied à terre ici et ils l'entretiennent quand je ne suis pas là.”
J’étais devenue au fil des mois, un membre de leur tribu, ils me faisaient confiance et me protéger d’une certaine manière. J’avançais alors vers la porte pour l’ouvrir mais laissa Emy entrer la première. La maison était toute petite mais elle avait le mérite d’avoir quatre murs et un toit. En son centre, il y avait un espace pour faire un feu en cas de besoin. Il y avait également un lit avec une moustiquaire, un canapé rustique mais très confortable tout de même. J’avais également apporté un hamac car c’était tout de même très sympa de dormir dedans. Enfin un espace pour se laver était à disposition même si l’eau courante et l’électricité n’arrivaient pas dans ce village. La particularité était qu’il n’y avait rien qui ressemblait à une cuisine non plus.
“Maintenant c’est chez toi aussi si tu veux… Du moins pour quelques jours…”
Je savais que ce voyage improvisé nécessitait quelques ajustements mais je ne pouvais pas emmener Emy à New-York. Elle semblait tellement plus apaisée ici. Je choisis alors d’être totalement transparent avec elle car de toute manière elle lit tellement bien mes émotions que cela ne sert à rien de lui mentir :
“Je vais aller faire un aller-retour rapide à New-York, pour prévenir le SHIELD déjà, nous prendre des affaires et m’occuper de faire garder ton chien, j’en ai pas pour longtemps. Je peux te laisser visiter et faire tout ce que tu veux. Promis, je reviens le plus rapidement possible.”
Est-ce qu'Emy aurait penser se retrouver au coeur de la forêt amazonienne aujourd'hui ? Non. Mais cette forêt et en particulier, ce village au loin dégageaient une sérénité qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps... Lorsque les enfants avaient fait leur apparition, Emy ne sentait aucune méfiance ou peur envers elle. Est-ce parce qu'elle était avec Aaron ou parce que ces enfants faisaient tout simplement confiance à leur instinct ? Sans doute un mélange des deux. Emy se laissa entraîner par les enfants vers le village, suivit par Aaron et la petite fille qu'il portait dans ses bras. Emy l'observa quelques secondes. Il était a l'aise avec les enfants et la jeune femme ressentait en lui cette tristesse qu'il essayait de cacher. Sa fille lui manquait, c'était une certitude. Une fois arrivés, les enfants retrouvèrent leurs familles et Emy fut rejointe par Aaron. Le chef du village s'avança vers eux et salua l'agent du SHIELD. Emy ne savait pas où se mettre, mais elle ne bougea pas. Les deux hommes parlèrent en portugais. La jeune femme les comprenait parfaitement, cela faisait parti de sa formation. Aaron demanda la permission de rester quelques temps, pour le bien être de la jeune femme. Le chef accepta sans faire d'histoire. Emy ressentait la force et la bonté en lui. La jeune femme le remercia a son tour avant de suivre Aaron qui lui avait de nouveau attraper la main et lui demanda s'il lui faisait visiter.
"Avec plaisir."
Emy ne lâcha pas la main de son ami qui lui fit découvrir tous les bâtiments importants du village avant de découvrir une maison un peu a l'écart des autres. C'était la maison d'Aaron. Il l'avait construite au fur et à mesure de ses voyages et lorsqu'il était absent, les gens du village s'en occupaient pour lui. Emy pouvait ressentir la fierté d'Aaron d'avoir été accepter par la tribu. Il s'avança vers la porte pour l'ouvrir et laisser Emy entrée la première. L'endroit plaisait beaucoup à la jeune femme. C'était petit, mais fonctionnel. Elle ne voyait pas de cuisine, mais elle se doutait que les repas étaient préparés et pris avec les autres familles du village. Ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle allait pouvoir se rendre compte que son pouvoir était facile à maîtriser... Ou pas. Emy se tourna vers Aaron qui lui dit que c'était chez elle si elle le voulait, du moins pour quelques jours.
"Je crois que ça me fera du bien. Merci..."
Pendant qu'elle déposa son sac sur le canapé, Aaron lui dit qu'il allait faire un aller-retour à New-York pour prévenir le SHIELD, pour leurs prendre des affaires et s'occuper de son chien. Emy se retourna vivement vers Aaron .
"Pico ! Je l'avais oublié ! Le pauvre doit m'attendre..."
Elle trifouilla dans son sac avant de sortir un trousseau de clé de chez elle et la tendre a Aaron.
"C'est la clé de chez moi. Pico n'est pas méchant, je pense qu'il te fera confiance. Pour ce qui est de s'en occuper... Peut être que Clint pourrait aller faire un tour chez moi s'il n'est pas en mission ou Moira si elle le sent... Sinon, je ne vois personne d'autre..."
Emy parlait rapidement et commençait à stresser. Elle avait complètement oublié son chien. Avec tout ce qui s'était passé depuis le début de la journée, c'était un peu normal. Elle prit une grande inspiration pour se calmer et tira un peu sur son débardeur qui lui collait a la peau. Aaron allait rentrer chez elle, elle lui faisait confiance, mais il allait sans doute devoir aller dans ses vêtements... Elle prefera ne pas trop y penser.
"Si tu me prends quelques affaires chez moi, il y a un grand sac dans le placard de ma chambre, tu peux tout mettre dedans . Quelques affaires vêtements, savon et shampooing, ça devrait suffir... Oh et tiens..."
Elle sortit son portable de son sac et le tenditna Aaron.
"Il ne m'est pas utile ici, autant qu'il soit chez moi."
Si le SHIELD savait où ils étaient, ils seraient les retrouver. Emy regarda Aaron pendant quelques secondes avant de lui demander, légèrement anxieuse :
"Chaque matin est une naissance qu'il faut découvrir et aimer." Roger Fournier
Afin de pouvoir profiter pleinement de ce voyage et de cet interlude dans nos vies, il fallait que je procède à quelques ajustements, notamment pour prévenir le QG de notre position et de nos activités. Je réfléchissais à tout cela en regardant Emy alors qu’elle découvrait ma maison. Je repensais alors aux paroles de Sam lorsqu’il me disait de prendre le temps de faire la connaissance d’Emy. Ces quelques jours ensemble, loin de tout allaient me permettre d’apprendre à savoir qui elle était et ce qu’elle représentait pour moi. Parce qu’il fallait bien que je sois entièrement honnête avec moi-même, elle était mignonne et touchante à mes yeux. Mais la pensée de Clara ne m’apaisait jamais. Me raclant alors la gorge pour revenir sur Terre, j’informais Emy de mon aller-retour rapide aux USA pour nous assurer un voyage tranquille.
Elle me donna aussitôt quelques instructions précieuses et je la rassurais quant à l’état de son chien avec un sourire sincère :
“Ne t’en fais pas pour Pico, je suis certain qu’il se porte comme un charme.”
Ce chien était une perle, je ne l’avais pas vu beaucoup mais il était doux comme un agneau et ma complicité naturelle avec les animaux faisait que je m’en étais fait un ami. J’acquiesçais d’un hochement de tête à chacune des explications et requêtes d’Emy jusqu’à ce qu’elle me tende son téléphone. Je restais perplexe parce qu’avoir un moyen de communication était toujours indispensable à notre vie et à notre quotidien. Mais en voyant son air assuré je le pris soigneusement et le mis dans ma poche. Veste à la main, je me tenais devant elle alors qu’elle me demandait quand je partirais. Un petit rire se fit entendre, pas moqueur mais plutôt attendri par ses propos :
“Maintenant. Mais je reviens vite, c'est promis.”
J’aurais voulu avoir un geste, une attention particulière pour elle mais je ne sais pas pourquoi j’ai hésité et finalement j’ai tourné les talons sans un mot de plus. Peut-être que finalement le doute s’immisçait en moi mais j’avais envie tout de même de profiter de ce repos improvisé. Je fis quelques pas avant de me retourner vers elle pour tout de même lui faire un petit sourire avant de disparaître.
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Le premier arrêt fut à mon appartement pour me préparer un sac militaire avec quelques changes et un nécessaire de toilette. Je ne m’attardais pas chez moi car ce n’était pas le plus important. Mon second arrêt fut au logement d’Emy. Après une séance de câlins avec Pico, je me glissais dans la chambre de la jeune femme. Pas très à l’aise à l’idée d’être chez elle sans qu’elle soit présente, je pris rapidement son sac pour le remplir d’affaires. Si j’ai fais attention de ne pas trop froisser ses affaires, je n’ai en revanche pas regardé en détail sa lingerie pour ne pas la mettre mal à l’aise en lui donnant ses affaires par la suite. Le passage dans sa salle de bain me fait beuguer légèrement. Son odeur y régnait partout dans la petite pièce et je ne pus me retenir de penser que j’aimais beaucoup son parfum. Secouant la tête pour me ressaisir, je prie Pico avec moi pour me téléporter sur l’Héliporteur du SHIELD - après avoir vérifier sa position bien entendu - et je retrouvais rapidement ma cheffe d’équipe et lui expliquais la situation. Elle connaissait mon état de santé et celui d’Emy et même si elle n’était pas vraiment d’accord dans un premier temps, après explication de ce qui s’était passé au parc plus tôt dans la matinée elle changea d’avis pour finalement nous accorder quelques jours de congés. Mon dernier arrêt fut pour des amis qui adoraient les animaux chez qui je déposais Pico avec quelques instructions pour qu’il soit bien traiter même si je ne me faisais pas de mauvais sang pour lui. Une fois toutes mes démarches terminées, je repassais chez les Baskerville pour les prévenir de notre absence temporaire. Je regardais ma montre et même si j’avais été rapide, il s’était écoulé près de deux heures et demie depuis que j’avais laissé Emy toute seule. Enfin elle n’était pas seule mais par principe, je me devais me presser.
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De retour en Amérique du Sud, j’arrivais alors dans ma maison, vide. Je déposais les deux sacs, celui d’Emy et le mien ainsi que quelques affaires pour pouvoir dormir dans le hamac sans soucis. J’avais prévu de laisser mon lit à Emy afin qu’elle se repose sans trop de difficultés. Une fois tout cela mis en place, je sortis de la maison pour être attiré par des rires féminins. Discrètement, je me plaçais en retrait pour observer Emy alors qu’elle était accompagnée. Je restais ainsi plusieurs minutes, les bras croisés sur le torse, le sourire aux lèvres à regarder la demoiselle en train de rire… Je me refis une réflexion à laquelle je ne m’attendais pas, j’aimais bien son rire.
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