Comté de Westchester, pharmacie « Avalon », non loin de l’Institut 23 juin 2024.
C’est le cœur lourd, et entre deux crises de vomissements que j’avais fini par me rendre à la pharmacie. Depuis de nombreux jours, je me réveillais malade … et malheureusement ce n’était pas le seul symptôme que j’avais … Revenue depuis quelques semaines au manoir, je pensais que cet état n’était que le reflet du dégout que je m’inspirais… Ce que j’avais pu faire alors que je n’étais plus moi-même… Lorsque j’étais influencée par la sorcière rouge. Mais j’avais été maitresse de mes décisions. Tout ce que j’avais pu faire pour elle …J’y avais pris un plaisir monstre. Et c’était tous ces souvenirs, ces actions, ces actes, ces pensées qui me revenaient sans cesse en tête. Je dormais peu, j’étais épuisée en permanence, et il m’arrivait de pleurer sans aucune raison d’un coup, devant mon assiette en plein repas. De ce fait j’évitais même au maximum de croiser les enfants du manoir, et les adultes aussi, beaucoup trop honteuse …
N’osant absolument pas aller voir Hank ou mon frère pour lui parler de mon état je m’étais décidée à me rendre à la pharmacie la plus proche pour demander des médicaments qui calmerait mes nausées, et peut-être aussi un peu mon esprit …
Par une belle après midi de juin j’étais donc partie, à bord d’une vieille voiture de collection de mon frère vers la pharmacie de la ville la plus proche du manoir, n’étant pas tranquille à l’idée de voir un médecin qui voudrait me faire une prise de sang. Et … même si le monde ne s’en souvenait pas, Logan m’avait dit ce qui se serait passé à cause de mon sang, sans son intervention, dans un futur alternatif.
Angoissée, visiblement mal à l’aise dans une robe bleu, mes pieds me portèrent devant le comptoir de la pharmacie alors que j’expliquais mes soucis à la pharmacienne, qui m’observait avec un petit sourire au bord des lèvres comme si elle avait une idée derrière la tête et qu’elle n’osait pas me le dire.
Enonçant mes symptômes les uns après les autres, elle me demanda sans aucun gène si j’avais eu un rapport non protégé les mois derniers. Evidemment la réponse était oui, et pas qu’un seul. Avec Erik nous avions … profité allègrement de nos retrouvailles. Sans compter Quill également à de nombreuses reprises ... Allait-elle m’annoncer que j’avais une MST ? Si Quill m'avait filé une MST de l'espace comme je le pensais j'allais le tuer. Je blêmis un peu à cette idée, mais la jeune pharmacienne poussa devant moi une boite avec 5 tests de grossesses.
Baissant le regard sur ce qu’elle me prescrivait, un rire nerveux s’échappa d’entre mes lèvres, ma voix portant un peu plus que de raison.
-Non ce n’est pas possible, je NE peux PAS être enceinte.
J’avais eu toute ma vie, des rapports sans aucune contraception et je n’étais jamais tombée enceinte, j’étais stérile c’était évident. De son crayon elle tapota la boite d’un air désolé, m’expliquant que le test permettrait d’éliminer certaines hypothèses. Pinçant mes lèvres j’hochais la tête, payant les fameux tests ainsi que des comprimés contre les aigreurs d’estomac puis me retournait pour quitter les lieux, tests en main. Quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur une rouquine que je connaissais bien qui me regardait éberluée.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Dernière édition par Raven Darkhölme le Sam 2 Oct - 13:54, édité 2 fois
« Cache tes secrets dans les replis les plus profonds de mon cœur. »
H
OUSTON, WE HAVE A PROBLEM
MI JUIN 2024 AVEC RAVEN DARKHOLME
Chassant les mirages nuageux de l’hiver, appelant les souffles renouveaux du printemps, l’été avait envahi le ciel de New York en distillant un parfum de chaleur et de soleil cuisant, qui avaient fini par avoir de la peau particulièrement sensible de la pauvre rousse : outre les quelques tâches de rousseur qui comblaient sa peau laiteuse, Jean s’était retrouvée avec d’immenses coups de soleil sur la figure ! Et pourtant, elle ne prenait point le risque de s’étendre au soleil plus que nécessaire, osant à peine traverser le parc sans être parfaitement recouverte de crème protectrice et d’une casquette empruntée à Scott. D’ailleurs, ce dernier ne s’était pas fait prier pour se moquer de son allure d’écrevisse grillée : cela faisait ressortir ses yeux bleus, avait-il affirmé en pouffant de rire. Elle n’avait jamais autant eu envie d’utiliser ses pouvoirs sur lui.
Mais comme se venger du tempérament moqueur de son ami ne l’aiderait probablement pas à faire passer les horribles rougeurs recouvrant sa peau, et qui devenaient même douloureuses lorsqu’elle devait enfiler un vêtement ou passer sous la douche, la jeune femme s’était enfin décidée à prendre son courage à deux mains pour rejoindre la pharmacie la plus proche en bus, à la recherche d’une crème miracle. Est-ce que celle-ci existait réellement ? D’après la gentille dame perchée sur des talons hauts et toute vêtue de blanc qui l’avait accueillie, c’était bel et bien le cas.
« Ne vous en faîtes pas, nous avons l’habitude ici… »
Malgré les mots presque rassurants, Jean sentait que la vendeuse avait les yeux rivés sur sa peau brûlée, retenant bien mal un sourire presque amusé… Elle aussi. Au moins, elle pourrait être davantage utile que Scott ! Un peu gênée, honteuse sur la casquette qui cachait à peine les rougeurs de son visage, Jean se maudissait presque de porter un débardeur car ses coups de soleil sur les épaules et le dos étaient ainsi bien visibles, et faisaient presque état de phare dans la nuit.
Il fallait vraiment quelle déménage dans un pays froid. Sans soleil. Sans été.
Suivant la vendeuse dans les rayons, celle-ci lui déposa tout un assortiment de crèmes nourrissants, masques hydratants et protections solaires hautes. Sans s’arrêter de parler, la dame lui avait expliqué comment utiliser les trois flacons, dans quel ordre et combien de temps… Mais Jean n’avait pas tout retenu. Elle mettrait probablement les trois en même temps en espérant retrouver une peau qui n’est pas une apparence cramée.
« Euh… Merci beaucoup, j’ai bien compris tout ça. Bonne journée ! »
Dit-elle après de longues minutes d’explication sur les effets néfastes du soleil —elle lui avait dit sans détour qu’elle risquait un cancer de la peau à ce rythme, coupant court à la conversation avant de filer dans un autre rayon en direction des caisses… Une silhouette familière croisant son chemin, Jean avait instinctivement ralenti le pas en tournant son visage vers sa professeure d’histoire, qui tenait en mains des tests de grossesse… Des quoi ? Non?! Mais avec qui ? Et comment ? Enfin. Pas comment-comment, mais quand même.
Atterrée et confuse, la rouquine avait lancé un regard bref à Raven avant de revenir irrémédiablement contre les boites qu’elle tenait contre elle, ne sachant pas réellement quoi dire… Il fallait avouer qu'elle n'avait pas vraiment eu le loisir de rediscuter réellement avec Raven depuis son retour à l'Institut, car celle-ci semblait être dans un état préoccupant depuis que la raison lui était revenue... Peut-être n'avait-elle envie de voir personne ? Peut-être que son état était en fait causer par cette fameuse grossesse... Maladroite, elle avait pincé ses lèvres l’une contre l’autre avant d’afficher un sourire aussi peu convainquant que crispé, tandis qu’elle balançait alors, sans vraiment réfléchir :
« Ça va ?! » .
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THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Alors que j’étais à peine retournée il fallait bien évidemment que je tombe sur quelqu’un. Et ce quelqu’un n’était pas n’importe quel inconnu, habitant dans le coin. Non, non non. Bien évidemment il avait fallut que je tombe sur une élève, et Jean… Jean qui avait l’air d’avoir rôti au soleil un peu trop longtemps, et qui malgré les rougeurs de sa peau, et sa casquette cachant un peu le haut de son visage était reconnaissable entre mille.
Que devais-je faire ? Ne pas répondre à sa question et fuir ? Très loin ?! Et ne plus jamais revenir ? Non … Je ne pouvais pas encore m’enfuir, même si à l’instant même je n’avais qu’une seule envie me terrer dans un coin sombre et ne plus jamais en sortir. Déglutissant avec difficulté, posant mes yeux dans ces prunelles, je pus y lire qu’elle avait forcément entendu ma conversation et que, pire que tout, son regard semblait être attié comme un aimant sur la boite de test de grossesses que je tenais fortement contre ma poitrine.
Ne sachant pas trop quoi répondre, je pinçais mes lèvres affreusement gênée me doutant que la jeune femme n’allait pas me laisser partir comme cela. Nerveusement mes doigts exercèrent une pression sur la boite en carton qui commença à se déformer. Ce n’était pas le moment de la détruire et de me retrouver à ramasser des tests de grossesse en plein milieu de l’officine, au pied de la belle rousse.
Je me contentais alors simplement d’hocher la tête comme pour dire oui, mais l’expression sur mon visage indiquait clairement que « Non, cela n’allait pas ». Je savais pertinemment que je n’étais pas enceinte mais rien que le fait d’avoir fait germer cette idée dans ma tête me terrorisait.
Lâchant un puisant soupire face à la mutante qui avait participé à mon retour et celle que je considérais bien plus que comme une simple élève, je tentais de détendre mes doigts de sur la boite contenant les fameux tests, tâchant de détourner le sujet de la conversation même si je savais que c’était peine perdue.
-Le soleil ne te réussi vraiment pas ma pauvre … J’espère que tu ne souffres pas trop. Sinon je connais un certain Scott qui sera ravi de t’étaler de la crème dans le dos.
Noyer le poisson, noyer le poisson, noyer le poisson. A nouveau, et pour la deuxième fois en un très court laps de temps un petit rire nerveux s’empara de moi quelques secondes avant que je ne me décide à fourrer très rapidement les boites que je venais d’acheter dans mon sac à main comme si notre rencontre n’avait jamais existé mais elles ne logeaient pas...
A vrai dire j’avais les pieds qui me démangeaient de courir vers les toilettes, propres, entendons-nous bien là-dessus, les plus proches pour réaliser ce foutu test et pour que mes vilaines et prenantes angoisses disparaissent définitivement. Une fois la grossesse éliminée je pourrais revenir à la pharmacie, une autre bien évidement, je ne me ferais pas avoir deux fois, pour obtenir un traitement plus adapté.
-On se voit au manoir plus tard !
Dis-je un peu trop rapidement optant finalement pour la technique de la fuite me dirigeant rapidement vers la sortie de l’officine me doutant que cela ne serait pas aussi simple de te fausser compagnie après la scène à laquelle tu venais d'assister.
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MI JUIN 2024 AVEC RAVEN DARKHOLME
Question idiote, Jean. Bien sûr que non, ça n’allait pas ! Raven n’affichait pas un sourire radieux et un teint éclatant, criant à qui voulait l’entendre qu’elle était peut-être enceinte et qu’elle espérait un enfant en bonne santé, une fille de préférence : c’est que la rousse avait vu de nombreux films où les femmes agissaient ainsi depuis son retour du Snap, donc elle se doutait bien que cette prétendue grossesse n’était pas une nouvelle qu’il fallait célébrer avec joie et gaieté. Du moins, pas pour l’instant.
Un brin mal à l’aise de se retrouver dans cette position de complice involontaire, le visage crispé par une grimace gênée qui s’éternisait sur ses traits fins, la télépathe faisait de son mieux pour ne pas lorgner sur les tests de grossesses que la blonde tenait contre elle comme un précieux sésame, en vain ; d’ailleurs, pourquoi elle en avait cinq ? Un seul n’était pas suffisant pour une personne ? Est-ce que d’autres filles à l’Institut étaient enceintes ? Un peu perdue dans ses pensées curieuses, qui formulaient des questions aussi intrusives que risibles, et après avoir balancé son interrogation dérisoire à Raven, Jean avait papillonné des cils lorsque sa professeure avait évoqué Scott et la crème solaire d’un ton presque léger… Elle essayait visiblement de faire diversion, et Jean n’avait pas vraiment le coeur à jouer les intruses, alors qu’elle était visiblement embarrassée d’être ainsi prise en faute par une élève.
« Je penserai à lui demander la prochaine fois… »
Avait-il dit sans véritablement se rendre compte de ce qu’elle disait, parlant seulement pour lui répondre et ne pas laisser un silence pesant s’installer entre elles, en plus du sentiment de malaise déjà existant. Mais pas le temps d’en dire davantage, Raven avait filé à la vitesse de l’éclair en direction de la sortie, s’échappant comme une véritable tornade ! Restant quelques secondes penaude, Jean l’avait machinalement suivie du regard en espaçant ses lèvres de quelques degrés, sans rien dire. Et quoi dire, d’ailleurs ? Elles n’étaient pas suffisamment proches pour que la rouquine s’impose auprès de celle qui était son professeure… Mais qui, alors ? Qui pourrait être présente pour elle ? N’ayant pas le coeur de la laisser seule, voulant seulement s’assurer qu’elle avait quelqu’un pour la soutenir dans un moment pareil, Jean avait couru jusqu’au comptoir de l’officine pour déposer quelques billets sur celui-ci, leur criant en repartant à vive allure avec sa crème miracle en main :
« GARDEZ LA MONNAIE ! »
Se retrouvant sur le parking où cognait un soleil cuisant et où Raven entamait à peine sa manoeuvre pour sortir de sa place, Jean avait marché d’un pas vif jusqu’à la portière de sa voiture, lui adressant quelques mots d’un ton maladroit mais néanmoins sincère et suave, qui témoignait encore de toute l’amitié qu’elle lui portait malgré les récents évènements qu’il était bien inutile de nommer :
« Est-ce que tu veux que je reste avec toi pour… ça ? Je comprendrai que tu veuilles rester seule mais, au cas où… Sache que je suis là. » .
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Evidemment j’avais encore été lâche et j’avais fuis le plus rapidement possible la présence de Jean à mes côtés afin d’être sûre qu’elle … qu’elle quoi ? A vrai dire je savais que je pouvais lui faire confiance. La belle mutante avait été à mes côtés et avait participé à mon retour à la normale… Jean n’était pas juste une simple élève. Je l’appréciais énormément. Même plus. Je ressentais de l’amour pour elle. Un amour protecteur. Était-ce aussi pour cela que j’avais décidé de fuir ? Pour ne pas mêler encore une fois de plus cette pauvre âme à mes histoires. Mes tristes histoires d’adultes ?
Alors que je me dépêchais à toute vitesse de faire ma manœuvre, je n’allais pas aussi vite que je l’aurai souhaité. Les vieilles voitures de collection n’avaient pas vraiment ce que l’on appelait maintenant la direction assistée et les manœuvres étaient beaucoup moins rapides qu’avec un petit bolide des temps modernes. Les roues braquées sur le côté, prête à partir, la belle rousse apparue comme par magie, à côté de la carrosserie. Levant le regard vers elle, une larme, inattendue vint s’écraser sur ma joue. D’un revers de la main je chassais la suivante de l’autre œil, et sans un mot, je me penchais de tout mon long, balançant la boite de test par terre pour venir ouvrir la portière à la jeune femme, l’invitant sans aucune parole à venir se joindre à moi et à grimper.
Pauvre Jean. Dans quoi allais-je encore t’entrainer ? Dans rien. Car le test était négatif. Des dizaines d’années de vie sexuelle très active disons le par moment et pas un seul enfant. Cela devait juste être le stress, le contre coup de ma soumission par Wanda.
Une fois la belle montée dans la voiture, je partie à vrai dire sans savoir vraiment vers où aller. Je ne pouvais définitivement pas faire ces foutus tests au manoir, car après il faudrait que je me débarrasse des preuves. Les toilettes publiques c’était hors de question j’avais trop de dignité pour ça.
Optant pour un petit motel à la sortie de la petite ville, je conduisais sans un mot, en direction de ma nouvelle idée, ne sachant pas trop quoi dire à Jean. Roulant quelques minutes dans le silence le plus profond, complétement affolée, mon cerveau fonctionnant à toute allure, je me garais sur une place, le ventre noué. A nouveau j’étais prise de vomissements. La pédale de frein appuyée d’un coup pour me garer, j’abandonnais la voiture, moteur encore allumé et Jean à l’intérieur pour courir rapidement me cacher derrière un buisson pour aller vomir.
Mais quelle honte … Revenant quelques minutes plus tard vers Jean, contrastant dorénavant clairement avec elle. Moi blanche, elle rouge.
- Désolée …
Exprimais-je sincèrement sur le fait de ne pouvoir m’être retenue d’aller vomir. Une main dans mes cheveux que je remettais correctement en place, les lèvres pincées, j’avançais vers la jeune femme qui avait fourré dans son sac la fameuse boite de test de grossesse en m’attendant car je ne la voyais plus dans l’habitacle de la voiture.
- On va prendre une chambre. Je préfère … Enfin … Faire ça ici qu’à l’Institut … ajoutais-je visiblement affectée.
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Sans un mot, peut-être vaincue par la triste vérité qui s’échappait de ceux de Jean, Raven s’était penchée dans la voiture pour lui ouvrir la portière, l’invitant ainsi silencieusement à la rejoindre à l’intérieur de l’habitacle, qui portait le secret d’une incertitude presque angoissante. Comprenant ainsi le message implicite de sa professeure, la rouquine s’était empressée de contourner l’avant du véhicule pour grimper à l’intérieur, attachant rapidement sa ceinture sans relever les larmes interdites qui avaient dévalé ses joues… Raven semblait suffisamment accablée, il était tout bonnement inutile de l’enfoncer davantage. Mais comment l’aider, alors ?
Un silence pesant s’installant alors à l’intérieur du véhicule filant tout droit vers… vers le chemin tout à fait opposé de l’Institut, Jean avait brièvement froncé ses sourcils tout en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, n’osant point poser de question à ce propos. Après réflexion, il était bien légitime de sa part de ne pas vouloir faire un test de grossesse au Manoir… Il lui serait bien difficile d’échapper à la télépathie presque omnisciente de Charles, et peut-être n’avait-elle pas envie de le prévenir tout de suite de son état ? Ses mains nouées autour de son genou, Jean avait vainement essayé de capter le regard de Raven dans l’espoir de lui insuffler un sourire, aussi maigre pouvait-i être, sans succès. Celle-ci avait à peine eu le temps de se garer sur le parking d’un petit motel situé aux portes de la ville, qu’elle avait fait un bond en dehors de la voiture pour rejoindre l’ombre d’un buisson, se pliant à l’un des signes évidents de la grossesse : les vomissements. De sa place, Jean avait mordillé le coin de sa lèvre tout en se penchant rapidement pour ramasser les tests de grossesse, qui se retrouvèrent au fond de son sac, tandis qu’elle sortait sa bouteille d’eau de celui-ci, la gardant dans sa main pour le retour de Raven.
« Bois un peu… »
Utilisant le tutoiement pour la première fois avec Raven, sans même s’en rendre compte, Jean lui avait tendu la bouteille d’eau en pressant ses lèvres dans un sourire amical, remontant la hanse de son sac sur son épaule avant d’écouter les paroles de la blonde. Évidemment, elle préférait l’anonymat d’une chambre provisoire plutôt que le Manoir, qui n’était pas un lieu neutre… C’était tout à fait compréhensible, et Jean avait hoché son visage de haut en bas pour acquiescer ses propos.
« Je comprends, c’est normal… On sera plus tranquilles et, au moins, on ne connait personne ici. »
Après s’être assurée que les nausées de Raven étaient passées —pour l’instant du moins, Jean s’était avancée la première pour passer le pas de la porte, se présentant sans attendre à la réceptionniste qui était assisse derrière un comptoir oval. Lui adressant un sourire de circonstance, légèrement crispé mais néanmoins poli, la rouquine avait déposé ses coudes sur le comptoir tout en la saluant avec empressement :
« Bonjour ! On voudrait une chambre, s’il vous plait. — Bien sûr. Un lit ou deux lits ? — Un lit. On n’a pas l’intention de dormir de toute façon ! »
Malgré le sourire tout à coup complice de la jeune réceptionniste, Jean n’avait pas du tout réalisé le sous-entendu douteux de sa propre phrase : évidemment qu’elles ne venaient pas dormir, elles venaient faire un test de grossesse loin de tout le monde ! Mais ça, la brune derrière son comptoir ne pouvait pas le deviner, et considérait peut-être qu’elle faisait face à un couple qui se cachait. Après avoir brièvement tapoté sur son clavier en enregistrant quelques informations à leur sujet, notamment le nom de Jean et le numéro de sa carte de crédit, la jeune femme avait fait glissé une petite clef agrémentée d’un numéro de chambre, tout en leur indiquant l’étage.
« Merci et bonne journée à vous ! »
Avait lancé la petite rouquine en s’éloignant avec la précieuse clef, ses yeux voguant alors presque aussitôt vers Raven tandis qu’elle se décalait vers l’ascenseur. Plus que quelques minutes et Raven allait enfin avoir la réponse tant attendue… Était-elle réellement enceinte ? .
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Toujours pâle comme un linge, la bouteille que me tendait Jean était la bienvenue. L’état dans lequel j’étais après avoir vomi ne m’indisposait même plus tellement c’était fréquent. Et je mangeais tellement peu, comparé à d’habitude, que je n’avais pas vraiment grand-chose à rendre.
Remerciant la jeune rousse par un sourire sincère je saisis la gourde qu’elle me proposait, et fini par en boire la moitié d’une seule traite. De toute façon il allait bien falloir que je boive en grande quantité pour ces fichus tests. Dans toutes les séries et les films que m’avait fait regarder les filles de l’Institut, Jean en partie. Il fallait boire. Et beaucoup.
-Merci Jean.
Répondis-je après avoir descendu donc la moitié de la bouteille ne tenant absolument pas rigueur du tutoiement de la belle. Rebouchant rapidement la bouteille, je retirais les clés du contact, mis le frein à main, puis, le vague à l’âme, je suivis la belle vers la réception. L’air un peu absente, un petit sourire d’amusement s’afficha sur mes lèvres quand la réceptionniste nous pris pour un couple. Au moins j’avais souris, et non par force. La première fois depuis plusieurs jours c’était sur et certain. Ayant récupéré avant de quitter la voiture mon sac à main, je fouillais dedans, et j’en sortais un billet de 100 m’avançant vers le comptoir, alors que Jean avait récupéré la clé de la chambre. Avant de la suivre, je glissais le billet vers la réceptionniste. Jean était encore jeune et innocente. Mais il ne fallait pas laisser de trace. Et le cash et la corruption étaient les meilleurs moyens d’y parvenir. Mutant pour me faire reprendre des couleurs, bien que j’avais toujours ce nœud dans l’estomac, je plantais mon regard dans ceux de la brune, lui disant tranquillement.
-Voici pour la chambre. Et vos frais. Supprimez les coordonnées de Madame Grey. Vous trouverez bien un nom plus original à inscrire sur votre registre non ?
Un peu perturbée par mon attitude, la réceptionniste hocha la tête positivement un peu intimidée par ma demande et surtout par le ton que j’avais employé. Comme un ordre, qui ne laissait absolument aucun choix, même si à première vue cela semblait être un souhait, ce n’en était pas un.
-Parfait…
Ajoutais-je en la laissant prendre le billet, alors que je me retournais pour me diriger dans la direction de la rousse, abandonnant ma mutation de couleur rosé sur mon visage, pour reprendre mon teint de cachet d’aspirine. Mon doigt appuya nerveusement plusieurs fois sur le bouton d’appel de l’ascenseur, comme si cela le ferait aller plus vite. Le ding libérateur annonça l’arrivée de l’ascenseur, au moment même ou j’allais prendre les escaliers. Cette attente était tout simplement insupportable. Et encore … Ce n’était rien par rapport à ce que j’allais ressentir dans l’heure qui allait venir.
Une fois seules dans le petit ascenseur, je m’adressais à la mutante, espérant faire passer le temps plus rapidement.
-Tu sais qu’elle pense que nous sommes un couple qui vient de se prendre une chambre juste pour nous envoyer en l’air ?
Peut-être que mon langage était un peu cru, mais peut importait, Jean n’était plus une enfant. Dans un mois à peine elle devrait voler de ces propres ailes et quitter l’Institut. Maintenant c’était une adulte. Posant un regard un peu taquin sur le visage de la rouquine à travers le miroir qui nous faisait face, la double porte s’ouvrit enfin et d’un pas, nous sortions nous dirigeant vers la bonne chambre.
-C’est elle ?
Demandais-je alors en levant le nez vers le numéro de chambre que je croyais avoir lu sur la clé. Visiblement oui, j’attendais fébrilement qu’elle déverrouille la porte, et une fois chose faite, je partis me laisser tomber sur lit, me retenant de toutes mes forces de ne pas m’effondrer. Après tout, le test était peut-être négatif.
Après une longue minute de respiration profonde, je finis par me redresser, regardant la belle en tendant la main vers elle avec une grimace assez prononcée.
-Vas-y donne moi ces foutus tests que je regarde comment ça fonctionne ces conneries. Tu en as déjà fait ?
Oh oui, peut importait mon langage, je n’étais absolument pas en état pour me contrôler. Si je ne voulais pas pleurer il allait falloir que j’extériorise autrement.
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Esprit encore innocent ne voyant nullement le mal à donner son véritable nom à l’hôtesse de l’hôtel, car peut-être Jean était obnubilée par les fichus tests se trouvant au fond de son sac et la question qui en découlait, la rousse s’était dirigée d’un pas décidé vers l’ascenseur sans même se retourner vers la blonde qui s’attardait encore au comptoir. De quoi Raven parlait-elle avec la brune ? La jeune télépathe, prise dans la complicité d’une potentielle grossesse secrète, ne s’était même pas posée la question. Elle avait bien compris les enjeux et tout le stress que cette incertitude maternelle provoquait à sa professeure, si bien qu’elle n’avait qu’une idée en tête : obtenir une réponse pour l’aider, et peut-être l’apaiser d’un poids.
Et, visiblement, celle-ci était autant pressée qu’elle. Une fois à ses côtés, Raven avait appuyé de manière frénétique sur le bouton de l’ascenseur, en espérant peut-être que celui-ci arrive plus vite… C’était un geste qui avouait presque toute la nervosité qu’elle éprouvait, et celle-ci était presque communicative ; en cet instant, Jean se sentait stressée comme si c’était son propre utérus qui était concerné. Une fois dans la cabine de l’ascenseur, qui donnait l’impression de monter les étages bien trop lentement pour une fois, Raven avait brisé le silence en affirmant une drôle de chose : d’après elle, l’hôtesse de l’accueil les avait prises pour un couple désireuse de passer du bon temps. À cette idée, Jean avait légèrement froncé les sourcils tout en grimaçant d’incompréhension, à présent mitigée. Non. C’était impossible. Non ?! Les lèvres entrouvertes, sa lèvre supérieure relevée en dévoilant ses dents blanches et alignées, elle avait finalement secoué son menton de gauche à droite tout en affirmant, avec un aplomb terrible :
« Quoi ? Non ! Mais non… Tu te fais des idées. »
Un rire nerveux s’extirpant de ses lèvres, la rouquine s’était extirpée de l’ascenseur en repoussant ses mèches en arrière, se dirigeant alors tout droit vers la porte de la chambre qui était la leur, de plus en plus pressée de connaître le résultat des tests qui faisaient un bruit de carton dans son sac.
« Oui, c’est elle ! »
Fit-elle en déverrouillant la porte d’une main fébrile, laissant la belle blonde y pénétrer la première ; sans hésitation, celle-ci se jeta sur le lit en soufflant presque de bonheur, visiblement soulagée de pouvoir reposer enfin son corps pétri d’angoisse… Et peut-être d’un bébé. Alors que la rouquine déposait son sac bien lourd sur la petite table près de l’entrée, Raven se redressa en lui demandant les tests, et si elle en avait déjà fait… Bien sûr que non ! Heureusement qu’elle avait déjà pris des coups de soleil, sinon elle serait devenue encore plus rouge, à la fois de gêne et de honte.
« Euh… Non, jamais. Mais tiens, ça doit être écrit sur la notice à l’intérieur... »
Tendant une boite à Raven, elle s’était elle-même saisie d’une deuxième boite pour l’ouvrir, se laissant retomber sur la chaise près du bureau en parcourant rapidement la longue notice se trouvant à l’intérieur de la boite…. Sans surprise, il fallait uriner sur le stylo bleu fourni avec, mais la notice disait explicitement que le test ne pouvait être fiable à 100%, et qu’il ne valait pas une prise de sang faîte chez un professionnel. Mordillant le coin de sa lèvre, Jean s’était levée de sa chaise pour s’assoir au bord du lit aux côtés de la blonde, lui disant alors d’une voix presque hésitante :
« Ils disent que le test peut détecter une grossesse 19 jours après le… Le dernier rapport, si c’est avant il faut faire une prise de sang. Est-ce que c’est bon, du coup… ? »
Jean ne voulait pas paraître intrusive dans la vie de son professeure, mais quitte à l’accompagner dans ce moment périlleux, autant l’aider du mieux qu’elle le pouvait... .
MADE BY @ICE AND FIRE (COULEURS PAR AIWENORE)
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
La façon de voir comment la jeune télépathe était mal à l’aise à l’idée que la réceptionniste ai pu nous penser en couple, prêtes à faire des folies de nos corps était absolument délicieuse. Tu paraissais si innocente en disant cela. Et ta pureté fut encore plus touchante lorsque, distinguant le mal aise dans ta voix j’en déduis que tu n’avais peut-être pas encore franchit l’étape de plus qu’un bisou avec Scott. Pourtant … J’aurai dit. Surtout vu sa façon d’être avec toi, à vouloir toujours te protéger. C’était absolument adorable. Surement oppressant également rien qu’à y penser mais bon, il y en avait que cela ne gênait absolument pas. Pour ma part, si j’appréciais d’être avec l’être aimé j’avais toujours eu un fort besoin de liberté que rien ni personne ne parvenait à me priver. Quoi qu’il arrive je finissais par la prendre. Mais là … Si ma vie devait demeurer enchainée à celle d’un petit être ? Comment allais-je survivre ? Je n’étais absolument pas faite pour être mère.
Soudain, je me mis à me souvenir d’une page de développement personnel que j’avais du voir trainer dans la salle commune du manoir. « Penser au positif, il viendra à vous ».
Commençait alors en boucle dans ma tête : tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte, tu n’es pas enceinte. En boucle, sans cesse alors que je t’écoutais tout de même très attentivement alors que tu lisais la notice.
D’une main un peu tremblante je saisis le sachet contenant le test que tu me tendais, puis je le déchiquetais rapidement pour regarder sous tous les angles le test, il ne fallait pas s’appeler Einstein pour comprendre comment cela fonctionnait. Un frisson d’horreur me parcouru alors que je tentais de calculer les fameux 19 jours …
-Hum … Pour les dates je n’en sais rien. En tout cas ce qui est sûr c’est que personne ne me prendra mon sang. La seule personne a qui je pourrais le donner c’est Hank, mais hors de question de lui demander de rechercher les hormones de grossesses. Tu comprends pourquoi …
Il fallait être aveugle pour ne pas s’être rendu compte qu’entre Hank et moi la situation était assez tendue, moins voir glaciale depuis l’arrivée de Peter dans ma vie d’ailleurs… Mais ce n’était pas la question. Je finis tout de même par lâcher, d’une voix honteuse :
-Disons que pour les dates il y a plusieurs possibilités de …. Pères.
Voilà. C’était dit. Evidemment il y allait avoir un retour sur la petite révélation que je venais de faire ne la présence de la belle mutante, mais en même temps ce n’était pas vraiment une surprise. Une petite grimace parcouru mon visage alors que je me doutais que l’heure du jugement allait sonner vu ma révélation. D’un petit bond, je me levais, le ventre noué comme jamais, à deux doigts de finir la tête dans la cuvette déterminée à en finir me dirigeant vers la salle de bain où je m’enfermais pour remplir ma basse besogne, j’en ressortis quelques minutes plus tard, le test effectué dans les mains. Maintenant il fallait attendre, attendre les plus longues minutes de ma vie. Même le ressenti de la vie s’échappant de moi alors que ma gorge était sous les mains d’Apocalypse m’avait paru moins long.
-Combien de temps ?
Tournant le visage vers Jean, je pris la décision de tirer le fauteuil pour le positionner face au lit, posant le test entre nous deux. Elle assise sur le lit, et moi, sur le fauteuil, en position de protection, un peu fœtale, les jambes repliées sur ma poitrine, n’osant regarder le test posé sur le sol entre nous deux.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
« Cache tes secrets dans les replis les plus profonds de mon cœur. »
H
OUSTON, WE HAVE A PROBLEM
MI JUIN 2024 AVEC RAVEN DARKHOLME
D’un léger hochement de tête en guise de réponse, Jean avait essayé de rassurer Raven sur le fait qu’elle ne ferait rien contre son avis, puisqu’elle était à présent la complice privilégiée d’un mystère encore irrésolu. La situation était déjà fortement tendue, inutile de rajouter de la nervosité ambiante en ramenant Hank dans cette histoire pour l’instant secrète ; il y avait bien la possibilité de faire une analyse sanguine en dehors de la ville tout en récupérant les échantillons par la suite… grâce à des moyens plus ou moins illégaux, mais cela prendrait des proportions qui dépassaient largement la jeune mutante qu’elle était.
Dire qu’elle avait remarqué une quelconque animosité entre Hank et Raven serait mentir, mais elle croyait volontiers la belle blonde qui sous-entendait une certaine jalousie de la part de ce dernier… Est-ce qu’il était l’un des deux potentiels pères pour ce bébé ?! Mordillant le coin de sa lèvre, Jean avait agité la notice près de son visage pour se faire un peur d’air, ses pensées s’agitant à toute vitesse tandis qu’elle réfléchissait à l’identité du deuxième.
Et elle fit bien vite de réaliser.
19 jours… Raven n’était plus elle-même à ce moment-là, mais elle était sous l’emprise de la Sorcière Sombre… Avec Erik… Une grimace discrète se dessinant sur sa bouche, Jean s’était assise à côté de Raven tout en prenant la parole d’une voix hésitante, désireuse d’en avoir le coeur net :
« J’imagine qu’Erik est l’un d’eux… Tu veux me dire qui est l’autre ou tu préfères garder ça pour toi ? »
Elle n’avait nullement son mot à dire sur le choix des amants de sa professeure mais, après ses agissements lors du Jour des Héros, Jean songeait sans détour qu’Erik était indigne d’elle. Il n’était à ses yeux qu’un personnage méprisant et cruel qui agissait selon ses propres règles, sans même se soucier des victimes causées par ses soins. Tout le contraire de la dévouée blonde qui se trouvait à ses côtés.
Un soupir passant la barrière de ses lèvres, la rouquine s’était allongée sur le lit lorsque Raven s’était éclipsée dans la salle de bain pour effectuer le test, enfin. Elles allaient bientôt connaître la vérité. L’attente fut pénible, même pour elle qui n’était que trop peu concernée par cette grossesse, mais c’était angoissant. Stressant. Trop long. Elle voyait Raven qui affichait une mine rongée par le stress, et ne pouvait que compatir.
Mordillant la peau fine autour de ses ongles, Jean s’était penchée au-dessus du test posé entre elles, appuyée ses deux mains au bord du lit pour ne pas tomber de celui-ci :
« Cinq minutes… »
Changeant toutes les deux secondes de position, regardant parfois par la fenêtre ou fixant Raven avant de s’en détourner, enlevant ses chaussures avant de les remettre, faisant mine de lire la crème donnée pour ses rougeurs sans en retenir une seule ligne, Jean avait vécu les cinq minutes les plus longues de sa vie. Et à la fin, il ne lui restait plus d’ongles. Pensant que le temps était écoulé, la rousse s’était de nouveau penchée au-dessus du lit, posant des yeux craintifs sur le test de grossesse posé au sol… Une barre. UNE BARRE. Écarquillant les yeux avant de reprendre un visage de normalité pour ne pas effrayer Raven —du mieux qu’il était possible dans pareille situation, la rousse s’était levée du lit à la vitesse de l’éclair pour attraper la notice posée sur la table de chevet, la parcourant rapidement avant de se retourner vers Raven, sans savoir comment lui annoncer la nouvelle…
Dans son attitude, elle ne témoignait aucune joie à l’idée d’être enceinte, alors être l’oiseau de malheur du jour ne l’enchantait guère mais, au moins, Raven n’était pas seule. Peu importe sa décision, la blonde pourrait compter sur le soutien de celle qui avait été jusqu’ici une élève, et qui serait à présent une amie. S’approchant d’elle, Jean s’était agenouillée face à son fauteuil en déposant sa main rouge sur les siennes, les caressant de son pouce alors qu’elle lui disait, d’une voix aussi calme que possible :
« Raven… Tu es enceinte… » .
MADE BY @ICE AND FIRE (COULEURS PAR AIWENORE)
THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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![[Terminé] Houston, we have a problem × ft. Raven & Jean 0m7m](https://zupimages.net/up/23/48/0m7m.png)
