Tout n'était jamais tout noir ou tout blanc. Dans toute bataille, il y avait des victoires et des défaites. Même lorsqu'on gagnait, il y avait toujours des conséquences. On avait peut-être réussi à museler la Sorcière Sombre pour permettre à Wanda de reprendre le combat avec son alter-ego, mais en contrepartie de nombreuses personnes étaient mortes ou avaient été blessées. J'avais donc du mal à me réjouir complètement.
Ca faisait partie du job, on le savait bien. Les accords de Sokovie, ce traité de merde, avait été pondu dans une situation similaire. On ne pouvait pas sauver tout le monde, et ça je l'avais accepté depuis bien longtemps. On avait fait au mieux. Dans tout affrontement, les pertes étaient inévitables. N'empêche que depuis quatre jours, on devait gérer toutes les retombées du Jour des Héros, et entendre les critiques incessantes dans les médias commençait à me courir sur le système.
Mais aujourd'hui je ne venais pas pour ça. J'avais eu une brusque prise de conscience. Ca m'avait réveillé au beau milieu de la nuit. J'avais rêvé de Laura et des enfants, et soudain la connexion s'était faite dans ma tête : Loki savait. Il avait appris que j'avais une femme et des gosses, je le lui avais dit. Je pouvais pas le savoir, il se faisait passer pour Thor à ce moment-là. N'empêche qu'il était au courant. L'être que je haïssais le plus au monde et qui me le rendait si bien connaissait l'existence de ma famille.
J'avais toujours été prudent avec eux. Leur existence n'était pas sensée être répertoriée dans les dossiers du S.H.I.E.L.D. Mais depuis que j'avais amené les Avengers chez moi, y'avait du monde au courant. Encore plus depuis les funérailles de Stark où Laura et les enfants étaient présents. Il fallait que je m'assure que rien dans les dossiers ou archives de l'agence ne pouvait mener jusqu'à eux.
Je passai donc la matinée à farfouiller dans des dossiers, papiers et informatiques. Après plusieurs heures de recherche, je fus rassuré de constater que je ne trouvais rien. Fury avait bien respecté sa part du marché, et je lui en étais très reconnaissant. Loki ne pourrait pas retrouver ma famille, en tout cas pas par de simples recherches d'informations. Et s'il interrogeait des gens, de gré ou de force, il pourrait au pire obtenir l'adresse de ma maison dans le Missouri, or actuellement ma famille se trouvait ailleurs. Temporairement, en théorie. Mais dans le doute, vaudrait peut-être mieux qu'on déménage.
Quand je relevai le nez de mes recherches, il était midi passé. Je commençai à avoir faim et à avoir les yeux qui piquaient à force d'être rivés sur des écrans ou sur des dossiers écrits en petits caractères. J'avais besoin d'une pause. Je me dirigeai donc vers un distributeur de sandwiches et une machine à café. Le temps que le café coule, je regardai machinalement autour de moi, et mon regard fut alors attiré par une personne assise seule dans une salle de réunion.
J'eus un moment de doute. Je la reconnus tout de suite pourtant. Mais je ne l'avais pas vue depuis… ben, des années, comme beaucoup de gens de l'agence en fait. Mais j'étais quand même surpris de la voir ici. Je ne l'avais pas vue dans les dossiers des agents actifs, j'avais donc pensé qu'elle avait quitté le S.H.I.E.L.D. Mais non, elle était bel et bien là. Je pris donc mon sandwich sous le bras et mon café dans une main, utilisant l'autre pour ouvrir la porte de la salle de réunion.
Voilà, c’était maintenant acté : Emy n’allait pas rester sur l’Héliport toute sa vie et surtout, elle allait pouvoir s’occuper d’elle-même et prendre l’air. Parce que la vie à bord de l’Héliport devenait compliquer pour la jeune femme, elle avait rencontré les bonnes personnes aux bons moments. On la laissait sortir à condition qu’elle reste un peu isoler quand même. Mais ce n’était pas un soucis du moment que l’endroit où elle allait était pourvue d’un jardin où elle pouvait sortir et voir autre chose que quatre murs blanc/gris. C’était surtout ça qui la gênait depuis quelques temps en plus de son pouvoir. Pourtant, ce dernier devenait un peu moins difficile à contrôler, mais ce n’était pas encore ça. La jeune femme aurait voulu participer à la journée des Héros qui avait eu lieu quelques jours plus tôt, mais finalement, ça aurait été une catastrophe si elle y avait été. Parce que la Sorcière Sombre y était venue aussi et que le pouvoir d’Emy aurait sans doute été submerger par les émotions des uns et des autres, mais surtout de ceux de Wanda et son alter-ego. D’ailleurs, ce jour là, même si elle était à des kilomètres dans le ciel, Emy n’avait pas été à l’aise de toute la journée, comme si elle ressentait ce qui se passait à ses pieds alors qu’elle n’y était même pas. Pourtant, son pouvoir n’avait pas une énorme portée, mais ce qui s’était passé au sol était tellement intense qu’Emy n’aurait pas été étonner que l’aura des émotions soient monté plus haut que prévu et donc qu’elle l’est légèrement ressenti. Ce jour-là, la jeune femme fut contente de ne pas avoir défier les ordres du S.H.I.E.L.D. Qui s’est comment la journée se serait fini pour elle ?
En ce 16 mai 2024, Emy se préparait mentalement à quitter l’héliport dans quelques jours. Mine de rien, cela faisait des années qu’elle n’y était pas sorti et cela lui faisait un peu bizarre. D’un coté, il y avait l’excitation de se retrouver à l’air libre, même si elle-même n’était pas totalement libre de ses mouvements. Ce n’était pas un soucis en soi. Et d’un autre coté, elle avait peur de se retrouver toute seule. Au fond, elle avait toujours été seule sur l’héliport, mais pas totalement. Il y avait toujours les autres agents et les membres du personnel. Là, elle allait se retrouver vraiment toute seule. Peut-être que ce serait une bonne chose, peut-être une mauvaise, elle ne savait pas encore. Ce qu’elle savait par contre, c’est que Aaron pourrait lui rendre visite s’il le voulait, et ça, c’était une perceptive qui plaisait beaucoup à la jeune femme. Se retrouver que tous les deux... Elle se sentit rougir malgré elle. Parce que l’agent semblait avoir plus que des sentiments d’amitié pour le jeune homme. Il avait été là lorsqu’elle avait fait une crise quelques semaines plus tôt et il n’était pas parti comme tous les autres. Au contraire, il était resté et cela avait beaucoup compter pour la jeune femme. Et il contrôlait ses émotions... Du moins, en partie. Elle n’avait jamais été indisposer lorsqu’il avait été avec elle. Elle avait bien ressenti sa colère ou tristesse parfois, mais ce n’était jamais permanant comme certaines personnes. Non, cette fois, c’était différent... Emy secoua la tête. Il fallait qu’elle fasse autre chose en attendant de pouvoir déménager ses affaires. Dans un jour ou deux, elle allait pouvoir visiter la maison qu’elle avait choisi et ensuite, déménager le peu de ses affaires. C’était encore le moment pour elle d’aller chercher quelques livres sur la ville de New-York et y découvrir des choses.
Emy passa donc à la bibliothèque de l’héliport et sortit quelques livres qu’elle emmena avec elle dans une salle de réunion. La jeune femme ne pouvait pas rester dans un endroit comme la bibliothèque ou plusieurs personnes venaient et qui ne savaient pas qu’elle était là. Parfois, elle ressentait des sentiments qu’elle ne devait pas et ça la déconcentrait. Non. Aujourd’hui, elle irai dans une des salles de réunions comme à son habitude. Une salle vitrée comme ça, si les infirmières ou médecins la cherchaient, ils pourraient la trouver rapidement. Elle prit les quelques livres sous les bras et alla trouver cette salle.
Déposant ses livres sur la table de la salle trouvée, Emy regarda les différentes couvertures. Elle connaissait New York depuis des années, mais la ville était gorgée de mystères donc elle voulait comprendre. Et puis, il y avait toute la banlieue à découvrir aussi. C’était toujours une façon pour la jeune femme de s’évader. Elle venait à peine de s’asseoir dans le fauteuil que le temps commença déjà à défiler. Ce ne fut que lorsque la voix d’un homme se fit entendre qu’elle fut ramener à la réalité. Son ventre gronda parce qu’elle avait faim. Elle leva les yeux vers la personne qui venait de l’interpeller et ouvrit de grands yeux.
«Clint ? Oh ça alors !»
Elle s’était levée de sa chaise pour l’accueillir comme il se devait. Clint avait été important dans sa vie lorsqu’elle était arrivée au S.H.I.E.L.D. En fait, elle avait même eu une attirance pour lui, comme toute jeune femme qu’elle était. Il était beau, toujours là pour l’aider et par comparaison, elle avait commencé à se demander si elle n’était pas amoureuse de lui... mais bien sur, les choses n’avaient jamais été plus loin. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’il n’était pas attirée par elle, seulement qu’il ressentait une belle amitié et Emy avait respecté son choix. Cela ne l’avait pas décourager au contraire. Avoir pour mentor Clint Barton, c’était un grand honneur. Emy se mit à sourire à ce souvenir avant de demander :
«Comment vas-tu ? C’est déjà l’heure de manger ?»
Emy pencha la tête doucement, signe qu’elle ne s’était pas du tout rendu compte qu’il était déjà l’heure de manger. Elle vit qu’il y avait un distributeur de sandwichs pas très loin.
«Attends, je reviens. Je commence à avoir faim aussi.»
Elle se dépêcha d’acheter un sandwich et prit une bouteille d’eau avant de revenir rapidement dans la salle de réunion. Elle ressentait l’inquiétude de Clint autour d’elle. Il s’était passé quelque chose ? Ou n’était-il pas au courant de ce qui lui était arrivé ?
Emy Carthew… Si je ne m'étais pas du tout attendu à la croiser ici, j'étais malgré tout content de la revoir. Après mes dérives pendant les années sombres, et même avant, quand j'avais été placé en liberté conditionnelle comme un vulgaire criminel parce que j'avais choisi le camp du Captain, bref, après tous ces "écarts de conduite", il avait été difficile pour moi de retrouver des collègues du S.H.I.E.L.D. Je me faisais peut-être des idées, tous ne considéraient pas que j'avais mal tourné, on m'avait même collé l'étiquette de héros. N'empêche que les conversations n'étaient pas toujours simples.
Je fus donc soulagé de voir le sourire sur le visage d'Emy. Elle avait vieilli… enfin, elle était pas vraiment vieille, mais c'était presque une gamine quand je l'avais connue, une jeune adulte motivée et volontaire, comme nous tous dans les débuts. Dire que c'était moi qui l'avait formée au maniement des armes à feu et au combat rapproché… Comme ça me semblait loin tout ça.
Elle me demanda comment j'allais, mais alors que je réfléchissais à ce que j'allais bien pouvoir lui répondre, elle me demanda d'attendre et se dirigea à son tour vers le distributeur pour se prendre un sandwich. Je m'assis donc dans un fauteuil de la salle de réunion et posai mes victuailles sur la table pour l'attendre, histoire de manger ensemble. Je n'étais pas vraiment de bonne compagnie, surtout ces derniers temps, mais je pouvais faire un effort pour elle, ça faisait si longtemps…
Lorsqu'elle revint, elle me fit immédiatement remarquer que j'avais l'air inquiet. J'avais tâché de ne pas trop le montrer pourtant. Ah, mais c'est vrai qu'elle avait ce pouvoir qui lui permettait de ressentir les émotions des gens… C'était pas la fille avec qui il fallait jouer au poker. Je réagis par un sourire en coin et répondis malicieusement :
« J'avais oublié qu'on pouvait rien te cacher à toi… Bon, disons que c'est pas la joie en ce moment. Avec tout c'qui s'passe… »
J'avais pas besoin de développer, si elle était ici, elle était forcément au courant, vu que tout le monde à l'agence ne parlait plus que du retournement de Wanda et des attaques pendant la cérémonie. Y'avait bien d'autres soucis qui me trottaient dans la tête, mais j'allais pas tout lui déballer d'entrée de jeu, la pauvre. Alors que j'ouvrais l'emballage de mon sandwich, je lui demandai :
« Et toi, qu'est-ce que tu deviens ? J'savais pas que tu bossais encore pour l'agence. »
Depuis qu’elle avait enfin trouver des personnes qui acceptaient de l’aider, la bonne humeur d’Emy revenait un peu plus chaque jour. Par moment, c’était beaucoup plus dur que d’autres, mais elle allait s’en sortir, elle le savait. La jeune femme arrivait de mieux en mieux a contrôler ses émotions et celles des autres. Peut-être est-ce le fait qu’elle allait sortir de l’Héliport bientôt et qu’elle allait y revenir que lorsqu’elle se sentirait prête ? Sans doute. Lorsqu’elle entendit Clint l’interpellé, Emy eut un sourire. Parce qu’il avait été son instructeur et surtout, son premier amour secret... Oui, aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours eu un faible pour le bel Avenger, mais lorsqu’elle s’était rendu compte que ce n’était pas possible entre eux, elle avait lâcher l’affaire à contre coeur. Mais il y avait toujours eu une bonne entente entre eux et Emy ne regrettait pas de ne pas avoir couper les ponts.
Dans toute sa spontanité, l’agente du S.H.I.E.L.D demanda à son ancien mentor comment ça allait, ne lui laissant même pas le temps de répondre qu’elle allait chercher un sandwich à son tour pour manger. Son ventre criait famine ce qui ne lui était pas arriver depuis longtemps. Elle revient dans la pièce en sentant l’inquiétude de Clint. Est-ce que c’était à cause de ce qui s’était passé quelques jours plus tôt ? Ou y avait-il autre chose ? Elle prit place près de lui et ouvrit l’emballage du sandwich tout en l’écoutant lui dire qu’il avait oublié qu’il ne pouvait rien lui cacher. Il se livra que très peu, disant que ce n’était pas la joie avec ce qui se passait. Emy baissa les yeux sur ses mains.
«Oui je sais... Wanda... Je n’étais pas présente, mais j’ai ressenti le malaise au sein du QG...»
Emy n’avait pas participer au Jour des Héros parce qu’elle n’aurait sans doute pas tenu le choc face aux émotions des gens et surtout face à celles de Wanda et de son alter-égo. Cela aurait sans doute été un carnage. Alors elle était restée à bord, mais avait vite comprit que quelque chose s’était passé ce fameux jour... Elle se demandait encore si Wanda était encore présente dans son propre corps... Emy entendit Clint lui demande ce qu’elle devenait, ajoutant qu’il ne savait pas qu’elle bossait encore pour l’agence... Elle leva les yeux vers lui et pendant un instant, réfléchi à comment dire les choses... Parce que la plupart des personnes dans l’héliport était au courant pour elle et il était même suprenant que Clint n’est pas eu vent de ce qui s’était passé quelques années plus tôt.
«Je suis... je suis temporairement hors circuit pour l’instant»
Elle n’osait pas le regarder, elle ressentait la curiosité autour de lui. De toute façon, elle avait expliqué un million de fois son histoire, ce n’était que la routine maintenant, même si ça lui faisait mal encore... Elle joua un peu avec l’emballage de son sandwich avant de dire :
«Lorsque Thanos a snapé le monde, je n’ai pas été impacté. Je suis restée là, alors que la plupart des personnes étaient... parties. J’étais en mission d’aide avec un autre collègue. Les citoyens de New York étaient au prise par une bande de pilleurs qui dévalisaient tout. La police n’était pas assez nombreuse donc, j’ai eu pour ordre de les aider... Sauf que... ça ne s’est pas passé comme prévu ce jour là.»
Elle soupira et croqua doucement dans son sandwich pour laisser à Clint le temps d’assimiler ce qu’elle venait de dire. Elle poursuivit :
«Ce jour là, les pilleurs avec des armes... Henderson a été blessé et moi, j’ai du sortir mon arme... J’ai tous fais dans les règles, mais j’aurai du partir au lieu de rester sur place... J’ai tiré sur l’un des voleurs, faisant fuir les autres... Mais...»
Elle sentait ses propres émotions montées en elle et Emy prit le temps de se calmer avant de continuer :
«J’ai tué quelqu’un Clint... alors que je n’aurai pas du tirer... Mais Henderson était au sol en train de se vider de son sang et le voleur venait de me tirer dessus sans me toucher... J’ai tiré et je l’ai tué... Encore, ça n’aurait été que ça, je m’en serais remise... Le plus dur, c’était de savoir que la personne qui était morte... c’était mon plus jeune frère...»
Ses mains tremblaient alors elle posa doucement son sandwich sur la table pour s’éfforcer d’inspirer et expirer doucement pour se calmer. Lorsqu’elle ouvrit de nouveau les yeux, elle pouvait sentir le regard de son mentor sur elle. Elle murmura :
«Depuis ce jour, je suis écartée des missions, c’est pourquoi tu ne m’as pas vu dans les dossiers des agents actifs... Depuis... plusieurs mois, années, je suis enfermée dans ma chambre, les médecins ignorants totalement comment faire pour me soigner... J’ai perdu pieds Clint... Aujourd’hui, ça va un peu mieux, mais quelques mois en arrière, je n’arrivais même pas à contenir les sentiments des autres... Et encore moins les miens. Un véritable calvaire... mais j’ai trouvé de l’autre il y a quelques semaines et déjà, ça va mieux.»
Emy le regarda du coin de l’oeil pour surveiller sa réaction. Peut-être allait-il prendre peur ? Non, il n’était pas comme ça Clint. Il en avait vu d’autres...
«Je suis désolée... ça fait beaucoup d’informations... Tu étais déjà inquiet pour autre chose et moi je te parle de mes soucis persos...»
Elle s’en voulait pour le coup... Il n’avait sans doute pas besoin de ça en ce moment...
Je restai assez évasif dans ma réponse, ne souhaitant pas m'épancher sur le sujet. Je n'avais jamais été un grand bavard, n'étant pas un spécialiste des beaux discours ou des grandes confidences. De plus, j'en avais un peu marre que tout le monde vienne me parler de Wanda depuis quatre jours. Je n'avais plus envie de répondre à des questions. En revanche, j'étais curieux de savoir ce qu'Emy devenait.
J'attaquai mon sandwich tout en l'écoutant. Lorsqu'elle expliqua qu'elle était hors circuit pour le moment, je haussai un sourcil curieux. Je me doutais bien qu'elle n'était pas en activité, vu que je ne l'avais pas vue dans les dossiers des agents en service, mais pourquoi ? S'était-elle blessée en mission ? Elle n'en avait pas l'air en tout cas. Elle avait baissé les yeux, comme si elle n'osait pas me regarder. Y'avait un truc qui clochait, c'était certain. Je restai donc silencieux et attendis qu'elle s'explique.
Elle commença par me parler du snap de Thanos. Je ne savais pas encore où elle voulait en venir, mais ça devait être sérieux. Ca avait eu lieu six ans plus tôt, c'était plus que "temporaire" comme mise hors circuit. Lorsqu'elle fit une pause dans son récit, je ne fis pas plus de commentaire, attendant simplement qu'elle continue. Quand elle en vint à expliquer qu'elle avait tiré sur un pilleur, je compris où elle voulait en venir avant qu'elle ne le dise clairement. Bon, elle avait tué quelqu'un. Ca arrivait. Souvent même, dans notre job, et encore plus durant les années sombres. On les appelait pas comme ça pour rien, il s'était passé un paquet de trucs pas très propres.
Mais il y avait plus. Elle avait tué son propre frère. Sûrement sans l'avoir reconnu. Tu m'étonnes qu'elle avait vrillé après… Mais quand même, six ans… Je tâchai de rester le plus neutre possible, la regardant avec les sourcils légèrement froncés. Je n'étais pas en colère contre elle, ni foncièrement triste pour elle. Tout au plus légèrement compatissant. Je savais très bien la détresse dans laquelle on était plongé quand un proche mourait par notre faute. J'y étais habitué. Je ne voulais pas minimiser sa peine, mais malheureusement ce genre de choses était devenu trop commun pour moi, et je m'étais forgé une sacrée carapace au fil des années.
« J'vais pas te reprocher c'que tu as fait, tu dois déjà suffisamment te l'reprocher à toi-même. J'vais pas non plus te dire que j'suis désolé, j'pense pas qu't'aies besoin d'ça. Encore moins que ça va passer, qu'avec le temps la peine s'efface. Faut apprendre à vivre avec, y'a qu'ça à faire. »
Il y a quelques mois, je lui aurais probablement proposé mon aide, je lui aurais peut-être dit que je serais là pour elle si elle avait besoin de quoi que ce soit. Mais j'avais déjà fait ce genre de promesse, et ça ne s'était pas bien terminé. Je n'avais plus les épaules pour ça. Je ne pourrais pas encaisser un autre échec. Fallait que je me protège un peu, et tant pis si je passais pour un connard sans cœur. Je fis quand même l'effort de lui sourire et de finir ma réponse sur une note positive :
« Si tu dis qu'ça va mieux, c'est déjà ça. Tu vas quand même pas rester enfermée là toute ta vie. »
Codage par Never Utopia
Signature par Malice
Dernière édition par Clint Barton le Dim 4 Juil - 20:06, édité 1 fois
Les informations sortaient de sa bouche sans qu’elle ne puisse vraiment les retenir. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas parler avec Clint qu’Emy disait tout d’un bloc. Et c’était beaucoup d’informations pour une seule personne. Elle se demandait même si elle aurait du le faire. Mais maintenant, c’étiat trop tard. Il resta devant elle, sans prendre peur. Emy savait qu’il en fallait plus pour venir à bout de Clint, mais quand même. Elle avait tué quelqu’un et ce n’était pas n’importe qui... Mais il ne la jugea pas. Il lui dit simplement qu’il n’allait pas lui reprocher ce qu’elle avait fait parce qu’elle devait déjà le faire suffisamment comme ça. Et il n’allait pas lui dire qu’il était désolé parce que ce n’était pas ce qu’elle avait besoin. Il rajouta que le temps n’allait pas enlever la peine, qu’il fallait juste vivre avec. Emy savait qu’il disait que la vérité. Il semblait être lui-même en proie à quelques soucis et la jeune femme allait lui poser une question, mais il la prit de court en lui disant que si elle allait mieux, c’était déjà ça et qu’elle n’allait pas rester enfermer toute sa vie dans l’héliport. Elle eut un petit sourire triste.
«Je viens de perdre six ans de ma vie. Personne ne comprenait ce qui m’arrivait alors on a décidé de me laisser dans ma chambre. Six ans. C’est sans doute pour ça qu’on ne s’est jamais recroiser depuis. Ça et ta propre vie. Mais maintenant, les choses changent. J’ai rencontré quelques personnes qui me permettent déjà, de reprendre le contrôle de mes pouvoirs...»
Parce que ce n’était pas une mince affaire. Quelques temps plus tôt, Emy n’aurait sans doute pas tenue la conversation avec Clint. Elle ressentait son inquiétude, sa colère peut-être et ça, elle ne l’aurait sans doute pas supporter quelques temps plus tôt.
«Je suis ici parce que je n’arrive pas à me controler. Ce n’est pas pour les autres que je suis dangereuse, mais pour moi. Si je ressens trop d’émotions autour de moi, je peux littéralement péter un cable... Et ce n’est pas joli... Mais depuis, ça va mieux. Et depuis que je sais que je vais pouvoir sortir de l’héliport ça va encore mieux.»
Un grand sourire se dessina sur ses lèvres et elle continua :
«Je vais pouvoir être dehors sans pour autant avoir les gens autour de moi. On m’envoie dans la campagne pas très loin de New York. Il n’y a pas beaucoup de monde et ça me permettra de voir autre chose que les murs de l’héliport qui commencent sérieusement à me donner le tournis.»
Elle haussa doucement les épaules avant de reprendre son sandwich pour mordre dedans. Elle avala ce qu’elle avait dans la bouche avant de dire :
«Assez parler de moi Clint. Et de ton coté ? Qu’est-ce qui s’est passé en six ans ?»
C'était quand même dingue de se dire qu'ils l'avaient enfermée pendant six ans sans savoir comment l'aider. Mais faut dire que pendant les années sombres, tout le monde était un peu perdu, tout tournait au ralenti, voire certains trucs ne tournaient plus du tout. Pas mal de gens s'étaient arrêtés de vivre pendant cinq ans, se contentant de survivre, dans un monde plongé dans le chaos et le deuil. Mais c'était rassurant de savoir qu'Emy reprenait pied, qu'elle avait trouvé de l'aide, qu'elle allait pouvoir sortir de l'Héliporteur.
« Bah c'est bien, ils vont te renvoyer dans l'monde progressivement. D'ici quelques temps, tu pourras repartir en mission, reprendre une vie normale. »
Mon sourire disparut cependant lorsqu'elle me demanda ce qu'il m'était arrivé durant ces six ans où elle avait été enfermée ici. Sans vraiment y réfléchir, je commençai par répondre :
« Ah, t'es pas au courant... »
J'avais à peine fini ma phrase que je regrettai presque de l'avoir prononcée. Evidemment qu'elle n'était pas au courant, imbécile ! Elle avait été maintenue à l'isolement pendant toutes ces années ! Bon, ben maintenant que j'avais dit ça, j'avais pas d'autre choix que de lui expliquer. Valait mieux qu'elle l'apprenne de moi directement de toute façon, plutôt qu'en fouillant dans des dossiers ou en posant des questions à d'autres.
« Disons que… moi aussi j'ai perdu pied. Quand Thanos a snapé la moitié de l'univers, j'étais pas sur l'terrain. J'étais hors du circuit depuis deux ans déjà, rapport à la pseudo-rébellion suite aux accords de Sokovie. J'ai perdu des proches, des êtres chers. Quand j'ai compris c'qui s'était passé, j'ai vrillé. Notamment parce que je m'en voulais de pas avoir été là pour aider à empêcher ça. Mais surtout, je trouvais ça injuste, que tant d'innocents soient morts, alors que tout un tas d'enflures vivaient toujours. Alors j'me suis lancé dans une sorte de vendetta personnelle. Je suis parti à la poursuite de tous les criminels notoires qui avaient le culot d'encore fouler cette terre, et quand j'les retrouvais c'était pas pour jouer aux cartes. J'ai toujours été un tueur, on m'a formé pour ça. Mais durant ces cinq ans j'ai battu des records… »
Comme d'habitude, je passais sous silence l'existence de ma femme et de mes enfants. Seuls les agents de haute accréditation pouvaient éventuellement connaître cette information, je faisais toujours tout mon possible pour les protéger, et ça commençait par leur anonymat. Peu de personnes étaient au courant de leur existence, et encore moins savaient que c'était à cause de leurs disparitions que j'avais vrillé. Ils auraient sans doute mieux compris mon comportement s'ils l'avaient su. Mais au fond, je m'en foutais pas mal de ce que les autres pouvaient penser.
Sauf qu'Emy n'était pas n'importe quelle agente, elle avait été mon apprentie, je l'avais prise sous mon aile lors de son arrivée au S.H.I.E.L.D. Elle savait bien ce que je faisais pour l'agence, elle n'était pas naïve, mais quand même, ce que je venais de lui balancer ne devait pas être simple à encaisser. Et vu ses pouvoirs, elle devait percevoir la rage qui grondait toujours au fond de moi, même si je la maîtrisais mieux, que je savais contrôler mes pulsions. Je m'empressai donc de préciser, pour finir cette sinistre confession sur une note plus optimiste :
« C'est Natasha qui m'a sauvé, qui m'a sorti de cette spirale infernale. J'ai réintégré les Avengers, on a sauvé l'monde, enfin tu connais la suite. Ca va mieux maintenant, même si j'garde des séquelles, forcément. J'ai repris du service au S.H.I.E.L.D., j'fais toujours partie des Avengers, même si l'équipe a pas mal changé… Comme quoi, c'est possible de s'perdre pendant un moment et de retrouver le bon chemin malgré tout. »
Donner des nouvelles et en prendre, c’était quelque chose que Emy n’avait pas fait depuis des années. Elle avait vent de certaines choses, mais elle n’avait jamais les détails. Alors, lorsqu’elle donna les infos sur elle à Clint, elle sentit qu’il était un peu... triste ? Peut-être qu’il se demandait pourquoi elle avait été à l’isolement pendant six ans. Mais le monde avait eu du mal à reprendre son cours et Emy n’avait pas non plus chercher à comprendre ce qui se passait autour d’elle. La perte de son frère, le fait que ce soit elle la responsable n’avait pas du tout aider. Mais comme Clint le dit par la suite, c’était bien qu’ils l’envoient dans le monde et qu’elle allait sans doute repartir en mission dans quelques temps. Emy sourit doucement. C’était sans doute vrai et elle voulait y croire, plus que tout. Mais assez parler d’elle, la jeune femme voulait des nouvelles de son mentor et lorsqu’il perdit son sourire, elle se rendit compte qu’elle n’aurait peut-être pas du lui poser la question. Elle posa son sandwich sur la table pour l’écouter. Elle ressentait plein d’émotions autour de lui, mais ne dit rien. Elle créa une protection autour d’elle pour se concentrer sur ce qu’il allait lui dire et non sur ses émotions. La protection en elle même n’était pas terrible, mais cela lui permettra juste de tenir le coup et de l’écouter. Alors Clint lui expliqua ce qui s’était passé pour lui. Il n’était pas sur le terrain lorsque le snap de Thanos était arrivé. Emy le savait, elle avait entendu parler des accords de Sokovie. Elle hocha la tête pour lui faire comprendre qu’elle l’écoutait. Il rajouta qu’il avait perdu des proches pendant le snap et qu’il avait vrillé lorsqu’il avait comprit ce qui s’était passé. Il rajouta qu’il trouvait injuste que des innoncents aient disparu alors que des criminels, des ordures étaient toujours dans ce monde, il s’était donc lancer à leur rechercher pour en faire une histoire personnelle. Emy avait des yeux grands ouverts. Elle savait qui il était, ce n’était pas un soucis, mais se lancer dans ce genre «d’aventure»... tout seul. Il lui dit qu’il avait battu des records pour le coup.
Emy ne savait pas trop comment réagir. Elle avait été l’apprenti de Clint, mais elle ne savait presque rien de sa vie, pas même le fait qu’il avait une famille. L’information n’avait jamais fuiter et ce n’était pas plus mal. Pourquoi avait-il réagit ainsi ? Emy se doutait qu’il y avait sans doute des personnes qui comptaient beaucoup pour lui qui avaient disparu dans le snap, peut-être même qu’elle se doutait qu’il y avait peut-être une femme derrière tout ça ou peut-être même des parents. Elle ne dit rien. Certes, Clint avait toujours été un tueur, mais de la à se lancer dans ce genre de projet... Il fallait vraiment être désespérée. Mais elle décida de ne rien rajouter. Il semblait déjà s’en vouloir assez pour ça... La rage qui se trouvait au fond de Clint se faisait ressentir autour d’Emy. Elle se doutait bien qu’il essayait de la contrôler. Alors elle prit la parole.
«Je ne suis pas là pour te juger. Par amour pour des êtres chers, on fait des choses qu’on ne pensait jamais pouvoir faire... Je suis certaine que j’aurai réagit de la sorte. D’accord, tu as tué plusieurs personnes, il le méritait, tu étais en colère, tu l’es toujours... Ce qui est fait et fait. C’est tout. Pas la peine de revenir dans le passé.»
Elle lui fit un petit sourire et posa sa main sur la sienne. L’agente n’était pas là pour le juger ou lui dire que ce n’était pas bien. C’était fait et puis c’est tout. Certes l’information avait du mal à passer auprès de la jeune femme, mais elle n’allait pas en faire tout un plat. Clint rajouta que Natasha l’avait sauvé, qu’elle l’avait sortie de la spirale infernale. Ce qui était le plus dure sans doute, c’était la disparition de la Veuve Noire. Comment faire pour tenir le coup lorsque votre meilleure amie disparaissait ? Emy ressentait la tristesse au fond de lui... Il rajouta que c’était possible de retrouver le bon chemin même si on se perdait en cours de route. La jeune femme soupira. Elle voulait y croire, mais après six ans à ne plus être aller sur le terrain, le jour où elle allait reprendre les armes, est-ce qu’elle allait réussir ? Elle n’avait pas repris d’armes entre ses mains depuis l’accident et elle avait peur d’avoir une sorte de traumatisme. La jeune femme retira sa main de celle de l’Avenger et baissa les yeux pour regarder ses cuisses.
«Tu es la preuve vivante qu’on peut toujours retrouver le bon chemin, c’est vrai... Mais est-ce que moi, après six ans, je vais y arriver ? Je ne sais pas. J’ai déjà du mal à me dire que je vais réussir à contrôler mon pouvoir... Tu peux demander à Aaron, lorsqu’on s’est revu en avril, j’ai fais une crise juste devant lui... lui qui reprenait à peine conscience, qui avait du mal avec ses jambes... Il a du me soutenir, me rassurer... Ca va un peu mieux maintenant, mais c’est toujours compliqué... J’espère pouvoir être comme toi et pourvoir revenir sur le terrain rapidement...»
Emy m'écouta avec attention, ouvrant des yeux ronds. C'est sûr que c'était pas rien ce que je venais de lui avouer. Elle n'était pas la première à m'entendre raconter tout ça, et les fois précédentes, les personnes à qui j'en avais parlé avaient été globalement compréhensives. Natasha m'avait soutenu du mieux qu'elle pouvait, Fury m'avait gardé à l'œil un moment mais ne m'avait jamais vraiment engueulé pour mes actes, Wanda m'avait seulement conseillé de me confier sur ce que je ressentais pour pas que ça me ronge de trop, et Aaron avait trouvé normal que j'ai agi ainsi. Qu'en serait-il d'Emy ?
Je ne me confiais pas à n'importe qui. Ceux qui entendaient mon histoire étaient des gens capables de l'encaisser et de la comprendre. Je ne fus donc pas surpris qu'elle m'annonce qu'elle aurait probablement réagi de la même façon. J'étais quand même soulagé qu'elle me dise qu'elle ne me jugerait pas, même si dans le fond elle devait bien le faire un peu. "Ce qui est fait est fait". Certes. J'espérais qu'elle puisse suivre ses propres conseils.
« Je suis pas tiré d'affaire, c'est une lutte de tous les jours. Tu es bien placée pour savoir combien c'est dur de combattre ses propres démons. Mais on est formés à ça, et on s'en sortira. »
J'étais confiant pour elle aussi. Elle en avait bavé, mais c'était une femme forte, et bien entourée à présent. Elle commençait à sortir la tête de l'eau, elle avait fait le plus dur. J'esquissai un mince sourire lorsqu'elle posa sa main sur la sienne. Ce petit geste signifiait beaucoup. Les gens disaient qu'ils me comprenaient, mais ils n'étaient pas nombreux à compatir. Ca me touchait plus que je ne pourrai l'admettre, et mine de rien son opinion comptait pour moi.
Elle doutait quand même de pouvoir s'en sortir. Je fus étonné qu'elle me parle d'Aaron, je n'avais pas souvenir que ces deux-là se connaissaient. Sans doute avaient-ils fait des missions ensemble. Lui aussi avait vécu des choses pas drôles du tout. Mais il avait aussi une sacrée force de caractère, c'était un battant, comme tous les agents du S.H.I.E.L.D. Si on n'avait pas été capables de se relever après une défaite, on n'aurait jamais été engagés pour ce boulot.
« Bien sûr qu'tu vas y arriver. Il faudra bien. Aaron, toi, moi, et tant d'autres… on a été sacrément brisés. Mais on peut recoller les morceaux. Petit bout par petit bout. Te concentre pas sur tes échecs, mais sur tes victoires, même si elles te paraissent dérisoires. Aujourd'hui tu te dis ptet que l'bout du tunnel est encore loin, mais tu le vois, c'est l'principal. »
Je ne pouvais pas lui proposer mon aide, c'était au-dessus de mes forces, mais je pouvais bien lui offrir quelques conseils et paroles d'encouragement. J'avais jamais été un grand orateur, mais j'avais eu de bons modèles pour ça, et je faisais de mon mieux. Et surtout, je pensais chaque mot que je lui disais.
Emy était bon public, elle écoutait Clint avec attention. Après tout, il venait de l’écouter sans la juger, sans rien dire. Ce n’était pas rien ce qu’il venait d’avouer, mais elle n’était pas là pour lui faire la morale. Elle n’était pas sa mère, son patron ou autre. Elle était une amie et elle serait là pour lui. En fait, elle se disait que si elle avait eu Clint ou quelqu’un d’autre à ses cotés pendant le snap de Thanos, peut-être qu’elle s’en serait remit plus rapidement ? Ce n’était que des suppositions. La jeune femme dit à Clint qu’elle n’était pas là pour juger, que ce qui était fait est fait. Bien sûr, elle savait qu’elle donnait ce conseil alors qu’elle ne le suivait pas du tout pour elle-même. Peut-être qu’elle devrait en faire autant ? Clint lui dit alors qu’il n’était pas tiré d’affaire, que c’était une lutte de tous les jours, rajouta qu’elle était bien placé pour savoir combien il était dur de combattre ses propres démons... Emy hocha doucement la tête. Effectivement, ils allaient s’en sortir, ils s’en sortaient toujours avec leur formation.
«Oui, on s’en sortira toujours. Suffit de trouver les bonnes personnes pour s’aider.»
Elle vit son petit sourire lorsqu’elle posa doucement sa main sur la sienne. Ce n’était que pour lui demontrer qu’elle était toujours là, même si elle avait ses propres soucis à régler. D’ailleurs, elle se confia sur le fait qu’elle se demandait si elle allait y arriver. En six ans, elle n’avait pas fait de progrès, mais elle n’avait pas été entourer. Peut-être que les choses se seraient passer autrement... Mais elle n’était pas là pour refaire le passé. Clint lui dit alors qu’elle allait y arriver, qu’il le fallait. Ils avaient été brisé tous les trois, Aaron, lui et elle, mais qu’ils pouvaient recoller les morceaux. Emy leva les yeux vers lui. Elle voulait y croire. Mais sans doute que ce serait possible puisqu’elle avait trouver deux personnes qui pouvaient l’aider, même s’ils avaient été blessé autant qu’elle. Il fallait qu’ils se soutiennent et ensuite, ça ira bien. Clint continua en lui disant qu’il fallait qu’elle se concentre sur ses victoires et non ses échecs et que si elle voyait le bout du tunnel, même s’il était loin. Elle lui fit un petit sourire.
«Tu as raison. Je sais que c’est compliqué de se concentrer sur le positif surtout parce que ça fait six ans que je suis toute seule... J’ai de la chance d’avoir retrouver certaines personnes ces derniers temps...»
Elle n’était plus toute seule, c’était l’essentiel. Les séances avec le Docteur Rowles s’étaient bien passés, il lui avait même trouvé un endroit où elle pourrait se resourcer et surtout, ne plus être dans l’héliport en permanance. C’était déjà une bonne nouvelle. Emy se rendit bien compte que Clint ne lui proposait pas son aide, mais ce n’était pas grave, il avait déjà beaucoup à faire de son coté. La jeune femme retira sa main de celle de Clint et reprit son sandwich.
«Bon... Et sinon, la vie d’Avengers ? Comment c’est ?»
Elle lui fit un petit sourire complice. Changer de sujet pour éviter que l’un et l’autre tombe dans la mélancolie... Et surtout, pour éviter que Emy perde sa concentration sur son bouclier mental qui était un peu fragile...
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