J’ai un petit soupirs aux mots de Samuel avant de me tourner vers Remy, étonnée de ce qu’il a dit. A mon tour, je tourne la tête vers la jeune femme en question, et je murmure pas trop fort :
-Roooh Remy, elle est quand même très belle.
J’ai un sourire vers elle et je me retourne vers mes deux comparses de ce soir. Définitivement, j’aime la manière dont la soirée tourne. J’ai un regard à l’un puis l’autre … et on commence à se chamailler comme chien et chat avec Samuel. On est terrible, et il en rajoute en plus. -C’est pas moi non plus que tu ramènes gamine.
Je reprends une gorgée, répondant juste à ses bêtises par : -En même temps, tu habites juste à côté, ce serait d’une tristesse si je devais te ramener … Cabròn ...
Mais après, lorsque nous parlons des soirées cadienne, entre le sourire de l’un, et les rires de l’autre, je sens que je loupe une partie de la conversation alors je reprend une gorgé, le nez dans ma pinte, les observant tous les deux suspicieuses
« C'est un terme français, en anglais vous nous appelez les "Cajuns", mais pour nous ça a une consonnance péjorative. Je suis issu d'une communauté francophone qui s'est installée en Louisiane au 17e ou 18e siècle. Je viens de la Nouvelle-Orléans, et je peux t'assurer que là-bas, les gens savent faire la fête. »
-Ohhhh, je ne savais pas du tout, tu y a vécu longtemps ? Je suis curieuse d’un jours voir un Carnaval comme on le fête à la Nouvelle-Orléans !
Je suis très curieuse, je l’ai toujours été, pour un peu tout et n’importe quoi, que ce soit les histoires, la cuisine, la boisson, d’ailleurs, je suis vivement intéressée quand Samuel propose de nous sortir une boisson d’exception : -T’inquiète pas Gaby t’es un vrai bonhomme tu auras le droit de gouter dans mon verre. Tu as la moustache et tout ... -Nia, nia, nia … en même temps, au milieu de gamins comme vous à la caserne, faut bien une ou deux personnes responsable …
Et Remy lui lève la main, m’étonnant à son tour.
« Je vais passer mon tour sur ce coup-là, j'ai un très mauvais souvenir d'une méchante cuite au whisky, ça m'a vacciné. Je vais rester sur la bière, ça au moins c'est une valeur sûre. »
-Oh je vois …
J’ai un regard à l’un et l’autre encore avant de dire, une peu triomphante en reprenant une gorgée de bière :
-En vrai, je suis la seule à n’avoir jamais pris de cuite de ma vie ? Et c’est qui l'irresponsable ?
Je laisse mon frère revenir et nous servir, l’observant faire. J’ai toujours apprécié la manière de travailler des barmans.
- Je t’en mets juste un fond Remy. Pour gouter. Promis pas de cuite, pas avec celui là c’est pas fait pour. C’est une petite production artisanale d’un de mes cousins.
J’ai un petit regard pour Samuel, lui faisant une moue, lui qui poussait un peu malgré tout à la consommation. Mais son air alors qu’il savoure l’odeur de sa bouteille me rends plus douce. Il aime vraiment ses origines, si on le laissait rien, il serait capable de faire de ce lieu un vrai pub à l’écossaise … même s’il est bien débrouillé pour que cela y ressemble déjà.
-Ce qui serait vraiment bien c’est qu’on se fasse un week-end en Louisiane, et une petite semaine en Ecosse. Ca serait super sympa non ?
Oh, là, il m’intéresse. Je m’apprête à dire quelques chose avant qu’il n’enchaine sur une connerie : -Par contre pas touche à ma sœur. Et ma mère. Le reste je m’en fou mais pas elles.
-Hey !
Je lui mets un petit coup sur l’épaule, un jeu avant de lui dire :
-Laisse ta sœur faire ce qu’elle veut enfin, sinon je lui montre les photos dossier des soirées à la caserne à elle et à ta mère ! Namého, entre ça et le coup du Lord, je vais finir par me poser des questions sur ta santé mentale Hermano …
Il nous tend les verres et, une fois que tout le monde le prend ou prend de quoi “trinquer”, je reprends les mots de Samuel pour venir en boire une toute petite gorgée, juste pour le découvrir. Je connais mon frère de coeur et les bonnes boissons, et lorsqu’il parle de cela, c’est pas pour rire. Et encore une fois, c’est une découverte extraordinaire. Mes yeux se ferment un instant durant lequel je savoure. Oui, il ne s'est pas fichu de nous sur ce coup-là.
-Blague à part, ce serait avec plaisir, de faire ce voyage avec toi … et toi aussi, dis-je en me tournant vers Remy avec un grand sourire. Pour une première fois, je suis sûre que cela ne pourrait être que mémorable.
Première fois … je n’ai après tout jamais quitté la ville. Compliqué pour moi, surtout depuis la disparition de ma mère… je n’ai jamais trop osé m’éloigner des miens. -Il faudra que je m’organise avec mi Abuelita et Tia mais si vous l’organisez ce road trip, je signe avec vous.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre… Mince. On dirait le début d'un porno. feat. Samuel et Gabriela
Ils étaient mignons tous les deux, à se chamailler et se charrier. Remy n'était pas dupe cependant, il savait comment ils s'étaient connus et ce qu'ils avaient traversé ensemble, il savait que leur humour potache masquait une relation profonde, marquée par une peine partagée. De véritables amis, comme on en compte peu. C'était par respect pour cette amitié que le séducteur s'était d'office refusé à draguer Gabriela.
Elle avait pourtant tout pour lui plaire, et ne faisait que marquer des points depuis le début de la soirée. Elle en marqua un de plus lorsqu'elle manifesta un réel intérêt pour les origines du Cadien, et qu'elle évoqua le fameux carnaval de la Nouvelle-Orléans. Remy lui sourit et répondit, empli de fierté patriotique et d'un brin de nostalgie :
« Ouais, c'est à voir au moins une fois dans sa vie, si on en a l'occasion. Je suis né là-bas, j'y ai grandi, je suis parti il y a quelques années. »
Il était assez vague dans ses réponses, et c'était parfaitement voulu. Sa vie à la Nouvelle Orléans avait été beaucoup moins rose qu'il ne le laissait penser, et de nombreux détails ne pouvaient être racontés. Il se sentit d'ailleurs bien embêté lorsque Samuel proposa avec enthousiasme d'aller passer un week-end là-bas. C'était évidemment hors de question pour le voleur qui avait été banni de la ville. Heureusement, la conversation dévia immédiatement sur la sœur et la mère de Samuel, ce qui permit à Remy de passer à autre chose. Il haussa les mains, prenant l'attitude du parfait innocent indigné, et répondit :
« Mais pour qui me prends-tu ? »
Ne laissant surtout pas à son acolyte de drague l'occasion d'en placer une, il enchaîna aussitôt en pointant sur lui un index accusateur :
« Attention à ce que tu vas répondre ! »
Index qui se décala en direction de Gabriela lorsque celle-ci évoqua des photos dossiers des soirées chez les pompiers.
« Ca, ça m'intéresse ! »
Bien, le sujet du voyage semblait sorti des esprits pour le moment. Remy prit le verre que lui tendait Samuel avec une moue amusée, sentant que dans ces moments-là ça ne servait à rien de le contredire. Après tout, ce n'était qu'une petite gorgée… Mais hors de question d'en prendre plus. Il trinqua de bon cœur avec les deux amis et trempa ses lèvres dans le whisky, avant de hocher la tête. Le barman ne leur avait pas menti, c'était de la très bonne qualité. En même temps valait mieux, pour un écossais.
Malheureusement pour Remy, les quelques instants de silence que durèrent la dégustation permirent à Gabriela de revenir sur le sujet du voyage. Certes, ce pouvait tout à fait faire partie de ces plans qu'on forge durant les soirées arrosées et qu'on oublie dès le lendemain, en mode "refaire le monde autour d'un verre", mais il valait tout de même mieux désamorcer le projet tout de suite.
« On part en Ecosse quand tu veux mon grand ! Par contre pour la Louisiane ce sera sans moi, désolé. Trop de mauvais souvenirs sur les dernières années, si je suis parti c'est pas pour rien. »
Il avait gardé un léger sourire pour ne pas plomber l'ambiance, mais à sa façon d'en parler il était clair qu'il ne voulait pas s'étendre sur le sujet. Samuel était un bon pote de soirée, mais Remy s'était très peu confié à lui sur sa vie privée - en dehors de ses exploits sous la couette.
Remy porta son attention sur la télévision accrochée au mur, et se renfrogna immédiatement. Depuis cinq jours, les chaînes locales leur rabâchaient les oreilles sur le Jour des Héros et tout ce qui s'y était passé. Lorsqu'il vit pour la énième fois la photo de Wanda s'afficher avec une mention "Très dangereuse, ne pas approcher", Remy demanda à Samuel, loin de se douter que les deux pompiers avaient assisté au carnage en direct :
« Tu veux bien changer de chaîne ? Ils parlent que de ça depuis cinq jours, je commence à en avoir un peu marre. »
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
Les deux bras en l’air comme si j’étais innocent je lance un regard entendu en direction de Remy pour répondre à sa question sur qui je le prenais, mais je n’ai même pas le temps de répondre qu’il enchaine tout de suite. Aurait-il peur que je donne trop d’informations sur ces délires sexuels qu’il m’avait raconté ? Cela ne choquerait pas Gaby d’entendre ce genre de choses… Après tout elle vivait ou plutôt elle bossait dans un milieu très masculin pas forcément connu pour son raffinement et son niveau de langage soutenu.
-Mais je n’ai rien dit Monsieur Lebeau !
Argumentais-je toujours les bras en l’air pour prouver mon innocente alors que de son côté Gaby me donnait un petit coup d’épaule. Simulant une douleur je frottais l’endroit qu’elle avait tapé avec un rire franc.
-Y a aucune photo compromettante sur moi j’en suis sûr… Bon…
Pinçant mes lèvres, je pris mon verre pour boire une longue gorgée du délicieux breuvage de ma famille prenant un temps de silence pour déguster avant de reprendre la parole.
-J’ai peut-être un peu tendance à me déshabiller quand j’ai trop bu. Mais ça s’arrête là hein ?
La petite vicieuse avait donc pris des photos de moi dans le plus simple appareil ou tout du moins torse nu ? Je ne me souvenais pas vraiment de ce que j’avais pu faire lors de nos célèbres soirées pompiers… D’ailleurs j’essayais d’en organiser une avec les infirmières de l’hôpital autour de la caserne … Me disant que cela plairait très certainement aussi bien à mes hommes qu’aux jolies infirmières… Un peu rêveur, je saisis le verre de Remy, ne voulant pas le forcer à boire maintenant qu’il avait gouté, pour finir son verre. Hors de question de faire perdre un si précieux nectar.
Cependant le sujet d’aller passer du temps à la Nouvelle-Orléans, sembla refroidir le beau jeune homme à notre table. Sans rien dire, hochant juste la tête confirmant que je comprenais parfaitement, je lui donnais un petit coup dans le dos, comme pour lui montrait que je le soutenais.
-T’inquiète pas je comprends. Dites moi vos dates et je nous organise ça sans soucis mes petits loups.
Ajoutais-je avec un grand sourire au visage avant de terminer religieusement le verre de Remy. Le corps un peu penché vers l’arrière, je me redressais pour reprendre la bouteille et la refermer.
-Il ne faut pas abuser des bonnes choses ma petite.
Dis-je en pointant Gaby avec l’aide de ma bouteille pour lui faire comprendre qu’elle était déjà bien chanceuse d’avoir pu y gouter malgré son jeune âge. Oui, pour moi elle avait aux alentours de 16/18 ans dans ma tête. Je n’arrivais pas à la voir comme une femme, mais plutôt comme une femme/enfant. Remy parla de la télé, je pivotais sur mon tabouret, pour jeter un coup d’œil en direction de la télévision. Demeurant silencieux pendant quelques secondes, je me levais pour aller éteindre la télévision, me hissant un peu sur la pointe des pieds pour atteindre directement l’écran. Je me pris une nuée de reproches, mais un seul regard de ma part fit taire les mécontentements. Arès quelques pas, je revins m’assoir à la table de mes deux amis en lâchant un petit soupire.
-Je ne te le fais pas dire. J’ai encore l’impression d’avoir de la poussière dans la gorge. Les caméras m’ont filmé pendant que je me changeais ces chiens en plus … Malheureusement tant qu’ils n’auront pas attraper la mignonne petite sorcière rousse, je pense qu’on en a pour un moment à la voir à la télé. Dommage, c’est tout à fait mon genre.
Haussant les épaules l’air de rien, je déviais mon regard interrogateur sur Remy, comme si je lui posais la question suivante : « Et toi t’en penses quoi ? ».
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
De tous les traquenards que mi Hermano a pu me tendre, celui-ci restera probablement longtemps parmi mes préférés… Et la nuit n’est pas encore finie !
L’idée de voyager. Depuis la fin de ce Snap, Eclipse ou Zapping selon comment les gens l’appellent, j’y réfléchis. Partir, au moins quelques jours, juste voir du pays. Et notamment la Nouvelle-Orléans pour commencer, pourquoi pas ! Moi qui aime les carnavals depuis mon enfance, ce serait une super première fois. « Ouais, c'est à voir au moins une fois dans sa vie, si on en a l'occasion. Je suis né là-bas, j'y ai grandi, je suis parti il y a quelques années. »
Il en parle avec une émotion proche de celle de Samuel lorsque ce “lord” nous évoque ses origines, et comme mi Abuelita. Mais alors que l’idée est évoquée juste comme ça, entre deux verres, Samuel est en train de s’improviser agence de voyage, et nous organiser ça en mode road trip, ce qui m’arrache un immense sourire. Encore plus que je les vois un peu se chamailler. Mon frère de cœur a l’air plus détendu avec lui qu’avec les collègues de la caserne … enfin non, c’est juste différent. Mais cela revient vers moi, lorsque Rémy réagit au quart de tour à ma menace. « Ça, ça m'intéresse ! »
J’explose de rire, ayant le bon réflexe d’écarter ma pinte de moi. Et j’écoutais, tentant de ne pas repartir dans un nouveau fou rire mi hermano chercher de quoi je parles, tout en nous servant enfin la fameuse boisson de sa famille : -Y a aucune photo compromettante sur moi j’en suis sûr… Bon… -Tu crois que je bluffes, mi Corazon ? -J’ai peut-être un peu tendance à me déshabiller quand j’ai trop bu. Mais ça s’arrête là hein ?
Je lui lance un petit regard et trempe mes lèvres dans mon verre, sans en rajouter, le laissant réfléchir tout seul, c’est tellement facile de le faire courir même si j’ai probablement de quoi jouer les maître-chanteurs si je veux … ou les autres gars doivent avoir…
Mais visiblement Samuel est vraiment déterminé à nous faire partir en voyage. J’ai un léger soupir en me disant que je ferais de trouver une amie avec qui venir parce que vu les deux loustics, j’allais souvent finir les soirées toutes seules. Pensée qui remonte le coin de mes lèvres tandis que je reprends une très légère gorgée de son breuvage. J’aime savourer ce genre de boisson, faire un cul sec avec ça, ça aurait été du sacrilège. « On part en Ecosse quand tu veux mon grand ! Par contre pour la Louisiane ce sera sans moi, désolé. Trop de mauvais souvenirs sur les dernières années, si je suis parti c'est pas pour rien. »
Trop de mauvais souvenirs, je relève les yeux, le regard interrogatif mais gardant mes questions pour moi. J’ai bien senti dans sa voix qu’il ne voulait pas en parler mais ça laisse un point d’interrogation dans un coin de mon esprit.
-T’inquiète pas je comprends. Dites moi vos dates et je nous organise ça sans soucis mes petits loups.
Je lui souris, hochant la tête avant de finir la dernière petite gorgée de verre tandis qu’il range de son côté la bouteille et me lance une pique. -Il ne faut pas abuser des bonnes choses ma petite.
-C’est toi qui en a bu le plus à ce que je sache, grand Dadet, je lui rétorque en lui envoyant un baiser volée
Tout en gardant une douce expression pensive sur le visage, je réfléchis à cette idée de voyage. On verra, il faut que je m’organise … Je n’ai pas qu’un travail après tout.
Mais sur ce pointe de légèreté, la bonne humeur semble d’un coup se volatiliser de notre table, que ce soit sur le visage de Remy lorsqu’il parle de la télévision, puis sur le visage de mon frère de cœur qui va se lever pour l’éteindre. Pour ma part, ayant aussi tourné la tête à ce moment-là, comme les autres, ma mine est devenue plus sombre, alors que les quelques images entrevues avant que Samuel n'atteigne le poste pour l’éteindre me tournent dans l’esprit. Ma Tia m’a appelé, après tout cela, pour me hurler dessus dans trois ou quatre langues possibles qu’on m’avait vu sur le "champ de bataille". Abuelita avait passé sa nuit à prier pour moi et Tia a tenté de me joindre. Ce jours … Et alors que Samuel parle, je baisse à nouveau les yeux vers mon téléphone, laissant s'échapper un soupir. Un voile sombre, teinté d’une certaine inquiétude et peut être de tristesse, passe sur mon visage, partiellement caché par mes lourdes boucles noires. J’ai de plus en plus envie de lui envoyer un message, juste savoir s’il va bien ce soir. Il ne viendra pas ici même si je lui demande, pas ce soir mais je m’inquiète pour moi. Pour tout le monde, comme d’habitude.
Je relève les yeux, me rendant compte d’un léger silence et surtout que j’avais eu une presque absence parce que j’ai complètement perdu le silence ?
-Pardon ... On disait quoi ? je demande, un brin gênée.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre… Mince. On dirait le début d'un porno. feat. Samuel et Gabriela
Alors comme ça, le beau pompier avait tendance à faire tomber la chemise - voire plus - lorsqu'il avait un peu trop bu ? Le regard de Remy se teinta de malice lorsqu'il apprit la nouvelle. Les deux hommes avaient déjà passé quelques bonnes soirées ensemble, mais jamais jusqu'à finir complètement bourrés. Il était d'ailleurs rare qu'ils les finissent ensemble, généralement ils repartaient chacun de leur côté avec une jolie prise.
« Il va falloir qu'on fasse plus de soirées ensemble, toi et moi… »
Remy n'avait jamais caché son attirance pour Samuel, et même s'il savait pertinemment qu'il ne se passerait jamais rien entre eux, il s'amusait souvent à faire quelques sous-entendus. Puisqu'il fallait qu'il boive beaucoup pour se déshabiller, Remy songea à lui resservir un grand verre de whisky, mais l'écossais avait déjà refermé la bouteille, ne voulant pas gâcher, à raison. Il allait donc falloir se rabattre sur autre chose…
Remy fut reconnaissant à Samuel et Gabriela de ne pas lui poser de questions sur son passé. Il n'avait aucune envie d'en parler, car cela aurait signifié leur mentir, et il passait une trop bonne soirée pour cela. Quant au voyage en Ecosse, il était complètement partant, et acquiesça à son tour.
« Je me calerai sur vos dispos, si je les connais suffisamment à l'avance. C'est l'avantage d'être le patron, je peux m'organiser comme je veux. »
Lorsque Samuel, très réactif, se leva pour aller carrément éteindre la télévision, Remy en profita pour faire un signe à un autre serveur afin qu'il leur apporte trois pintes de bière. Gabriela n'avait pas encore terminé la sienne, mais au pire si elle n'en voulait pas une autre, Samuel la boirait.
Remy fut surpris d'apprendre que le pompier avait été sur place lors des évènements. Mais c'était logique après tout, vu le nombre de personnes présentes. Cette fois, il ne rebondit pas sur le potentiel sous-entendu sexuel, ne se sentant pas d'humeur à plaisanter. Il eut néanmoins du mal à retenir un sourire quand son pote lui parla de la "mignonne petite sorcière rousse". Quand Gabriela, sortie de sa rêverie, leur demanda de quoi ils parlaient, Remy rétorqua avec amusement :
« Samuel expliquait qu'il se taperait bien Wanda Maximoff… »
Pour sa part, c'était déjà fait, bien que personne ne soit au courant. Il avait pourtant bien songé en parler à Samuel, mais avant qu'il ait eu le temps de le voir pour lui annoncer fièrement la nouvelle, le Jour des "Héros" avait eu lieu et sa belle conquête était devenue l'ennemie publique numéro un. Maintenant que le sujet venait sur le tapis, il hésitait franchement à lui en parler… La dernière pique de Remy n'était pas anodine, elle lui permettrait de voir la réaction de Gabriela, et de se décider en fonction.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
Levant un bras en l’air comme si je voulais dire que je n’en avais rien à faire de ce que pouvais dire ou des menaces que pouvaient prodiguer la jeune pompière envers mon encontre, je lâchais un petit.
-Pfffff
Visiblement très amusé par la situation, mais sans trop le montrer non plus pour que la brune ne pense pas qu’elle avait réussi à me faire taire pour une fois. Oh ! Il ne fallait pas qu’elle prenne trop la confiance la petite non plus, il ne fallait pas déconner.
Néanmoins mon regard se durcit lorsque je vois que Gabriella semble être plus intéressée par son téléphone que par nous. Je dois bien avouer que ce point m’énerve un peu. Elle savait bien que je n’aimais pas quand nous étions ensemble qu’elle soit scotchée sur ton téléphone. Si on l’embêtait elle n’avait qu’à le dire.
Je préférais donc porter mon attention vers Remy qui au moins lui était véritablement présent à 100%. Un petit sourire aux lèvres j’observais l’homme avec attention, sans avoir besoin de lui parler pour qu’il comprenne ce que je lui dise. Taquin néanmoins, comme à mon habitude, je lâchais un petit :
-Quand tu veux mon pote pour les soirées. Et c’est noté pour les dates, pas de souci. Je vois ça pour cet été si on veut avoir un peu soleil…
Hochant la tête positivement, je continuais ma discussion avec le prince des voleurs. Si le sujet tournait autour des femmes nous avions toujours de quoi débattre et parler longuement. Et alors que Remy expliquait notre conversation à Gaby qui semblait enfin de retour parmi nous je lâchais un petit soupire en posant une main sur la pinte qu’un de mes serveurs venait de nous apporter pour en boire une longue gorgée.
- Tu peux t’en aller si on te dérange Gaby hein .. dis-je comme si c’était habituel entre nous, avant de rajouter concernant la Maximoff : Elle est belle. Je les préfère avec un peu plus de formes mais elle est quand même magnifique comme femme, ces cheveux, ces yeux, et ce petit sourire. T’aimerai pas toi ?
Demandais-je à Remy en haussant les sourcils, curieux de sa réponse, me demandant pourquoi il avait esquivé le sujet une première fois… Ce n’était pas le genre.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Un peu de douceur, après tout ce qu’il s’est passé. Une rencontre, une bière, l’idée d’un voyage, mon premier surtout. Des rires, des échanges juste … Une douce soirée qui pourrait faire disparaître tellement de mauvais souvenirs pour en faire naître de nouveaux, bien plus doux et agréables à se rappeler. Je me sens bien à leurs côtés, en sécurité, à l’aise. J’ai surpris quelques regards vers nous, des jeunes femmes qui tentent de capter l’attention de Samuel si bien connu ici mais également de Remy. Cela me fait sourire bêtement car je passe juste un bon moment, avec eux…
Pourtant, mes préoccupations finissent par reprendre le dessus lorsque le sujet du Jour des Héros revient, gommant cette douce insouciance que nous avons. L’inquiétude notamment pour mon ami dont je n’ai que quelques mots et à qui je tiens grandit. Il n’a probablement pas besoin de moi mais j’aurais voulu le voir après tout ce qui s’est passé, après … Mais je me perds dans mes pensées, le regard perdu dans le vague, plus ou moins fixé sur le téléphone mais sans le voir. Je reviens au moment présent par une phrase qui est pour le moins inattendu : « Samuel expliquait qu'il se taperait bien Wanda Maximoff… »
Mon regard se tourne vers Samuel, à la fois surpris, peut-être un peu choqué.
-Quoi ?
La beauté de cette femme n’est pas ce que je remets en question mais bien la pertinence de cela. Cette femme … ce que j’ai entendu d’elle et vu durant ce jours, cette colère et cette peine … je n’ai pas cessé de me demander ce qui a pu provoquer cela, qu’est-ce qui a pu la pousser à faire cela.
- Tu peux t’en aller si on te dérange Gaby hein …
-Hein ? Non je …
Mais il reprends aussitôt.
-Elle est belle. Je les préfère avec un peu plus de formes mais elle est quand même magnifique comme femme, ces cheveux, ces yeux, et ce petit sourire. T’aimerai pas toi ?
Aux mots de Samuel, je baisse les yeux et range définitivement mon téléphone dans ma poche avant de reprendre une gorgée de bière, l’air plus sombre. Il se passe un instant avant que je finisse par lui avouer : -Pardon, je ne voulais pas être rude, si vous pensez à la femme en rouge, moi c’est pour un ami que je m’inquiète, celui que je voulais te présenter après le défilé … avant que tout ne tourne au cauchemar. Mais tu as raison, ce n’est pas sympa, excusez-moi.
Mes excuses sont à la fois pour mon frère et pour Remy. Je n’aime pas l’idée de l’avoir agacé. Je reprends une petite lampée de bière avant de demander, comme d’habitude très au courant de l’actualité : -Mais elle n’était pas de ceux qui justement ont participé au retour à la normale ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu as vu toi aussi, la colère dans ses mots, dans son regard ? Elle … semblait souffrir.
Mi Abuelita m’a toujours dis que j’étais incapable de voir le mal en quiconque, que quoiqu’il arrive, je voyais de la lumière dans le regard des gens et je n’arrive pas à croire qu’une personne qui ait tant donné puisse désormais n’être qu’haine. Ce n’est pas possible dans mon esprit, aussi naïve soit cette pensée.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre… Mince. On dirait le début d'un porno. feat. Samuel et Gabriela
La nouvelle pinte de bière fut plus que bienvenue, et Remy y trempa allégrement ses lèvres. La conversation ayant dérivé sur Wanda Maximoff le touchait particulièrement, puisqu'il se sentait concerné. Lorsqu'il avait vu les frasques de la belle rouquine à la télévision, durant la tristement célèbre cérémonie du 12 mai, il était tombé des nues. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu vivre pour en arriver là ? Et depuis, à chaque fois qu'il en entendait parler aux infos, il s'agaçait de voir comme les gens la considéraient à présent, eux qui l'adulaient avant.
Heureusement, ce n'était pas le cas de tout le monde. Samuel, de son côté, la considérait avant tout comme une belle femme qu'il aurait bien mis dans son lit. Remy voyait bien que le pompier voulait son avis sur la question, s'attendant comme d'habitude à ce qu'ils débattent avec plus ou moins de respect sur les attributs physiques de la belle créature, en se demandant sans doute lequel des deux aurait pu avoir ses chances. Si Remy ne lui répondait pas, Samuel allait finir par trouver ça étrange.
Quant à Gabriela, elle eut une réaction qui surprit fortement le voleur. Si elle parut d'abord choquée, elle ne se lança pas dans un sermon du genre "mais comment peux-tu penser à ça, oh la la, après toutes les horreurs qu'elle a fait…" Non, bien au contraire, elle se demandait tout comme Remy ce qui avait bien pu lui arriver, et s'inquiétait de sa souffrance. Remy regarda Gabriela avec intensité, restant plusieurs instants sans rien dire. Ses yeux exprimaient clairement de l'étonnement mais surtout de la reconnaissance. Cette fille était un ange descendu sur Terre. Sa façon de voir les choses l'encouragea à se montrer honnête et à dire ce qu'il pensait réellement de Wanda. Après avoir bu une bonne gorgée de bière, il reprit la parole, d'une voix plus basse, pour que seuls ses compagnons de tablée puissent l'entendre.
« Je l'ai fait, Samuel… J'ai passé une nuit avec elle, quelques jours avant la "fête", et ça a été l'une des plus belles nuits de ma vie. »
Avec ce genre de phrase, on aurait pu penser qu'il se vantait, mais le ton ne collait absolument pas. Il était très sérieux, on pouvait facilement sentir que le sujet le touchait. Samuel serait certainement surpris, d'habitude ils ne se gênaient pas pour narrer leurs exploits sexuels et s'en montrer très fiers, considérant les femmes comme des trophées. Mais là ce n'était pas du tout le propos.
« Du coup ça m'énerve fortement de voir tous ces gens soi-disant bien-pensants lui cracher à la figure, après tout ce qu'elle a fait de bien pour ce monde. Et… ça va sûrement vous surprendre, mais je m'inquiète pour elle. »
Il serra les dents, en fixant résolument la mousse de sa bière. Il était prêt à encaisser les moqueries de Samuel s'il le fallait, mais il n'en démordrait pas. Il défendrait Wanda Maximoff contre vents et marées.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
- Un ami ?
Les yeux plissés, regardant Gaby avec toute mon attention, analysant le moindre de ces petits gestes, le rouge sur ces joues, un mouvement de lèvre, des clignements trop irréguliers, des battements de cils. Il fallait que je prenne le moindre indice. Je savais bien qu’elle gravitait autour de très nombreux hommes mais elle ne m’en parlait jamais. Jamais elle ne me racontait ces conquêtes. Et vu le nombre de jeunes hommes dans son sillage et aucune histoire croustillante à me mettre sous la dent, j’en avais tout simplement fini par déduire, qu’au final peut-être qu’elle n’aimait tout simplement pas les hommes, et que, comme moi elle préférait les femmes. Leur peau d’albâtre, leurs taches de rousseur, leur chevelure, leur odeur …
Mais ce n’était pas le moment de m’emballer. Me le présenter. Mais oui comment avais-je pu oublier ? Surement l’effervescence et l’ambiance qui régnaient depuis le fameux 12 mai dans la ville.
Mais vu la mine grave de la jeune pompière… Ce n’était pas le moment de l’embêter avec cela. Elle avait vraiment l’air triste. Et pour ne pas avoir de nouvelles depuis autant de jours, ce n’était certainement pas un amant.
- Hum…
Ajoutais-je simplement en prenant ma bière pour en boire une longue gorgée mais, cette dernière fut bien vite interrompue par les révélations chocs de Rémy. Sur le coup de l’annonce, je bus de travers, le liquide n’empruntant clairement pas la bonne direction.
Une quinte de toux me pris alors que je me donnais quelques tapes sur le torse comme pour faire passer cela. Heureusement pour eux, je n’avais rien craché sur eux, mais nous n’étions vraiment pas passé loin.
Reprenant lentement mes esprits et une respiration calme après cette découverte j’hochais la tête visiblement impressionnée par le tableau de chasse de mon ami. J’en restais d’ailleurs sans voix. Il avait … il n’avait pas l’air de fanfaronner comme nous aimions le faire, mais au contraire réellement inquiet pour la sorcière sombre.
-Alors là. Celle là je ne m’y attendais pas du tout. La plus belle nuit de ta vie ? Te connaissant … Cela devait vraiment être extraordinaire.
Je n’allais pas cracher mon venin sur la sorcière sombre, je n’étais pas là pour cela, et après tout, j’étais souvent le mec « Suisse » du groupe. Les petites guerres à deux balles, ou les opinions sans preuve et sans être dans l’histoire très peu pour moi.
-Et bien… Si vous voulez allez chercher respectivement celui ou celle que vous voulez vous pouvez, je ne vais pas prendre la mouche si vous partez hein ?
Après tout, peut-être que ni l’un ni l’autre n’avait envie de rester. Je pouvais le comprendre même si c’était dommage, la soirée s’annonçait si belle.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Le jours des Héros, la conversation que j'espérais ne pas avoir aujourd’hui alors que déjà, cela me trotte dans la tête. Le drame, mon ami que j’ai à peine pu joindre, le petit Avenger que j’ai soigné… tout cela tourne et tourne. Notamment la question du pourquoi. Je réponds avec sincérité, autant à Samuel lorsqu’il me parle de mon téléphone et de l’ami que je devais lui présenter, chose qu’il avait visiblement oublié, mais je vois qu’il tique. Il faudra que j’arrive à refaire cela, reprogrammer une telle rencontre même si vu ce qu’il se passe, je ne sais pas quand j'arriverais à faire cela. Mais Remy lui aussi m’observe étrangement, comme s’il est surpris de ma réponse. Entre les deux regards qu’il me lance l’un et l’autre, je finis par prendre une gorgée de bière, une longue gorgée.
« Je l'ai fait, Samuel… J'ai passé une nuit avec elle, quelques jours avant la "fête", et ça a été l'une des plus belles nuits de ma vie. Du coup ça m'énerve fortement de voir tous ces gens soi-disant bien-pensants lui cracher à la figure, après tout ce qu'elle a fait de bien pour ce monde. Et… ça va sûrement vous surprendre, mais je m'inquiète pour elle. »
Ah, celle-ci, je ne m’y suis pas attendue. Pour un peu, j’aurais avalé de travers … ce que Sam fait. Je tapote son dos pour l’aider pendant un instant alors que lui se frappe le torse, le combo des deux ne doit aider alors j’arrête bien vite et fixe Remy, ne sachant pas réellement quoi répondre à ça. Mais au final, sans trop réfléchir, je dis ce qui me passe par la tête :
-Non … pourquoi ce serait surprenant ? Lorsqu’on tient aux gens, c'est normal de s’inquiéter pour eux.
Je lui dis avec un sourire doux, encore une fois sincère, posant ma main sur son bras dans un geste réconfortant. Je ne sais pas vraiment si cela va aider mais c’est ce qui me vient, spontanément, à défaut de pouvoir lui faire un câlin vu qu’on est tous les deux assis là. -Alors là. Celle là je ne m’y attendais pas du tout. La plus belle nuit de ta vie ? Te connaissant … Cela devait vraiment être extraordinaire.
J’ai un regard vers Samuel, un peu perdue, ne comprenant pas pourquoi il parle surtout de cela lorsqu’il a l’air vraiment inquiet. Je relâche d’ailleurs le bras de Remy, pour prendre un petite gorgée de bière à mon tour.
-Et bien… Si vous voulez aller chercher respectivement celui ou celle que vous voulez vous pouvez, je ne vais pas prendre la mouche si vous partez hein ?
Je me tourne vers Samuel, posant ma main sur son épaule :
-Hey, ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu en plus… enfin en dehors de la caserne et d’un champ de bataille… On avait dit qu’on passerait la soirée ensemble, c’est pour ça que je suis venue Cabròn.
Bon c’était un peu maladroit, une tentative maladroite de le faire sourire mais je doute de son efficacité. De toute façon pour ma part, je sais que Bucky va bien et que s’il ne me contacte pas, c’est probablement à cause de ce qu’il s’est passé durant le jour des Héros. Donc à part attendre, je ne sais pas quoi faire. De la patience, c’est tout ce dont j’ai besoin, aussi dur que ce soit. Ma main monte ensuite vers son crâne alors que je lui souris avec douceur. Je passe un instant la main dans les cheveux de mi Hermano comme pour les ébouriffer avant de me tourner vers Remy : -Et avec toi si tu veux rester aussi. Mais si tu veux la retrouver, peut être qu’on peut t’aider, d’une manière ou d’une autre ?
Je doute que ce soit la bière mais je me rends compte que maintenant que les minutes passent, je recommence à être tactile, autant avec Samuel qu’avec Remy. J’espère ne pas l’avoir mise mal à l’aise d’ailleurs comme ça…
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