Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
Le 17 mai 2024. 21h00.
Cinq jours. Cinq jours étaient passés depuis les évènements catastrophiques du 12 mai. Cette date resterait peut-être à jamais gravé dans l’esprit des personnes présentes et ayant assistés aux combats. Avengers, ancien Avengers passés du côté obscur de la force, mutants, loup géant. Tout y était passé. Certains avaient perdu la vie, pas parmi les héros, mais bel et bien parmi les humains, les civils, ceux qui étaient venus pour passer un moment de joie et de liesse. Mais la fin n’avait pas été celle prévue, rapidement les confettis, les bulles de savons et les rires avaient laissé places à la poussière, aux décombres et aux pleurs.
Fort heureusement, mes proches n’avaient pas été touchés par la situation. Je voulais dire .. Que je n’avais pas perdu personne. Certes j’avais eu l’esprit occupé toute la fin de journée, pour sortir les cadavres de sous les décombres ayant le bonheur de trouver des personnes encore vivantes par endroit. Je m’étais même surpris à prier le dieu de Gaby pour qu’elle s’en sorte sans trop dommage. Par bonheur je n'avais retrouvé quelques heures plus tard ... Même si ... elle avait semblé tracassée par quelques choses que je n’avais pas encore cerné le pourquoi du comment. Quoi qu’il en soit, nous avions convenu qu’une bonne soirée au Molly’s nous ferait le plus grand bien. Histoire de décompresser et d’évacuer le stress et la tension accumulée. J’avais d’ailleurs en tête un plan de fin de soirée pour « évacuer » comme il se fallait.
N’étant de service qu’en début de soirée, j’avais quand même dit à la brune de me rejoindre, pouvant profiter vers 22h00 environ. Sur les coups de 21h00 alors que mon amie était arrivée depuis une petite dizaine de minutes, la clochette indiquant que quelqu’un poussait la porte retentit de le bar, au ¾ plein. Levant les yeux du verre de bière que j’étais entrain de remplir, un air étonné s’afficha sur mon visage quand je vis Remy franchir la porte des lieux. Plusieurs fois je l’avais invité à venir passer un moment ici mais c’était la première fois qu’il venait. Une vague histoire de « terrain de chasse » à respecter ou je ne sais quoi. Lâchant le manche de la tireuse, je passais de l’autre côté du comptoir en quelques instants, me dirigeant vers lui avec un grand sourire malgré mes traits un peu tiré sous la fatigue. Il avait peut-être vu des images de moi à la télévision ?
-Hey. Ca fait plaisir de te voir ici.
Je m’avançais pour lui donner une accolade amicale, mon sourire toujours présent aux lèvres. Tendant le verre de bière qui, au départ ne lui était pas destiné, dans sa direction.
-Pour ta première fois …
Avais-je ajoutais, non sans lâcher un petit éclat de rire, sachant qu’entre nous nous plaisantions souvent autour du sexe en général, une petite compétition s’étant d’ailleurs installée entre nous à ce sujet. En tout bien tout honneur, et surtout avec amusement d’ailleurs.
-Allez viens.
Passant le bras autour de ses épaules, je l’entrainais gaiement dans la direction de la table où Gaby était plongée sur son téléphone, sirotant un verre de lait à la fraise attendant que je termine mon service.
-Remy. Gabriela. Gabriela. Remy. Soyez sages. Je vais servir des verres je reviens dès que possible.
Je fis un petit clin d’œil en direction de Gaby. Je savais que ce n’était pas le meilleur plan de les laisser ensemble. Surtout connaissant l’appétit de Remy… Mais … Je la sentais stressée, peut-être qu’elle aussi avait besoin d’un « relâchement » le temps d’une nuit, et si c’était ce qu’elle cherchait, Remy était l’homme de la situation.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Je lui ai promis et ma parole est d’or. C’est donc avec un café à emporter que je rentre chez moi, lessivé d’une journée de boulot et une semaine de l’enfer. Les fauves me sautent dessus, quémandant nourriture et attention, que je leur donne avec plaisir. Garder mes chats, ça compte comme excuse pour ne pas sortir ? Non, en plus il sait que Màma-Rosa a la clef de chez moi, vu qu’elle vient justement régulièrement s’occuper d’eux. Bon, pas d’excuse, il faut que j’y arrive. Au bout d’une petite heure de calme et de paix, je me relève du canapé où j'étais bien parti pour faire une sieste et je passe sous la douche pour me réveiller un bon coup. Allez, cela fait longtemps, et Samuel me manque trop. On s’est vu au boulot ses derniers jours mais forcément, après ce qu’il s’est passé, l’ambiance à la caserne n’est pas au beau fixe. Le Jour des Héros, et ses conséquences occupent nos esprits. Certains ont vu plus d’horreur que jamais ce jour- là. Même moi, qui avait l’habitude des urgences, cela a plombé mon sourire. Mais ce soir, avec Samuel nous nous sommes donné rendez-vous à son antre, pour passer un peu de temps ensemble, rien que nous deux … enfin plus ou moins. Nous allons dans son antre, il est probablement qu’il ne rentre pas seul.
Je passe ma main sur le miroir pour chasser la buée. Je lui ai promis. Je ne peux pas me défiler. Je me prépare. Une tenue un peu sympathique, un débardeur noir un peu sexy aux bretelle assez fine, et un jean un peu grunge. Mouais, un petit look rockeuse ! Lorsque je me regarde dans la glace, je vois une problématique. Mes bras sont encore en partie couverts de bleus. Pareil pour mes jambes dont on devine les égratignures à travers les trous filés. Bon... J’attrape ma veste en cuir que je passe et relève un peu les manches. Problème réglé. Je garde ma petite croix autour du cou, passe un bracelet de cuir sur un poignet, quelques autres dorés en métal sur l'autre. Je repasse à la salle de bain et brosse la masse de mes cheveux bouclés puis m’amuse surtout avec l’eyeliner. Un peu d’anti-cerne, une pointe d’encre à lèvre. Cela fait un moment que je ne suis pas sortie alors je veux en profiter. Le bar n’est pas si loin, j’hésite un moment avant de finir par prendre ma moto. Au pire du pire, si je bois trop, je la laisserai non loin du bar et je rentrerai à pieds mais bon, j’ai la descente plus raisonnable que mes collègues. J’arrive un peu avant 21h et lorsque je le vois, mon cœur rayonne littéralement. Je reconnais quelques habitués mais surtout, lorsque je vois Samuel, je ne peux m’empêcher de le prendre dans mes bras, un court instant. Je ne l’embête pas plus, et je lui dis que je vais prendre une table en l’attendant. Je le laisse choisir mon premier verre et commence à dire bonjour à tous avant de rejoindre la tasse et me retrouver avec …
-T’es sérieux Samuel ? Tu sais que je suis majeure depuis un moment Cabròn ?!
Je ris en même temps avant de voir apparaitre un message de ma collègue de l'hôpital qui me confirme ma garde de demain. Plusieurs messages sont échangés. Elle me demande de réfléchir, veut être sûre que je ne me surmène pas. Je suis concentrée sur mon téléphone, venant d’envoyer un dernier message quand j’observe la conversation avec Bucky. Dire que j’avais prévu de le faire venir ici à l’origine après les festivités. Il fallait que je réorganise cela. Mais lui proposer à cette heure de venir … non c’était idiot. C’est ainsi que perdue loin dans mes pensées, le regard perdue sur l’écran de mon téléphone, je relève la tête soudain en entendant la voix de Samuel
-Remy. Gabriela. Gabriela. Remy. Soyez sages. Je vais servir des verres je reviens dès que possible.
Hein…? De quoi ? Nan, il a pas osé. Et son clin d’oeil me fait comprendre que si, ce cabròn a osé. Oooh il perds rien pour attendre ! Je fixe mi estúpido hermano filer avant de revenir vers le jeune homme présent face à moi. -Perdón, j’étais sur une autre planète ! Je t’en prie, assieds-toi.
Je lui fis signe de me rejoindre à table, lui pointant un des sièges. Le temps qu’il prenne place ou s’installe, je range mon téléphone dans la poche intérieur de ma veste et tendre la main, un charmant sourire sur le visage :
-Enchanté de te rencontrer, comme l’autre cabròn l’a dit, je m’appelle Gabriela mais tout le monde m’appelle Gaby. Je travaille avec cet andouille là bas, dis-je en penchant la tête vers Samuel.
Je reprends ensuite mon verre d’une main, et l’observe, la tête un peu appuyé sur mon autre main. Il n’est pas vilain garçon, je ne peux que le reconnaître. Mon regard glisse vers Samuel. Qu’est-ce qu’il m’a mijoté… ? Et dire qu’il m’avait dit qu’on se ferait une soirée tranquille. Il me la copiera celle-ci !
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre… Mince. On dirait le début d'un porno. feat. Samuel et Gabriela
En général, le vendredi soir, Remy alternait entre bar, casino et boîte de nuit. Pour ce soir, il avait envie de quelque chose de calme, une petite soirée chill dans un endroit sympa. Comme il n'avait pas vu Samuel depuis plusieurs semaines et qu'il avait pas mal de choses croustillantes à lui raconter, il se décida donc enfin à se rendre dans son bar de pompiers, même s'il estimait qu'il ferait un peu tache dans le décor.
Après avoir dîné, il prit une bonne douche puis s'habilla et se coiffa avec soin, avant d'ajouter une touche de parfum, Bleu de Chanel. Il se rendit à Brooklyn en métro, n'étant pas certain d'être en état de conduire après avoir passé la soirée à picoler avec un pompier dans un pub écossais. Il éviterait toutefois de se bourrer la gueule : un voleur ivre dans un lieu empli de pompiers et de flics, c'était quand même risqué. Samuel n'avait aucune idée de sa réelle activité professionnelle, et il valait mieux que ça reste ainsi.
Il fut accueilli, à peine entré dans le bar, par un Samuel ravi. Celui-ci lui tendit même une bière après lui avoir donné une accolade, qu'il lui rendit avec plaisir.
« Depuis le temps que tu me tannes pour que je vienne dans ton boui-boui, il fallait bien que je saute… le pas un jour ou l'autre. »
En réalité, il avait surtout eu envie de sortir de Manhattan pour ce week-end. En centre-ville, depuis cinq jours, tout le monde ne parlait que du Jour des Héros, et ça commençait à gentiment lui courir sur le système. Avec un peu de chance, il pourrait ici passer une soirée sans entendre dire que "oh là là, les vilains mutants, mais dans quel monde on vit, et la Sorcière Rouge, quelle horreur, blablabla…"
Il se laissa entraîner de bon cœur jusqu'à une table, et fut surpris d'y trouver une jeune femme, plutôt jolie d'ailleurs. Samuel lui présentait quelqu'un ? Qu'est-ce qu'il avait derrière la tête ? Ah, et en plus il les laissait seuls… Remy rendit son sourire à la demoiselle et lui serra la main avec douceur. Si elle était une amie de Samuel, il n'allait pas lui sortir son numéro de dragueur habituel. Allez savoir, elle était peut-être même sa proie du soir.
« Salut. Si ça peut te rassurer, ce n'est pas un guet-apens, Samuel ne savait pas que je venais ce soir. »
Il lui adressa un clin d'œil avant de s'asseoir à côté d'elle. Il valait mieux qu'elle ne croit pas à un rendez-vous arrangé, d'autant plus qu'il détestait ce genre de choses lui aussi. Lorsqu'elle expliqua qu'elle travaillait avec Samuel, Remy comprit qui elle était. Son pote lui avait pas mal parlé d'elle, c'était une amie très proche - avec qui il n'avait jamais couché.
« Samuel m'a parlé de toi. Tu bossais à l'hôpital quand sa copine est décédée, c'est ça ? Désolé, je veux pas casser l'ambiance… C'est juste pour être sûr de bien situer qui tu es. »
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
Je m’absentais pour aller servir des boissons à certains clients qui venaient de se mettre à une table. Non sans n’être pas non plus entièrement rassuré de laisser ces deux là tout seul … Je lançais tout de même d’une voix qui portait tout de même assez pour que vous puissiez m’entendre tous les deux.
-Je ne suis pas un cabron ! Arrête de m’appeler comme ça petite !
Est-ce que je cherchais un peu le bâton pour me faire battre ? Peut-être … En tout cas Gaby savait pertinemment que cela ne me dérangeait pas qu’elle m’appelle comme cela. Même si ce petit surnom affectueux m’était réservé quand elle était partiellement en colère contre moi.
[…]
Arrivant souriant vers les deux jeunes gens qu’il avait laissé tout seul pendant un bon petit quart d'heure sans pouvoir venir les voir régulièrement, à art pour remplir à nouveau leur verre respectif, se faisant un devoir de leur proposer la même boisson. Je n’avais eu le temps qu’une seule fois pour venir leur parler. Cette heure ci était toujours celle du « coup de feu » un peu comme dans la restauration, j’avais d’ailleurs du servir de nombreux sandwichs chauds que j’étais allé préparé dans la cuisine à l’arrière du bar.
Jetant un torchon sur mon épaule, je vins me poser, me laissant tomber un peu trop de tout mon poids sur le tabouret, lâchant un petit soupire de soulagement je reposais instantanément les yeux sur les deux jeunes gens que j’avais quitté tout à l’heure bien trop tôt à mon gout.
-Service terminé pour moi ! Ca va je vous ai pas trop manqué ?
Qu’est ce que j’aurai donné pour être une petite souris et savoir de quoi vous deux aviez bien pu parler. Moi surement après tout j’étais le premier sujet commun entre vous deux. Pourtant je n’avais pas trop entendu mes oreilles siffler comme ils disaient dans un certain coin de France. Selon une de mes conquêtes bien sûr. J’avais déjà été quelques fois en France et je n’avais jamais entendu ces tournures de mots mais bon. Cela me faisait penser que je devais d’ailleurs mettre ma carte du cul du monde à zéro pour un futur défi. Et voilà. Il n’en fallait pas beaucoup pour que je me trouve des petits challenges. J’allais pouvoir en parler à Remy d’ailleurs, nous pourrions faire une petite compétition … Il était plus ou moins comme moi sur ce sujet-là. Une fois l'alphabaise terminé évidement.
Posant les mains sur mon ventre dans une position un peu couchée, j’haussais les sourcils amusés alors que j’observais très nettement, le regard de Gabriela que pour une fois j’avais du mal à interpréter. Était-elle furieuse contre moi, ou enchantée que je lui ai présenté ce beau jeune homme dont elle avait entendu parlé à de nombreuses reprises ? C’était assez difficile à dire ce soir … Peut-être était-ce aussi à cause de la fatigue accumulée ces derniers jours.
-Et je t’emmerde Remy pour mon boui-boui. Il est canon mon bar. Tu fermes les yeux t’as même les odeurs de landes.
Evidemment je le charriais tout comme il l’avait fait avec moi en entrant dans mon établissement qui commençait à avoir une très bonne réputation dans le quartier.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
J’ai pensé que mon vendredi soir se passerait avec mon frère de coeur et d’un coup, je me retrouve à une table avec un jeune homme certes charmant mais … inconnu à vrai dire. Enfin en partie. Je ne le connais que d’écho, de ce que Samuel a pu m’en dire. Si je ris aux mots de Samuel qui s’en retourne derrière son bar, je me retourne ensuite vers l’inconnu. Il veut me rassurer, après avoir serré ma main, je lui rends un sourire à son clin d'œil. Il est chou … dans son attitude.
-Oh même sans savoir que tu venais, je le crois capable de nombreuses choses, je le connais que trop.
Je le dis en riant à moitié, même la question suivante fait disparaître celui-ci un instant :
« Samuel m'a parlé de toi. Tu bossais à l'hôpital quand sa copine est décédée, c'est ça ? Désolé, je veux pas casser l'ambiance… C'est juste pour être sûr de bien situer qui tu es. » -Hein … euh oui. Je me suis occupée d’Anna pendant toute sa convalescence jusqu’à sa disparition. Depuis, je suis désormais membre de la caserne mais cela m’arrive encore de faire des gardes à l'hôpital. Et toi alors, d’où tu connais ce magnifique spécimen qu’on appelle un Samuel ?
Une conversation s’entame entre nous. Une conversation légère, un peu complice. Durant ce laps de temps, je récupère même une pinte de bière par un de mes collègues, au nez et à la barbe de Samuel. Remy est mignon, clairement, pas seulement d’apparence. Cela est agréable de parler avec lui et lorsqu’il lui fait le tour de magie, c’est à mon âme d’enfant qu’il parle. J’avoue que si au début, j’ai eu une légère appréhension, pensant à un plan foireux de mi hermano, je suis conquise par cette rencontre et je ne vois pas le temps passé, oubliant presque que Samuel devait nous rejoindre. Je sursaute même en l’entendant parler, planquant ma pinte derrière le verre de lait de manière si flagrante que clairement, s’il ne l’a pas vu, c’est qu’une jolie fille passe en même temps. -Service terminé pour moi ! Ça va je vous ai pas trop manqué ?
Ces mots et mon geste maladroit m’arrache un petit rire alors que je lui réponds, avec le plus grand et charmant sourire possible, les yeux même papillonnant :
-J’ai à peine remarqué ton absence, hermano de mon cœur.
Si je le charrie ? Oh, c’est un de mes sports préférés . Alors qu’il s’affale à moitié, j’en profite d’un instant pour observer mon téléphone, voyant une réponse de ma collègue. Bien, elle ne fera pas du forçing pour me faire enlever du planning. Dire que je devais maintenant me battre pour venir bosser, c’était dingue ça J'entend Samuel dire des bêtises à Remy alors que je regarde encore une fois la conversation avec Bucky. Dans mon regard, un petite ombre passe, un regret qu’il ne puisse être là aussi. Mais avec Remy déjà présent, cela serait de trop et peu poli, aussi, je repousse cette idée de mon esprit. -Si tu fermes les yeux, tu auras bien d'autres odeurs aussi, et pas uniquement celle des landes, dis-je en relevant les yeux vers Samuel, encore une fois terriblement taquine.
Avant qu’il ne s’énerve, je reprends, lui faisant des grand yeux de chat potté : -Roooh, je t’embêtes, tu le sais, j’adore l’ambiance en plus, et puis tu es pas responsable de l'hygiène des gars … Mais la bière en tout cas ici, elle nous fait clairement voyager.
Et avant qu’il n’ai le temps de râler ou quoi, je bois une grande gorgée sous son nez, me préparant à ce qu’il m’enlève la pinte dans l’instant et riant à moitié alors que j’avale le liquide ambré. Aaaah mon grand frère d’amour. Cela fait bien longtemps que nous n’avons pu profiter d’une soirée sans prise de tête, même si celle-ci se fait avec un inconnu ma foi très sympathique.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre… Mince. On dirait le début d'un porno. feat. Samuel et Gabriela
Remy ne fut pas du tout dérangé que Samuel le laisse en plan avec une parfaite inconnue. Il avait toujours eu le contact facile, que ce soit avec les femmes ou les hommes. Il se montra toutefois prudent dans son approche, même s'il semblait parfaitement à l'aise : hors de question de draguer une amie proche de son pote sans avoir son accord explicite. Le séducteur clarifia d'ailleurs ce point très vite, en annonçant directement à Gabriela qu'il ne la draguerait pas, que ce ne serait pas correct vis-à-vis de Samuel.
La conversation se fit très naturellement entre eux, ils échangèrent même plusieurs rires complices. La demoiselle avait de l'humour, de la répartie, de l'audace, un côté pétillant et mignon qui rendaient sa compagnie agréable. Elle flatta même son égo, sans s'en rendre compte, lorsqu'elle lui demanda de lui faire un tour de magie. Ce fut l'occasion pour Remy de sortir le paquet de cartes qu'il avait toujours sur lui et de lui montrer ce qu'il savait faire, sans prétention, mais avec passion.
Le temps avait filé à toute allure, sans qu'ils s'en rendent compte, et ils furent tous deux surpris par le retour de Samuel. Les deux eurent d'ailleurs le même réflexe, idiot mais amusant, de tenter de planquer la pinte de bière de Gaby. Elle, derrière son verre de lait, lui, derrière sa propre bière. En constatant qu'ils avaient eu la même idée, Remy eut un léger rire. Puis il rebondit sur la réplique de Gaby en enchérissant avec un sourire taquin :
« Ah tu étais parti ? On s'en était pas rendus compte. »
Il observa le tenancier du pub s'affaler à moitié sur la banquette et vanter les mérites de son établissement, sans se départir de son sourire. Samuel était chou, à être si fier de son héritage écossais. Au moins honorait-il la mémoire de ses ancêtres. Et c'était important de se souvenir d'où on venait. Même si Samuel était né à New-York et avait toujours vécu à Brooklyn.
Une nouvelle fois, Gabriela fit preuve d'une belle répartie, qui fit rire Remy une fois de plus. Elle n'avait pas la langue dans sa poche la petite ! Jugeant qu'il n'y avait pas besoin d'en rajouter une couche cette fois, Remy se contenta d'acquiescer à la dernière remarque, un brin poétique, de Gaby, avant d'à son tour lever son verre pour en boire une gorgée.
« C'est vrai que ça se laisse boire, même si ça ne vaudra jamais un bon rhum… Un de ces jours Samuel, je t'emmènerai à une soirée cadienne, là tu verras ce que c'est de voyager. »
Il parlait peu de sa vie avant New-York, tout du moins il ne donnait que très peu d'informations personnelles sur son passé. Mais tout comme Samuel était fier de ses origines écossaises, Remy évoquait toujours avec ferveur et nostalgie ses origines cadiennes. A ses yeux, il n'y avait pas de plus belle ville au monde que la Nouvelle-Orléans, la ville qui l'avait vu grandir. Il y serait probablement resté toute sa vie, s'il avait pu…
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
Visiblement il n’y avait rien de plus drôle que de vous moquer conjointement de moi. Vous étiez vous donné le mot le temps de mon absence ? Qui … n’avait pas de l’être si terrible au vu de vos regards. Peut-être que j’avais interrompu quelque chose ? Et merde. J’avais bien l’impression d’avoir interrompu un truc. Un moment de drague ? Peut-être .. En tout cas le sourire qu’arborait la douce Gabriella en disait long. Elle avait l’air de passer un agréable moment et c’était le plus important. Entre deux bières servies à des tables voisines mon regard avait été attiré un instant par un petit tour de magie du charmant jeunot. Il devait emballer à chaque fois avec ça. Il allait falloir que je lui demande de m’apprendre un ou deux trucs. Genre … Faire apparaitre une pièce derrière l’oreille d’une charmante demoiselle, ou encore dégrafer un soutien-gorge avec une seule main. Remarque depuis mon retour j’avais moins de difficultés qu’avant un mouvement « No bra » s’étant étendu à plusieurs femmes de NY. J’y voyais du positif et du négatif ayant toujours été un fervent amateur de lingerie féminine. Mais peut-importait, je ne savais pourquoi cette pensée avait traversé mon esprit à ce moment-là. Poussant un peu sur mes cuisses je me redressais pour regarder les deux jeunes gens avec suspicion, prenant une voix un peu vexée.
-Si je vous dérange dites le hein … ? J’ai la rousse du bar là-bas qui m’a donné son numéro quand elle a su que j’étais un lord Ecossais.
Oui, oui, je ne plaisantais pas. Le titre de Lord était dans ma famille depuis plusieurs générations, en raison d’un ancêtre qui s’était illustré il y a de cela plusieurs siècles. Et de temps en temps j’aimais bien le remettre sur le tapis juste pour gagner quelques points avec les jeunes et jolies demoiselles… Surtout les rousses. Que j’étais faible avec les petites rouquines …
Mon regard se fit plus dur quand je surpris un verre de bière dans la main de la jeune brune. Les sourcils froncés, mais un petit sourire en coin, je poussais un petit soupire amusé, joignant un petit geste de la main qui signifiait tant pis.
-Vas-y bois comme un trou. C’est pas toi que j’avais prévu de ramener normalement mais si il le faut … Je te porterai sur mon dos. T'as pas intérêt de vomir dessus je te préviens Gaby.
Les épaules haussées sous entendant que la belle Gabriella était une véritable pochtronne je reculais un peu mes jambes vers Remy me doutant que j’allais me prendre un petit coup de talon dans le mollet. C’était comme ça notre relation, entre chien et chat. Refusant de répondre à la remarque sur l’hygiène j’hochais vivement la tête à la remarque du bellâtre sur la proposition de rhum canadien.
-Avec plaisir mec. J’suis toujours ouvert à de nouvelles destinations !
Un petit rire s’échappa de mes lèvres sachant parfaitement que ma phrase pouvait être prise dans plusieurs sens, me rendant compte que cela pouvait vouloir dire aussi essayer les mecs, mais sur ce point ma position était claire.
-Enfin presque tout quoi.
Ajoutais-je un peu plus sérieuse sans quitter mon sourire en coin, alors que je faisais signe à un collègue lui demandant des shooter de whisky qui ici étaient tous écossais.
-En attendant le rhum. Whisky ca vous branche ?
Gabriella savait où je cachais les meilleures bouteilles et que je n’y touchais pas souvent, seulement pour les grandes occasions où avec les personnes que j’aimais particulièrement.
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Si ma première impression a été que Samuel me tendait un traquenard, au final, cette rencontre est des plus agréables, me permettant de taire mes inquiétudes et pensées sombres le temps d’une conversation. Il est agréable d’être en sa compagnie. Et si simple. Il n’y a ni faux semblant, ni masques, du moins, je n’en ai pas l’impression. C’est juste … agréable.
Si bien que le retour de mi Hermano casse presque le moment … mais pas la complicité, notamment lorsqu’on tente maladroite à deux de cacher ma bière derrière mon verre ou son bras, ce qui nous à lui un petit rire et à moi un sourire que je réfrène mais la réplique de Samuel au final me fait rire à mon tour et soupirer à la fois : -Tu as encore sorti le coup du “Lord” ?! T’as d’autres cordes à ton arc enfin Samuel, sois un peu plus créatif.
Bon, je le taquine mais je me doute que pour certaines, cela vends du rêve. Et en vrai, si je sais que c’est un peu un jeu pour lui et d’autres hommes de notre unité, je ne comprends pas vraiment cette envie de séduire à outrance. Ils le savent qu’ils sont beaux, pas besoin d’avoir la validation de toutes les jolies filles qui passent.
D’ailleurs, j’en profite pour prendre une gorgée de ma bière, ce à quoi Samuel tique, comme je m’y attendais, mais il me la laisse, me lançant juste une pique.
-Vas-y bois comme un trou. C’est pas toi que j’avais prévu de ramener normalement mais si il le faut … Je te porterai sur mon dos. T'as pas intérêt de vomir dessus je te préviens Gaby.
Je m’arrête, surprise et avec une frimousse indignée pour répliquer :
-Genre j’suis une pochtronne !?! C’est pas moi dans l'unité qui finit par terre à rendre ses trippes, et tu le sais très bien ! J’ai pas besoin qu’on me ramène, c’est moi qui ramène les gens d’habitude, Cabròn …
Je reprends une gorgé avec un air faussement outré et un regard sombre qui ne doit leurrer personne. D’ailleurs, ma grimace ne dure pas longtemps, entre les deux hommes, les rires et les éclats, je finis vite par retrouver le sourire. Malgré un instant de mélancolie lorsque mes yeux tombent sur mon téléphone, notamment sur la conversation de mi Oso qui reste sans réponse, je finis par ranger le téléphone et revenir à la conversation, lorsque Remy prends la parole
« C'est vrai que ça se laisse boire, même si ça ne vaudra jamais un bon rhum… Un de ces jours Samuel, je t'emmènerai à une soirée cadienne, là tu verras ce que c'est de voyager. » -Une soirée cadienne ? je répète, hélas assez peu cultivée sur cela.
Cependant, si moi je suis encore assez néophyte sur ce domaine, Samuel réplique aussitôt, visiblement bien plus : -Avec plaisir mec. J’suis toujours ouvert à de nouvelles destinations !
Je l’entends rire et alors que je reprends une gorgée, je l’observe, ne comprenant pas pourquoi il se justifie. Vraiment parfois, il est étrange mi hermano… -En attendant le rhum. Whisky ça vous branche ?
Oh, je relève les yeux vers lui, une petite lueur pétillante dedans. Là, tout comme l’allusion au rhum de tout à l’heure a… repris mon attention, Samuel vient de dire un mot magique pour moi. Même si je ne bois pas souvent, cela ne m’empêche pas d’apprécier les bonnes choses. -Pour tous les trois hein ? Tu me fais pas le coup de “c’est une boisson d’homme” ?
Je le regarde intensément. C’est lui qui m’a proposé de venir en plus ce soir donc j’espère qu'il ne s'amusera pas à me faire tourner en bourrique juste pour m’embêter. Aussi, je me tourne vers Remy, avec un sourire :
-Tu es plus Rhum que Whisky ou tu es un amateur des deux ?
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La technique du Lord écossais fit sourire Remy. Le titre ne signifiait pas grand chose, surtout à l'époque actuelle, mais si cela fonctionnait, Samuel aurait eu tort de s'en priver, et le voleur ne le jugerait pas là-dessus. Après tout, Remy n'était-il pas Prince ? Dans un milieu spécifique certes, il ne pouvait pas se servir de ce titre n'importe où, et certainement pas ici. Il prit tout de même la peine de tourner la tête vers le bar pour observer la demoiselle, et esquissa une moue un brin sceptique.
« Oui, elle est plutôt mignonne… Mais on est plus beaux qu'elle. »
Dans ce "on", il englobait Samuel, Gabriela et lui-même. Au-delà de la petite touche d'humour, c'était aussi une façon subtile de signaler à Samuel qu'il était hors de question qu'il les abandonne pour aller draguer une fille quelconque. "Les potes avant les putes", c'était une devise importante. Remy avait beau être un coureur de jupons comme l'écossais, il privilégiait les amis et la famille quand les circonstances l'exigeaient. C'était la première fois qu'il venait dans le pub de Samuel, il comptait bien profiter de la présence de son pote. Et aussi de celle de Gabriela, qui était très agréable, en dehors de toute considération sexuelle - pour le moment du moins.
Il les laissa régler leurs comptes concernant l'alcool, ne voulant surtout pas prendre partie dans le débat, d'autant plus qu'il ne connaissait pas assez la demoiselle pour savoir si elle avait en effet tendance à être trop fêtarde, ou si Samuel exagérait juste pour la taquiner - ce semblait être le grand jeu entre eux deux, de voir qui parviendrait à agacer le plus l'autre. Remy sirota donc sa bière tranquillement, en attendant que la conversation revienne sur un domaine qui le concernait plus.
Lorsque Samuel accepta avec plaisir sa proposition de soirée, en précisant qu'il était toujours ouvert à de nouvelles destinations, Remy releva le nez de sa pinte, le regarda en haussant les sourcils et lui adressa un sourire malicieux. Samuel se reprit aussitôt, conscient du double sens derrière ses mots, et connaissant pertinemment les penchants sexuels de Remy. Il se corrigea donc avant que Remy ait pu faire la moindre remarque, celui-ci se contenta donc de répondre, d'une voix rêveuse et pleine de sous-entendu :
« Dommage… »
Il lui adressa un clin d'œil et reporta son attention sur Gabriela qui avait repris ses mots, visiblement ignorante de ce qu'étaient les cadiens. Il ne pouvait l'en blâmer, le terme était spécifique, issu d'une autre langue, et l'on était bien loin de la Louisiane. Remy reprit donc son sérieux pour éclairer sa lanterne, parlant de son peuple avec la même flamme dans les yeux que lorsque Samuel évoquait l'Ecosse.
« C'est un terme français, en anglais vous nous appelez les "Cajuns", mais pour nous ça a une consonnance péjorative. Je suis issu d'une communauté francophone qui s'est installée en Louisiane au 17e ou 18e siècle. Je viens de la Nouvelle-Orléans, et je peux t'assurer que là-bas, les gens savent faire la fête. »
Il eut un sourire en coin et leva les yeux au ciel lorsque Samuel proposa de passer au whisky. Il ne voulait pas que Gabriela boive trop de bière de peur qu'elle ne s'enivre, et maintenant il lui proposait un alcool beaucoup plus fort et traître ? C'était paradoxal. Remy fit un signe de main pour refuser la proposition, en expliquant :
« Je vais passer mon tour sur ce coup-là, j'ai un très mauvais souvenir d'une méchante cuite au whisky, ça m'a vacciné. Je vais rester sur la bière, ça au moins c'est une valeur sûre. »
Il ne venait pas dans les bars pour se mettre la tête à l'envers, mais plutôt pour profiter de l'ambiance chaleureuse et conviviale. S'il appréciait la sensation d'euphorie que pouvait provoquer une légère ivresse, il était conscient des risques encourus à perdre le contrôle de ses gestes et surtout de ses paroles, aussi consommait-il avec modération, quitte à passer pour un rabat-joie.
Un homme et une femme sont dans un bar, un autre homme entre ... Mince. On dirait le début d'un porno.
-Jm’en fou ça fonctionne Gaby. Et vous connaissez mon amour de mon pays.
Je posais la main sur mon cœur, les yeux un peu vers le ciel, comme si je faisais une petite prière pour mon Ecosse chérie. La terre que je cherissais le plus au monde, bien que je ne vive pas et que tout le monde soit au courant. D’ailleurs j’avais prévu d’y aller pendant un mois lors de mon prochain congé. Peut-être que l’un des deux zigottos face à moi accepteraient d’y aller. Aaron était déjà venu plusieurs fois lui, mais je n’avais pas de nouvelles et je commençais à m’inquiéter. Encore 15 jours et je finirais vraiment par ne pas me laisser faire et j’irai remuer ciel et terre pour voir mon ami.
-C’est pas moi non plus que tu ramènes gamine.
J’haussais un peu les mains en l’air comme si je cherchais à prouver mon innocence alors que je posais mon regard tour à tour entre Gabriela et Remy. Le clin d’œil de se dernier me provoqua un éclat de ire que seul lui pouvait comprendre. J’avais peut-être parlé du cadien à la mexicaine mais je n’avais pas spécialement évoqué son attirance pour les hommes. En plus des femmes, entendons-nous.
-T’inquiète pas Gaby t’es un vrai bonhomme tu auras le droit de gouter dans mon verre. Tu as la moustache et tout ...
Malin et malicieux, je saisis trois verres à whisky écoutant de loin l’explication de Remy concernant sa terre à lui. Nous étions assez semblables après tout. Lui en un peu plus jeune que moi évidemment. Secouant négativement la tête devant le refus asez improbable de Remy, je sortis la meilleure bouteille, étant donné que vous ne vouliez pas boire beaucoup. Un seul verre de ce succulent breuvage serait amplement suffisant. La bouteille dans une main, les verres dans l’autre je me rassis à califourchon sur le tabouret, posant les verres face à vous ne vous laissant pas vraiment le choix.
- Je t’en mets juste un fond Remy. Pour gouter. Promis pas de cuite, pas avec celui là c’est pas fait pour.
La délicieuse boisson, n’était en aucun cas fait pour cela. C’était plus comme quelque chose de précieux que l’on dégustait. Pas le genre de liquide pour finir la tête à l’envers.
- C’est une petite production artisanale d’un de mes cousins.
Je ponctuais ma phrase par le bouchon que je retirais de la bouteille, inspirant quelques instants l’odeur qui s’en dégageait. J’en versais par la suite l’équivalent d’un doigt dans deux verres puis de deux dans un. Tant qu’à faire, je pouvais me faire plaisir. Après tout j’étais dans mon établissement avec une bouteille que j’avais payé entouré de deux personnes que j’appréciais particulièrement.
-Ce qui serait vraiment bien c’est qu’on se fasse un week-end en Louisiane, et une petite semaine en Ecosse. Ca serait super sympa non ?
Les sourcils froncés, j’indiquais tout de même au Don Juan Cajun, un peu comme pour le prevenir tout de même.
-Par contre pas touche à ma sœur. Et ma mère. Le reste je m’en fou mais pas elles.
Sourire aux lèvres tout de même, je poussais un peu le verre de chacun d’entre vous vers vos mains, puis saisissant le mien, je le levais un peu avec un joyeux :
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
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