Il avait fallu du temps pour le Pr. Rowles pour réussir à obtenir les différentes autorisations nécessaires auprès du S.H.I.E.L.D. concernant ses protocoles de soins pour l’agent Carthew. Même s’ils étaient arrangeant concernant la santé de leurs agents, le niveau de protection n’était cependant pas négligeable. Cela faisait presque un mois qu’il avait pris contact avec l’agent Carthew et le Pr. Xavier, beaucoup de choses s’étaient passé. Il avait même craint que son rendez-vous du jour, prévu pourtant depuis plus de deux semaines, se trouve annuler à cause des événements désastreux du 12 mai. Heureusement, il n’en fut rien.
La première séance qu’il allait avoir avec l’agent Carthew, victime des excès de son pouvoir empathique, se ferait par vidéo, afin d’éviter que sa présence ne soit un fardeau pour sa patiente. C’était la première fois qu’il faisait cela et était encore assez mal à l’aise avec les technologies actuelles. Heureusement, sa secrétaire, Miss Johnson, avait préparé pour lui le nécessaire et il ne lui restait plus qu’à appuyer sur quelques boutons.
À 1:55 précises, il fit la manipulation qu’elle lui avait expliqué et le contact avec l’agent Carthew, toujours retenue dans ses appartements sécurisés au S.H.I.E.L.D., se fit. Même si Miss Johnson lui avait expliqué le fonctionnement, Rowles craignait que sa voix ne porte pas bien, aussi parla-t-il avec un ton relativement fort lors de sa première phrase :
Voilà dejà quelques semaines qu’Emy avait eu un entretien par mail avec le docteur Rowles. Ce dernier lui avait promis de trouver une solution pour discuter avec elle. Il lui avait aussi demander des informations sur Charles Xavier qui avait été le premier à la voir entre les deux hommes. La jeune femme n’avait pas eu de retour sur leur entretien et elle n’en avait pas demandé. Cela ne la regardait pas après tout. Le premier rendez vous aurait du avoir lieu la veille, mais les évènements qui s’étaient passé à New-York avait obligé le docteur à reporter. Emy avait entendu parlé du retour de la Sorcier sombre. Heureusement pour l’agent du S.H.I.E.L.D qu’elle n’avait pas eu la permission d’y aller. Son pouvoir était encore très instable et d’après les echos, ça avait été... charger. La jeune femme était restée sagement à l’héliport, se concentrant sur les exercices qu’elle devait faire pour essayer de se protéger des autres. Elle s’était rendue compte quelques temps avant sa première rencontre avec le docteur Rowles que ce qui lui causait le plus de soucis, ce n’était pas seulement les sentiments et émotions des autres qui la mettaient mal, mais surtout les siennes... Peut-être qu’elle devrait en parler au docteur Rowles...
Ce jour là, Emy se prépara pour l’entretien. Lorsque le doteur Rowles lui avait dit qu’ils feraient le rendez vous par visio, c’était un peu le soulagement pour la jeune femme. Elle s’était demandée comment l’homme allait faire pour venir la voir. Il avait fait attention à elle depuis le début. Bien sûr, elle aurait pu le voir en face d’elle. Elle avait réussi à avoir des discussions sans soucis avec Aaron et Moira alors pourquoi pas le docteur ? Peut-être qu’il avait un peu plus de mal à controler ses sentiments ? D’un autre coté, ce n’était pas plus mal. L’heure arriva rapidement et la jeune femme se plaça devant son écran d’ordinateur et attendit que le docteur Rowles apparaisse ce qui ne tarda pas. Il la salua et lui demanda si elle l’entendait très bien.
«Bonjour docteur. Oui, je vous entends très bien.»
Elle lui sourit doucement avant de jouer nerveusement avec ses mains sous son bureau, chose que l’homme ne pouvait pas voir. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de ce rendez vous, mais elle s’attendait à quelque chose... Elle espérait avoir des réponses. Emy dit alors :
«Grâce à Monsieur Xavier et vous, j’ai un peu plus de liberté dans l’héliport... mais je dois vous avouer que j’ai envie de ressentir la chaleur du soleil autrement que par la fenêtre de ma chambre ou de la salle de réunion qui me sert de quartier général... est-ce que ce sera possible docteur ?»
La jeune femme entra directement dans le vif du sujet, mais Emy voulait des réponses et assez rapidement...
Le professeur dut faire quelques réglages de son, comme lui avait indiqué Miss Johnson, pour entendre sa patiente au niveau sonore adéquat pour l’entretien. Il regrettait de ne pas pouvoir voir l’intégralité de son corps, de sorte d’y déceler le langage corporel qui lui permettait habituellement de déceler l’état mental de ses patients. Heureusement, il y avait encore beaucoup à lire sur les visages et son anxiété était visible, confirmée par son entrée dans le vif du sujet immédiatement. Fort heureusement, Rowles avait des réponses satisfaisantes à lui fournir.
« Vous serez ravie d’apprendre que j’ai obtenu le feu vert du S.H.I.E.L.D. pour vous faire sortir, sous certaines conditions cependant étant donné votre état. Pour commencer, il s’agirait de vous installer à la campagne pour un temps. Je vous enverrai les photos des différents lieux possibles qui ont retenu mon attention. Rassurez-vous, aucun de ces lieux n’est à plus d’une demi-heure de route de New York, ce qui vous permettra de recevoir de la visite si vous le souhaitez.
En ce qui concerne votre sécurité, ce qui est d’autant plus à l’ordre du jour au vu des événements désastreux d’hier, vous n’aurez pas de « garde rapprochée », mais votre habitation sera sous vidéosurveillance et une équipe d’intervention chargée de votre protection restera à proximité raisonnable, de sorte de rester en dehors de votre champ d’action tout en pouvant intervenir en moins de 10 minutes en cas d’incident.
Comme il ne pouvait pas voir ses mains ni ses jambes, toute l’attention de Rowles se concentrait sur son visage, guettant les irrégularités des clignements de paupières, les moues discrètes de mouvements de mâchoire involontaires ou simplement le mouvement de ses yeux, le tout sans pour autant paraître insistant ou juge. Il était primordial de rester dans une relation de confiance.
Mettez-vous à l'aise, vous êtes entre de bonnes mains désormais
Emy n’avait qu’une hâte depuis quelques jours : Sortir de l’héliport. Elle savait que ça allait être difficile d’avoir les autorisations, mais elle s’était convaincue que Charles Xavier et le Docteur Rowles allaient pouvoir l’aider. Et puis, il y avait Aaron aussi. Aussi bizarrement qu’agréable, ils s’étaient tout de suite bien entendu et les jours qui avaient suivit avait confirmé la chose. Et pour la jeune femme, ce n’était pas désagréable du tout.
L’entretien par vidéo conférence arriva enfin. Il aurait du avoir lieu la veille, mais au vu des évènements avec la Sorcière Sombre, tout cela avait été reporté à ce jour. Lorsque le docteur apparu sur son écran, incertain avec le son. Peut-être n’avait-il pas l’habitude ? Ce n’était pas un soucis pour Emy, elle pouvait attendre qu’il se sente à l’aise. Pour sa part, Emy jouait nerveusement avec ses doigts sous le bureau. Elle savait que si elle avait été devant Rowles, elle aurait sans doute bouger plus qu’elle ne le faisait, mais ces entretiens par visio était une bonne chose. La jeune femme entra dans le vif du sujet directement parce qu’elle voulait des réponses et surtout, elle n’avait plus envie de rester sur l’héliport plus longtemps. Elle avait besoin d’air et rapidement ! Alors, le docteur commença par lui dire qu’il avait envie eu le feu vert du S.H.I.E.L.D pour la faire sortir. Emy aurait pu sauter de sa chaisse, mais elle avait entend le docteur dire qu’il y avait certaines conditions à respecter. Bien sûr, c’était évidant. Il lui expliqua que pour commencer, elle serait en campagne pour un temps. Il avait même eu le temps de repérer quelques lieux. Il avait bien travailler le docteur. Il la rassura sur le fait qu’aucun des lieux n’étaient à plus de trente minutes de New York. Elle pourrait donc avoir de la visite. Qui viendrait la visiter ?
Le docteur continua en lui disant qu’elle n’aurait pas de garde rapproché au niveau de sa sécurité, mais une vidéosurveillance et une équipe d’intervention qui ne serait pas très loin, mais quand même à dix minutes s’il arrivait quelque chose. Emy appréciait le fait qu’il avait pensé à tout, même à l’équipe qui se trouverait quelques kilomètres plus loin qu’elle pour éviter qu’elle ne perçoive leurs sentiments et émotions. C’était déjà beaucoup plus que ce qu’elle avait sur l’héliport et surtout, elle n’était pas complètement seule. S’il arrivait quelque chose, elle ne serait pas seule. Une petite question existait... plusieurs mêmes, mais une surtout.
«La vidéosurveillance, d’accord, mais pourquoi une équipe d’intervention ? Suis-je en danger et je ne le sais pas ?»
Ce qui perturbait un peu Emy, c’était que les équipes d’intervention allaient sans doute avoir accès à la vidéosurveillance et si un jour elle faisait une nouvelle crise comme elle avait fait lorsqu’elle était avec Aaron un peu avant son premier rendez vous par mail du docteur... L’équipe d’intervention pourrait penser qu’elle est en danger alors que ce n’était pas le cas... Elle se mordit doucement la joue avant de poser une autre question.
«Vous savez si... si l’agent Smith peut aussi descendre de l’héliport ? Il a été blessé et il se remet doucement... Mais il m’est d’une grande aide aussi... Je me demandais s’il était possible qu’il vienne... vienne avec moi...»
Emy se sentit rougir doucement, mais secoua la tête pour se concentrer de nouveau.
«Vous savez à partir de quand je pourrais y aller ? Je serais contente de sortir d’ici...»
Emy avait trop hâte de se trouver toute seule, sans médecins ou infirmières autour d’elle, ni les quatre murs de sa chambre. Certes, elle serait entre les quatre murs de la maison de compagne, mais peut-être qu’elle pourra se promener dans les bois ?
Rowles leva un sourcil à la première question de l’agent Carthew. Pour lui, il était évident qu’elle avait besoin de protection, comme n’importe quel agent du S.H.I.E.L.D., mais il mis sur le compte de l’enfermement et de la dépression cet écart inattendu. D’un ton toujours rassurant, il lui répondit avec un petit sourire chaleureux.
« Non, rassurez-vous, vous n’êtes pas en danger particulier. Toutefois, vous êtes un agent du S.H.I.E.L.D., et à ce titre, vous pouvez être la cible de vos ennemis. Non qu’il soit envisagé que cela arrive, mais il est préférable d’assurer votre sécurité, en particulier dans cette passe difficile que vous traversez.
En ce qui concerne l’agent Smith, je n’ai pas eu tous les détails de son état de santé, mais je ne vois aucune raison, si sa santé le permet, pour qu’il ne puisse pas quitter l’héliport et vous rendre visite. D’ailleurs, il n’est pas prévu d’isoler le secteur : il y aura potentiellement quelques passants. Les lieux que j’ai sélectionnés sont certes peu fréquentés, de sorte que vous ne soyez pas submergée, mais suffisamment pour que vous puissiez voir le monde vivre autour de vous. »
Le rosissement des joues de l’agent Carthew n’avait pas échappé au psychologue, y décelant des sentiments importants pour l’agent Smith. Plus que ce qu’avait laissé entendre le Pr. Xavier. Étant également le psychologue de l’agent Smith, il estimait en son for intérieur que si une relation amoureuse devait commencer entre les deux agents, cela signifiait qu’il avait fait un grand pas en avant dans son deuil. Toutefois, il choisit de ne pas relever cette hypothèse, afin de ne pas mettre l’agent Carthew dans une position gênante.
« Pour ce qui est de votre sortie, une fois que vous aurez choisi votre destination, il faudra compter une semaine de procédures avant que vous puissiez y emménager. Par ailleurs, si vous le souhaitez, nous pouvons procéder à un déménagement complet de votre appartement actuel ou simplement établir votre destination comme une « résidence secondaire ». Le choix est vôtre. »
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Emy avait posé une question innoncente parce qu’elle ne se sentait plus agent du S.H.I.E.L.D depuis si longtemps que le fait qu’elle soit sous protection lui semblait être trop gros... Mais Rowles lui dit que c’était logique parce qu’elle était un agent du S.H.I.E.L.D et qu’elle pouvait être une cible pour les ennemis. La jeune femme hocha doucement la tête.
«Désolée... Il y a si longtemps que je n’ai pas fais de mission que je ne me sens plus agent... ça va être compliqué pour moi de me sentir de la sorte. Mais je comprends la raison de la surveillance.»
Puis le docteur continua en lui disant qu’il n’avait pas toutes les informations sur l’agent Smith, mais il ne voyait pas pourquoi il ne pourrait pas quitter l’Héliport et lui rendre visite. Le coeur de la jeune femme se mit à battre un peu plus fortement. Le fait qu’Aaron ai été là lorsqu’elle avait touché le fond, qu’elle lui avait avoué qu’elle avait tué son frère et que ça avait été le début de la fin, avait rapproché les deux agents. Rowles rajouta au passage qu’il pouvait y avoir quelques personnes qui puissent passer autour des différents lieux.
«Ce n’est pas plus mal. Ce sera l’occasion de voir si je peux gérer mes émotions et ceux des autres.»
Elle savait pertinamment qu’elle pourrait y arriver maintenant... enfin, elle l’espérait. Rowles semblait avoir remarquer son rougissement, mais il n’avait pas relever la chose. Ce n’était pas plus mal. Emy n’avait pas trop envie d’en parler tout de suite. Les choses allaient peut-être trop rapidement, mais pour emy, Aaron était quelqu’un qui était entrée dans sa vie assez rapidement et qui lui avait fait du bien. Parce qu’il lui avait dit qu’il serait là. Alors qu’ils ne se connaissaient pas vraiment... La jeune femme ne s’était jamais sentie aussi bien malgré la crise qui était venue entâchée la journée... Emy demanda alors au docteur quand elle pourrait sortir. Il lui répondit qu’une fois qu’elle aurait choisi la destination, il faudrait compter une semaine avant d’emménager. Une semaine. C’était tellement proche, mais tellement loin aussi... Docteur Rowles lui dit qu’elle pouvait aussi choisir entre une déménagement complet ou en résidence secondaire. La jeune femme regarda l’écran. Est-ce qu’elle avait vraiment envie de rester dans cet héliport ? Pour Aaron peut-être ? Mais pour le reste ? Elle passa sa main dans les cheveux une nouvelle fois puis rajouta :
«Je pense que ce sera une maison principale... J’ai du mal à rester dans cet héliport. J’y reviendrais pour les missions lorsque je pourrais...»
Puis, elle regarda de nouveau le docteur et rajouta :
L’agent Carthew réagissait a priori bien aux différentes réponses et propositions de Rowles. Il ne nota pas de signe de peur notable sur son visage, mais regrettait toujours autant de ne pas avoir un champ plus large, même s’il devait admettre que la discussion aurait pu être très stressante pour sa patiente si ça avait été le cas. Intérieurement, il espérait que les laboratoires de recherche qu’il avait mandatés pour son sérum arriveraient rapidement à un résultat satisfaisant. Enfin, avec ce qu’il avait sous la main, il nota qu’elle était aussi en faveur du passage de diverses personnes occasionnellement. Il semblait que le Pr. Xavier avait vu juste, et il lui en était reconnaissant.
Pour le déménagement, la réponse de l’agent Carthew était attendue : qui voudrait conserver une chambre dans laquelle on était enfermé depuis des mois. Elle avait besoin d’espace. Pour lui éviter tout stress supplémentaire, il décida de ne pas donner de détail concernant la prise en charge financière de sa nouvelle maison : le S.H.I.E.L.D. s’était engagé à payer les frais jusqu’à guérison de l’agent. La question des loyers et autres charges locatives viendraient après cela, donc à un moment où elle serait à même de s’en charger, administrativement parlant.
« Très bien, agent Carthew, nous préparons donc un déménagement complet. Bien entendu, les lieux sélectionnés sont actuellement visitables, et vous les visiterez en personne, accompagné d’un agent immobilier que nous avons mandaté. Ce sera déjà une première sortie qui, même si elle est temporaire, devrait vous faire le plus grand bien. »
Rowles sortit un dossier du tiroir de son bureau, qui contenait les références des trois destinations qu’il avait sélectionnées pour elle. Il les posa à côté de lui, puis réalisa alors qu’il ne pouvait pas les montrer directement à sa patience. Gêné, il replia le dossier et s’éclaircit la gorge avant de reprendre :
« Ma secrétaire, Miss Maya Jonhson, vous enverra par mail toutes les informations de l’agent immobilier sur les lieux. Vous pourrez correspondre avec elle pour définir les dates de visite.
Concernant les autres dispositions mises en place, sachez qu’en ce moment-même j’ai mandaté un laboratoire de recherche d’expérimenter la fabrication d’un produit qui devrait, s’il aboutit, me permettre d’être immunisé à votre pouvoir. Grâce à lui, nous devrions pouvoir nous rencontrer directement sans crainte que ma présence vous incommode. Le Professeur Xavier, a qui j’ai expliqué en détails le procédé, s’est montré enthousiaste concernant cette démarche.
Les résultats de développement actuels sont encourageants mais je crains de ne rien avoir de concret avant le mois prochain. Qu’en pensez-vous ? »
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Emy aimait beaucoup le fait que le docteur Rowles ai pensé à elle et qu’il ai décidé de faire cette réunion en visio parce que ce n’était toujours pas très facile pour la jeune femme de controler ses propres sentiments et ceux des autres. Elle y arrivait de mieux en mieux, mais ce n’était pas encore ça. Le simple fait de pouvoir sortir de l’héliport allait grandement l’aider, elle le savait. Et puis, elle pourrait peut-être voir Aaron plus souvent ? Il s’était passé quelque chose entre eux depuis le moment où ils avaient appris à se connaitre... Peut-être que c’était le début d’une jolie amitié... voir même plus ? Emy n’en était pas encore certaine et pour l’instant, elle essayait surtout de se concentrer sur ce que le docteur lui disait. Ce dernier lui avait demandé si elle voulait faire un déménagement partiel ou complet et la réponse de l’agent ne tarda pas. Elle ne voulait plus rester sur l’héliport, du moins pour l’instant. Elle voulait juste essayer de retrouver cet équilibre si fragile qu’elle avait avant. Bien sûr, si un jour elle reprenait les missions, elle serait emmener à revenir sur l’héliport sans doute, donc il y avait toujours cette possibilité de revenir dans sa chambre, mais ce ne serait que temporaire. L’homme devant elle lui dit alors qu’ils allaient préparer un déménagement complet. Les lieux qu’il avait sélectionné était visitable et elle devait les visité en personne avec d’un agent immobilié. Une seule personne, c’était jouable pour Emy. Il rajouta que cette sortie temporaire devrait lui faire du bien. Emy sourit doucement malgré elle et lui répondit :
«Effectivement, je pense que ça sera un grand pas déjà. J’ai besoin d’air frais... J’ai l’impression que je ne connais plus cette sensation de vent sur ma peau...»
C’était dire le nombre de semaines, mois qui s’étaient écoulé depuis qu’il y avait eu cet incident. Emy se rendit compte que le docteur n’était pas tout à fait à l’aise avec un ordinateur lorsqu’il sembla être gener par quelque chose. Peut-être avait-il voulu lui montrer les lieux à visiter ? Emy choisit de ne rien dire et écoute Rowles lui dit que sa secrétaire, Miss Johnson, allait lui envoyer toutes les informations par mail et qu’elle ne devait pas hésiter à lui écrire pour les dates des visites. Emy hocha doucement la tête pour confirmer qu’elle avait bien entendu avant de l’écouter lui dire qu’il y avait d’autres dispositions mise en place. Le docteur Rowles avait mandaté un laboratoire pour fabriquer un produit qui lui permettrait, si tout va bien, d’être immunisé contre le pouvoir d’Emy. La jeune femme ouvrit de grands yeux. Pourquoi quelqu’un voudrait-il lui faire du bien en prenant ce produit ? Au fond, elle savait qu’il le faisait pour lui rendre la vie plus facile, mais pour Emy, lire dans les émotions des autres était une façon d’anticiper ce qu’ils allaient faire ou dire... Est-ce qu’elle ne se sentirait pas perdu si elle ne pouvait pas lire les émotions du docteur ? Le professeur Xavier semblait même être enthousiame de cette démarche. Les résultats étaient même encourageants, mais il ne pourrait avoir de chose concrète que le mois prochain. La jeune femme joua un peu avec ses doigts sous le bureau et lui dit :
«Malgré le fait que j’ai du mal avec mon pouvoir... Je ne sais pas si c’est une bonne idée.. Enfin, je veux dire, ça part d’une bonne intention, surtout que j’ai du mal à controler mon pouvoir, mais lorsque je le controle... ca me permet de ressentir si une personne me ment ou pas, si elle est mal ou bien. Si ce que je dis ne l’atteins ou pas... Enfin, je sais que c’est pour mon bien, mais docteur, je ne vais pas rester dans cet état en permanance. Sauf si votre produit peut être utiliser sur d’autres pouvoirs, comme ceux de la Sorcière Rouge par exemple... ou plutôt la Sorcière Noire comme on l’appelle ces derniers temps... Mais il serait trop peu efficace je pense... mais ce n’est que mon avis Docteur. Sauf si vous êtes vraiment un livre ouvert au niveau de vos émotions, je pense que je serais capable d’être en face de vous.»
Elle lui fit un petit sourire pour lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas remettre en cause son travail, mais c’était surtout pour lui faire comprendre que son pouvoir, bien qu’elle le déteste actuellement, il lui avait été bien utile ces dernières années...
Un premier blocage venait de s’opérer. Apparemment, l’Agent Carthew était gênée par la démarche du produit que Rowles faisait développer. Il se demanda quelles raisons pouvaient en être la cause, mais la réponse vint sans qu’il n’eût besoin de poser de question. En effet, son point de vue était cohérent : son pouvoir avait toujours été présent et le fait qu’il ne fonctionne pas sur une personne pouvait mettre mal à l’aise. Au fond, c’était semblable à ce que l’on ressentirait si l’on ne pouvait voir ou entendre quelqu’un tout en sachant qu’il est présent.
Le professeur retira ses lunettes, ferma ses yeux un instant en se pinçant l’arête du nez, signe de réflexion, puis remit ses lunettes à leur place. Il réfléchissait autant à la suite de son discours qu’au fait que de beaucoup de personnes parlaient sans cesse de la « Sorcière sombre », un titre pompeux qui déshumanisait la personne qui se trouvait derrière cette appellation. C’était mauvais. Il y avait beaucoup de travail à faire. Mais sa patiente n’avait pas à le savoir pour le moment. Il devait rester concentré.
« Je comprends. », dit-il en souriant, « Je n’avais pas pris cet aspect en compte, en effet. Je vais me permettre de déborder un peu pour que vous compreniez la nécessité, à mon niveau, d’un tel produit.
Pour commencer, bien que je sois psychologue, je reste néanmoins un simple être humain, fait d’émotions diverses. Si mon métier m’a appris à les contenir, les ignorer et les cacher, il m’est impossible de ne pas les ressentir. Or, dans votre cas, il est strictement impossible que quiconque puisse vous cacher ses sentiments. De fait, vous seriez capable de saisir moments de réflexion, de contrariété, d’empathie ou même de peine, et de les interpréter de façon dommageable pour votre propre guérison.
Mon rôle, en tant que psychologue, est de vous offrir un regard neutre sur votre condition, de vous permettre d’avancer vers votre propre guérison. Si mes sentiments venaient à s’immiscer dans cette relation très stricte, ce serait un échec et une impardonnable erreur de ma part, vous comprenez ?
Revenons à vous, cependant. Je comprends vos craintes, aussi je vous propose que nous passions un accord, voulez-vous ? Je suis votre psychologue, vous êtes en droit de me dire ce que vous souhaitez sans que je n’émette aucune forme de jugement ni que je ne les laisse m’atteindre, de sorte que je reste un pilier auquel vous puissiez vous soutenir. En sus, je m’engage sur l’honneur à ne jamais vous mentir lors de nos entretiens. Est-ce que cette promesse vous aiderait à vous sentir mieux vis-à-vis de notre rencontre en direct, malgré l’immunité temporaire que me donnera le produit ? »
Mettez-vous à l'aise, vous êtes entre de bonnes mains désormais
Emy avait du mal à se rendre compte que les émotions des autres pouvaient gêner sa «guérisson». En fait, elle avait tellement l’habitude de ressentir toute sorte de chose autour d’elle, qu’elle n’y prêtait plus vraiment attention avec le temps. Sauf depuis l’accident ou elle n’arrivait plus à mettre cette barrière autour d’elle. Alors, elle expliqua au Docteur Rowles son ressenti et ce dernier le prit en compte avant de lui donner son explication. C’était tout à fait logique en fait que les émotions de l’homme ne viennent pas jouer un mauvais rôle dans leurs conversations. Peut-être qu’Emy pouvait interprêter les choses différaments de ce que Rowles voulait lui dire et les choses pouvaient dégénérés ? C’était quelque chose que la jeune femme n’avait pas vraiment réfléchi. Sur ça, il marquait un point. Il voulait seulement lui offrir un regard neutre sur la situation et surtout, sur elle-même. Elle n’avait pas besoin des émotions du docteur en plus des siennes. Il lui dit alors que si ses sentiments venaient à entrer dans cette relation strict, ce serait un échec et une impardonnable erreur. Emy regardait toujours le docteur lorsque ce dernier lui demanda si elle avait comprit...
«Je crois que j’ai compris oui... mais je tiens quand même à vous dire que vos sentiments n’auraient pas gêner Docteur. Je sais faire la part des choses entre les sentiments ressentis et les explications qui viennent pour la séance... mais je comprends votre démarche alors je pense que c’est une bonne chose... je pense.»
Elle n’en était pas certain encore parce qu’elle n’avait jamais eu en face d’elle, une personne sans sentiments ou émotions. Même les personnes les plus noires de cette Terre avaient des sentiments et des émotions. Ce serait sans doute une expérience troublante... Puis, le Docteur Rowles lui dit alors qu’ils pouvaient passer un accord tous les deux. Il s’engageait à ne pas mentir pendant les entretiens. Il serait difficile pour Emy de s’en rendre compte s’il prenait le sérum, mais elle lui faisait confiance alors pourquoi refuser cet accord ? Elle n’en avait aucune raison.
«D’accord. Mais je vous rassure que ce n’est pas contre vous... c’est juste que cela... que ça va faire bizarre de me retrouver devant une personne donc les émotions et sentiments sont altérés... Cela risque d’être un peu... déstabilisant pour moi les premières fois.»
Elle passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux. Les choses évoluaient tellement vite en quelques jours. Elle prenait presque le tournis devant tant de nouveauté. Mais c’était pour son bien et elle savait que dans quelques temps, elle allait vivre sa meilleure vie, du moins... elle allait essayer.
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