Si chaque personne possède au moins une madeleine de Proust, une très précise qui la ramènera systématique dans son passé à un souvenir bien précis, pour ma part, il est clair et net qu’il s’agit du son que produit les touches d’un piano. Cela me rappelle clairement à chaque fois ces moments, le visage de ma mère, et un air en particulier. Une vieille chanson parlant de la Lloronna …
Alors lorsqu’il me propose d’en jouer, moi qui ne connaît que quelques morceaux très rudimentaire, je suis ravie et je rouvre l’instrument pour lui, le laissant s’installer avant de m’asseoir à ses côté aux bord, pour ne pas le gêner et attends qu’il se lance, l’observant comme une enfant qui attends un tour de magie. La musique s’élève et doucement, je me laisse porter. Un instant, je ferme même les yeux, fredonnant l’air à ses côtés. Dans l’espace vide, les notes qui jouent s’élèvent et prennent un écho très particulier, comme mystique. J’avoue que je suis fascinée. Doucement, après l’avoir bien écouté les premiers accords, ma voix s’élève d’abord comme un murmure avant d’être plus fort. Je ne suis certainement pas la meilleure chanteuse qu’on peut connaître, je le sais bien mais on m’a déjà dit que je chantais relativement bien. Et c’est ainsi que je chante avec lui, sans fausse note ni même hésitation. Ce n’est pas souvent que je chante. Mais cela m’a fait du bien je dois dire. Lorsque l’air se termine, toujours assise à côté de lui, je prends un instant pour respirer avant de me tourner vers lui et lui dire, doucement : -Je crois que cela fait très longtemps que je n’ai pas chanté ainsi.
Je chantais à la messe tous les dimanches mais ainsi, avec à la fois autant de simplicité et en même temps de profondeur, cela était plus rare. -Où tu as appris ? Cela fait longtemps que tu joues ?
Take my hand,I lead the danceCharlie Swanson & Gabriela ÁlvarezAlors que je jouais du piano, le son des touches remplissait l’église et ça donnait vraiment bien. C’est alors que Gabriela se mit à chanter en cœur avec moi qui jouait du piano. Elle chantait vraiment bien et le son de nous deux donnait vraiment bien. Jouer comme ça me rappelait l’époque dans la base d’Hydra où j'apprenais à en jouer et je me souvenais de mon professeur qui était un véritable enfoiré, toujours a me crier dessus et à me battre. Professeur que je tua quand j’eu l’âge de ne plus me faire crier dessus. Jouer avec elle me rappela le moment où je le tua et j’avais adoré ce moment.
On finit la chanson et Gabriela se tourna en me disant que ça faisait un moment déjà qu’elle n’avait pas chanté ainsi, malgré depuis le temps qu’elle n’avait pas chanté elle gardait une belle voix. Elle me demanda ensuite où j’avais appris et depuis combien de temps j'y jouais.
“J’ai appris chez moi avec mes parents pendant mon enfance, je ne joue pas souvent mais assez pour garder un certain niveau. Et toi où as- tu appris à chanter comme ça?”
Avec tout ça on avait complètement oublié ce que le prêtre nous avait demander qui est de ranger et de nettoyer l’église mais je me rapprochais trop de la cible pour risquer de perdre ça en le rappelant.:copyright:️ DABEILLE
To make suffer is an art that only some know how to handle
C’est une chose que je trouve magique, l’écho d’une écho. La structure qui fait résonner la musique et le chant de manière si douce. Assise à ses côtés, les yeux parfois clos, je laissais ma voix suivre ses notes de musique. La chanson me vient assez facilement. Peut-être parce que je suis à l’aise ou juste parce que je suis dans cet endroit que j’aime et dans lequel je me sens en sécurité. Je n’en sais rien en fait mais je savoures le moment, pleinement. Lorsque la chanson se termine, j’ai un instant où je reste calme, passant mes doigts un instant sur le bois qui encadre les touches. Depuis le temps que je le connais, je ne crois pas encore l'avoir proposé à mi Oso. Il faudra que je lui propose, un jour, de venir avec moi. Je sais qu’il n’est pas aussi croyant que moi, je ne sais d’ailleurs même plus s’il croit vraiment.Une conversation qu’il faudra qu’on ait un jour tous les deux. Un sourire doux naît sur mes lèvres à sa pensée, avant que je ne finisse par me tourner vers Charlie qui lui est présent, notamment pour lui poser une question.
“J’ai appris chez moi avec mes parents pendant mon enfance, je ne joue pas souvent mais assez pour garder un certain niveau. Et toi où as- tu appris à chanter comme ça?”
-Moi … Je chante depuis que je suis enfant. J’ai jamais eu vraiment de cours. J’ai juste … chanté dès que je le pouvais.
Je lui dis cela en souriant avec douceur. Je tourne la tête vers l’entrée. Pour l’instant, on a pas été dérangé. N’importe qui pourrait passer la porte de l’église. Si nous sommes là, c’est à raison.
-Enfin, peut-être qu’un jour, je prendrais le temps de m’entrainer vraiment… enfin si déjà je trouve le temps de me reposer, lui dis-je en souriant.
Je me tourne vers l’allée. Il nous reste encore quelques petites choses à faire mais vu l’heure … J’hésite à nous remettre à jouer ou peut-être enfin commander un repas.
-Que dirais-tu d’un bon café ? Et ensuite on pourrait se faire livrer … qu’est-ce que tu voudrais d’ailleurs, le père Damien nous invite donc on peut prendre ce qu’on veut … dans la limite du raisonnable bien sûr.
Je commence à me lever pour faire un pas vers la petite arrière salle dans laquelle il y a tout ce qu’il faut pour faire du thé, du café, bref, de quoi nous aider à tenir cette nuit.
Take my hand,I lead the danceCharlie Swanson & Gabriela ÁlvarezGabriela me répondit qu’elle chantait depuis son plus jeune âge et qu’elle n'avait jamais pris de cours. Ce qui me paraissait surprenant vu la voix qu’elle avait. Mais après tout, le fait de pratiquer quand on avait le temps sans forcément prendre des cours peut être un moyen d’apprendre. Elle continua en disant qu’un jour elle prendrait le temps de s'entraîner vraiment si elle trouvait le temps de se reposer. Personnellement je ne trouvais pas qu’elle en avait besoin mais je ne dit rien car ce n’était pas nécessaire et que je devais me concentrer.
Gabriela me proposa un café et de se faire livrer car c’était le père Damien qui payait et que l’on pouvait prendre ce qu’on voulait. C’est vrai qu’un café pourrait me faire du bien et me permettre de me réveiller pour me concentrer plus sur Gabriela.
“Je ne dirais pas non à un café, merci. Prends ce que tu veux je ne suis pas difficile. Ça veut dire que personne ne viendra prendre le relais, c’est aussi bien on est bien tous les deux.”
La manipulation était presque essentielle dans mon boulot et il fallait dire que je me débrouillais assez bien, je savais où placer les mots et quels mots placer. Tout cela est complexe et il faut savoir écouter les autres pour se rapprocher d’eux et augmenter les chances que la manipulation soit efficace.:copyright:️ DABEILLE
To make suffer is an art that only some know how to handle
Cela fait longtemps que je ne me suis pas retrouvé avec quelqu’un pour une nuit de bénévolat. Si ça ne rassure pas toujours le père Damien de me savoir seule dans l’église de nuit, ce sont des moments que j’affectionne en vrai. Mais d’être accompagnée, surtout par une personne que j’apprécie de plus en plus, cela est très plaisant Je lui propose une pause boisson et surtout de commander à manger. Si lui n’est là que depuis … une heure environ, moi je suis là depuis un moment. Aussi il me suit dans la cuisine et je commence à faire chauffer de l’eau en attendant son choix “Je ne dirais pas non à un café, merci. Prends ce que tu veux je ne suis pas difficile. Ça veut dire que personne ne viendra prendre le relais, c’est aussi bien on est bien tous les deux.”
Je me retourne vers lui, l’air interrogatif. Pourtant, je lui ai dis qu’on viendra nous relever plus tard :
-Euh si … enfin normalement ils viennent vers 3h du matin. S’ils ne viennent pas cela dit, je devrais fermer l’église et on pourra rentrer mais si tu veux rentrer avant, n’hésites pas, tu n’es pas prisonnier hein.
Je verse l’eau chaude dans la cafetière et lance un premier café en ajoutant :
-Mais très bien, le café arrive et je te propose qu’on se commande deux pizzas, ça te va ? Ils ont l’habitude de nos commandes, et ici, dans la cuisine, on capte mieux.
Le deuxième café se termine et j’approche de la table avec les deux tasses, lui en tendant une avant de m’asseoir en face de lui, savourant une première gorgée de ce tord-boyau:
-Désolé, c’est pas le meilleur café du monde mais au moins, il aide à rester éveillé et on va en avoir besoin. Surtout si on reprend les tâches après cela.
Je m'étire un peu. La journée a été longue et j’enchaine un peu trop.
Take my hand,I lead the danceCharlie Swanson & Gabriela ÁlvarezGabriela se retourna vers moi avec un air surpris en me répondant que normalement si,ils viendraient à 3h prendre le relais et que s' ils ne venait pas, Gabriela devrait fermer l’église. C’est en l’entendant que j’avais compris que j’avais fait une erreur, la fatigue commençait à me toucher et le café me ferait le plus grand bien. Il fallait que je fasse plus attention car la moindre erreur pourrait le faire douter sur moi.
“Oui c’est vrai, j’avais oublié que quelqu’un devait prendre le relais. Je suis un peu fatigué mais ne t’inquiète pas ça va aller.Je peux tenir et j'attendrai pour rentrer chez moi.”
Elle commença à verser l’eau chaude dans la cafetière, lança un café et me proposa qu’on commande des pizzas. Elle m’expliqua qu’ils avaient l’habitude qu’elle commande ici et que l’on captait mieux dans la cuisine. C’était des informations vraiment inutiles mais Gabriela avait tendance a toujours trop parler et je devais malheureusement m’y faire.
“Oui c’est très bien des pizzas.”
Je m'assois à la table qui se trouvait et Gabriela s'assit devant moi en me donnant une tasse de café. Elle s’excusa d’avance en disant que ce n’était pas le meilleur café et lorsque j’y goutta je comprenais pourquoi elle disait ça. Ce café était infect mais au moins m’aiderait à me réveiller ou me tuerais je ne sais pas.
Dans l’église, Charlie et moi passons un bon moment. Une fois notre repas arrivé, et plusieurs cafés après, on reprends le travail.
Ce fut une soirée assez drôle. Bouger, ranger, le tout allant et venant dans l’édifice, moi en tenue plutôt confortable, lui en costume. J’avoue, l’image me fait toujours sourire. C’est vraiment un bon moment. Lorsque je lui avais proposé cette petite sortie à l’église, je ne m’attendais pas que ça se passe ainsi. Je l’apprécie Charlie. Il est parfois maladroit mais je suis sûre qu’au fond, il avait bon fond. Et tant mieux d’ailleurs, qui veut d’un grincheux ou d’un méchant dans son quartier. Sans avoir la même connexion que je peux avoir avec d’autres comme Samuel, Bucky ou même Rocket, je pense pouvoir dire qu’il fait partie des connaissances avec qui je me sens bien.
Une fois les tâches faites, je lui propose de reprendre place face au piano. J’en profite pour lui apprendre une chanson que j’aimais bien, une chanson que ma mère m’avait apprise autrefois. C’est un geste assez fort pour moi de lui montrer cela. On la joue quelques fois avant qu’enfin celui qui doit prendre notre relève n’arrive comme prévu à 3h du matin, finissant lui aussi son service. Je lui prépare une carafe de café bien chaude avant que nous même, nous ne décollions pour rejoindre nos foyers. Voyant que Charlie n’a pas de véhicule, je lui donne mon deuxième casque pour qu’il grimpe sur ma moto et le ramène jusqu’à chez nous. Le voyage, de nuit à cette heure-là, se fait vite, sans encombre. Je gares la moto et monte avec lui avant de le laisser devant sa porte, lui faisant un dernier câlin de bonne nuit avant de sauter dans mon lit et m'endormir quelques instants après. C’était une chouette soirée.
Accueil
