[terminé] Montre moi ton âme, je te dévoilerai la mienne

 

Mardi 14 mai 2024

Si son cœur était vide, sa tête, elle, était lourde. Lourde de pensées, de questions, d'incertitudes, de craintes... Des images les plus tortueuses les unes que les autres passaient derrière le voile de ses paupières closes, sans qu'il ne puisse encore les chasser de son esprit. Est-ce que la tempête cessera bientôt de hurler ? Car elles étaient bruyantes, ces images. Bruyantes, encombrantes et douloureuses, au point de l'empêcher de dormir et de se concentrer. Mais depuis le temps que le sommeil le fuyait, il avait presque l'habitude à présent.
Avachi sur l'un des fauteuils près de la baie vitrée qui donnait sur le lac, il avait fui les réunions interminables et les débats houleux ; aujourd'hui, il n'en avait pas la force, pas le courage. Il avait juste besoin de souffler, de respirer, de dormir aussi, mais pour ce dernier point il n'avait que trop peu d'espoir. Massant l'une de ses tempes battant de son flux sanguin à l'aide de sa main droite, il s'était concentré sur sa respiration comme son psychologue lui avait tant conseillé... Manœuvre tout à fait dérisoire, ce court exercice l'avait même davantage agacé. Désormais nerveux, il avait presque sursauté sur son fauteuil lorsqu'un agent du S.H.I.E.L.D était venu tapoter son épaule, étant porteur d'un message auquel le Soldat de l'Hiver ne s'attendait pas.

« Agent Barnes ? Vous êtes attendu sur le terrain, à l'adresse indiquée ci-dessous. »

Le remerciant d'un coup de menton désinvolte, Bucky s'était empressé de prendre le morceau de papier que l'agent lui tendait, avant que celui-ci ne fasse demi-tour sans demander son reste. Staten Island ? Maintenant ? Cela ne pouvait pas attendre ? N'ayant même pas eu le temps de demander davantage d'informations sur la raison de cette convocation surprise, Bucky avait laissé ses bras retomber lourdement contre l'accoudoir de son fauteuil, ayant la drôle d'impression qu'on se jouait de lui. S'attardant quelques minutes sur son siège, il n'avait aucun mouvement autour de lui : est-ce qu'il était le seul à avoir reçu cet ordre ? Et si c'était le cas, pourquoi ? Rapportant le bout de papier devant ses yeux quelque peu cernés, il n'avait pu s'empêcher de songer que c'était un endroit qu'il appréciait particulièrement, mais qu'il n'était pas le seul, justement... Est-ce que... Non. L'idée lui paraissait folle, incongrue même. Et pourtant. Malgré lui, les battements de son cœur s'étaient affolés dans sa cage thoracique, martelant à grands coups de poignards sous sa peau comme le hurlement déchirant du loup appelant la lune en pleine nuit. Il ne voulait pas y croire, mais il ne pouvait réfréner l'espoir qui s'offrait à lui : c'était elle.

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Environ une heure plus tard, le grognement sourd d'une moto puissante s'était interrompu sur les pavés de Staten Island, au lieu indiqué sur le morceau de papier qu'il avait soigneusement glissé dans la poche de sa veste en cuir. L'endroit était quasiment désert à cette heure de la journée, et la légère pluie qui commençait à tomber sur les dédales devait dissuader les badauds de s'y aventurer : une large place en pierres grises bordait la route principale, depuis laquelle on pouvait apercevoir, fière et digne dans sa toge toute verdâtre, la Statue de la Liberté, brandissant la flamme d'or qui reluisait à peine sous les rayons d'un soleil timide. 

Parcourant brièvement les alentours de son œil aiguisé, le Soldat de l'Hiver avait abandonné sa moto dans un coin avant de faire quelques pas sur la place dépeuplée, ayant l'étrange impression d'arpenter un lieu faussement abandonné : malgré ce que suggéraient les apparences, il n'était pas seul, il le savait. Était-elle en colère après lui ? Allait-elle vouloir le tuer ? S'il avait pu prévenir les autres, lui fausser compagnie ou encore monter tout un stratagème barbare pour essayer de la capturer, mais il n'en était rien. Ayant éteint son portable pour qu'on ne puisse le localiser, Bucky avait fait quelques pas sur le bitume humide, s'approchant d'une barrière en pierres grises afin d'y déposer ses deux mains gantées, le regard perdu au loin. Les battements de son cœur soufflaient un affolement presque douloureux, tandis qu'il contemplait les vagues paisibles qui venaient s'échouer en rafales en contre-bas.

« Je sais que tu es là. »

Avait-il dit alors d'une voix calme, sans bouger d'un millimètre, attendant seulement qu'elle daigne se montrer.

@Wanda Maximoff  

 

Mardi 14 mai 2024

Quelques secondes de silence suivirent ses mots, mais il ne s'en était point formalisé : il savait qu'elle était là, quelque part, tapie dans l'ombre en attendant de se dévoiler enfin mais, surtout, il était persuadé qu'elle l'avait entendu. Très vite, des pas de talons aiguilles résonnant dans son dos ne tardèrent pas à lui donner raison, lui indiquant qu'une personne se rapprochait de lui, et même sans la voir, il avait la conviction de connaître son identité. Quittant la barrière qui délimitait les contours de la place ayant vu sur l'eau paisible, Bucky avait instantanément posé son regard azuré sur Wanda, qui était presque méconnaissable dans cette apparence de femme fatale tout apprêtée. Le corps dissimulé sous l'étoffe d'une robe sombre qui soulignait la délicatesse de ses courbes, perchée sur de hauts talons qui mettaient en valeur ses jambes, les traits soulignés par un maquillage sophistiqué... La Sorcière Sombre savait jouer de ses charmes, mais ce n'était pas encore assez pour le duper ou lui faire baisser sa garde. Il devinait fort bien les intentions qui étaient les siennes, et c'est peut-être pourquoi il avait croisé ses bras contre son torse, comme pour ériger une barrière invisible entre eux.

Le visage impassible, il l'avait observée quelques secondes sans répondre tout d'abord à ses premières paroles, la laissant silencieusement se réjouir de sa venue obéissante ; il était venu seul, mais pas pour elle, seulement pour qu'aucune autre personne ne soit en danger. Pendant qu'il réfléchissait à toute vitesse, la belle rousse jouait de ses charmes en croisant ses jambes d'une manière tout à fait élégante, essayant vainement d'attirer son regard sur ses penchants désireux : rien n'y faisait, les yeux de Bucky restaient rivés sur son visage féminin, qu'il préférait sans artifice d'ailleurs. « parler de ton avenir et du mien. » Irrémédiablement, traître sentimental aux faiblesses amoureuses, son cœur avait manqué un battement. Ces mots, il avait espéré les entendre durant de longues semaines, de cette voix veloutée qu'il connaissait par cœur. Parce qu'il la connaissait sur le bout des doigts, il aurait même pu dessiner son visage les yeux fermés ; ses lèvres charnues qui enivrent son monde de leurs sourires, ce petit nez pointu, ses grands yeux verts formant un océan dans lequel il aurait bien voulu se noyer... C'était elle. Son visage. Ses mains. Son parfum. Son corps sculpté par le plus talentueux des anges. L'incandescence brûlante de ses cheveux qui voltigeaient grâce au vent. Il connaissait son visage par cœur, oui. Mais il allait devoir l'oublier. Et ordonner à son cœur de se taire, de ne plus hurler. Il n'avait pas le choix. Il le fallait.

Passant brièvement la pointe de sa langue sur ses lèvres, il avait détourné le regard un instant pour fixer un point invisible, avant de revenir sur son visage, ayant bien du mal à comprendre où elle voulait en venir.

« Je t'écoute. »

Penchant légèrement son visage sur le côté, il avait instinctivement crispé l'un de ses sourcils en inspirant profondément, à la fois curieux et craintif de ce qu'elle allait lui annoncer. Ses intentions étaient indéniablement mauvaises, alors ce qu'elle s'apprêtait à dire n'allait sûrement pas déroger à la règle... Il s'attendait au pire.

@Wanda Maximoff  

 

Mardi 14 mai 2024

« C’est toi que je veux. »

Les syllabes avaient ricoché sur son coeur avec un goût d'amertume, sans y déposer la moindre caresse amoureuse : elle mentait, il le savait mais, peut-être que durant un court instant, il avait plié le genou face aux belles fabulations qu'elle lui vendait. Tout ce qui sortait de cette bouche voluptueuse et enviable n'était que manipulation, mais il avait voulu y croire, il aurait aimé y croire. Il aurait aimé que ce soit vrai, surtout. Néanmoins, même en ayant à l'esprit que la belle rousse ne lui diluait que ce qu'il avait envie d'entendre, l'esprit de Bucky inclinait vers quelques rêveries interdites ; et si... Et si. Si c'était aussi simple. S'il était un peu plus égoïste, peut-être l'aurait-il suivi aveuglément, acceptant d'être l'objet de ses élans perfides, la protégeant de ceux qui voudraient la détruire, oubliant le bien et le mal, oubliant le chemin encouru pour tenter de devenir une personne respectable... Il avait fait tant d'efforts pour survivre. Il avait tant enduré, tant souffert. En cet instant, il aurait sans doute préféré qu'on lui arrache l'autre bras, non, qu'on lui arrache le coeur. Qu'on le piétine, qu'on le détruise en miettes, qu'on le réduise en morceaux pour qu'on le remplace par un organe de fer qui ne ressentirait plus jamais rien. Fermant les yeux quelques secondes, il avait senti que ses paupières s'étaient emplies de quelques larmes trop longtemps refoulées, qui dévalaient enfin la pente de ses joues laiteuses. Ô, si seulement il t'aimait en étant égoïste, Wanda... Mais égoïste, il ne l'était pas.

« Wanda aussi a des sentiments, des envies et une âme. Dis-moi, à l'heure où on se parle, où est-elle ? Est-ce qu'elle va bien ? »

Envers et contre tout, balayant l'unique chance qu'il avait de vivre auprès de celle qu'il aimait d'un amour borné, Bucky choisissait de la privilégier : il la sauverait pour qu'elle puisse vivre avec Loki, pour qu'elle soit libre et heureuse, même sans lui. Il n'y avait finalement pas de place pour le bonheur dans une vie telle que la sienne.

Passant rapidement sa main robotique sur la peau fine de ses yeux, essuyant les traces humides de son chagrin, Bucky s'était détourné d'elle un instant, ne voulant pas lui offrir la satisfaction suprême de voir ses talents de manipulatrice réussir : il ne voulait pas céder, mais elle le torturait presque. Se rapprochant de lui a pas de louve, elle l'avait longuement observé avant de poser sa main délicate sur son avant-bras, plantant ses yeux ensorceleurs dans les siens. Il avait essayé de fuir son regard, relevant légèrement le menton pour contempler le ciel bleu qui fourmillait de nuages blancs comparables à du coton, en vain. La Sorcière sombre l'attirait irrémédiablement vers elle, si bien qu'il avait fini par baisser ses yeux azurés sur son visage clément de beauté.
La proximité de leurs corps l'enivrait quelque peu, lui donnant l'impression de revenir quelques semaines en arrière, en Janvier... À ce moment-là, il y avait vraiment cru ; même s'il savait pertinemment qu'il ne la méritait pas, qu'elle était trop bien pour lui, il s'était laissé porter par la femme qui se tenait devant lui, et qui l'avait rendu ivre d'amour.

« Arrête... »

Avait-il murmuré dans un souffle, sans réellement avoir la volonté de la repousser. C'était cruel, cette culpabilité qu'il éprouvait déjà. Il allait le regretter, Wanda allait sûrement lui en vouloir, et cela ne ferait que renforcer la piètre opinion qu'il avait déjà de sa personne, mais c'était plus fort que lui. Leur relation était née d'une rencontre inattendu, de l'effleurement de leurs regards et de l'appel incessant de leurs âmes. Ils se sont frôlés, hésitants et caressants, perdus, entrechoqués, retrouvés et, pour Bucky, avec toujours l'intime conviction que le bonheur était dans la fusion de leurs deux êtres ; l'avenir lui a-t-il donné raison ? Bien que conscient des ratures entachant le beau carnet de leur histoire, il répondrait sans nul doute que oui. Il est à elle, à ses mots qui le grisent, à la jalousie infinie qui l'étreint à la seule pensée qu'elle puisse appartenir à un autre, aux caresses qu'il appose sur ses plaies, aux mots qu'elle a déposé sur les siens... Mais par quel sortilège, par quel envoutement secret, retient-elle son coeur tourmenté entre ses deux mains ? Avec une urgence toute définie par l'amour trop longtemps muselé et caché, Bucky remonta les siennes auprès de son visage féminin, et encadra alors, de ses doigts presque tremblants, les joues rosées de la belle rousse. Un instant, ses pouces avaient caressé sa peau froide, pâle, mais infiniment douce, avec une telle délicatesse qu'on aurait pu croire qu'elle était faite de porcelaine.

De nouveau, il n'entendait plus rien. Qu'importe s'il se jetait dans le vide en ayant peur de l'atterrissage, la chute était suffisamment belle pour qu'il l'accepte. Les derniers remparts de sa volonté ayant cédé, il avait approché son visage du sien pour oser le blasphème amoureux, scellant leurs lèvres dans un flânant baiser interdit, qui sonnait comme un baiser d'adieu. Adieu mon amour, adieu ta beauté si singulière et tes lèvres gravées sur ma peau, adieu ton odeur qui a fait naitre un champ de roses dans mes poumons, adieu tes mains qui me donnaient l'impression d'exister, adieu ton rire qui m'a fait renaître, adieu ta peau, adieu tes mots, adieu puisqu'il le faut.

@Wanda Maximoff  

 

Mardi 14 mai 2024

Le contact défendu de leurs lèvres unies dans ce baiser inachevé avait accompli l'étonnant miracle de faire germer des étincelles dans ses veines, changeant son sang en une effusion volcanique qui réanimait chacun de ses sens, jusqu'ici endormis. Il respira l'odeur enivrante d'un parfum fleuri qui lui intima une palette de couleurs infinies, si bien qu'il fut incapable d'en choisir une pour la définir : aussi lumineuse qu'un soleil d'été, aussi pure que les premières neiges de l'hiver, quel mot fallait-il donc inventer pour parler d'elle ? Un vent glacial venait mordre son visage mais il n'en souffrait point, une chaleur diffuse l'ayant délicieusement enveloppé car l'espoir, dans son cœur meurtri, venait de renaître. Un espoir fou, un espoir d'amoureux aliéné, un espoir qui était comme un baume sur son cœur déchiré, comme une quête inaccessible pour le prétendant passionné qu'il était. Mais peut-être, oui, peut-être... Peut-être se rendrait-elle compte qu'elle l'aimait aussi ? De douces pensées illusoires s'étaient sournoisement glissées dans son esprit désoeuvré, car, pour éviter les bras tortueux de la tristesse, James s'était fourvoyé quelques secondes, s'imaginant alors que les sentiments qu'il éprouvait étaient réciproques. Si seulement c'était vrai... Au fond, il le savait. Il connaissait la vérité. Mais son cœur et son esprit se battaient pour gagner la gouvernance de son Être, si bien qu'il était à la fois conscient de la déception qui l'attendait tout en ne pouvant s'empêcher d'espérer. S'enivrant de la présence de cette femme merveilleuse entre ses bras, la seule qu'il n'ait jamais véritablement aimée et qui lui échapperait inévitablement sitôt que cette parenthèse enchantée s'achèverait, il avait soudainement reculé son visage lorsqu'elle avait prononcé son prénom.

La bulle fragile dans laquelle il s'était volontairement emprisonné venait d'éclater en mille morceaux. Il l'avait regardé, presque effaré de son propre geste, sans le regretter réellement. Ce dernier baiser volé, ce moment dérobé, il l'avait emprisonné dans son cœur comme le plus précieux des joyaux caché dans un écrin de velours : il fallait le préserver, ne pas l'effacer, ne pas l'effriter. Il lui faudrait se souvenir du parfum embaumant sa gorge féminine, la douceur des lèvres qu'il ne pourrait plus embrasser, la peau délicate qu'il ne pourrait plus caresser. Déglutissant avec difficulté, il s'était reculé de quelques pas tandis qu'elle parlait. Elle avait parlé. Pas la Sorcière Sombre, mais Wanda, la vraie, celle qu'on avait cru perdue à jamais. Et alors qu'il faisait face à son amie surgissant de l'ombre de son double tyrannique, Bucky s'était empli de honte face à elle, sachant combien son élan déraisonné, quoique guidé par l'amour sincère qu'il lui portait, était d'une laideur sans nom. Peut-être qu'une nouvelle culpabilité viendrait toquer à la porte de son esprit d'ici quelques heures, le dénigrant pour sa faiblesse d'esprit : il avait cédé à une pulsion amoureuse, ployant le genou face à celle qui gouvernait en son cœur. Il avait si peu à lui offrir, il était tant imparfait. Il n'était qu'un cœur cabossé relié à un esprit en lambeaux, un puzzle dont certaines parties étaient manquantes, cassées, arrachées, mais il lui aurait tout donné, tout offert. Pour elle, il aurait essayé. Malheureusement pour lui, ce n'était probablement pas assez.

Elle avait crispé ses mains sur lui, s'étonnant de sa propre présence ici, mais Bucky n'avait pu l'affronter, pas encore. Repoussant délicatement ses mains pour se libérer de son emprise, le Soldat de l'Hiver s'était détourné d'elle pour tenter de remettre ses pensées en place, maintenant que son cœur était en miettes. Il avait contemplé le remous des vagues devant lui, essayant de temporiser son esprit pour ne pas faillir une nouvelle fois ; il avalerait ses sentiments comme un poison de silence.

« Le bracelet de Rocket doit faire son effet, même si tu ne l'as pas gardé longtemps. Nous avons tout de suite vu qu'il y avait eu un changement... Dans ton regard. C'est une bonne nouvelle. »

Glissant ses mains dans les poches de sa veste en cuir, Bucky s'était retourné vers Wanda en affichant soudainement une mine froide et impassible, qui était l'héritage de son passé peu glorieux : il parvenait sans mal à cacher ce qu'il ressentait, quand bien même la douleur était telle qu'il avait l'impression que mille épines perforaient son cœur en cet instant. Sur la bouche du Loup Blanc, au contraire, l'on pouvait encore emprunter le sillage d'un fin sourire emplit de tendresse, que les silencieuses secondes avaient fini par étioler ; ne restait que l'empreinte, bien trop suave pour être ignorée, du passage doucereux des lèvres de la belle rousse sur les siennes.

« Tu vas réussir à la vaincre, je le sais. Je n'ai jamais douté de toi. »

@Wanda Maximoff