Je m’étais enfuie, difficilement et si mes blessures superficielles étaient soignées, le reste était encore dans un état ...pas triste. Des côtés hélas, il faut du temps et du repos. Cela m’était déjà arrivé, il y a longtemps d’en avoir une félée, et j’en aurais eu pour un mois si je n’avais pas été soigné par un des miens. Mais là … j’en avais plusieurs et personne à qui je faisais assez confiance pour cela. La preuve, j’avais fuis l’endroit ou le mutant et l’autre m’avait mené même si c’était pour me soigner. La confiance, à qui pourrais-je l’accorder maintenant … la Loge de Londres n’était plus. Les miens n’était plus … il ne restait que moi, et peut-être plus pour longtemps si on me cherchait. L’image du massacre me hantait. L’odeur du Sanctuaire, le sang, l’eau, l’acier …. le film repassait en boucle dans mon esprit encore et encore quand je m’arrêtais, je m’endormais ou je réfléchissais... Je ne savais plus quoi faire pour m’en libérer. Les quelques anti-douleurs que j’avais piqué n’y faisait rien. J’avais fais un mal de chien à me déplacer. J’avais réussi à trouver des nouvelles jean. un débardeur blanc, un sweat à capuche que j’utilisais pour cacher la plaie de ma tête, le tout sous ma veste en cuir qui clairement avait prit cher … Un jean usé et un peu large tenait à ma taille par une ceinture.
J’errais dans les rues depuis quelques jours, un plan avait été mon premier achat, le deuxième un téléphone prépayé, plus dur à tracer. Je cherchais des lieux sûrs, je cherchais où je pouvais m’abriter, trouver de l’aide, de quoi vivre etc. Il y avait peu de cela, de lieux vraiment sûr. Pour la nuit en tout cas. Même les foyers n’étaient pas sûrs. J’avais lu un truc sur un refuge du Bronx, proche de l’endroit où j’avais été téléporté … le Jack’s Refuge … mais si ce que je lisais était vrai, il était pour les anciens militaires… Bref, rien de sûr, et rien n’allait . Ce soir, j’avais prévu de ne pas dormir, de rester éveillé jusqu’à l’aube avant de potentiellement trouver un abri en journée …
J’erre dans les rues, tenant d’une main la sangle de mon sac. L’autre main, celle blessée, porte une vieille mitaine en cuir dénichée dans un coin. J’ai encore du mal à la bouger. La plaie est cicatrisée, ce magnifique souvenir qui laisse passer la lumière mais elle me fait toujours un mal de chien. Au détour d’un quartier, je commence à me sentir fatiguée. Je tourne la tête … je suis devant un bar qui a l’air d’avoir une bonne ambiance dedans : Le Molly's Bar … J’observe un instant à l’intérieur. Mouais, pas envie d’y entrer. Trop de monde, trop de gens, et ils ont l’air de se connaître les uns les autres. J’avance encore un peu et je tombe sur une ruelle plutôt calme. Il y a une porte, que je suppose être celle arrière du bar mais il ne semble pas qu’elle soit utilisée tant que le bar tourne. je vois une volée de marches, un endroit où je peux enfin me poser. Assez éloignée de la rue principale, au calme, à l’abri qu’il se mets à pleuvoir et il y a une lueur juste au-dessus … juste un peu de repos. Je m’engouffre dans cette ruelle et avec soulagement, je m’installe tant bien que mal sur les marches qui mènent à la porte, laissant mon dos contre le mur. Je respire doucement, restant quelques instants comme cela, profitant juste de l’air frais ambiant. Ma tête repose contre le mur. Cela fait du bien … Puis, en relevant les yeux, je vois que la lumière que je convoitais est assez …. instable. Doucement, je sors l’un des carnets de notes de Nathaniel et l’ouvre sous la lueur vacillante. Mouais, pas assez fort … Après un nouveau coup d’oeil aux alentours, personne. J’attends encore quelques minutes, toujours rien. Alors, très discrètement, j’ouvre ma main et une petite boule de feu apparut, un peu plus grosse qu’un poing fermé. Sa chaleur est douce, réconfortante. Doucement elle s’éleva un peu au-dessus de moi, comme une petite lanterne. Au moins avec ça, je pourrais lire tranquillement. Je remets au mieux ma capuche et je commence à lire… Je lis tout. Nathaniel aimait écrire, il avait cette manie de tout consigner ainsi. Je tentais de comprendre. Qui pouvait bien être l’homme masqué. Il était seul ? Un groupe ? Pourquoi avoir visé la Loge. Et qui était le Charles dont Nathaniel m’avait parlé ? Je lis des bribes de vie. Des bribes sur les 5 ans où j’ai disparu. Il m’a cherché. Il ne voulait pas lâcher l’affaire, pour nous retrouver même si par instant, j’ai l’impression qu’il me cherchait plus que les autres. Je vois passer des noms, Erik, Luke … Surtout le premier nom revient souvent. Il me semble l’avoir déjà lu … Mais où … Je suis fatiguée, j’ai du mal à me concentrer mais je m’accroche et continue la lecture. Il n’écrit pas tout. Je sens que même dans son carnet il manque des éléments. Les minutes deviennent des heures. Sans que je m’en rende compte, des larmes coulent sur mes joues par instant et tombent sur les vieilles pages usées. Je continue, je ne fais même plus attention à ce qu’il se passe autour de moi. Ma petite boule de feu éclaire toujours au-dessus de moi, flottant dans les airs, bougeant doucement … les échos de la ville me semblent lointain, les clameurs du bar aussi. Je lis, sans pouvoir m’arrêter. J’ai besoin de savoir, j’ai besoin de comprendre.
Under the glimmer of a dark alleySweet dreams are made of this Who am I to disagree? Travel the world and the seven seas Everybody's looking for something Some of them want to use you Some of them want to get used by you Some of them want to abuse you Some of them want to be abusedKathleen & Samuel18 h00, sonnait enfin la fin de la garde. Et elle avait été éprouvante. Plusieurs fois le jeune pompier avait du braver la mort pour aller secourir de pauvres âmes infortunées prisonnières au piège des flammes. Mais c’était son métier, plus que son métier, c’était sa passion, sa raison de vivre, maintenant qu’il avait perdu la femme qu’il aimait. Bientôt un an, qu’Anna était décédée des suites d’un cancer contre lequel elle c’était battue courageusement pendant plusieurs années. Années, où Samuel n’était pas là. Il avait disparu en poussière comme la plupart des âmes vivants sur toutes les galaxies. Il n’avait fallut que d’un simple petit claquement de doigt pour que son monde s’évanouisse et qu’il réapparaisse cinq ans plus tard. Mais en cinq ans tout avait changé. Les sentiments d’Anna pour lui n’avait pas faibli, et lui avait même permis de lutter pendant de nombreuses années. Mais, son corps, arrivant à bout, ne pu tenir encore que l’équivalent de 5 mois. Et ce fut dans les bras de Samuel qu’Anna poussa son dernier souffle.
Il n’en avait pas fallut plus pour que le jeune homme devienne fou de douleur et de chagrin. La seule femme qu’il avait vraiment aimé, la seule et unique qu’il ne considérait pas comme un simple bon moment n’était plus de ce monde. Il avait fait des efforts pour ne pas replonger dans sa « légère » addictions aux médicaments, mais il n’avait pas tenu le coup. C’était donc toujours avec plusieurs cachets dans la poche qu’il se rendait à ses gardes pour retrouver sa « famille » de cœur, celle qu’il s’était choisie. Celle des pompiers. Il était toujours capable de faire son métier, il avait les idées claires, mais cela lui permettait de ne plus ressentir la souffrance, celle de son cœur, mais également celle de son corps. A son retour au feu, il avait fait une mauvaise chute et s’était blessé dans le dos, et malgré les soins il ressentait toujours une vive douleur. Au moins elle, lui rappelait qu’il était vivant. Et si il avait cette chance il devait en profiter, il devait vivre, vivre pour Anna.
Après une longue douche chaude dans les vestiaires de la caserne 51, il était parti, chevauchant sa moto, un blouson de cuir sur le dos en direction du bar qu’il tenait avec plusieurs collègues et amis pompiers. Son deuxième job commençait alors. 19h00 il arrivait sur place prenant la place derrière le bar en attendant les renforts qui n’allaient pas tarder à arriver.
Le bar fonctionnait bien, l’ambiance était chaleureuse et les clients fidèles, une bonne partie de ces collègues des casernes environnantes en avait en quelque sorte fait leur QG. La bière était bonne, en importation directe du pays de cœur de Samuel, l’Ecosse où, lorsqu’il était enfant, il passait tous ces étés à retaper le château de ces ancêtres que sa famille avait racheté.
La population du bar était également en grande partie féminine. Il n’avait pas fallut longtemps pour que la rumeur d’un bar remplit d’hommes portant des uniformes ne fasse le tour de tout Brooklyn. Que voulez-vous ? Le prestige de l’uniforme était un vrai piège à femme. Et … sur ce point là Samuel était le premier à en profiter. « Belle gueule » comme disait beaucoup, il avait repris ces anciennes habitudes d’avant Anna et avec ces collègues il avait relancé l’alphabaise. Le but était simple, réussir à se faire une femme portant un prénom commençant par les lettres de l’alphabet. De A à Z en passant par W et K, Samuel était pour le moment en tête de la compétition avec un beau palmarès, même si certaines lettres manquaient encore à son tableau de chasse. Certaines étaient plus difficiles à cocher, et le nombre de trait dans certaines lettres étaient impressionnants alors que d’autres lettres restaient désespérément vierges.
Le bar était encore bien plein ce soir, mais heureusement plusieurs des co-propriétaires étaient là et le service se faisait en tout tranquillité. Alors qu’il servait une biere en riant sa main se mit soudainement à trembler. Il cligna des yeux plusieurs fois, puis regarda la montre à son poignet. Cela faisait effectivement plusieurs heures qu’il n’avait pas pris ces cachets, et il commençait à ressentir le manque. Prétextant le fait de devoir sortir les poubelles il partit avec un sac d’ordures sur le dos pour se rendre dans la petite ruelle derrière le bar afin de prendre un peu l’air et surtout avaler ces pilules discrètement. Quelle ne fut pas sa surprise en sortant de tomber sur une petite fille. Enfin, une jeune femme, qui était là, un peu recroquevillée et qui semblait lire une espèce de petit journal. Clignant des yeux plusieurs fois, se les frottant même, il ne rêvait pas. Il y avait bien une petite boule de feu qui flottait près d’elle, près de toi, tu semblais pleurer aussi. Ne sachant pas trop quoi faire pour indiquer sa présence il se contenta de se gratter un peu la gorge.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Je ne sais pas encore quoi penser d’Erik. Les hommes qui nous a envoyé ont été durs à gérer mais l’ordre de ne tuer personne avait bien été passé. Même si nous avons eu quelques frayeurs, nous avons pu extirper les trois enfants et les deux adolescents que ses monstres retenaient. Ils étaient si faible. Mal nourris, mal traité, l’un d’eux avait une plaie sur le point de s’infecter dangereusement. Comment cela peut-il leur venir à l’esprit ? De kidnapper des mutants pour en faire des combattants, pour jouer les coqs dans des arènes clandestines ? Comment peut-on imaginer cela ?
Même si je n’ai rien laissé paraitre, la rage m’est venue aussi lors de cette mission. Si je l’avais laissé sortir, je n’aurais pas mieux valu que les autres que ses monstres. Ils sont humains, parfois même mutants mais en réalité, ce sont surtout des monstres … Juste des monstres et je comprends la rage de certains contre eux mais si nous les tuons, c’est nous qui devenons les monstres ...
Cependant, alors que nous ramenons nos nouveaux protégés au Sanctuaire pour les soigner et prendre soin d’eux, je ne peux m’empêcher de me demander où elle se trouve … Elle qui a disparu sous mes yeux, sans que je ne puisse rien faire. On me dit d’abandonner, qu’ils ne sont nul part. Mais l’idée même de le faire me déchire le coeur. Je n’arrive pas à l’imaginer. Je l’ai recueilli, je lui ai tout appris, sur les nôtres, sur les ficelles du métier sur tant de chose. Je ne peux juste imaginer qu’elle ait juste disparu et que je puis lutter pour la sauver. Sa disparition ainsi que celle de tous les nôtres nous a profondément touché, certains ont du mal à s’en remettre mais elle … Je ne sais pas si j’arriverai à faire passer cette douleur qui me ronge à chaque fois que je revois sa disparition dans mon esprit. Son visage empli de doute, de peur, d'incompréhension …
Je m’arrête de lire, je n’y arrive plus. Mes yeux sont emplis de larmes et plusieurs viennent de s’écraser sur la page que je lisais. Ma respiration est saccadée, autant troublée par mes sanglots que par des gémissements de douleur. Pleurer avec des côtes cassées … quelle idée de génie. Je me redresse un peu, les yeux toujours penchés sur le carnet mais je ne vois plus rien. D’un geste un peu rageux, je passe le revers de ma main sur mes yeux pour réussir à voir à nouveau. Stupide gamine … J’ai les yeux toujours sur le carnet. Je n’arrives pas encore à savoir qui est Charles, ce fameux Charles. Pourquoi ne m’avait-il pas donné le nom … d’ailleurs était-ce son prénom ou son nom de famille ? Raaah … je n’avais aucune idée de comment chercher. Je connais les ficelles du métier mais là, comme pouvais-je juste … juste le retrouver avec un nom ! Normalement, j’avais un nom, un prénom, une photo. Ou d’autres éléments encore mais là … c’était juste du délire La petite boule de feu au dessus de moi illumine toujours, un peu plus instable. Elle a du mal à garder cette forme sphérique, pour osciller un peu plus. Mes émotions, ma fatigue, tout cela joue sur mon contrôle. Je n’ai pas vu le temps passé. L’air est froid, je le sais mais je ne le sens pas. Je trembles par instants. L’épuisement ou les sanglots ? Un peu des deux sûrement. En tout cas, je ne m’attends pas à ce qui arrive l’instant d’après. Je n’ai rien entendu arriver, ni rien vu venir …
En fait, j’étais tellement concentré sur ma respiration difficile et le carnet de Nathaniel que je n’ai prêté attention ni à la porte qui s’est ouverte, ni à la personne qui en a émergée et qui me scrute, incrédule. Non, je suis tellement ailleurs qu’à vrai dire, je ne le remarque qu’en l’entendant se gratter la gorge. Je me fige, redresse la tête légèrement sans arriver encore à la tourner, un frisson parcourt tout mon corps, m’arrachant un soupir teinté de douleur et de peine. Ma main se crispe sur le carnet, je le referme d’un geste avant de me redresser, une main sur le mur et l’autre tenant le journal pour faire face à la personne, à la menace. Ma capuche tombe dans le mouvement. Trop rapide, trop brusque, mes côtes calmes depuis quelques heures se rappellent à moi, je me mords à moitié la lèvre pour éviter de laisser s’échapper un nouveau gémissement de souffrance. Je manques de vaciller, et je me rattrape un peu plus contre le mur, me soutenant à lui. Merde... Je le fixe, celui qui est apparut, le visage encore marqué par les sillons de larmes, apeuré, presque en colère, l’homme face à moi qui est apparu dans la faible lumière du lampadaire et de la boule de feu qui s’agite soudain à la vitesse de mon rythme cardiaque D’ailleurs celle-ci transparaît, la boule de feu m’a suivit, faisait un tour autour de moi, grossissait jusqu’à faire la taille de ma tête et se stoppant non loin de ma tête, comme prête à s’élancer, tenant dans un sens en joue cette personne. Je suis comme un animal sauvage, le poil hérissé, apeuré, prête à combattre ou à fuir malgré mes blessures.
Under the glimmer of a dark alleySweet dreams are made of this Who am I to disagree? Travel the world and the seven seas Everybody's looking for something Some of them want to use you Some of them want to get used by you Some of them want to abuse you Some of them want to be abusedKathleen & SamuelLe raclement de sa gorge eut pour effet de te faire sortir de ton espèce de marasme intérieur. De grosses larmes avaient l’air d’avoir coulé sur tes joues, et tu ne semblais pas vraiment au meilleur de ta forme. D’ailleurs tu grimaças en te tenant les côtés tout en te redressant pour visiblement faire face à la menace que le jeune homme face à toi représentait. Pourtant … Il n’était pas vraiment menaçant avec son sac poubelle posé négligemment sur l’épaule. Disons que ce n’était pas une posture d’attaque et encore moins de défense. Quelle arme… Un sac remplit de déchet…. Et vu la boule de feu qui grossissait à tes côtés cela ne serait d’aucune utilité. Un petit sourire traversa son visage quand Samuel se rendit compte que tu étais une mutante. Et, que, ton pouvoir consistait visiblement à manipuler et peut-être même à créer le feu. Ironie du sort pour toi de tomber sur un pompier non ? Cependant ta douleur le percuta de plein fouet, vu ta position et tes mouvements tu devais avoir des côtés cassés. Le beau brun n’était pas médecin mais il avait lui-même eut plusieurs fois ce type de blessure lors d’interventions sur le terrain.
-Attends …
Sans avoir peur du feu l’homme s’avança vers toi, et pris le risque se baisser et de venir prendre ta main pour la passer au dessus de ces épaules te soutenant et ainsi t’évitant de trop tirer sur tes côtes. Il ne fallait être stupide pour venir aider une mutante qui visiblement se sentait traquée mais c’était comme ça. Le soldat du feu avait toujours eut un bon fond et cette volonté de sauver les gens. A vrai dire Samuel ne t’avait pas encore entendu parler depuis le début et il ignorait si tu parlais la langue anglaise ou pas, et lui … à part l’Ecossais, et quelques rudiments d’espagnol il ne parlait pas grand-chose. Certes tu avais les cheveux rouges qui pouvaient faire penser à l’Ecosse mais cela tiendrait du miracle si tu parlais la langue.
-Je vais t’aider. C’est les côtes c’est ça ?
Tournant la tête vers toi il posa son regard bleuté dans tes yeux comme si il essayait d’y déceler une réponse, et aussi histoire de te montrer qu’il n’était pas hostile et qu’il agissait en tant qu’ami ou plutôt qu’il ne te voulait pas de mal. Faisant quelques pas avec toi, il donna un coup de pied dans un carton pour vérifier sa solidité, puis, une fois certains qu’il ne s’effondrerait pas sous ton poids il t’aida à t’assoir délicatement.
-Reste tranquille d’accord. Je ne vais rien te faire de mal. Tu permets que je jette un œil ? Je suis pompier, alors …
Sa tête se leva un peu maintenant qu’il était accroupi près de toi pour regarder la boule de feu qui était toujours là et qui semblait hésiter à fondre sur lui pour le réduire en cendre.
-J’ai pas peur de la chaleur. Je peux peut-être t’aider … J’ai des bases de secourisme.
Il n’osait pas trop te toucher non plus, sans que tu donnes ton accord. Surtout vu la zone où tu semblais avoir mal. Cela voulait dire soulever ton tee-shirt, et il n’était pas le genre de mec à profiter des femmes. Celles qui passaient la nuit avec lui était toujours consentantes. Sa mère lui avait expliqué le fonctionnement du consentement depuis qu’il était ado et il en avait fait sa règle d’or.
Il tendit juste un peu la main vers toi très lentement pour te faire comprendre à nouveau qu’il ne te voulait pas de mal, mais celle-ci se mit à trembler l’espace d’un instant. Et merde. Il avait déjà oublié la raison de sa venue dans la ruelle de derrière le bar. Il fallait qu’il prenne ces médocs. Ou plutôt sa dose.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Il ne suffit parfois de rien, juste d’un instant, d’une inattention, d’un égarement, d’une seconde pour se retrouver en danger. C’est ce qui vient de se passer. J’ai oublié le monde, le danger imminent. J’ai cessé être sur mes gardes et me voila plus ou moins face à cet homme qui sort visiblement du bar. Il ne semble pas être une menace immédiate cependant, sa taille et sa carrure vu ma forme actuelle en sont une de base. Sans blessure, j’aurais pu faire le poid dans un combat mais là, un coup et j’étais au tapis, voir aux urgences. Je le fixe, je braque mon regard sur le sien comme un prédateur blessé, comme si je le défiais d’oser s’approcher … non pas un défi, une mise en garde. Une mise en garde contre ce que cela pourrait avoir comme conséquence.
La boule de feu rougeoyante au-dessus de mon épaule étincelle, envoie par instant des gerbes de feu qui tombent sur moi pour s’évanouir dans la nuit. Je ne bouge pas. Je me suis relevée trop vite, c’était un mauvais plan. J’ai au moins le réflexe, alors que mon regard ne quitte à aucun instant le sien de ranger le carnet dans mon sac bandouillère et passer celui-ci derrière moi, le mettant hors de vision immédiatement de cet homme. Je pensais lui faire peur, qu’il s’écarte et rentre sans demander son reste à l’intérieur et que je puisse moi m’enfuir dans l’autre sens mais non … Je pensais suffisamment être convaincante dans ce rôle car je n’avais et n’ai aucune l’intention de vraiment le blesser. L’effrayer, lancer mon projectile proche de lui mais le blesser … non… Mais je vois à quel point visiblement je suis pathétique plus que terrifiante lorsque je vois son sourire. Putain j’ai l’air aussi peu crédible que ça … Il me parle, j’ai un frisson qui m’échappe. Je ne suis pas en sécurité. je ne peux pas reste ici.
-T’approche pas, je murmures, dans un souffle saccadé.
Il est en train de s’avancer, j’ai fais un pas en arrière, la boule de feu s’amplifie sur mon épaule, me révélant plein encore dans l’ombre de la ruelle, surtout maintenant que la capuche est tombée sur mes épaules … et voir en parti l’état dans lequel je suis, notamment le pansement/bandage de fortune à l’arrière de ma tête, caché entre les mèches de cheveux rouge sang. Je veux lui faire peur, je veux qu’il recule … -Ne t’approch…. aaah
Si la voix s’était faite plus forte, je finis par lâcher un gémissement de douleur, ayant rater mon appuis contre le mur. Je me retiens de tomber, lâche pour la première fois les yeux clairs de l’homme pour me pencher légèrement, comme pour soulager mon corps meurtri, si c’était possible. Je n’ai pas le temps de relever la tête qu’il est face à moi. Mon coeur lutte un battement, la sphère incandescente semble s’estomper un instant avant de revenir de plus belle, prête à fondre sur lui. Tout se passe très vite, mais surtout, sans violence. Je ne sais si c’est la surprise ou la peur, mais je me laisse faire alors qu’il passe ma main autour de son épaule malgré l’orbe qui pulse littéralement à côté de lui comme un animal grondant. - Je vais t’aider. C’est les côtes c’est ça ?
Je relève la tête vers son visage que je vois désormais mieux. Je n’arrive pas à définir ce qui me traverse l’esprit. Un tourbillon composé de peur, de douleur, de tristesse et de colère qui actuellement, au lieu d’agir, me fige face à lui. Mais surtout une question … pourquoi il m’aide ... En tout et pour tout, je crois que je hoche la tête, une grande respiration me fait grimacer. C’est l’enfer … cette douleur constante … cela m’épuise et m’affaiblit, autant mentalement que physiquement. Alors qu’on avance, la boule me suit, comme un feu follet pourrait le faire, tournant un peu autour de nous deux. J’ai des coups d’oeil autour de nous, j’ai peur qu’une autre personne apparaisse, qu’on ne s’approche … Mais pourquoi je me laisse faire, lui aussi est un danger. Pourtant je le laisse m’aider, et m'assois toujours avec difficulté malgré son aide sur un carton.
- Reste tranquille d’accord. Je ne vais rien te faire de mal. Tu permets que je jette un œil ? Je suis pompier, alors …
Pompier ?! Je manque de crache, toussant avec souffrance alors que j’ai un spasme entre la surprise et le rire : -Mauvais plan de me faire une blague là …
En vrai … est-ce qu’il se moquait de moi ou pas … Il observe l’orbe de flamme qui a légèrement perdu en intensité mais reste présente. - J’ai pas peur de la chaleur. Je peux peut-être t’aider … J’ai des bases de secourisme.
M’aider … j’avais déjà fuis de chez l’autre médecin parce qu’il ne pouvait rien faire. Mon sac est toujours en retrait, un peu derrière moi. Ma main caché dans la mitaine pends un peu, toujours douloureuse. Cette blessure même si cautérisé me fait mal à chaque mouvement… -Tu pourras rien faire, à moins que tu ne saches ressouder des os entre eux …
Mes yeux qui étaient rivés sur cette faible protection de cuir qui couvrait ma main, je le relève pour voir celle du fameux pompier s’approcher de moi. J’ai un geste de recul, incontrôlable et la boule de feu se rapproche de lui, se retrouvant à nouveau sur mon épaule, crachant des gerbes de feu. Pourtant, dans la lumière, je vois sa main trembler … la peur, enfin ? -Arrêtes …
Mes yeux surveillent à droite et gauche, la peur s’y lit. Pourquoi je reste là. Si ce n’est pas moi que je mets en danger, c’est peut être bien lui ! Il ne faut pas que je restes.
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La boule de feu flottant à tes côtés semble tantôt menaçante tantôt prête à attaquer. Quelques petites étincelles tombent d’ailleurs sur le tee-shirt du pompier et viennent bruler son haut par endroit, en créant de tous petits trous. La chaleur ne le fait même pas réagir, ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait … Même si … Etre aussi près d’une pyromane ou plutôt d’une pyrokinésiste est une première pour lui. Un petit rire s’échappe de ses lèvres alors que tu crois qu’il te fait une blague.
- Non. Je suis très sérieux Salamèche. Je suis pompier.
Dans un mouvement assez lent pour que tu ne prennes pas peur ou que tu crois que qu'il va te blesser, frapper ou quelque chose du genre il t’indique le tee-shirt et notamment le logo qui trône sur sa poitrine indiquant clairement son appartenance au soldat du feu de la ville de New-York.
Bon clairement, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour faire de l’humour et une référence à un monde qui devait être de ton âge … Il te donnais la vingtaine. Mais ta maigreur ne l’aidait pas vraiment et lui faisait croire que tu étais plus jeune que cela. La main toujours tremblante il la recule en fronçant les sourcils voyant que tu ne sembles pas vouloir qu’il regarde tes blessures. Restant un instant muet il finit par prendre la parole.
- J’ai des trucs contre la douleur si tu veux. C’est pour ça que je tremble.
Il avait bien vu ton regard s’attarder sur sa main tremblante, et il ne souhaitait absolument pas que tu penses qu’il avait peur de toi ou quelque chose du genre. Ce n’était pas un bébé pokémon qui allait lui faire peur. Les mutants il avait l’habitude, il gérait. Sa mère en était une après tout.
- Je vais lentement glisser ma main dans ma poche pour sortir les cachets okay ?
Il préférait décrire toutes ces actions pour qu’elle ne prenne pas peur et qu’elle n’embrase pas les poubelles autour et surtout lui-même. Il voyait déjà sa pierre tombale : Samuel Fraser, a perdu la vie dans les flammes en voulant sauver une âme perdue.
Bon. Ca en jetait. Mais … Ce n’était pas encore son heure, il n’était pas près à mourir. Il avait encore beaucoup de choses à vivre. Il lui avait promis de vivre et surtout d’aimer à nouveau. Et pour le moment … Il se contentait d’aimer, brièvement, le temps d’une nuit. C’était déjà bien non ? Il était redevenu celui qu’il était avant de la rencontrer, elle, Anna, celle qui avait changé sa vie. Mais ce n’était pas le moment d’y penser.
Glissant sa main tremblante dans sa poche il en ressortir un petit flacon orange, remplit de pilule. Il la décapsula, et en vida quelques unes dans la paume de sa main. Pinçant ces lèvres il en avala deux puis remis le reste dans le flacon. Ca allait le mettre dans le pétrin de te les donner, car il allait être en manque … Mais visiblement tu en avais plus besoin que lui à cet instant. Le gémissement de douleur que tu avais poussé tout à l’heure résonnait encore dans ces oreilles.
- Je te les donne. Ca fera passer ta douleur mais ta blessure sera encore là d’accord ? Prends en un toutes les 4h. Pas plus pas moins d’accord ?
S’accroupissant pour se mettre à ta hauteur il posa ses yeux bleus dans les tiens. Les seins n’exprimaient que la gentillesse et la bonté. Il ne cherchait absolument pas à te faire de mal. Il voulait juste aider son prochain. Après tout n’avait-il pas signer pour cela ? Ce n’était pas le serment d’Hippocrate non plus mais cela pouvait y ressembler.
- Prends les.
Il posa le flacon dans la paume de sa main qu’il tendit lentement vers toi pour que tu puisses le récupérer sans avoir peur de quoi que ce soit. Du moins c’était ce qu’il espérait.
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Un pompier … c’est bien ma veine… On aurait vraiment pu croire à une blague à ce niveau là. Lorsqu’il me montre le logo sur son t-shirt, je l’observe, encore un peu confuse avant de murmurer : -Je ne connais que celui des pompiers de Londres …
La Loge plus d’une fois par le passé a dû leur demander de l’aide. Vont-ils découvert le massacre des miens … à cette pensée, mes yeux s’humidifient un instant. Je n’avais de toute façon plus assez de force pour pleurer encore.
- J’ai des trucs contre la douleur si tu veux. C’est pour ça que je tremble.
Lui aussi. Je passe mes yeux sur sa main puis jusqu’à son visage. De souffre-t-il lui ? Ou il me dit ça pour cacher sa peur ? Je ne sais pas. La sphère de flamme continue à le tenir en joue, des gerbes d’étincelles continuent à tomber sur moi, semblant devenir poussière à mon contact.
- Je vais lentement glisser ma main dans ma poche pour sortir les cachets okay ?
Je hoche la tête à ses mots. S’il en a besoin qu’il les prenne. J’en avais moi-même très peu encore … et surtout pas assez puissant pour m’aider. Mais déjà quand je les prends, je suis dans un état second … Je l’observe alors qu’il sort un flacon et en prends, cependant, je vois son hésitation. Pourquoi ?
- Je te les donne. Ca fera passer ta douleur mais ta blessure sera encore là d’accord ? Prends en un toutes les 4h. Pas plus pas moins d’accord ?
Mes yeux s’agrandissent par la surprise alors que je le vois s’accroupir face à moi, et encore plus lorsqu’il me dit de les prendre en mes les tendant dans sa main ouverte. -Hein …
Puis d’un geste un peu rapide, elle referma les doigts de l’homme sur le flacon de sa main valide, enfermant les pilules dans sa poigne :
-C’est à toi… Tu en as besoin aussi… Et comme tu l’as dis, la blessure restera quoi qu’il arrive.
Je ne relâche pas sa main, s’il force, il me repousserai mais en attendant mes doigts restent refermer sur les siens alors que je le regarde avec insistance. Il m’en restait mais trop peu. Et de toute façon, je doutais de réussir à avaler la moindre pilule tant j’ai soif et faim. A cette pensée, mon ventre gronde violemment, ma main blessée dans un réflexe se pose dessus et encore une fois, cela m’arrache un gémissement et la pression de ma main sur la sienne augmente encore. Idiote. Je baisse la tête, me recroquevillant sur moi-même un instant. Ce n’est pas prudent de rester là, il faut que je parte. Pour la première fois, le boule de feu au-dessus de mon épaule diminue doucement jusqu’à atteindre la taille d’un poing. Cela reste assez pour illuminer, et assez pour être une défense au cas ou.
Under the glimmer of a dark alleySweet dreams are made of this Who am I to disagree? Travel the world and the seven seas Everybody's looking for something Some of them want to use you Some of them want to get used by you Some of them want to abuse you Some of them want to be abusedKathleen & Samuel
Les pompiers de Londres ? Cela lui donnait un précieux indice sur ta localisation, ou du moins ton origine. Et surtout le fait que tu parles ci bien anglais. C’était tout simplement parce que c’était ta langue maternelle. Cela lui faisait déjà une épine de moins, vous pouviez vous comprendre sans avoir recours à une autre langue, des gestes ou quelque chose du genre.
Avalant un peu avec difficulté son comprimé sans eau il toussa un peu comme pour faire passer, mais il allait bientôt faire passer le tout avec une rasade d’eau ou de bière dans son bar. Intrigué par ton refus, il secoua la tête négativement comme pour te faire comprendre que tu pouvais les prendre.
- J’ai une ordonnance pour ça.
Mensonge. Mais tu ne pourrais absolument pas le savoir. Et si il voulait que tu le prennes il ne fallait pas qu’il te dise l’entière vérité sinon tu allais refuser et ce n’était pas dans ces plans.
- On me les a prescrit car j’ai eu une blessure en intervention qui se réveille de temps en temps …
Vérité. Là il ne mentait pas. A la base c’était vraiment son histoire. Une stupide histoire de blessure en intervention, comme pour à peu près tous les pompiers de la ville de New-York, à un détail près, lui n’en était pas mort contrairement à certains … Mais ce n’était pas le moment de se lamenter sur son sort.
Lentement, toujours dans le but de ne pas te sentir agressée ou je ne sais quoi il rouvrit les doigts en exerçant une faible pression sur ta main jusqu’à ce que tu comprennes qu’il voulait que tu les gardes.
- Tu en as plus besoin que moi …
Ses sourcils se haussèrent sous la surprise de t’entendre encore gémir mais également ton ventre geindre et se joindre à la partie. D’un petit mouvement de tête vers la porte qu’il avait emprunté pour sortir il t’indiqua l’entrée de service de son bar.
- Viens. Y a de quoi manger et boire à l’intérieur. Si tu veux tu peux aller dans mon bureau. Tu seras tranquille. Y a même un canapé si tu veux faire un somme.
Bon d’accord … Ce n’était pas que son bureau, mais en théorie il était le seul à l’utiliser le soir. Le plus souvent il ne se servait pas du bureau à proprement dit pour travailler. Mais plus pour autre chose. Et le canapé, n’en parlons pas. Mais tu n’avais pas besoin de le savoir.
- Allez vient petite, tu seras au moins au chaud quelques heures. Je te laisserai tranquille je dois bosser derrière le comptoir …
Haussant les épaules l’air de rien il se releva, te laissant le flacon de médicaments dans les doigts tout en fourrant ces mains dans ces poches. Si tu ne voulais pas il n’allait pas te forcer non plus, mais il t’offrait un abri, au moins pour quelques heures.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Mes doigts refermés sur les siens, je le fixe dans les yeux. Je n’ai pas envie de le priver, de lui retirer ça. De toute façon, ça n’arrangerai qu’à peine mon état. Je le regarde et l’écoute alors qu’il essaye de me convaincre de les prendre. J’hésite, cela pourrait me servir au final … peut être, et m’éviter d’avoir à en voler à nouveau. Alors que je me perds dans mes pensées, je sens qu’il force pour rouvrir sa main et la mienne par la même occasion. Il insiste beaucoup, ça en devient presque suspect. Est-ce vraiment ce qu’il dit ? Oui sinon il n’en aurait pas prit … Arrête de tourner psycho … ou au contraire, continues mais enfuis-toi ! J’ai peur qu’à tout instant on tombe dessus et qu’il ne soit blessé dans la foulée. Lui qui essaye juste de m’aider.
- Tu en as plus besoin que moi …
Je crois que ce sont ses derniers mots qui ont fini de me convaincre. Doucement, je ramasses dans sa paume le flacon.
-Merci, je lui murmure, encore assez peu sûre de moi et de ce choix.
J’allais pour lui sourire avant que mon ventre et mon corps se rappellent douloureusement à moi. Lorsque je relève les yeux, il me montre la porte d’où il était apparut. - Viens. Y a de quoi manger et boire à l’intérieur. Si tu veux tu peux aller dans mon bureau. Tu seras tranquille. Y a même un canapé si tu veux faire un somme.
Cela me fige. Entrer à l’intérieur ? Y a trop de monde, trop de gens … Je ne tiendrais pas. Par réflexe, je secoue la tête négativement.
-Ce n’est pas une bonne idée …
Ma voix tremble légèrement alors que ces mots m’échappent. Pas une bonne idée, clairement. Mais l’idée d’avoir quelque chose de plus consistant à manger qu’un truc froid ou un sandwich tiède de fast-food à faire vomir n’importe quelle cuisinière anglaise… Cela réveille encore mon estomac qui grogne de plus belle. J’ai encore quelques vivres dans mon ventre mais rien de chaud en vue et cela à l’instant il était vrai me faisait vraiment envie. - Allez vient petite, tu seras au moins au chaud quelques heures. Je te laisserai tranquille je dois bosser derrière le comptoir …
Je le fixes se relever. Cela ne ressemblait clairement pas vu son attitude ou sa manière de faire à une embuscade et il aurait eu tout le loisir d’agir avant. Je le laisses faire un pas, comme pour voir s’il allait encore insisté avant de finir par dire, à voix légèrement plus haute :
-Attends !
Difficilement, je me relève, mon sac en bandoulière toujours un peu caché en retrait derrière moi, tirant sur mon épaule. Je le rejoins, restant malgré tout à un pas de lui, la petite boule de feu non loin de ma tête suivait mes mouvements. -Je … je préfèrerais éviter de croiser du monde, dis-je en me rapprochant de lui.
Est-ce qu’il comprendra ? L’idée d’aller dans la grande salle ou au comptoir n'était même pas envisageable. Je repasse doucement la capuche sur ma tête et notamment mon pansement. La moitié de mes fringues sont un peu humide de l’air frais de la nuit et mes mains retournent autour de moi, comme une protection pour mon buste. Je le suis, inquiète, prête à faire demi-tour si je croise quiconque ou l’impression de traquenard s’amplifie plus encore.
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Bon voilà. C’était parfait. Le jeune homme était content que tu acceptes de prendre ses médicaments même si le lendemain il allait très certainement le regretter. Mais ce n’était pas le moment de penser à cela. Il faisait une bonne action, en bon samaritain qu’il était il allait au moins t’offrir pour quelques heures un peu de répit, qui vu ton état, ne serait pas trop. Il n’avait pas besoin de te poser des questions du style « Mais qu’est ce qu’il t’es arrivé ? » ou ce genre de chose. Il savait très bien que ce n’était pas ces affaires. Et après tout, tout le monde avait le droit à son jardin intime non ?
Et cela lui permettait d’échafauder mille et une théorie. Celle à laquelle pensait le plus le jeune homme était que tu étais une petite dealeuse qui avait du faire faux bond à son chef et que tu l’avais payé cher en te faisant tabasser histoire de te montrer que tu étais à sa merci et surtout pour te donner une bonne leçon.
Mais encore une fois son cerveau s’emballait. Récupérant le sac poubelle pour lequel il était sorti à la base, il le jetta sur son épaule, fit quelques pas vers la benne à ordure qu’il ouvrit rapidement, une vraie grimace s’affichant sur son visage quand l’odeur lui arriva à ces narines. Se débarrassant de sac à main « Collection Poubelle » dans la benne il se dirigea à nouveau vers toi en hochant la tête à tes paroles alors que tu te levais difficilement pour me rejoindre près de la porte du bar.
- Oui ne t’inquiète pas. Je peux comprendre. On ne croisera personne. Je viendrais t’apporter de quoi manger et boire une vingtaine de minutes après que tu sois dans le bureau d’accord ? Tu vas pouvoir tenir jusque là ?
Te demanda-t-il parlant en même temps pour ta douleur, ta faim, dont ton ventre avait manifesté l’urgence, et peut-être aussi également ta soif. Généralement le tout était un packaging.
- Allez vient petite. Si tu pouvais quand même … Hum … Faire disparaitre la petite boule de feu. Mes collègues n’apprécieront pas autant que moi. Comme si j’amenais le loup dans la bergerie, tu vois, les pompiers, les incendies tout ça quoi …
Il t'adressai un petit sourire qu'il espérait des plus rassurants alors qu'il poussait la porte de derrière de son bar pour t’y faire entrer, non sans regarder avant que personne ne se trouvait dans la petite réserve. D’un petit mouvement de tête il t’indiqua de le suivre. Grimpant un escalier, nous arrivions rapidement sur un petit palier, des rires se faisant entendre provenant de la salle principale. Le palier desservait des toilettes qu'il te montrait en en tapotant l’écriteau.
- C’est les nôtres celle des proprios, tu seras tranquille si … euh … besoin… Mes collègues utilisent celle du bar par flemme de monter jusqu’ici.
Fouillant dans sa poche, il en sortit un petit porte clé avec un écusson écossais et une petite phrase en gaélique, déverrouillant la porte il la poussa pour te laisser entrer.
- Voilà … Fait comme chez toi.
Sachant que si il fermait la porte à clé derrière toi tu te sentirais prise au piège tendais les clés vers toi, pour te faire comprendre que tu avais le pouvoir de t’enfermer si tu le souhaitais.
- Je taperai une dizaine de fois pour t’apporter de quoi manger. En attendant deuxième tiroir de gauche tu as des merdes à grignoter, et du whisky à boire dans le petit meuble là.
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
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