Central Park en matinée, pour Oscar qui a toujours vécus en faisant le tour de l'Espagne, de ses villes et de ses campagnes, c'était l'un de ses endroits privilégié pour méditer et flâner, ce coin de nature au milieu de tout c'est blocs. Il était à New York depuis un peu plus d'un an maintenant, il avait vécus comme le reste du monde le retour de ceux qui avaient disparu, et comme depuis son arrivé sur le continent il jouait parfois le soir les justiciers, mais jouer le super-héros ça ne paye pas le loyer même le loyer d'un trou à rat. Peut-être qu'il avait le mal du pays ou peut-être que son caractère ne correspond pas à ce pays, mais il n'arrivait pas à garder un boulot et l'argent commençait à manquer. Il y avait une solution, il aurait pu mettre ses capacités à l'œuvre pour gagner des combats, dans les bas-fonds avec toutes les raclures de cette mégalopole, mais il se l'était toujours interdit, ils voulaient combattre c'est types la, pas les amuser.
En pensant à l'amusement, Oscar arriva enfin à l'endroit où il souhaitait s'installer. Affublé de sa vieille chemise hawaïenne rouge aux flamands rose imprimé dessus, d'une classe discutable mais d'un kitsch avéré. D'un t-shirt, short et d'anciennes baskets blanches qui avaient connu de meilleurs jours. Posant un grand sac de sport sur le sol, il commença par installer un grand drap puis une petite table pliable et quelques parpaings. Il y pensait depuis quelques semaines maintenant, faire étalage de ses capacités, les utiliser pour offrir aux passants une leçon ludique sur le Chi. Plus jeune déjà il suivait son père et d'autres membres de la communauté dans les villages pour y jouer de la musique gitane, d'autres faisaient des tours de magie. Quelque part il avait ça dans le sang, il aimait aller vers les autres et avec sa tchatche naturelle il était sûr de pouvoir récupérer quelques dollars. Cela permettra de tenir encore un peu et voir pour la suite. Après plusieurs minutes d'installation, entouré par tous les gens se promenant dans le parc, des enfant en bas âge avec leurs parents, des joggeurs ou encore quelques gamins qui avaient préféré passer leur journée ici qu'à l'école, il débuta par faire ses mouvements d'échauffements, simples au départ ils prirent en complexité et en souplesse. Accompagné d'une quelconque musique d'ambiance asiatique passant sur son enceinte sans fils, il rentrait enfin dans le vif du sujet en réalisant de grandes pirouettes et salto qui semblait impossible tout comme leur hauteur qui ne pouvait pas être faite par quelqu’un de normal.
Peu à peu une petit foule s'amasse autour d'Oscar. Il voyait au premier rang de très jeune enfant dans les jupons de leurs mères, fasciné par ce que le garçon faisait. Ça ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Après cette petite démonstration, il souffla un instant et s'adressa à son auditoire.
" Voila mes amis, voilà l'une des choses les plus simple que l'on peut faire avec le Chi. " Il donnait un ton mystérieux a tout ça, exagérant presque ses expressions. Avec de grands gestes de la main. " Je vais vous montrer certaines techniques qui viennent de loin en Orient, à des âges très lointains. " Alors que certains s'en allaient déjà en rigolant, la majorité été restée intriguée. Oscar s'adressa à l'une des petites filles au premier rang en lui demandant " Qu'est-ce que tu aimerais le plus ? " d'un ton innocent elle lui cria qu'elle voulait devenir comme Capitaine America. Une réflexion qui fit ricaner gentiment l'audience. Souriant, Oscar posa quatre parpaings sur la petite table et repris. " Et bien regarde ma grande, car grâce au Chi et au travail sur sois-même, il est possible de faire l'impossible ! " D'un coup de poing qui avait semble plus que normal, loin de pouvoir briser c'est blocs, des fissures commencent à apparaître et puis a l'instant d'après les parpaings tombait en morceaux. La foule lâcha un " Oh. " général.
" Et je n'ai rien a la mains. Le chi, est une énergie qui nous habite tous ! Vous monsieur, vous aussi madame. En travaillant sur soi-même pendant des années, il est possible de faire des choses incroyables, mais cela permet aussi de purger son esprit et de trouver un équilibre ... "
Il continua sa tirade pendant quelques minutes. Quelques pièces et billets commençaient à arriver dans une petite boîte qu'il avait posée sur le côté. Oscar était dans son élément et il renvoyait cette bonne humeur en continuant son numéro.
2 mai 2024. La journée avait commencé sous un radieux soleil, signe éminent de l’arrivée des beaux jours. Pour une fois je ne m’étais pas levée d’humeur maussade. J’en ignorais la raison mais il fallait que j’en profite. Peut-être était-ce parce que je savais qu’aujourd’hui j’avais une petite journée de cours. Mon après-midi était totalement libre. Et ma matinée composée uniquement de cours d’arts martiaux que je donnais à mes élèves. Le groupe d’élèves avaient été sympathique et nous avions pu nous entrainer dehors sur des tapis installés là pour l’occasion. La plupart des élèves de ce cours étaient encore trop débutants pour ne pas en mettre. Il n’y avait qu’avec Kali que je pouvais me permettre de ne pas en mettre car je savais qu’elle ne risquait rien. Sa maitrise était bien supérieure aux autres élèves de sa classe d’âge et cela faisait plaisir à voir. Elle prenait un réel plaisir à venir à ce cours et je m’en réjouissais. Certains pouvaient dire que j’avais un cœur de glace mais ceux qui me connaissait bien savait bien que ce n’était le cas. C’était juste une apparence que je donnais. Une apparence de plus, étant donné ma mutation, n’était-ce pas ironique ?
La matinée passa donc à la vitesse de la lumière et après le repas prit sur l’herbe avec Hank et Logan, que j’avais du convaincre de nous accompagner, j’avais mon après-midi pour moi. En semaine c’était assez rare pour être souligné. Et j’avais bien l’intention d’en profiter. Mon intention était de me rendre en ville et de trainer un peu les boutiques pour acheter quelques armes blanches. Depuis une petite semaine je rêvais d’un couteau que j’avais vu sur le net et j’avais repéré une petite boutique qui en vendait en plein Manhattan. Contrairement aux autres femmes je ne fantasmais pas devant des bijoux, sacs de luxe ou encore parfum hors de prix. Ma décision n’avait pas été bien longue à prendre. Blouson de cuir sur le dos, casque sur la tête, j’avais enfourché une moto et était partie pour la grande ville. A peine une petite heure plus tard je déambulais dans les rues de la Grosse Pomme comme certains se plaisait à appeler New-York. Mais la flânerie serait pour après. J’étais là pour mon achat et il était hors de questions que je revienne au manoir sans. Mes yeux brillèrent quand je vu mon « précieux » dans la vitrine de la boutique. C’était comme si j’étais l’espèce le petit hobbit tout moche qui se nommait Golum. Lui avait son anneau, moi j’aurai mon couteau. Je l’essayais longuement le faisant passer de main en main, testant son équilibre, et faisant même quelques frayeurs en l’envoyant dans une cible se trouvant entre les jambes du vendeur, juste derrière lu. De grosses goutes de sueurs sur le front il m’encaissa et je partis me balader dans Central Park, rangeant l’arme dans mon sac à main. Si je m’étais écoutais je l’aurai attachée à la ceinture mais … cela ne serait pas du meilleur effet en plein milieu d’un parc avec des enfants, des animaux et des petits vieux effectuant leur sortie quotidienne.
Mon attention fut attirée par un petit attroupement de personne. Je me faufilais derrière tout le monde, soulevant les pieds pour voir la raison de cette agitation. Un spectacle de rue. Pourquoi pas. Je repérais un banc sur le côté sans personne, rapidement je grimpais dessus pour pouvoir assister à la prestation. Et elle ne me laissa pas de marbre. Mes sourcils se haussèrent quand je te vis enchainer pirouettes, salto et bonds un peu trop haut pour un humain lambda.
Ma curiosité était piquée à vif. J’allais rester et assister à tout c’était certain. Un petit sourire s’afficha sur mes lèvres alors que tu expliquas ta maitrise du Chi et, pour impressionner ton auditoire, tu fendis des blocs comme si ils n’avaient été fait qu’avec de l’air. Beaucoup pensait à une ruse ou quelque chose du genre, mais j’avais côtoyé trop de mutants au court de ma longue vie pour ne pas en reconnaitre un qui se présentait. La foule applaudit et moi aussi, puis une partie se dissipa reprenant sa petite vie, j’en profitais alors pour me rapprocher, me plaçant au premier rang et je déposais un billet de 20$ dans la petite boite que tu avais laissé sur le côté. Penchant la tête sur le côté pour t’observer d’un peu plus près, j’attendais la suite avec impatience. Qu’allais tu nous proposer par la suite ?
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
La représentation continuait de plus belle. Oscar en était même presque étonné, il avait eu l'habitude que les gens ne soient pas des plus intéressé par toutes ses histoires de Chi et d'équilibre, pourtant la foule lui faisant face, lui rendait bien. Alors qu'il préparait déjà son autre démonstration il vit un billet de vingt dollars venir se poser, en relevant la tête il remercia la jeune femme d'un hochement de tête amicale et reconnaissant. Alors que d'autres spectateurs s'en allaient pour vaquer à leurs propres occupations, d'autres les remplacer et que tout ce beau monde discutait entre eux, Oscar sortit deux plateaux et donna à la première personne devant lui une boite remplie de petite pierre. Il leur avait parlé de l'importance de l'équilibre, du corps et de l'esprit, mais une démonstration valait plus que cent mots.
Il indiqua aux passants, tout en prenant une pose sur une seule jambe dans un équilibre parfait, que chacun leur tour ils viendraient poser une pierre sur l'un des deux plateaux, jusqu'à épuisement des galets. Petit à petit les gens s'exécutent, Oscar lui ne bougeait pas d'un poil, rien n'aurait pu le faire tomber et quand la dernière pierre fut posée, aucune faille dans sa posture ne semblait visible. Il arrivait même à échanger les plateaux d'une mains à l'autre sans qu'une des pierres ne tombent. " Vous voyez ? Un esprit et un corps en parfaite harmonie, qui communique d'une seule voix et rien n'arriverait a vous déstabilisé .. "
Alors qu'il terminait sa phrase, deux hommes qui regardaient la scène de loin depuis un certain temps, s'approchèrent. L'un de ses hommes, à la chemise en jean délavé et au t-shirt inchangé depuis plusieurs jours s'exclama alors qu'il approchait d'Oscar qui était rester dans la même position depuis tout a l'heure.
" C'est que d'la frime ton truc, il suffit de .. " Coupant sa moquerie par un coup de pied dans la jambe tendue du jeune homme, il s'était cru malin de vouloir faire tomber Oscar et le décrédibiliser aux yeux de tout le monde, sauf qu'il y eu un hic. Sans qu'il n'est vraiment a faire d'effort, le garçon saute simplement sur place et se réceptionne comme une feuille sur le sol, dans la même position. Sous les yeux étonnés de l'autre imbécile, Oscar tourna sur lui-même et donna un léger coup dans la tête de l'homme qui se retrouva à tomber sur les fesses. Lui et son ami partirent sous les moqueries des autres spectateurs.
Midi commençait à arriver et après avoir rangé toutes ses affaires, Oscar sortit de son sac deux ultimes accessoires ... Enfin, accessoires, il ne s’agissait que d'une vieille plaquette en bois qu'il utilisait pour ses entraînements et d'un petit torchon accroché en bourse et rempli de sable. Venant accrocher le petit sac de sable à un réverbère à côté, il se tourna vers l'audience et dit.
" Pour cette dernière démonstration, je vais avoir besoin de quelqu'un, l'un d'entre vous. " Se tournant vers le sac et indiquant la plaquette il rajouta " La personne viendra se placer entre le sac et moi, tenant la plaquette devant elle. Je viendrais frapper la plaque et ni elle, ni la personne ne seront touchés par l'impact mais bien le sac de sable derrière. "
L'expression des gens présents changea de sourire à inquiétude et interrogation. Personne ne semblait vraiment prêt à prendre le risque , Oscar ne voulait forcer personne, il s'avérait que tout le monde ne pouvait pas êtres à l'aise devant les autres et loin de lui de vouloir mettre qui quinconce mal à l'aise. Il invitait du regard chaque personnes a venir tenter l'expérience.
Les numéros étaient assez impressionnants notamment pour la plupart des personnes ici présentes. Des applaudissements résonnaient par ci par là au fur et à mesure de tes démonstrations, et, mine de rien, ta petite boite se remplissait assez rapidement. C’était certes des billets de 1$ ou de la petite monnaie mais c’était toujours bon à prendre. Ma modeste contribution parut te faire plaisir car tu me remercias d’un mouvement de tête amical. Au premier rang j’observais finement chaque numéro et chaque prouesse. Je ne regrettais pas du tout d’avoir pris le temps de m’arrêter. Mais les réjouissances s’arrêtèrent un instant. Deux individus mal intentionnés firent leur apparition. Ils commencèrent à avoir un comportement déplorable et n’en finirent plus de s’en prendre à toi. Au moment pile où j’allais riposter et les mettre hors d’état de nuire, gentiment mais avec force tu t’en chargeas tout seul.
Plutôt que de les huer comme le faisait les autres spectateurs je me contentais de t’applaudir. Je n’étais pas pour les moqueries, bien que cette fois ci elles semblaient totalement efficaces car, les deux hommes repartirent la queue entre les jambes aller trouver d’autres personnes à martyriser. Ou à embêter.
Cela étant fait tu ne te laissas pas du tout démonter et continua tes tours « de magie » comme aurait dit certains. Le suivant ne nécessitait pas beaucoup de matériel, juste un sac de sable, une planche et un volontaire. Visiblement une fois le tour expliqué les spectateurs ne montrèrent pas un grand entrain pour vouloir y participer. Ce n’était pas mon cas, mais je ne devais pas me montrer trop empressée. Je n’attendis tout de même pas trop longtemps de peur que quelqu’un ose finalement participer au numéro. Je fis un pas vers l’avant et, dis tout simplement.
Au même moment mon regard croisa le tien et je te fis un grand sourire amusée. La hâte de participer à cette expérience pu se lire dans mon regard. Tournant un peu la tête de droite à gauche pour voir si personne ne voulait prendre ma place aucun spectateur ne sembla vouloir s’y atteler. Satisfaite que personne ne souhaite y aller je fis un quelques petits pas vers l’avant pour venir déposer mon sac et son précieux contenu près de tes affaires à toi. Ce n’était pas le moment de me faire voler mon couteau.
Faisant tourner ma tête sur le côté comme si je me préparais à me battre, comme un simple échauffement, je m’avançais vers toi, toujours vêtue de ma veste en cuir, un tee-shirt blanc, mon petit jean et mes bottes à talons épais noires.
- Je suis prête.
Passant une main dans mes cheveux comme pour leur redonner du volume je me penchais pour saisir la planche de bois. J’agissais un peu comme si je n’avais pas besoin d’attendre ton accord et que j’étais totalement prête. Cela voulait tout simplement dire que je n’avais pas peur de toi et de ce numéro que tu allais effectuer.
- Je me place là c’est ça ?
J’avançais vers le lampadaire prenant le temps de regarder un peu le sac de sable qui était tout simplement banal. Les spectateurs me regardaient ne comprenant pas ma désinvolture. En même temps, à me voir comme cela, belle blonde de taille moyenne aux yeux bleus, je ne devrais pas vraiment avoir envie de me prendre un coup de pied ou quelque chose du genre. Mais je précipitais peut-être un peu les choses. Tu avais surement besoin de me présenter au public ou autre comme le ferait un magicien avec son assistante.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Pendant un court instant Oscar se dit que personne n'oserait venir faire cette expérience d'elle-même, c'était un public réceptif mais peut-être pas à ce point. Alors qu'il était sur le point de trouver une autre manière pour réaliser son tour, la même jeune femme qui lui avait laisser un billet de vingt dollars s’avançât et lui assura d'êtres prête. Elle le sauvait d'un moment de solitude, à ne pas en douter. Elle semblait bien plus qu'en confiance, comme si elle avait déjà eu affaire à ce genre de techniques, mais Oscar en doutait. Ceux qui manie leurs Chi sont rare et ne se montre jamais, encore moins en plein Central Park à étaler leurs prouesses aux yeux des premiers venus, mais ça c'était la philosophie des vieux con, c'est ce qu'Oscar pensait en tout cas, lui voulait faire les choses différemment, place à la nouveauté et au partage.
Il ne s'était tourné que quelques secondes que la volontaire était déjà en place, comme prêt à en découdre. Un regard plein d'assurance qu'Oscar ne pouvait pas ignorer et ne pas apprécié. Tout était en place, faisant de nouveau face à son auditoire il leur expliqua en détail ce qu'il comptait faire. Le coup sera rapide et précis, ils n'auraient pas le temps de comprendre le pourquoi du comment dans le feu de l'action. Après un petit monologue sur la circulation du Chi dans le corps, des différents points dans ce dernier et de sa capacité à concentrer son énergie et sa force a un point unique. Faisant volte face vers la jeune femme, il lui lâchat un mot avant de commencer.
" Vous ne sentirez rien, rien a part un léger souffle. " S’arrêtant un court instant, il rigole un peu et conclut " Mais vu votre tête, vous me semblez plus que prête ! "
Oscar vint se placer devant sa complice de circonstance. Faisant pivoter son corps sur le côté, la jambe droite tendue et sa jambe gauche placée en arrière et plier pour gagner en appui, il prépare son poing droit. Les yeux fermés, il se concentre un instant et fait le vide dans son esprit. Tout disparu autour de lui, il n'y avait plus que lui au milieu d'un espace infini et noir. Il ressentait chaque centimètres de son corps et du Chi qui s'engouffrait peu à peu dans sa main. Une très légère lueur pouvait être vue, entourant un instant les yeux du jeune homme, puis il frappa. Un coup net et précis qui n'avait fait aucun bruit. Les cheveux de la jeune femme se soulevèrent légèrement alors que le petit sac de sable improvisé éclatait et se rependait au sol. La plupart des gens présents restèrent bouche bée face à ce phénomène, la plaquette aurait dû éclater et cette pauvre volontaire aurait pu êtres blessée, pourtant il n'en n'était rien.
" Avec assez de maîtrise, l'air que vous générer avec un coups de poing par exemple peut être exploité pour atteindre une cible autre que celle face à vous. " Enfin Oscar se retourna vers celle qui avait bien voulus l'assister et d'un grand geste de la main il dit " Et surtout, des applaudissements pour cette personne courageuse et confiante ! Merci beaucoup. "
Après plusieurs applaudissements, Oscar mit fin à sa représentation. Peu à peu la foule s’éclaircit, mais avant que tout le monde ne partent, Oscar leur distribua une petite carte avec ses coordonnés, leur indiquant que s' ils ont besoin de ses services, pour un entraînement, des travaux ou même assurer la sécurité d'une personne, il était disponible. Puis le garçon vient récupérer sa boite pour y compter les quelques dollars qu'il avait pu récolter. Si le billet de vingt dollars était plus que bienvenue, le reste de la somme récoltée était dérisoire et même s'il était d'une nature enjouée et positive, forcé de constater que ce n'était pas la meilleure des manières pour se refaire niveau pépettes. Même s'il avait été heureux de faire passer un bon moment à quelques personnes, un air plus morose pouvait maintenant se lire sur son visage alors qu'il finissait de ranger ses affaires. Fourrant la boite dans ce long sac de sport, il ne pu retenir une pensée à haute voix.
" Le vieux ne validerait pas ces méthodes ... Va falloir que je trouve autre chose, retournez faire la sécurité peut-être ou donner des cours .. "
Il était dans ses pensées et pensait qu'il était seul.
Impatiente, j’attendais le moment où tu donnerais le coup de grâce, celui où, le pauvre petit sac de sable derrière moi se fendrait, exploserait ou je ne savais quoi, mais en tout cas, il ne retiendrait pas captif ces grains bien longtemps.
Et, en effet, il n’y eu pas longtemps à attendre. D’un regard de professionnelle tout de même amusée je t’observais faire tous tes mouvements un par un jusqu’à ce que le coup final soit porté et que j’entende les coutures du sac lâcher. Les sourcils haussés sous la surprise, bien que je m’y attendais, je me tournais vers l’assemblée prenant un air lui aussi surpris, histoire de donner le change à ton spectacle et que tu puisses récupérer un peu plus d’argent. Les mains des spectateurs, tout comme les miennes, s’entrechoquaient sous les applaudissements.
Rapidement tu te tournas vers moi et la foule m’applaudit à mon tour saluant mon courage qui n’en était pas vraiment en réalité mais peut importe. Je fis une petite révérence de mise dans les situations m’inclinant comme pour saluer mon public et les remercier de leur considération.
-Je vous en prie !
Finis-je par dire en me penchant une dernière fois alors que peu à peu la foule disparaissait comprenant qu’elle avait eu le droit au clou du spectacle et qu’il n’y aurait pas de rappel. Me dirigeant vers l’endroit ou j’avais déposé mon sac à main, la lanière posée sur l’épaule j’attendais que tu ranges un peu des affaires pour aller te parler un peu plus en détail.
Evidement il fallait que je vérifie si mon achat était toujours là bien que j’avais surveillé de près mon sac lors de la représentation. Après une ou deux minutes j’avançais dans ta direction alors que tu ramassais ta petite boite et que ta maigre récolte visiblement te rende nostalgique. Il aurait fallu être stupide pour ne pas se rendre compte que tu pensais être seul. Mais non, j’étais juste derrière toi. Afin de ne pas t’effrayer je me grattais un peu la gorge comme le faisait la plupart des gens souhaitant indiquer leur présence.
-Le vieux ? Ne serait-il pas plutôt fier que vous continuiez de pratiquer votre art ?
La voix malicieuse je fis un petit pas sur le côté pour que tu puisses te retourner tranquillement et anticipant également un potentiel coup si tu croyais à une agression. Bien que … Un petit combat contre toi m’intéressais fortement, tu semblais aussi doué que moi dans la maitrise des arts du combat, et je n’avais encore jamais trouvé d’adversaire qui puisse être considéré comme mon égal.
Ta maitrise visible du Chi était a tous les coups un plus, ainsi que la façon dont tu effectuais des bonds d’une nature surhumaine. Néanmoins tu avais l’air d’avoir besoin de temps pour canaliser ta force et rassembler tes esprits pour pratiquer ton art. Cela devait surement être un inconvénient dans les combats au corps à corps. Restait également à savoir si tu maitrisais le maniement des armes. De mon côté j’étais une experte aussi bien avec une arme à feu qu’avec une arme blanche … Bien que … ma nette préférence était pour les armes blanche, la preuve était dans le fond de mon sac à main d’ailleurs. Mais ce n’était visiblement pas le moment de penser à cela. Je n’allais pas non plus t’agresser avec un couteau juste pour voir comme tu te débrouillais. Et surtout pas en plein jour, dans un parc peuplé de citoyens lambdas qui n’avaient pas à souffrir des conséquences d’un potentiel affrontement.
-Des cours d’arts martiaux ? Je suis moi-même professeur de cette discipline.
Répondis-je d’une voix claire et un peu malicieuse alors que je te tendais une main afin de te saluer de manière un peu plus professionnelle, conventionnelle qu’un simple bonjour ou hochement de tête.
-Raven Darkhölme enchantée.
Ajoutais-je pour clore ma présentation, espérant que tu me donnes au moins ton nom en retour et que nous puissions un peu discuter de ces petits tours que tu venais de faire en public. J’ignorais pourquoi mais j’avais envie de connaitre l’étendue de tes pouvoirs et les particularités de ta mutation.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
Accroupi face à son sac, Oscar mit quelques minutes avant de ranger définitivement cette boîte. Son père lui aurait passer un savon s'il l'avait vu faire ce qu'il a fait aujourd'hui, il avait toujours voulus qu'Oscar fasse plus que ce qu'il avait pu accomplir lui même dans sa vie et l'avait envoyé chercher d'autres connaissances à travers le monde, pas pour impressionner les premiers venus dans la rues. Oscar ne savait plus trop quoi penser de tout ça, mais il voulait faire au mieux et respecter ce que son ancien lui avait demandé, il a joué sa carte du saltimbanque et a part quelques applaudissements, il n'aura jamais assez pour survivre de cette façon, en plus, s'il compte continuer son train de vie a coup de chasse aux voyous la nuit tomber. Un vieux bouton qui traînait là au fond de son sac et qui semblait être la dedans depuis des années, quand il était encore en Espagne surement, attendait la dans le noir et en déposant finalement la boite il prit ce bouton entre ses doigts et resta encore quelques instants dans ses pensées.
Ce n'est qu'au son de la voix de la jeune femme qu'Oscar émergat enfin. Se dépêchant machinalement pour fermer son sac, il se releva et fit face à cette même personne qui avait bien voulus se prêter à son expérience. Passant son regard de haut en bas sur cette nouvelle rencontre, elle lui semblait un peu sur ses gardes, comme-si elle s'attendait à qu'Oscar pête les plombs et lui vole son sac et ses affaires avant de fuir le plus loin possible, dans un geste désespéré, mais même si Oscar se retrouvait au plus profond des ténèbres jamais il ne lèverait la mains sur quelqu'un qui ne l'aurait pas mérité. Alors qu'il replaçait le sac de sport sur son épaule avec la sangle de ce dernier, le jeune homme fut plus qu'étonné d'entendre qu'elle aussi maîtrisait les arts martiaux. Le destin aurait t'il eu pitié d'Oscar et aurait mit sur son chemin une autre manieurs de Chi ? Il avait déjà cherché, un peu partout en ville, un tas de types pour trouver un maître et perfectionner son art, mais la majorité avait été surtout des charlatans. Si elle était professeur, peut-être pourrait-elle apprendre à Oscar ? Elle se présentait, Raven Darkhölme, un nom qui aurait pu paraître étrange aux oreilles de quelqu'un d'autre mais Oscar aimait sa sonorité. Alors que cette dernière lui tendait la main, Oscar lui sera, accompagné d'un sourire franc. " Oscar Ögan, tout aussi enchanté Raven. " Alors qu'il lâchait son emprise sur la main de son interlocutrice il continua " Merci encore pour ta participation, je me serais retrouver malin planter devant tout le monde avec mon sac de sable. "
D'un rire sincère, il pivota légèrement sur le côté et observa un instant les environs. Il avait déjà en tête sa prochaine mission, trouver un stand quelque part dans ce parc qui vend de la nourriture, quelques choses de gras et nourrissant, mais avant il ne fallait pas manquer de politesse et en retournant le regard vers Raven il répondit à ses précédentes questions.
" Je pensais tout haut, je pensais à mon maître, celui qui m'a formé depuis tout petit et qui grâce à qui je sais faire tout ça aujourd'hui. " Après un soupire il reprit " Et oui il serait content que je le fasse, mais c'est plus compliqué. Je ne vais pas vous embêter avec ma vie, vous m'avez filez vingt dollars, je peux bien vous épargner ça. Et oui je donne quelques cours .. Enfin j'aimerais, j'ai pas vraiment eu de retours pour l'instant. "
Il invita Raven a marcher avec lui, il n'était pas du genre a aimer prendre trop longtemps racine quelque part. En marchant il l'observait du coin de l'œil, il ressentait quelque chose de spéciale venant d'elle. S'il y avait bien quelque chose qu'il arrivait a faire naturellement maintenant était de pouvoir ressentir une affinité ou non avec le chi, mais cette jeune femme dégageait quelque chose qu'Oscar n'avait pas ressentis depuis longtemps. Après quelques mètres, il reprit enfin la parole.
" Alors vous aussi vous pratiquez les arts martiaux ? Vous contrôlez votre Chi peut-être ? Je vous avoue que ça m'arrangerait ... Et qui a été votre maître ? " En secouant la tête après s'être aperçus qu'il posait trop de questions, il continua " Vous m'excuserez, je pense a dix milles trucs en ce moment. Content de rencontrer une autre pratiquante en tout cas, peut-être qu'on aura l'occasion de faire un combat amicale un de ces jours. Vous fréquentez un club ? "
Il continue de marcher aux côtés de Raven, son objectif bien en tête. Ce food-truck qu'Oscar avait déjà essayé, son ventre commençait a grogner en plus.
Mes sourcils se haussèrent un peu face à la surprise que tu me tutoies. Sans m’avoir demandé tu étais passé naturellement au « tu » sans passer par le « vous ». Cela ne me gênait absolument pas mais je ne m’y attendais pas. Après tout, rares étaient les personnes à me tutoyer. Ma famille, mes amis … Et c’était a peu près tout. Mes élèves me vouvoyaient également question de respect et de principe dans l’école. Seuls, les X-men, désormais relégués au rang de … de … rien du tout à bien y repenser, pouvaient me tutoyer, bien qu’encore élève de l’Institut. Je préférais ne pas relever le fait et en profitait pour répondre comme tu semblais accepter de converser un peu avec moi. Ma tête s’activant de bas en haut comme pour montrer mon avis que je partageais sur la question j’ajoutais.
-Oh mais de rien. Je me demandais si j’allais le sentir passer, enfin si cela ferait quelque chose mais à part entendre le petit sac de sable craquer … Rien. La prochaine fois je serai spectatrice pour avoir un regard extérieur et analyser tout cela.
Il était vrai que je ne m’étais absolument jamais interrogée sur ma propre maitrise du Chi. C’était comme ça. Sans que je le veuille j’étais d’une efficacité redouble et j’avais appris en autodidacte, sans livre ou cours. A vrai dire j’agissais plus à l’instinct qu’à me dire : « alors là je vais faire la prise qui s’appelle comme ça parce que … ». Malheureusement avec le fait de donner des cours aux élèves j’avais quand même du me perfectionner sur mon vocabulaire, ma technique elle était toujours parfaite.
A nouveau je fus surprise quand tu passas à l’utilisation du « vous ». Peut-être qu’en premier lieu tu n’avais pas fait attention tout simplement. Mais je me posais vraiment des questions futiles … Je m’en rendais bien compte mais c’était plus fort que moi.
-Oh je vois … Ne vous inquiétez pas, mes vingt dollars étaient un bon investissement. On voit rarement des jeunes gens vouloir partager leur don comme cela avec le plus commun des mortels…
Evidemment je parlais de don, j’aurai pu utiliser le mot « talent » également, mais je ne souhaitais pas dire le mot « pouvoir ou mutation ». Mots qui, laisseraient entendre que j’avais percé à jour ton secret, encore fallait-il qu’il en soit un.
-Je suis sûre que les offres d’emplois ne vont pas tarder à venir. Vous ne manquez, manifestement pas de talent.
D’un mouvement tu m’invitas à te suivre, et sans me poser de questions j’entamais une marche avec toi. Levant un peu la tête je me demandais où tu allais pouvoir nous emmener mais j’eu la réponse rapidement. Au loin, un food truck proposais visiblement de quoi nous nourrir, et .. Je n’étais pas contre manger un bout.
La multiplicité de tes questions sur ma pratique et mon apprentissage des arts martiaux me déclencha un petit rire très naturel alors que nous nous rapprochions de plus de plus du petit camion de nourriture.
-Oh non … Je ne maitrise pas le Chi. En réalité je n’ai jamais eut de maitre. J’ai appris toute seule. De là où je viens les cours n’étaient pas vraiment accessible aussi facilement que maintenant, en salle, ou en autoformation sur internet. Mais je suis persuadée qu’apprendre auprès des plus grands doit être passionnant. Ne nous inquiétez pas pour les questions …
Arrivant à destination je parcourus rapidement les petites pancartes affichées sur le camion afin de faire mon choix. Pour moi ce serait wrap jambon chèvre puis un tacos XXL au poulet. Mon grand appétit pouvait en surprendre plus d’un mais c’était comme cela. D’ailleurs le vendeur cru que je parlais de notre commande à tous les deux. Je secouais la tête vivement pour le contredire attendant que tu commandes ayant déjà sorti une carte bleue en réalité entièrement noire de mon sac à main.
-Vous me ferez le total je vous prie.
Répondis-je en m’adressant au vendeur qui attendait que tu lui dises ce que tu voulais. Mes paroles suivantes anticipèrent toute forme de rébellion ou de refus de ta part.
-Si je vous ai donné 20$ ce n’est pas pour que vous les dépensiez si rapidement.
Un petit sourire malicieux au visage je passais une main dans mes cheveux pour remettre en place correctement une de mes mèches. Il était clair et net que j’étais autoritaire mais … Nous allons dire que cela faisait partie de mon charme non ?
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
La discussion s'était enclenchée et le visage d'Oscar qui s'était refermé depuis la fin de sa représentation reprenait enfin des couleurs et une expression de bonne humeur. Alors que les deux continuaient d'avancer d'un pas décidé vers quelque chose qui allait pouvoir leur remplir l'estomac, Raven annonça a Oscar que bien qu'elle soit une combattante chevronné elle ne maitrisait pas le Chi, et effectivement plus le garçon abordait le sujet plus il se rendait compte que c'était un monde étrangé a la jeune femme, mais Oscar ne lui jeterais pas la pierre, rare sont ceux qui connaissent toute cette mythologie et sont encore plus rare les personnes a y croire et y apporter du crédit. Bien souvent, on le regarde avec de grands yeux ronds, l’accusant de raconter n'importe quoi. Pourtant ce qu'il c'était passé aujourd'hui lui avait, un peu, montré le contraire, peut-être que depuis le retour de la moitié de la population les mentalités et la vision du monde changeaient.
Cette nouvelle, si elle déçus dans une moindre mesure Oscar, ne le découragea pas dans son envie de trouver quelqu'un qui pourrait lui apporter quelque chose en plus dans sa maîtrise. Elle lui avait dit qu'elle était professeur, pour Oscar, dans ce domaine quand on est professeur c'est que l'on doit forcément avoir un haut voir très haut niveau. Alors que les deux arrivaient enfin au food truck, Oscar salua le gérant d'un amicale hochement de tête. Le jeune homme venait presque systématiquement chez lui quand il passait par Central Park, Dan de son prénom avait une affaire qui marchait plutôt bien et avait, après quelques longues histoires, réussi à récupérer l'un des meilleurs emplacements du parc. Machinalement il allait fouiller dans son grand sac pour y sortir les quelques dollars qu'il avait gagnés plus tôt, mais Raven l'arrêta dans son geste et après sa commande chargé elle paya à la place d'Oscar. Le garçon aurait mentis s'il n'avait pas dit qu'il avait été légèrement blessé dans son orgueil a ce moment la, il ne faisait pas l’aumône et pouvait encore se payer sa nourriture, mais au fond il savait que le geste de Raven n'était pas dans ce sens et après un remerciement sincère, il posa son sac à ses pieds et commanda la même chose, dans la même quantité.
" Et bien merci, Raven. A charge de revanche, car même si je fais le clown en plein Central Park, je ne suis pas complètement à la rue et je suis du genre à payer mes dettes. " Alors qu'il était en pleine préparation des commandes, Dan s'exclama entre deux préparations de poulet " Ça c'est bien vrai ! Ce type là croyez moi, il peut ne pas dormir pendant des jours s'il n'a pas remboursé ne serait-ce qu'un centime. " Après un ricanement et geste de la tête qui ne faisait qu'approuvé ce que disait le cuisinier, Oscar s'installa, son sac à la main, à l'une des trois petite table placée devant le food truck.
En s’asseyant il lâcha un bruyant soupir, comme après un effort physique. L'utilisation de son Chi lui drainé une partie de son énergie. Après des techniques comme il a pu le faire pendant sa démonstration, il a besoin d'un peu de repos et surtout, d'une énorme faim qui vient accompagner cette fatigue. Cette condition après utilisation du Chi était une conséquence de son niveau actuel, il n'était encore qu'un novice au final et cette maîtrise totale vient aussi avec le fait de devoir gérer cette " redescente ".
" Vous .. " Après un léger bruit avec sa bouche comme pour montrer un léger agacement contre lui même il reprit " Je ne vous ais pas demandé si je pouvais vous tutoyer ou seulement vous vouvoyez et je me suis emmêlé les pinceaux. Quand je vous dis que je suis un peu dans la lune en ce moment .. C'est pas une blague ! En tout cas vous avez bien fait de commandez autant, après mes manipulations avec le Chi, j'ai besoins de reprendre des forces." S'affalant presque dans sa chaise, il sentait déjà le doux parfum de son repas qui se préparait à côté de lui et son visage semblait encore plus rayonner de bonheur. Oscar était quelqu'un de simple finalement, discuté avec une bonne et nouvelle rencontre et se remplir la bedaine. Ses yeux d'un bleu pâle se reflétaient presque avec le soleil qui finissait d'atteindre son point culminant, offrant un temps rêvé pour flâner.
" Je suis arrivé à New York il y a un peu plus d'un an maintenant et même si je n'aime pas généralisé, vous faites partie des rares personnes que j'ai pu croiser depuis mon arrivée et qui sont bienveillantes. Si depuis que je suis ici c'est pas bien facile de raccroché les deux bouts en terme de pognon, c'est quand même une ville incroyable, avec une diversité de culture folle .. C'est ce que je suis venu chercher ici, toujours en rapport avec le Chi. "
Sayez Oscar était enfin à l'aise, s'il lui fallait parfois un peu de temps, la tchatche du jeune homme faisait enfin surface. Il montrait une attitude plus assurée et moins abattue. Si sa fatigue post-utilisation du Chi était encore là, rien ne semblait plus l'arrêter pour continuer la discussion avec Raven. Ce qu'il fit en concluant, avant que Dan n'arrive avec les commandes et les posent sur la table. " Vous m'avez dit êtes professeur, vous recherchez peut-être de nouveaux élèves en ce moment ? "
-Je me doute bien que vous n’êtes pas à la rue. Mais cela me fait plaisir.
Un petit clin d’œil dans ta direction me permit de mettre, du moins je l’espérais, définitivement fin à toutes protestations possibles de ta part. Et, le vendeur qui venait de rajouter son grain de sel pour te soutenir me fit sourire en perdant un peu de sa couleur devenant livide à la vue du type de paiement que j’avais. Visiblement il ne devait pas avoir des masses de clients qui payaient avec ce moyen et je pouvais le comprendre. Les personnes possédant ce type de carte bancaire ne s’arrêtaient pas pour manger un bout ici c’était certain. Il me tendit le boitier de paiement un peu fébrilement mais je l’encourageais avec un grand sourire. Il nous invita par la suite à nous assoir sur une des petites tables installées par ces soins pour ces clients. Et, alors que tu venais également de passer commande tu t’affalas sans ménagement, et, assez rapidement sur la petite chaise en métal. Il était évident que tu étais épuisé. Serait-ce l’utilisation de ton pouvoir qui te vidait de la sorte ? Surement oui. Ou peut-être que tu ne le maitrisais pas encore totalement. Pourtant tu semblais avoir à peu près dans mes âges. Enfin … tout était relatif. Si l’on prenait en compte ma date de naissance j’avais dans les 80 ans. Si on prenait le temps vécu sur terre la quarantaine, mais mon visage et mon corps ne le laissait absolument pas penser. Souvent, la plupart des personnes me donnait un âge entre 20 et 30 ans.
A mon tour, je m’installais sur une chaise, face à toi, et avant que je ne puisse poser ma question sur la raison potentielle de ta soudaine fatigue j’eu ma réponse. C’était donc bien l’utilisation de ton Chi qui t’épuisait de la sorte. C’était un sacré handicap tout de même. Tu ne pouvais donc pas te battre durant des heures durant ou enchainer les coups, les prises et tout ce qui allait avec.
-Vous pouvez me tutoyer si vous le souhaitez.
Posant mon regard bleuté dans le tient, tout aussi bleu je souris un peu espérant te donner un peu confiance et ne pas passer pour une fille entreprenante ou qui cherchait à te mettre dans son lit. Ce n’était pas du tout le cas, j’avais juste été intriguée par tes capacités, et … La curiosité était un des défauts. Pas le seul aurait-dit certaines mauvaises langues, mais je ne pouvais les contredire.
-Et … cette fatigue après utilisation de votre Chi … Elle va disparaitre plus votre maitrise avancera ou c’est le revers de la médaille ?
A peine avais-je finis ma question que tu enchainas, visiblement plus à l’aise sur l’histoire de ton passé avec New-York. Un peu étonné d’entendre que j’étais une des rares personnes bienveillantes je fronçais les sourcils. Ah … Cette humanité. Plus rien n’était pareil depuis toute cette histoire avec Thanos.
-Vous m’en voyez désolée. Je suis contente au contraire de parler avec des inconnus qui partagent les mêmes passions que moi. C’est toujours très enrichissant. D’ailleurs si vous permettez ma question, d’où veniez vous avant de vous trouver au cœur de la Grosse Pomme ?
Au même moment notre chef cuisinier du moment arriva avec sur un plateau notre commande. Il avait même rajouté deux boissons. Il s’empressa de préciser qu’elles étaient offertes par la maison en me faisant son plus beau sourire. Il espérait sans doute que je ramène de nouveaux clients de ma « gamme » si nous pouvions parler de la sorte. Dan … quel sacré charmeur !
Décapsulant donc ma canette de bière, bien que je n’aime pas vraiment cela, je la tendis vers toi comme si je souhaitais trinquer à notre rencontre. Après tout, tu n’avais pas l’air d’avoir souvent eu l’occasion de partager un moment comme celui-ci. Suite à notre façon de trinquer je secouais la tête négativement après avoir bu une petite gorgée de bière.
-Non. Je .. Ne je ne suis pas professeur dans un club ou quelque chose comme cela, mais dans une école pour les enfants/ados on peut le dire comme ça.
L’air de rien j’haussais les épaules alors que l’odeur de mon wrap me chatouillait les narines. Le saisissant j’en croquais un petit bout, qui eu le don de m’ouvrir l’appétit. Attendant tout de même de ne plus avoir la bouche pleine pour continuer mon petit récit.
-Vous me semblez légèrement trop vieux pour être un de mes élèves, sans vouloir vous offenser bien sur.
Innocemment je posais mon wrap sur la table tout en levant un peu les mains en l’air comme l’on pouvait voir dans les films d’action ou les westerns quand les protagonistes se rendaient à l’ennemi ou qu’ils voulaient prouver leur bonne foi. Personnellement j’étais dans le cas numéro 2.
"Have you ever looked at a tiger and thought you ought to cover it up? You are an exquisite creature, Raven. All your life the world has tried to tame you. It’s time for you to be free."
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