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 [Terminé] They put a bounty on my soul

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The Devil of Hell's Kitchen
Matthew M. Murdock
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyMar 16 Jan 2024 - 8:59




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy



Cette pensée, cette idée me faisait mal. J’aurais tellement aimé que les choses soient différentes, que j’ai son âge. J’aurais tant aimé avoir cette chance de la connaitre alors que je n’étais qu’un gosse paumé. La rencontrer alors que je vivais dans cette église et que secrètement, je rejoignais Stick pour m’entrainer. J’avais alors une dizaine d’année et je vivais déjà dans le mensonge. Le Père Lantom avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour me protéger du monde extérieur, pour m’empêcher de suivre les traces de mon père. Sœur Maggy avait toujours été adorable, excessivement protectrice avec moi…comme une mère de substitution. Et malgré cet amour dont ils m’avaient abreuvé, ce cocon dans lequel ils avaient essayé de me placer pour faire de moi un homme bon, pour subvenir aux besoins de ce gamin perdu que j’étais, je m’étais tout de même lancé sur la voie du mensonge.
J’aurais aimé croiser le chemin de Felicia à ce moment de ma vie car, comme aujourd’hui, elle m’aurait réveillé. J’en étais persuadé. Avec elle à mes côtés presque trente ans plus tôt, je n’aurais jamais fait tous ces mauvais choix. Elle aurait pris ma main et j’aurais été moi-même dès le départ. J’aurais abandonné Stick avant qu’il ne s’en charge et j’aurais eu, dès le début, ce véritable amour qui m’avait manqué tout le long de ma vie.

Quelques années plus tard, il y avait eu Elektra et les choses avaient été bien différentes, car elle m’avait ramené sur ce chemin duquel je m’étais écarté. Elle avait appuyé là où il fallait, utilisé les bons mots, les bons gestes pour m’atteindre et se servir de ce qu’il y avait de plus mauvais en moi. Et pourtant je l’avais aimé, profondément aimé, d’un amour véritable et sincère. Le seul problème était que cette affection que je lui portais avait été motivée par le fait que j’avais secrètement espéré –moi aussi, pouvoir la change, pouvoir la ramener du bon côté.
Jamais autant qu’aujourd’hui, dans les bras de cette femme que je vénérais, cette citation de ne m’était apparu aussi vraie : le premier amour ne mourrait jamais, le véritable amour l’enterrait vivant. C’était ce que Felicia me faisait ressentir. Elle m’avait fait oublier cette peine, cette accroche que j’avais encore malgré moi, pour Elektra. Son amour m’avait enveloppé et protégé de ce qui me faisait le plus mal, c’était elle et personne d’autre. Je ne pouvais plus imaginer ma vie autrement qu’avec elle.

« Qu’elles essayent, personne n’arrive à la cheville de Felicia Hardy. »

Et sur ces mots je l’avais attiré à moi avec au début pour simple objectif de lui faire payer cette frustration qu’elle avait provoqué quelques instants plus tôt. Et puis tout cela avait bien vite changé alors que je l’avais senti s’enfoncer un peu plus sur mes cuisses, s’installer dans cette position. Dire que je débordais d’amour pour elle était un euphémisme. S’il y a peu de temps je brûlais intérieurement de cette rage, de cette colère destructrice, aujourd’hui les choses étaient toutes autres. Aujourd’hui et depuis que ce chat faisait sa place dans ma vie, sans s’y imposer, juste en tournant de temps à autre la tête vers moi pour me dire : regarde, je suis là, aujourd’hui je me laissais consumé par les sentiments que j’avais envers Felicia.

Pouvait-elle savoir que mes mains, rudes, calleuses n’avaient jamais été aussi tendres ? Comme à chaque fois et alors qu’elle se levait, je ressentais ce léger pincement au cœur. Ce manque si significatif, beaucoup plus accentué ces-derniers à cause…à cause de tout ça. C’était tellement dur, tellement difficile d’accepter cette évidence, qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant que d’être séparé d’elle. J’éprouvais énormément de difficultés à l’envisager car même si je me doutais plus ou moins de ce qu’allait faire Fisk, je refusais de l’accepter. Je refusais de me retrouver à nouveau seul, de la laisser seule. Pourtant, je le savais, c’était ce qui arrivait.
Comme si elle avait lu dans mon esprit, elle déposa assiette et fourchette sur la table, se ravisa et revint près de moi, sur moi. C’était tout ce que je voulais, profiter de chaque instant avec elle, faire déborder mon corps et mon cœur de cet amour, m’imprégner d’elle pour avoir la force de tenir dans ces prochains jours. Presque une semaine sans elle, même occupé à préparer cette stratégie, c’était trop.

« Ce n’est pas une finalité, Feli’. », répondis-je en parlant évidemment de cette étreinte charnelle, de cette union. « Tout ce dont j’ai besoin est entre mes bras. », ajoutais-je en l’enlaçant alors qu’elle envoyait cette remarque sur mon âge. « Va te faire foutre, Feli’… »

Le sourire était donc revenu sur mon visage et c’était uniquement grâce à elle. Et je n’avais pas besoin de plus, avec elle, je n’avais eu besoin de plus. Même si tout paraissait si naturel, même si sentir cette union, la vivre dans ses souffles et dans son corps était un moment magnifique, je n’en avais pas besoin, pas envie. Comme je l’avais dit, tout ce dont j’avais besoin était dans mes bras. Je ressentais juste cette nécessité d’avoir, de percevoir sa présence. Là, en cet instant, la sentir assise sur moi, son corps contre le mien, c’était tout ce dont j’avais besoin. Je pouvais entendre chaque battement de son cœur, chaque respiration, chaque frisson parcourir son échine alors que mes mains se nouaient sur sa taille. Sa présence, c’était tout ce qui était nécessaire.

« Quand tout ça sera fini, je vais prendre un nouvel appartement, avec une vraie chambre et…et j’aimerais bien que tu y laisses des affaires, que même parfois…tu restes plusieurs jours. Et…et sur du plus long terme encore est-ce que…j’ai jamais connu autre chose que New-York, j’ai passé toute ma vie ici, à Hell’s Kitchen. Alors est-ce que…est-ce que tu voudrais, à défaut de tout lâcher…au moins qu’on parte tous les deux, en voyage ? », demandais-je doucement en déposant un baiser sur le front de cette femme que j’aimais tant. « J’aimerais vraiment passer du temps avec toi mais…mais en dehors de tout ça, juste toi et moi. »           


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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyMer 17 Jan 2024 - 9:52




RainFor so long, I have waited
So long that I almost became
Just a stoic statue, fit for nobody
And I don't wanna get in your way
But I finally think I can say
That the vicious cycle was over
The moment you smiled at me

    Se dire que les événements auraient pu être autre, couvrir de "et si" les pavés de cette relation qui finit par naître sous des hospices plus ou moins propices n'est pas un mal en soi. Cela montre que ces deux personnes sont conscientes de ce qu'elles ressentent l'un pour l'autre, et qu'une rencontre faite à un des moments les plus cruciaux de leur vie, avec des circonstances différentes faisant que, il y aurait pu y avoir un plus tôt, et combien cela ne fait que rendre le sentiment plus fort. Matt la tient. Il la tient si fort, d'une façon qui l'agrippe entièrement de corps comme de coeur, qu'elle ne peut, ne veut plus s'en détacher. Et il pourra pleurer, il pourra se mettre en colère ou simplement flotter dans un bonheur et un apaisement simples, elle veut être là pour y répondre. À une époque, si quelqu'un n'avait ne serait-ce que daigner lever le doigt pour ne serait-ce que toucher tout cela, Felicia aurait dégainé. Elle aurait tiré dans une griffe brutale, quitte à en couper. Mais lui, il a tout ébranlé, fracassé. Il l'empoigne et la courbe, et sa seule réaction est de plaquer ces mêmes mains pour lui en demander encore.
Matthew, ce brun qu'elle regarde avec tellement d'amour et de tendresse, qu'elle trouve si prenant dans sa manière de la regarder, ou même de rester si impassible un moment pour ensuite arborer ce petit sourire en coin agaçant qu'elle a envie de mordre d'agacement comme de passion, elle ne veut pas le perdre. Même si elle sait qu'elle va le perdre. Mais ça ira, pas vrai ? Elle a les dossiers. Ils ne pourront pas attester que Matt est Daredevil. du moins pas pour le moment.

— Hm ... vrai. Et le seul qui peut les attraper est en ce moment en face de moi.

Ce compliment fait par amour a un effet débordant sur elle. Elle en sent son corps tressaillir, des picotements la parcourir dans les doigts et sur la pulpe de sa bouche. Se savoir ainsi aimée et mise sur ce piédestal par Matt est agréable, et balaie d'une traite ses inquiétudes quand à ce qui va suivre.



    Juste un peu d'amour et de tendresse, pour essuyer le temps qui blesse, et sans remords ne pas enfermer ses trésors dans les bousculades et les claques pour que jamais personne d'autre n'y ait accès, ce n'est pas si mal. Pas si mal quand des mains comme celles de Matt glissent le long de son corps et s'affairent dans leur légère rudesse à respecter les courbes qui se dessinent sous leurs doigts. Pas si mal encore quand d'un sourire vrai, même si les traits sont encore tirés par ses précédentes larmes, est adressé à son intention suite à sa remarque taquine, et pas vraiment regardante sur le fond, concernant leur différence d'âge. De ce côté là, elle s'en fout complètement parce que ce n'est pas ce détail qui fait qu'elle l'aime et s'adonne à ces caresses qui ne sont là que pour détendre autant ses muscles que son âme. Même si elle apprécie grandement de l'entendre dire que tout ce qui importe, c'est eux, l'un contre l'autre ... ou encore qu'elle aille se faire foutre.

— Avec plaisir, Matt.

Ronronne-t-elle contre sa nuque, à en faire vibrer la peau. Et elle continue, de l'embrasser par petites touches, se délecter de chaque once de peau, de son odeur corporelle accompagnée de ce parfum qui la détend bien plus que ne le fera une session au sauna, ou dans sa baignoire. En même temps les deux objets mentionnés n'ont pas cette respiration se plaquant contre sa poitrine, ni ces paumes qui se pressent contre sa taille. Et ... elle ne peut pas non plus les masser comme elle le fait en ce moment en bas de dos, en ressentant les réactions de son bassin se détendant sous la presse généreuse de ses doigts.



    Et puis, vient cette conversation la sortant un peu de sa transe. Elle est secouée, un peu prise de court face aux paroles de Matthew. Non pas qu'elle ait peur de tous ces plans, disons ... qu'elle ne s'attendait pas à ce que ça aille aussi loin, qu'elle ne puisse en espérer tant et ... wow. Felicia se redresse alors un peu et arrête son massage, interloquée, mais attentive à ce qu'il avance. La stupeur qui suspendait ses lèvres se change peu à peu en un grand sourire, et ses yeux s'animent, portés autant par la curiosité que par la teneur des mots que Matt lui offre. Nouvel appartement, possibilité de vivre ensemble, plusieurs jours. Ensuite ce voyage proposé, loin de tout ce qu'est New York. Une pause dans leur vie, une acceptation de juste être eux-mêmes en laissant leurs costumes et la Grosse Pomme se débrouiller sans leur présence. Ajoutez à cela ce baiser tendre sur le front pour ponctuer le tout, et Felicia s'assomme toute seule en étant toujours aussi souriante.

— Matthew Murdock ! Wow ! Quelles entreprenantes suggestions. Je me sens soudainement moins experte en la matière.

Sa main gauche remonte alors pour rejoindre la joue de Matt, encore un peu rêche en raison des larmes qui ont coulé, et cette barbe cerclant sa mâchoire. À sa façon, elle le retient pour qu'il ne pense pas qu'elle prend ça à la légère, ou essaie d'esquiver le sujet. Certainement, avec un autre elle l'aurait fait. Et elle l'a déjà fait. Mais lui, non.

— On en passera ensemble quand on le voudra. Bon, je pense que vu notre chance et nos réputations, on aura certainement des trucs qui feront qu'on ne se refera pas. Mais oui Matt ... je veux plus que des boxers chez moi, et te laisser plus que mon parfum chez toi.

Felicia s'écarte ensuite légèrement pour attraper le bas du tee-shirt de Matthew, afin de l'en déshabiller. Lentement, et sans doute qu'il l'arrêtera en se demandant ce qu'elle fait, parce que cela vient en totale contradiction avec leurs paroles précédentes, elle pose son index sur ses propres lèvres pour lui indiquer qu'il vaudrait mieux qu'il se taise car elle a quelque chose à lui montrer.

— Je n'ai pas menti, on est tous les deux fatigués. Mais ... je veux que tu puisses apprécier ce que je vais te donner. Et que certainement, sans me jeter des fleurs, tu voudras à nouveau réitérer cette expérience dans ce nouvel appartement, ou ailleurs.

Ceci fait, non sans un peu lui laisser le questionnement de ce qu'elle va effectivement lui faire, Felicia finit de le déshabiller et le regarder d'un air coquin disant clairement qu'elle est heureuse de le retrouver ainsi. Le prenant à la main cette fois, et laissant ce repas qui comme les autres fois aura le temps de refroidir, la jeune femme l'invite à se lever, la suivre jusque dans ce lit pliant qu'elle frappe d'un coup pour l'ouvrir, comme il l'avait fait cette fois là. Bon, il est tout de même un peu en branle suite au saccage ayant eu lieu une semaine auparavant, et il va falloir faire attention à cela. Mais le jeu en vaut la chandelle, aux yeux de la demoiselle.

— Allonge toi sur le ventre.

Dès qu'il s'est exécuté, Felicia se met à genoux et pose son fessier dans le creux de son bas de dos. Puis, ses mains viennent sur ses bras pour les caresser et les presser légèrement dans l'arrondi de ses muscles, avant de remonter jusqu'aux épaules et trapèzes. Ses pouces pressent alors les jonctions dans une recherche de nœuds éventuels, et effectuent de légers roulements coulant sous la ligne de ses omoplates.

— Tu aurais une idée en tête pour le voyage ? L'appart', je ne m'en occupe pas, c'est ton chez toi en priorité. Mais pour le voyage, je me dis que ... que ce serait bien de partir près des côtes Atlantiques. Ou en forêt.

Elle descend ensuite ses mains pour arriver sur la ligne vertébrale qu'elle caresse, avant de descendre encore plus et arriver vers ses lombaires, en lui faisant "subir" cette même tendresse dont il a fait preuve sur sa personne. Avec en bonus ce baiser chaud qu'elle dépose au niveau de la scapula.

— La seconde risque quand même de poser problème parce que je n'ai jamais fait de camping de ma vie. Après, ça ne nous empêchera pas de nous promener durant ce fameux voyage dans l'une d'elles. On évitera juste d'y passer la nuit.

Tout en gardant sa bouche contre sa peau, la blonde remonte ses pouces des lombaires à la partie la plus proéminente du dorsal, en s'attardant un peu sur les formes qui se meuvent, et en écoutant les soupirs poussés par son amant. Ses doigts affirment alors plus généreusement leur prise quand elle sent une zone plus dure poindre et ... clac. Ça se dénoue.

— Désolée. Je t'ai fait mal.

Matt sentira qu'elle glisse sur le matelas et viendra déposer autant un souffle chaud qu'un baiser sur la zone où le nœud a décidé de se retirer brutalement. Et elle continuera à l'embrasser, encore et encore sur chaque parcelle de son dos, en glissant son corps contre le sien, avec ses cheveux se mêlant à la danse. Et mon dieu, même dans cette position, Felicia se sent tellement heureuse d'être avec cet homme et de pouvoir lui offrir ainsi son affection.

— L'irlande peut-être ? Il y a aussi cette île en France. Ouessant. C'est loin de tout, mais on en fera vite le tour je pense. La Norvège ça peut le faire dans certains coins. Hm ... le Japon au nord peut-être.

Ses doigts s'infiltrent pour aller sur ses abdominaux pendant qu'elle continue de se confondre en baisers, et sentir son être s'embrumer se flouter dans ce moment aussi délicat que salvateur. Parce qu'en le touchant ainsi, elle y voit une profondeur allant bien au delà des creux formés par ses muscles en mouvement. Elle se sent palpiter à chaque soupir, à chaque réponse, ou si d'aventure il prononce son prénom. Ils n'arriveront jamais à tout lâcher, car ils sont ainsi. Et alors ? Tout ce qui importe, c'est ce genre d'instants, qui changeront sur quelques gestes, quelques mots. C'est l'instant présent, lui a-t-elle dit un soir. Et avec lui, elle le vit pleinement.
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyMer 17 Jan 2024 - 15:34




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

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Je n’avais jamais été entreprenant, probablement parce que je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de le faire. Avec du recul, j’aurais peut-être aimé l’être mais repensé à ces relations passées, à ce que j’avais pu vivre aurait éloigné cet instant. Osé imaginer, revoir certaines images, certains moments et me dire et si, n’aurait fait que créer l’éventualité d’une réalité où les choses auraient peut-être fonctionnées, où je me serais éloigné de Felicia. C’était impossible de revenir sur ce que j’avais fait ou non, c’était impossible de penser à ces choses qui auraient repoussées l’amour qu’elle me vouait, que je lui portais.
Ces et si n’avaient pas lieu d’être, parce qu’il y avait Felicia. Parce que c’était grâce à elle, grâce à la manière dont elle me traitait que je pouvais risquer de me projeter. Et bon sang, j’en avais envie. Toutes ces choses, ces voyages, ces idées d’ailleurs, ces besoins de partage, je ne pouvais les envisager qu’avec elle, parce qu’elle me le permettait.

« Je ne connais rien d’autre que ce quartier…Je ne sais même pas comment je réagirais ailleurs qu’ici, dans cette ville. Tu sais, je ne peux pas voir…enfin, mes sens…enfin…techniquement, au-delà d’un kilomètre, je suis vraiment aveugle. Au-delà de ça il n’y a rien…pas d’horizon, pas de ciel, pas de bruit…juste du noir. »

Je m’arrêtais dans mes explications, sentant sa main venir s’apposer avec tendresse sur ma joue. Naturellement, mes yeux se fermèrent un court instant, afin de mieux apprécier la douce caresse de sa peau sur la mienne. Instinctivement, main vint envelopper la sienne, comme pour mieux la garder où elle était, pour mieux me nourrir de ce geste qui m’apaisait. Ce que j’avais voulu lui expliquer avant de me stopper, c’était que je ne connaissais rien d’autre de ce monde que ce que les journaux, les médias et les gens avaient pu me raconter. J’avais beau être un avocat autrefois réputé, un homme que je pensais être cultivé et pourtant au final, je n’avais aucune véritable connaissance du monde dans lequel je vivais. Mon monde, c’était Hell’s Kitchen, ça l’avait toujours été.
Comme souvent avec Felicia et plutôt que de répondre alors qu’elle évoquait ces moments qui nous attendaient, que l’on pourrait partager ensemble, chez elle ou dans ce nouvel appartement, je me contentais de sourire. Jamais une personne n’avait eu autant d’effet sur mes zygomatiques ou sur mon humeur, jamais une femme ne m’avait autant transformé que Felicia.

Alors qu’elle s’écartait à présent et commençait à soulever mon t-shirt pour le retirer, je posais ma main sur la sienne pour retenir son geste. Je m’apprêtais à lui faire remarquer que nous avions un accord et que cela me convenait, que je n’attendais rien de plus d’elle que sa présence, sa chaleur mais elle me fit comprendre qu’il valait mieux me taire. Cet index posé sur ses lèvres, cette remarque concernant le fait qu’elle était sûre que j’allais apprécier ce qui allait suivre, me fit froncer les sourcils alors que je la laissais finalement reprendre en retirant ma main. Comme l’homme que j’étais, complètement épris, amoureux et en totale confiance face à cette femme, je me levais et main dans la sienne, la suivais jusqu’au lit dépliant. Un rire franchi mes lèvres alors qu’elle utilisait la même technique que moi pour ouvrir le lit.

Une fois de plus, j’obéissais aveuglément, posais d’abord un genou sur le lit avant de laisser partir mon corps en avant et d’amortir ma chute à l’aide de mes avant-bras, que je glissais ensuite sous mon menton. Presque aussitôt et pendant que Felicia s’installait sur mon dos, je pus ressentir la fatigue accumulée ces-derniers jours m’assaillir. Le fait que plus tôt, mon corps et mon esprit se soient littéralement purgés à travers ces larmes n’arrangeait évidemment rien. Fermant les yeux dans un long soupir d’aise, je commençais à sentir les mains de Felicia glisser sur mon corps. Alors que ses doigts glissaient sur mes muscles, enrobaient les trop nombreuses cicatrices qui jalonnaient mon dos et que, je pouvais sentir les appuis répétés de ses pouces, j’eus l’impression que mon corps était entrain de céder.
Comme si d’un coup, toute la pression qu’il retenait, qu’il avait accumulé s’évaporait et qu’il s’effondrait. J’avais la sensation de m’enfoncer dans ce vieux matelas trop fin, de devoir penser à respirer pour forcer mes poumons à se gonfler d’air tant cela ne semblait plus naturel. Je me sentais soudainement si bien, si détendu, si protégé et enveloppé dans cette bulle de bien-être que venait de créer Felicia, que sa voix me paraissait lointaine, étouffée. Je crus reconnaitre certains mots, probablement voyage, Atlantique voir même forêt, mais je n’en étais pas sûr. Un simple mmh s’échappa de ma gorge sans que mes lèvres ne bougent et alors que je pouvais sentir la ferveur de ses lèvres sur mon omoplate, je m’endormais.

Peut-être était-ce nécessaire. En tous les cas, cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas assoupi de cette manière, aussi vite, aussi calmement. Felicia, encore. Je me sentais soutenu, bordé de sa présence et j’avais une confiance aveugle en elle. Je savais que je pouvais me laisser aller, que je pouvais fermer sereinement les yeux, parce qu’elle était là et qu’elle veillait sur moi. Jamais de ma vie je ne m’étais senti autant en sécurité, j’avais l’impression d’être une bulle de protection…dans ce fameux château qu’elle avait érigé autour de moi et mon Dieu que j’étais en paix entre ces murs.
Je ne sentis même pas ce nœud se dénouer trop brusquement et claquer nettement sous les doigts habiles de la jeune femme. Tout ce que je savais, c’est que ce court endormissement fut vide de tout cauchemar, fut exempt de tout. Entre ses mains, sous l’effet de ses doigts, j’étais affranchi, libéré.

« Mmh ? », fis-je en ouvrant les yeux, mes sens faisant difficilement apparaître le visage de Felicia à quelques centimètres du mien. « Wow…je…je crois que…j’étais parti… », marmonnais-je d’une voix endormie. « Pas…pas le…Japon… », balbutiais-je en mettant sur le côté, caressant sa joue du revers de mes doigts. « Je…pas…bien vu…là-bas… », ajoutais-je alors que je luttais vainement pour garder les yeux ouverts. « …t’aime… », soufflais-je en me sentant partir.

Contrairement à cette nuit à l’église, il n’y avait aucune appréhension, aucune peur à l’idée qu’elle parte. Alors que je m’endormais à nouveau, je savais qu’elle allait rester. Que demain matin, lorsque j’ouvrirais les yeux, elle serait là et mes sens me permettraient de l’étudier, de l’admirer et je ne pouvais pas rêver mieux. Malgré ces craintes qui m’avaient envahi, la peur semblait plus lointaine, comme enfermée dans toutes les promesses de cette si courte soirée. J’étais épuisé, vidé de toute énergie mais je m’endormais en paix, soulagé qu’elle soit là, près de moi. Comme je lui avais dit, c’était tout ce dont j’avais besoin.
Sa présence, son sourire et ses grands yeux bleus étaient tout ce qui comptait. Ses blagues, sa manière de me piquer et de me rassurer étaient ce qui me donnait envie de continuer, d’avancer pour avoir cette chance de construire une véritable aventure avec elle. Et ce terme d’aventure ne collait absolument pas à ce que j’avais en tête, car si j’avais été entreprenant quelques instants plus tôt, ce n’était pas pour une aventure qui se terminerait. Si je m’étais projeté et que je lui en avais faire, c’était parce que je n’envisageais plus la solitude, parce que je ne voyais plus que par elle et l’avenir avec elle. Je l’aimais et ce fut la dernière pensée qui traversa mon esprit avant de sombrer dans un sommeil calme, profond.




THUMP

Le son était étouffé, retenu, maîtrisé et pourtant, mon ouïe surdéveloppée ne l’avait pas manqué. Un frisson parcourut mon échine alors que mes yeux s’ouvraient, s’écarquillaient et qu’en un rien de temps, je prenais conscience du monde qui m’entourait. Dans un premier temps, parmi les faibles échos de ce bruit et grâce aux battements de mon cœur, je vis le corps de Felicia se dessiner sous le drap en soi. Elle dormait paisiblement à en juger par ses respirations mesurées. Puis ce fut le lit-dépliant et tout l'appartement, tout apparu rapidement, en détails. Je fronçais légèrement les sourcils, comme si cela m’avait aidé à étendre mes sens et à détecter d’où provenait ce son. Je compris lorsqu’ils dépassèrent la porte d’entrée, située à quelques mètres sur ma droite. Il y avait une dizaine d’hommes, masqués, casqués, avec des gilets pare-balles et des armes lourdes. Seul l’un d’entre ne portait pas tout cet attirail et était simplement muni d’un…d’un papier. Un mandat d’arrêt.
Ce bruit, aussi faible soit-il, qui venait de me tirer des bras d’une Morphée aux allures de Felicia, n’était autre que celui d’une charge explosive. Le grammage était faible, mais suffisant pour faire sauter la porte d’entrée et permettre à tous ces hommes du…FBI à en juger par les coutures dans leurs dos, d’avoir un effet de surprise en pénétrant les lieux.

L’espace d’une seconde, le temps d’une hésitation, j’éprouvais l’envie de me lever, d’aller enfiler ce foulard noir qui trainait sur le canapé et de les devancer. J’aurais pu quitter ce lit en un temps record et les surprendre. J’aurais pu les précéder, les affronter et engager un véritable combat contre ces hommes. J’aurais pu faire beaucoup de choses, s’il n’y avait pas eu cette femme endormie dans mon semblant de lit. Alors que derrière la porte, je les entendais parler, murmurer et se préparer à donner l’assaut, je pivotais afin de prendre appui sur mon bras et de la regarder, une dernière fois.
Cinq. Au loin, j’entendais leurs voix, leurs ordres et leur décompte. Je les entendais se rappeler ce qu’avait dit Fisk : Il faut qu’il soit vivant. Mes poings faillirent se serrer de rage, d’une impulsion soudaine de bondir et d’attaquer. Quatre. Je ne pouvais pas agir de la sorte, tout comme je ne pouvais pas serrer ce poing alors mes doigts glissaient sur son épaule dénudée. Trois. Je devais me résoudre, me faire une raison et faire ce qu’ils attendaient de moi, faire tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas qu’elle soit en danger, pour espérer m’en sortir et la revoir. Deux. Il fallait que ce qu’elle avait fait compte. Je lui faisais confiance, je devais lui faire confiance car aujourd’hui, ma vie était véritablement entre ses mains. Mon Dieu comme j’avais envie de l’embrasser, de la serrer dans mes bras…de me réveiller de ce cauchemar dans lequel Fisk allait nous séparer. Un.

« Feli’, rév… »

Alors que je murmurais ces deux mots à son oreille, pour la réveiller doucement, pour qu’elle puisse se préparer à ce qui allait suivre, la porte explosa. Le bruit détonna dans l’appartement, résonna sur tous les objets, tous les murs en passant par le sol et le plafond. Peut-être que j’avais mal estimé la puissance de la charge. Assis dans le lit, je portais instinctivement mes mains à mes oreilles, tentant de les protéger -bien trop tard, de ce bruit qui venait de dérégler mes tympans. Autour de moi, le monde tournait, partait dans une spirale infernale alors qu’un horrible sifflement m’empêcher d’entendre correctement les voix, les hurlements, les aboiements de ces hommes qui pénétraient chez moi.

« Melvin Potter. Trouve-le. Dis lui que tu viens de ma part, de l'autre moi. », murmurais-je à l'adresse de Felicia sans entendre le son de ma propre voix.

Tournant finalement le dos à celle que j’aimais, celle dont je ne voulais pas être séparé, je levais les bras en l’air, paumes visibles, en me faisant glisser du lit. Leurs armes étaient braquées sur moi, ils m’aboyaient dessus et leurs voix étaient étouffées, comme dans du coton…et cet horrible sifflement, il me semblait sentir le sang couleur de mes oreilles.

« FBI ! FBI ! »
« COUCHE-TOI ! COUCHE-TOI PUTAIN ! »
« Ca va, ca va…je connais la procédure. »
« LES MAINS DERRIÈRE LA TÊTE ! COUCHE-TOI BORDEL ! »
« Ca va, je me couche, ça va. »
« ÉCARTEZ-LE DE LA FILLE ! DÉGAGEZ-LA ! »
« CA VA J’AI DIT ! »

Allongé sur le ventre, les bras dans le dos alors qu’un des hommes était entrain de me menotter, j’avais essayé de me relever à l’évocation de Felicia, à l’idée que l’un de ces enfoirés dont la patte avait été graissée par Fisk, puisse poser sa main sur elle ; m’empêcher de profiter encore un peu d’elle, de puiser ma force dans ce visage que je me concentrais à garder visible à travers mes sens. La crosse d’une arme me percuta à la mâchoire, me forçant à détendre mon corps raidi et je retombais au sol alors qu’un autre type me flanquait un coup de pied dans les côtes, avant de m’attraper par le col et la ceinture pour me mettre à genoux. S’ils savaient. S’ils savaient qui j’étais et ce que je pouvais faire. S’ils savaient qu’en cet instant, j’aurais pu encore me battre et tous les mettre hors d’état de nuire.
Le dernier homme entra dans la pièce, probablement celui qui était derrière cette opération. L’oreille la plus proche de la bouche de Wilson Fisk. Il avançait d’un pas lent, sûr de lui, presque dans un état de jouissance face à la vue que je lui offrais. En s’arrêtant après avoir parcouru la pièce du regard et dévisagé Felicia, il se planta devant moi et me toisa un long moment. J’haletais et tout ce qui émanait de mon être, c’était cette idée, cette envie de frapper, de plonger mes poings dans leur sang, de les briser. Sauf qu’aujourd’hui, j’avais fait un énorme pas en avant et elle était là, je la voyais. Je la sentais. Et ce qui retenait ma colère, c’était son aura. L’homme ploya les genoux et s’accroupi en face de moi, un fin sourire sur les lèvres.

« Matthew Michael Murdock, vous êtes en état d’arrestation, suivant les chefs d’accusations suivants : usage de la violence dans un cadre non-défini par celui de la légitime défense. Harcèlement physique et moral sur personne dépositaire de l’autorité publique. Coups et blessures, en réunion, entrainant une incapacité d’exercer. », dit-il sur un ton placide, dénué de la moindre émotion alors que son cœur, son expression disaient tout l’inverse. « Tu as le bonjour du Caïd, Daredevil. », susurra-t-il à mon oreille après s’être penché à côté de mon visage.

Ma mâchoire sauta puis se crispa, brutalement. Je retins cette pulsion d’attraper son oreille…entre mes dents, de la lui arracher et de sentir le goût de son sang dans ma bouche. Je chassais cette vision de mes poings massacrants son visage, brisants chaque os de ce-dernier. Ma respiration se fit plus difficile, plus douloureuse alors que je luttais contre ces pulsions, contre cette voix intérieure qui me hurlait de détruire cet homme. Je n’avais pas le droit de lui donner ce qu’il voulait, d’offrir à Fisk ce qu’il attendait, pas après ce que Felicia avait fait. Pas maintenant.

« Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous au tribunal. Vous avez le droit de parler à un avocat pour obtenir des conseils avant que nous vous posions des questions. Vous avez le droit d'être accompagné d'un avocat pendant l'interrogatoire. Si vous n'avez pas les moyens de payer un avocat, un avocat sera désigné pour vous avant tout interrogatoire si vous le souhaitez. Si vous décidez de répondre aux questions maintenant sans la présence d'un avocat, vous avez le droit d'arrêter de répondre à tout moment. »

« Je connais mes droits. Suffisamment pour vous rappeler que vous venez de faire usage de la force dans un cadre dépassant celui d’une interpellation où le prévenu s’est soumis, sans résistance, aux injonctions des agents dépositaires de l’autorité publique », dis-je, presque en crachant ces derniers mots, afin de lui faire comprendre que les deux seules personnes que Fisk n’avait pas dans sa poche ici, étaient Felicia et moi. « J’en ferais évidemment part à mon avocat et les faits seront relatés lors des vingt-quatre prochaines heures de la garde-à-vue obligatoire, ce qui devrait dire que vers…vous avez l’heure ? Aller, disons demain, à quinze heures, je serais dehors…et vous dans la merde. »

« C’est là que nous ne sommes pas d’accord, même si le reste était fort plaisant à entendre. Ce mandat d’arrêt, directement signé de la main du nouveau procureur de la ville, stipule que, je cite : l’individu, en raison de ces affiliations et de sa dangerosité, nécessite un enfermement immédiat et sans parution devant une cours pénale, pour sa sécurité et celle d’autrui. L’individu en question, sous couvert d’un handicap notoire, peu se montrer particulièrement dangereux et ne semble pas être en mesure de se maitriser. L’individu, vous donc, Matthew Michael Murdock, serez transporté dans une prison d’état pour votre propre sécurité dans l’attente, d’un procès qui je n’en doute pas, arrivera très prochainement. », lança t’il, non sans une certaine fierté, tout en se relevant, mains sur les hanches. « Quelque chose à ajouter ? »

« Rien. », marmonnais-je, pris à mon propre jeu et encaissant difficilement la sanction prononcée. « Rien. Qu’on prévienne mon avocat. »              


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SOMETIMES, HOME IS A PERSON, NOT A PLACE
Show me you love me, you know I get scared. I'm not just broken, i'm beyond repair. Tell me you need me, you know I get scared. Make me forget that. Somethin' 'bout your fingertips, they calm me down, i need you like oxygen


Dernière édition par Matthew M. Murdock le Jeu 18 Jan 2024 - 3:51, édité 1 fois
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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyMer 17 Jan 2024 - 19:01




RainFor so long, I have waited
So long that I almost became
Just a stoic statue, fit for nobody
And I don't wanna get in your way
But I finally think I can say
That the vicious cycle was over
The moment you smiled at me

    Jamais il n'était allé au delà de New York, jamais. Sa vie, son conditionnement, elle n'aurait jamais pensé que cela l'aurait enfermé dans une telle cage, un tel réprimé de toutes ces choses qui peuvent nous épanouir et nous rappeler que ce que nous connaissons n'est pas la seule finalité. Trente ans pour ne voir qu'un infime dixième de pourcentage de ce qu'est la Terre ... ce n'est pas possible, se dit Felicia. Ce n'est pas possible d'avoir pu vivre comme ça. Ils ont vraiment fait en sorte de lui voler ces possibilités, ne serait-ce qu'un peu d'épanouissement pour ... pour en faire un symbole ? Une arme ? Même si ses gestes ne perdent pas en tendresse, il est difficile de ne pas être outrée et trouver cela répugnant. Oui, elle agit par besoin de le protéger en cet instant, de prendre son parti parce qu'elle l'aime, mais dans une approche humaine c'est juste ... juste dégueulasse de lui avoir volé ces chances de ressentir. Comme en cet instant, alors qu'il s'abandonne entre ses mains et inspire avec bien plus de calme qu'auparavant. Elle le sent même frissonner par instants et les vagues transmises par ses muscles la font frémir.

— Cool, ça veut dire que je fais bien mon travail.

Susurre-t-elle, alors qu'il se remet sur le côté et ne lui laisse guère la possibilité de continuer plus loin et s'occuper ainsi du bas de son corps. Ce n'est pas grave, tout ce qui lui importe c'est qu'au moins, il se soit senti bien. Cependant, ses mots l'interpellent concernant le Japon. Pas bien vu ? Que veut-il dire par là ? Pourtant, il lui a dit ne jamais être sorti de New York alors pourquoi ... Felicia le fixe, un peu confuse par cet aveu dit durant sa phase d'endormissement. Mais les contractions qui ont soudainement pris à revers son cœur s'effacent face à la vision du visage de Matthew. Si paisible, si endormi. Comme cette fois à l'église, sauf qu'il n'y a aucune blessure grave sur son corps, et plus d'empressement face à certains engagements. Car son engagement, c'est lui.

— Laisse moi au moins le temps de te dire bonne nuit, espèce d'idiot.

Et sur ces mots, elle l'embrasse un dernière fois. Sans qu'il ne le sache ou ne semble le ressentir, Felicia lui a enlevé son pantalon pour qu'il soit plus à l'aise. Elle s'est ensuite levée un temps pour ranger les restes, faire la vaisselle, en évitant toujours de faire le moindre bruit. Mais rien n'a l'air d'arrêter ce sommeil profond dans lequel il s'est embarqué. Il est si paisible, si humain. Si détendu grâce à elle. Sa poitrine enfle de ce sentiment d'accomplissement ainsi que de cet amour qu'elle ressent pour Matt.



    Il ne le sait pas, mais dès qu'elle est revenue aux abords du lit, enfin départie de ses propres vêtements, il l'avait attrapée. Par les hanches dans un grognement audible indiquant qu'il la voulait près de lui. Et rapidement, se glissant avec aisance contre son homme, Felicia l'a rejoint et s'est collée contre son torse. Pendant un temps, essayant à son tour de le rejoindre dans cette paix intérieure, quelque chose l'a malheureusement retenue un temps. Sa vision. Sa vision dans le noir s'altère une nouvelle fois, laissant ce qui est sombre devenir gris voir sepia. les plus infimes rayons de lumière, ou les vibrations même du corps qui émettent une certaine énergie dans leurs interactions, lui font voir ce que jamais aucun être humain ne verrait.
Cela dure une heure environ. Une heure où, à la différence des autres fois qui lui ont fait si peur, Felicia apprivoise cette étrange situation pour regarder Matt. Elle détaille sa mâchoire, parcourue des pics de cette barbe rasée. Ses paupières closes, qui ne sont pas cachées par les verres rouges de ses lunettes. Sa bouche entrouverte laissant doucement échapper cet air qu'elle sent tomber sur l'arrête de son nez. Et peut-être, oui peut-être en a-t-elle profité pour déposer un léger baiser encore, avant de sentir à son tour le sommeil l'emporter.

(...)

— Mhhhrh ...

Grogne-t-elle à l'entente de la voix de Matt. Non. Elle ne veut pas se réveiller. Mais il le faut ? Vraiment ? C'est en essayant d'analyser l'urgence dans la voix du brun que tout bascule. Tout. Son début de sourire tordu s'efface quand elle entend la détonation, le fracas, les cris. Ils sont là. Non. Pas maintenant. Pas comme ça. Non ! Mais quelle conne ! Elle aurait pu savoir que l'assaut serait donné aujourd'hui si ... si elle n'était pas pas partie le rejoindre ! Elle aurait pu le lui dire si, sous le coup de la fatigue elle n'avait pas fauté et oublié de se tenir au courant après le vol des dossiers ! Mais c'est trop tard, il faut maintenant subir. Matt lui dit un nom qu'elle entend, mais oublie vite sous l'effet de sa soudaine tétanie. Melvin Potter. Le trouver.



    Ses doigts tremblent et sa respiration est erratique. Les hurlements et la violence dont font preuve ces hommes qu'elle repère par leurs lettrines comme du FBI l'exaspèrent et ne font que renforcer son état d'anxiété. Ce qui fait cependant le plus mal, c'est de voir dans tout ce bordel Matthew se faire arrêter. entendre ces chefs d'inculpation, voir la lueur malsaine dans les yeux de ces hommes qui lui ordonnent de rester loin du suspect alors qu'elle répète en boucle ce mot : non.

— ÉCARTEZ-LE DE LA FILLE ! DÉGAGEZ-LA !
— LAISSEZ-MOI !!!! JE PEUX ME DEGAGER TOUTE SEULE.
— FERME LA ET AVANCE ! AVANCE !!!

Avec pour seul vêtement les draps sur elle,  Felicia est bloquée contre un des coins de l'appartement, frappée contre celui-ci  pour lui ordonner de ne pas bouger. Si elle avait sa griffe, son équipement, autant dire que ce putain de gorille serait déjà en train de se tenir son visage saignant de toutes parts. Sauf qu'elle est juste Felicia, pas Black Cat. Enfin ... ça, c'est si son pouvoir de malchance ne se met pas à subitement s'enclencher sous l'effet de danger et la montée de stress de la jeune femme. Qui voit tout. Et le traitement infligé à Matt est la goutte de trop. Le membre de cette force d'intervention l'ayant mise dans ce coin et essayant de lui retirer le drap, ne s'attend pas à se recevoir ce pan de plafond. En même temps, personne ne s'en serait douté vu que tout était normal jusque là. Sauf que le Chat Noir sait altérer les probabilités et les mettre en défaveur d'autrui. Le plafond cède donc, juste au dessus de cet homme. Et l'homme n'a d'autre choix que de regarder avec surprise ce qui lui tombe sur la tête, pendant que la jeune femme se dégage en bondissant plus loin.
Elle pourrait profiter des hurlements, de la confusion qui s'en suit, pour sauter par la fenêtre et s'enfuir. Elle pourrait, mais ce serait donner des indices sur son identité. Pire encore, ce serait laisser Matt seul face à tout cela. Alors elle va jouer les idiotes, les fausses apeurées qui ne sait rien.

— Mitch est à terre ! Le plafond lui est tombé sur la tête !
— La fille, vérifiez la fille !
— Ça va je ... je vais bien. Je ne comprends pas. Je ne comprends vraiment pas ce qu'il se passe ! Il a fait quoi ?

Sur ses genoux, portée déjà par les sentiments qui la secouent, Felicia joue la comédie. L'homme qui s'est ramené pour vérifier son état la récupère toute tremblante et secouée. Elle est complètement perdue, paumée à ses yeux. Bien sûr, voir ce visage si beau et ces grands yeux le mettent en émoi, malgré son rôle. Peut-être qu'en jouant les chevaliers blancs avec elle.

— Tout va bien mademoiselle. Vous êtes en sécurité.
— Mais qu'est-ce que vous lui voulez à la fin ? C'est quoi ce délire ? J'ai pas signé pour ça sur Tinder ?!
— Vous n'avez simplement pas eu de chance. On va s'occuper de vous et ...
— On s'en fout d'elle ! On a ce qu'on veut alors ramasse ton collègue et ferme ta gueule de joli cœur, putain !

Il lui a dit quoi alors qu'ils commençaient à hurler ? Trouver ... trouver Melvin Potter ? Mais c'est qui ? Et ... et comment elle va le trouver ? Enfin bref, ça ne change pas le fait que Matt se fait embarquer, et qu'elle ait obligée d'assister à la scène. Impuissante. Coupable. Oui, elle se sent coupable d'avoir été là, d'avoir fauté en sachant que sûrement tout ça aurait pu être évité si elle n'avait pas agi impulsivement au message, ou qu'elle ne s'était pas écroulée de fatigue en pensant qu'avec le dossier en sa possession ils auraient un peu plus de temps. C'était naïf, idiot, et maintenant ... à cause d'elle, Matt ne pouvait pas se défendre. Il ne voulait pas se défendre pour la protéger, pas vrai ? Alors quand l'autre se relève et qu'ils commencent à s'en aller, elle ne sait pas si Matt pourra l'entendre ce chuchotement qui lui dit que ça va aller. Qu'elle va faire ce qu'il faut. Ces hommes ne voient pas que malgré cette apparente terreur, un léger sourire point pour affirmer cette confiance qu'elle a en ce qui va suivre, malgré ses erreurs. Elle en est sûre, elle trouvera un moyen de se rattraper et le sauver. Fisk ne gagnera pas. Jamais.
And just like the rain
You cast the dust into nothing
And wash out the salt from my hands
So touch me again
I feel my shadow dissolving
Will you cleanse me with pleasure?
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyJeu 18 Jan 2024 - 6:31




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy




JOUR 0 – Rikers Island

« Enlève tout et penche-toi.
-Non.
-J’ai dit : à poil Stevie Wonder. Personne ne discute avec moi, alors quand je dis un truc, tu t’exécutes.
-Votre requête est contraire à la constitution et conduit à une violation de mon intégrité physique. Suivant les chefs d’accusation qui me sont reprochés, aucun ne justifie une fouille corporelle approfondie. Redemandez-moi encore une fois de la faire et vous serez poursuivi pour harcèlement, physique et moral, ainsi que pour atteinte volontaire à l’intégrité physique de la personne, moi en l’occurrence.
-Putain d’avocat…
-Very superstitious, writings on the wall », fredonnais-je en attrapant les affaires qu’il me lançait.

Un œil extérieur aurait pu dire que je vivais plutôt bien cette situation, que je semblais à l’aise et détendu. Une tierce personne aurait pu croire que j’étais sûr de moi, en confiance et que je n’avais pas peur. C’était faux. J’étais terrorisé, complètement terrorisé. Pour la première fois de ma vie, j’étais dans la peau d’une proie, j’avais une gigantesque cible dans mon dos. Cela faisait maintenant deux heures que j’avais été arraché à Felicia, que supposés agents du FBI avaient débarqué chez moi, en plein milieu de la nuit pour m’interpeller. J’espérais qu’elle avait compris le peu de mots que j’avais eu le temps de prononcer. Melvin Potter, il fallait absolument qu’elle le trouve.
J’enfilais la combinaison orange, passant d’abord mes pieds, mes jambes. Je ne savais même pas comment agir. Pour tous ces types qui me regardaient, matraques en mains, j’étais certainement qu’un pauvre avocat aveugle qui n’allait pas survivre à sa première nuit en prison. La comparaison était inversée, j’étais le mouton dans la tanière du loup. J’étais dans un environnement hostile au possible, entouré d’homme qui savaient qui était Matt Murdock, qui était là à cause de moi. Et il y avait les autres, criminels notoires, hommes de main, dealers et trafiquants en tous genres qui avaient trouvé leur place ici grâce à mon alter-égo. Je ne doutais pas que Fisk s’était fait un véritable plaisir de les prévenir de mon arrivée. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que les choses n’empirent.

« Aller Ray Charles, on bouge.
-Vous allez tous les faire ? »

Je n’attendais pas vraiment de réponse et d’ailleurs, il n’y en eu pas. Un des gardes me poussa à coup -maitrisé, de matraque dans le creux de mon dos. Je lui emboitais le pas et m’empêtrais volontairement les pieds dans les chaines qui retenaient mes chevilles entre elles. Je mimais une perte d’équilibre alors que deux hommes me rattrapaient, m’empêchant de chuter au sol.

« Il va me falloir un peu d’aide pour me déplacer, messieurs. »

Sans me laisser le temps de comprendre, ils passèrent leurs bras sous les miens, chacun d’un côté et me trainèrent ainsi dans le premier couloir après cette lugubre salle de fouilles. C’était mieux comme ça, j’avais beau faire le malin, jouer mon rôle d’aveugle pour ne pas éveiller de soupçon auprès de ces gardes, au final, je n’en menais pas large. Moi, Matthew Murdock, était en prison. Le casse du siècle pour le Karma, l’apothéose pour Wislon Fisk. C’était un coup de maitre que j’avais en partie vu venir, mais mon anticipation s’était arrêtée à la case garde-à-vue. J’avais naïvement pensé qu’il s’en tiendrait aux règles du jeu, pas qu’il s’amuserait avec elles.
Tout cela avait été excellement bien ficelé, le fait de débarquer chez moi en pleine nuit pour me surprendre et ne me laisser aucun autre choix que de me soumettre à l’autorité. Monter un dossier en béton armé dans lequel j’étais décris comme un danger, comme une menace et jouer de cette éventualité pour justifier un emprisonnement immédiat. C’était du cousu main, je n’aurais pas fait mieux. J’aurais pu en rire tiens. J’aurais presque pu reconnaitre que sur ce coup, Fisk avait été beaucoup plus intelligent que moi. J’aurais pu au moins reconnaitre à Mallow qu’il avait fait une chose de bien dans sa vie. Mais je n’étais pas d’humeur. Car je n’étais pas cet œil extérieur qui voyait la scène que je vivais avec une certaine objectivité. Non, moi je me retrouvais plongé dans ce monde carcéral, arraché à la femme que j’aimais et dont je ne pouvais pas être séparé. J’essayais de m’accrocher à ces quelques souvenirs d’elle alors que les gardes me trainaient à présent dans un autre interminable couloir. J’essayais de garder une once d’espoir en m’amusant de ce magnifique jeu d’actrice qu’elle avait eu lors de l’interpellation. J’essayais de me souvenir du son de sa voix, lorsque je l’avais entendu pour la dernière fois avant qu’ils ne m’embarquent. Ca va aller, m’avait-elle chuchoté.

Arrivant à destination, dans cette cellule réservée uniquement pour ma triste personne, ils ouvrirent la grille et me jetèrent littéralement à l’intérieur, sans le moindre ménagement. Je n’avais pas la force de les reprendre, de les attaquer verbalement. Mes pensées étaient à présent concentrées sur Felicia. Je me relevais en les entendants s’éloigner, rire aux éclats et parler des jours à venir, que je ne passerais certainement pas la journée de demain. M’accrochant à la couchette dont le fin matelas me rappelait le mien, je m’allongeais dessus et me tournais bien vite sur le côté, face au mur. Je repliais un bras sous ma tête, l’autre dessus et repliais mes jambes contre mon torse. Je pensais à Felicia, au froid que j’éprouvais alors que sa chaleur semblait si lointaine, aux battements de son cœur que je ne pouvais plus entendre bercer mon sommeil. Fermant les yeux, j’essayais de l’imaginer à mes côtés, contre moi pour finir cette nuit que j’aurais dû passer avec elle.  


JOUR 1 – Rikers Island


« Murdock ! Parloir ! »

De ce que j’avais compris, entendu et senti, c’était pour demain. Je me levais, quittant l’extrême solitude de cette table au milieu de l’immense de repas et laissais le garde m’attraper par la manche pour me guider jusqu’à l’endroit désiré. Autour de moi et alors que nous quittions l’immense salle de repas, je pouvais sentir leurs regards, l’agressivité contenue dans tous ces cœurs qui rêvaient de me détruire. J’essayais tant bien que mal de garder la tête haute, de ne pas montrer que j’étais effrayé par ce qui m’attendait mais j’avais l’impression de ne pas y parvenir. Je les entendais prononcer mon nom, le sien et celui du Diable de Hell’s Kitchen. Le piège s’était totalement refermé et il était fort possible que cette journée de demain soit la dernière.
En remontant les étages, il me fit passer devant plusieurs cellules où des détenus se trouvaient encore, où ils me provoquèrent, me parlèrent de lui et de ce qu’il voulait, de ce qu’il désirait le plus au monde. Le garde ne broncha pas, il était certainement de mèche dans tout ce manège et, j’en fis de même. Arrivé à la dernière grille, il jeta un coup d’œil à la caméra. Un grésillement électrique se fit entendre et elle s’ouvrit, nous laissant passer. Après avoir passé le portique de sécurité, il me fit entrer dans une pièce, celle des parloirs.

J’avais capté les battements de son cœur depuis ma cellule, depuis qu’il était descendu du taxi même, plusieurs minutes auparavant. Avant même que le garde ne vienne me chercher et pendant que Foggy se soumettait à tous les protocoles de sécurité, je savais. Le garde me poussa dans la pièce, les chaines à mes pieds tintèrent et je manquais de perdre l’équilibre. Il annonça dix minutes, pas une de plus et alla se poster dans un coin afin de nous surveiller.
Foggy ne s’était pas encore assit de l’autre côté de la vitre, dégueulasse cela dit en passant. Il était posté à environ un mètre de cette dernière, les bras croisés sur ce costume beaucoup trop cher pour lui, beaucoup trop grand. Ses traits étaient tirés, il semblait épuisé et ce n’était pas à cause de ma situation. Ses yeux étaient rivés sur moi dans un regard plein d’orgueil, de rancœur. Alors que j’allais m’asseoir de mon côté, il ne prononça pas le moindre mot et se contenta de continuer à me regarder, me dévisager. Prenant place, je posais mes bras menottés sur le rebord, soupirais et après un long moment de silence, je relevais la tête afin de diriger mes yeux vides dans sa direction.

« Vas-y. Dis-le. »
-Non, ça te ferait trop plaisir.
-Comme tu veux.
-Putain je te l’avais dit Matt !
-Voilà, on y est.
-Ferme-la Murdock, juste ferme-la. Tu te crois en position de faire le malin ? Tu crois que t’es encore dehors à…à faire ce que tu fais ? Tu crois que tu peux encore me prendre de haut et croire que t’es le plus malin ?
-Foggy…
-Ferme-la ! Je te l’avais dit ! Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas écouté ?! Pourquoi est-ce que personne ne m’écoute jamais ! Je savais que ça allait finir comme ça, bon sang je le savais ! Je t’avais prévenu Matt, je t’avais prévenu et comme toujours, tu ne m’as pas écouté…T’es juste un putain d’abruti égocentré. Pourquoi est-ce que c’est toujours comme ça avec toi ? Pourquoi est-ce qu’on est toujours obligé de te croire, de te faire confiance…pourquoi est-ce que tu es toujours obligé de tout…de tout brisé, à chaque fois ? C’est purement rhétorique Matt, je n’attends pas la moindre réponse de ta part. Pour être tout à fait honnête avec toi, je n’attends plus rien de toi et je commence à me demander si j’ai bien fait de venir.
-Je suis désolé Fog’.
-Désolé ? Comme tu l’étais quand tu es venu chez moi ?
-Je suis désolé. Pour tout, je suis honnête cette fois Fog’.
-Comme les soixante-dix dernières fois. Je n’y crois plus Matt. Tu as encore essayé de me manipuler, de jouer avec moi…et arrête de me regarder avec ton air d’enfant de cœur, ça ne prend plus.
-Tu vas me faire sortir ?
-HIIIN. Mauvaise question. Je reformule : est-ce que je veux te faire sortir Matt ?
-Fog’…
-Tu sais ce qu’il y a de pire là-dedans ? Je vais te le dire Matt. Le pire, c’est que je n’arrive pas à t’en vouloir, que je n’arrive pas à te détester comme je le devrais, à te haïr même. J’ai envie de te foutre mon poing dans la gueule Matt, j’ai envie de faire demi-tour, de repartir et de ne plus jamais entendre parler de toi, mais je n’y arrive pas. Tout ce que j’espère Matt, c’est que au moins, dans ton infinie mansuétude, tu aies la décence de ne pas lui faire vivre ce que tu m’as fait vivre…même si c’est clairement mal barré, hein ?
-Tu la trouves comment ?
-Sur une échelle d’Elektra ? Formidable. Sur l’échelle de Matt Abruti Murdock ? Tu ne la mérites pas, elle est trop bien pour toi.
-Merci.
-C’était pas un compliment.
-Je vais faire comme si.
-Retire ça tout de suite.
-Marci va bien ? Tu vas bien ?
-Va te faire foutre Matt !
-Elle va bien ? Tu as des nouvelles d’elle ? Dis-moi qu’elle va bien Fog’, sil-te-plait…
-T’es pas croyable Matt. Tu crois vraiment qu…Ah et puis merde. Elle va aussi bien que toi, Matt. Elle fait très bien semblant, comme toi. Elle va comme quelqu’un qui a vu le type auquel elle s’accroche, se faire enlever et enfermer en prison.
-Ok c’est…elle tiendra. Elle est certainement plus forte que moi.
-Temps écoulé. Détenu, debout, mains contre la vitre.
-Merci d’être venu Fog’.
-Va te faire foutre Matt. »


JOUR 2 – Rikers Island


La porte de la salle claqua dans mon dos. C’était une toute petite pièce, ridicule et presque pas meublée. Juste une table d’occultation, deux chaises. Les placards étaient fermés à clé et seul l’infirmier qui venait de sortir pouvait les ouvrir. Alors qu’il me demandait de prendre place sur la table, je m’exécutais en silence, faisant tout de même mine de chercher mon chemin. Il prit son stéthoscope et le passa sous mon t-shirt en se positionnant debout, à côté de moi. Mes sens aiguisés m’avaient déjà permis de comprendre ce qu’il faisait, ce qu’il allait faire. J’avais déjà détecté que plusieurs grilles s’étaient ouvertes et que déjà, les détenus s’agglutinaient dans le couloir. J’en comptais sept et le nombre ne faisait que s’accroitre. J’attendais seulement le feu vert pour prendre les devants.
Le grésillement électrique de la caméra située dans le coin droit de la pièce se stoppa. Le supposé infirmier passa la tubulure du stéthoscope autour de mon cou, j’eus tout juste le temps d’interposer mes mains. J’envoyais aussitôt ma tête en arrière pour lui casser le nez, me libérer de sa prise et envoyer son visage percuter durement mon genou. KO.

Pas de temps à perdre, je défis habilement ses lacets -lui avait le droit d’en porter et, les enroulaient autour de mes poings ; ça ferait l’affaire. Il y avait à présent douze prisonniers dans le couloir, comme les apôtres. Je souris brièvement face à cette comparaison et m’approchais de la porte, posant ma main sur la poignée en visualisant ce qu’il y avait derrière. Au moment opportun, j’appuyais sur la poignée, ouvrais la porte et flanquais un violent coup de pied au premier détenu qui avait prévu de rentrer. Alors que le deuxième se précipitait pour prendre le relai, je bloquais son poing avec la porte et profitais de la douleur provoquée pour envoyer son visage contre le chambranle.
Les caméras du couloir étaient également hors service. Alors, je jouais sur l’effet de surprise. Alors que le troisième se jetait sur moi, je me dégageais enfin de l’encadrement de la porte et le chargeais, tête en avant. Mon front percuta son estomac, il m’attrapa par la taille, me fit décrire un demi-cercle au-dessus de lui et me balança contre le sol. Souffle coupé, côtes contusionnées, je me relevais en encaissant un coup de surin dans l’épaule que j’avais mis en avant pour me protéger.

Mon bras se releva. Uppercut, mâchoire fracturée, le type s’effondra, inconscient. L’avantage du couloir était que je pouvais contrôler le flux de mes opposants, toutes proportions gardées, c’était un peu mes Thermopyles. Je campais donc sur ma position, me laissant porter de chaque côté du couloir, jouant avec les murs pour esquiver, prendre appui, me protéger. Je rendais chaque coup encaissé au centuple et le plus agréable dans tout cela, c’était que mes poings n’étaient pas guidés par la colère. J’avais l’impression de maitriser la situation, de comprendre tout ce qui se passait et d’être dans le contrôle le plus total.
Pourquoi ? Parce que je voulais sortir d’ici en vie. Je ne voulais pas que ce soit ma dernière journée, que ce stylo vienne se planter dans ma jugulaire. Que cet autre surin perfore mes poumons. Que cette lame improvisée atteigne mon foie, ou mon cœur. Je voulais survivre à cette épreuve parce que j’avais une bonne raison de le faire. Je voulais retrouver Felicia, je voulais les battre, les mettre hors d’état de nuire pour avoir cette chance de vivre un autre jour et de la revoir.

Le combat s’était éternisé. Les murs étaient à présent tâchés, marqués de trainées de sang et quelques dents jonchaient le sol. J’étais dans un sale état, mais j’avais le sourire aux lèvres. Fisk n’aurait pas pu me faire de plus beau cadeau que celui-ci. J’avais pris cela comme un test pour ma volonté et bordel, qu’elle était forte. Appuyé contre le mur, j’entendais les gardes arriver au pas de course. Tenues et boucliers anti-émeutes, tasers et matraques. Je jetais un dernier coup d’œil aux quatre derniers détenus encore debout, mais ils semblaient beaucoup moins vaillants. Alors que les gardes apparaissaient à l’autre bout du couloir, je me mettais à genoux et croisais mes mains derrière la tête.
J’étais épuisé mais ce moment m’avait paradoxalement rempli d’une énergie certaine, d’une envie de me battre, encore plus. Fisk était donc passé à l’étape supérieure et avait décidé de m’éliminer. Il n’avait fait que renforcer ma volonté, mon envie de sortir et de le retrouver pour mettre un terme un tout ça.


JOUR 3 – Rikers Island


« Murdock ! Parloir ! »

Je m’extirpais douloureusement du semblant de lit sur lequel j’étais allongé. Mon dos était un océan de douleur, ce matelas était pire que le mien. J’avais mal à la tête et je pouvais encore sentir les coups que j’avais reçu la veille. Mon épaule me faisait souffrir, même si elle avait été soignée et recouverte d’un bandage. J’avais cependant eu la chance de recevoir une nouvelle combinaison, l’ancienne étant tâchée de sang, percée, déchirée. Je passais une main sur mon visage, comme si cela avait suffit à chasser l’épuisement et faire disparaitre les marques sur ma peau. Je remarquais d’ailleurs que ma barbe était beaucoup plus longue qu’à l’accoutumée, je ne m’étais pas rasé depuis plus d’une semaine et ce n’était pas ici que j’allais le faire.
Me levant, je me positionnais face au mur, tête baissée, les jambes légèrement écartées et les paumes appuyées contre ce-dernier. Surprenant à la vitesse à laquelle le cerveau humain pouvait se conditionner à un nouvel environnement. Je restais immobile le temps que le garde passe les chaines à mes mains et chevilles puis, attendais qu’il m’attrape par la manche pour lui engager le pas.

Le chemin était le même, je le connaissais. J’avais même le plan de cette prison dans ma tête, mes sens m’avaient permis de mieux m’adapter à mon environnement, de mieux m’y fondre pour mieux y survivre. Cette fois, ce n’était pas Foggy, c’était elle. Marchant au rythme de mon geôlier, je me sentais tiraillé. Je ne savais pas vraiment ce que je devais ressentir. Je ne savais pas si je devais être heureux de pouvoir enfin la voir, tout comme je ne voulais pas qu’elle me voit ici, comme ça, dans cet état. Je ne voulais pas l’inquiéter plus que nécessaire. Mais elle me manquait, terriblement…infiniment. Avant cela, j’avais passé presque une semaine sans Felicia, pour ne la retrouver que quelques heures avant d’être à nouveau séparé d’elle, depuis plusieurs jours.
C’était étrange, parce que la seule chose qui me faisait tenir ici, c’était de penser à elle. De visualiser ses yeux, son sourire. Je nourrissais ma volonté de ces éclats de rire que j’entendais parfois dans mon esprit. J’avais tellement besoin d’elle, de pouvoir à nouveau ressentir sa présence, sa chaleur près de moi et pourtant, je ne voulais pas lui infliger ça. Parce que je savais pertinemment ce que cela impliquait. J’allais la voir, quelques instants seulement puis elle partirait et je me retrouverais seul, et elle se retrouverait seule.

Pénétrant dans la salle des parloirs, le garde passa dans mon dos pour me pousser jusqu’au même emplacement que la dernière fois, avec Foggy. Comme la dernière fois, il annonça le temps imparti. Sauf que cette fois, ma visiteuse était déjà assise. Entendre la symphonie de son cœur m’avait manqué, même si elle était agitée, distordue par les émotions qu’elle ressentait. Alors que le garde s’éloignait pour rejoindre son poste d’observation, je tirais la chaise et m’asseyais derrière cette vitre qui nous séparait. Je restais un court instant silencieux, éprouvant une certaine difficulté à poser mes yeux vides sur elle parce que j’en étais sûr, ce moment allait être douloureux, déchirant. Mais j’en avais besoin. J’avais besoin d’elle, de sentir son odeur, son parfum, d’entendre son cœur, sa voix.

« Tu aimes toujours autant le orange ? », demandais-je doucement, forçant un léger sourire à apparaitre sur mes lèvres. « Feli’ ? Ça va ? », ajoutais-je en penchant la tête sur le côté, inquiet face à ce que mes sens me laissaient percevoir de son état.            


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Show me you love me, you know I get scared. I'm not just broken, i'm beyond repair. Tell me you need me, you know I get scared. Make me forget that. Somethin' 'bout your fingertips, they calm me down, i need you like oxygen
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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyJeu 18 Jan 2024 - 11:11




EmptyMemory comes when memory's old
I am never the first to know
Following the stream up North
Where do people like us float

    La seule chose bien dans cette histoire c'est que dans leur précipitation, en regardant une dernière fois cet immeuble, certains membres de l'équipe d'intervention s'étaient retournés en se disant qu'ils auraient peut-être dus récupérer cette femme. Dont ils ne connaissent pas le nom, un supposé date Tinder avec ce mec que voulait Fisk. L'un d'eux y retourne par acquis de conscience mais c'est trop tard, elle a disparu. Et c'est ça qui est bien. C'est que Felicia, dans son petit jeu d'actrice bien ficelé grâce à ce qu'elle ressentait déjà comme une attaque et une source de stress immense, était passé entre les filets et était redevenue une ombre. Malheureusement, ce qui est moins bien, c'est qu'en arrivant dans cette rame de métro, avec ces pauvres clés d'appartement en main qui ne servent de toutes manières à rien vu que la porte de l'appartement de Matt a été défoncée, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Sa tête tourne, et elle oublie un peu qu'en fait à cette heure-ci c'est pas vraiment safe de passer par là. Alors ces mêmes clés elle les serre comme une relique pour lui donner du courage, pendant que son autre main se glisse dans son sac pour tenir un boîtier taser au cas où. Toutes les stations, tout le remous à chaque arrêt et chaque départ lui met la tête en vrac, entre cliquetis métalliques et crissements aigus. Toute l'ambiance morne, d'un blanc presque chirurgical à cause des barres LED lui donne la nausée.
Sa tête est vide, elle n'entend même plus son propre coeur. Sa gorge nouée est la seule chose qui lui rappelle qu'elle est encore vivante, et que tout cela n'est que le fruit du choc et traumatisme de ce qu'elle a vécu. Alors, quand elle arrive enfin à son arrêt, qu'elle entend le nom au loin alors qu'elle concentre l'entièreté de son corps sur tout ce qui pourra un peu trop l'approcher et tenter de l'agresser, Felicia s'effondre en sortie de la rame. Accroupie, les bras d'abord ballants et les yeux brillant de ces larmes qui ne lui laissent plus d'autre choix que de subir leur descente sur son visage aux traits tirés par la fatigue, la jeune femme pleure. Son coeur se comprime dans sa poitrine, ses lèvres tremblent et chauffent, ses joues s'humidifient et elle se prostre en serrant dans sa main les clés de l'appartement de Matt. D'un autre point de vue, on croirait qu'il s'agit juste d'une pauvre gosse qui subit sa première rupture et autant dire que les rares utilisateurs du métro passant par là ne font pas grand état de son cas. Peut-être un qui la regarde d'un oeil torve en se moquant intérieurement du fait qu'elle l'a bien cherché.
Et il n'a pas tord. Felicia pense aussi qu'elle l'a bien cherché. Parce que si elle avait fait mieux, si elle n'avait pas fait montre de sentiments et d'impulsion, tout aurait pu se passer autrement. Elle en est absolument sûre. Elle aurait dû insister pour Jones. Matt aurait pu savoir qu'ils allaient venir ce soir, ils auraient pu partir avant qu'ils n'arrivent, elle aurait pu l'emmener dans l'une de ses planques. Mais c'était trop tard et elle s'en veut à mort. Ravalant ses pleurs d'une voix tremblotante après cinq minutes d'expression de douleur, le passage d'une nouvelle rame, et cinq paires rapides de claques, la blonde arrive à trouver ce qu'il faut comme énergie pour monter.



    Encore une fois, elle avait essayé d'appeler Jones pour se recevoir son agréable message répondeur en guise de réponse. Elle avait laissé un message en expliquant cette fois la situation avec plus de détails. Des détails autres que Matthew Murdock sur la table. Même chose pour Milena, en lui faisant cette fois le topo entier. Sa voix était complètement fracassée par le nombre de fois où elle avait fait des crises de panique dans la rue, et vu les effets de sa malédiction sur autrui. Un gars était tombé dans une bouche d'égout en passant près d'elle, un autre avait glissé sur une merde de chien et s'était cassé le poignet. Un autre encore a vu sa voiture lâcher au démarrage. Felicia est dépassée. Paniquée. Sa tête tourne, mais elle continue de marcher, de tenter quelque chose à la minute où elle sent son corps aller un peu mieux. Mais dès que les minutes passent, ça repart, les picotements prennent ses bras, ses doigts. Elle en lâche même ces clés qu'elle gardait si précieusement à s'en blanchir la peau et s'en faire mal.
Deux heures de sommeil plus tard, elle se réveille nauséeuse et froide sur son lit, ballotant encore entre l'envie de se rendormir et de se forcer à bouger parce que ce n'est pas fini. Il y a des messages, des appels. Foggy, des clients, Andy, Eze ... ? Mallow. Mallow qui continue de la harceler, de lui tenir la cheville et qu'elle a dû confronter encore deux fois au Devil's. Comme tous les autres qui le lui demandaient, elle avait donné son numéro pour converser, et ce connard se montrait entreprenant. Trop entreprenant quand il était alcoolisé. Il essayait même de jouer avec elle, de lui dire que ce serait la dernière fois qu'il la prendrait pour discuter, qu'il parlerait mal d'elle. Ça d'habitude ça ne l'atteignait pas. Mais aujourd'hui, si.
Malgré tout, elle se relève, se met bien. Elle fait toute sa routine comme si de rien n'était, pour vider ne serait-ce qu'un peu son esprit. Face au miroir de son placard de salle de bains, elle n'en mène pas large, ses yeux son bouffis, ses traits sont tirés. Mais avec pas mal de tours de maquillage, et un effet très smoking eye, elle apparait fraîche et terriblement intimidante et sexy. Le seul problème c'est que si elle pleure, c'est mort. Alors hop, aujourd'hui ce n'est pas un, mais deux anti anxiolytiques qu'elle prend.

(...)

Sac en main, elle arrive devant cette adresse qu'elle a trouvé après recherches internet et d'annuaire. Potter Melvin était facilement trouvable, bien qu'elle était tombée sur les articles de son arrestation et des chefs d'accusation qu'on lui avait collé aux fesses. Pourquoi Matt voulait qu'elle rencontre ce mec en fait ? C'est un criminel non ? Ancien ok, mais ... avec sa paranoïa, Felicia ne se sent pas au top. Elle sonne à la porte de cet appartement, en étant pas vraiment rassurée. Au final c'est une femme aux longs cheveux bouclés qui ouvre la porte et qui dès qu'elle la dévisage, lui demande ce qu'elle veut.

— Je cherche Melvin Potter.
— Connais pas.
— J'viens ... Je ... désolée ... j'ai du mal ... erm ... Matthew Murdock il ...

Quelque chose fait alors du bruit dans le salon. Quelque chose de grand, lourd, dont le pas se fait entendre en suivant. Et Felicia découvre un immense gars, chauve, qui la rend encore plus petite qu'elle ne l'est. Il n'a pas l'air méchant de visu, mais elle n'est pas rassurée pour autant, même avec ses lunettes de soleil sur le nez, et sa perruque blanche qui cachent tout de même sa vraie identité.

— Chat Noir.
— C'est ... c'est ça.
— Je descends avec elle ... Betsy.

La brune acquiesce non sans soupirer d'exaspération, avant de poser un baiser sur la joue du géant et lui tapoter le torse. Puis elle repart faire ce qu'elle faisait avant cette visite, pendant que le dénommé Melvin passe le pan de la porte et indique d'un léger mouvement de tête à black Cat de la suivre.

(...)

— Alors ... c'est arrivé. Il l'avait senti.

Felicia écoute le géant chauve, même si elle est plus occupée à tenir encore debout sur cette chaise, qu'à se focaliser sur ce qu'il fait ou dit. Elle lutte vraiment avec une fatigue mentale atroce, et une physique qui ne cesse de renforcer la mentale. Elle ne sait même pas où elle est, c'est un peu sombre, ça ressemble à un atelier. Elle a peut-être vu des chutes de tissu en entrant, mais elle n'en est pas sûre. Le géant revient avec un truc dans les mains qu'il pose sur un établi.

— Il ... n'a pas donné de nom. Juste votre ... alias ...
— Mh.
— Il ... Il voulait que ce soit pour vous. Vos mensurations.

Felicia sent un frisson violent secouer son échine. Ses mensurations ? Comment. Elle ne lui a ... Oh merde, Matt t'as osé, pense-t-elle en se massant nerveusement la nuque de la main droite. Il a osé déterminer avec sûrement ses pouvoirs et son expertise de malade ces fameuses mensurations. Elle ne sait pas en cet instant si elle doit trouver ça gratifiant, flatteur ou sacrément dérangeant. En tout cas, ça lui met les larmes aux yeux. Non, elle ne doit pas pleurer.

— C'est quoi, en fait. Il ... il m'a juste dit de venir vous voir, et ... et je sais pas c'est ... j'aurai pas dû.
— Costume. C'est ... c'est un costume. Pour vous.

Et alors qu'elle s'apprêtait à fuir de cet endroit, Felicia regarde ce qui se trouve sur l'établi. Un costume, son costume. Avec un tissu renforcé mais élastique qu'elle ne connait pas. Des paires de gants à griffes, et des genouillères avec renforts. Elle se rassoit violemment, comme sciée, assommée. Tenant de sa paume son front en s'accoudant dans le même temps au dossier de la chaise, Felicia encaisse. Elle a envie de le frapper. Pour de vrai cette fois. De lui dire que ce n'était pas la peine, qu'elle n'avait pas besoin de ça. Mais Matt est une tête de mule, comme elle. Alors à quoi ça sert.

— Fais chier ! ... Bon. Ok. Je parie qu'il va falloir que je l'enfile pour des retouches ?



    Le soir, elle était partie chez Ezekiel. Ce n'est que deux jours après qu'elle arrive sur Riker's Island, en étant pas vraiment rassurée. C'est ça, l'univers que jusque là elle avait évité, et qui pourrait être un jour le sien si elle se rate. Comme Matt. C'est dans ça qu'il doit survivre, sûrement entouré de mecs qui veulent lui faire la peau. et elle en est sûre, il a dû se griller pour survivre. Ils savent que cet aveugle ment, qu'il sait se battre et que donc, effectivement Matt est Daredevil. On la siffle, on lui fait des bruits de bouche en demandant si la brune vient pour eux. Evidemment, Felicia ne répond pas, donne une fausse identité à l'enregistrement avec une carte toute faite qui utilise une des nombreuses utilisées durant sa période avec Black Fox : Lisa Wolfman.
Parée de cette perruque brune au balayage pimpant, habillée d'un ensemble de motard qui donne des raisons aux prisonniers en manque de contact physique féminin de hurler comme des loups et espérer capter l'attention de cette visiteuse, Felicia s'avance donc en direction des parloirs, en gardant ses lunettes de soleil sur le nez. Assise sur sa chaise inconfortable, et vérifiant qu'elle n'a pas encore saigné du nez en passant brièvement ses doigts sous ses narines, on lui annonce que Matthew Murdock est arrivé, et on annonce ensuite son nom d'emprunt en indiquant qu'ils sont dix minutes. Matt s'assoit et engage la conversation. Elle, elle n'a pas le courage de le faire, et se rétracte juste sur elle-même en ayant le cœur atrocement serré. La remarque sur la couleur orange n'arrange pas les choses, même si elle voit où il veut en venir.

— Je t'ai déjà dit que j'aimais pas quand tu m'appelais Feli'. J'ai l'impression d'être ton chat de compagnie. Je préfère Lizzie.

Il faut qu'elle joue son personnage, qu'il comprenne que oui, dans le fond, c'est un moyen de se distancer de lui parce qu'elle angoisse, mais aussi sa couverture. Pour changer, et cela est d'ailleurs risible, c'est elle qui porte des lunettes, pas lui.

— D'après toi.

Dit-elle en secouant nerveusement la tête et en affichant un sourire en coin ô combien cynique. Non ça ne va pas Matthew. Tu es en prison, je sais déjà que Fisk a dû essayer de te mettre la misère, j'ai dû parler à Foggy hier et lui céder une partie du dossier te concernant pour qu'il puisse avoir des contre arguments fiables et potentiellement le mettre en danger, j'ai confronté mon boss sur ça, reçu des SMS de harcèlement de cet ex de Milena que je connais via mon job mais ça tu ne pouvais pas le savoir, j'ai saigné du nez il y a quelques minutes. Oh et j'ai appris que tu as pris le temps de bien étudier mon corps pour dire avec précision à un géant sorti d'une série genre Spartacus mes mensurations à peu de choses près. Tout va bien ! C'est ce qu'elle aurait voulu dire, si ils n'étaient pas là. Dans ce parloir, avec cette vitre les séparant. Tu me manques, aussi. Je crève d'envie d'être dans tes bras, de te faire l'amour à en perdre la raison, que tout s'arrête et que tu ne sois pas dans cet état.

— J'ai un brouilleur sur moi au cas où. Donc ... Tu t'es battu. Ne joue pas les durs, rien qu'à ta démarche, je l'ai remarqué.

C'est facile, en sachant qu'elle l'a déjà vu lutter avec des douleurs au dos. Donc sur ça, il ne l'aura pas. Ses lèvres se crispent, elle essaie d'inspirer le plus calmement possible bien que le resserré de ses clavicules comme de son sternum montrent à quel point elle lutte pour ne pas vider son sac.

— J'ai parlé avec Foggy, hier. On ... j'ai ... j'ai fait en sorte qu'il puisse avoir ce qu'il faut pour qu'avant ton procès expéditif, il ait les contre arguments nécessaires. Fisk avait des infos sur toi. Ton passé, tes liens ... tes méthodes. Je ...

Oui, elle avait lu. Oui, elle avait vu certains trucs avant de ne plus en pouvoir, et laisser Foggy gérer. C'était trop pour elle en sachant le travail de fourmi qu'avait fait Fisk, mais surtout ces quelques histoires lues à la volée. Foggy avait été obligée de la laisser se poser dans sa chambre commune avec Marci, qui était complètement dépassée par la situation ou l'état de la jeune fille. Felicia lève l'index et le secoue pour signifier à Matt qu'il ne devrait pas la juger.

— Ne me juge pas sur ça, ne dis pas que je n'aurai pas dû. Parce que ... parce que tu ne peux vraiment pas te permettre une seule remarque, Matthew Michael Murdock. Pas après ce que j'ai reçu de la part de ton ... ami le sorcier.

La colère et la frustration sont présentes en elle. Il pourra le sentir. C'est comme si elle était devenue un mur impénétrable, tranchant qui pourtant peut tomber facilement si l'on trouve la brique qui n'est pas bien scellée. Elle s'accoude au bout de table, pose son menton sur ses mains et le regarde, en ayant toujours ces lunettes qui barrent l'état pitoyable de ses yeux.

— Les autres aussi, en à peine un mois de relation elles ont dû faire face à ça ? Ou j'ai eu le droit au traitement express.

Là, il y a une pointe de jalousie. Exacerbée par son état, le fait qu'elle soit blessée et tirée de toutes parts. Mais c'est plus fort qu'elle. Parce que même si elle s'est retenue de tout lire, elle a vu les photos, les liens de cause à effet montés par les équipes de Fisk. Elle s'attendait à quoi en même temps, merde. Malgré tout, face à cette remarque, ses traits se détendent, parce qu'elle trouve ça un peu drôle que Fisk se soit comporté comme un directeur de magasine people qui s'obsède sur ses célébrités préférées.

— Je sais que tu t'es battu pour te protéger, mais ... ceux que t'as battu savent maintenant, à moins que tu les ais tous mis dans un état végétatif, ou rendus muets en fracassant leur mâchoire.

Malgré tout, en le voyant sous ses verres qui pourtant l'aidaient jusque là à encaisser sa vision, ne pas la secouer avec l'envie de bondir au dessus de cette vitre pour le rejoindre. Il fallait qu'elle ravale sa fierté, ne serait-ce qu'un peu. Parce que ... parce qu'elle ne veut pas lui faire du mal. Ce n'est pas elle, qui est derrière. Ce n'est pas elle qui doit subir. Elle est encore libre et elle ... elle ... Elle s'effondre, plaquant ses mains sur son front, la tête tombant vers le pan de table.

— Désolée. Je suis juste ... tu me manques. Et moi je gâche ce temps à t'enfoncer alors que tout ce que je voulais, c'était ...

Te voir, te dire que je t'aime, que ça va aller. Être forte pour deux. Mais j'y arrive pas, je voudrai juste que tu me prennes dans tes bras et que je puisse pleurer de tout mon soul contre toi. Malheureusement, tout ce discours ne sort pas. C'est trop dur d'avouer à quel point elle a mal pour lui, mal de lui.
A lot of hope in a one man tent
There's no room for innocence
So take me home before the storm
Velvet mites will keep us warm
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyJeu 18 Jan 2024 - 16:28




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy




Pour dire l’état dans lequel j’étais, je n’avais même pas fait attention à son accoutrement. Je n’avais pas remarqué ce qu’elle portait, ni cette perruque ni ces lunettes. Je n’y étais pas, je n’étais pas là en fait. Qu’on ne s’y méprenne pas, j’étais heureux de la voir, vraiment. Mais ce n’était pas suffisant. En entrant dans cette pièce, je m’étais instantanément laissé envahir, laissé bercé par les battements de son cœur. Je l’avais écouté, j’avais distingué chaque pulsation, chaque contraction, j’avais absolument tout décortiqué pour en imprégner mon ouïe. J’avais tout entendu, pour que chaque son émis par cette pompe puisse résonner au plus profond de mon être, pour que chacun de mes os vibre à l’unisson. Mais ce n’était pas suffisant.
En m’approchant, je m’étais concentré sur sa respiration, sur ce souffle tiède que je rêvais de sentir caresser ma peau. J’avais centré mon ouïe pour mieux l’apprécier, pour mieux visualiser ses poumons que je pouvais entendre se gonfler, se contracter et pour mieux apprécier le sifflement de l’air qui s’échappait entre ses lèvres. Ce n’était toujours pas suffisant, parce que je n’y arrivais pas. Je ne parvenais pas à me focaliser pleinement sur elle, sur ce qui faisait que je l’aimais comme je n’avais jamais aimé. J’étais ailleurs, mon esprit divaguait peut-être encore dans cette cellule délabrée, je ne savais pas.

Je ne comprenais même pas ce qu’elle me disait, rien n’avait de sens. Je ne devais pas l’appeler par son vrai nom, mais une sorte de nom d’emprunt que j’avais à peine entendu. Je ne comprenais strictement rien à cette scène, j’étais dépassé…totalement abandonné sur le bord de la route alors que le train s’éloignait. Je fronçais les sourcils, plissais mon nez dans une expression d’incompréhension la plus totale. Et d’ailleurs, je n’éprouvais pas la moindre envie, la moindre nécessité de comprendre. En fait, le seul besoin qui me motivait en cet instant, c’était de lui répondre sur le même ton et de la faire fuir, comme j’avais fait fuir les autres avant elle. C’était mon objectif, c’était ma manière de la protéger.
Et alors qu’elle secouait la tête après avoir quasiment éluder ma question sur son état, mon expression changea. J’avais essayé de renvoyer une image correcte, presque normale pour la rassurer, pour ne pas qu’elle se sente mal, qu’elle ait peur pour moi. À présent et alors que je l’avais sondé, je comprenais que c’était inutile. Le fin sourire, si difficile à afficher qui était précédemment apparu sur mon visage, s’effaça, retomba. La courbe de mes lèvres s’inversa, mon regard s’assombrit, mes traits furent soudainement plus tirés, plus nerveux, plus fatigués. C’était certainement cette expression qu’elle avait dû voir la première fois, sur cette terrasse où nous nous étions affrontés. En l’espace d’une seconde, j’étais redevenu ce que je détestais, ce qu’elle détestait…ce qu’ils détestaient tous.

« Ok. »

Cette réponse fut excessivement difficile à prononcer, elle sembla même crachée, arrachée à ma volonté de rester muet, impassible et déterminé. À mesure que le temps s’égrenait, je n’avais que pour seul objectif d’en gagner. J’envisageais de jouer avec ses notions, avec cette rapidité à laquelle il pouvait parfois s’écouler, avec cette lenteur à laquelle il nous semblait souvent passer. J’étais résolu à lui faire du mal, comme j’avais pu le faire avec Foggy…ou d’autres encore. Vu la situation dans laquelle j’étais, comment j’avais échappé à la journée d’hier, je me doutais que les prochains jours allaient être plus durs et que dans toutes ces possibilités que j’envisageais, il y en avait plusieurs où je ne survivais pas au courroux de Fisk.
Je m’adossais à la chaise, croisant les bras sur mon torse alors que mes yeux vides quittaient ces lunettes. Comme un matin d’automne, le levé du jour chassait le brouillard sur un lac. Elle reprenait la parole, me parlait de cette histoire de brouilleur, de me battre et je n’écoutais pas. Mon visage était à présent tourné sur la droite et je regardais, j’écoutais les autres conversations autour de nous. Il n’y avait que deux autres détenus dans la pièce, mais c’était amplement suffisant pour me concentrer sur autre chose, pour l’ignorer.

C’était le choix de la raison, pas celui du cœur. Cette même raison me susurrer de lui dire de s’en aller, d’ajouter que c’était une erreur d’être venue jusqu’ici et qu’elle n’aurait jamais dû faire le déplacement. Foggy avait raison, j’avais ce que je méritais et je l’acceptais. Cette raison me disait qu’elle devait partir, qu’elle n’avait rien à faire dans cette prison, qu’au final, on s’était certainement trompés elle et moi, qu’il valait mieux que les choses restent ainsi. Elle libre de faire ce qu’elle voulait, moi enfermé et contenu jusqu’à la fin de mes jours. Le cœur ? Mon cœur ne disait rien. Il se contentait de battre pour elle, pour que mes sens puissent fonctionner et me permettre de la voir, de l’admirer. Mon cœur n’avait pas besoin de s’exprimer, d’instiller de mauvaises pensées, de sombres émotions. Il me faisait simplement savoir ce qu’il fallait que je sache. Et pourtant, pourtant ce toi et moi, ce elle et moi ne semblait être qu’un lointain souvenir, un rêve duquel je m’éveillais et dont je tentais de capturer l’essence afin qu’il ne s’efface.
Mon visage quitta les deux détenus qui discutaient avec leurs proches et revint sur Felicia, sans pour autant la regarder. J’étais en proie à une lutte intestine, un combat contre ma personne, contre mes convictions, contre l’amour, contre ce sentiment d’appartenance qu’elle provoquait chez moi. Mes lèvres tressaillirent alors que je déglutissais péniblement à l’évocation de mon meilleur ami. J’avais toujours su que Fisk avait des éléments sur moi, je m’en étais douté et elle venait de le confirmer. Comme toujours avec lui, tout n’était qu’une question de temps. Ce qui me dérangeait, ce qui renforçait les murmures de la raison, c’était de savoir que Felicia avait eu accès à ces dossiers. Ce qui me faisait un peu moins hésiter quant à la démarche à suivre, c’était que je comprenais à sa réaction, à son hésitation, qu’elle les avait lus.

Donc Felicia savait pour Karen, pour Claire, pour Milla, pour Elektra, pour Foggy, pour Bullseye, pour Frank. Connaissant Fisk, il devait même y avoir un chapitre sur mon enfance, sur l’image que lui, devait avoir de mon père. Sur ces années passées à l’orphelinat catholique. Sur le père Lantom, sur sœur Maggy. Je ne doutais pas que les passages sur Elektra avaient dû captiver Felicia. J’étais dégoûté et je ne pouvais pas le cacher. Le seul point que je trouvais rassurant -et j’avais mis un moment à comprendre, c’était qu’elle avait été voir Melvin, qu’elle l’avait trouvé…même si elle ne semblait pas apprécier la démarche.
Je ne pouvais donc pas me permettre une seule remarque, comme elle le disait si bien et, je ne voulais pas me permettre une seule remarque. Je voulais juste que le temps s’écoule, qu’elle reparte avec cette colère qui émanait de son corps et me donnait l’impression, par ma vision de ce monde, qu’une épaisse fumée s’échappait des pores de sa peau. Et elle prononça cette phrase, concernant ces autres femmes et ce que je leur avais fait vivre. Je le pris comme une attaque, comme un coup de couteau qui venait de transpercer mon cœur et bon sang, son ton me faisait mal.

« Tu préfères le traitement Milla Donovan ? Ça prend plus de temps. On commence sur les mêmes bases, on se découvre, on construit, on se marie et quand tout fonctionne, quand on envisage d’arrêter, de partir et de juste s’aimer, elle se fait tuer. Par ma faute évidemment, sinon où est l’intérêt ? Tu l’avais lu ? Sinon il y a aussi le traitement Karen Paige, plus court mais tout aussi intense. Menaces, enlèvement, séquestration…toujours à cause de moi. Tu as pris le temps de le lire ? Oh j’ai presque oublié, je ne sais pas s’il parle de celui-là, un des meilleurs pourtant : le traitement Ben Urich. Tu connais ? Il était journaliste au Bulletin, il doutait de moi…enfin, de Daredevil pour être plus précis et pourtant, je l’ai convaincu de m’aider, que je pouvais l’aider. Et tu sais quoi ? Comme tous les autres, il m’a fait confiance. Fisk l’a tué de ses propres mains…alors je dirais qu’en terme de traitement, pour le moment, tu t’en sors bien. »

Le phrasé était sec, coupé à la serpe. Mon ton était froid, distant et j’avais littéralement craché ces mots au visage de Felicia. À mesure que je m’étais exprimé, mon regard s’était finalement planté sur ses lunettes, mes avant-bras s’étaient posés sur le rebord et mes poings s’étaient serrés de rage, de la douleur que ces souvenirs éveillaient. Je tentais bien de reprendre le contrôle, mais évoquer ces noms, c’était trop dur, émotionnellement compliqué. Je remarquais que je tremblais, que mes poings s’agitaient, que mes poils étaient hérissés et que mes épaules s’étaient soulevées, tendues. Et cette remarque sur mes blessures, sur ce qu’il s’était passé avec les autres détenus veille…

« Ils savaient avant que j’arrive… »

Je n’y arrivais pas. En fait, c’était tout l’inverse de ce que je voulais faire. Je n’arrivais pas à trouver le courage nécessaire pour employer des mots plus durs, plus violents, pour la faire fuir. Parce que je voulais qu’elle reste. J’étais un putain de gosse terrorisé et je n’arrivais pas à maitriser ce que cela impliquait. Mon bras s’éleva et mon poing alla percuter la vitre dans un geste d’une violence inouïe. Le garde réagit, fit un pas dans ma direction, main sur son arme blanche. Je lui adressais un geste d’apaisement, main levée, paume dans sa direction et m’excusais aussitôt.
Ce coup de poing, c’était beaucoup plus que de la colère ou de la douleur. C’était du désespoir. Je ne ressentais que ça depuis deux jours, il ne me restait que ça parce qu’elle n’était plus là. Parce qu’aujourd’hui, même si elle se trouvait en face de moi, il y avait cette putain de vitre, ces putains de chaines et je ne supportais pas cette distance imposée. Mon visage était à présent déformé dans une expression de douleur, de peine. Je souffrais de ces mots que j’avais prononcé, je souffrais de ne pas pouvoir la prendre dans mes bras, de ne pas pouvoir la serrer contre moi, de ne pas pouvoir enfouir mon nez, ma bouche dans son cou, dans ses cheveux.

J’étais anéanti, l’ombre de moi-même et je le fus encore plus lorsque son ton se radoucit, lorsqu’elle prononça ces quelques mots, cette vérité qu’elle avait essayé de me cacher. Cette vérité que je voulais lui cacher aussi. Mes yeux s’étaient embués, ma mâchoire s’était raidie, mes dents avaient crissées et j’avais reniflé alors que ma bouche s’était révulsée en retenant un sanglot. Lentement, je passais une main sur mon visage en quittant une nouvelle fois son regard. Mes doigts s’égarèrent un instant dans cette barbe de quatre ou cinq centimètres, trop longue pour moi puis, ils vinrent pincer l’arrête de mon nez entre le pouce et l’index.

« Je suis désolé, je n’aurais pas dû dire ça. », dis-je en passant la langue sur mes incisives. « Je ne sais pas ce que tu as vu, ce que tu as lu et…et ça importe peu en fait, c’est juste que…que j’aurais préféré t’en parler, le faire moi-même. », avouais-je en soufflant et inspirant longuement afin de me calmer, de reprendre une certaine dose de courage pour relever la tête, la regarder. « Ca ne te va pas, le brun… », dis-je fébrilement d’une voix étouffée alors que mes paumes enveloppaient mon visage. « C’est bien que tu aies été voir mon ami sorcier, j’espère que ça te plait…même si tu m’en veux de te l’avoir caché, je l’ai senti. »

J’avais prononcé ces derniers mots en m’adossant à nouveau au dossier de la chaise alors que mes bras étaient tombés, ballants, de part et d’autre de l’assise. J’avais envoyé ma tête en arrière et avais fixé le plafond durant deux, peut-être trois longues secondes de silence avant de revenir à elle, penchant légèrement la tête sur le côté.

« Ce n’est que le troisième jour mais…le tout, les conditions font que tu me manques, beaucoup plus que d’habitude…Tu me manques vraiment, je crois que c’est difficile de dire à quel point…j’aimerais vraiment pouvoir te ser… ».

Ma voix se brisa et je cachais aussitôt mon expression dans un réflexe tardif, en baissant le visage afin de fixer le pied de la vitre. Ma main droite revint se plaquer sur la pointe de mon nez ainsi que ma bouche. Ma gorge était nouée, j’avais l’impression d’étouffer, de pas trouver mon souffle, de manquer d’air, que les murs se rapprochaient, que cette pièce allait me tuer. Je prenais alors conscience que pour retenir ce flot de sentiments, d’émotions, j’avais mordu mon index, jusqu’au sang. Je relâchais ma prise et le frottais à l’aide de mon autre main.

« Désolé, c’est juste que…Je suis désolé de t’infliger ça. »            


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Felicia Hardy
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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyJeu 18 Jan 2024 - 19:05




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    C'est injuste ce qu'elle lui fait subir, elle le sait. Parce qu'elle a beau penser tout cela, sentir cette colère, cette frustration, ce n'est pas Matt le problème. Enfin ... pas la source principale du problème. C'est Fisk. Mallow. Ce sont eux qui font en sorte que des gens comme eux, se tuent et s'entredéchirent. Elle le sait. Alors pourquoi elle réagit ainsi. Parce qu'elle veut fuir ? Le blesser ? Après tout ce qu'ils se sont dits, promis ? Elle veut nier alors que l'évidence est telle qu'elle ne peut plus reculer ? Tout ça, ce sont des choses qui se montent simplement en elle parce que ces gens qu'elle veut déchirer de leur essence, de leur dignité par le fait de voler leurs propriétés matérielles, les instillent pour rendre plus faible tout un chacun. Un chacun pauvre, un chacun sans pouvoir. C'est plus facile à écraser, émietter. Alors ... alors quand Matt crache ces mots, elle sent. Elle sent la coupure qu'ils essaient tant d'instaurer.
Elle ressent le poids des mots, des aveux. De ces femmes qui ont souffert, de ces hommes qui sont morts en voulant combattre ces gens qui s'octroient le pouvoir. Oui, elle a lu le rapport sur Ben Urich, son visage tordu par la perte de souffle, les marques de strangulations qui sont allées jusqu'à craquer ce cou. Page, elle avait lu, parce que Foggy était devenu blême, fébrile, en voyant le dossier commun le concernant lui et cette femme. Et la voix de Matt qui devient ... qui devient l'essence même de cette colère, de cette haine qu'il avait ressentie à son encontre sur ce toit terrasse. C'est là que le seau d'eau froide tombe. C'est là, qu'elle revient à elle et le dévisage, alors que ses lunettes ont glissé le long de l'arête de son nez, découvrant ses yeux rougis, malgré le bleu vif de ses iris.

— Et tu espères quoi ? que je lui donne des bons points ?Qu'à dix morts, il reçoit un paquet de Haribo ? Ou tu espères juste me faire peur.

La défiance est réelle. Elle le défie de son regard fatigué, tari par les larmes qu'il n'a pas pu voir tomber, et par tous ces efforts qu'elle a encore fourni pour que ça fonctionne, quitte à se mettre à bout. Elle le défie pour lui montrer que non, elle n'a pas peur de lui, ni peur de Fisk. Ce qui la rend aussi mal, c'est le fait qu'elle sache certaines choses, depuis qu'elle a cracké ces fameuses données.

— Sincèrement, je pourrai. Mais ce serait te donner raison, prouver qu'on peut tous les deux se défiler et faire comme si rien n'avait existé. Ce serait tellement plus facile.

Pourquoi elle n'arrive pas à lui dire cette putain de vérité. Leur vérité, pas celle que l'on essaie de leur imposer. Pourquoi ne s'arrête-t-elle pas quand elle le voit si démonté, en peine. Ça fait si mal de voir cet homme qu'elle aime dans cet état, voilà pourquoi. Et elle ne veut pas qu'il le voit. Sauf ... qu'elle craque. Elle craque pour lui, à cause de lui et elle s'excuse.



    Pour Felicia, le parloir n'existe plus. C'est simplement elle et lui, assis sur ces chaises avec cette vitre les séparant et qu'ils pourraient briser aisément, si il n'y avait pas un risque que les éclats les plantent, et les défigurent. Ce creux, Matthew, ce vide, c'est ce qu'elle essaie de transmettre en cet instant à tes sens. Sous cette couche de mépris, de douleur et de révolte, il y a le fait qu'elle pleure pour Matthew Murdock. Qu'elle pleure sans pouvoir l'exprimer car elle n'a plus de larmes à faire couler. Elle veut juste prendre cet homme dans ses bras, rester avec lui quitte à ce que cela la mette à son tour en perdition. Elle a besoin de lui, de sa présence, de ses bras et mains autour de son corps. Elle a besoin de ses baisers, de ses blagues, de son souffle glissant contre son visage. Elle ne peut même pas toucher ces doigts serrés par la rage des mots assénés.

— Je te le dis directement, ce n'est pas ça qui va me faire lever Matt, parce que je l'ai dit. Je vais me coller. Je n'ai pas tout lu par égard pour toi, ta vie privée, et le fait que ... ça me faisait trop mal pour toi. Et parce que je ne suis pas ce p**ain d'œuf d'autruche sur pattes. Ça, il va falloir que tu ne l'oublies pas pendant qu'il vont te tataner ce soir. Ou ... ou je ne sais pas quand ils ont prévu de s'y remettre !

Elle a vraiment l'impression d'être hors du temps, hors de son corps et ce même en lui parlant. C'est comme si tout voulait l'empêcher de statuer que le brun qu'elle regarde avec ces traits tordus par la souffrance de l'absence et de cette empathie à son égard, est ce qui la rend plus forte, d'autant plus déterminée à se battre. Feli' Hardy aime Matt Murdock. Elle s'émeut à se penser à ses côtés, à respecter et toucher cette personne géniale, mais maladroite dans ces nuits l'on se répète que le lendemain qu'on ne sera pas capable de faire un pas. alors qu'au final, on se tient tellement mieux que ces autres où tu as tant dormi, seul, sans répartie, sans éclat de rire, de bon mot.

— Je n'aime pas aussi le nom de Lisa. Ça sonne presque comme tu sais, celui de ma mère.

Lydia. Hardy. Cette source de problèmes qui pourtant avait permis qu'ils puissent être si proches, si heureux avant que Fisk ne se décide à jouer les enfoirés de première.

— Tu aurais préféré le orange ? Et je me serai ramenée habillée comme Daphné du Scoobygang.

Reprise de sa blague précédente sur sa couleur préférée qui, il faut l'avouer, était un peu drôle, bien que le contexte ne s'y prête pas vraiment. La jeune femme essaie de faire un peu d'humour, même si ça ne vole pas haut, ou que les références ne sont pas partagées. Ensuite, c'est un faible rire qui fuse d'entre ses lèvres tandis que sa main s'appose sur la vitre, dans un signe d'apaisement. Et ... d'une envie ne serait-ce que d'établir un infime contact entre eux.



    Si ça lui plaît ? Ça lui a plu, bien plus qu'il ne peut l'imaginer en cet instant. Peut-être le ressentira-t-il quand durant ce fugace moment, elle se rappelle combien cela l'a désarçonnée. Cette envie de le frapper, de lui dire qu'il ne fallait pas, qu'elle se débrouillerait dans un flot d'orgueil, et puis durant les retouches de Melvin ce moment où elle s'est sentie tellement touchée par son geste qu'elle avait pleuré pour la cinquième fois. Felicia ne peut pas ressentir la chaleur de ses doigts, ni sentir ce léger frisson généré par la callosité de sa peau quand ceux-ci se joignent aux siens. Mais elle veut qu'il sache au moins que dans tout ce torrent, elle ... elle ne cesse pas de l'aimer.

— Disons que vu le lot de surprises des heures précédentes, cela l'a rendue un peu amère. Et techniquement ... je n'aime pas trop me faire coiffer au poteau dans ce genre de démarche. Mais Matt, je te remercie de cette attention que tu voulais discrète.

Purée, c'était vraiment ça leur première dispute de couple ? Dans un tel endroit ? Et dire qu'elle n'a même pas la possibilité de lui faire sentir le déferlement montant en elle. Cette chaleur, cette passion, cette hargne qui déferle à profusion.

— C'est plutôt ceux qui t'ont amenés ici qui devraient être désolés. Ceux qui ont participé. Et je peux t'assurer que je vais leur donner toutes les raisons de l'être Matt. Ce n'était que la mise en bouche. Je l'ai déjà fait avec les anti mutants ou les Héritiers, si tu veux savoir.

Elle arque faiblement son sourcil droit, pas peu fière de ces faits d'armes. Certes, ils sont modestes, mais cela prouve bien que Felicia n'est pas une femme à se laisser facilement abattre. Sachant que maintenant, son objectif est clair : faire sortir Matthew est sa top priorité.
A lot of hope in a one man tent
There's no room for innocence
So take me home before the storm
Velvet mites will keep us warm
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Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyVen 19 Jan 2024 - 6:21




THEY PUT A BOUNTY ON MY SOUL

They wanna take me down, wanna see me crawl. I got a million on my soul, they put a bounty on my soul, won’t you leave me alone ? --  feat. @Felicia Hardy




C’était une réaction d’orgueil, rien de plus que la réaction d’un homme blessé. Cette remarque concernant mes précédentes relations m’avait profondément heurté. Cela avait réveillé des souvenirs, les réminiscences d’un passé que j’avais enterré, pour mieux l’oublier. C’était toujours plus simple d’enterrer ses sentiments, de les mettre de côté pour ne pas en souffrir. C’était exactement ce que j’avais fait pour Milla et maintenant que Felicia avait évoqué ces autres avant elle, j’avais cette image qui s’était imprimée dans mon esprit.
Je me revoyais dans cette rue, accroupi sur son corps inanimé. J’étais arrivé trop tard dans ce jeu de piste que m’avait laissé Fisk, qui m’avait fait tourner dans Hell’s Kitchen afin de la retrouver, de la sauver. Il avait découvert qu’elle avait un lien avec Daredevil, qu’elle était proche de lui et il me l’avait enlevé. Je pouvais encore la voir, gisant au sol, la vie l’ayant quitté depuis plusieurs minutes, son sang s’écoulant sur le bitume. Je m’en souvenais comme si c’était hier et ça faisait mal.

« Ce serait plus facile oui… », marmonnais-je en guise de réponse, secouant machinalement la tête. « J’aimerais vraiment te repousser, te faire peur, te pousser à fuir…mais je n’y arrive pas. », avouais-je d’une voix attristée, sans le moindre éclat.

C’était impossible en effet. Je ne pouvais la faire sortir de ma vie, l’écarter comme j’avais pu le faire par le passé. J’étais beaucoup trop accroché à elle, beaucoup trop dépendant de sa présence pour y parvenir. J’aurais voulu pourtant, j’aurais souhaité y parvenir, essayer et peut-être même réussir. J’aurais aimé pouvoir la protéger de cet environnement malsain qu’était le mien, l’éloigner de ce premier cercle. Comme on dit, le cœur a ses raisons que la raison ignore. Cette même raison s’était effacée face à la pression de mon cœur, de mes sentiments.

« C’est la différence Fe…c’est la différence de traitement, je ne peux pas, je ne veux pas te repousser…je veux que tu restes. »

Pour la première fois de ma vie, je ressentais ce manque. Je me sentais vide, comme si une partie de moi était manquante, comme si une part de moi était morte. Il n’y avait que cette vitre entre elle et moi et pourtant, c’était une frontière insurmontable. C’était un mur infranchissable, une limite qui nous était imposée et que je ne pouvais pas franchir. Mes poings serrés ne demandaient qu’à frapper cette vitre, la briser quitte à m’en arracher la peau, quitte à souffrir juste pour pouvoir la prendre dans mes bras. Cette situation me tuait, parce que c’était encore pire de la voir en sachant qu’elle allait repartir et que j’allais regagner ma cellule.

« Je sais que ça ne t’arrêtera pas, je sais. Je te l’ai dit la dernière fois, j’ai peur…encore plus depuis que je suis ici. Mais je ne l’oublierai pas. Je penserai à toi quand ils recommenceront, je tiendrai en pensant à toi. »

C’était la seule chose qui me faisait tenir d’ailleurs, la seule véritable motivation qui me gardait envie. Seule la pensée de Felicia me donnait la force de me battre, d’affronter ces épreuves que Fisk avait mis sur mon chemin. Et je savais ce qui m’attendait, je savais que cet après-midi, ce soir, demain…Je le savais. Les caméras allaient de nouveau se couper, des cellules allaient encore s’ouvrir et ils recommenceraient. Felicia avait volé la seule et unique preuve qui permettait de me garder ici, ce n’était donc qu’une question de temps, de quelques jours avant que je ne retrouve la liberté. Le seul problème, c’était qu’il fallait que je tienne, que je survive dans cet environnement hostile et j’avais peur de ne pas y arriver.
Enfin, le sourire revenait sur mon visage. Fébrile, nerveux, mais il était là. Mes lèvres s’étaient légèrement étirées alors qu’elle reprenait cette tentative de blague que j’avais fait un peu plus tôt. Et percevoir son rire, aussi faible soit-il, allégea un peu cette peine qui emplissait mon cœur.

« C’est vrai que si j’avais mes lunettes, j’aurais pu faire une bonne Velma. »

Ma main avait rejoint la sienne, contre cette putain de vitre. Mes doigts s’étaient crispés dessus dans une tentative désespérée d’attraper les siens, de les serrer de toutes mes forces…de sentir le contact de sa peau. Ma tête était à présent appuyée dans le creux de ma main gauche et je ne pouvais pas détacher mes yeux vides de cette femme.

« Temps écoulé. Détenu, debout, mains contre la vitre.
- Deux minutes. »

Je m’étais instinctivement retourné pour répondre sèchement au garde qui s’était approché, le temps était écoulé, je m’en foutais. Je voulais encore entendre sa voix, remplir mon être de sa présence, chercher un peu de force dans ce qu’elle dégageait, dans ces intonations, dans ce faible sourire et dans les battements de son cœur. Je quittais l’homme du regard pour reporter mon attention sur Felicia, sur cette main que je désirais tant prendre dans la mienne. J’avais visé juste avec ce costume et je ne doutais pas que Melvin avait fait du bon boulot, il était né pour ça, il avait de l’or entre les mains et j’étais heureux d’avoir pu l’aider à se sortir de cette spirale infernale.
Je me contentais de hocher la tête en souriant faiblement alors qu’elle m’avouait ne pas avoir apprécié la démarche. Tant mieux, c’était une manière de la piquer, comme elle savait si bien le faire avec moi.

« Je me suis dit que tu pourrais en avoir besoin, que ça te protégerait mieux que du latex…même si là, curieusement, je donnerais beaucoup pour te voir dedans… », avouais-je dans un haussement de sourcils.
- J’ai dit, temps écoulé Murdock. Lève-toi. Tout de suite. »
- Force moi. »

J’avais craché ces deux mots, je les avais susurrés entre mes dents et je savais parfaitement ce qu’ils impliquaient. C’était une menace, une provocation et il n’allait pas la laisser passer. Le peu de concentration que je lui avais accordé me permis d’entendre qu’il faisait une demande de renfort et que quatre autres gardes étaient déjà en route. Je me penchais au plus près de la vitre alors qu’elle m’expliquait ses faits d’armes, comme des justifications.

« Je sais ce que tu ressens, je sais ce que c’est d’avoir l’impression de ne pas en faire assez. Ne me dis pas que ce n’est pas ce que tu penses, rappelle-toi, je sais quand les gens mentent. Et tu sais quoi ? Je vais reprendre ce que tu m’as dit. Ne sois pas trop dur avec toi-même.
- DÉTENU ! DEBOUT MAINS CONTRE LA VITRE.
- Tu as fait beaucoup plus que n’importe qui. Je n’aurais jamais pu te demander de faire ça, d’en faire autant. Merci po…lâchez-moi, LÂCHEZ-MOI ! »

Leurs mains s’étaient posées sur mes épaules et me tiraient en arrière, me forçaient à me relever. Mais je luttais, je ne voulais pas la laisser, je ne voulais pas l’abandonner dans cet état. Je voulais juste passer encore du temps avec elle quitte à ne rien dure, juste la regarder à travers mes sens était suffisant. Je flanquais un coup de coude au garde qui était à ma gauche, pour le repousser, pour rester proche de cette vitre, proche d’elle.

« Couchez-le bordel ! Foutez-le au sol !
- Je t’aime ! », criais-je avant de basculer en arrière et de tomber lourdement au sol alors que les gardes se jetaient sur moi et me trainaient vers la porte. « Ca va aller, t’inquiètes pas…ça va aller ! »           


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MessageSujet: Re: [Terminé] They put a bounty on my soul [Terminé] They put a bounty on my soul - Page 2 EmptyVen 19 Jan 2024 - 12:58




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    Doux et amer. En voilà un étrange mélange, qui ne laisse en bouche que ces sentiments d'inaccompli et de manque de. Le parloir, ses règles rappellent difficilement à Felicia qu'elle manque de beaucoup de choses en cet instant. De temps, pour lui parler. De temps encore pour s'excuser. De contact à présent, quand ils touchent chacun cette vitre, et qu'elle voit avec quelle crispation, envie de briser à la force de ses doigts, Matt insiste et l'appelle. Et ça ne fait que la rendre encore plus coupable du fait de l'avoir blessé avec ces mots, cette jalousie déplacée et puérile. Avec cette impulsion possessive, Matt avait mal à cause d'elle, car ces choses ... ces drames, ces morts, n'avaient fait que renforcer son besoin de solitude et elle ... la gifle est dure à encaisser, mais elle le fait car elle se sait en tort, encore.
Le profond sentiment de culpabilité quand à la situation de Matt ne fait que la ronger, l'émietter, alors qu'elle regarde cet homme la couvrir d'un regard amoureux, d'une attitude qui ne laisse en rien transparaître ce sentiment noir et oppressant survenu quelques minutes auparavant. Parce qu'ils savent se pardonner leurs erreurs, ou même ne serait-ce que les reconnaître. Même si Felicia en est sûre, cela aurait pu se passer autrement si elle n'avait pas réagi au sentiment. Même là, en lui disant tout cela, elle l'a mis dans ce besoin de la repousser ne serait-ce qu'un instant. Et quand il avoue qu'il ne le fera pas, parce qu'il n'y arrive pas, son souffle dérape, et ses yeux qu'elle pensait secs commencent à s'embuer. Elle est vraiment conne.

— Je veux aussi rester. Même si j'ai agi comme la dernière des c**nnes.

Au moins, elle l'avoue, même si cela lui arrache la gorge, la bouche sur ses contours. Elle arrache cet orgueil mal mal placé qui alors couvrait de sa mauvaise conscience son visage fatigué. Ce qui suit ne fait que la mettre plus en branle, et lui donner envie de briser les règles régies par cet endroit. Ils s'en amusent, se permettent d'en user contre des personnes qui au final représentent bien plus les dites règles qu'eux. Des gens comme Matthew.

— Ne pense pas non plus trop à moi, parce que si ils te prennent au dépourvu ... pardon ... c'était vraiment pas élégant. Je ... je penserai aussi à toi. Je t'attendrai.

Une promesse, comme ils en ont fait d'autres, avec une vitre en moins. Les rêves, l'espoir d'être réunis pourra les faire tenir. Elle veut encore dîner avec lui, sentir son odeur contre sa peau et ses vêtements, se bercer dans ses bras et ses baisers. Elle veut tenir sa main, découvrir avec lui, avec ses perceptions ce monde, parce que sa différence est aussi ce qui fait qu'elle ne peut définitivement pas le lâcher. Enfin, dans ces faibles rires, ces sourires fatigués, ce lien qu'ils ont tenté de faire céder, revient peu à peu. Il dégage cette énergie qu’elle aimait, portait les défauts et les vices qu’elle préférait, souriait avec ce désarroi qu’elle savait elle-même si bien masquer, parfois ... parfois ...



    Malheureusement, cet écho si doux se brise avec la voix de ce garde. Le temps est écoulé, mais Matthew essaie de repousser l'évidence, les lois imposées. Felicia sent son palpitant se serrer, elle se laisse complètement aller dans ce flot qu'elle tentait jusque là de réprimer. Elle veut être avec lui. Le manque, le fait qu'elle ne le verra plus la rattrapent. Ou plutôt ... c'est lui. C'est lui qu'ils attrapent. Matt continue malgré la menace, défiant avec cette prestance et cette hargne ceux qui tentent de le maîtriser. Et merde ... ça la fait frissonner d'une excitation inavouable. Sa remarque sur Velma fait trembler ses lèvres. Au moins ce genre de orange lui ira mieux que l'actuel. Et il continue, sans peur à les narguer, à faire tout cela pour rester avec elle. Ça y est, elle sent les larmes monter alors que sa seconde main se plaque sur la vitre dans une envie de la frapper jusqu'à la renverser.

— Matt c'est faux, j'aurai pu ... j'aurai pu m-me dépasser. M-mais ...

Il continue. Encore, et encore. Il lui arrache les mots, lui rappelle qu'il sait quand on ment. Il sait pourquoi elle se ronge tant, et elle se sent si à nu devant lui, en cet instant. Elle a l'impression d'être impudique, et si fragile alors qu'il ne fait que la réconforter, lui dire qu'elle a fait ce qu'il fallait.

— Matt arrête ... arrête

Le supplie-t-elle en désespoir de cause. Il ne doit pas faire ça, par pour elle. Pas comme ça. Il ne doit pas se mettre en danger ! Ce qui la ronge ne fait que tordre un peu plus ce qui reste debout en cet instant où les gardes arrivent pour le maîtriser d'une force et d'une brutalité sans nom. Et elle ne peut que le regarder en plaquant ses mains contre sa bouche tremblotante, pendant qu'un garde arrive à sa hauteur pour l'inviter à se lever et se reculer car elle pourrait se faire blesser. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'elle, il ne la blessera pas.

Je t'aime aussi

Ses lèvres se meuvent et sans qu'elle n'arrive à trouver la voix nécessaire, c'est un souffle qui remplace sa voix. Tirée en arrière et n'ayant guère le choix que de regarder ce monde lui retirer Matt, Felicia tremble de dépit et de frustration, avant de sentir ses genoux fléchir, et cette sensation de liquide glisser de sa narine.



    Mouchoir pincé sur son nez, Felicia sait qu'ils vont la suivre. D'un pas rapide, elle effectue la longue et fastidieuse marche devant la faire passer delà de ce pont. Et elle sent. Depuis quelques minutes, elle sent derrière elle un véhicule qui fait exprès de ralentir, puis de passer devant sa personne pour la garder en visuel. Sauf que les trois passagers la voient s'arrêter et regarder un instant le paysage, voir prendre l'air. Elle prend une longue goulée d'air secouant son corps tendu et encore miné par ce qu'il a dû affronter plus tôt, mais aussi parce que Felicia a besoin de ce léger coup de fouet frais pour se lancer dans cette périlleuse et stupide action. Les trois gars le voient, depuis le rétroviseur ou la vitre arrière de leur véhicule. Ils voient cette femme passer par dessus les rambardes du pont, et se mettre en place pour sauter. Elle va se suicider, dit l'un d'eux. Putain faut l'arrêter, ponctue un autre. Sauf que le temps qu'ils réagissent et sortent de la voiture, la jeune femme a déjà sauté. Un splash se fait entendre et les trois hommes armés de tout ce qui aurait pu leur permettre de maîtriser leur cible ne peuvent qu'observer avec terreur l'évidence.
Ce qu'il ne savent pas, c'est que cette cible est toujours vivante. Non sans lutter contre quelques courants Felicia avait calculé son coup en sautant non loin des pylônes de soutien du pont. Elle avait réussi à en rattraper un, et comme elle l'espérait, les trois abrutis ne regardaient que du côté où elle avait sauté. Ne reste plus qu'à attendre qu'ils passent leur appel, disent combien ils sont désolés, que la fille avait sauté et que non, ils n'ont pas pu l'arrêter. Et ça vient. Les gars ont l'air tout penauds après l'appel, l'un d'eux leur dit de remballer. Cinq minutes plus tard calculées grâce à cette montre heureusement waterproof, non sans avoir mal avec le contrecoup de cette chute, Felicia remonte via l'échelle construite sur l'un de ces piliers, et reprend sa marche. C'était un sacré coup de poker, mais ça a payé. Même si avec cette remarque, on pouvait supposer le contraire :

— Déjà que l'East River pue la mort, là je l'ai de collée sur cette tenue, argh ! erk ! Rah et la perruque, je crois qu'il y a ... argh ! p**ain non mais c'est pas sérieux ? ! ... j'ai vraiment un bout de sachet de Krispy creme qui s'est coincé. Qu'est-ce qu'il faut pas faire, sérieusement !

Oui, qu'est-ce qu'il faut pas faire par amour, quand on est une voleuse.
A lot of hope in a one man tent
There's no room for innocence
So take me home before the storm
Velvet mites will keep us warm
✿ Elli


Hope you Know
I hope you know there's a part of you that lives in every note and every step I take along these broken roads that I've been walking and the time between us talking is so much longer now, but I still call you home. I hope you know. -byendlesslove

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